Lecture terminée le : 11 mai 2021
Résumé : Lieutenant de police au sein de la Brigade de régulation des espèces méta-humaines de Paris, Tia Morcese a beaucoup de mal à faire respecter l’ordre et la sécurité… et surtout à éviter que druides, nécromanciens, loups-garous et autres espèces méta-humaines révèlent leur existence au reste du monde.
À côté de son impressionnante grande sœur, Mona pourrait presque passer pour une ado normale. Pourtant, l’apprentie sorcière est loin d’avoir les yeux dans sa poche ! Et quand elle tombe sur des informations clés qui pourraient faire avancer les affaires en cours de Tia, elle n’hésite pas une seconde à suivre ses propres pistes.
Mais le monde du Voile n’est pas sans danger…
Auteur : Adrien Tomas
Edition : Fleurus
Genre : Fantasy
Date de parution : 08 Janvier 2021
Prix moyen : 17€
Mon avis : De l'auteur, j'avais lu "engrenages et sortilèges" que j'avais beaucoup aimé. J'avais l'intention de lire d'abord "dragons et mécanismes" mais mon groupe de lecture a craqué sur "Les dossiers du voile" et j'ai changé mes plans de lecture sans hésiter (j'avais de toute façon bien l'intention de lire les deux).
Déjà, les anti-romances seront contents, il n'y en a pas ici. Il y a quelques allusions, une promesse de quelque chose entre certains personnages secondaires qui pourrait se passer après le mot fin, mais pas de romance pour venir mettre son grain de sel dans l'histoire. C'est assez rare, surtout en fantasy young adult, pour être souligné.
Dans ce livre, Tia, enquêtrice chargée du surnaturel à Paris, va avoir fort à faire pour gérer à la fois les multiples crimes qui se produisent chez les êtres surnaturels et son encombrante famille. Comme si les choses n'étaient pas assez compliquées pour elle, voilà que sa mère décide de s'absenter en lui laissant la charge de ses jeunes frères et sœurs. Si elle ne s'entend pas particulièrement bien avec sa cadette, Adelina, ce n'est pourtant pas cette dernière qui cause le plus de soucis. Car entre Edwin, le frère qui gâche son potentiel magique en petite combinés illégales, les jumeaux Archibald et Olivia qui détruisent plus ou moins tout ce qu'ils touchent, la petite Félicie qui cumule des pouvoirs phénoménaux avec l'humeur changeante d'un bébé et enfin Mona qui a décidé de ne plus être une petite fille sage et de vivre pleinement son adolescence en fourrant son nez là où il n'a rien à faire, Tia va avoir besoin de tout son calme pour ne pas tirer dans le tas.
J'ai beaucoup apprécié que l'action se déroule en France car la majorité des livres de fantasy se déroulent soit aux États Unis, soit en Angleterre. On veut nos monstres nous aussi non mais!
Je n'ai pas eu trop de mal à deviner ce qu'il se tramait, mais la qualité de l'écriture de l'auteur a fait que ça ne m'a pas déranger. Car même en sachant ce qui allait se passer, j'étais impatiente de voir comment cela allait se mettre en place, comment cela allait être révélé.
Et je n'ai pas été déçue.
De la même façon, les créatures présentées sont tout à fait classiques : loups garous, vampires, sorciers, trolls, druides, nécromanciens, etc...
Mais c'est la manière dont tout ce petit monde s'organise à l'intérieur du "Voile" qui fait toute l'originalité du roman.
Les dossiers du voile est un one-shot, mais cet univers est assez vaste et complexe pour que l'auteur puisse écrire d'autres histoires s'y déroulant.
J'espère qu'il le fera.
Un extrait : Le capitaine Isidore Tréjean était un homme carré, au sens propre comme au figuré. Sa mâchoire volontaire, son cou rigide, la forme de ses lunettes, sa coupe de cheveux en brosse étaient carrés. Son allure générale était aussi quadrilatérale que son esprit : il avait les épaules larges, un embonpoint ferme, des mains de colosse et de courtes jambes fermement arquées.
Chacun des aspects de sa personne étant carré, cela faisait fort logiquement de lui un cube. Un grand cube aux angles droits, aux arêtes saillantes et aux surfaces lisses. Un cube noir et solide, taillé dans l’ébène du Gabon où il était né, patiné par les décennies passées en France.
Et, comme chaque fois qu’il accueillait ses subordonnés dans son bureau, il se fit l’effet d’être un bambin géant et obstiné, désireux de faire passer le cube qu’il était à travers un trou désespérément rond.
Dès qu’ils franchissaient sa porte, l’inspectrice Tia Morcese et le docteur Charles Thoret arboraient des mines de conspirateurs. Tréjean retint un soupir réprobateur : comment ces deux-là pouvaient-ils espérer protéger le mystère de leur fonction et empêcher leurs collègues de jaser si, chaque fois qu’ils mettaient les pieds au commissariat, ils se comportaient comme des espions en mission de repérage ? Pour ce qui lui semblait être la millième fois de son existence, le capitaine Tréjean se souvint qu’il n’avait jamais voulu de ce poste, et il maudit le directeur Huguet et la divisionnaire Habib de ne pas lui avoir laissé le choix.
Il faillit maudire sa femme dans la foulée, mais se retint au dernier moment : il n’était jamais prudent de récriminer contre sa bien-aimée, même en pensée.