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[Livre] Un petit carnet rouge

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Lecture terminée le : 01 août 2020

 

Résumé : Doris, âgée de 96 ans, habite seule dans un petit appartement de Stockholm. Ses journées sont rythmées par le défilé régulier d'auxiliaires de vie et par les appels de sa petite-nièce Jenny, sa seule famille et source de joie, qui vit aux Etats-Unis. Son bien le plus précieux est un carnet d'adresses, qu'elle possède depuis 1928. Ce petit objet rouge contient le souvenir des gens qu'elle a rencontrés tout au long de son existence.
Au terme de sa vie, Doris décide de coucher sur le papier l'histoire de ces personnes dont elle a rayé les noms à mesure qu'elles ont disparu de ce monde. De la riche et excentrique Suédoise dont elle a été la domestique aux plus grands couturiers français qui l'ont vue porter leurs créations, de la veuve qui lui a appris l'anglais sur le bateau l'emmenant à New York à l'aube de la guerre à l'amour de sa vie rencontré à Paris, de l'artiste suédois truculent avec qui elle a correspondu pendant des années au pêcheur solitaire qui lui a sauvé la vie, l'existence de Doris est une épopée romantique, émouvante et parfois tragique.


Auteur : Sofia Lundberg

 

Edition : France Loisirs

 

Genre : Roman contemporain

 

Date de parution : 30 Octobre 2019

 

Prix moyen : 19€

 

Mon avis : Âmes sensibles s’abstenir ! J’ai pleuré comme une madeleine pendant plus de la moitié du livre.

J’ai eu un coup de cœur pour Doris dès les premières lignes. La brusquerie de son aide à domicile m’a donné envie de hurler. Ce n’est pas de la méchanceté ou de la maltraitance, juste l’oubli que l’on a affaire à un être humain et non à une marionnette.

Doris a 96 ans et, n’ayant plus d’autres familles que sa petite nièce, Jenny, qui vit aux Etas-Unis, elle a décidé de rédiger ses mémoires. Pour ce faire, elle s’appuie sur un petit carnet rouge dans lequel elle a noté le nom et les coordonnées des gens qu’elle rencontrait avant de les rayer à leur décès.

Et en près d’un siècle d’existence, Doris a vécu une vie riche en événements et changements en tout genre.

A chaque nom inscrit dans ce carnet, et surtout à chaque nom rayé, correspond un pan de son histoire.

Depuis son enfance où, après la mort de son père, sa mère l’a placée comme domestique chez une riche bourgeoise excentrique, par manque d’argent mais que la petite Doris a vécu comme un vrai rejet, jusqu’à son retour en suède, bien des années plus tard, Doris a vécu 1000 vies : de petite domestique, elle va devenir mannequin, ce qui s’apparente à de l’esclavage, elle va rencontrer un jeune homme qui va être son grand amour (mais que, personnellement, je n’ai pas vraiment apprécié, du moins pendant une partie du livre). Toujours, quel que soit la distance, elle restera proche d’un artiste désargenté, homosexuel et un brin maniaco-dépressif.

Elle vit sa jeunesse durant la seconde guerre mondiale, s’exile aux USA pour fuir la guerre avant de décider de revenir en Europe.

Certaines morts sont prévisibles, ne serait-ce qu’à cause de l’âge des protagonistes, mais d’autres m’ont prise totalement par surprise.

La plupart m’ont fait fondre en larme, très peu m’ont laissée indifférente.

L’autre personnage clé du roman est Jenny, la petite nièce de Doris. Elle souffre d’être aussi loin de sa grand-tante qui, en dehors de son mari et ses enfants, est sa seule famille.

J’ai beaucoup aimé Jenny. Elle a la détermination et la bonté de sa tante.

J’ai eu un peu de mal avec son mari qui pense beaucoup à son petit confort et trouve anormal de devoir assumer les tâches habituellement gérées par sa femme et qu’il trouve insurmontables (mais pas quand c’est elle qui s’en occupe). Mais Jenny a du répondant et n’est pas du genre à se laisser faire.

Il y a tellement d’émotions dans ce roman que je ne suis pas prête d’oublier Doris et sa longue vie extraordinaire

 

Un extrait : Il doit bientôt être l’heure de manger, songe-t-elle en passant la main sur son estomac. Elle ramasse la loupe d’une main tremblante pour lire l’heure sur sa fine montre en or. Les chiffres sont trop petits quand même, et elle doit renoncer. Elle joint les mains sur ses genoux et ferme les yeux en attendant le bruit familier de la porte d’entrée.

« Eh bien, Doris, on s’est endormie ? »

Une voix exagérément forte la tire du sommeil. Elle sent une main sur son épaule. Mal réveillée, elle sourit vaguement et acquiesce en regardant la jeune auxiliaire de vie penchée au-dessus d’elle.

« J’ai dû m’assoupir quelques instants. » Les mots restent coincés et elle doit s’éclaircir la voix.

« Tenez, buvez un verre d’eau. » L’aide à domicile revient rapidement avec un verre et Doris boit docilement une gorgée.

« Merci… Pardon, je ne me rappelle plus comment vous vous appelez. » C’est encore une nouvelle jeune fille. L’autre a démissionné pour reprendre ses études.

« C’est moi, Doris ! Ulrika ! Alors, comment allons-nous aujourd’hui ? » demande-t-elle. Puis elle s’en va sans attendre la réponse.

Qui ne vient jamais, de toute façon.

Doris observe en silence les gestes précipités d’Ulrika dans la cuisine. Elle sort le poivre du placard et range la salière qui était sur la table. Elle laisse derrière elle une nappe pleine de plis.

« Pas de sel. Je vous l’ai déjà dit », gronde Ulrika sévèrement, agitant sous son nez la boîte qui contient son repas. Doris hoche la tête et soupire en regardant Ulrika arracher le film plastique. Elle verse la sauce, les pommes de terre, le poisson et les petits pois, mélangés en une bouillie indéfinie, sur une assiette en céramique brune qu’elle enfourne dans le micro-ondes en tournant le bouton sur deux minutes. L’appareil démarre avec un bourdonnement. Une odeur de poisson se répand dans l’appartement. En attendant, Ulrika tripote ses affaires. Elle rassemble les journaux et le courrier en un seul tas et vide le lave-vaisselle

 

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