Lecture terminée le : 02 mai 2021
Résumé : Lise, trentenaire célibataire, travaille pour un fonds d'investissement et rêve de devenir l'associée de son patron froid et cynique. Sa vie va pourtant basculer le jour où un clown la demande à l'accueil.
Un oncle dont elle ne connaissait pas l'existence, vient de mourir et lui lègue son cirque à Oslo. Une opportunité en or se dessine pour Lise qui voit dans la revente de ce patrimoine la possibilité de devenir la numéro deux de sa boîte. À la lecture du testament, elle fait la connaissance des neuf circassiens, loin d'être enthousiasmés par cette nouvelle.
À la surprise de tous, il y a cependant une condition, et de taille, à l'héritage : Lise doit effectuer cinq représentations à la tête du cirque, costume pailleté, haut de forme et éléphante inclus...
Auteur : Magne Hovden
Edition : Seuil
Genre : Roman contemporain
Date de parution : 20 Mai 2021
Prix moyen : 20€
Mon avis : J'ai attendu plusieurs jours, après ma lecture, pour écrire ma chronique.
Au moment de la lecture, j'ai pu constater que les pages se tournent rapidement, que l'histoire se déroule sans aucun accroc.
Mais pour analyser ce que j'ai pu ressentir à la lecture, il me fallait un recul de quelques jours. Pendant ces quelques jours, j'ai regardé des avis qui avait déjà été postés, et une chose m'a sauté aux yeux : tout le monde s'accorde à dire que Lise, la protagoniste principale, est très antipathique, et ont tous pris fait et cause pour les artistes du cirque. Et moi, je n'ai pas eu le sentiment totalement inverse, mais presque.
Le personnage que j'ai le plus détesté dans ce livre, c'est Filip, le clown qui ne fait rire que lui.
J'ai trouvé j'ai trouvé son attitude non seulement absolument odieuse, mais à la limite de la légalité. Dès le départ, avant même de la connaître, il manque une immense hostilité à Lise pour le seul fait qu'elle ne s'effondre pas en apprenant la mort d'un oncle dont elle n'avait jamais entendu parler.
Il se montre choqué qu'elle hésite à se rendre à l'enterrement car elle a des rendez-vous professionnels, mais pour elle c'est comme si elle avait ouvert la rubrique nécrologique, pointé du doigt un nom au hasard, et décidé de mettre sa vie professionnelle en danger pour aller assister à l'enterrement de cette personne à l'autre bout du pays.
Parce qu'il ne faut pas déconner, les liens du sang ça ne veut absolument rien dire quand il n'y a pas d'attachement et d'histoire commune qui va avec.
Ensuite, il me paraît plus vexé qu'autre chose de ne pas être le seul à être sur le testament de l'oncle en question : Hilmar.
Il prétend avoir à cœur de préserver ce qu'a construit cet homme auquel il se dit profondément attaché, mais n'hésite pas une seconde à aller contre ces dernières volontés, et même à ridiculiser le cirque en demandant à ses camarades de saboter leur numéro. En ce qui me concerne, et vu ses diverses réactions, je pense que tout ce qui l'intéresse et d'être le propriétaire du cirque. Il montre un mépris total envers les spectateurs à qui il propose un spectacle au rabais, voire pas de spectacle du tout puisqu'il est prêt à refuser de se produire pour mettre Lise en difficulté.
Même si la jeune femme à des intentions négatives envers le cirque, elle n'en pointe pas moins une réalité : le temps des cirques arrive à son terme, les enfants ne sont plus autant émerveillés qu'avant devant un clown ou une trapéziste, et la conscience des gens leur font de plus en plus refuser de voir des animaux vivre dans les conditions que leur impose le côté itinérant du métier.
Alors oui, Lise fait un métier qui ne la rend pas particulièrement sympathique et dont on peut douter de l'utilité. Pour autant il y a des raisons à son apparent manque de cœur.
Dès le départ il m'est apparu évident que la jeune femme s'était blindée au point de ne plus rien ressentir.
Mais quels que soient les défauts de Lise (la seule, par ailleurs, à avoir une évolution dans le récit), cela ne dédouane pas Filip d'avoir intrigué pour obtenir la propriété du cirque. Cela revient quasiment à tuer quelqu'un pour en hériter. Ce n'est ni honnête, ni honorable, contrairement à ce que le roman laisse entendre.
En dehors de cette manière de présenter les personnages qui m'a un peu hérissé le poil, l'histoire se lit bien, mais rien ne laisse entendre, à part le nom des villes, que l'on se trouve en Norvège. Après, même si j'aurais aimé un peu plus de dépaysement, je comprends bien que le livre a été à l'origine écrit pour les norvégiens, et qu'il n'était donc pas nécessaire pour l'auteur de faire de grande descriptions
J'ai particulièrement aimé le retournement de situation à la quasi fin du roman, car je ne m'attendais pas à ce genre de manœuvre si près de la conclusion.
Pour autant, s'il se lit facilement, ni les personnages, ni le fond de l'histoire, ne me feront le garder en mémoire.
C'était une bonne lecture, sans plus. Du genre qu'on lit dans le train ou dans l'avion pour passer le temps, mais sans savoir vraiment peur d'être dérangé.
Un extrait : _ Oui, bien sûr. Ce n'était pas seulement un directeur de cirque apprécié, c'était aussi un sadique notoire.
_ Il voulait que tu trouves le bonheur. Le vrai.
_Alors il n'avait pas à s'inquiéter. J'ai réussi à le trouver toute seule, comme une grande. À Oslo. Mon compte en banque est d'ailleurs plutôt bien rempli de bonheur. Bientôt presque suffisamment rempli.
_ On peut mettre ce mot sur beaucoup de choses. Mais très rares sont celles qui le méritent.