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Livres

  • [Livre] Full contact – T02 – D’une manière ou d’une autre

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    Lecture terminée le : 28 août 2021

    Résumé : Jay n’attend plus rien de la vie depuis longtemps, à part peut-être une bonne bagarre, quelques bouteilles et la chaleur des bras d’une femme, différente de la veille de préférence.
    Se retrouver copropriétaire d’un club de boxe dans une petite ville du Rhode Island qui idolâtre les chouettes ne faisait pas partie de ses plans. Lui qui fuit tout ce qui ressemble de près ou de loin à une famille, le voilà qui s’implique dans la communauté, et surtout dans la vie de la seule femme au monde qu’il ne devrait même pas regarder.
    Mais c’est plus fort que lui. Il y a quelque chose en Patti, la sœur de Tony, qui l’attire et qui trouve une résonance jusque dans les recoins les plus sombres de son âme. Peut-être parce qu’elle aussi, à sa manière, fuit un passé impossible à surmonter.
    Mais il arrive que le passé n’accepte tout simplement pas d’être oublié…
    Pour enfin vivre, Jay et Patti vont devoir affronter les fantômes de leur passé, d’une manière ou d’une autre…


    Auteur : Michelle Beck

     

    Edition : Autoédition

     

    Genre : Romance

     

    Date de parution : 22 juillet 2021

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Vous le savez, je suis difficile concernant les romances (non, j'ai pas dit chiante, j'ai dit difficile)

    J'ai toujours peur de tomber sur ce genre de romance dans lesquelles sur un échange de regard, A et B tombent éperdument amoureux l'un de l'autre, règlent en un claquement de doigts tous les problèmes pouvant exister et se tombent dans les bras pour vivre heureux jusqu'à la fin des temps.

    Pire que Disney quoi.

    Bon, certes, je veux un happy end, sinon, je peux relire Romeo et Juliette, mais bon, qu'ils rament un peu quand même.

    Alors quand on sait à quel point j'avais aimé l'histoire tourmentée de Kara et Tony dans Full contact, vous vous doutez bien que quand l'auteur m'a proposé de lire le tome 2, consacré à Patty, la sœur de Tony et Jay, son meilleur ami, rencontré en prison (oui, je sais, présenté comme ça....), je me suis jetée dessus comme une limace au festival annuel de la salade.
    Je ne sais pas pourquoi, mais quand j’ai lu le tome 1, j’ai eu l’impression que Jay était plus âgé de Tony. Pas le double de son âge, mais bien 5 ou 6 ans de plus, et du coup, j’ai été un peu déstabilisée de découvrir qu’ils avaient à peu de chose près le même âge.

    Encore une fois, Michelle Beck ne ménage pas ses personnages (non mais sérieux, qu'est-ce qu'ils t'ont fait pour que tu les tortures à ce point?).

    J'ai envie de dire que j'ai encore plus aimé ce tome que le premier, mais je sens que je dirai ça du tome 3 aussi ou que je changerai d'avis en relisant le tome 1.

    Je crois que c'est Owl city qui me fait cet effet là et que toute histoire qui s'y déroule me touche en plein cœur (et pourtant je suis d'accord avec Jay, c'est pas net cette fascination pour les chouettes!)

    Cette fois encore les personnages sont bien approfondis et on n'a aucune envie de les quitter.

    On pourrait continuer à les regarder évoluer pendant des pages et des pages, même sans qu'il ne se passe rien de particulier.

    J'ai juste un peu regretté de ne pas voir plus d'interactions avec le père de Jay. Vu le sale type que ça a l'air d'être, il pourrait prendre la mère Tony et Patty pour maîtresse, ces deux-là s'entendraient comme cul et chemise.

    Encore une fois, on a la une lecture qui m'a sauvée de la panne de lecture. J'ai pas vu passer les pages et c'était hyper frustrant de devoir quitter Owl City, et surtout Jay, aussi vite (oui le roman fait plus de 400 pages, et alors, j'étais frustrée quand même !)

    Je n'ai qu'une chose à ajouter: vivement le tome 3 qui va être consacré à un personnage qu'on a à peine commencé à découvrir dans ce tome et à une inconnue qui va, j'en suis sûre, nous apporter son lot de surprises!

     

    Un extrait : Il est là. Exactement comme je le redoutais. La dernière fois que je l’ai vu, c’est lors de mon pétage de plombs qui m’a conduit en prison.

               Mes pieds sont cloués au sol. Je suis incapable de faire un pas vers lui, incapable de bouger. Je suis ramené des années en arrière, lors de cette nuit où ma vie a basculé et s’est arrêtée. Cette nuit qui hante mes jours depuis. Ce n’est pas l’extérieur de la prison que je vois, avec son parking aussi sordide que tout le reste, et mon père appuyé contre sa voiture de luxe. C’est l’immeuble. Et les flammes qui ravagent tout sur leur passage, qui emportent dans une fumée sombre ce que j’avais de plus précieux au monde.

               Il est occupé sur son téléphone portable. Probablement pour son travail, pas sur un jeu quelconque, il ne perdrait pas son temps à quelque chose d’aussi futile. Il ne m’a pas encore remarqué. Je pourrais passer devant lui incognito sans qu’il relève la tête, comme ce gars à l’instant. Mais c’est un leurre. En apparence il a l’air absorbé par ce qu’il fait. En réalité, il contrôle tout. Comme dans chaque aspect de sa vie.

               Sauf son fils.

               Derrière moi, les murs de la prison sont plus attractifs que ce qui m’attend sur ce parking. Je jette un coup d’œil à la prison. Ses murs de briques rouges. Ses heures, ses jours, ses semaines de détention devenues des mois, puis deux ans. Deux putains de longues années. Elles ne sont pourtant pas suffisantes pour ce que j’ai provoqué. Je devrais y passer le restant de mes jours, je ne mérite rien d’autre.

               — Qu’est-ce que tu fous, tu as changé d’avis ? me lance le gardien, en riant.

               Je lui adresse un regard sans rien dire, serre les doigts autour des anses de mon sac, et j’avance vers mon père.

               Ses cheveux sombres sont impeccablement coiffés en arrière. Je ne les ai jamais vus coiffés autrement, pas même le dimanche quand il nous emmenait ma mère et moi aux matchs de base-ball. Cela n’avait rien d’une sortie familiale, c’était pour y rencontrer ses associés et exhiber sa famille. Nous étions deux beaux pots de fleurs, ma mère et moi. Il n’a pas supporté que je n’accepte plus de remplir ce rôle…

               Je m’arrête devant lui. Pas trop près non plus, j’ignore si je saurais me contrôler. Et j’attends. Qu’il veuille bien lever la tête de ce portable de merde, qu’il me ressorte son baratin sur la famille et qu’il finisse de m’achever.

               Je me demande à quoi pensent les gens en nous voyant. Ils s’imaginent sûrement des retrouvailles pleines de larmes et d’embrassades. Je sais déjà que ça ne sera pas le cas. Et ça va. Je suis en paix avec ça depuis longtemps.

               Je dépose sur le sol le sac plastique qui contient tout ce que je possède, doucement, pour ne pas le déranger. Certaines habitudes ont la vie dure. Je passe une main dans mes cheveux que je décolore depuis mon adolescence. Tout pour ne pas lui ressembler. Puis je croise les bras. J’avoue que ça me démange déjà. Putain, c’est mon père, je ne peux quand même pas le frapper

     

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  • [Livre] Varcolac : L'homme-loup des landes

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    Lecture terminée le : 08 aout 2021

     

    Résumé : En lisière de la forêt des Landes girondines, le lierre s'affaire à effacer les ruines des bordels du Poteau. Mais le crime et le commerce de la chair ont laissé ici un héritage. Une femme est enlevée sur un parking. Des chasseurs ont disparu et des loups hantent les sous-bois. Des militants animalistes manifestent avec violence leurs revendications. Colère et incompréhension se confondent dans les campagnes. Le trafic de drogue s'épanouit à l'abri des grands pins et le sang coule sur les vieux pavés. Le rédacteur en chef du journal local est entraîné malgré lui par un déferlement terrifiant. Les forces du mal affleurent des âmes tourmentées. Elles ont libre cours quand les ténèbres s'y répandent.


    Auteur : Magnus Latro

     

    Edition : Autoédité

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 18 mars 2021

     

    Prix moyen : 13€

     

    Mon avis : Magnus Latro nous propose un roman diablement complexe malgré sa petite taille.

    Bien que ce ne soit pas vraiment le genre de thriller que j'aime le plus, je lui ai trouvé un petit quelque chose à la Norek avec une e rature très agréable à lire.

    Le roman est écrit du point de vue de Philibert, un journaliste, et plus d'une fois, je me suis demandée pourquoi ce titre de Varcolac. En effet, on n'entend pas beaucoup parler de lui, et la majorité du temps sous un autre nom, si bien que j'ai mis plus de la moitié du livre à comprendre qui il était. Cependant, il est indéniable qu'il a un rôle prépondérant dans l'histoire, même s'il reste souvent en arrière-plan.

    Dès le départ (bon OK, j'exagère, mais assez vite) je me suis méfiée d'un personnage et si j'ai eu raison de ne pas avoir confiance en lui, j'aurais aimé que son comportement soit traité avec un peu plus de profondeur.

    J'ai eu beaucoup de mal avec les actions des militants car si je peux comprendre le choix personnel de ne plus consommer de viande et le fait d'exiger un meilleur traitement pour les animaux destinés à la consommation, je trouve qu'il n'y a aucune justification aux actes de ces militants (on veut pas aussi reprocher aux loups de manger de la viande?)

    Dans les dialogues on perd parfois le fil de savoir qui exactement s'exprimer mais ça n'a pas vraiment ralenti ma lecture.

    Apres pour les chasseurs... bah ya toujours des imbéciles avec un fusil qui tirent sur tout ce qui bouge. Mais il y a aussi ceux qui s'arrêtent après avoir tué un lièvre et qui chasse pour manger ce qu'il attrape et pas ce qu'ils achètent.

    En résumé, si ce n'est pas le type de thriller vers lequel je vais aller spontanément (trop de faits séparés qui doivent finir par converger), j'ai passé un bon moment de lecture une fois plongée dedans.

     

    Un extrait : J’étais arrivé au petit matin, alerté par un pompier. L’incendie de la maison du maire de Pompillac venait d’être maîtrisé. Des fumerolles dansaient au-dessus des poutres noircies, que les flammes avaient dévorées. L’eau ruisselait dans la pièce, aux murs souillés de suies grasses. Une mauvaise odeur de feu détrempé alourdissait l’atmosphère.

     — Mais qui a bien pu faire ça, bordel de Dieu ? répétait le maire.

     — Vous n’avez pas votre petite idée, monsieur Misac ?

     — Mais non ! Que voulez-vous ? Ici, on est une communauté. Tout le monde se connaît. Quand on a des reproches à formuler, on vient se les dire en face ! Et c’est quoi ces conneries d’insultes ?

     — Eh bien, ça ressemble fort à des slogans animalistes, si vous voulez mon avis.

     L’homme me regarda, comme si je venais de proférer une grossièreté.

     — Animaliste, animaliste, mais c’est quoi ce truc encore ? Il n’y a pas de ça chez nous. Qu’est-ce que vous croyez ?

     — Je pense que vous vous trompez. C’est une sensibilité qui se développe, y compris dans nos petits villages.

     — Sensibilité ? Sensiblerie oui ! Et alors ? Est-ce que ça justifie de ficher le feu chez le maire et de lui couper le mai, au risque de tuer tout le monde dans la bicoque ?

     — Votre épouse et votre fils vont bien ?

     — Ils sont chez mes beaux-parents, qui habitent dans le centre, près de l’église. Je pense qu’on va passer un peu de temps chez eux.

     — Comment se fait-il que vous n’ayez rien entendu ? Ils ont dû être bruyants, en abattant le mai.

     — Les chambres se trouvent de l’autre côté. La cuisine a été ajoutée plus tard, vous voyez. Et c’est tant mieux, puisque, du coup, le reste de la maison n’a pas été trop esquinté.

     — Les personnes que vous avez entrevues, elles sont parties en voiture, vous pensez ?

     — Je n’en sais rien, moi. Je me suis précipité à l’intérieur, pour sauver ma famille. Je n’ai rien entendu.

     — Vous avez des nouvelles de votre ami, Laurent Sidrac ? Est-ce que ça ne pourrait pas avoir un lien ?

     — Non, je n’ai pas d’informations. Je m’étais levé tôt, pour passer à l’élevage et nourrir les volailles, au cas où il ne serait pas rentré. Je suis presque certain qu’il lui est arrivé quelque chose. La palombière2  était abandonnée, les appeaux avaient disparu et sa bagnole était toujours là.

     — Ce n’est pas une pratique habituelle.

     — Surtout lui qui avait passé tout l’été à préparer la saison.

     — Mais que disent les gendarmes ?

     — Ils considèrent que c’est un adulte et qu’il est encore trop tôt pour conclure à une disparition inquiétante et déclencher des recherches.

     — Trois jours, c’est trop tôt ?

     — C’est ça, trois jours que le mec n’est pas rentré s’occuper de son élevage et de sa palombière. Trois jours que sa voiture a été découverte, abandonnée dans les bois, et ce n’est pas une disparition inquiétante.

     — C’est surprenant, pour le moins. Mais ce n’est pas le genre du commandant Larcenaire.

     — Vous avez raison. Lui, il aurait tout de suite passé la région au peigne fin. Mais il est parti, c’est le nouveau, là, comment s’appelle-t-il ?

     — Je ne l’ai pas encore rencontré…

     — Texier, ou Mercier, je ne sais plus.

     — Mercier, je crois, Félix Mercier, si je me souviens bien du communiqué de presse de la Gendarmerie

     

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  • [Livre] Projet Hurricane

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    Lecture terminée le : 26 juin 2021

     

    Résumé : Depuis sa plus tendre enfance, Kane Norton est capable de prodiges qui ne cessent d’étonner voire inquiéter son entourage.
    Loin de lui rendre la vie plus facile, ses capacités hors de contrôle ne lui valent en réalité que méfiance et isolement.
    Sa rencontre avec Simon Terre Blanche va tout changer. En perçant son secret, il lui offre une nouvelle vie où tout est possible, même l'inconcevable. Mais sa découverte va faire de la jeune femme une cible d'une valeur inestimable, l'obligeant à s’enfuir en abandonnant derrière elle ses rêves et sa famille.
    Réussira-t-elle à échapper à ses poursuivants prêts à tout pour s'emparer d'elle et exploiter pour leur propre compte ses incroyables talents ?
    Construit comme un film, Projet Hurricane, nous entraîne dans une aventure qui laisse augurer de ce que pourrait devenir notre futur si nous le laissons aux mains des scientifiques.


    Auteur : Hervé Bertoli

     

    Edition : Autoédition

     

    Genre : science-fiction

     

    Date de parution : 2020

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : J'ai beaucoup aimé ma lecture. L'écriture est fluide, agréable, et l'histoire est des plus prenante.

    J'ai adoré toute cette histoire de manipulations génétiques et de machination d'un laboratoire sans scrupules dirigés plus par des malfrats que par des scientifiques.

    J'ai particulièrement apprécié que l'héroïne, malgré ses capacités, ne soit pas une sorte de super girl qui réussi tout ce qu'elle entreprend. J'ai aimé sa vulnérabilité et, même si c'est particulièrement énervant en temps normal, j'ai bien aimé son comportement d'ado qui oscille entre certitudes et agressivité. Ca la rend, sinon toujours sympathique, au moins authentique.

    Cela dit, il y a quelques points qui m'ont un peu dérangée dans ma lecture.

    Déjà, rien ne laisse entendre que ce roman n'est pas un one shot. Et pourtant, il s'agit bien d'un premier tome. J'aurais aimé le savoir avant de lire. Pas que je n'aurais pas plongé dans cette histoire, mais je l'aurais abordée d'une autre manière.

    En effet, j'ai trouvé que la première partie, celle où on apprend à connaître Kane et ses capacités, était très longue. Trop longue.

    Le quatrième de couverture nous fait une promesse et on ne voit jamais cette promesse s'accomplir. Enfin si, mais l'action tant attendue n'arrive qu'après les deux tiers du livre ou presque (Au chapitre 61... sur 76...).

    Si j'avais su qu'il s'agissait d'un tome 1, j'aurais été moins impatiente de voir arriver les évènements promis dans le résumé.

    La, mon agacement de voir les pages se tourner sans avoir ce que je voulais ont un peu terni ma lecture.

    Mais un peu seulement. Car toute cette histoire est tellement machiavélique et se termine d'une telle façon que je ne peux qu'avoir apprécié ma lecture.

    En parallèle de l'histoire principale autour des manipulations génétiques, l'auteur aborde des tas de sujets délicats: le harcèlement, la violence conjugale, le viol, les agressions sexuelles, le meurtre, la légitime défense, le ma que d'estime de soi.... et j'en passe.

    Les techniques de psychothérapie de Simon Terre Blanche, psychologue de la petite sœur de Kane avant de se pencher sur le cas de cette dernière, sont très intéressantes.

    L'auteur a créé un ensemble de personnages et une situation vraiment très intéressants et je suis curieuse de voir où tout ça va nous mener.

     

    Un extrait : Kane marche dans le couloir qui conduit vers la sortie du lycée. La journée a été rude. En milieu d’après-midi, elle s’est retrouvée dans la même situation qu’en cours de français la semaine précédente. Mais cette fois, le professeur a été beaucoup moins compréhensif que monsieur Roux. Il n’a pas attendu la fin de la classe pour la prendre en aparté et lui demander une explication. Non. Son procès a eu lieu séance tenante.

           Dire que cela a été un cauchemar est un euphémisme. Kane s’est fait lyncher durant d’interminables minutes devant tous les élèves. Humiliée, au bord des larmes, elle est retournée s’asseoir et a passé les deux heures suivantes à essayer de digérer ce nouvel opprobre. 

           Avec le temps, Kane a appris à survivre à ce type d’expérience. Sa routine est toujours la même. Elle s’enferme dans sa coquille et se réfugie au plus profond d’elle-même, là où nul ne peut l’atteindre. Dans ce sanctuaire, elle puise les ressources nécessaires à sa reconstruction. Mais chaque fois l’épreuve est plus longue, plus difficile que la précédente et elle n’en ressort pas pour autant plus forte ou plus armée pour affronter le camouflet suivant. Cela lui permet simplement de faire face un jour de plus. D’attendre le prochain assaut qui arrivera inexorablement, dans une heure ou une semaine.

           À sa grande surprise, cette fois le chemin s’est révélé différent. Lorsqu’elle a fermé les yeux pour s’immerger et commencer sa descente, elle n’a pas retrouvé le sentier herbeux qui la conduit près du petit lac dans lequel elle se régénère. De façon inédite, c’est l’image de la pionne qui s’est formée et imposée à elle. Kane n’a pas cherché à lutter et s’est laissée embarquer sur cette voie inconnue, mais ô combien agréable.

     

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  • [Livre] Shirley T01 & 02

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    Lecture terminée le : 22 juin 2021

     

    Résumé : À tout juste 13 ans, Shirley entre au service de Mme Bennett, populaire patronne d’un café londonien. La jeune fille semble avoir un lourd passé, mais la bonté naturelle de sa nouvelle maîtresse lui permet de retrouver le sourire, et parfois même des bribes d’enfance…


    Auteur : Kaoru Mori

     

    Edition : Ki-oon

     

    Genre : Manga

     

    Date de parution : 17 Avril 2019

     

    Prix moyen : 7,90€ l’un

     

    Mon avis : J'adore le manga "bride stories". C'est le premier manga que j'ai commencé a lire et je garde une prédilection pour les mangas "tranches de vie".

    Moi, quand ça castagne, j'aime moins.

    L'auteur de "bride stories", Kaoru Mori, longtemps avant sa saga succès, faisait des planches sur des domestiques. Son travail a donné vie à Shirley, petite bonne de 13 ans, embauchée par une femme indépendante et refusant de se marier à la fin du XIXe siècle.

    Quand on compare les deux mangas (je n'ai pas encore découvert Emma, l'autre titre de l'auteur), on se rend bien compte que Shirley est une œuvre de jeunesse. Le trait de crayon est plus simple, il y a moins de détails, mais on sent tout le potentiel qui explose dans Bride stories.

    Contrairement Bride Stories, qui raconte une histoire continue à travers le regard d'un observateur extérieur, Shirley est plus un ensemble de saynètes, de moments n'ayant pas forcément de liens entre eux. On a même des saynètes mettant en scène d'autres domestiques qui n'ont pas de liens (pour l'instant) avec Shirley.

    J'ai cru comprendre qu'il y avait 10 ans d'écoulé entre les deux tomes et que l'auteur continuait à faire de temps à autre des planches sur le sujet. Peut-être un tome 3 verra le jour dans quelques temps?

    J'ai vraiment adoré ces personnages. Mme Cranly qui est forte, indépendante, refuse de se marier, est d'une bienveillance à toute épreuve mais est une vrai catastrophe en organisation ménagère. On peut dire qu'elle a vraiment besoin de Shirley.

    Shirley est vraiment mignonne. Elle est tout ce que sa patronne n'est pas en terme d'organisation mais à beaucoup à apprendre au niveau de la confiance en elle.

    J'espère que l'auteur se penchera un jour sur le passé de ces deux personnages car j'ai très envie d'en savoir plus sur elles. J'aimerais savoir comment une femme de la classe sociale de Mme Cranly en est venu à tenir un café populaire. Et quelle était la vie de Shirley avant d'être embauchée chez sa super patronne.

    Bien sûr, l'auteur ne cache pas que Shirley est son petit plaisir coupable et que ce n'est pas une priorité.

    Mais comme on n’est pas dans un grand suspense, je ne suis pas pressée. Je dirai même que ce n'est pas grave s'il n'y a jamais de suite. Mais ce serait un petit bonus. On peut toujours espérer!

     

    Un extrait :

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  • [Livre] Nos monstres

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    Lecture terminée le : 20 juin 2021

     

    Résumé : Enquête-t-on différemment quand la victime d'un homicide se révèle être la pire des ordures ? La question ne se pose pas pour l'inspectrice Kim Stone. Elle doit élucider le meurtre d'un homme, poignardé à mort dans une ruelle. Celui-ci, tout juste sorti de prison, avait été condamné après une agression sexuelle particulièrement violente. Et tous les indices semblent accuser sa victime. Simple histoire de vengeance ? Kim Stone découvre que la jeune femme, encore traumatisée, était suivie par Alex Thorne une charismatique psychiatre aux méthodes peu orthodoxes. Commence entre ces deux femmes de caractère un machiavélique jeu du chat et de la souris où la moindre faiblesse peut se révéler fatale...


    Auteur : Angela Marsons  

     

    Edition : Belfond

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 03 Juin 2021

     

    Prix moyen : 21€

     

    Mon avis : Alors qu'elle vient de faire une grosse arrestation qui ne la satisfait pas pleinement, ayant l'impression que tous les responsables n'ont pas payé leurs crimes, l'inspectrice Kim Stone se voit confier une nouvelle enquête. Un homme récemment sorti de prison après avoir purgé une péon pour viol à été assassiné.

    L'enquête est rapidement bouclée, la coupable étant loin d'être un grand esprit criminel, mais quelque chose dérange Kim.

    Alors qu'elle va rencontrer la psychiatre de la jeune femme, afin de finaliser le dossier, elle ne peut se défaire de l'impression que quelque chose cloche chez cette femme.

    Sa hiérarchie et ses collègues ne l'a soutiennent absolument pas sur ce coup-là, la psychiatre a une excellente réputation et d'autres affaires attendent qu'on les prenne en charge. C'est donc seule et sur son temps libre que Kim doit enquêter.

    Et nous, lecteurs, nous savons qu'elle a bien raison de s'inquiéter car les chapitres alternent entre Kim et Alex, la psychiatre, qui se révèle être une sociopathe cherchant à prouver une théorie en se servant de ses patients comme cobayes.

    La lutte commence entre ces deux esprits forts. La sociopathe diplômée en psychiatrie contre la flic qui, cachant un profond traumatisme, a verrouillé ses émotions pour se construire une carapace infranchissable.

    Le suspense ne réside pas ici sur l'identité du coupable: on sait que la psychiatre est une sociopathe qui manipule ses patients dès le début. Non ce qui nous tient en haleine c'est de savoir si l'inspectrice Kim Stone va réussir à confondre cette femme qui a blindé son parcours et qui a pris soin d'avoir une réputation sans faille.

    Alex ne va pas hésiter à fouiller le passé de Kim pour tenter d'exploiter ses fêlures et Kim va utiliser toute sa hargne pour mettre la dangereuse sociopathe à terre.

    Pendant tout le livre on se demande si elle va y arriver, si elle ne va pas finir par être discréditée au travail voire mise à pied à cause de son acharnement.

    Dans les thrillers psychologiques, on a beau savoir qui est le monstre, on n'est jamais sûr de ne pas le voir s'en sortir malgré la conviction de son adversaire.

    Du coup, peu importe les informations qu'on a sur la psychiatre, on ne sait jamais si Kim va les découvrir et si, le cas échéant, cela lui sera utile.

    J'ai beaucoup aimé Kim Stone. Cette flic qui croit ne pas ressentir de sentiments, ne pas avoir d'empathie, va voir ce qu'est vraiment une sociopathe et réaliser qu'elle-même est très loin d'en être une.

    J'ai adoré sa relation avec son collègue et ami [Bryant]. Ça fait du bien d'avoir des équipiers sans tension sexuelle ou amoureuse. Son collègue est marié et Kim ne le voit vraiment que comme un ami.

    J'ai aussi adoré détester Alexandra Thorne, la psychiatre. Aussi manipulatrice et cruelle soit elle, elle m'a fascinée.

    Alors que j'étais en pleine panne de lecture, j'ai littéralement dévoré ce roman. Et j'ai très envie de lire "le pensionnat des innocentes" qui est dans ma PAL et qui est le premier roman de l'auteur mettant en scène Kim Stone.

     

    Un extrait : Ça commence avec un corps, songe Kim en sortant de la Golf GTI.

    — Tu as bien failli le faucher, celui-là, lance Bryant.

    Il parle de l’agent en uniforme qui a bondi sur le côté pour éviter le capot de la voiture.

    — J’étais à des kilomètres.

    Elle soulève le ruban qui délimite le périmètre et se dirige vers une tente blanche entourée d’agents en veston jaune fluo.

    La voie rapide de Thorns Road constitue un tronçon de l’axe principal entre Lye et Dudley. Sur un côté de la chaussée, il y a un parc et des habitations ; sur l’autre, un gymnase, une école et un pub, The Thorns.

    C’est la mi-mars : la température a failli atteindre un nombre à deux chiffres en journée, mais le froid de février revient dès la tombée du soir.

    Kim se dirige vers le corps, laissant à Bryant le soin de montrer patte blanche pour eux deux.

    Une longue enfilade de maisons mitoyennes se profile jusqu’à Amblecote, un des plus beaux quartiers de Brierley Hill. À gauche du sentier, des agents de la police scientifique piétinent un terrain vague envahi de mauvaises herbes et de crottes de chien.

    À peine entrée dans la tente, Kim pousse un grognement.

    Keats, son médecin légiste préféré, examine le cadavre.

    — Ah, inspectrice Stone ! lance-t-il sans se retourner. Ça fait un bail !

    — On s’est vus la semaine dernière, Keats. À l’autopsie d’une femme qui s’était suicidée.

    Il lève le menton, perplexe.

    — Non, j’ai dû refouler ce souvenir… C’est un réflexe commun en cas de traumatisme, vous savez. Ça permet à l’esprit de se protéger. D’ailleurs, vous pouvez me rappeler votre nom ?

    — Bryant, dis à Keats qu’il n’est pas drôle.

    — Je ne peux pas lui mentir comme ça, voyons.

     

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  • [Livre] Les veuves de Malabar Hill

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    Lecture terminée le : 17 juin 2021

     

    Résumé : Perveen Mistry travaille dans le cabinet d’avocats de son père, devenant la toute première femme avocate en Inde. Un statut qui ne manque pas de faire débat, alors que seuls les hommes sont autorisés à plaider au tribunal… Mais quand un meurtre est commis dans une riche maison musulmane pratiquant la purdah (séparation stricte des femmes et des hommes), elle est la seule à pouvoir mener l’enquête.


    Auteur : Sujata Massey  

     

    Edition : Charleston (Poche)

     

    Genre : historique

     

    Date de parution : 14 Avril 2021

     

    Prix moyen : 9,5€

     

    Mon avis : J'ai lu ce livre en LC avec le groupe de lecture #wingardiumlibriosa.

    Quand j'ai commencé ce livre, j'étais en pleine panne de lecture comme j'en ai beaucoup ces derniers mois et j'avais peur de ne pas réussir à entrer dans l'histoire. Mais j'ai immédiat adhéré au personnage de Perveen.

    La jeune femme est la première avocate en Inde, grâce grâce un père aux idées résolument modernes, mais elle na pas Le droit de plaider dans un tribunal, qui reste l'apanage des hommes. Cela reste quand même une sacré évolution pour la société indienne.

    Sa position d'avocate va vite être utile quand le cabinet de son père doit régler la succession d'un riche client musulman dont les épouses pratiquent la purdah. Du fait de cette stricte séparation des hommes et des femmes, seule Perveen peut aller s'entretenir avec les épouses. Et quand un meurtre est commis dans la maison, elle est la seule à pouvoir faire le lien entre les veuves et les autorités.

    Au travers de l'enquête sur le meurtre et de la vie privée de Perveen, on découvre la condition des femmes dans l'Inde des années 20 (encore sous domination britannique).

    Le personnage de Perveen s'inspire de la vraie première avocate d'Inde, Cornélia Sorabji, et montre un début d'émancipation des femmes dans la société tout en montrant les règles archaïques que certaines étaient encore tenue de suivre (comme l'isolement pendant les règles).

    J'ai vraiment beaucoup apprécié Perveen ainsi que son père, qui, même s'il reste un homme dans une société strictement patriarcale, semble vouloir un véritable avenir pour sa fille. Une vie bien remplie et indépendante er pas seulement un rôle d'épouse effacée et soumise.

    Il y a beaucoup de personnages plus ou moins secondaires et j'en ai apprécié la plupart.

    Il y a beaucoup de termes dans des dialectes locaux ce qui peut être un peu perturbant au début mais j'ai trouvé qu'on s'y faisait vite. Les mots sont expliqués en notes de fin de chapitres et un glossaire est présent à la fin du livre, mais j'ai trouvé qu'on s'y retrouve assez bien grâce au contexte au cours de la lecture (on comprend qu'on parle de nourriture, de vêtement, ou d'expressions) même sans avoir la traduction exacte des mots.

    Je n'ai pas vraiment cherché à résoudre l'enquête et je me suis laissée porter, mais j'ai quand même été assez surprise par sa résolution.

    Il y a un tome 2 qui vient de sortir, qui va à priori encore confronter Perveen à un cas de meurtre avec la pratique de la purdah. Je suis aussi très curieuse de savoir comment évolue la vie privée de Perveen.

    Je ne vais sans doute pas lire ce tome 2 trop vite, le résumé me semble un peu trop semblable à celui du tome 1 et je veux donc laisser passer un peu de temps, mais il est certain que je finirai par le lire.

     

    Un extrait : Après déjeuner, Jamshedji alla faire un tour au Ripon Club. Perveen savait qu’il allait retrouver un de ces fauteuils inclinables en teck aux longs accoudoirs du club parsi dans lesquels certains avocats étaient notoirement connus pour s’allonger et ronfler. Il aspirait sans doute à quelques félicitations amicales, un verre de porto, puis une longue sieste.

    Perveen remonta à l’étage et se dirigea vers le classeur où les dossiers des clients étaient rangés. Elle l’ouvrit, inspira l’odeur écœurante du camphre et parcourut du regard les piles de chemises en tissu, cuir et carton.

    Au bout de quelques minutes, elle localisa un fin dossier d’articles de presse. Bien qu’Omar Farid soit mort à l’âge de quarante-cinq ans, la couverture médiatique le concernant ne couvrait que les cinq dernières années de sa vie. Un article de 1915 sur les Tissus Farid et la création d’une nouvelle section de fabriques pour tisser du coutil de coton utilisé dans la confection des uniformes de l’armée indienne. Un autre, daté de 1917, qui listait les dons de Mr Farid aux œuvres caritatives à destination des blessés militaires. Enfin, Perveen relut la nécrologie de décembre 1920 qui incluait la mention des fabriques et de ses contributions caritatives. La dernière ligne disait : Mr Farid laisse une famille dont un fils.

    Aucune mention des épouses ni des filles. N’appa­raissaient-elles pas dans la nécrologie parce qu’elles étaient considérées sans importance… ou parce que le rédacteur du Times pensait que les détails de sa polygynie jetteraient une ombre sur le philanthrope indien ?

     

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  • [Livre] Ranee, Tara, Sonia, Chantal, Anna

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    Lecture terminée le : 04 juin 2021

     

    Résumé : Ranee migre avec sa famille du Bengale à New York pour une vie meilleure.
    Tara, sa première fille, est admirée par tous, mais se sent obligée de jouer un rôle pour continuer à être aimée.
    Sonia, sa cadette, rebelle et engagée, provoque un véritable séisme au sein de la famille lorsqu'elle tombe amoureuse.
    Chantal, la fille de Sonia, talentueuse danseuse et athlète, est prise dans une lutte entre ses deux grands-mères et ses origines.
    Anna, enfin, reproche à sa mère, Tara, de l'avoir forcée à quitter l'Inde pour les États-Unis et doit trouver sa place à New York.
    Le fragile équilibre que les femmes de la famille Das peinent à trouver est chaque jour menacé par des blessures qui mettront des générations à cicatriser.


    Auteur :
    Mitali Perkins

     

    Edition : Bayard

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 02 Juin 2021

     

    Prix moyen : 14,90€

     

    Mon avis : Décidément, en ce moment, l'Inde sauve mes moments de lecture. J'ai un peu de mal à lire en ce moment et les deux seuls livres dans lesquels j'ai réussi à me plonger sont des livres qui soit se passent en Inde (les veuves de Malabar Hill), soit parlent beaucoup de la culture indienne (Ranee, Tara, Sonia, Chantal, Anna).

    J'ai beaucoup aimé cette histoire qui court sur trois générations. La taille du roman et le fait de suivre 3 périodes fait qu'il n'y a pas de place pour les longueurs.

    La plume est agréable à lire, et les thèmes abordés intéressants. On voit beaucoup de livres qui observe l'immigration et l'intégration vers l'extérieur : la difficulté de se faire accepter, de s'adapter a un nouveau pays, de devoir faire face aux réactions des personnes déjà installées qui ne voient pas toujours d'un bon œil l'arrivée de nouveaux arrivants.

    Ici on observe tout cela de l'intérieur. Le problème n'est pas tant les personnes de l'extérieur que celles de l'intérieur. Comment s'adapter à un autre monde quand votre entourage proche ne supporte pas de vous voir vous éloigner de votre culture?

    Tara et Sonia ont beau être nées en Inde, elles ont grandi en Angleterre et émigrent à présent aux États Unis.

    Leur mère, Ranee, semble très hostile a tout ce qui n'est pas bengali. Elle continue à s'habiller exclusivement en sari, parle Bengali. Ce qui m'a le plus choquée, surtout pour quelqu'un qui est elle-même confrontée au problème, c'est son racisme avec les noirs. Ca va jusqu'à avoir du mal à supporter que sa fille cadette ait la peau plus foncée que sa fille aînée et elle-même.

    Et pourtant, Ranee, assez détestable pendant une bonne partie du livre est celle qui va avoir la plus belle évolution.

    J'ai aimé la solidarité qui existe entre les deux sœurs, Tara et Sonia, pourtant si différentes.

    Chacune à sa manière veut son indépendance et se détacher de coutumes qui les étouffent. Même si Sonia se montre bien plus déterminée que Tara, cette dernière soutien toujours sa sœur.

    J'ai trouvé intéressant que la génération suivant soit confrontée au problème presque inverse avec une adolescente qui ne veut pas abandonner sa culture Bengali tandis que sa cousine ne connaît quasiment pas cette culture.

    La cause féministe bat également son plein et on constate quelques dérives, comme par exemple le refus d'accorder de l'intimité aux adolescentes dans leur vestiaire au prétexte que les femmes ne doivent pas avoir honte de leur corps. Les femmes se sont tant battues pour ne plus avoir a cacher leur corps qu'elles en viennent à confondre pudeur et honte.

    J'ai trouvé vraiment passionnant de suivre l'évolution de chacun des personnages, de voir comment, chacun à leur manière, elles ont dû concilier leur culture d'origine et leur vie dans leur pays d'adoption.

    J'ai dévoré ce roman quasiment d'une traite tant j'avais envie de savoir comment tout ça allait se terminer. Même si, étant une histoire familiale, leur vie se prolonge bien au-delà du mot fin.

     

    Un extrait : Ma ferme les yeux pendant que les hôtesses procèdent aux incontournables démonstrations d’avant le décollage. Son visage (le même que celui de Starry en plus vieux) a les traits tirés par la fatigue. Avec un peu de chance elle va s’endormir. Les préparatifs de ce déménagement à New York ont été épuisants, mais elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même. Où qu’elle soit, elle n’est jamais satisfaite. Baba lui reproche de nous avoir obligés à quitter l’Inde. On l’a rejoint au Ghana pour quelques mois, mais Ma a détesté ce pays. Après ça, nous sommes restées à Londres pendant que Baba effectuait des voyages professionnels de courte durée à Singapour, en Malaisie, au Cameroun et aux Philippines. Comme il n’avait pas de revenus stables et que les propriétaires n’aimaient pas louer leur appartement à des « bouffeurs de curry », on a dû déménager à trois reprises. Pour couronner le tout, nos demandes de nationalité britannique étaient sans cesse rejetées. Baba a continué ses allers et retours, et chaque fois qu’il revenait à Londres les disputes entre Ma et lui empiraient. Surtout quand Starry a commencé à attirer les hommes en plus des garçons.

    Pendant que mon père était en Malaisie, un voisin complètement soûl est venu tambouriner à notre porte en hurlant : « Épouse-moi, ma belle princesse indienne ! » Quand il a appris ça, Baba a voulu nous rapatrier fissa à Calcutta. J’étais furieuse. Calcutta ? Là où mes grands-mères ont pleuré à ma naissance parce que je n’étais pas un garçon ?

    – Tu ne vas quand même pas laisser un ivrogne bouleverser nos vies ! ai-je lancé à mon père.

    – Le monde est bien triste, Mishti, et j’en suis désolé, crois-moi. Mais il est de mon devoir de vous protéger de ce genre d’idiots, ta sœur et toi.

    Pour une fois, Ma s’est rangée de mon côté.

    – Pas question de retourner vivre chez ta mère, a-t-elle dit à Baba. Les critiques à tout bout de champ, aucune intimité, aucune liberté, non merci !

    En pleine nuit (leur moment préféré pour se disputer), je me suis redressée dans mon lit et ma sœur s’est bouché les oreilles en entendant ma mère hurler à Baba :

    – Tu n’as qu’à te trouver un boulot fixe ! Et débrouille-toi pour que ce soit à New York !

    C’est ce qu’il a fait.

     

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  • [Livre] Il était une fois Wanda

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    Lecture terminée le : 31 mai 2021

     

    Résumé : Wanda regarde sa bague de fiançailles. Elle observe les éclats de diamant se réfléchir sur la fenêtre du train. Elle est magnifique. Après Boris, c’est ce qu’elle détient de plus précieux. Elle a tout fait pour la sauver des révoltes bolchéviques. Le jour où ils avaient pillé leur appartement de Saint-Pétersbourg, elle avait glissé la bague d’Igor dans son corsage. Au moins, elle était certaine que les émeutiers ne l’emporteraient pas sans elle. Elle réfléchit. Ce train est son destin. Elle a l’impression d’avoir déjà vécu ce moment, comme un rêve qu’elle réalise. Ce paysage qui défile, elle l’a déjà vu. Cette langue française des voyageurs, elle l’a déjà entendue, et elle la parle et la comprend depuis ses années à Lausanne. Ce réconfort qu’elle espère trouver en France, elle l’a déjà ressenti. Comme si tout avait été écrit. Serait-ce le début d’une vie nouvelle ?


    Auteur : Alan Alfredo Geday

     

    Edition : Autoédition

     

    Genre : Historique, Romance

     

    Date de parution : 06 Avril 2021

     

    Prix moyen : 9,50€

     

    Mon avis : L'auteur m'a gentiment envoyé son dernier roman. J'avais peur de ne pas pouvoir le lire avant plusieurs moi car j'ai beaucoup d'engagements lectures mais en fait, il ne fait que 142p, et j'ai du coup facilement pu le caser entre deux plus grosse lecture.

    Wanda est une jeune femme de la bonne société russe qui fuit la révolution de 1917. Avec son fils, Boris, et en attendant et espérant que son époux, Igor, arrêté par les bolchevique, puisse la rejoindre, elle se réfugie à Paris. Là-bas, dans le Paris des années folles, qui reprend goût à la vie après la première guerre mondiale, c'est tout un nouveau monde qui s'ouvre à elle.

    J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire à cause des souvenirs qui se mêlent à l'histoire présente sans aucun marquage clair (changement de chapitre, paragraphe distinct, voire passages du passé en italique). Mais cela ne dure pas et, une fois Wanda et son petit garçon arrivés à Paris, j'ai été complètement embarquée dans l'histoire.

    Je n'ai pas éprouvé de sympathie particulière pour Wanda, mais comme j'ai particulièrement détesté Igor, son mari, en réaction, j'en ai plus apprécié la jeune femme.

    Ce n'est pas que je ne l'aimais pas d'ailleurs. J'ai vraiment été happée dans sa quête de liberté et d'indépendance. Mais j'ai trouvé qu'elle arrivait à la fois à être faible et bornée, en refusant de se débarrasser de son poivrot de mari, et extrêmement égoïste, quelle mère abandonne littéralement son fils de 4 ans pour aller à la mer sur un coup de tête?

    Ne peut-on pas être libre, indépendante et responsable? Est-ce vraiment incompatible ?

    En revanche, j'ai vraiment détesté Igor. Ce type est imbuvable. Il refuse de travailler, se plaint toujours, crache sur les français (pourtant il est bien content qu'on l’ait accueilli dans ce pays, puisque son propre pays veut sa mort), il profite de l'argent que ramène sa femme tout en l'insultant pour son travail...

    Bref il n'a pas grand-chose pour lui ce garçon... pour ne pas dire rien du tout...

    En suivant Wanda dans sa quête d'indépendance, on rencontre tout un tas de personnages fascinants des années folles: Colette, Joséphine Baker... avec un accent particulier mis sur Jean Cocteau et Suzy Solidor que l'on voit un peu plus que les autres.

    L'histoire de Wanda semble s'inspirer de la peintre Tamara Lempicka.

    Même si j'ai préféré le premier roman que j'ai lu de l'auteur, "le blues du pêcheur", je ne peux que souligner le fait qu'en à peine 142p, ce dernier nous offre un roman très complet, avec plusieurs rebondissements et sans que rien ne semble précipité ou bâclé.

    Il me reste à présent à lire le dernier roman que je n'ai pas encore découvert de l'auteur : "La légende de Larry Hoover", ce que j'espère faire d'ici la fin de l'année.

     

    Un extrait : — Combien vaut cette parure ? demande Wanda avec inquiétude.

    — J’ai besoin de l’examiner, répond avec courtoisie le maître joaillier qui ajuste son microscope.

         Il caresse la parure de son gant noir et murmure : « Trois diamants, deux rubis, et trois rangées d’émeraudes serties avec de l’or dix-huit carats. Il place la parure sous son microscope.

    — Les pierres ne sont pas très claires, à part peut-être les émeraudes, chuchote-t-il.

    — Cette parure représente beaucoup pour moi, lui dit Wanda.

    — Je comprends…

    — Les deux rubis ont été achetés par ma Babushka, ma grand-mère, lors d’une vente aux enchères organisée par la famille tsarine de Russie. Les trois diamants sont de l’Afrique allemande. Cette parure a de la valeur ! s’enthousiasme Wanda. Ne pensez-vous pas ?

    — Pas autant que vous le pensez, Madame, réagit le vendeur en inspectant la parure dans tous ses recoins.

    — C’est ma Babushka qui a dessiné le modèle. Elle a même gardé les dessins. Je les avais conservés précieusement jusqu’à ce que ces foutus Bolchéviques saccagent notre beau pays qu’est la Russie. Comme je vous le disais, les rubis ont été achetés lors d’une vente aux enchères organisée par la famille tsarine, les émeraudes proviennent de la Sibérie. Et ma Babushka voulait faire de cette parure…

    — Madame, s’il vous plaît… Ce qui m’importe, c’est la valeur des pierres, et non l’histoire du bijou. Je comprends que cette Babushka, qui doit être votre grand-mère…

    — Oui, c’est ça Babushka est ma grand-mère…, soupire Wanda.

    — Je comprends que votre grand-mère a confectionné ce bijou. Mais il me semble que vous n’êtes pas vous-même un membre de la famille tsarine. Un bijou prend de la valeur quand il a été porté par une personne importante ou royale comme l’impératrice Joséphine. Un bijou est précieux quand ses pierres sont pures. Et malheureusement, je ne vois pas de pureté dans cette parure. La confection est bien faite, mais le modèle est démodé.

    — Mais vous ne comprenez pas, cette parure appartenait à ma grand-mère, et…

    — Je suis désolé, Madame, je peux vous donner deux cents francs pour cette parure, pas davantage.

    — Deux cents francs ! Mais c’est de la folie ! Que vais-je faire avec si peu d’argent ?

    — Votre solitaire a plus de valeur en tout cas, reprend le vendeur qui a repéré la bague de Wanda. Mais je suppose que vous attachez plus d’importance à votre bague de fiançailles qu’à la parure de votre grand-mère.

    — Ce solitaire ? C’est mon mari Igor ! Combien vaut-il ?

     

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  • [Livre] Chronique des cinq trônes – T01 – Moitié d’âme

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    Lecture terminée le : 24 mai 2021

     

    Résumé : La mägerie n'obéit qu'à un seul principe : elle ne peut s'exercer qu'à deux. Liutgarde le sait. Elle a pourtant fui Ortaire, l'époux qui lui avait été imposé, renonçant ainsi à son pouvoir. Exilée au nord des terres, elle serait morte sans l'aide des caravaniers et de Rollon, un mäge à l'esprit torturé. Epris l'un de l'autre, Liutgarde et Rollon se déplacent en roulottes avec leur communauté dans l'hostile forêt de la Sylverëe, ancien royaume des Faëes de l'Hiver. Mais l'équilibre de cette vie en cavale va complètement basculer, les obligeant à régler les dettes de leurs vies antérieurs. Car dans ce monde tout se sait et tout se paie un jour. Leur pouvoir et leur amour suffiront-ils à les protéger ?


    Auteur : Anthelme Hauchecorne

     

    Edition : Gulf Stream

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 10 Octobre 2019

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Avec @lire1x, nous avons craqué sur ce livre. Entre la couverture qui est une véritable œuvre d'art et l'énigmatique quatrième de couverture, c'est sûr qu'il y avait de quoi craquer.

    L'objet livre est vraiment superbe. Car il n'y a pas que la couverture qui est travaillée, non, la tranche et les illustrations à l'intérieur du livre sont vraiment magnifique. Le travail éditorial est vraiment de très grande qualité. On est d'accord que l'histoire compte plus que la déco, mais là, j'avoue que j'ai vraiment craqué sur l'objet avant même de craquer sur le résumé.

    Moitié d'âme est le premier tome d'une quadrilogie dont le tome 2 devrait sortir en 2022 (j'ai vu la couverture sur la page de la maison d'édition, et elle n'a rien à envier à celle du premier tome).

    Dès le début, j'ai adoré l'ambiance de ce roman. J'ai aussi pu constater que l'auteur avait construit un univers complexe, avec un bon nombre de personnages, et c'est là que j'ai commis une erreur. J'ai voulu m'obstiner à lire ce livre en lecture morcelée dans le cadre de ma LC au rythme de 95p environ tous les 3 jours. Et non seulement ça m'a provoqué une panne de lecture, mais je n'ai pas pu apprécier la première moitié de ce roman à sa juste valeur. En effet, 95 pages représentent environ une heure de lecture pour moi, et avec seulement une heure de lecture tous les 3 jours, je me suis vite perdue dans l'histoire et surtout, j'ai perdu le rythme. Du coup, à chaque fois que je reprenais ma lecture, je ne savais plus trop bien où j'en étais. Vers la moitié du livre, avec @lire1x, nous avons décidé d'arrêter la lecture morcelée et de lire le reste du livre à notre rythme. Et à partir de là, j'ai nettement plus apprécié ma lecture.

    Ce que j'ai particulièrement aimé dans l'histoire c'est la manière dont est pratiquée la magie, toutes ses règles qui s'appliquent aux humains, mais apparemment pas aux fae, mais aussi la manière dont elle semble être contrôlée par un petit groupe à travers un nombre incalculable d'obligations, d'interdiction, permettant à certains de conserver un pouvoir immense.

    Dans l'absolu, quand on apprend ce qu'il s'est passé entre les humains et les faes, j'aurais tendance à me ranger du côté de ces derniers. Mais d'un autre côté, pour l'instant, je n'ai pas vraiment ressenti de sympathie pour l'heure ou l'autre camp.

    Ce qu'on fait les humains est ignoble, et pas si surprenant d'ailleurs, et dans le présent entre le magistère et les mages, on ne peut pas dire qu'ils attirent la sympathie. Même dans le petit groupe, j'ai du mal a cerner Rollon, Liutgarde m'énerve à ne pas se servir de sa cervelle, maître Cernault m'exaspère...

    Mais du côté des fae, on n'a affaire qu'à une représentante de l'espèce et comment dire... elle donne pas envie de militer pour le droit des fae!

    Du coup, pour l'instant, on a plus envie de les regarder se taper sur la tronche en mangeant du pop-corn que de prendre parti.

    Il faudra voir si le deuxième tome fait pencher la balance pour l'un ou l'autre des deux camps.

    La plume de l'auteur est assez particulière. Personnellement j'ai bien aimé, mais entre le style, la complexité de l'histoire et une certaine froideur de l'ensemble (et pas juste parce que ça se passe sur des terres hivernales) peut déstabiliser et empêcher d'apprécier ce roman.

    D'ailleurs, je ne sais pas si je ne l'ai pas autant apprécié que j'aurais pu à cause de la lecture morcelée de la première moitié ou à cause de sa construction.

    Toujours est-il que j'ai hâte de lire le tome 2. J'y verrais sans doute plus clair sur mon ressenti envers cette histoire après ça!

     

    Un extrait : Jadis, l’Histoire du Petit Peüple s’écrivait au rythme des saisons. Les Faëes ne croyaient pas à la nouveauté. Les montagnes poussaient et s’érodaient, les rivières changeaient de lit, mais les cœurs, eux, restaient à la même place.

    Tout était question de point de vue. Les événements du monde suivaient un grand Cÿcle*. Et chaque royaume faë trouvait, au sein de ce fragile équilibre, sa place légitime.

    D’abord naquit le Printemps, la Première des Quatre Maisons. Ses loyaux sujets s’adonnaient aux arts de la vie et du désir. Le Trône de Ronces offrait asile aux artistes, aux hédonistes et aux érudits.

    La Deuxième Cour à voir le jour fut l’Été, la Maison du Soleil ardent, des esprits surchauffés et du sang vif, prompts à la colère. Au pied du Trône Forgé et de son despote se prosternaient les ambitieuses, les guerrières et les stratèges.
    Puis vint l’Automne, le reflet déformé du Printemps, la saison du pourrissement et de la terre affamée, dévoreuse de vie. Les malades, les souffrantes et les Faëes trop curieuses des mystères de la mort, toutes répondirent à l’appel du Trône Défunt.

    Quant à l’Hiver, la plus jeune des Quatre Maisons, elle dut se contenter des restes. La faim, le froid, le vent dans les branches nues. La Quatrième Maison se posa en éternelle rivale de l’Été. Elle incarnait la famine après l’abondance, les regrets qui succédaient à la colère. Autour du Trône de Givre se rassemblèrent les blessées, les brisées, les parias, les Faëes dont les autres cours ne voulaient plus.

    Alors, pour le meilleur et pour le pire, tout fut à sa place.

    Les millénaires passèrent.

    Ainsi vécurent les Faëes, à observer le monde, tandis qu’elles-mêmes ne changeaient pas. Leur règne aurait pu durer à jamais, sans un événement inattendu.

    En un jour ancien et depuis oublié, les Humains arrivèrent sur le continent…

    Avec eux, ils amenèrent le Cinquième Trône.

    Vieux conte marchien

     

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  • [Livre] Mesdames de France

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    Lecture terminée le : 17 mai 2021

     

    Résumé : Elles étaient huit. Nées entre 1727 et 1737, Mesdames de France, filles de Louis XV et de Marie Leszczynska, furent les témoins privilégiés des dernières décennies de la royauté et de la magnificence de la Cour, du moins pour cinq d’entre elles, car l’aînée, Elisabeth, épousa à douze ans le duc de Parme, la troisième, Marie-Louise, mourut à cinq ans, et la septième, Thérèse, à huit. Les autres, à Versailles puis à Meudon, sont les enfants les plus courtisées du royaume, avant que le cardinal de Fleury n’expédie quatre d’entre elles à l’abbaye de Fontevrault, pour des raisons d’économie et de politique. Adélaïde et Louise y passèrent plus de dix ans, jusqu’en 1750, sans revoir une seule fois leurs parents. Toutes deux, comme leurs sœurs Henriette, Victoire et Sophie, demeurèrent célibataires. Arbitres du bon ton, elles ne cessent, après l’entrée de Louise au Carmel et la mort de leur frère le dauphin en 1765, d’alimenter la chronique. Devenues Mesdames Tantes sous le règne de Louis XVI, ces redoutables cancanières se transforment en vestales de Versailles jusqu’au déclanchement de la Révolution, qui conduira les deux survivantes, Adélaïde et Victoire, à contempler de leur exil italien la ruine de leur maison.


    Auteur : Bruno Cortequisse

     

    Edition : Perrin

     

    Genre : Historique

     

    Date de parution : 01 Janvier 1970

     

    Prix moyen : Variable (livre d’occasion)

     

    Mon avis : Voilà une biographie qui s'attache aux filles de Louis XV, dont on ne sait pas grand-chose à part qu'elles sont toutes, sauf une, restées vieilles filles.

    Grâce à cet ouvrage on en apprend un peu plus sur elles mais aussi sur les événements qui ont jalonné leur longue existence.

    Acides et bourrées de principes et de préjugés, elles ont eu parfois beaucoup de lucidité sur les événements, ce qui tranche avec toutes les fois où leurs préjugés les ont aveuglées.

    Pour la plupart discrètes et effacées, l'histoire n'a finalement retenue réellement que l'existence de Mme Adélaïde, la plus vindicative, de Mme infante (la seule à s'être mariée), de Mme Louise qui a voué sa vie à Dieu et enfin de Mme Henriette, célèbre plus pour sa mort prématurée qui a fortement affecté son père le roi que pour ses actes.

    4 filles dont on a plus ou moins retenu les noms, alors que le couple royal a mis au monde 8 princesses.

    J'ai trouvé ce livre très intéressant même si j'ai deux petits reproches à lui faire. Le premier est la longueur des chapitres. Parfois 40 pages, avec peu d'aération dans le texte, pas de dialogue, c'est un peu lourd et c'est parfois difficile d'interrompre sa lecture car on a toujours l'impression d'être au milieu de quelque chose d'indivision.

    Le second reproche est une certaine partialité de l'auteur. Il laisse échapper quelques remarques comme autant de jugements de valeur sur ce que les uns ou les autres auraient réellement pensés malgré leur paroles ou leurs actes (et bien sur cela va toujours en la défaveur des accusés).

    Son opinion des uns et des autres, et surtout de Marie-Antoinette, qu'il accuse à mots à peine couverts d'avoir trahi la France au profit de l'Autriche, semble bien arrêtée, au point qu'on se demande parfois s'il a prit le moindre plaisir à se plonger dans l'histoire de ces personnages, pour qui il donne l'impression de ne ressentir que du mépris.

    J'aurais aimé qu'il garde ses opinions personnelles pour lui.

    Il y a quelques coquilles comme par exemple la mention de l'exécution de Louis XVI au 12 janvier (le roi a été assassiné le 21 janvier), mais rien de très grave pour qui connaît un minimum l'histoire de France.

    Malgré ces quelques défauts, c'est un livre très intéressant que je suis contente d'avoir enfin trouvé et lu.

     

    Un extrait : Lorsque le 14août 1727, vers trois heures du matin, des douleurs réveillèrent brusquement Marie Leczinska, la reine—toute grosse qu'elle était —songea d'abord à une indigestion. L'accouchement n'était-il pas annoncé pour le mois de septembre, et la veille n'avait-elle pas dîné trop copieusement de figues et d'un melon à la glace ? Probablement s'agissait-il encore de l'un de ces embarras hépatiques auxquels son incurable gourmandise l'avait accoutumée. Cependant, le mal allant s'intensifiant, Marie ne douta bientôt plus que le grand moment était venu de donner la vie pour la première fois.
    Comme elle avait fait appeler son accoucheur, Peyrard, qui occupait depuis plusieurs mois un appartement aménagé auprès de sa propre chambre, le bonhomme sauta hâtivement de son lit, enfila ses vêtements et se précipita au chevet de Sa Majesté. Fort heureusement, rien ne pressait. On n'en était encore qu'aux douleurs «légères»; c'était le signe que le travail venait à peine de commencer. Avertie la première, la maréchale de Boufflers, dame d'honneur, arrivait déjà. Elle était plus que mûre, la maréchale, et s'employait à tenir à la reine les propos les plus apaisants. Elle avait l'œil à tout, et distribuait ses ordres autour d'elle avec une sûreté et une précision dignes de tous les éloges afin que la naissance qui s'annonçait se déroulât dans les formes requises. Une horde de valet s’était dépêchée aux quatre coins du château, et incessamment on arrachait au sommeil tous ceux et toutes celles qui paraissaient de quelque utilité à la cour dans ce genre de circonstance.

     

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