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Humour comédie

  • [Livre] Les contes politiquement corrects

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    Résumé : Politiquement correct : Il était une fois une reine qui lisait le Petit Chaperon Rouge à la princesse sa fille,

    lorsqu'elle découvrit que ce conte était cousu de remarques sexistes, racistes et politiquement incorrectes.

    Elle persuada son tendre époux, le roi, de décréter obligatoire la réécriture des contes tant appréciés par les enfants du peuple.

    Mais il fallut attendre James Finn Garner pour lire ces histoires traditionnelles enfin débarrassées de tous les préjugés archaïques qui les encombraient et pour découvrir la vraie nature de Blanche-Neige et des sept hommes à la verticalité contrariée.

    De plus en plus politiquement correct : Après le succès époustouflant de Politiquement correct, James Finn Garner poursuit sa croisade pour délivrer les contes classique des préjugés révolus et malsains - sexisme, âgisme, mais aussi lookisme, spécisme, environnementalisme - , qui ont empoisonné tant de générations. Désormais les enfants sont des "pré-adulte", les vieillards des "des personnes temporellement avancées". La Belle au bois dormant une "personne endormie plus belle que la moyenne", le bûcheron d'Hansel et Gretel un "exterminateur d'arbres". Et tant pis pour le héros du chat Botté s'il néglige les conseils en communication de son animal! Ce comportement frileux et rétrograde lui vaudra de s'étioler sur un siège de sénateur, quand il pouvait viser la présidence des Etats-Unis. Huit contes et fables universellement connus, enfin adaptés au lecteur évolué de notre temps!

     

    Contes de Noël politiquement correct : Les contes de Noël nous enchantent depuis toujours, mais ils sont farcis de valeurs morales! Ils renforcent le système de castes et perpétuent un stéréotype majeur: le patriarche bonasse qui opprime et utilise des animaux sauvages les jours fériés... James Finn Garner n'oublie pas non plus les gloutonneries de cette période de l'année, la richesse des uns et la misère des autres... tout comme nos contes d'autrefois!

     

    Auteur : James Finn Garner

     

    Edition : Grasset – J’ai lu

     

    Genre : Humour

     

    Date de parution : entre 1995 et 1997

     

    Prix moyen : 8€ pièce

     

    Mon avis : Que les féministes, celles qui vilipendent les contes de fées, persuadées que ces histoires sont autant de méthodes pour l’asservissement de la femme (S’il t’en faut si peu pour t’asservir ma cocotte, crois-moi, tu as un problème autrement plus important que les contes de fées… mais bon, moi je dis ça…), James Finn Garner a remédié au problème !
    Terminé Blanche neige et les sept nains, la famille pauvre ou encore le pauvre bûcheron, bonjour à Blanche Neige et les sept hommes à la verticalité contrariée, la famille économiquement défavorisée et le technicien du ravitaillement en combustible (ou exterminateur d’arbres, ça dépend de l’histoire).
    Garner nous fait bien rire en fustigeant le « politiquement correct » si cher aux yeux de certains et qui apparait comme totalement ridicule lorsqu’il est associé aux contes. Non content de revoir le vocabulaire, Garner réadapte les contes pour qu’ils soient socialement acceptables. Ainsi, il passe presque plus de temps à justifier chaque acte de ses personnages qu’à raconter l’histoire. Ecris il y a une vingtaine d’année, ces contes « revisités » sont toujours d’actualité. Encore plus même, puisque de nos jours on ne peut rien dire sans être taxée de racisme, sexisme, et autres vilaines choses en –isme.
    Si j’ai vraiment beaucoup aimé les deux premiers tomes, politiquement correct et De plus en plus politiquement correct, j’ai moins accroché avec Contes de Noël politiquement corrects. En effet ce livre est essentiellement constitué de la revisite du conte de Noël de Dickens et je trouve que Dickens faisaient déjà une critique sans concession de la société sans son histoire ce qui fait que l’effet « politiquement correct » devient de trop.
    Cependant, l’écriture est agréable et les contes se lisent avec autant de plaisir que les originaux.

     

    Un extrait : Cette sorcière était d'une bonté défectueuse. Attention : il n'est pas question ici de suggérer que toutes les sorcières, ou même certaines, ont cette déficience ni de contester à celle-là le droit d'exprimer une tendance qui lui vient naturellement, loin de là. Sans aucun doute, sa nature avait été conditionnée par de nombreux facteurs, dont son éducation et ses fréquentations, autant d'éléments qu'on doit, hélas, laisser de côté si on veut rester brefs.

    Comme on vient de le mentionner plus haut, la sorcière était donc d'une bonté défectueuse, et le rétameur était vert de peur. Elle le saisit par la peau du cou, et lui demanda: « Où allez-vous comme ça avec mes laitues ? »
    Au lieu d'avoir le réflexe de discuter avec elle du concept de propriété – après tout, les laitues « appartenaient » légitimement à tout individu affamé qui avait assez de cran pour les prendre –, le rétameur demanda grâce en se livrant à un spectacle dégradant et typiquement mâle: « C'est la faute de ma femme, gémit-il. Elle est enceinte et crève d'envie de manger quelques-unes de vos belles laitues. Je vous en prie, épargnez-moi ! Même si un foyer monoparental est tout à fait acceptable, s'il vous plaît, ne me tuez pas, ne privez pas mon enfant de la structure stable d'une famille biparentale. »

     

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  • [Livre] Le Fabuleux Destin D'Une Vache Qui Ne Voulait Pas Finir en Steak Haché

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    Si vous désirez acheter ce livre, vous pouvez cliquer ICI ou sur l'image. Vous serez alors redirigés sur bookwitty. Si vous achetez le livre par ce lien, je touche une petite commission. Cela ne change rien au prix! D'ailleurs, j'indique dans la fiche le prix auquel je l'ai acheté, mais si entre-temps une version poche est sortie, je vous mets le lien vers le format le moins cher (après à vous de voir!)

     

    Résumé : Mis à part l'infidélité de son taureau, le bien nommé Champion, Lolle, une vache laitière, mène une vie tranquille dans un pré du nord de l'Allemagne.

    Jusqu'au jour où elle apprend de la gueule de Giacomo, un chat errant qu'elle a sauvé de la noyade, que le fermier a décidé de vendre le troupeau de bovins pour régler ses dettes.

    Afin d'éviter de finir entre deux tranches de pain de hamburger, Lolle, maligne comme un singe, décide de s'enfuir avec ses congénères pour rejoindre le pays où les vaches sont sacrées, l'Inde !

    Mais la route est longue et semée de dangers, à commencer par Old Dog, le chien sanguinaire du fermier.

    Débute alors pour Lolle et ses amis un périlleux voyage qui les conduit de l'autre côté de l'Atlantique, de New York à l'Ouest américain, territoire des bisons, jusqu'aux contreforts de l'Himalaya ...

     

    Auteur : David Safier

     

    Edition : Presse de la cité

     

    Genre : humour

     

    Date de parution : 07 Mai 2014

     

    Prix moyen : 21€

     

    Mon avis : Le périple de Lolle et ses amis est bourré d’humour. Entre le chat italien et séducteur, l’éternelle optimiste qui ne comprend pas la moitié de ce qu’on lui dit, la peste qui se jette à la tête des taureaux déjà pris… on a là une drôle d’équipe.
    J’ai beaucoup aimé tout le côté mystique avec les vaches qui ont une divinité, des croyances, qu’elles doivent confronter à la réalité.
    On en vient à oublier que les personnages sont des vaches jusqu’à ce qu’un problème de sabots ou de corne nous le rappelle brutalement. Il faut dire que leurs préoccupations sont très humaines : l’amour, l’acceptation, la foi, finir dans une assiette (bah je sais pas moi, vous avez peut-être des cannibales dans votre entourage…si c’est possible !).
    N’allez pas croire que le livre n’est qu’un enchaînement de gags sans suite logique car l’humour est parfaitement dosé et s’intègre dans une histoire dans laquelle il y a aussi beaucoup d’émotions.
    Il y a aussi un côté un peu angoissant avec Old Dog, un chien sadique, complètement fou, réputé être revenu d’entre les morts, et qui depuis la mort de sa dulcinée n’aime rien tant que torturer et tuer les autres animaux. Et, allez comprendre, il a pris sérieusement Lolle en grippe et est bien décidée à la tuer.
    Au fil du voyage, les relations entre les membres du groupe changent : il y a des tensions, des révélations, des erreurs d’appréciations et des non-dits… mais il y a aussi des déclarations d’amitié, d’amour, des réconciliations, des confidences…
    J’ai beaucoup aimé Giacomo qui est souvent un peu désabusé devant la totale ignorance de la vie des vaches. Ses explications ne sont pas toujours très claires pour elles, mais il fait de son mieux.
    Le livre n’est pas très long, mais l’histoire est bien menée et on ne s’ennuie pas une seconde. Je ne regrette absolument pas de l’avoir sorti de ma PAL !

     

    Un extrait : — L’Italia est très bella pour toutés les créatoures… a répondu le chat d’un air radieux.

    J’avais déjà les yeux brillants d’espoir.

    — … saufe pour les vaches.

    — Ah bon ? Pourquoi ?

    — Parcé qué on en fait dé la bolognaise.

    — De la quoi ?

    — Dé la bistèque hachée.

    — Qu’est-ce que c’est, la bistèque hachée ?

    — Ouné chose qué les houmains ils font avec les vaches.

    — Je ne comprends pas un traître mot de ce que tu racontes.

    Giacomo m’a regardée avec étonnement, puis s’est écrié d’une voix angoissée :

    — Dio mio, tou n’en as vraiment aucoune idée ?

    — Aucune idée de quoi ?

    Non seulement son comportement me laissait perplexe, mais il m’inquiétait.

    — C’est mieux qué tou né comprennes pas cé que tou né comprends pas, m’a répondu le chat. Et si nous changions dé soujet ? a-t-il proposé avec un enthousiasme un peu forcé. Veux-tou qué yé té chante autré chose ?

    — Non, je ne veux pas !

    — Ma yé connais des chansons très amousantes !

    Il a aussitôt entonné :

    — Les trous s’envolent dé lé fromage 2…

    — Giacomo !

    — Y’en connais oune autre : Toutés les bonnes choses ont oune fin, seule la saucisse en a deux…

    Cette fois, il s’est interrompu de lui-même et a murmuré :

    — Oh, yé crois qué celle-là né convient pas si bien qué ça…

    — Mais vas-tu m’expliquer enfin ? ai-je insisté en le poussant légèrement du bout du museau.

    Il ne disait plus rien à présent, se demandant s’il devait vraiment m’expliquer cette chose dont je n’avais aucune idée, mais dont je sentais bien qu’elle était importante. Qu’elle concernait ma propre vie. Je devais donc absolument savoir, quitte à recourir à la menace :

    — Dis-le-moi, ou je fais tomber une bouse sur ta tête !

    — Tou né férais pas ça ! a-t-il sursauté.

    — La question n’est pas là, ai-je bluffé. Mais plutôt de savoir si tu souhaites en arriver là.

    Après réflexion, il a fini par se décider.

    — Tou l’auras voulu. Eh bien, cetté chose dont tou n’as apparemment aucoune idée, c’est qué… les houmains, ils mangent les vaches.

    — Les humains font quoi ? ai-je demandé, totalement ahurie.

    — Ils mangent les vaches.

    — Ils font quoi ???

    — Ils mangent les vaches.

    — ILS FONT QUOI ???

    — Y’ai l’impression qué tou té répètes un peu…

     

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  • [Livre] Le jour où mon pénis est tombé

     

    Je remercie David Duranteau pour cette lecture

     

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    Résumé : Je m’appelle Fabrice Carmen, j’ai 43 ans, je suis le présentateur vedette de la matinale d’une grande radio française. J’ai du fric, je suis connu, les meufs m’adorent, je suis le mec que tout le monde rêve d’être… Sauf que récemment les petits désagréments s’accumulent… Mon pénis, par exemple… Il est tombé, un matin, sous la douche… Ça fait un choc de le voir à côté de la savonnette… Et cette nouvelle animatrice à la radio qui ne porte jamais de culotte, c’est la fille d’un cinéaste connu, je crois qu’elle essaie de me piquer ma place… Et comme une apothéose, à l’instant où je vous parle, une femme est allongée sur mon canapé hors de prix, une coupe de champagne plantée dans la gorge… Je m’allumerais bien une clope, moi…

     

    Auteur : David Duranteau

     

    Edition : Librinova

     

    Genre : Polar humoristique

     

    Date de parution : 28 Juin 2017

     

    Prix moyen : 5€

     

    Mon avis : J’ai bien aimé le ton et l’écriture de ce roman, même si dans la première partie, je n’adhère pas forcément à l’humour autour de la perte du pénis de Fabrice Carmen, a aucun moment je ne me suis dit : « pourquoi je lis ça déjà ? ».
    Le texte est bien tourné, même si j’ai eu quelques frissons devant quelques fautes d’orthographe que, soyons charitables, on va qualifier de coquille. C’est le « souci » avec les autoéditions (et avec de plus en plus de petites maisons d’éditions, d’ailleurs), il n’y a pas de correcteur. A charge à l’auteur de se relire tout seul (et si le métier de correcteur existe, c’est bien qu’il est utile, non ? Sinon les grands auteurs de bestsellers se reliraient eux-mêmes, eux aussi !).
    Quelques fautes, donc, qui sautent aux yeux, certes, mais qui n’enlèvent rien à la qualité du récit. Où pour prendre les choses à l’envers : le récit est suffisamment intéressant et prenant pour que les fautes ne soient pas un obstacle à la lecture (y’en a pas toutes les deux lignes non plus, ne me faite pas dire ce que je n’ai pas dit, hein !).
    Le texte est écrit à la première personne. Petit hic : il y a plusieurs narrateurs. Et le point de vue change plusieurs fois au cours d’un chapitre. Des fois, c’est un peu difficile de savoir qui est en train de parler. J’aurais apprécié une petite info, peut-être le prénom de la personne qui s’exprime, histoire de savoir où j’en suis, surtout qu’il n’y a pas vraiment de changement de ton entre les différents personnages (Oui, ils sont tous déjantés, chacun à leur manière… certains sont plus atteints que d’autres) ce qui est dommage car ils ont tous des personnalités différentes. Peut-être le fait que l’auteur ait écrit du théâtre a joué ici puisque dans le théâtre beaucoup de choses passent dans l’interprétation du rôle.
    Bien que le livre soit intéressant depuis le début, dès qu’on arrive au point où ce « pauvre » Fabrice se retrouve avec une nénette qui a une coupe de champagne plantée dans le cou, je n’ai carrément plus pu poser le livre. Le flic est tout simplement génial et l’enquête, si elle paraît absurde, avance quand même de manière assez logique.
    J’avais découvert le ou la coupable assez tôt, mais David Duranteau m’a quand même fichu le doute et il a fallu que je vois la réponse noir sur blanc pour arrêter de me dire : « c’est… non en fait, je crois que non…mais en fait si…mais peut-être que non… ».
    Au final, je trouve qu’on a ici un excellent livre qui nécessite quelques petits ajustements. Une bonne relecture, quelques corrections, une combine pour qu’on sache rapidement qui est en train de parler et il sera nickel (et les maisons d’éditions se taperont la tête contre les murs en se demandant qui est le crétin de stagiaire qui a laisser passer ce manuscrit ! Bien fait !)

     

    Un extrait : On m’opère tout de suite, sinon ma bite va pourrir... Quand on y pense : La bite de Fabrice Carmen qui pourrit ! ... Mais dans quel monde vit-on ? ! ... J’espère que ça va marcher... Parce qu’on rigole, mais si la greffe ne prend pas ! ... Personne n’y pense, mais la vie va être pénible...

    Je réalise tout à coup ! ... Qu’est-ce qu’un homme, sans pénis ? ... Déjà on perd un fidèle compagnon de route... Notre pénis ne nous accompagne pas uniquement dans les escapades sexuelles, on peut très bien se tripoter le zizi dans son bain en pensant aux taux d’intérêts plutôt bas en ce moment... Est-ce le moment d’investir dans l’immobilier ? ... Floc, floc, floc... Je tapote mon zizi sur la surface de l’eau... Après, les prix baissent, faut peut-être attendre un peu ? ... Floc, floc, floc...

    J’ai entendu dire qu’un être humain de sexe masculin pense au sexe toutes les 52 secondes ! ... C’est très exagéré... Toutes les deux minutes me paraît plus vraisemblable... Si je n’ai plus de sexe, vous me direz, je peux toujours y penser, beaucoup d’êtres humains sur terre s’en contentent... Mais penser à quelque chose n’est excitant que si la probabilité qu’elle se réalise, existe... Donc, je vais penser de moins en moins au sexe... Je vais avoir du temps... Qu’est-ce que je vais faire de tout ce temps ? ... Va quand même falloir que je me trouve un paquet de trucs à faire... Je vais devoir également changer de comportement face au sexe féminin... Ne plus minauder sans cesse, ne plus provoquer, ne plus inquiéter, ne plus fasciner... Ne plus séduire, en somme... Qu’est-ce que je vais faire de ma vie si je ne dois plus séduire ?

    En plus, je connais les nanas... Je vais les ignorer, bien obligé, vu mon éventuel handicap physiologique... Mais ça ne va pas se passer comme ça... Tu crois que les filles, les femmes, les cougars, les vieilles, vont accepter si facilement qu’un homme les ignore ? ... C’est tout l’inverse ! ... Ça va les intriguer... Elles vont me suivre dans la rue et je tenterai de leur échapper... Alors leur instinct animal va ressurgir, elles me pourchasseront, me piègeront, elles arracheront mes vêtements avec leurs ongles, leurs dents... Je serai un homme traqué !

  • [Livre] Les pieds sur le bureau

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    Résumé : Pénélope vient de trouver son premier emploi comme secrétaire dans une maison d’édition. Toute à sa joie, elle découvre très rapidement la vie cocasse et remplie de cancans des employés de bureau…

     

    Auteur : Nicole De Buron

     

    Edition : Libra Diffusio

     

    Genre : Humour

     

    Date de parution : 2010

     

    Prix moyen : 12€

     

    Mon avis : Nicole de Buron nous entraîne dans les joies et les petits tracas de la vie de bureau. Chicaneries entre deux chefs de service ennemies, standardiste indispensable, secrétaire du grand patron qui fait la pluie et le beau temps dans l’entreprise, petits coups bas et grands services, tout y passe.
    On s’identifie aussi bien à Pénélope qui entre dans le monde du travail et passe sans transition de sa vie d’adolescente oisive à celle de petite secrétaire qui n’a jamais tapé à la machine de sa vie mais parle très bien anglais (tout à l’inverse de la secrétaire qu’elle doit remplacer), qu’aux dactylos plus anciennes dans la maison qui cherchent à grappiller un peu de temps libre sur une journée de travail peu stimulante.
    Et qui n’a pas connu des chefs de services ou des patrons qui partent à 11h pour un déjeuner d’affaire et ne reviennent pas avant 14 ou 15h en titubant légèrement ?
    On voit également les grandes discussions qui entourent les dates des congés, discussion qui défient le passage du temps et qu’on voit encore aujourd’hui : je prends juillet, moi août, moi à cheval, comment ça, ça coince ? Qui doit changer ses dates ?
    A côté de ces petites tracasseries de bureau, on voit un peu de la vie personnelle de Pénélope, ses parents, ses amoureux…
    On a ici un petit livre facile à lire, où l’humour habituel de Nicole de Buron est présent à chaque page.

    Un extrait : « Ce sont les femmes qui mènent le monde » aimait à proclamer mon père qui en savait quelque chose puisqu’il avait épousé ma mère. Il ajoutait : « Ainsi dans une affaire, la personne la plus importante est la secrétaire du patron ».

    Aussi, lorsqu’une amie m’apprit incidemment que le directeur de la maison où elle travaillait cherchait une secrétaire, je décidai de me présenter. J’avais dix-huit ans. Il était temps que je dirige une entreprise française. Le fait qu’il ne s’agissait que d’un remplacement de quatre mois ne m’arrêta pas. Ni le fait que j’ignorais tout de la dactylographie. Je devais me présenter le lundi suivant à neuf heures. J’empruntai une vieille Underwood à une cousine et passai mon samedi et mon dimanche à en tapoter les touches. Avec deux doigts. Toc, toc-toc, toc.

    Le lundi, à sept heures, j’étais debout. Je n’avais pratiquement pas dormi. On dit que la nuit porte conseil. Aux autres, pas à moi. Au cours de ma longue insomnie, je n’avais même pas pu décider comment j’allais m’habiller. La robe rouge en jersey ? Elle était bien collante. Si c’était une femme qui examinait ma candidature, elle la trouverait peut-être un peu suggestive. Les femmes sont si vite jalouses. Alors, mon tailleur gris ? Un peu strict et ennuyeux. Et mettrais-je du rouge à lèvres ? Pour une fois ? Si c’était le Directeur lui-même qui me recevait, il ne fallait laisser aucune chance de côté. Finalement, j’optai pour la robe rouge, un chignon (au lieu de mes tresses) mais pas de rouge à lèvres. Bon.

    J’arrivai à l’adresse indiquée à huit heures et demie. On ne se présente pas avec une demi-heure d’avance. J’entrai dans le bistro d’en face et demandai un café noir. Cela me donnerait du courage. Cela ne m’en donna pas. Je sentis au contraire mes forces m’abandonner, et ma nervosité grandir. Papa, maman, où étiez-vous ? Je ne leur avais pas parlé de ma démarche. Si c’était un échec, autant que personne ne soit au courant. Et ce serait un échec... Voyons : je ne savais pas taper à la machine, je n’avais jamais travaillé dans un bureau, je rougissais dès que je devais parler à quelqu’un. C’était une folie de me présenter comme secrétaire. J’éprouvai la tentation irrésistible de rentrer à la maison me blottir dans l’abri tiède et sûr de mon lit.

    Pour m’aider à surmonter cette panique, je décidai de commander un cognac. Un grand. Comme les condamnés à mort. Je n’avais jamais bu de cognac auparavant. Je me sentis brûlante de la tête aux pieds. Mais aussi pleine d’enthousiasme, de gaieté, d’assurance.

    Et c’est d’une démarche ailée que je traversai la rue.

     

  • [Livre] Célibataire? Faut pas t'en faire!

    Je remercie Babelio et sa masse critique, les éditions Jourdan et Alexandra Le Dauphin pour cette excellente lecture

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    Résumé : Un témoignage intemporel qui touche une large population, un thème universel qui parle tant aux hommes qu'aux femmes : le célibat. Laissez-vous embarquer dans les folles aventures sentimentales de Célibette, riez, compatissez et suivez ses judicieux conseils. Son histoire peut vous surprendre ... Malheureuse en amour, Isabelle, alias Célibette, a décidé de se prendre en main pour redresser son baromètre sentimental. Celui-ci indiquant une météo capricieuse, Célibette espère voguer vers un ciel plus clément. Mais pour cela, elle doit réagir, revaloriser son image et arrêter d'être le paillasson que les hommes piétinent allégrement. Quel sera son plan d'action ? Comment parviendra-t-elle à se reconstruire ? Trouvera-t-elle l'amour sur les sites de rencontres ou au supermarché avec une courgette comme alliée ?

     

    Auteur : Alexandra Tressos – Le Dauphin

     

    Edition : Jourdan

     

    Genre : humour comédie

     

    Date de parution : 28 janvier 2016

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : On a ici un petit livre très drôle sur le célibat et surtout sur la recherche de l’âme sœur.
    On sourit souvent. Pour ma part, je n’ai pas vraiment éclaté de rire, car les situations présentées sont trop proches de celles que j’ai vécues (si si un mix de Guillaume et David, c’est possible !!!!). Mais je suis sûre et certaine que celles qui n’ont jamais été aux prises avec un PNI (Pervers Narcissique Immature), ou qui n’ont jamais eu affaire aux perles de Meetic ont bien rit en lisant les (més)aventures d’Isabelle alias Célibette.
    J’ai passé mon temps à dire : Oh purée oui (bon ok, soyons honnête, purée n’est pas précisément le mot qui est sortit de ma bouche), Oh la la c’est tout à fait ça (quoi que le coup ou plutôt les coups du supermarché, j’ai pas osé !).
    Cela dit, chapeau à l’auteur qui arrive à mettre en garde contre un élément toxique au possible : la mère…euh non pardon le pervers narcissique (quoique dans certain cas, la mère aussi, surtout la sienne… au pervers narcissique…vous suivez ?) avec beaucoup d’humour.
    Il faut dire que ce n’est pas précisément un sujet qui prête à rire, mais que, dans ce cas, on aura peut être moins de mal à admettre qu’on a bien affaire à ce genre de vermine vicieuse (et pour laquelle Raid n’a pas encore inventé de produit efficace…quoique, dans les yeux, l’anti cafard peut peut-être marcher) que lorsqu’on lit un article bien sérieux sur le sujet qui laisse entendre, en plus (sûrement écrit par un mec), qu’on l’a bien cherché…
    Mais je m’égare, revenons au livre.
    Célibette, Isabelle de son petit nom, n’a pas du tout l’intention de rester une vieille fille, même si ses charmantes copines ont l’air de laisser entendre que c’est déjà le cas (oui c’est sous entendu quand on commence à essayer de vous caser).
    Le livre est émaillé de conseils que l’on peut suivre (ou non, bien sûr, on n’a pas signé de contrat, mais bon, il y a de bons conseils…moi je dis ça…je dis rien…).
    Quand on lit les diverses expériences relatées dans la recherche de l’âme sœur de Celibette, on se dit : pfff n’import’nawak, l’auteur a vraiment une imagination débordante… Et bien non ! (enfin si, elle a une imagination débordante, ce n’est pas la question, ne changeons pas de sujet) Tout ce qu’elle raconte est vrai !!! Promis, juré craché (euh peut être pas craché, la femme de ménage vient de passer). J’en ai vécu certaines… et mes copines d’autres…. Bref à nous toute, on dit bien avoir couvert toutes les situations présentées, et même davantage… (et c’est vrai que celles qui ne sont arrivées qu’aux autres m’ont bien fait rire… ben quoi, je suis humaine, hein).
    En bref, vous l’aurez compris, j’ai adoré ce livre (et je vais prendre le train plus souvent…)
    (Et vous avez qu’à le lire pour savoir pourquoi !)

    Un extrait : Je discute avec « Louis XIV » (ah…la finesse des pseudos) qui me raconte ses déboires amoureux. Il s’épanche sur le comportement des filles qui, visiblement, le malmènent. Il me paraît méfiant, prêt à détaler à la moindre alerte. Une intuition vérifiée, d’ailleurs, malheureusement pour moi.

    Pourtant, la magie d’Internet opère : poudre virtuelle aux yeux, j’échange sur ma vie en général et me prends (encore) à rêver que c’est lui, mon prince charmant. Comme d’habitude, je veux tellement y croire que je ne vois pas les signes avant-coureurs annonçant une catastrophe imminente.

    Nous nous rencontrons après deux mois et demi de conversation soutenue à raison d’au moins deux heures par soir, étalée sur six soirs (le dimanche, on se repose), le tout multiplié par deux mois et demi, donc. Autant dire que nous ne nous découvrons pas et qu’en toute logique, nous allons discuter en toute sérénité. Pourtant…Il faudra exactement 6 minutes 24 secondes pour qu’enfin j’ouvre la conversation verbale, nourrie jusqu’alors de jeux de regards extrêmement bizarres où chacun essaie de décrypter l’autre.
    Sourcils arqués, sourire figé, « Louis XIV » fait moins le malin que derrière son écran, visiblement. On dirait même que quelqu’un lui écrivait son texte tant le discours qu’il tente de tenir s’avère sans envergure et construit sur des bases plus que bancales.

    J’essaie de cacher ma déception, ce qui est loin d’être gagné étant donné que j’ai une fâcheuse tendance à laisser mes émotions transpirer sur mon visage jusqu’à ce qu’elles explosent. Est-ce cela qui a déstabilisé le Roi Soleil ? Il s’attendait peut-être à ce que sa Cour (donc moi) se mette à applaudir ses pensées archaïques du genre « femme = ménage » ? Forcément, avec moi, il est mal tombé. Non seulement je ne cautionne pas ce genre d’équation, mais en plus, je le clame. J’y suis peut-être allée un peu fort en lui rétorquant que pour moi, l’homme doit manier le balai ; une condition sine qua non pour entrer dans ma vie.

    « Louis XIV » pâlit, prétexte un rendez-vous urgent et s’enfuit à toutes jambes. Je tente de le contacter le soir même pour obtenir un semblant d’explication ce qui s’avère peine perdue : « Louis XIV » a complètement disparu de la circulation. Compte supprimé. Tel un phénix, j’imagine qu’il renaîtra de ses cendres le lendemain. « Louis XV » ?, « Charles X » ?, « Henri IV » ? La lignée des rois de France, bien qu’éteinte, regorge de possibilités de pseudos.
    Dorénavant, j’éviterai Mérovingiens, Carolingiens (et Capétiens aussi tant qu’à faire) sévissant sur la Toile. Ils ont visiblement gardé un esprit aussi étriqué que leurs tenues.

     

  • [Livre] Garde tout, surtout les gosses

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    Résumé : Florence et Denis Leroy ont tout réussi. Ils ont une belle maison, deux belles carrières et trois beaux enfants. Mais aujourd'hui, après vingt ans de mariage, ils divorcent. Problème : ni l'un ni l'autre ne veut la garde des enfants, trois ados insupportables ! Face à ce cas exceptionnel, c'est à leurs " chers petits " que le juge remet la décision de choisir avec quel parent ils veulent vivre. Pas évident : l'aîné, 17 ans, est un ado lymphatique, la cadette, 16 ans, est en plein éveil sexuel et le petit dernier, 12 ans, est un surdoué introverti. La partie ne fait que commencer, un match que chacun compte bien remporter afin de ne plus être soumis aux contraintes familiales... 

     

    Auteur : Guillaume Clicquot

     

    Edition : Hugo roman français

     

    Genre : humour

     

    Date de parution : 15 janvier 2015

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Dès les premières pages, on constate de nombreuses différences avec le film inspiré de ce livre.
    Le métier de Florence n’est pas le même et surtout sa promotion lui est proposée bien avant le divorce. Denis est plus antipathique que sa version cinéma. Dans celle-ci, s’il a bien une aventure, elle n’a lieu qu’alors que lui et sa femme ont déjà entamé la procédure de divorce. Ici son infidélité existe depuis des années, et Florence ferme les yeux, ne cherchant pas vraiment à savoir jusqu’à ce que la preuve lui saute à la figure.
    Contrairement au film, la Florence du livre est affligeante de naïveté, gobant allégrement les mensonges de son mari alors même qu’elle vient de le prendre en flagrant délit quelques minutes plus tôt.
    Dans le livre, Denis est beaucoup plus cruel que Florence dans ses actes pour pousser les enfants à le détester. Il en devient limite dangereux. Cependant, elle n’est pas en reste. Mais là où Denis est parfaitement conscient de ses actes, Florence est toujours dans une sorte de monde à part qui nous fait sans cesse nous demander si elle est conne ou juste inconsciente.
    J’ai bien aimé vers la fin du livre, la riposte des enfants et les conséquences qui en découlent. Il est dommage que cela n’ait pas été repris dans le film parce que dans ce dernier j’ai trouvé que les gamins s’en tiraient à bon compte, sans avoir eu à vraiment prendre conscience de leur attitude.
    La fin est sans surprise, et c’est dommage, mais le déroulé du livre était amusant.


    Un extrait : Huit longues années que Florence s’épanchait auprès de lui des tourments de sa vie avec son cortège d’interrogations sur ses échecs éducatifs et l’affection réelle que ses enfants lui portaient. Les rares effusions d’attachement n’étaient plus que calcul et deal pour obtenir une faveur. Julien distribuait des baisers machinalement, de furtifs bonjour-bonsoir pour endormir la vigilance parentale et échapper ainsi aux questionnements sur son niveau scolaire. Emma ajustait ses câlins en fonction de ses besoins matériels, du planning de ses sorties nocturnes et afin d’obtenir l’absolution pour ses conquêtes masculines dont le turn-over donnait le vertige. Pour le dernier, Arthur, le contact physique avait toujours été une torture, surtout en public. L’obligation de tendre la joue pour dire bonjour à des inconnus sous prétexte d’être un petit le répugnait. Certes, plus jeune, il y avait quelque chose de mignon chez le dernier de la fratrie. Néanmoins, son regard méfiant, introspectif et décontenançant, repoussait les plus audacieux à le saluer. En grandissant, Arthur avait imposé cette même distance à ses parents. Florence avait donc assisté, impuissante, à la transformation de ses enfants. Aujourd’hui, Julien la désespérait. Il ne souffrait pas de procrastination, car il lui aurait fallu avoir des projets à remettre au lendemain. Il n’était pas non plus velléitaire, tant son absence d’envie émanait de sa personne; aucune volonté, aucune ambition paraissaient réveiller sa vie végétative. Il était l’aîné, celui sur qui l’on fonde tous les espoirs, celui qui profite des grandes théories éducatives qu’on expérimente, celui qui a ses deux parents rien que pour lui au début de son existence. Et pourtant que restait-il de tous ces avantages ? Rien. Néant : un légume ! Emma, pour sa part, devait suivant toute logique bénéficier de l’expérience acquise avec son frère aîné et de l’image exemplaire que lui renvoyait sa mère. Petite princesse de son papa, il n’en fut rien. Très vite la jeune fille avait su imposer ses caprices et, quand son père résistait, sans le moindre scrupule, elle basculait dans le camp de sa mère. Tantôt elle usait de ses charmes avec lui, tantôt elle revendiquait son exception féminine auprès d’elle. Emma vivait donc une vie de séductrice qui slalome et évite tous les obstacles. L’ovni de la famille, Arthur, fut quant à lui détecté « précoce » dès le CP. Loin d’être une garantie de réussite scolaire, ce diagnostic entraîna une mention particulière à son égard, l’inquiétude devenant permanente. Comme tout couple bourgeois vivant dans un secteur privilégié, Florence et Denis étaient fiers de cette nouvelle qui les gratifiait d’une ascendance génétique hors pair, chose que les deux aînés n’avaient pas confirmée. Ce qui les rassurait moins, c’était l’incroyable littérature sur le sujet, les déconvenues dont ils devaient se prémunir et les signes cliniques d’un dysfonctionnement pathogène. Une armée de spécialistes fut ainsi convoquée au chevet du petit trésor. Psy, pédo-psy, orthophonistes, thérapeutes en tous genres, chacun y alla de sa théorie pour interpréter chaque comportement suspect du garçon. Loin de se sentir humilié par cet encadrement thérapeutique comme nombre d’enfants en difficulté, Arthur avait très vite apprécié ce tête-à-tête avec ces adultes dont il décodait peu à peu la logique. Il prit le parti de se faire oublier d’eux, d’observer leur monde et d’asseoir sa propre maturité à leur insu. Il sauta deux classes et talonnait Emma. Seul inconvénient de sa situation, Arthur devait subir la jalousie de ses camarades de classe qui peinaient à obtenir la moyenne, et les rackets dont il faisait les frais compte tenu de sa petite taille. Soucieux de son indépendance, il n’en faisait jamais état, car il savait son martyre limité dans le temps. Tout cet environnement hostile ne faisait en revanche qu’accentuer son isolement, son enfermement et, surtout, son dédain pour les autres adolescents. Hissé à la hauteur intellectuelle de ses aînés, il eut pour consolation d’obtenir tous les passe-droits parentaux. À présent, il avait douze ans, mais raisonnait déjà comme un adulte.

    Florence devait se rendre à l’évidence, elle avait engendré les trois tares de l’adolescence : la mollesse avec Julien, l’appétit sexuel avec Emma et l’émancipation intellectuelle avec Arthur.

     

  • [Livre] Où sont mes lunettes

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    Résumé : Un jour, une femme reçoit une lettre de sa caisse de retraite : " Madame, vous avez 59 ans, il est temps de préparer votre dossier... " Elle est stupéfaite. Qui a 59 ans ? Pas elle, tout de même, qui mène une vie trépidante et travaille comme une folle. Non, c'est impossible. Hélas, si ! Elle ouvre alors une grosse malle pleine de papiers et de souvenirs. Toute sa vie lui saute à la figure. Une enfance auprès de grands-parents aristocrates. Une adolescence fauchée. Son premier emploi : secrétaire d'un papa-patron. Ses amours avec un bel officier de marine italien qui lui fait un enfant - qu'elle ne peut pas garder. Un grand mariage à 20 ans. Des déboires conjugaux. Un divorce. Un remariage. Puis c'est le coup de foudre. Elle épouse celui qu'elle appelle le " Grand Salaud ". Ils auront un fils, de belles disputes et trente ans de bonheur.

     

    Auteur : Nicole de Buron

     

    Edition : J’ai lu

     

    Genre : Humour

     

    Date de parution : 19 avril 2000

     

    Prix moyen : 6€

     

    Mon avis : Pour les habitués de la plume de Nicole de Buron, on peut dire qu’elle brouille les pistes : l’Homme est toujours là, constant, parfois sans prénom, ici Alexandre, le mari de l’auteur était Jean Bruel, le patronyme ayant causé certains tracas : « non je ne suis pas la mère de Patrick ».
    Mais pour les enfants, c’est une autre affaire. Ils sont toujours deux. Mais j’avais rencontré Fille ainée (Justine) et petite chérie (Alizée) dans « chéri tu m’écoutes… », Alizée était devenue Joséphine dans « c’est quoi ce petit boulot » (ou inversement, je ne les ai pas lus dans leur ordre de sortie).
    Généralement, malgré l’allusion à un premier mariage, les deux héritières, comme se plait à les appeler l’auteur, sont du même père.
    Ici, le premier mariage a été fructueux et Justine n’est plus Justine mais Pauline, qui n’a pas le titre de « fille ainée » mais de « petite mère », quoi qu’elle ait tout de même 3 enfants (mais pas les même que dans les autres livres) et une boutique.
    Quant à l’héritière de l’homme, Alizée/Josephine, elle disparait au profit du Fils : Balthazar (d’après la page wikipédia de l’auteur, celle-ci aurait 2 filles…).
    Autour de cette famille à la composition et aux prénoms changeant, on retrouve les même anecdotes : l’affaire des épinards de l’enfance de Nicole de Buron, le père militaire qui n’a eu que des filles dans sa course pour avoir un fils (bien fait comme elle dit), les grands parents aristocratiques mais finissant fauchés par le banquier de Grand-père qui a fait faillite, la mère, plusieurs fois mariée, jamais contente, souvent en « maison de santé », les copines, la ferme à retaper, les nuits de travail etc…
    Au travers des papiers rangés (comprendre entassés) dans une malle et qu’il faut trier pour Madame la Cnav, qui, comme toujours se mêle de ce qui ne la regarde pas, puis délaisse les assurés quand il est enfin temps de faire son travail, Nicole de Buron nous entraine dans ses souvenirs de petite fille aristocrate faisant ses études au couvent sous la houlette de Mère Saint-Georges, passant ses vacances soit au château de famille, soit chez l’un ou l’autre de ses parents (rarement), puis de jeune fille fauchée, logée dans la buanderie de cousins et courant les boulots mal payés, devenant aventurière, puis journaliste, scénariste et enfin écrivain, en passant par ses souvenirs de jeune épouse, puis de mère, et enfin de grand-mère.
    Comme toujours, un roman qui se lit vite et qui nous arrache toujours un rire aux pires moments, tant l’auteur a le sens de l’autodérision.

    Un extrait : Vous aimez passionnément vos enfants.

    Mal. Si vous en croyez les psycho-pédiatres. Pour eux, une mère ne peut être qu’une personnalité étouffante ou un monstre d’indifférence.

    Les vôtres vous ont apporté beaucoup de joies égoïstes, des soucis quasi quotidiens et un immense chagrin : quand ils vous ont quittée.

    Ils n’ont pas été faciles à élever.

    Surtout Petite Mère.

    Douée d’une vitalité d’enfer et d’un esprit perpétuellement révolté (les premiers mots qu’elle prononça furent : « c’est pas juste !»), elle a, dès l’enfance, détesté l’École. Qui le lui a rendu.

    Ses carnets scolaires – que vous avez pieusement conservés – ne sont qu’une succession d’appréciations indignées de ses professeurs.

    « … ricane pendant les cours… » « … s’amuse sans arrêt pendant l’étude… » « … empêche les autres de travailler… » « … n’accepte pas le minimum de discipline nécessaire à la bonne marche de la classe… » « … organise chahuts et grèves… » (allons bon ! une future syndicaliste), etc.

    Côté études, ce n’était guère plus brillant : « … ne fait pas ses devoirs… » « … n’apprend pas ses leçons… » « le travail en classe est désastreux… » et pire : « a essayé de tricher en composition !»… (si votre général de père savait cela !).

    De temps en temps, vous piquiez une belle colère. Vous disiez d’un ton dramatique :

    — Pauline, j’ai-à-te-parler ! Veux-tu venir dans mon bureau, s’il te plaît ?

    Et vous vous asseyiez solennellement, tel un juge anglais, derrière votre table de travail tandis que votre fille restait debout, un peu pâle.

    Vous brandissiez alors l’affreux carnet scolaire.

    — Tu as vu tes notes en classe ? Tu n’as pas honte ?

    Pauline ne se démontait pas. Dans ses ravissants yeux gris-vert passait une lueur d’étonnement faussement candide.

    — Montre !

    — Arrête ! Tu es parfaitement au courant. Tu n’as que des zéros. Et quelquefois, par miracle, un 2 ou un 3. Ah ! Pardon ! je vois là un 4 en français…

    — Mais les professeurs notent sévère EXPRÈS ! Un 4 en français, je t’assure, c’est formidable !

    — Et le 1 en anglais, c’est formidable, peut-être ?… après trois séjours en Irlande !

    — Le prof d’anglais me HAIT parce que justement j’ai l’accent irlandais !

    — Et le 1/2 en maths, ce n’est pas parce que tu as l’accent irlandais quand même !

    — Le prof de maths me HAIT aussi…

    (Petite Mère a certainement été l’élève la plus haïe des profs.)

    — … parce que je ne comprends rien aux maths.

    (Vous non plus. Vous ne vous attardez pas.)

    — Et je lis là : « Insupportable… met le désordre partout !» Pauline ! Ce n’est plus possible. Tu choisis. Ou tu es la première de la classe et… heu… tu peux te permettre d’être un peu agitée… Ou tu es nulle et tu te fais oublier. Mais pas à la fois cancre et chahuteuse. Trop, c’est trop ! Si tu te fais renvoyer de cette école, je te mets en pension en Angleterre.

    — Je me fous d’aller en pension en Angleterre.

    — C’est cela : crâne ! Mais telle que je te connais, tu ne supporteras pas d’être enfermée.

    Petite Mère ne répond pas. Elle sait que c’est vrai. Mais elle ne faiblit pas. Elle vous regarde en silence, droit dans les yeux, avec insolence.

    Vous hésitez sur la sanction. Plus de cinéma avec les copines jusqu’au prochain carnet ? Pas de télévision pendant quinze jours ? Aucun argent de poche, ce mois-ci ? Vous balancez lâchement. Parce que vous savez que Pauline va faire la gueule. Et que la gueule de Pauline, vous supportez mal. Lèvres serrées, yeux lançant des éclairs, silence écrasant, elle reste tapie dans sa chambre, statue de l’Enfance Torturée par une Mère Sadique.

    Vous soupirez.

    — Interdiction de téléphone avec tes copines jusqu’à ce que tu saches tes leçons et fasses correctement tes devoirs. Et tu vas m’écrire une lettre d’excuses pour le pion que tu as traité de « crotte de chèvre constipée » !

    Pauline tourne les talons et, à la porte, vous demande, insolente :

    — Est-ce que tu veux que je pleure aussi ?

    Un jour, vous avez essayé la carotte au lieu du bâton. Imprudemment, vous lui promettez la bicyclette bleue de ses rêves contre une place de première. Malheureusement, vous n’avez pas précisé en quoi. Triomphante, elle vous la ramène. En gymnastique (20 sur 20 en épreuve de corde à nœuds).

     

  • [Livre] Mais t’as tout pour être heureuse !

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    Résumé : Assaillie plus que de coutume par ses compagnes des mauvais jours, «soeur angoisse» et «pieuvre géante», Madame réalise qu'il est grand temps de consulter. Que faire de sa vie lorsque ses enfants sont grands et que son mari est parti planter des pommiers ? La dépression est un mal bourgeois, peut-être ?

     

    Auteur : Nicole de Buron

     

    Edition : J’ai lu

     

    Genre : humour

     

    Date de parution :

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : J’ai toujours bien aimé la plume de Nicole de Buron, sa façon particulière d’écrire à la seconde personne du pluriel, ce « vous » qui donne l’impression au lecteur qu’il fait lui-même l’action ou du moins qu’il pourrait la faire.
    Dans ce roman, l’auteur s’attaque à un mal qui peut frapper n’importe qui, n’importe quand : la dépression.
    Et avec la dépression, bien sûr, vient immanquablement les avis, plus ou moins désirés, de l’entourage.
    Avez-vous remarqué ? Quand vous avez une maladie bénigne (rhume, coup de froid, mal de tête…), ou qui ne se voit pas (dépression, fibromyalgie…), ou encore que vous êtes enceinte, subitement, les 4/5ème de votre entourage ont fait médecine.

    Entre ceux qui conseillent des médicaments, ceux qui vous disent « mais non tu n’as rien », et ceux qui vous conseillent charlatans et « médecines parallèles »…on ne sait plus où donner de la tête.
    La dépression est sûrement (avec la grossesse) celle qui provoque le plus d’avis indésirables.
    Alors que ce soit clair : oui c’est une vraie maladie, oui elle se soigne aussi avec des médicaments et non, elle n’est pas réservée à ceux qui ont vécu des malheurs abominables.
    Nicole de Buron traite avec humour la honte d’être malade alors qu’« on a tout pour être heureuse », le désir de voir un psy mais la crainte de ne pas savoir quoi lui dire, cette ingérence de l’entourage, leur incrédulité face à la maladie également, illustrant ainsi parfaitement le proverbe : Il n’y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.


    Un extrait
     :
    Ce matin, vous vous extirpez de dessous la couette avec fougue parce que l'Homme n'est pas là.

    Parti à la campagne planter une centaine de pommiers.

    Qu'il a dit.

    Vous faites deux pas sur la moquette.

    Et d'un bond, vous vous recouchez.

    Un monstre vous a attaquée.

    Une Pieuvre Géante qui vous enlace de tous ses tentacules, vous serre la poitrine avec une force inouïe, vous empêche de respirer.

    Vous cloue dans votre lit aussi molle qu'une poupée de chiffon.

    Dans vos veines, ne coule pas du sang mais des flots de fatigue.

    Allons bon, vous avez la grippe. Une bonne grosse grippe. Vous vous tâtez le front. Il est frais. Votre pouls ? Normal.

    Inquiétant à reconnaître mais ce n'est pas la grippe. Du reste, vous êtes vaccinée. Alors quoi ?

    Difficile de téléphoner à SOS Médecins : « J'ai une Pieuvre Géante enroulée autour de moi qui m'étouffe. Rrraaggg ! Vite, le Samu !... »

    Un autre mal vous foudroie. Un lingot de plomb brûlant s'est introduit dans votre estomac qui, mécontent, se tord comme une serpillière.

    Au secours ! Vous êtes empoisonnée.

    Qu'avez-vous mangé hier soir?

    Votre plat préféré : jambon/nouilles.

    Ce n'est pas un pauvre jambon/nouilles qui vous détruit l'estomac.

    ... Mais un ulcère.

    ... Peut-être même un cancer.

    Vous éclatez en sanglots.