Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Livres - Page 86

  • [Livre] Le passeur

    Le passeur.jpg

     

    Résumé : Dans le monde où vit Jonas, la guerre, la pauvreté, le chômage, le divorce n'existent pas. Les inégalités n'existent pas, la désobéissance et la révolte n'existent pas. L'harmonie règne dans les cellules familiales constituées avec soin par le Comité des sages. Les personnes trop âgées, ainsi que les nouveau-nés inaptes sont " élargis". Personne ne sait exactement ce que cela veut dire. Dans la communauté, une seule personne détient véritablement le savoir : c'est le dépositaire de la mémoire. Lui seul sait comment était le monde, des générations plus tôt, quand il y avait encore des animaux, quand l'œil humain pouvait encore voir les couleurs, quand les gens tombaient amoureux.
    Dans quelques jours, Jonas aura douze ans. Au cours d'une grande cérémonie, comme tous les enfants de son âge, il se verra attribuer sa future fonction dans la communauté.
    Jonas ne sait pas encore qu'il est unique. Un destin extraordinaire l'attend. Un destin qui peut le détruire.

     

    Auteur : Lois Lowry

     

    Edition : L’école des loisirs

     

    Genre : Dystopie, SF

     

    Date de parution : 25 mai 1993

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Avant Hunger games, la sélection, divergente et toutes ces sagas mettant en scène des mondes différents, supposés idéaux, mais qui sont en réalité des dictatures déguisées, il y a eu le passeur, qui lui-même s’inspire du « meilleur des mondes », le premier du genre.
    Le roman est assez court et la fin est ouverte, laissant au lecteur le choix de décider si la dernière scène est réelle ou non.
    La communauté dans laquelle vit Jonas, le héros, présente les éléments que l’on va retrouver dans les dystopies plus récentes : absence de sentiments, absence de choix, le fait d’avoir des enfants ou de se marier faisant l’objet d’une demande et c’est un comité qui accepte ou refuse, qui forme les paires d’époux…

    Ayant lu les dystopies citées plus haut avant celle-ci, je n’ai pas arrêté de faire des parallèles : tiens, il n’y a pas d’amour, comme dans délirium ; les mariages sont organisés par le gouvernement comme dans promise ; on a recours à des mères porteuses, comme dans le joyau ou dans un style différent comme dans Birth marked…
    Et puis il y a l’élargissement. Personne dans la communauté ne sait de quoi il s’agit exactement, et le lecteur ne le saura que tardivement, mais pour être honnête, il n’est pas bien difficile de le deviner.
    Quand on a lu les autres titres du genre, qui sont souvent sous le format de trilogie, on peut trouver que « le passeur » est court (même s’il fait parti d’une saga, chaque livre peut être lu indépendamment des autres). Cependant, j’ai trouvé qu’il était aussi riche avec son tome unique que les autres titres avec leur (minimum) trois tomes.

    J’ai commencé ma lecture en début d’après midi et je n’ai pas pu le lâcher, ou presque, avant d’atteindre la dernière page.

    Un extrait : Jonas sourit en se rappelant le jour où Asher était arrivé en classe hors d’haleine, en retard comme d’habitude, au beau milieu du chant du matin. Quand la classe s’assit à la fin de l’hymne patriotique, Asher resta debout pour présenter des excuses publiques comme il était de rigueur.

    — Je demande pardon à ma communauté d’études de l’avoir dérangée.

    Asher débita à toute vitesse l’expression consacrée, cherchant toujours à reprendre son souffle. L’instructeur et toute la classe attendaient patiemment qu’il fournisse une explication. Les élèves souriaient déjà car ils avaient entendu ses explications si souvent !

    — Je suis parti de chez moi à l’heure correcte, mais en passant près du vivier j’ai vu une équipe qui séparait des saumons. Je pense que je me suis laissé abstraire. Je demande pardon à mes camarades de classe, conclut Asher.

    Il lissa sa tunique froissée et s’assit.

    — Nous acceptons tes excuses, Asher.

    La classe récita d’une seule voix la réponse consacrée. Plusieurs élèves se mordaient les lèvres pour ne pas rire.

    — J’accepte tes excuses, Asher, dit l’instructeur.

    Il souriait.

    — Et je te remercie car une fois de plus tu nous fournis l’occasion de faire un petit point de vocabulaire. « Abstraire » est un mot trop fort pour décrire la contemplation de saumons.

    Il se retourna et écrivit « Abstraire » sur le tableau d’instruction. À côté il écrivit « distraire ».

     

  • [Livre] Marion, 13 ans pour toujours

    marion, 13 ans pour toujours.jpg

     

    Résumé : Marion Fraisse était une bonne élève gaie, charmante, généreuse, pleine d’avenir. Elle rêvait de devenir architecte, et vivait heureuse avec ses parents, son frère et sa sœur en banlieue parisienne. À 13 ans, le 13 février 2013, elle s’est suicidée en se pendant à un foulard, dans sa chambre. Elle a laissé une lettre adressée à ses camarades de classe pour leur expliquer que, cette fois, ils étaient allés trop loin dans les insultes et les violences. Une lettre d’une douceur poignante, dans laquelle la collégienne s’excuse presque de ne pas être à la hauteur : « OK, je n’ai pas réussi à dire tout ce que j’avais sur le cœur mais maintenant je le fais, même si mon cœur ne bat plus ». L’absurdité effroyable de ce geste aurait-elle pu être évitée ? Nora Fraisse, la mère de Marion, en est convaincue. Elle avait demandé à ce que sa fille, qui s’était fait huer pour avoir demandé le silence pendant un cours et lui avait fait part du mauvais climat qui régnait à l’école, change de classe. Mais le système scolaire ne sait gérer les problèmes de harcèlement scolaire que lorsque des adultes, enseignants ou administratifs, sont assez courageux ou responsables pour les endosser.

     

    Auteur : Nora Fraisse

     

    Edition : Calmann-Levy

     

    Genre : Témoignage

     

    Date de parution : 21 janvier 2015

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : Je ne sais plus qui m’a parlé de ce livre en me disant : « lis le, tu vas pas en revenir ». Et c’est vrai, je n’en suis pas revenue.
    Autant le suicide de Marion, je le comprends, car, s’il est vrai que c’est un drame, cette petite a été poussée à bout et malheureusement, le suicide des plus jeunes est en constante augmentation, autant ce que je ne comprends pas, c’est l’attitude des adultes.
    Que les parents veuillent protéger leurs enfants, d’accord, mais ont-ils conscience que non seulement leurs enfants ont provoqué la mort de quelqu’un mais que ce genre d’attitude finira par leur revenir en pleine figure ? Ma mère m’a toujours dit : « On trouve toujours plus fou que soi ». Un jour, ils s’en prendront à la mauvaise personne, quelqu’un qui se foutra de discuter, de parler au principal, d’avoir affaire à des jeunes, quelqu’un qui leur fera passer l’envie de jouer à la petite Mafia.
    Et ces parents qui ont osé reprocher à Nora Fraisse sa recherche de la vérité, ne voudraient-ils pas comprendre, si la même chose arrivait à leur enfant ? Se contenteraient-ils de se terrer dans un coin et de ne pas faire de vague ?
    Cette bande de petits cons ne semble même pas avoir conscience de la gravité de leurs actes et de la situation. Quel genre d’adultes vont-ils devenir ? Voulons-nous vraiment de ce genre de personnes dans notre société ?
    J’ai lu plusieurs témoignages de parents qui affirment que les choses se sont mieux passées dès lors que les professeurs et le principal avaient clairement fait savoir à tous que le harcèlement serait sanctionné par un renvoi immédiat. Etait-ce si compliqué à faire ? Les appels à l’aide de la maman de Marion qui a demandé à plusieurs reprises à ce que sa fille soit changée de classe étaient-ils si durs à satisfaire ? Une question d’effectif vaut-elle la vie d’une jeune fille ?
    Non seulement le collège n’a rien fait, mais il a mené une vrai campagne de terreur auprès des élèves, des professeurs, du personnel, pour que personne ne tende la main à Nora et sa famille. Comme quoi, quand il veut faire cesser un comportement, le principal y arrive très bien, avec l’appui inqualifiable de l’Education Nationale.

    Je ne peux même pas imaginer le calvaire de Nora Fraisse, de son époux et de leurs deux enfants, qui, non contents de devoir vivre avec la mort de Marion, ont du entendre les calomnies et le fiel déversés sur leur fille et leur famille.
    C’est un livre très court, mais dont on ne ressort pas indemne.

    Un extrait : Le pire du pire est survenu ce jour-là, le mercredi 13 février 2013. Je suis passée au tri, comme prévu, puis chez Zahia, qui habite à dix minutes. Comme elle était en train de déjeuner avec ses enfants, mon amie a rajouté deux assiettes pour ton frère et ta sœur. On a papoté toutes les deux. Je lui ai parlé des méfaits de Facebook, de l’invasion du portable. Ton compte recensait 3 000 SMS rien que pour le mois de janvier ! J’en étais encore sidérée.

    Soudain, j’ai pensé à toi seule dans ton lit, à ces horribles messages que nous avions trouvés dans ton téléphone, neuf jours plus tôt, quand nous avions insisté pour avoir ton code secret alors que tu serrais ton appareil entre les mains, l’air bouleversé. Soudain, j’ai eu besoin de te parler, de vérifier si tout allait bien. Et si tu étais tombée de la mezzanine ? Et si tu avais glissé dans la douche ? Ton portable ne répondait pas, le fixe non plus.

    La panique m’a saisie. Il n’était pas 13 heures quand j’ai foncé dans ma voiture avec les petits. Un mauvais pressentiment m’étreignait. J’ai téléphoné comme une folle en conduisant. J’ai laissé les enfants dans la voiture en marche devant la maison et j’ai couru jusqu’à la porte, qui était bien fermée à clé, comme je l’avais laissée, ça m’a rassurée. Une fois à l’intérieur, je t’ai appelée. Le silence m’a répondu.

    J’ai grimpé les escaliers quatre à quatre. Tu n’étais pas dans la salle de bains. La porte de ta chambre était fermée, quelque chose empêchait d’entrer. J’ai cru que tu étais recroquevillée derrière, pour m’empêcher de pénétrer sur ton territoire. Mais j’ai poussé plus fort, c’était ta chaise de bureau qui bloquait. Ces secondes-là ont duré une éternité. Pousser encore, dégager l’accès… Et je t’ai vue.

     

  • [Livre] Ça peut pas rater

    ça peut pas rater.jpg

     

    Résumé : Marie pensait avoir trouvé l’homme de sa vie, jusqu’à ce que son couple implose de façon brutale et scandaleuse. Anéantie, elle décide ne plus faire confiance aux mâles et surtout, ne plus rien leur passer. Ni dans sa vie privée, ni au travail.
    Marie ne croit plus à l’amour, ce mirage source de tous les malheurs des femmes. Mais voilà, Marie a du cœur, une famille, des amies aussi tordues qu’elle et une soif de vivre qui n’a pas fini de la précipiter dans des plans impossibles.

     

    Auteur : Gilles Legardinier

     

    Edition : Fleuve éditions

     

    Genre : Chick lit

     

    Date de parution : 02 octobre 2014

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Ça peut pas rater… Qui n’a jamais pensé ça après avoir échafaudé un plan pendant des heures pour rencontrer un mec « par hasard », faire annuler un contrôle, avoir un jour de congé…
    C’est en général quand on se dit ça que ça rate, justement.
    Dans le cas de Marie, on ne peut pas dire que ça rate vraiment. Disons plutôt que ça réussit avec effets secondaires. Des effets secondaires importants cela dit.
    Trois histoires se déroulent en parallèle : La vengeance que Marie veut effectuer sur Hugues (et on la comprend ce type est tout à fait imbuvable), la recherche de qui peut bien lui écrire des lettres anonymes et le combat mené contre la nouvelle direction de son entreprise.
    Les trois histoires se télescopent parfois, des choses qui arrivent dans l’entreprise donnent des idées à Marie pour sa vengeance, par exemple.
    On rit beaucoup, Marie et son amie Emilie ayant plus que tendance à se mettre dans des situations abracadabrantes.
    Personnellement, j’ai trouvé qui écrivait les lettres avant elle et je serais allée bien plus loin dans la vengeance (destruction totale).
    J’ai bien aimé les garçons du service qualité : Alexandre, Sandro et Kevin. Leur manière de contrôler les matelas ferait faire une crise cardiaque à la majorité des patrons.
    Florence et Petula sont impayables entre une qui tombe des chaises à chaque fois qu’elle rit et l’autre qui transforme le hall d’accueil de l’entreprise en salle de danse. Quant à Valérie, ses idées farfelues qui ponctuent le roman sont toujours sources d’amusement tant pour l’idée elle-même que pour la manière dont son entourage doit la dissuader de les mettre en œuvre.
    Et au milieu de tout ce joyeux (et parfois stressant) foutoir, Marie n’oublie pas de se mêler de la vie amoureuse de sa meilleure amie. Question de priorité !
    La fin est sans réelle surprise, mais c’est un peu la signature de ce genre de roman, on aimerait bien moins si ça finissait différemment, soyons honnêtes.
    Le livre se lit vite, l’écriture est fluide et il n’y a aucun temps mort. Les moments de rires sont intercalés avec des moments plus sérieux mais qui ne durent pas, ils ne servent qu’à nous laisser reprendre notre souffle.
    Je recommande à tous ceux qui ont besoin de rire.

    Un extrait : Malgré le climat grippal de cet hiver qui n’en finit pas, je n’ai besoin d’aucune vitamine. La rage me porte, la colère et la soif de vengeance m’animent. Plus besoin de faire du sport, plus besoin de bonnes résolutions, les mauvaises me suffisent amplement. La rage m’aide à brûler les calories et me donne aussi envie de mettre le feu à l’autre fumier et tout ce qui compte pour lui.

    Quand je pense que j’étais prête à renoncer à lui faire la guerre. Quand je pense que j’allais me satisfaire de leur avoir dérobé un chat qui se montre tous les jours un peu plus malin et plus affectueux. Il est vrai que cette bestiole contredit à elle seule le dicton : « Bien mal acquis ne profite jamais. » Paracétamol est passé à l’Ouest, il a changé de camp. Il pactise avec son ravisseur. C’est le syndrome de Stockholm avec des croquettes. Du coup, j’étais prête à poser l’épée face à l’autre débris et sa gravure de mode, mais le coup du resto, l’humiliation publique, ça, je ne vais pas le lui pardonner. J’ai tout prévu, tout planifié. Ça peut pas rater.

     

  • [Livre] Pulsion meurtrière

    pulsion meurtriere.jpg

     

    Résumé : Eté 1983. Une femme est retrouvée pendue dans une maison inoccupée de Thistledown, dans le Missouri, après s'être livrée à des jeux sulfureux avec son amant. Des jeux que trois adolescentes trop curieuses avaient pris l'habitude d'épier. Persuadées que le compagnon de la victime a cédé à des instincts pervers et meurtriers, elles le dénoncent à la police. Mais il est trop tard, et l'homme disparaît du jour au lendemain sans laisser de traces.
    Quinze ans après ce drame, il resurgit brutalement dans la vie des trois amies. Courriers menaçants, coups de fil anonymes : Andie, Julie et Raven replongent dans l'horreur d'un passé qu'elles avaient cru pouvoir oublier. Et cette fois, il ne fait aucun doute que la folie de l'assassin ne connaît plus de limites.

     

    Auteur : Erica Spindler

     

    Edition : Harlequin best seller

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 2005

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : Le livre se déroule sur deux époques : 1983, où le trio que forment Raven, Andie et Julie a 15 ans, et 1998, où elles sont de nouveau confrontées à l’homme qu’elles avaient espionné à l’époque, mais sans jamais voir son visage.
    Chacune d’entre elles vit des situations difficiles dans sa famille. Andie voit la séparation de ses parents, Julie est aux prises avec un père pasteur fanatique. Quant à Raven, on sait que sa mère est partie et qu’elle déteste son père mais ce n’est que tardivement que l’on apprend quel est le problème.
    Lorsque le drame arrive, en 1983, les conséquences pour les filles sont terribles pour elles car elles sont séparées : Julie est envoyée au loin par son père, Raven part vivre dans la nord du pays… Seule Andie reste dans la petite ville.
    15 ans plus tard, Andie est devenue psychothérapeute, Raven décoratrice d’intérieur et Julie, un peu paumée, passe d’un mari à l’autre, au grand désespoir de ses amies.
    Andie est de loin la plus équilibrée des trois filles. Elle n’a pas de relation, ayant peur de souffrir comme sa mère, mais n’a pas de colère ou de haine envers la gent masculine. Elle se montre prudente, rien de plus. Quand une de ses patientes est accusée de meurtre, son nom est cité dans la presse et les journalistes font le rapprochement avec l’affaire survenue 15 ans plus tôt. C’est peut être pour ça qu’Andie ne prend pas tout de suite au sérieux les coups de fil, les envois de coupures de journaux…

    Julie, elle, alterne entre la dépendance affective et l’agacement de voir Raven et Andie s’immiscer dans sa vie, vouloir l’empêcher de vivre comme elle l’entend. Il est vrai qu’elles sont un peu agaçantes, mais Julie a surtout une opinion d’elle-même désastreuse.
    Raven est sans doute la plus perturbée des trois. Si, en apparence, elle est forte et froide, si elle joue avec les hommes sans aucun scrupule, elle semble souffrir d’une peur panique de l’abandon.
    La fin était un peu prévisible, tout au long du roman, les indices sont assez présents sur ce qui s’est exactement passé 15 ans plus tôt et sur ce qui se passe en 1998.
    Andie me semble assez souvent à coté de la plaque. Pour une psychothérapeute, elle a du mal à cerner les gens.
    Même si on découvre assez vite les tenants et les aboutissants de l’affaire (bien qu’on en n’ait la confirmation que dans les derniers chapitres), l’histoire tient en haleine, l’angoisse monte, jusqu’au dénouement.

    Un extrait : Andie s’approcha de la porte, tendant l’oreille pour surprendre des bruits de voix… En vain. Toujours rien. Alors, elle finit par entrer, fermant machinalement la porte derrière elle, et se retrouva dans la cuisine. A côté, il y avait la pièce dans laquelle trônait la chaise solitaire, et au-delà, le vestibule et la salle à manger. Un couloir menait vers d’autres portes. Les chambres, sans doute.

    Un frisson de peur parcourut Andie, qui enroula ses bras autour d’elle. La maison était manifestement vide, et pourtant on la sentait occupée. Comme elle regardait autour d’elle, elle remarqua un sac en papier de chez McDonald’s, sur le comptoir, et des gobelets vides, dans l’évier. L’air conditionné faisait entendre son ronronnement.

    — Rave ? appela-t-elle doucement. Julie ?

    — Par ici, répondit la première. Viens voir ce qu’on a trouvé.

    Andie longea le couloir et rejoignit ses amies dans une des chambres à coucher. C’était une pièce très haute de plafond, avec des poutres apparentes. Il n’y avait pas de lit, juste deux gros oreillers jetés sur le sol, et un tabouret de bar de bois.

    Enfin, un magnétophone était posé par terre. Andie s’en approcha et poussa le bouton pour ouvrir le boîtier qui aurait dû contenir une cassette, mais il était vide.

    — On est fixées, maintenant, déclara Julie. C’est bien d’ici que venait la musique. Quelqu’un utilise cette maison.

    — Mais pour quoi faire ? s’exclama Andie. C’est bizarre, non ? Je n’aime pas du tout ça.

    — Moi non plus. Allons-nous-en.

    Elles retournèrent dans la cuisine. En passant, Andie jeta un coup d’œil dans la salle de bains. Elle ne vit ni accessoires de toilette, ni serviettes ; en revanche, elle remarqua un rideau de douche, ainsi qu’un gobelet posé sur le lavabo.

    — On dirait que quelqu’un habite ici, sans vraiment y vivre, commenta Julie d’une voix sourde. Comme une espèce de fantôme.

    — Un fantôme qui mange des hamburgers ? s’exclama Raven en montrant l’emballage de chez McDonald’s. Tu veux rire ? Celui ou celle qui se sert de cette maison est un être humain, en chair et en os.

    — Je ne trouve pas ça beaucoup plus rassurant, marmonna Andie.

    Elle s’approcha du réfrigérateur et ouvrit la porte. Il était branché, et à l’intérieur elle découvrit une bouteille de vin blanc, un pack de six boîtes de bière, du fromage et quelques grappes de raisin.

    Raven se pencha par-dessus son épaule et sourit.

    — Tu veux une bière ?

    — Certainement pas ! Tu veux qu’on sache qu’on est entrées ?

    — Quelle importance ? On ne saura pas que c’était nous…

    Soudain, elle fronça les sourcils.

    — C’est quoi ce bruit ? On dirait…

    Elles se figèrent, comme si elles avaient compris en même temps. La porte automatique du garage !

    — Oh, merde !

    Une portière de voiture s’ouvrit, puis se referma.

    — Qu’est-ce qu’on fait ? demanda Andie.

    — On se planque, lui répondit Raven dans un souffle. Tout de suite !

    Andie regarda avec affolement autour d’elle. Puis, attrapant la main de Julie, elle s’élança vers le cagibi qui servait de garde-manger. Elle y poussa son amie et entra à son tour, sans avoir le temps de fermer complètement la porte…

    Un homme venait d’entrer dans la cuisine.

     

  • [Livre] Livy

     

    Je remercie les éditions du Panthéon pour cette lecture

    livy.jpg


    Résumé
     : Et si la vie se résumait à un saut dans le vide,
    un geste fou mais simple,
    et de toute façon inéluctable,
    consistant en un saut dans l’inconnu.
    Un inconnu dangereux,
    un inconnu malheureux,
    une rencontre troublante
    et l’impression d’être chanceux,
    et puis la réalité,
    le constat sévère, triste et amer,
    nous révélant que le bonheur est peut-être fait
    pour être observé de loin,
    que la félicité durable est sans doute trop grande
    pour tenir entre nos mains.

     

    Auteur : Evindi

     

    Edition : Pantheon

     

    Genre : roman contemporain

     

    Date de parution : 24 octobre 2014

     

    Prix moyen : 14€

     

    Mon avis : Ni vraiment poème, ni tout à fait roman, l’écriture dérange un peu au prime abord. La forme, visuellement, est celle de la poésie, mais à s’y pencher de plus près, on se rend compte que les rimes ne sont pas toujours là. J’ai eu l’impression que c’était un coup de chance, un hasard, quand d’aventure on avait des rimes dans les paragraphes (je ne vais pas appeler ça des strophes).
    Au départ, je n’ai pas été très convaincue par la couverture, le résumé, car je n’aime pas particulièrement la poésie. Mais quand j’ai vu cette absence régulière de rimes malgré la mise en page, je me suis dis que j’allais essayer.
    Les passages où il a des rimes me font penser à ce que j’écrivais dans la période gothique de mon adolescence. Autant dire à quel point ce n’était pas bon…

    L’histoire essaie de prendre le pas sur la forme mais celle-ci a du mal à se faire oublier car elle est tout de même très présente.

    L’histoire est, semble-t-il, une histoire d’amour. Je dis semble-t-il parce que je ne suis pas sûre d’avoir tout compris, elle aurait été plus claire si on avait eu affaire soit à une pure poésie, avec des vers de la même taille, des strophes structurées, des rimes élaborées, soit à une prose, un roman…

    Le personnage féminin semble non seulement ne pas avoir toute sa tête, mais également faire peur à tout le village. Malgré tout, malgré les avertissements, Evendi s’accroche à elle.
    Leur relation semble très vite mal partie, entre les déficiences mentales de Livy et ses problèmes de santé qui sont quand même conséquents et handicapants…

    C’est une histoire dérangeante mais pas prenante, quoi qu’elle aurait pu l’être sous une autre forme.

    Ce livre a également un drôle d’effet secondaire : quand on l’a lu, on ne peut pas s’empêcher de relever toutes les rimes involontaires du livre qu’on lit ensuite (je ne me suis toujours pas remise du « le garçon a perdu l’équilibre, a fait un écart avec son vélo, et s’est retrouvé dans le caniveau»).
    Mais ça finit par s’estomper…

    Une chose est sûre, ce livre sort des sentiers battus et ne ressemble à aucune autre de mes lectures.


    Un extrait : Un baiser au goût de sang, condensé d’hémoglobine,
    Fragrance qui remplit mes narines.
    Ce baiser aux allures de pacte changea ma vie
    de manière notoire,
    et fit de moi cet homme puissant qui entra
    dans l’Histoire.

    Le yin et le yang existent vraiment,
    ils sont humains et existent charnellement.
    Laissez-moi vous compter leur histoire,
    une histoire se situant bien au-delà du « temps ».

    Je suis ténèbres,
    elle est lumière.

    Je suis obscurité,
    à la nuit que je suis, elle fut l’instantané lumineux
    d’un éclair.

    Lorsqu’elle disparut selon les plans de ce destin
    toujours sévère,
    mon cœur se remplit de tristesse, d’amertume
    et de colère.

     

  • [Livre] Ma raison d'espérer

    ma raison de vivre tome 2 ma raison d'esperer.jpg

     

    Résumé : Emma commence doucement à réapprendre à vivre aux côtés d'Evan et de Sara. Hantée par des cauchemars terribles, elle décide de donner une seconde chance à sa mère, qui l'a abandonnée, espérant trouver un sens à sa souffrance. Mais elle doit aussi affronter le regard des autres : ceux qui s'en veulent de ne pas l'avoir soutenue, ceux qui la jugent mais aussi ceux qui, surgissant de son passé, ont encore bien des révélations à faire sur sa vie d'avant...

     

    Auteur : Rebecca Donovan

     

    Edition : Pocket jeunesse français

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 15 octobre 2015

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : J’attendais avec une grande impatience la sortie de la suite de ma raison de vivre et je n’ai pas été déçue.
    J’ai retrouvé avec plaisir Emma, Evan et Sara (entre autres). L’histoire reprend quelques mois après l’épilogue du tome précédent, c’est donc par flash back ou par la conversation des protagonistes que nous apprenons ce qui s’est passé et les conséquences que cela a pu avoir sur la vie d’Emma et de ses proches.
    Et surtout deux nouveaux personnages importants font leur apparition : Rachel, la mère d’Emma, qu’on avait brièvement aperçue dans le premier tome, et Jonathan, le très jeune petit ami de cette dernière.
    Quand Emma décide de vivre avec sa mère, malgré le fait qu’elle l’ait laissée 5 ans avec son oncle et sa tante sans jamais se poser la question du bien-être de sa fille, je me suis dit qu’elle commettait une erreur et qu’elle aurait du commencer par aller passer quelques jours avec sa mère de temps en temps.
    Très vite l’alcoolisme de Rachel se démarque et tout ce qu’elle fait nous fait nous demander si elle n’est pas sous l’emprise de l’alcool.

    Comme à son habitude, Emma garde pour elle beaucoup de choses, quitte à risquer de se faire un ulcère. J’ai du mal à savoir si c’est par peur de déranger, par honte, par déni… c’est difficile à dire.

    Sara nous fait quelques petites crises, mais c’est un peu revenir à une normalité. A présent elle peut être une adolescente normale et pas une adolescente qui se demande chaque soir ce que sa meilleure amie peut endurer comme tortures.
    Au début, je trouvais Jonathan sympathique et puis il a fini par m’agacer. Il est instable, semblant incapable de prendre la moindre décision claire et quand il s’y essaie, soit il ne tient pas le cap, soit il s’y prend si mal qu’il empire les choses.
    Quant à Rachel, c’est indescriptible. Non contente d’être alcoolique, je l’ai trouvée manipulatrice, pleurnicheuse, hystérique, bref, elle a tout pour plaire.
    J’ai regretté qu’on ne sache pas pourquoi elle voulait tant qu’Emma (qu’elle n’appelle jamais qu’Emily) reste avec elle. Peur de l’abandon ? Intérêt financier ? Comme elle n’arrête pas de souffler le chaud et le froid, c’est difficile à dire.
    Evan aussi m’a un peu agacée dans ce tome. Je comprends la peur qu’il a eue pour Emma et son désir de la protéger, mais il en devient lourd, étouffant, insistant lourdement pour qu’Emma lui révèle la moindre de ses pensées et ne semblant pas supporter l’idée qu’elle puisse vouloir garder des choses pour elle.
    La mère d’Evan est sûrement l’un de mes personnages préférés dans ce tome, elle est plus présente que dans le précédent et se montre vraiment très gentille avec Emma sans jamais être intrusive.
    La décision finale d’Emma m’a surprise et choquée, même si je comprends ce qui l’a poussée à la prendre.
    Au début de ma lecture, j’ai eu l’impression que ce tome était moins captivant que « ma raison de vivre », mais finalement j’ai dévoré les 600 et quelques pages en un temps record (environ 4h je pense).
    Et ça va être très dur de patienter jusqu’en mai 2016 pour connaitre la suite et fin de cette trilogie (en priant pour qu’il n’y ait pas de retard de sortie !)
    Heureusement, les livres pour patienter jusque là ne manquent pas !!!

    Un extrait : Sara était encore sous la douche quand le téléphone a sonné. J’ai pris mon courage à deux mains et décroché.

    — Salut.

    — Ah, tu es là ! s’est exclamée ma mère, prise de court. Je suis tellement heureuse de pouvoir enfin te parler ! Comment vas-tu ?

    — Bien, ai-je répondu, le cœur bondissant dans ma poitrine. Et… euh… tu as des projets pour ce soir ?

    — Une petite fête avec des amis, a-t-elle enchaîné, aussi mal à l’aise que moi. Je… je me disais qu’on aurait pu essayer de… Enfin… Tu sais, je vis à Weslyn, maintenant… Et si jamais tu voulais…

    — Justement, l’ai-je coupée avant de changer d’avis. Je pensais venir vivre avec toi, si ça te va.

    — Oh… euh… très bien, a-t-elle lâché avec un soulagement perceptible. Tu es sûre ?

    — Certaine, ai-je répliqué en m’efforçant de paraître la plus sincère possible. Je vais bientôt partir pour l’université, alors autant essayer de renouer maintenant, plutôt que quand je serai à l’autre bout du pays, non ?

    Je venais de m’inviter chez elle. Vu son silence, elle digérait, comme moi, l’information.

    — Formidable ! Tu penses venir quand ?

    — Je reprends le lycée lundi. Donc dimanche ?

    — Tu veux dire ce dimanche ? Dans trois jours ?

    Sa voix vibrait de panique, et mon cœur a eu un loupé. Était-elle vraiment prête à vivre à nouveau avec moi ?

    — Je n’ai pas besoin de grand-chose, ne t’inquiète pas. Juste un lit, ou même un canapé. Mais si c’est trop compliqué… Désolée, je n’aurais pas dû…

    — N-non ! a-t-elle bégayé. C’est parfait. J’ai largement le temps de préparer ta chambre. Donc, oui… On dit dimanche. J’habite Decatur Street. Je vais t’envoyer l’adresse par texto.

    — OK. À dimanche, alors.

    — D’accord, a-t-elle dit, encore déconcertée. Bonne année, Emily.

    — À toi aussi.

    Quelle mouche m’avait piquée ? Pourquoi avoir proposé un truc pareil ?

    J’ai ramassé mes vêtements et, luttant contre la panique qui m’envahissait, je suis allée remplacer Sara dans la salle de bains. Le temps de prendre ma douche, je m’étais réconciliée avec moi-même : j’avais pris la bonne décision.

     

  • [Livre] Lune de miel, Lune de sang

    lune de miel, lune de sang.jpg

     

    Résumé : Retrouvez les personnages de vos séries de bit-lit dans neuf aventures signées par les maîtres du genre: Kelley Armstrong, Jim Butcher, Rachel Caine, PN Elrod, Caitlin Kittredge, Marjorie M Liu, Katie MacAlister, Lilith Saintcrow, Ronda Thompson. Neuf auteurs, neuf nouvelles... et neuf façons différentes de vivre sa lune de miel.

     

    Auteur : Collectif

     

    Edition : Milady

     

    Genre : bit-lit

     

    Date de parution : 2 décembre 2011

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : On retrouve ici 9 nouvelles sur les univers les plus connus de la bit-lit et de la fantasy : Dresden, femmes de l’autremonde…
    Ca fait du bien de retrouver mes copains vampires, loups garous et autres monstres du même genre (ça repose des tueurs en série… oui je sais, j’ai des lectures gaies…).
    Je ne connaissais pas la plupart des univers présentés ici, mais ça n’a pas dérangé ma lecture. En effet, avant chaque nouvelle, un petit texte présente celle-ci et l’univers en question. De plus, elles sont assez indépendantes des séries dont elles sont issues ce qui permet de les lire même si on ne connait pas les tomes originaux.
    Ce sont des nouvelles plus ou moins longues qui ont en commun le fait que la lune de miel des protagonistes va être quelque peu perturbée : quand ce ne sont pas des vampires qui tombent mal, ce sont des pirates maudits qui débarquent, des loups-garous contrariés, des démons de mauvaise humeur (ou de trop bonne humeur)…
    Nos héros vont avoir un peu de mal à se retrouver dans leur chambre pour profiter de leur mariage !
    Ce recueil de nouvelles m’a donné envie de découvrir certains mondes que je ne connaissais pas et d'en redécouvrir d’autres.

    Un extrait : Le jour où Mlle Lindsay partit enfin pour le monde qui s’étendait au-delà des bois, il ne restait plus que Lucy et Barnabus pour entretenir sa maison et son terrain, ainsi que le superbe cimetière dont elle avait pris soin pendant presque vingt ans, en bordure de la petite ville de Cuzco, dans l’Indiana. Ce travail avait de l’importance non seulement pour Lucy et Barnabus, mais aussi pour tous ceux qui, au cours des nombreuses années qui suivraient, passeraient par là pour y trouver le repos ou l’asile. Après tout, chacun avait besoin d’un foyer ; les défunts comme les vivants.

    Lucy n’avait que dix-sept ans quand elle était arrivée au cimetière ce printemps-là, à peine un mois avant le départ de Mlle Lindsay. Le père de la jeune fille était tailleur de pierre à la carrière de calcaire, et ses frères dirigeaient les équipes qui livraient les pierres aux maçons. En l’absence d’une représentante du beau sexe à la maison, tous ces hommes ne savaient que faire d’une sœur ; leur mère s’était enfuie l’été précédent avec un diseur de bonne aventure, mais le père de Lucy persistait à prétendre que son épouse s’était absentée pour rendre visite à sa famille et qu’elle finirait par revenir. Un jour ou l’autre.

    Quand le vieux tailleur de pierre avait entendu dire qu’une certaine Mlle Lindsay recherchait les services d’une femme de ménage, il avait fait prendre un sac à sa fille, dans lequel elle avait fourré son déjeuner, son peigne et une belle robe tirée de l’armoire de sa mère ; puis il l’avait mise dans le premier chariot en direction de Cuzco. Il n’y avait eu ni au revoir, ni message pour prévenir de son arrivée. Seulement l’espoir que cette femme accepterait sa fille.

     

  • [Livre] Et si c'était vrai?

    et si c'était vrai.jpg

    Résumé : Que penser d'une femme qui choisit le placard de votre salle de bain pour y passer ses journées ? Qui s'étonne que vous puissiez la voir ? Qui disparaît et reparaît à sa guise et qui prétend être plongée dans un profond coma à l'autre bout de la ville ? Faut-il lui faire consulter un psychiatre ? En consulter un soi-même ? Ou, tout au contraire, se laisser emporter par cette extravagante aventure ? 
    Et si c'était vrai ?...
    S'il était vrai qu'Arthur soit le seul homme qui puisse partager le secret de Lauren, contempler celle que personne ne voit, parler à celle que personne n'entend…
     

     

    Auteur : Marc Levy

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : Romance

     

    Date de parution : 15 janvier 2000

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : J’ai choisi ce livre dans le cadre d’un challenge pour la catégorie « premier livre d’un auteur ».
    J’avais vu le film, qui m’avait beaucoup plu, donc je m’attendais à aimer également le roman. Mais je n’ai pas accroché.
    Déjà, le livre n’a rien à voir avec le film. Dans le livre, dès le tout début, Lauren sait parfaitement ce qui lui arrive, ce qui enlève beaucoup au coté léger et amusant de la première rencontre des protagonistes.
    J’ai trouvé ensuite qu’il y avait beaucoup de longueurs, d’ailleurs, ça ne rate jamais, je me suis traînée sur cette lecture, alors que j’ai plutôt tendance à dévorer.
    J’ai déjà eu du mal avec les 50 premières pages d’un livre, certains auteurs mettant un peu de temps à mettre les éléments en place avant d’entrer dans le vif du sujet. Le problème ici c’est que le vif du sujet, on y était et que l’histoire ne décollait pas, et que cet état de fait s’est prolongé bien au-delà de 50 pages.
    Au final je me suis ennuyée pendant la majorité du livre, le seul moment qui a eu un peu plus de « peps » a été l’organisation et l’application du plan pour sauver Lauren, qui a lieu vers la moitié du roman. En dehors de ce passage, il y a eu des longueurs, beaucoup de longueurs.
    Je n’ai pas réussi à entrer dans l’histoire, à m’identifier aux personnages qui m’ont laissée assez indifférente.
    J’ai eu du mal à arriver au bout de ce livre. J’ai vu qu’il y avait une suite, ce qui, vu la fin, était inévitable, mais je ne ressens pas le besoin de la lire.


    Un extrait :  Arthur comprit qu’il n’avait pas le choix, qu’il lui faudrait entendre ce que cette jeune femme avait à lui dire, et bien que sa seule envie du moment fût de dormir, il s’assit auprès d’elle et écouta la chose la plus invraisemblable qu’il entendit de sa vie.

    Elle s’appelait Lauren Kline, prétendait être interne en médecine, et avoir eu il y a six mois un accident de voiture, un grave accident de voiture à la suite d’une rupture de direction. « Je suis dans le coma depuis. Non, ne pensez rien encore et laissez-moi vous expliquer. » Elle n’avait aucun souvenir de l’accident. Elle avait repris conscience en salle de réveil, après l’opération. Parcourue de sensations très étranges, elle entendait tout ce qui se disait autour d’elle, mais ne pouvait ni bouger ni parler.

    Au début elle avait mis cela sur le compte de l’anesthésie. « Je me trompais, les heures ont passé et je n’arrivais toujours pas à me réveiller physiquement. » Elle continuait à tout percevoir mais elle était incapable de communiquer avec l’extérieur.

    Elle avait alors vécu la plus grande peur de sa vie, pensant pendant plusieurs jours être tétraplégique.

    « Vous n’imaginez pas par quoi je suis passée. Prisonnière à vie de mon corps. » Elle avait voulu mourir de toutes ses forces, mais il est difficile d’en finir quand on ne peut même pas lever son petit doigt. Sa mère était à son chevet.

    Elle la suppliait par la pensée de l’étouffer avec son oreiller. Et puis un médecin était entré dans la pièce, elle avait reconnu sa voix, c’était celle de son professeur. Mme Kline lui avait demandé si sa fille pouvait entendre lorsqu’on lui parlait, Fernstein avait répondu qu’il n’en savait rien, mais que des études permettaient de penser que les gens dans sa situation percevaient des signes de l’extérieur, et qu’il fallait être vigilant quant aux mots prononcés à côté d’elle. « Maman voulait savoir si je reviendrais un jour. » Il avait répondu d’une voix calme qu’il n’en savait toujours rien, qu’il fallait conserver une dose juste d’espoir, qu’on avait vu des malades revenir au bout de plusieurs mois, que c’était très rare mais que cela arrivait. « Tout est possible, avait-il dit, nous ne sommes pas des dieux, nous ne savons pas tout. » Il avait ajouté : « Le coma profond est un mystère pour la médecine. » Étrangement, elle en avait été soulagée, son corps était intact. Le diagnostic n’était pas plus rassurant mais au moins pas définitif. « La tétraplégie, c’est irréversible. Dans les cas de coma profond, il y a toujours un espoir, même minime »

     

  • [Livre] Jusqu'à la folie

    jusqu'a la folie.jpg

     

    Résumé : Dans une rue sombre de Manhattan, très tard dans la nuit, une jeune femme est agressée par un homme armé d’un couteau. Jonah, un étudiant en médecine surmené, vole à son secours et tue accidentellement l’agresseur. Pendant que les médias font de lui un héros, le procureur s’interroge sur son geste héroïque. La victime, quant à elle, veut retrouver son sauveur et tient à lui montrer sa reconnaissance. Les événements s’enchaînent, et Jonah est entraîné dans une spirale terrifiante. S’il est vrai qu’aucune mauvaise action ne demeure impunie, le châtiment de Jonah ne fait que commencer…

     

    Auteur : Jesse Kellerman

     

    Edition : Editions des deux terres

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 05 octobre 2011

     

    Prix moyen : 22€

     

    Mon avis : Un bon thriller, qui, s’il traite clairement de la folie, parle également du problème de l’apparence.
    Quelle conclusion tire-t-on quand on se trouve en présence d’un problème entre un homme grand et costaud et une femme petite jolie, gracile ?
    C’est ce à quoi est confronté Jonah. Ses parents, ses amis, son avocat, la police… personne ne le prend au sérieux quand il se plaint des attentions un peu trop pressantes d’Eve.
    Dès le début, la manière qu’elle a de toujours l’appeler par son nom complet, m’a mise mal à l’aise.
    On sent bien que quelque chose ne tourne pas rond chez cette fille mais sans pouvoir exactement définir quoi.
    Si j’ai un reproche à faire à ce livre, c’est que le décor est trop long à s’installer.
    Passée l’agression citée dans le résumé, on se retrouve face à un long, très long moment de, disons « préparation à la dégringolade ». Ce qui était certes nécessaire, mais aurait pu être plus court (Il faut compter 145 pages pour enfin entrer dans le vif de l’histoire, ce qui, pour un roman de 375 pages, était un peu trop).
    J’ai d’ailleurs eu du mal à dépasser ce passage mais je ne l’ai pas regretté (Il m’a fallu une semaine pour lire ces 145 pages, et seulement 2 heures pour dévorer les 230 pages restantes).

    La fin est surprenante, je ne m’attendais vraiment pas à un tel enchaînement ni à une telle conclusion.
    En résumé, malgré un démarrage un peu lent, Jesse Kellerman a parfaitement su faire monter l’angoisse crescendo jusqu’à l’explosion finale.

    Un extrait : Tandis qu’ils approchaient de son immeuble, il lui exprima de nouveau ses regrets, cette fois parce qu’il était obligé d’écourter la soirée.

    - Je dois être au boulot dans cinq heures.

    - Arrêtez de vous excuser, Jonah Stem, ça ne convient pas à un super-héros.

    Ils arrivèrent en bas de chez lui. Il se tourna vers elle.

    - J’étais ravi de passer ce moment avec vous, Eve.

    Elle opina du chef en disant oui. Elle se pencha vers lui et il fit ce qui lui semblait naturel : il lui donna une accolade. La sensation des bras d’Eve autour de son cou lui parut étrangement familière. Elle faisait à peu près la taille d’Hannah, le haut de son crâne frottant contre le bas de sa mâchoire, désormais rugueuse d’une barbe naissante, si bien que, lorsqu’elle recula, ses cheveux restèrent collé à lui comme du velcro. Il rit et fit un mouvement pour les écarter, mais elle leva le visage et attrapa le sien pour l’attirer vers elle, et sa bouche s’avéra très douce.
    Puis elle s’éloigna en lui adressant un bref signe de la main. Il la regarda disparaître dans la brume tiède avant de pénétrer dans le hall de son immeuble et de monter les étages en titubant un peu et en se demandant pourquoi il n’avait pas eu la présence d’esprit de prendre son numéro.

     

  • [Livre] Ce soir à la patinoire/ entorse à la patinoire

    NWALKER.png

     

    Résumé : Ce soir à la patinoire : A quinze ans, un peu malgré lui, Benjamin qui jusqu'ici patinait uniquement pour le plaisir se retrouve partenaire attitré, en danse sur glace, de la pire pimbêche de sa classe.
    La discipline le séduit, mais... si ses copains l'apprenaient ? Que diraient-ils, eux pour qui seul le rugby est une activité virile ? Et voilà que leur professeur exige toujours plus d'entraînement. Pour lui, ces deux-là iront loin, même s'ils sont à couteaux tirés...
     


                    Entorse à la patinoire : Benjamin et Belinda sont partenaires en danse sur glace. Ils ont des dons certains, et le savent. Mais les dons sont loin de suffire et, à trois semaines d'un championnat, rien ne va plus. Chutes, difficultés, déconvenues, blessures, tout se ligue pour fissurer une entente toujours précaire. Entre les adolescents, la tension monte, inexorable...

     

    Auteur : Nicholas Walker

     

    Edition : Castor Poche Flammarion

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 1992

     

    Prix moyen : 1€ pièce

     

    Mon avis : J’avais lu ce livre quand j’étais gamine et je ne savais pas du tout qu’il y avait une suite. C’est en cherchant d’autres livres sur un site d’occasions que je suis tombée sur les deux tomes de cette histoire. Et vu le prix, je ne me suis pas privée de leur sauter dessus.
    Dans le premier tome, on fait la connaissance de Benjamin et Belinda. Belinda pratique la danse sur glace depuis plusieurs années ; Benjamin n’a jamais pris de cours (hormis ceux que lui donnait sa maman quand il était petit), mais a un don inné pour la danse. Et tous les deux semblent être, de l’avis de leur entraineur, parfaitement accordés. Ils ne semblent pas avoir à fournir autant d’efforts que les autres pour se synchroniser.
    Le problème entre eux est que chacun suppose les réactions de l’autre : Belinda suppose que Benjamin aurait honte de parler de patinage à ses copains et Benjamin suppose que Belinda aurait honte de s’afficher avec lui. Ajoutons un copain féru de rugby, une classe qui ne comprend pas pourquoi Benjamin ne s’implique plus dans la vie de la classe, des parents plus ou moins compréhensifs, des notes en chute libre… la situation devient vite explosive. Ce premier tome montre bien les difficultés que peuvent rencontrer les adolescents qui ont une passion dévorante telle un sport de haut niveau, comme il est compliqué pour eux de concilier entrainements, amitiés, vie familiale et études. J’ai dévoré ce livre en une heure à peu près (il ne fait que 178 pages) et le lendemain même, je me suis attaqué au second tome qui n’était, cette fois, pas une relecture, mais une complète découverte.
    Tout se complique dans ce second tome, Benjamin et Belinda ont de plus en plus de mal à se maintenir à niveau à l’école et sur la patinoire, l’entrainement devient de plus en plus intense, au point que les parents de Belinda se demandent s’ils doivent laisser leur fille continuer.
    Avec le stress, l’angoisse et la fatigue, Belinda et Benjamin passent leur temps à se disputer, sur et en dehors de la glace, ce qui n’est pas du goût de leur entraineur.
    Plusieurs fois, on se demande s’ils ne vont pas mettre un terme à leur couple de danseurs.
    La fin est ouverte, on n’est pas en face d’une conclusion stricte mais plus à une conclusion d’un moment de vie qui laisse entendre que nous n’avons lu que le début de l’histoire de Benjamin, Belinda et la danse sur glace.


    Un extrait : Le lendemain, au collège, Belinda se comporta en tous points comme si Benjamin était transparent. Sans se l’avouer, il fut profondément déçu. Connaître Belinda et le laisser voir aux populations eût grandement rehaussé son standing.

    - Elle se prend pour qui, d’abord ? grogna-t-il entre ses dents comme elle venait de passer devant lui sans même croiser son regard.

    - Qui ça ? demanda Rob sans lever le nez du porte-bagages où il arrimait son cartable. Qui donc te fait râler comme ça ?

    - La Thomas, dit Benjamin en faisant claquer son antivol. La Miss Belinda Thomas.

    - Ah ? dit Rob, levant les yeux. Et pourquoi ?

    - Oh comme ça. Je viens de découvrir que je la déteste.

    - Je vois : tu as essayé de l’inviter, diagnostiqua Rob, amusé.

    - Moi ? Tu veux rire. Et ce n’est pas demain la veille.

    - Tu as bien raison. A mon avis, tu n’es pas prêt pour des filles comme la Thomas.

    - Toi, tu nous…

    - Non non, je suis sérieux. Par contre, en quatrième Est, il y a une petite blonde toute gentille qui devrait te convenir. Pas jolie jolie, mais bien brave.

    - Va te faire cuire un œuf, conseilla Benjamin.

    Et il partit en pédalant comme un possédé, laissant Rob s’étrangler de rire.