Lecture terminée le : 26 avril 2021
Résumé : 2059. Paige travaille pour une organisation criminelle souterraine dans les rues de Scion-Londres, où elle récolte des informations en pénétrant dans l'esprit des gens. Car Paige est une marcherêve, une clairvoyante, et selon les règles de Scion, son existence même est déjà une trahison.
Poursuivie puis arrêtée, elle est déportée vers une colonie pénitentiaire sur l'ancien territoire d'Oxford secrètement occupé par les réphaïm, une race venue d'un autre monde qui récolte et utilise les clairvoyants à ses propres fins.
Paige se retrouve assignée au mystérieux gouverneur Arcturus. Celui-ci devient son maître. Son formateur. Son ennemi naturel. À ses côtés, elle va devoir apprendre à développer son pouvoir pour servir ses ravisseurs, mais surtout pour s'échapper de ce sinistre endroit où elle semble promise à une mort certaine...
Auteur : Samantha Shannon
Edition : De Saxus
Genre : Fantastique
Date de parution : 12 Novembre 2020
Prix moyen : 20€
Mon avis : Paige vit dans un Londres dystopique avec un régime totalitaire qui m'a beaucoup fait penser à celui du film V pour vendetta.
La jeune fille est une clairvoyante, qui travaille pour la pègre, la clairvoyance étant une anomalie illégale. Les clairvoyants sont ainsi traqués par des services spéciaux. Paige travaille pour Jaxon, un homme que j'ai de plus en plus détesté au fil des pages et des renseignements que nous avons sur lui.
Un jour, après avoir dû se défendre contre des agents du gouvernement, Paige est arrêtée.
Alors qu'elle s'attend à être enfermée, voire exécutée, la voilà envoyée dans une sorte de colonie dominée par des êtres qui ne sont pas des êtres humains.
Là, elle découvre que les clairvoyants sont réduits en esclavage par une espèce nommé les Rephaïms afin de combattre les Enims, une autre espèce non humaine dont on ne sait finalement pas grand-chose.
Auprès de ces êtres, les choses sont pratiquement inversées. Ce sont les personnes sans aucun pouvoir qui sont extrêmement mal considérées. Pour autant, comme tous les humains sont considérés comme des esclaves, qu'ils aient des pouvoirs ou non, on ne peut pas vraiment dire que les clairvoyants peuvent avoir une vie meilleure qu'à Londres.
L'univers créé par l'auteur est très complexe, d'autant plus qu'il y a des règles différentes selon que l'on se trouve à Londres ou à Sheol (la colonie où est conduite Paige).
La jeune fille étant très vite transférée dans la colonie après le début du roman, c'est au travers de flashback que l'on découvre le plus la vie côté humain tandis qu'en parallèle on découvre l'univers côté Sheol au même rythme que Paige.
J'ai bien aimé ne pas en apprendre trop sur l'univers d'un coup, j'ai trouvé intéressant d'être dans le même état de connaissance que Paige au fur et à mesure de son aventure.
Au niveau des personnages, sans surprise du côté des non humain il n'y a guère que le gouverneur qui aie trouvé grâce à mes yeux, les autres étant soit trop peu représentés, soit totalement odieux.
Du côté des humains, s'il y en a eu quelques un qui m'ont exaspérée, d'autres que j'ai carrément détestés (comme Jaxon), il y a quand même eu beaucoup de personnages que j'ai appréciés tels que Nick, Julian ou encore Liss.
Quant à Paige, comment ne pas l'apprécier? Elle est forte, mais non exempte de failles, volontaire, têtue, mais elle sait baisser sa garde ou changer son fusil d'épaule quand elle voit que son attitude la mène droit dans le mur... Bref c'est vraiment une héroïne que l'on a envie de suivre.
Le tome 2 est sur le point de sortir, et la seule chose que j'espère, c'est que contrairement aux éditions J'ai lu qui n'avait sorti que le premier tome, les éditions De Saxus penseront un peu plus aux lecteurs et sortiront l'intégralité de la saga dont 4 tomes sont déjà sortis en VO et qui devrait en faire 7.
Vu la fin de ce tome 1, je suis très impatiente de voir où l'auteur va nous amener est-ce que le réserve encore à son héroïne.
Un extrait : J’aime à croire que nous étions initialement plus nombreux. Pas des milliards, mais plus qu’aujourd’hui.
Nous sommes la minorité que l’humanité refuse d’accepter. Au moins dans le cadre de la réalité, mais même l’imagination est sujette à restrictions. Nous ressemblons à tout le monde. Parfois, nous nous comportons comme tout le monde. Par bien des manières, nous sommes comme tout le monde. Nous sommes partout, dans chaque rue. Nous vivons d’une façon que vous pourriez juger normale, à condition de ne pas y regarder de trop près.
Nous n’avons pas tous conscience de ce que nous sommes. Certains d’entre nous meurent sans jamais l’apprendre. D’autres le découvrent, et ne se font jamais attraper. Mais nous sommes là.
Croyez-moi.
J’avais vécu dans ce district de Londres autrefois appelé Islington depuis mes huit ans. À seize ans, j’avais quitté mon école privée pour filles et trouvé du travail. C’était en l’an 2056. Ou AS 127, selon le calendrier scionien. Les jeunes gens des deux sexes étaient censés gratter de quoi subvenir à leurs besoins par tous les moyens, et cela se passait généralement derrière l’un ou l’autre comptoir. Le secteur des services à la personne offrait quantité de jobs possibles. Mon père s’attendait à ce que je mène une existence simple ; il m’estimait brillante mais dépourvue d’ambition, prête à me satisfaire de n’importe quel boulot qui m’échoirait.
Comme d’habitude, il se trompait.
À l’âge de seize ans, j’avais intégré le milieu du crime organisé de Scion Londres – SciLo, comme on disait dans la rue. Je subsistais entre d’impitoyables gangs de voyants prêts à s’écharper pour survivre. Un suzerain de l’ombre dirigeait cette pègre qui gangrenait la ville entière. Mis au ban de la société, nous n’avions d’autre choix que de nous tourner vers le crime. Accentuant ainsi la haine à notre égard. Nous donnions raison aux légendes.