Lecture terminée le : 28 août 2021
Résumé : Jay n’attend plus rien de la vie depuis longtemps, à part peut-être une bonne bagarre, quelques bouteilles et la chaleur des bras d’une femme, différente de la veille de préférence.
Se retrouver copropriétaire d’un club de boxe dans une petite ville du Rhode Island qui idolâtre les chouettes ne faisait pas partie de ses plans. Lui qui fuit tout ce qui ressemble de près ou de loin à une famille, le voilà qui s’implique dans la communauté, et surtout dans la vie de la seule femme au monde qu’il ne devrait même pas regarder.
Mais c’est plus fort que lui. Il y a quelque chose en Patti, la sœur de Tony, qui l’attire et qui trouve une résonance jusque dans les recoins les plus sombres de son âme. Peut-être parce qu’elle aussi, à sa manière, fuit un passé impossible à surmonter.
Mais il arrive que le passé n’accepte tout simplement pas d’être oublié…
Pour enfin vivre, Jay et Patti vont devoir affronter les fantômes de leur passé, d’une manière ou d’une autre…
Auteur : Michelle Beck
Edition : Autoédition
Genre : Romance
Date de parution : 22 juillet 2021
Prix moyen : 15€
Mon avis : Vous le savez, je suis difficile concernant les romances (non, j'ai pas dit chiante, j'ai dit difficile)
J'ai toujours peur de tomber sur ce genre de romance dans lesquelles sur un échange de regard, A et B tombent éperdument amoureux l'un de l'autre, règlent en un claquement de doigts tous les problèmes pouvant exister et se tombent dans les bras pour vivre heureux jusqu'à la fin des temps.
Pire que Disney quoi.
Bon, certes, je veux un happy end, sinon, je peux relire Romeo et Juliette, mais bon, qu'ils rament un peu quand même.
Alors quand on sait à quel point j'avais aimé l'histoire tourmentée de Kara et Tony dans Full contact, vous vous doutez bien que quand l'auteur m'a proposé de lire le tome 2, consacré à Patty, la sœur de Tony et Jay, son meilleur ami, rencontré en prison (oui, je sais, présenté comme ça....), je me suis jetée dessus comme une limace au festival annuel de la salade.
Je ne sais pas pourquoi, mais quand j’ai lu le tome 1, j’ai eu l’impression que Jay était plus âgé de Tony. Pas le double de son âge, mais bien 5 ou 6 ans de plus, et du coup, j’ai été un peu déstabilisée de découvrir qu’ils avaient à peu de chose près le même âge.
Encore une fois, Michelle Beck ne ménage pas ses personnages (non mais sérieux, qu'est-ce qu'ils t'ont fait pour que tu les tortures à ce point?).
J'ai envie de dire que j'ai encore plus aimé ce tome que le premier, mais je sens que je dirai ça du tome 3 aussi ou que je changerai d'avis en relisant le tome 1.
Je crois que c'est Owl city qui me fait cet effet là et que toute histoire qui s'y déroule me touche en plein cœur (et pourtant je suis d'accord avec Jay, c'est pas net cette fascination pour les chouettes!)
Cette fois encore les personnages sont bien approfondis et on n'a aucune envie de les quitter.
On pourrait continuer à les regarder évoluer pendant des pages et des pages, même sans qu'il ne se passe rien de particulier.
J'ai juste un peu regretté de ne pas voir plus d'interactions avec le père de Jay. Vu le sale type que ça a l'air d'être, il pourrait prendre la mère Tony et Patty pour maîtresse, ces deux-là s'entendraient comme cul et chemise.
Encore une fois, on a la une lecture qui m'a sauvée de la panne de lecture. J'ai pas vu passer les pages et c'était hyper frustrant de devoir quitter Owl City, et surtout Jay, aussi vite (oui le roman fait plus de 400 pages, et alors, j'étais frustrée quand même !)
Je n'ai qu'une chose à ajouter: vivement le tome 3 qui va être consacré à un personnage qu'on a à peine commencé à découvrir dans ce tome et à une inconnue qui va, j'en suis sûre, nous apporter son lot de surprises!
Un extrait : Il est là. Exactement comme je le redoutais. La dernière fois que je l’ai vu, c’est lors de mon pétage de plombs qui m’a conduit en prison.
Mes pieds sont cloués au sol. Je suis incapable de faire un pas vers lui, incapable de bouger. Je suis ramené des années en arrière, lors de cette nuit où ma vie a basculé et s’est arrêtée. Cette nuit qui hante mes jours depuis. Ce n’est pas l’extérieur de la prison que je vois, avec son parking aussi sordide que tout le reste, et mon père appuyé contre sa voiture de luxe. C’est l’immeuble. Et les flammes qui ravagent tout sur leur passage, qui emportent dans une fumée sombre ce que j’avais de plus précieux au monde.
Il est occupé sur son téléphone portable. Probablement pour son travail, pas sur un jeu quelconque, il ne perdrait pas son temps à quelque chose d’aussi futile. Il ne m’a pas encore remarqué. Je pourrais passer devant lui incognito sans qu’il relève la tête, comme ce gars à l’instant. Mais c’est un leurre. En apparence il a l’air absorbé par ce qu’il fait. En réalité, il contrôle tout. Comme dans chaque aspect de sa vie.
Sauf son fils.
Derrière moi, les murs de la prison sont plus attractifs que ce qui m’attend sur ce parking. Je jette un coup d’œil à la prison. Ses murs de briques rouges. Ses heures, ses jours, ses semaines de détention devenues des mois, puis deux ans. Deux putains de longues années. Elles ne sont pourtant pas suffisantes pour ce que j’ai provoqué. Je devrais y passer le restant de mes jours, je ne mérite rien d’autre.
— Qu’est-ce que tu fous, tu as changé d’avis ? me lance le gardien, en riant.
Je lui adresse un regard sans rien dire, serre les doigts autour des anses de mon sac, et j’avance vers mon père.
Ses cheveux sombres sont impeccablement coiffés en arrière. Je ne les ai jamais vus coiffés autrement, pas même le dimanche quand il nous emmenait ma mère et moi aux matchs de base-ball. Cela n’avait rien d’une sortie familiale, c’était pour y rencontrer ses associés et exhiber sa famille. Nous étions deux beaux pots de fleurs, ma mère et moi. Il n’a pas supporté que je n’accepte plus de remplir ce rôle…
Je m’arrête devant lui. Pas trop près non plus, j’ignore si je saurais me contrôler. Et j’attends. Qu’il veuille bien lever la tête de ce portable de merde, qu’il me ressorte son baratin sur la famille et qu’il finisse de m’achever.
Je me demande à quoi pensent les gens en nous voyant. Ils s’imaginent sûrement des retrouvailles pleines de larmes et d’embrassades. Je sais déjà que ça ne sera pas le cas. Et ça va. Je suis en paix avec ça depuis longtemps.
Je dépose sur le sol le sac plastique qui contient tout ce que je possède, doucement, pour ne pas le déranger. Certaines habitudes ont la vie dure. Je passe une main dans mes cheveux que je décolore depuis mon adolescence. Tout pour ne pas lui ressembler. Puis je croise les bras. J’avoue que ça me démange déjà. Putain, c’est mon père, je ne peux quand même pas le frapper