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[Livre] Le défi d'Apolline

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Lecture terminée le : 15 décembre 2020

 

Résumé : 1898. Apolline, jeune fille de la bonne société canadienne, est en âge de se marier. Mais à 22 ans, elle ne cesse d'évincer les prétendants que lui présentent ses parents. Une révolte que n'admet pas sa mère... Quand celle-ci apprend qu'une cousine, enceinte et mère de deux jeunes enfants, vient de perdre son mari dans l'éboulement d'une mine, elle est persuadée de tenir le chantage qui fera plier Apolline : se marier ou partir aider cette cousine qu'elle ne connaît pas. A la surprise générale, Apolline quitte son quotidien pour les contrées lointaines du grand Ouest. Elle qui n'a connu que le confort feutré de son hôtel particulier découvre la rudesse d'un monde encore sauvage. Et si cette épreuve était l'occasion pour elle de réapproprier son destin, et pourquoi pas de croiser l'amour ?


Auteur : Nathalie Brunal

 

Edition : France Loisirs

 

Genre : Romance

 

Date de parution : 26 mai 2020

 

Prix moyen : 14€

 

Mon avis : J'ai rarement eu des déceptions avec la collection « nouvelles plumes ». Quelques-unes, bien sûr (mais plutôt dans les thrillers), mais « Le défi d’Apolline » n’en est clairement pas une.
Apolline est une jeune fille de bonne famille qui n'a guère envie de s'astreindre à un mariage de raison au grand dam de sa mère pour qui les apparences et les convenances importent bien plus que le bonheur de sa fille.
D'ailleurs, quand sa cousine lui demande de l'aide pour sa propre fille, veuve, enceinte, mère de deux jeunes enfants, qui vit dans l'ouest sauvage (Vous connaissez Dr Quinn ? Bon ben la cousine vit dans le Colorado Springs canadien!), on voit bien qu'elle se fiche complètement du sort de la jeune femme.
En effet, elle désigne Apolline pour aller aider sa cousine mais son seul but est de contraindre sa fille à accepter le mariage pour échapper à cette corvée.
Ce comportement est une nouvelle preuve de son aveuglement. Elle semble absolument abasourdie de voir sa fille refuser de céder à son chantage.

Quant à Apolline, si elle refuse de sacrifier son avenir pour complaire à sa mère, on ne peut pas dire qu'elle soit particulièrement ravie de cette aventure.

Les conditions de vie dans cette petite ville de mineurs n'ont rien à voir avec celles dans lesquelles elle a vécu et le choc est rude.
J'ai beaucoup aimé l'évolution d’Apolline dans ce roman.

Si au départ elle ressemble beaucoup plus à sa mère qu'elle ne veut bien l’admettre (elle est assez rigide dans ses jugements, ses opinions, elle se montre très prude et guindée), petit à petit, elle s'intègre et s'adapte.

Elle prend conscience de ce qui est vraiment important et d’à quel point la vie que mène sa famille est superficielle et basée sur le superflu et les apparences. J'ai adoré voir Apolline perdre tous ses repères et s’en construire d'autres.

Même si l'histoire se passe à la fin du XIXe siècle, on peut dire que ce roman a des airs féministes, car dans cette petite ville, les hommes étant en danger constant dans la mine, les femmes ne peuvent pas se permettre de dépendre d’eux.
La force de ces femmes qui vivent dans ces conditions difficiles va peu à peu déteindre sur Apolline et lui donner le courage de vivre selon ses propres désirs et d'être pleinement elle-même.
Bien entendu, Apolline ne va pas vivre un long fleuve tranquille et va devoir affronter de nombreux obstacles, comme dans toute romance qui se respecte (Et je ne vous dirai rien à ce sujet, pas question de gâcher la surprise).
J'ai adoré la plume de l'auteur, fluide, sans accroc, avec des récits agréable et des dialogues vraiment naturels.
Je pense vraiment que Nathalie Brunal est un auteur à suivre et j'espère découvrir très vite d'autres de ses écrits.

 

Un extrait : Je partais le cœur lourd et à reculons. Comment pourrais-je me réjouir de quitter le luxe de la demeure familiale pour me retrouver dans un lieu dénué de confort ? Enfin, c’est ainsi que je le voyais. Nous n’avions quasiment jamais voyagé et c’était pour ainsi dire mon premier périple. Je ne connaissais rien au monde extérieur et la peur me vrillait les entrailles. J’avais découvert la vie dans les cités minières par le biais des journaux et celle-ci ne semblait pas convenir à une femme. Les conditions étaient précaires et rien que d’y songer, je m’interrogeais sur mes capacités. De plus, comment allait être reçue une jeune fille de bonne famille dans ce lieu si peu civilisé ? Qu’allais-je devoir affronter dans cette contrée reculée ? Qu’attendait-on de moi ? Je ne savais pas cuisiner, ni m’occuper d’une maison et encore moins d’enfants. Une dame de compagnie n’était sans doute pas ce que recherchait cette veuve éplorée…

La porte s’ouvrit, m’obligeant à quitter mes sombres pensées. Mère, qui se tenait dans l’encadrement, me fixait. J’attendis patiemment qu’elle daigne me parler.

— Tu n’es pas encore prête ?

— Rien ne presse… lui répondis-je nonchalamment.

Me préparer pour la soirée était le cadet de mes soucis.

— Au lieu de rêvasser, tu devrais t’apprêter !

— Oui, oui… Laissez-moi donc cinq minutes…

Elle fit quelques pas dans la pièce et toussota. Était-elle prise de remords ? Je la connaissais suffisamment bien pour savoir qu’il n’en était rien.

— Je te laisse une dernière chance, déclara-t-elle sans sourciller.

En entendant ces mots, je levai la tête vers elle, pleine d’espoir.

— Si tu trouves un prétendant digne de ce nom ce soir, je mettrai fin précocement à la mission qui t’a été confiée.

Voilà qu’elle me faisait ni plus ni moins du chantage. S’abaisser à ce genre de choses ne lui ressemblait pas… Cela montrait à quel point elle souhaitait me voir mariée ! Étais-je donc un fardeau à ses yeux ? Je retins les larmes qui perlaient sous mes paupières et je quittai le lit pour m’approcher d’elle. J’étais une jeune femme docile et lui tenir tête était inconcevable. Pourtant, ce soir, droite comme un « I », je prononçai les mots qui scelleraient ma destinée.

— Ne vous donnez pas cette peine, Mère ! J’irai là où le destin me mène…

 

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