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Romances

  • [Livre] Full contact – T02 – D’une manière ou d’une autre

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    Lecture terminée le : 28 août 2021

    Résumé : Jay n’attend plus rien de la vie depuis longtemps, à part peut-être une bonne bagarre, quelques bouteilles et la chaleur des bras d’une femme, différente de la veille de préférence.
    Se retrouver copropriétaire d’un club de boxe dans une petite ville du Rhode Island qui idolâtre les chouettes ne faisait pas partie de ses plans. Lui qui fuit tout ce qui ressemble de près ou de loin à une famille, le voilà qui s’implique dans la communauté, et surtout dans la vie de la seule femme au monde qu’il ne devrait même pas regarder.
    Mais c’est plus fort que lui. Il y a quelque chose en Patti, la sœur de Tony, qui l’attire et qui trouve une résonance jusque dans les recoins les plus sombres de son âme. Peut-être parce qu’elle aussi, à sa manière, fuit un passé impossible à surmonter.
    Mais il arrive que le passé n’accepte tout simplement pas d’être oublié…
    Pour enfin vivre, Jay et Patti vont devoir affronter les fantômes de leur passé, d’une manière ou d’une autre…


    Auteur : Michelle Beck

     

    Edition : Autoédition

     

    Genre : Romance

     

    Date de parution : 22 juillet 2021

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Vous le savez, je suis difficile concernant les romances (non, j'ai pas dit chiante, j'ai dit difficile)

    J'ai toujours peur de tomber sur ce genre de romance dans lesquelles sur un échange de regard, A et B tombent éperdument amoureux l'un de l'autre, règlent en un claquement de doigts tous les problèmes pouvant exister et se tombent dans les bras pour vivre heureux jusqu'à la fin des temps.

    Pire que Disney quoi.

    Bon, certes, je veux un happy end, sinon, je peux relire Romeo et Juliette, mais bon, qu'ils rament un peu quand même.

    Alors quand on sait à quel point j'avais aimé l'histoire tourmentée de Kara et Tony dans Full contact, vous vous doutez bien que quand l'auteur m'a proposé de lire le tome 2, consacré à Patty, la sœur de Tony et Jay, son meilleur ami, rencontré en prison (oui, je sais, présenté comme ça....), je me suis jetée dessus comme une limace au festival annuel de la salade.
    Je ne sais pas pourquoi, mais quand j’ai lu le tome 1, j’ai eu l’impression que Jay était plus âgé de Tony. Pas le double de son âge, mais bien 5 ou 6 ans de plus, et du coup, j’ai été un peu déstabilisée de découvrir qu’ils avaient à peu de chose près le même âge.

    Encore une fois, Michelle Beck ne ménage pas ses personnages (non mais sérieux, qu'est-ce qu'ils t'ont fait pour que tu les tortures à ce point?).

    J'ai envie de dire que j'ai encore plus aimé ce tome que le premier, mais je sens que je dirai ça du tome 3 aussi ou que je changerai d'avis en relisant le tome 1.

    Je crois que c'est Owl city qui me fait cet effet là et que toute histoire qui s'y déroule me touche en plein cœur (et pourtant je suis d'accord avec Jay, c'est pas net cette fascination pour les chouettes!)

    Cette fois encore les personnages sont bien approfondis et on n'a aucune envie de les quitter.

    On pourrait continuer à les regarder évoluer pendant des pages et des pages, même sans qu'il ne se passe rien de particulier.

    J'ai juste un peu regretté de ne pas voir plus d'interactions avec le père de Jay. Vu le sale type que ça a l'air d'être, il pourrait prendre la mère Tony et Patty pour maîtresse, ces deux-là s'entendraient comme cul et chemise.

    Encore une fois, on a la une lecture qui m'a sauvée de la panne de lecture. J'ai pas vu passer les pages et c'était hyper frustrant de devoir quitter Owl City, et surtout Jay, aussi vite (oui le roman fait plus de 400 pages, et alors, j'étais frustrée quand même !)

    Je n'ai qu'une chose à ajouter: vivement le tome 3 qui va être consacré à un personnage qu'on a à peine commencé à découvrir dans ce tome et à une inconnue qui va, j'en suis sûre, nous apporter son lot de surprises!

     

    Un extrait : Il est là. Exactement comme je le redoutais. La dernière fois que je l’ai vu, c’est lors de mon pétage de plombs qui m’a conduit en prison.

               Mes pieds sont cloués au sol. Je suis incapable de faire un pas vers lui, incapable de bouger. Je suis ramené des années en arrière, lors de cette nuit où ma vie a basculé et s’est arrêtée. Cette nuit qui hante mes jours depuis. Ce n’est pas l’extérieur de la prison que je vois, avec son parking aussi sordide que tout le reste, et mon père appuyé contre sa voiture de luxe. C’est l’immeuble. Et les flammes qui ravagent tout sur leur passage, qui emportent dans une fumée sombre ce que j’avais de plus précieux au monde.

               Il est occupé sur son téléphone portable. Probablement pour son travail, pas sur un jeu quelconque, il ne perdrait pas son temps à quelque chose d’aussi futile. Il ne m’a pas encore remarqué. Je pourrais passer devant lui incognito sans qu’il relève la tête, comme ce gars à l’instant. Mais c’est un leurre. En apparence il a l’air absorbé par ce qu’il fait. En réalité, il contrôle tout. Comme dans chaque aspect de sa vie.

               Sauf son fils.

               Derrière moi, les murs de la prison sont plus attractifs que ce qui m’attend sur ce parking. Je jette un coup d’œil à la prison. Ses murs de briques rouges. Ses heures, ses jours, ses semaines de détention devenues des mois, puis deux ans. Deux putains de longues années. Elles ne sont pourtant pas suffisantes pour ce que j’ai provoqué. Je devrais y passer le restant de mes jours, je ne mérite rien d’autre.

               — Qu’est-ce que tu fous, tu as changé d’avis ? me lance le gardien, en riant.

               Je lui adresse un regard sans rien dire, serre les doigts autour des anses de mon sac, et j’avance vers mon père.

               Ses cheveux sombres sont impeccablement coiffés en arrière. Je ne les ai jamais vus coiffés autrement, pas même le dimanche quand il nous emmenait ma mère et moi aux matchs de base-ball. Cela n’avait rien d’une sortie familiale, c’était pour y rencontrer ses associés et exhiber sa famille. Nous étions deux beaux pots de fleurs, ma mère et moi. Il n’a pas supporté que je n’accepte plus de remplir ce rôle…

               Je m’arrête devant lui. Pas trop près non plus, j’ignore si je saurais me contrôler. Et j’attends. Qu’il veuille bien lever la tête de ce portable de merde, qu’il me ressorte son baratin sur la famille et qu’il finisse de m’achever.

               Je me demande à quoi pensent les gens en nous voyant. Ils s’imaginent sûrement des retrouvailles pleines de larmes et d’embrassades. Je sais déjà que ça ne sera pas le cas. Et ça va. Je suis en paix avec ça depuis longtemps.

               Je dépose sur le sol le sac plastique qui contient tout ce que je possède, doucement, pour ne pas le déranger. Certaines habitudes ont la vie dure. Je passe une main dans mes cheveux que je décolore depuis mon adolescence. Tout pour ne pas lui ressembler. Puis je croise les bras. J’avoue que ça me démange déjà. Putain, c’est mon père, je ne peux quand même pas le frapper

     

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  • [Livre] Il était une fois Wanda

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    Lecture terminée le : 31 mai 2021

     

    Résumé : Wanda regarde sa bague de fiançailles. Elle observe les éclats de diamant se réfléchir sur la fenêtre du train. Elle est magnifique. Après Boris, c’est ce qu’elle détient de plus précieux. Elle a tout fait pour la sauver des révoltes bolchéviques. Le jour où ils avaient pillé leur appartement de Saint-Pétersbourg, elle avait glissé la bague d’Igor dans son corsage. Au moins, elle était certaine que les émeutiers ne l’emporteraient pas sans elle. Elle réfléchit. Ce train est son destin. Elle a l’impression d’avoir déjà vécu ce moment, comme un rêve qu’elle réalise. Ce paysage qui défile, elle l’a déjà vu. Cette langue française des voyageurs, elle l’a déjà entendue, et elle la parle et la comprend depuis ses années à Lausanne. Ce réconfort qu’elle espère trouver en France, elle l’a déjà ressenti. Comme si tout avait été écrit. Serait-ce le début d’une vie nouvelle ?


    Auteur : Alan Alfredo Geday

     

    Edition : Autoédition

     

    Genre : Historique, Romance

     

    Date de parution : 06 Avril 2021

     

    Prix moyen : 9,50€

     

    Mon avis : L'auteur m'a gentiment envoyé son dernier roman. J'avais peur de ne pas pouvoir le lire avant plusieurs moi car j'ai beaucoup d'engagements lectures mais en fait, il ne fait que 142p, et j'ai du coup facilement pu le caser entre deux plus grosse lecture.

    Wanda est une jeune femme de la bonne société russe qui fuit la révolution de 1917. Avec son fils, Boris, et en attendant et espérant que son époux, Igor, arrêté par les bolchevique, puisse la rejoindre, elle se réfugie à Paris. Là-bas, dans le Paris des années folles, qui reprend goût à la vie après la première guerre mondiale, c'est tout un nouveau monde qui s'ouvre à elle.

    J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire à cause des souvenirs qui se mêlent à l'histoire présente sans aucun marquage clair (changement de chapitre, paragraphe distinct, voire passages du passé en italique). Mais cela ne dure pas et, une fois Wanda et son petit garçon arrivés à Paris, j'ai été complètement embarquée dans l'histoire.

    Je n'ai pas éprouvé de sympathie particulière pour Wanda, mais comme j'ai particulièrement détesté Igor, son mari, en réaction, j'en ai plus apprécié la jeune femme.

    Ce n'est pas que je ne l'aimais pas d'ailleurs. J'ai vraiment été happée dans sa quête de liberté et d'indépendance. Mais j'ai trouvé qu'elle arrivait à la fois à être faible et bornée, en refusant de se débarrasser de son poivrot de mari, et extrêmement égoïste, quelle mère abandonne littéralement son fils de 4 ans pour aller à la mer sur un coup de tête?

    Ne peut-on pas être libre, indépendante et responsable? Est-ce vraiment incompatible ?

    En revanche, j'ai vraiment détesté Igor. Ce type est imbuvable. Il refuse de travailler, se plaint toujours, crache sur les français (pourtant il est bien content qu'on l’ait accueilli dans ce pays, puisque son propre pays veut sa mort), il profite de l'argent que ramène sa femme tout en l'insultant pour son travail...

    Bref il n'a pas grand-chose pour lui ce garçon... pour ne pas dire rien du tout...

    En suivant Wanda dans sa quête d'indépendance, on rencontre tout un tas de personnages fascinants des années folles: Colette, Joséphine Baker... avec un accent particulier mis sur Jean Cocteau et Suzy Solidor que l'on voit un peu plus que les autres.

    L'histoire de Wanda semble s'inspirer de la peintre Tamara Lempicka.

    Même si j'ai préféré le premier roman que j'ai lu de l'auteur, "le blues du pêcheur", je ne peux que souligner le fait qu'en à peine 142p, ce dernier nous offre un roman très complet, avec plusieurs rebondissements et sans que rien ne semble précipité ou bâclé.

    Il me reste à présent à lire le dernier roman que je n'ai pas encore découvert de l'auteur : "La légende de Larry Hoover", ce que j'espère faire d'ici la fin de l'année.

     

    Un extrait : — Combien vaut cette parure ? demande Wanda avec inquiétude.

    — J’ai besoin de l’examiner, répond avec courtoisie le maître joaillier qui ajuste son microscope.

         Il caresse la parure de son gant noir et murmure : « Trois diamants, deux rubis, et trois rangées d’émeraudes serties avec de l’or dix-huit carats. Il place la parure sous son microscope.

    — Les pierres ne sont pas très claires, à part peut-être les émeraudes, chuchote-t-il.

    — Cette parure représente beaucoup pour moi, lui dit Wanda.

    — Je comprends…

    — Les deux rubis ont été achetés par ma Babushka, ma grand-mère, lors d’une vente aux enchères organisée par la famille tsarine de Russie. Les trois diamants sont de l’Afrique allemande. Cette parure a de la valeur ! s’enthousiasme Wanda. Ne pensez-vous pas ?

    — Pas autant que vous le pensez, Madame, réagit le vendeur en inspectant la parure dans tous ses recoins.

    — C’est ma Babushka qui a dessiné le modèle. Elle a même gardé les dessins. Je les avais conservés précieusement jusqu’à ce que ces foutus Bolchéviques saccagent notre beau pays qu’est la Russie. Comme je vous le disais, les rubis ont été achetés lors d’une vente aux enchères organisée par la famille tsarine, les émeraudes proviennent de la Sibérie. Et ma Babushka voulait faire de cette parure…

    — Madame, s’il vous plaît… Ce qui m’importe, c’est la valeur des pierres, et non l’histoire du bijou. Je comprends que cette Babushka, qui doit être votre grand-mère…

    — Oui, c’est ça Babushka est ma grand-mère…, soupire Wanda.

    — Je comprends que votre grand-mère a confectionné ce bijou. Mais il me semble que vous n’êtes pas vous-même un membre de la famille tsarine. Un bijou prend de la valeur quand il a été porté par une personne importante ou royale comme l’impératrice Joséphine. Un bijou est précieux quand ses pierres sont pures. Et malheureusement, je ne vois pas de pureté dans cette parure. La confection est bien faite, mais le modèle est démodé.

    — Mais vous ne comprenez pas, cette parure appartenait à ma grand-mère, et…

    — Je suis désolé, Madame, je peux vous donner deux cents francs pour cette parure, pas davantage.

    — Deux cents francs ! Mais c’est de la folie ! Que vais-je faire avec si peu d’argent ?

    — Votre solitaire a plus de valeur en tout cas, reprend le vendeur qui a repéré la bague de Wanda. Mais je suppose que vous attachez plus d’importance à votre bague de fiançailles qu’à la parure de votre grand-mère.

    — Ce solitaire ? C’est mon mari Igor ! Combien vaut-il ?

     

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  • [Livre] Full contact

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    Lecture terminée le : 09 Mai 2021

     

    Résumé : Après des années de prison, Tony revient à Owl City pour trouver le pardon auprès de sa famille et des habitants de la ville. Des années plus tôt, il a tué accidentellement un homme lors d'une bagarre. Malgré ses cicatrices et ses airs de bad boy, Tony dissimule pourtant un cœur tendre.
    Dans l'immeuble où il habite désormais, le jeune homme rencontre Kara, mystérieuse voisine qui cherche à fuir son passé et espère trouver une seconde chance à Owl City. Elle vit sous une fausse identité pour échapper à son frère violent.
    La connexion est immédiate entre ces deux êtres blessés par la vie et rongés par les secrets.
    Mais quand leur passé se rappelle violemment à eux, c'est tout leur avenir et leur passion qui sont dangereusement menacés...


    Auteur : Michèle Beck

     

    Edition : Editions City (Eden)

     

    Genre : Romance

     

    Date de parution : 29 Mai 2019

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Apres un mois et demi à ne lire que de la science-fiction pour un challenge, j'ai fini par me déclencher une panne de lecture.

    Alors que je regardais les SP disponibles sur le site Simplement pro, histoire de voir si quelque chose était susceptible de me sortir de ma panne, je suis tombée sur la présentation de Full contact.

    Je ne lis pas beaucoup de romances car le côté "on se connait depuis 5 minutes, on passe notre temps en s'engueuler, mais on s'envoie en l'air comme des lapins et en vous décrivant tout dans le détail au cas où vous ne sauriez pas bien comment ça marche" m'a toujours prodigieusement gonflée surtout quand ces scènes se multiplient et ne servent que d'excuses à bâcler le reste de l'histoire.

    Mais là, l'auteur le dit d'emblée : "garanti sans scènes érotiques".

    Honnêtement entre l'auteur, qui a écrit les gardiens des anges que j'ai adoré, et cette précision, je n'ai même pas pris la peine de lire le résumé avant de le charger dans ma liseuse.

    Et comme il m'a clairement sorti de ma panne de lecture (je l'ai lu dans la journée), je dirai que j'ai bien fait de me jeter à l'eau.

    Si l'auteur tient sa promesse, cela n'empêche pas sa romance d'être complète. Mais au lieu de balancer des scènes pornos au milieu de son histoire, Michèle Beck a préféré jouer sur la description des sentiments et la suggestion des moments intimes.

    Une chose est sûre, j'ai adoré ses personnages.

    Que ce soit Kara ou Tony, ils ressentent énormément de culpabilité et luttent pour laisser leur passé derrière eux.

    Si Tony a quelques raisons de se sentir coupable, quoi que pas autant qu'il ne semble le penser, Kara, elle, n'a rien d'autre à se reprocher que d'avoir été sous la coupe de son frère, un homme violent.

    Si on sait très vite quels problèmes ces deux-là ont rencontrés, respectivement la prison et l'homme violent, on n'apprend les détails qu'au fur et à mesure de la lecture.

    Les personnages secondaires sont pour la plupart tout aussi attachants que les deux personnages principaux (Sauf ceux qui sont insupportables, bien sûr, et il y en a un certain nombre).

    Je ne peux pas en dire beaucoup sur ce livre, au risque de spoiler, car il y a de nombreux rebondissements dans la vie de Kara et Tony.

    Mais une chose est sûre, j'ai adoré la relation qui nait entre ces deux-là. La manière dont ils s'apprivoisent l'un l'autre est tellement naturelle. Toute leur romance est vraiment crédible, ça ne va ni trop vite ni trop lentement, et malgré quelques malentendus, il y a toujours beaucoup de communication entre ces deux-là. Mais Michèle Beck joue avec nos nerfs car les personnages ne sont pas sur un long fleuve tranquille.

    En plus de la rencontre entre les deux jeunes gens, full contact nous emmène dans une petite ville où tout le monde se connaît plus ou moins. Ça peut être très sympa comme ambiance mais le revers de la médaille c'est qu'on ne peut pas faire un geste sans que toute la ville soit au courant et que, du coup, ladite ville passe son temps à cancaner. Et ça peut être très pénible. Surtout quand comme Tony on essaie de reprendre une vie normale ou quand comme Kara on vit sur le qui-vive en permanence.
    Si la romance tient une grande place, elle ne fait pas tout et, à certains moments, on se serait cru dans un thriller (Tout pour me plaire, donc).

    J'ai aimé l'accent mis sur l'espoir d'une seconde chance, que ce soit après un mauvais départ dans la vie, comme pour Kara, ou après des choix malavisés, comme pour Tony.

    L'auteur va bientôt sortir un autre roman, la suite de Full contact, dans laquelle des personnages secondaires passeront au premier plan. Qui, comment, pourquoi? Ça sera à découvrir le 22 juillet.

    Et je peux vous assurer que j'ai vraiment hâte de retourner à Owl City et d'y retrouver ses habitants.

     

    Un extrait : J’observe une dernière fois les briques rouges de Bridgeport. Je pense à tout ce que j’ai vécu de l’autre côté de ces grilles et à l’adolescent que je laisse derrière moi. C’est ici que je suis devenu un homme, dans la souffrance et le sang.

    Un coup de klaxon m’indique que je suis attendu sur le parking. Je range dans la poche de mon vieux jean la dernière lettre de ma sœur, celle dans laquelle elle me supplie de la laisser venir me récupérer à ma sortie. Je ne suis pas encore prêt à me retrouver face à elle ou à n’importe qui d’autre dans cette putain de ville. Heureusement pour moi, Patti est la femme la plus indulgente du monde, même si je soupçonne, derrière cette bienveillance sans bornes envers moi, de la culpabilité. Elle m’a dit comprendre mon besoin de changer d’air, de voir autre chose que cette prison et Owl City qui, à sa manière, en était déjà une.

    Owl City n’est pas une ville comme les autres, on ne peut pas se contenter d’y vivre en croyant naïvement se fondre dans le paysage. Elle vous possède, s’imprègne en vous, et vous détruit si vous ne suivez pas sa ligne de conduite. Finalement, Bridgeport n’a pas été bien différente. J’ai parfois l’impression d’avoir vécu derrière des barreaux toute ma vie. Qu’est-ce qu’un mec comme moi pourrait bien faire là-bas, maintenant ?

    Un autre coup de klaxon. Ce bon vieux Jay est resté aussi impatient. Je me dirige vers sa bagnole, qui a l’air d’avoir connu des jours meilleurs.

    — Jay, tu l’as trouvé où, ce tas de ferraille ? Tu es sûr que ça roule ?

    — La ferme ou je te laisse là, lance-t-il à travers la portière sans vitre.

    Cependant, le visage souriant qu’il m’offre dément ses propos. Il sort de la voiture et me rejoint en deux enjambées.

    — C’est bon de te voir, dit-il en me serrant dans ses bras.

    — Je ne pensais pas que je te manquerais autant. Ça fait quoi ? À peine trois mois. Tu serais quand même pas devenu sentimental ?

    Il rit d’un air gêné et passe une main couverte de bagues dans ses cheveux décolorés.

    — Ouais, c’est… commence-t-il en jetant un coup d’œil à la prison derrière moi. Enfin, tu vois.

    Sans Jay, je ne serais pas sorti de ce bâtiment sur mes pieds. Il m’a sauvé la vie plus de fois que je ne peux les compter.

    La taule, c’est comme l’armée, vos compagnons deviennent votre famille, sauf que l’ennemi réside également parmi eux. Jay et moi, on s’est bien trouvés. Il a désespérément besoin de ce que je m’interdis.

    Je serre les poings et contemple un instant les cicatrices qui parsèment ma peau. Elles sont un rappel permanent de ce que j’ai fait, de toutes ces vies brisées par ma faute. Elles sont là parce que je ne voulais surtout pas oublier. J’ai été derrière les barreaux pendant quatre ans pour répondre de mes actes, j’ai payé ma dette à la société, comme on dit, mais qu’en est-il de ma dette envers tous ceux que j’ai blessés ?

    — Hé ! Tony ?

    Jay me saisit doucement le bras. Il a l’habitude de gérer ça, il a souvent été témoin de ma descente aux enfers.

    — Allez, viens, partons d’ici, dit-il

     

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  • [Livre] Le défi d'Apolline

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    Lecture terminée le : 15 décembre 2020

     

    Résumé : 1898. Apolline, jeune fille de la bonne société canadienne, est en âge de se marier. Mais à 22 ans, elle ne cesse d'évincer les prétendants que lui présentent ses parents. Une révolte que n'admet pas sa mère... Quand celle-ci apprend qu'une cousine, enceinte et mère de deux jeunes enfants, vient de perdre son mari dans l'éboulement d'une mine, elle est persuadée de tenir le chantage qui fera plier Apolline : se marier ou partir aider cette cousine qu'elle ne connaît pas. A la surprise générale, Apolline quitte son quotidien pour les contrées lointaines du grand Ouest. Elle qui n'a connu que le confort feutré de son hôtel particulier découvre la rudesse d'un monde encore sauvage. Et si cette épreuve était l'occasion pour elle de réapproprier son destin, et pourquoi pas de croiser l'amour ?


    Auteur : Nathalie Brunal

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Romance

     

    Date de parution : 26 mai 2020

     

    Prix moyen : 14€

     

    Mon avis : J'ai rarement eu des déceptions avec la collection « nouvelles plumes ». Quelques-unes, bien sûr (mais plutôt dans les thrillers), mais « Le défi d’Apolline » n’en est clairement pas une.
    Apolline est une jeune fille de bonne famille qui n'a guère envie de s'astreindre à un mariage de raison au grand dam de sa mère pour qui les apparences et les convenances importent bien plus que le bonheur de sa fille.
    D'ailleurs, quand sa cousine lui demande de l'aide pour sa propre fille, veuve, enceinte, mère de deux jeunes enfants, qui vit dans l'ouest sauvage (Vous connaissez Dr Quinn ? Bon ben la cousine vit dans le Colorado Springs canadien!), on voit bien qu'elle se fiche complètement du sort de la jeune femme.
    En effet, elle désigne Apolline pour aller aider sa cousine mais son seul but est de contraindre sa fille à accepter le mariage pour échapper à cette corvée.
    Ce comportement est une nouvelle preuve de son aveuglement. Elle semble absolument abasourdie de voir sa fille refuser de céder à son chantage.

    Quant à Apolline, si elle refuse de sacrifier son avenir pour complaire à sa mère, on ne peut pas dire qu'elle soit particulièrement ravie de cette aventure.

    Les conditions de vie dans cette petite ville de mineurs n'ont rien à voir avec celles dans lesquelles elle a vécu et le choc est rude.
    J'ai beaucoup aimé l'évolution d’Apolline dans ce roman.

    Si au départ elle ressemble beaucoup plus à sa mère qu'elle ne veut bien l’admettre (elle est assez rigide dans ses jugements, ses opinions, elle se montre très prude et guindée), petit à petit, elle s'intègre et s'adapte.

    Elle prend conscience de ce qui est vraiment important et d’à quel point la vie que mène sa famille est superficielle et basée sur le superflu et les apparences. J'ai adoré voir Apolline perdre tous ses repères et s’en construire d'autres.

    Même si l'histoire se passe à la fin du XIXe siècle, on peut dire que ce roman a des airs féministes, car dans cette petite ville, les hommes étant en danger constant dans la mine, les femmes ne peuvent pas se permettre de dépendre d’eux.
    La force de ces femmes qui vivent dans ces conditions difficiles va peu à peu déteindre sur Apolline et lui donner le courage de vivre selon ses propres désirs et d'être pleinement elle-même.
    Bien entendu, Apolline ne va pas vivre un long fleuve tranquille et va devoir affronter de nombreux obstacles, comme dans toute romance qui se respecte (Et je ne vous dirai rien à ce sujet, pas question de gâcher la surprise).
    J'ai adoré la plume de l'auteur, fluide, sans accroc, avec des récits agréable et des dialogues vraiment naturels.
    Je pense vraiment que Nathalie Brunal est un auteur à suivre et j'espère découvrir très vite d'autres de ses écrits.

     

    Un extrait : Je partais le cœur lourd et à reculons. Comment pourrais-je me réjouir de quitter le luxe de la demeure familiale pour me retrouver dans un lieu dénué de confort ? Enfin, c’est ainsi que je le voyais. Nous n’avions quasiment jamais voyagé et c’était pour ainsi dire mon premier périple. Je ne connaissais rien au monde extérieur et la peur me vrillait les entrailles. J’avais découvert la vie dans les cités minières par le biais des journaux et celle-ci ne semblait pas convenir à une femme. Les conditions étaient précaires et rien que d’y songer, je m’interrogeais sur mes capacités. De plus, comment allait être reçue une jeune fille de bonne famille dans ce lieu si peu civilisé ? Qu’allais-je devoir affronter dans cette contrée reculée ? Qu’attendait-on de moi ? Je ne savais pas cuisiner, ni m’occuper d’une maison et encore moins d’enfants. Une dame de compagnie n’était sans doute pas ce que recherchait cette veuve éplorée…

    La porte s’ouvrit, m’obligeant à quitter mes sombres pensées. Mère, qui se tenait dans l’encadrement, me fixait. J’attendis patiemment qu’elle daigne me parler.

    — Tu n’es pas encore prête ?

    — Rien ne presse… lui répondis-je nonchalamment.

    Me préparer pour la soirée était le cadet de mes soucis.

    — Au lieu de rêvasser, tu devrais t’apprêter !

    — Oui, oui… Laissez-moi donc cinq minutes…

    Elle fit quelques pas dans la pièce et toussota. Était-elle prise de remords ? Je la connaissais suffisamment bien pour savoir qu’il n’en était rien.

    — Je te laisse une dernière chance, déclara-t-elle sans sourciller.

    En entendant ces mots, je levai la tête vers elle, pleine d’espoir.

    — Si tu trouves un prétendant digne de ce nom ce soir, je mettrai fin précocement à la mission qui t’a été confiée.

    Voilà qu’elle me faisait ni plus ni moins du chantage. S’abaisser à ce genre de choses ne lui ressemblait pas… Cela montrait à quel point elle souhaitait me voir mariée ! Étais-je donc un fardeau à ses yeux ? Je retins les larmes qui perlaient sous mes paupières et je quittai le lit pour m’approcher d’elle. J’étais une jeune femme docile et lui tenir tête était inconcevable. Pourtant, ce soir, droite comme un « I », je prononçai les mots qui scelleraient ma destinée.

    — Ne vous donnez pas cette peine, Mère ! J’irai là où le destin me mène…

     

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  • [Livre] Les chroniques des Bridgerton – T01 & 02

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    Lecture terminée le : 02 mai 2021

     

    Résumé : À la naissance de son fils, le duc de Hastings jubilait. Hélas, l'enfant bégaie ! Affront insupportable pour le duc, qui l'a renié sans pitié. Le jeune Simon a donc grandi, solitaire et assoiffé de revanche. Après de brillantes études, il a bourlingué de par le monde jusqu'à la mort de son père, et c'est désormais porteur d'un titre prestigieux qu'il revient en Angleterre où il est assailli par une horde de mères prêtes à tout pour marier leurs filles.
    Mais Simon ne s'intéresse pas aux débutantes. Sauf peut-être à Daphné Bridgerton, qu'il a rencontrée dans des circonstances cocasses. Comme Simon, elle voudrait qu'on la laisse en paix. Une idée machiavélique naît alors dans l'esprit du duc...
    Les Bridgerton sont stupéfaits : le vicomte Anthony veut se ranger ! Et il sait ce qu'il veut : une femme dont il ne risque pas de tomber amoureux, car l'amour est subalterne dans le couple. Edwina Sheffield est la reine de la saison, c'est donc elle qu'il épousera, et l'affaire sera réglée. Sauf que la demoiselle a une soeur dont l'influence est primordiale. Or, Kate Sheffield oppose son veto : un débauché comme Anthony n'est pas un parti convenable pour Edwina. Ce dernier est offensé. Lui, le célibataire le plus convoité de Londres, indésirable ? Pour qui donc se prend cette péronnelle, qui ne connaît rien à la vie, pour oser le critiquer ? Il va lui prouver qu'il est irrésistible !


    Auteur : Julia Quinn

     

    Edition : J'ai Lu

     

    Genre : Romance historique

     

    Date de parution : 06 Janvier 2021

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Après avoir vu la première saison de la série des Bridgerton, et ayant grincé des dents devant certaines choix scénaristiques qui ne s'accordent absolument pas avec la réalité historique, j'ai décidé de me lancer dans la lecture de la saga avec ce premier ouvrage qui comprend les tomes 1 et 2.

    Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, d'autant que j'avais vu passer plusieurs avis se plaignant de la lenteur du premier tome ou disant carrément que si on avait vu la série on pouvait directement commencer la lecture par le second.

    Et bien je peux vous dire que je suis ravie de ne pas avoir suivi ces conseils-là.

    Car si, effectivement, la série suit plutôt bien la trame du premier tome des chroniques des Bridgerton, la ressemblance s'arrête vraiment à la trame principale.

    Le livre est bourré d'humour. La personnalité de Daphné, qui se révèle plutôt fade dans la série, est ici pétillante, malicieuse, avec un sacré sens de la répartie.

    Si sur certains aspects de la vie la jeune fille se montre particulièrement naïve, et cela n'est guère étonnant puisque les demoiselles étaient volontairement tenues dans la plus stricte ignorance, elle se montre particulièrement perspicace sur beaucoup d'autres choses.

    Et une chose est certaine, elle ne se laisse marcher sur les pieds ni par ses frères, ni par le duc de Hastings.

    Mais mon coup de cœur dans ce premier tome va à Violet, la matriarche du clan Bridgerton. Elle mène son petit monde à la baguette, ce qui donne lieu à des scènes des plus cocasses quand il lui prend l'envie de manipuler ses fils.

    Pour ceux qui ont vu la série, dites-vous que oui effectivement vous connaissez déjà le gros de l'histoire, mais il serait vraiment dommage de se priver de la plume de Julia Quinn et de découvrir l'histoire de Daphné et de Simon à travers ses mots.

    Le second tome, centré sur Anthony, le frère aîné de Daphné, est à la hauteur du premier. En plus de mettre en scène Kate, une jeune femme bien résolue à protéger sa petite sœur de tous les hommes qui ne l'a mériteraient pas, il fait une grande part à la psychologie des personnages, que ce soit celle d'Anthony ou celle de Kate, tous deux habités par des peurs irrationnelles trouvant leur origine dans le passé des deux protagonistes.

    Là encore, l'humour est bien présent que ce soit dans les échanges entre Anthony et Kate, dans les interventions du clan Bridgerton ou dans les  mésaventures de Newton, le chien le plus terrifiant du monde.

    Je pense que je ne tarderais pas trop à découvrir ce qu'il va advenir de Benedict et Colin, les deux prochains enfants Bridgerton à être passés sous le crible de la plume, non de Lady Whistledown, mais de Julia Quinn.

     

    Un extrait : Les Bridgerton sont de loin la famille la plus prolifique parmi les échelons supérieurs de la société. Un tel déploiement d’énergie de la part du vicomte et de la vicomtesse forcerait l’admiration, n’était la banalité du choix des prénoms de leurs héritiers. Anthony, Benedict, Colin, Daphné, Éloïse, Francesca, Gregory et Hyacinthe. Le sens de l’ordre est certes souhaitable en toute chose, mais on pourrait attendre de géniteurs intelligents qu’ils sachent garder leurs enfants dans le droit chemin sans les classer obligatoirement dans l’ordre alphabétique.

    En outre, le spectacle de la vicomtesse et de ses huit rejetons réunis dans une seule pièce suffit à vous faire croire que vous voyez double, ou triple, ou pire. Jamais votre dévouée chroniqueuse n’a vu fratrie dotée d’une pareille ressemblance physique ! Nous ne saurions dire ce qu’il en est de leurs yeux, n’ayant pas pris le temps de les examiner de près, mais tous les huit possèdent les mêmes traits et la même épaisse chevelure châtaine aux reflets acajou. On ne peut que plaindre la vicomtesse, en quête d’unions avantageuses pour sa progéniture, de ne pas avoir mis au monde un seul enfant pourvu d’une nuance capillaire plus élégante. Au demeurant, il y a des avantages à une telle constance dans l’apparence physique des membres d’un clan : nul ne peut mettre en doute leur légitimité.

    De vous à moi, ami lecteur, votre dévouée chroniqueuse aimerait qu’il en aille de même dans toutes les grandes familles…

    LA CHRONIQUE MONDAINE DE LADY WHISTLEDOWN, 26 avril 1813

     

    — Oooh ! s’écria Violet Bridgerton.

    D’un geste rageur, elle froissa la feuille entre ses mains et la projeta à travers l’élégant salon. Sa fille Daphné, évitant prudemment tout commentaire, feignit d’être absorbée par sa broderie.

    — Avez-vous lu ce qu’elle écrit ? demanda Violet. L’avez-vous lu ?

    Daphné regarda la boule de papier, qui avait roulé sous une table basse en acajou.

    — Je n’en ai pas eu le temps avant que vous l’ayez… achevée, maman.

     

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  • [Livre] Fais-moi taire si tu peux

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    Lecture terminée le : 09 juillet 2020

     

    Résumé : Elle fleurit les mariages, lui les détruit.
    Quel être humain normalement constitué oserait ruiner un mariage ? Quelle personne impitoyable faut-il être pour détruire le plus beau jour de la vie d'un couple ? Eh bien, il faut être prêtre, sexy en diable et révéler en pleine cérémonie les petites incartades de la future mariée... Lorsque Louise Adrielle, fleuriste, assiste à la scène, elle comprend mieux pourquoi on lui a demandé de décorer l’église en jaune cocu ! Traumatisée, elle se fait la promesse d’être désormais sur le qui-vive à chaque cérémonie. Car sa responsable l’a mise en garde : La dame au cabanon ne pourra être associé à une autre débâcle nuptiale. Si Louise assiste à un nouvel esclandre, les alliances ne seront pas les seules à finir au placard.


    Auteur : Sophie Jomain

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Romance

     

    Date de parution : 06 Mars 2019

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : De Sophie Jomain, je n’avais lu que « Quand la nuit devient jour », qui m’avait bouleversée.
    Ayant aimé la plume de l’auteur, j’ai eu envie de lire un autre de ses livres dans un genre plus léger.
    Mais je ressors de ma lecture mitigée.
    D’un côté, j’ai encore une fois beaucoup apprécié la plume de Sophie Jomain, mais, d’un autre côté, j’ai eu de gros soucis avec l’histoire en elle-même.
    L’intrigue est cousue de fil blanc, mais, dans le cadre d’une romance et/ou d’un roman feel good, ça ne me gêne pas trop.
    En revanche, il faut que les personnages me plaisent ou que je les déteste mais qu’ils reçoivent la monnaie de leur pièce. Je peux apprécier un personnage qui était au début détestable s’il a une évolution.
    Or ici, je ne comprends tout simplement pas ce que Louise peut trouver à Loïc car, si la jeune femme évolue, lui reste tel qu’il est et ne se remet jamais en question.
    Certes, il est décrit comme mignon, mais franchement, il est ignoble. Et le pire est qu’il justifie ses actions en se posant comme un parangon de vertu qui s’érige en juge de la moralité des autres et décide qui doit voir son mariage gâché ou qui mérite de convoler en juste noce.
    Pendant toute ma lecture, je me suis demandé pour qui il se prenait.
    Et bien sûr, il ne pense absolument pas que ses petites mises en scène peuvent attirer des ennuis à autrui. Ou alors il s’en fiche.
    Alors, il a beau être mignon, il est toxique plus qu’autre chose.
    Quant à Louise, elle montre un côté un peu trop Miss Catastrophe pour être crédible. Ça fait un peu trop pour une seule personne et elle m’a régulièrement tapé sur le système.
    J’ai déjà apprécié des romances dans lesquelles les personnages commençaient par se bouffer le nez, mais en général, le comportement de l’un ou l’autre change avant qu’ils ne puissent tomber réellement dans les bras l’un de l’autre.
    Mais là, comme je l’ai dit, rien ne laisse supposer que Loïc puisse, ou veuille changer d’attitude.
    Alors, je ne peux pas dire que j’ai détesté ce roman, il se laisse lire, il est même plutôt agréable, mais je crois qu’il m’en fallait un peu plus.
    Sophie Jomain a également écrit de la bit-lit et j’ai bien l’intention de tenter le coup pour voir si j’accroche un peu plus.

     

    Un extrait : — Non, parce que vous comprenez, Louise, nous risquons de mettre la clé sous la porte avec toute cette histoire. Si elle s’évente, c’en est fini de La dame au cabanon !

    Cette faculté qu’Hortense Chapelier a de tout exagérer me donnerait presque de l’urticaire.

    Je l’ai certes toujours connue ainsi, mais plus elle prend de l’âge, plus elle fait des montagnes de situations qui ne la concernent pas. Comme aujourd’hui. Trois jours se sont écoulés depuis le mariage catastrophe, et bien qu’elle n’ait pas été sur place, elle ne s’en est pas encore remise. Elle semble même sur le point de déclarer l’affaire comme motif à une troisième guerre mondiale. Ce qu’il ne faut pas entendre…

    Elle tire pour la énième fois sur la ceinture de sa jupe crayon et passe une main nerveuse dans ses cheveux blonds remontés en un chignon. Maintenant, ils sont tout décoiffés.

    — Louise, j’ai cinquante-cinq ans et je sais reconnaître une situation critique. Nous sommes sur la sellette. On va nous considérer comme responsables.

    N’importe quoi…

    Entre nous, qui pourrait nous mettre sur le dos une pareille débâcle ? Notre rôle est de vendre et de livrer des fleurs, pas de nous assurer que les mariés vont bien garder leur bague au doigt !

     

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  • [Livre] Le parfum de Katsu – T02 – Le courage de l’hirondelle

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    Lecture terminée le : 22 mars 2021

     

    Résumé : Est-ce l’amour qui a donné à Katsu la force d’affronter son bourreau ? Pour échapper à une nouvelle crise de violence, la jeune femme a poignardé à mort son mari. L’épouse de Toru, Akeko, s’est de son côté résignée à le voir épris d’une autre, et accepte que Katsu devienne sa concubine.
    Les épreuves sont-elles derrière Toru et Katsu et vont-ils pouvoir s’aimer librement ? Ou une tempête s’annonce-t-elle à l’horizon ?


    Auteur : Claire Volanges

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Romance, Historique

     

    Date de parution : 2020

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : J'ai enfin lu le tome 2 du parfum de Katsu que j'attendais avec impatience.

    Puisqu'il s'agit d'un tome 2, je n'ai pas lu le quatrième de couverture avant ma lecture et j'ai bien fait, car après avoir fini le livre, j'y ai jeté un coup d'œil, et me suis rendu compte qu'il en dévoilait vraiment beaucoup trop sur l'intrigue.

    Du coup, je ne saurais trop vous conseiller d'éviter de le lire à votre tour (Sur cette page, je l’ai modifié pour vous éviter les spoils).

    Ce tome 2 commence très exactement le tome 1 s'était terminé. Même en ayant eu le premier volet longtemps auparavant, la scène d'introduction m'a permis de rapidement raccrocher les wagons.

    Dans un premier temps, on se dit qu'enfin Toru et Katsu ont une chance de vivre leur amour puisque celle-ci est désormais libre de devenir la concubine de Toru. Et dans le Japon féodal, concubine ne veut pas dire maîtresse mais seconde épouse, ce qui lui donnerait un rang égal ou presque à celui de sa rivale Akeko.

    Cette dernière se montre étonnamment prévenante envers Katsu, du moins dans les premiers chapitres.

    Tout semble donc s'arranger à merveille, entre Akeko qui a mis de l'eau dans son vin, le frère cadet de Toru qui semble rentrer dans le rang, et le couple qui s'épanouit. Tout, sauf la santé du patriarche qui décline de plus en plus nous laissant entrevoir sa fin prochaine.

    Bien entendu, vous vous doutez bien que les choses ne vont pas être aussi simples.

    De graves événements vont avoir lieu, qui vont séparer Toru et Katsu.

    La jeune femme va devoir se défendre elle-même et survivre dans un monde qui la considère comme un objet en attendant que l'amour de sa vie ne la retrouve.

    De son côté, si tout son être le pousse à rechercher la femme qu'il aime, Toru est tenu par son code d'honneur qui va lui mettre bien des bâtons dans les roues.

    Les trahisons et les coups du sort s'enchaînent, et j'ai apprécié que tout ne se résolve pas en un claquement de doigts.

    J'ai tremblé à plusieurs reprises pour les personnages, j'ai pleuré aussi en en perdant certains.

    Le récit trouve un équilibre parfait entre les scènes de bataille avec Toru et celles, plus calmes, mais tout aussi dangereuses, de Katsu.

    Dans ce second tome, j'ai retrouvé tous les personnages que j'avais adorés dans le premier mais j'en ai aussi découvert de nouveaux et j'ai vraiment aimé Hanae, la sœur d'Akhira et promise du frère cadet de Toru que l'on va apprendre à connaître.

    Il y a également de nouveaux personnages que l'on se fait un plaisir de détester du plus profond de son âme.

    Cette fois encore je n'ai pas atteint le coup de cœur, mais j'ai vraiment adoré ma lecture et j'ai passé un excellent moment.

     

    Un extrait : Katsu s'agenouilla au pied du lit de Fujio. Frappée par la maigreur du daimyo, elle se mordit les lèvres pour retenir ses larmes. En l'espace d'une semaine, le seigneur avait vieilli de vingt ans. Ses poumons s'étaient fragilisés à mesure que sa toux s'aggravait. Cette fois, il ne survivrait pas à une nouvelle crise. Son ami vivait ses derniers jours. Avec la mort de Fujio, elle perdait un confident et un fin conseiller.

    Elle se sentait totalement perdue et était venue auprès de lui afin d'apaiser les tourments de son âme. Bien que totalement remise de ses blessures, Katsu portait les stigmates de son agression. Cachées sous une cuirasse de force et de courage, ses angoisses la hantaient à la nuit tombée. Seules quelques servantes l'avaient entendue, lorsqu'elle ne trouvait pas le sommeil et se recroquevillait en priant pour qu'on l'arrache aux griffes de Rintato. Toru n'était pas venu la réconforter. Elle lui avait défendu de l'approcher de crainte de rallumer la jalousie d'Akeko.

    Elle aurait voulu accepter sa proposition. Cependant, après avoir passé des mois au service d'Akeko, elle ne pouvait lui accorder sa confiance et craignait que sa gentillesse ne cache un sombre dessein. Protéger Toru était sa priorité, c'est pourquoi elle l'évitait alors que son cœur brûlait d'amour pour lui.

     

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  • [Livre] L'empire de Jade

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    Lecture terminée le : 17 mars 2021

     

    Résumé : France, 17e siècle,
    Jade n’est qu’une enfant lorsqu’elle apprend que sa vie a été décidée pour elle. Son père l’a fiancée au fils d’un partenaire commercial en Chine. La jeune fille grandit dans l’ombre de cette menace, déchirée entre ses envies de rébellion et la passion qu’elle se découvre peu à peu pour cette culture extraordinaire.
    Très vite, elle est forcée de constater que son nouveau foyer est un pays gouverné par des règles qui lui sont inconnues, un pays où la haine et la jalousie peuvent se cacher derrière le plus beau des sourires. Incapable de discerner l'allié de l'ennemi, incapable de surmonter la peur que lui inspire son mystérieux fiancé, Jade devra lutter afin de trouver sa place dans cette nouvelle vie


    Auteur : Ellie Ariny

     

    Edition : Autoédition

     

    Genre : Romance, historique

     

    Date de parution : 15 février 2020

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Après avoir vu ce roman sur la chaîne de @vibrationlittéraire, je n'ai pas pu résister à l'envie de me l'acheter.

    Bien évidemment, vu la taille de ma PAL, il a attendu un long moment avant que je ne me décide à le lire. Mais il faut dire que deux choses m'ont incitée à le sortir de ma PAL: la sortie du tome 2 (le 02 mars 2021) et une proposition de lecture commune par @lunivers_de_rose sur Instagram.

    Autant vous dire que je suis ravie d'avoir été ainsi poussée à cette lecture, car j'ai vraiment adoré ce bouquin.

    Première chose, j'ai beaucoup apprécié la plume de l'auteur. J'ai trouvé qu'elle était parfaitement adaptée à l'époque à laquelle se déroule le récit sans pour autant être lourde ou difficile à lire.

    Ensuite, et ça a été pour moi LE point fort de ce roman, j'ai vraiment adoré le personnage de Jade. Là où dans la plupart des romances historiques, les jeunes filles mariées contre leur gré oublient instantanément leur rancœur et leurs convictions dès lors que leur époux déboutonne le haut de sa chemise, Jade ne se laisse pas apprivoiser aussi facilement. J'ai même trouvé particulièrement crédible qu'elle refuse de céder à ses sentiments naissants, qu'elle se raccroche à l'image qu'elle s'est fait de son mari pendant toutes les années entre le moment où elle a appris qu'elle était fiancée et le moment où elle est arrivée en Chine.

    De plus, l'auteur a eu l'intelligence de ne pas faire durer indéfiniment cette résistance intérieure, sans pour autant faire du jour au lendemain de Jade et Ruoyan un couple fusionnel qui s'accorderait en tout point.

    Jade ne sait pas forcément comment réagir face à cette nouvelle culture, elle réagit parfois même mal avec ses yeux d'européenne, mais j'ai adoré la voir s'adapter, mais aussi la voir grandir, mûrir, bref avoir une réelle évolution.

    J'ai également apprécié de voir les choses prendre le temps de changer. Rien n'est précipité, comme trop souvent dans les romans d'aujourd'hui, ce qui rend l'histoire d'autant plus crédible

    Les personnages secondaires sont tout aussi bien campés que les principaux. D'ailleurs, le fait que la famille de Jade soit aussi survolée montre le peu d'importance que ses membres ont pour la jeune fille.

    En revanche, les personnes qui l'accompagnent en Chine sont très bien développées, que ce soit les trois sœurs Li, et surtout Xiaoli, la stricte madame Oh ou, plus tard, le garde qui l'accompagne partout.

    Concernant Ruoyan, j'ai été plus mitigée. Certes, il est évident dès le départ qu'il n'a pas plus eu le choix que Jade quant à son mariage, mais je l'ai trouvé, du moins au début, un peu trop arrogant à mon goût.

    D'autres personnages m'ont été antipathiques dès leur apparition, et dans certains cas du moins, j'avais bien raison de me méfier d'eux.

    Du côté de l'histoire, j'ai bien aimé le fait que si le livre est référencé comme une romance historique, la romance ne prenne pas toute la place. Ce livre est tellement plus qu'une simple romance. On y parle des pratiques ancestrales chinoises telles que le bandage des pieds, des circuits maritimes marchands (on y évoque d'ailleurs la traite des esclaves), de complots, de faux-semblants ainsi que beaucoup d'aspects de la culture chinoise.

    Le long trajet que fait Jade pour rallier la Chine depuis la France est extrêmement bien décrit. Là où beaucoup d'auteurs auraient usé et abusé d'ellipses temporelles histoire d'aller plus vite, ici pas du tout. Le voyage nous est raconté quasiment en détails, et j'avais vraiment l'impression d'y être.

    La narratrice de l'histoire est Jade elle-même, mais elle raconte l'histoire longtemps après que celle-ci se soit déroulée, ce qui permet de la voir parfois commenter ses propres actions avec du recul. Ainsi, certains de ses commentaires nous laissent entrevoir une suite pleine de mystères et d'aventures et j'ai vraiment hâte d'y être.

    Autant vous dire que le tome 2 sera non seulement vite acheté, mais également vite lu.

     

    Un extrait : Après le repas, je pris le chemin des cuisines où se trouvait la porte qui menait vers l'arrière du domaine. Une fois dehors, je me lançais sur la voie de terre battue. Des larmes me brûlaient les yeux et j'ignorais s'il s'agissait de larmes de peur, de honte ou de colère. Le vent me fouettait le visage, mes pieds touchaient à peine le sol. Il y avait une sorte de liberté dans la vitesse, une forme d'oubli. Comme si j'avais laissé cette petite fille craintive derrière moi. Peut-être que si je continuais à courir, elle ne reviendrait pas me hanter. Peut-être que si je continuais à courir, je la laisserais derrière moi pour de bon.

    La forge apparue au bout du chemin. Henri était avec son père, occupé à la réalisation d'une commande pour ma famille. Insouciante des flammes, je pris la main de mon jeune ami et le tirai à l'extérieur sans un mot. En arrivant aux abords du champ de colza, morne et gris dans l'ultime souffle de l'automne, mes poumons s'étaient embrasés par l'effort. Je tombais à genoux. Les larmes que j'avais retenues coulaient à présent librement le long de mes joues.

    Je n'étais pas, à cette époque, en mesure de saisir toutes les conséquences de cette transaction - jamais je n'aurais pu imaginer à quoi ressembleraient mes jours dans ce pays qui n'était pas le mien ni à quelles extrémités je serais poussée dans ma lutte pour la survie - en revanche, je comprenais fort bien qu'on voulait m'arracher à ma maison, on voulait m'arracher à Henri.

    Le cœur serré et la voix secouée de sanglots, je lui répétais la décision de mon père.

    Il m'écouta, le visage grave et les yeux emplis de compassion. Je comprends, me disait ce regard, avec toute la sagesse qu'il tenait des quelques années nous séparant, je comprends ta peine. À cet instant, je pense que je le détestais un petit peu. J'aurais voulu qu'il se fâche, qu'il crie son désespoir et laisse libre cours à sa colère. J'aurais voulu qu'il se batte pour moi.

     

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  • [Livre] Le cercle de couture d’Oysterville

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    Lecture terminée le : 17 janvier 2021

     

    Résumé : De retour à Oysterville, sa ville natale perdue sur les rives de l’océan Pacifique, et désormais tutrice des deux adorables enfants de sa meilleure amie tragiquement disparue. Ce n’est certainement pas de cette façon que Caroline pensait terminer l’année, elle qui se trouvait au sommet de sa carrière de créatrice de mode à Manhattan… Seulement, le destin lui a fait prendre un tout autre chemin, et c’est le cœur serré par l’appréhension qu’elle se prépare à sa nouvelle vie. Heureusement, elle va pouvoir compter sur le soutien indéfectible de sa famille, de ses amies du Cercle de couture et même d’Erik Jensen, son amour de jeunesse…


    Auteur : Susan Wiggs

     

    Edition : Harlequin

     

    Genre : Romance

     

    Date de parution : 01 Octobre 2020

     

    Prix moyen : 8,50€

     

    Mon avis : J'avais envie d'une romance, mais en général, je n'aime pas trop les livres dans lesquels il n'y a rien d'autre qu'une romance. J'aime qu'il y ait quelques enjeux supplémentaires. Et concernant les enjeux, j'ai été servie!

    L'histoire alterne entre présent et passé, que ce soit passé proche, au moment de la mort de la maman de Flick et Addie, ou passé plus lointain qui explore la relation de Caroline, notre héroïne, avec Will.

    En se retrouvant brutalement tutrice des enfants de son amie Angélique, Caroline plonge dans un monde dont elle n'imaginait pas l'ampleur, celui des violences faites aux femmes.

    N'ayant pu aider son amie, Caroline va vouloir venir en aide aux victimes en créant lieu d'écoute.

    En parallèle de cette activité émotionnellement très forte, Caroline essaie de retomber sur ses pieds après qu'un styliste célèbre ait ruiné sa carrière lorsqu'elle a essayé de dénoncer le vol de ses créations.

    Concernant les personnages, je les ai presque tous aimés. La plupart sont vraiment géniaux, hyper bienveillants et à l'écoute.

    Bien entendu, il y a des exceptions.

    Deux pour être précise...

    D'abord, et c'est une évidence, je n'ai pas pu supporter le styliste Mike Taylor. Pas besoin d'explications, dès les premiers chapitres vous saurez pourquoi.

    La seconde personne que je n'ai pas apprécié, c'est Sierra.

    Sierra c'est typiquement la nana qui veut tout sans jamais rien donner en retour. Elle prétend avoir la même vision de la vie que Will son mari, à savoir vivre à Oysterville et fonder une famille, alors que ce n'est absolument pas le cas.

    Ici, le débat ne porte pas sur le choix de Sierra d'avoir ou non des enfants. Bien sûr qu'elle a le choix et son mari est le premier à dire qu'en termes de grossesse, la femme doit avoir le dernier mot.

    Mais ce qui m'a révolté, c'est les mensonges de Sierra, qui ôtent à Will la possibilité d'avoir lui aussi le choix : celui de renoncer à ses désirs volontairement, ou décider qu'il préfère ne pas rester marié à une femme qui n'a plus la même vision de l'avenir que lui, surtout quand les visions sont aussi diamétralement opposées que celle de Sierra et Will.

    Finalement, si la relation entre Caroline et Will est au centre des chapitres se déroulant dans le passé, au présent elle réussit à être à la fois importante et secondaire.

    En effet, en plus de l'aide qu'elle tente d'apporter aux femmes victimes de violences, l'accent est mis sur le deuil, la reconstruction difficile des enfants, et bien sur le combat acharné de Caroline pour retrouver une carrière professionnelle.

    Ce livre aborde bon nombre de sujets graves, mais le fait sans forcer le trait ou caricaturer ses personnages.

    Et malgré les thèmes abordés, au final, ce roman à tout d'une lecture doudou qu'on ne se lasse pas de relire.

     

    Un extrait : Caroline Shelby arriva à Oysterville au moment où la nuit se faisait plus profonde, juste avant l’aube. C’était une bourgade minuscule, située dans le coin le plus reculé de l’État de Washington, sur une petite péninsule en forme de crochet qui séparait la baie placide du Pacifique en furie.

    Caroline était de retour chez elle.

    Un chez elle qu’elle croyait avoir laissé derrière pour toujours. Le chez elle auquel appartenaient son cœur et ses souvenirs, mais pas son avenir… C’est du moins ce qu’elle avait pensé jusque-là.

    Le long trajet fait dans l’urgence, si déroutant, l’avait épuisée nerveusement et physiquement, de sorte qu’elle faillit ignorer l’ombre furtive qui s’arrêta un instant sur le bord de la route avant de traverser comme une flèche devant la voiture.

    Elle se déporta juste à temps pour éviter l’opossum, espérant que l’embardée ne réveillerait pas les enfants. Un coup d’œil dans le rétroviseur la rassura : ils dormaient à poings fermés. Restez dans vos rêves, leur dit-elle dans son cœur. Encore un peu.

    Des paysages familiers surgissaient le long de la route qui traversait la plus grande ville de la péninsule, Long Beach. Contrairement à son célèbre homonyme californien, ce Long Beach de l’État de Washington, bien plus au nord, était pourvu d’une longue promenade bordée par des manèges, un musée des monstres de foire, et d’autres curiosités locales, comme la plus grande poêle à frire au monde ou une sculpture de la taille d’une planche à voile représentant un de ces mollusques marins appelés « couteaux ».

    Une fois dépassée la ville principale, des lotissements et de petits hameaux s’éparpillaient en direction d’Oysterville, qui semblait oubliée du temps.

    « Le hameau du bout du monde. »

    C’est le nom que Caroline et ses amis lui donnaient à l’époque, et ce n’était qu’à moitié une plaisanterie. C’était, surtout, le dernier endroit au monde où elle aurait imaginé finir.

     

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  • [Livre] Les contes inachevés – T02 – Il était deux fois

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    Lecture terminée le : 06 janvier 2020

     

    Résumé : Sept ans se sont écoulés depuis que Kat a quitté Athelia. Grâce à l’intervention de la petite fille du roi gobelin, le livre est rouvert et Kat est renvoyée dans le Monde des Contes. En apprenant qu’on lui offre une seconde chance, Edward est déterminé à ne pas la laisser partir cette fois. Ses chances de réussite, toutefois, semblent nulles. Kat ne se souvient en rien de leur passé, elle déteste la vie à la cour et a hâte de retourner dans le monde moderne. Sans oublier le prix à payer pour avoir trafiqué le livre une nouvelle fois…


    Auteur : Aya Ling

     

    Edition : Infinity

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 30 Avril 2018

     

    Prix moyen : 22€

     

    Mon avis : A la fin du 1er tome, Kat, ayant atteint le happy end, était renvoyée dans son monde.
    Dans ce second tome, la jeune femme, 7 ans après les faits, ne garde aucun souvenirs de ses aventures Athélienes grâce à un sort lancée par Morag, la reine des Gobelins.
    La jeune femme a quitté sa petite ville et, depuis 2 ans, sort avec Jason.
    A cause des caprices d’une petite gobeline et des manigances du frère du roi des gobelins, voilà Kat de nouveau expédiée à Athelia, à l’instant même où elle en était partie.
    Je dois dire que pendant toute la première partie, Edward est descendu en flèche dans mon estime. Malgré la perte évidente de mémoire de Kat, malgré le fait qu’il réalise très vite que si pour lui quelques minutes ont passées mais que pour elle 7 ans se sont écoulés, malgré le refus très marqué de kat de rester à Athelia, dès lors qu’elle lui avoue ne pas être mariée et ne pas avoir d’enfant, il décide qu’il a légitimement le droit de la garder près de lui, même contre son gré. Il va jusqu’à la faire suivre partout où elle va, de peur qu’elle ne tente de s’enfuir.
    Du coup, quand elle retrouve la mémoire, j’ai été très dérangée qu’elle lui présente des excuses pour avoir voulu partir. J’aurais préféré qu’elle lui annonce qu’elle avait retrouvé la mémoire avant de lui dire ses quatre vérités ! Il ne l’aurait pas volé parce que c’est son attitude à lui qui est inqualifiable, et j’ai trouvé qu’il s’en sortait à bon compte !
    Kat n’a plus 17 ans, elle se sent plus concerné par la politique tout en ayant plus conscience qu’il ne suffit pas de taper du pied pour changer les choses, et la façon de vivre à Athelia, surtout concernant les femmes, ne lui convient absolument pas.
    Les enjeux de ce tome sont différents puisque Kat n’a plus à atteindre un happy end. Elle peut choisir librement de partir ou de rester à Athelia. Mais bien entendu, les choses ne vont pas être aussi simples.
    On retrouve la plupart des personnages tels qu’on les avait laissés : Elle et Poppy, les deux cousines sont égales à elles-mêmes, toujours aussi adorables ; Bertram est toujours aussi indispensable ; et même Bianca, plus méchante que jamais (et aigrie par son mariage « inférieur » à ce qu’elle visait), est présente.
    Il y a peu de nouveaux personnages. On apprend à connaitre un peu mieux le roi et la reine et on va découvrir brièvement l’empereur du royaume voisin avec sa fiancée (adorable) et son frère (un peu lourd mais sans doute parce qu’il trouve les conventions d’Athelia ridicules) pour une courte visite qui sert l’intrigue mais ne nous permet pas vraiment de nous attacher à eux.
    J’aurais aimé voir un peu plus Henri et le libraire mais l’histoire était déjà bien fournie est intense et j’espère qu’on les verra dans le tome 3.
    Je ne m’attendais pas à cette fin. J’avais imaginé un paquet de scénarios possibles mais vraiment, cette fin-là, je ne l’ai pas vu venir.

    Et du coup, vu cette fin, je me demande vraiment comment l’auteur va amener le 3ème tome et ce qu’il va bien pouvoir s’y passer !

    Et je croise les doigts pour que le tome 4 (ou le tome 3.5, je ne sais pas trop), sorti en VO en 2018, soit traduit en VF, et si possible, pas dans 107 ans.

     

    Un extrait : Ce n’est pas la chambre de Jason.

    Je suis allongée sur un lit qui ressemble à ce qu’on trouverait dans un hôpital, en beaucoup plus dur et plus petit. Une fine couverture blanche me recouvre le corps. À part un tabouret de bois à côté du lit, il n’y a aucun meuble dans la chambre.

    Je m’assois. La nausée envahit mon ventre et la tête me tourne comme si je venais de faire un tour de montagnes russes. Je pose les deux mains sur mes tempes et essaie de me concentrer, me demandant frénétiquement comment diable j’ai bien pu finir dans cette chambre  ? Avant de me réveiller, je suis sûre que je me trouvais dans celle de Jason. Peut-être que je me suis évanouie et que j’ai été amenée à l’hôpital ?

    La porte s’ouvre. Au lieu d’une infirmière en uniforme blanc entre un jeune homme incroyablement beau portant une tenue de prince médiéval, tenant dans ses mains une tasse en étain et un sac en papier d’où pointe le bout d’une baguette.

    — Katriona, voici quelques…

    Sa voix s’éteint. Il me dévisage, la bouche légèrement entrouverte, comme si j’étais un extra-terrestre avec plusieurs bras et plusieurs jambes.

    Je me rends compte que je suis à moitié nue dans ma nuisette Victoria’s Secret . Rougissant furieusement, je tire la couverture jusqu’à mon menton.

    — Excusez-moi, vous avez dû vous tromper de chambre.

    Il ne bouge pas. Il continue à me regarder fixement, incrédule.

    — Mais… commence-t-il à dire avant de secouer la tête. Ça n’a aucun sens.

    Je pourrais dire la même chose. Suis-je vraiment dans un hôpital ? Les vêtements, ou le costume, que portent cet homme ne sont simplement pas normaux, à moins que ce soit Halloween, qui n’est que dans plusieurs mois. Ou peut-être que je suis dans un hôpital pour enfants ? Peut-être que ce type a été embauché pour jouer une pièce de Shakespeare pour les enfants malades ?

    — Est-ce que je peux…

    Je regarde vivement autour de moi mais il n’y a rien, pas même un téléphone portable qui traîne.

    — Pouvez-vous me dire où je suis ?

     

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