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Livres - Page 4

  • [Livre] La fin des idoles

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    Lecture terminée le : 16 avril 2021

     

    Résumé : Cette société nous rend-elle heureux ? Non, pense Lyne Paradis : elle en a souffert depuis l'enfance et rêve de la renverser... grâce aux neurosciences.

    Lyne infiltre une chaîne de télévision et crée des émissions subversives. Elle veut y guérir Paloma, starlette boulimique et obsédée par la célébrité, pour montrer que les maux de la société du paraître ne sont pas une fatalité.

    Ces émissions provoquent un scandale et déchaînent Gerhard Lebenstrie, psychanalyste médiatique et adversaire des neurosciences. Ils se déchirent devant la France entière...


    Auteur : Nicolas Gaudemet

     

    Edition : de Noyelles

     

    Genre : science-fiction

     

    Date de parution : 2020

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Je n'avais aucun a priori sur ce roman. Je n'avais pas lu d'avis dessus, ni positif ni négatif, et je pense que c'est pour ça que je l'ai plutôt bien apprécié, je n'avais pas d'attentes particulières sur le sujet.

    J'ai aimé l'histoire sans pour autant apprécier les personnages, tous plus odieux les uns que les autres, à l'exception de Paloma (laquelle n'attire certes pas l'antipathie mais ne m'a pas été plus sympathique que cela).

    Difficile du coup de "choisir un camp" entre neurosciences et psychanalyse, d'autant plus que l'on a là deux personnages qui ne sont pas représentatifs de leur profession respective.

    J'ai souvent trouvé tout cela un peu ardu à lire, que ce soit dans les parties un peu trop techniques, ou à cause du vocabulaire parfois utilisé par l'auteur (il a fallu que je cherche certains mots dans le dictionnaire, comme par exemple "obérer").

    Le livre, sous couvert de bataille entre neurosciences et psychanalyse, file cher aux télé-réalités en premier lieu, mais aussi au copinage et aux pratiques douteuses des politiques pour filer un coup de main aux copains.

    Ce roman n'est pas un coup de cœur, loin de là, tout le monde là-dedans étant à la fois bien trop antipathique et bien trop réel. Je ne le relirai certainement pas, mais je suis contente de l'avoir découvert, ne serait-ce que pour la fin!

    Sérieusement, le livre vaut la peine d'être lu pour cette fin inattendue, surprenante, et tous les autres synonymes du terme.

    Dire que je ne m'y attendais pas est un euphémisme. C'est une coupure brutale avec tout le reste du roman qui remet en cause tout ce que l'on a pu penser et comprendre jusque-là.

    Un roman à découvrir!

     

    Un extrait : - Vous n’avez jamais l’impression d’être piégée, dans ces moments-là, par un désir qui vous entête, comme un parasite mental ? Vous ne seriez pas plus heureuse si vous contrôliez ce désir ? Sauf que c’est notre société qui le contrôle et l’attise. Alors, n’avons-nous pas tous ici quelque chose de la jeune Paloma ? N’avons-nous rien à apprendre de la façon dont elle va gérer son désir obsédant, stimulé en permanence, le prototype des désirs frustrés et exacerbés par le monde contemporain, qui nous gouvernent tous ?

    La salle était tout ouïe. Cathy, blême. Bruno glissa à Alexandre :

    — Elle serait pas en train de plomber l’ambiance ? Elle explique qu’on est tous des sous-merdes désespérées, non ?

    — Tais-toi…

    — Jamais bon, de dire à son public que c’est une grosse merde.

    — Chut… Pas forcément : c’est le principe de base de la religion.

     

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  • [Livre] Charisma

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    Lecture terminée le : 09 avril 2021

     

    Résumé : Aislyn est d’une timidité maladive : impossible pour elle de prendre la parole en public, et c’est encore pire quand il s’agit de discuter avec un garçon…
    Alors quand on lui propose du Charisma, drogue de thérapie génique supposée la guérir, elle n’hésite pas bien longtemps. Du jour au lendemain, la voilà devenue charmante et populaire.
    Mais Aislyn n’est pas la seule à avoir subi l’injection, et il s’avère que ce traitement miracle a de terribles effets secondaires…


    Auteur : Jeanne Ryan

     

    Edition : Robert Laffont (R)

     

    Genre : Science-fiction

     

    Date de parution : 07 Juin 2018

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Aislyn a tout pour plaire: elle est mignonne, sympa, très intelligente. Seulement, personne ne le sait. Car Aislyn est prise d'une véritable panique à l'idée de parler aux gens. À ce niveau-là, on ne parle plus de timidité, mais de véritable phobie sociale.

    Pourtant passionnée de science, elle est incapable de faire une présentation de son projet tant elle perd ses moyens en public.

    Et tout cela ne la handicape pas qu'au niveau scolaire, mais dans tous les aspects de son existence: parler à ses camarades de classe, assister à une fête, avoir un petit boulot, avoir un petit ami, toutes ces choses qui rythment la vie d'une adolescente sont autant d'épreuves insurmontables pour Aislyn.

    Elle a du mal également à se confier à sa mère car elle ne pas rajouter au poids qui pèse sur ses épaules étant donné qu’elle est déjà veuve et que le petit frère d'Aislyn est atteint de mucoviscidose.

    Et c'est lors d'un rassemblement des familles du centre médical qui soigne son frère que tout vas commencer.

    Contrairement au premier livre de l'auteur, « Addict », ici Aislyn ne cherche pas à avoir le grand frisson ou à devenir la fille la plus populaire de son lycée. Non, tout ce qu'elle veut, c'est une vie normale, une vie dépourvue de ces attaques de panique dont elle ne parvient pas à se débarrasser.

    Alors quand le médecin de son frère, une spécialiste des thérapies géniques, lui propose de tester une nouvelle molécule, il ne lui en faut pas beaucoup pour se laisser tenter.

    J'ai trouvé la manière de procéder du docteur très perverse car, en plus de faire miroiter une vie normale à Aislyn, dont elle sait à quel point son incapacité à interagir avec les autres lui est pénible, elle se livre à un vrai chantage concernant les soins que pourrait recevoir son petit frère.

    Quand on sait à quel point ses phobies lui pourrissent la vie et à quel point elle est inquiète pour l'avenir de son frère, il n'est pas étonnant qu'elle ait sauté à pieds joints dans la combine.

    De plus, il s'agit d'un médecin renommé qui lui fait cette proposition, une personne en qui elle a une totale confiance.

    Au début, tout se passe bien. Aislyn gagne en assurance et clairement, elle se sent revivre.

    Vous vous en doutez bien, les choses ne vont pas être aussi faciles. Elles vont même ne pas tarder à complètement dégénérer.

    J'ai beaucoup aimé la manière dont le regard des autres est évoqué à travers les journalistes, les manifestations, les réseaux sociaux...

    Sans même connaître les tenants et les aboutissants de ce qu'il se passe, on voit apparaître une multitude de soi-disant experts qui ont tous une chose à dire sur le sujet.

    Même si je comprends l'inquiétude de la mère d'Aislyn, je l'ai parfois trouvé très injuste, elle qui reprochait à mots à peine couverts à sa fille son incapacité à parler en public, et qui maintenant lui reproche d'avoir tout tenté pour se débarrasser de ce handicap.

    Ici, on aborde tout à la fois les difficultés de l'adolescence, et le danger que les thérapies géniques peuvent avoir lorsqu'elles ne sont pas strictement encadrées, le danger que peut représenter un médecin qui se croit au-dessus des lois et qui joue à être Dieu.

    C'était un roman qui, malgré un résumé qui laisse penser à une histoire superficielle, est bien plus profond que ce qu'il laisse entrevoir et nous pousse à nous poser la question de savoir jusqu'à quel point nous sommes prêts à aller, quels sont les risques que nous sommes prêts à prendre, pour s'intégrer dans cette société.

     

    Un extrait : Evie, qui a passé une robe vert fluo et un bandeau assorti, vient me chercher comme prévu. Quand on entre dans sa voiture, elle affirme :

    — Si tu te détends, la fête peut être super sympa. Et au moins, tu n’as pas à t’inquiéter de conduire.

    — Je devrais, en fait. Si on prenait chacune notre voiture, je…

    — Ce n’est pas écologique, décrète-t-elle en mettant le moteur en route. Si tu dois partir plus tôt, utilise le code.

    Aux deux autres fêtes auxquelles elle m’a traînée cette année, et qui m’ont valu des tas de points « thérapie d’exposition », je n’ai pas eu recours au code. Je considère que c’est prendre la fuite, et Evie le sait.

    — En fait, je devrais te forcer plus souvent, réfléchit-elle en tirant sur son collier. Pour que la thérapie fonctionne.

     

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  • [Livre] A la nuit, je mens

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    Lecture terminée le : 07 avril 2021

     

    Résumé : "Il existe dans ce monde des choses pires que les monstres. Et elles parviennent toujours à me retrouver... " Tessa, dix-sept ans, revient après huit ans d'absence à Fayette, la petite ville de Pennsylvanie où elle a grandi. Elle en est partie quand sa famille a éclaté, après qu'elle et sa meilleure amie Callie ont témoigné contre Wyatt Stokes, le tueur en série surnommé " le Monstre de l'Ohio River. " Mais revenir dans sa ville natale force Tessa à affronter les doutes qu'elle a tus pendant toutes ces années : que s'est-il réellement passé la nuit du dernier meurtre ? En cherchant à répondre à cette question, Tessa va exhumer bien des secrets, sur Callie, sur sa famille et sur les meurtres. Or plus elle se rapproche de la vérité, plus elle se rapproche d'un danger mortel auquel elle ne pourra pas échapper...


    Auteur : Kara Thomas

     

    Edition : Castelmore

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 13 Juin 2018

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : À la lecture du résumé, j'avais classé ce roman dans la case des "potentiellement sympas". Vous savez ces romans avec lesquels on s'attend à passer un bon moment mais sans plus. Le genre pas prise de tête, celui où on ne se pose guère de questions durant la lecture.

    Je ne pourrai pas être plus à côté de la plaque.

    Dès les premiers chapitres, ce sont des dizaines de questions que j'ai commencé à me poser, et à peu près autant de théories que j'ai échafaudées sur ce qui s'était passé 10 ans plus tôt.

    En effet, il y a 10 ans, Tessa et sa meilleure amie Callie ont témoigné contre un tueur dont la dernière victime a été la cousine de Callie.

    Depuis, Tessa est partie vivre chez sa grand-mère en Floride, sa sœur aînée et sa mère ayant disparu et son père étant en prison pour vol à main armée.

    Les deux jeunes filles ont un peu coupé les ponts car Tessa remet en question leur témoignage, n'étant pas certaine de ce qu'elles ont réellement vu.

    Le père de Tessa étant mourant, la jeune fille revient dans la petite ville de Fayette.

    Et là, le moins qu'on puisse dire, c'est que tout part en vrille.

    Callie, de toute évidence, partage les doutes de Tessa quant à leur témoignage, mais a du mal à l'admettre du fait de la pression familiale qui tient plus que tout à ce que le tueur de la cousine reste derrière les barreaux.

    J'ai beaucoup aimé Tessa qui, en plus de vouloir retrouver sa famille, veut faire éclater la vérité, sans se préoccuper des diverses susceptibilités. Mais j'ai encore plus aimé Callie qui va l'aider dans sa démarche alors qu'aller à l'encontre de l'avis des habitants de Fayette est bien plus difficile pour elle puisque d'une part elle vit dans cette ville, contrairement à Tessa, mais d’autre part, elle doit aussi aller à l'encontre des idées de sa famille.

    Au début, je me suis dit qu'il était évident que l'homme en prison n'était pas le meurtrier. Mais au fur et à mesure de ma lecture, je me suis dit que dans ce livre, il ne fallait se fier à rien et surtout pas à l'évidence. Après tout, ce n'est pas parce que quelqu'un a l'air innocent qu'il l'est réellement.

    J'ai donc regardé comme une théorie possible l'implication de cet homme dans les meurtres.

    Ce qui a doublé le nombre de théorie que j'ai pu échafauder dans cette enquête.

    J'ai été assez contente d'avoir deviné une partie de la solution, mais je me suis vite rendue compte que ce que j'avais découvert n'était qu'un maillon de la chaîne, et que je m'étais fait balader par l'auteur sur tout le reste.

    Le moins qu'on puisse dire, c'est que non seulement je ne m'attendais pas à la fin, mais qu’il y a tout un pan de l'histoire que je n'avais absolument pas envisagé. Et même, au contraire, beaucoup de mes théories prenaient le contre-pied exact de la réalité.

    C'est un livre qui se lit extrêmement vite, car les actions de Tessa et Callie s'enchaînent, et on ne peut que vouloir savoir ce qu'elles vont faire ensuite et quelles conséquences leurs actes vont pouvoir avoir.

    C'est encore un livre que j'ai eu beaucoup de mal à lâcher, et s'il ne m'a pas fait faire de nuit blanche, c'est uniquement parce que je lisais en lecture commune et que je devais le lire selon un rythme bien précis.

    Mais on l'a lu plus vite que ce que l'on avait prévu.

    Ce roman était vraiment une bonne lecture et il me tarde de découvrir d'autres titres de l'auteur.

     

    Un extrait : L’enfer : une escale de deux heures à Atlanta.

    La femme à ma droite m’observe depuis que je me suis assise. Elle fait partie de ces gens qui estiment avoir le droit de te parler simplement parce que tu respires.

    Ne pas croiser son regard. Je répète cette phrase en boucle dans ma tête tout en cherchant mon iPod. Je l’ai toujours sur moi. Peu importe que ce soit un modèle qu’Apple ne commercialise plus depuis sept ans ou que l’écran soit fêlé.

    Mon nez se met à picoter. Ne pas croiser son regard. Et surtout ne pas…

    J’éternue.

    Et merde.

    — À tes souhaits ! Il fait chaud, n’est-ce pas ?

    La femme s’évente avec sa carte d’embarquement. Elle me rappelle Gram, ma grand-mère : elle est âgée, mais plutôt du genre à traîner devant un comptoir Estée Lauder que dans une salle municipale un jour de Loto. Je hoche la tête d’un air neutre.

    Elle sourit, se décale légèrement vers mon accoudoir. Je me vois à travers ses yeux : cheveux sales attachés, pantalon noir et tee-shirt col V noir – mon uniforme de chez Chili. Un sac à dos glissé entre les pieds. Oui, j’ai sans doute besoin d’être maternée.

    — D’où viens-tu ? me demande-t-elle.

    La question me paraît étrange. Dans un aéroport, on demande plutôt aux gens où ils vont, non ?

    — De Floride, réponds-je en ravalant ma salive.

    Elle s’évente toujours, une odeur de transpiration et de poudre de maquillage me parvient.

    — Ah, la Floride. Merveilleux.

    Non, pas vraiment. La Floride, c’est là que les gens vont pour mourir.

    — Il y a pire, comme endroit, dis-je.

    J’en sais quelque chose. J’en viens et, malheureusement, j’y retourne.

     

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  • [Livre] The kingdom

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    Lecture terminée le : 06 avril 2021

     

    Résumé : Ana, mi-humaine, mi-robot, est l'une des sept hybrides conçues pour divertir les visiteurs du parc d'attractions Kingdom, petits comme grands. Sa vie prend cependant un autre tournant quand elle est accusée d'avoir assassiné Owen, l'un des membres du personnel. Commence alors un procès haletant, où la vérité n'est pas forcément celle que l'on croit...


    Auteur : Jess Rothenberg

     

    Edition : Casterman

     

    Genre : Science-fiction

     

    Date de parution : 04 Mars 2020

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Je ne m'attendais pas à être autant prise dans cette histoire. Le récit de ce qu'il s'est passé alterne avec des passages des minutes du procès, des transcriptions de conversations et autres pièces à conviction.

    Ça rend ce livre très rapide à lire avec un format qui reste atypique même si on trouve de plus en plus ce genre de composition au sein des romans.

    J'ai beaucoup aimé Ana. Au début du roman, elle est d'une incroyable naïveté, mais cela n'a pas provoqué d'agacement puisque la jeune fille, étant plus ou moins une machine avec une intelligence artificielle, n'a tout simplement pas pu évoluer comme une jeune fille de l'âge qu'elle paraît avoir (apparence trompeuse d'ailleurs, puisque Ana ne semble avoir été créée que depuis moins d'une dizaine d'années).

    Bien sûr, il faut parfois se rappeler qu'elle n'est tout simplement pas capable de lire entre les lignes, ou de comprendre certaines expressions. En plus de n'être que des intelligences artificielles, aussi développées soient-elles, la jeune fille et ses sœurs ont été maintenues dans la plus stricte ignorance du monde réel. Tout leur univers se résume au parc d'attraction et on leur a fait de l'extérieur un portrait apocalyptique pour les dissuader de vouloir l'explorer.

    D'ailleurs, si elles sont en apparence traitées comme des êtres humains, au fil de l'histoire, certains détails montrent parfaitement qu'elles sont considérées comme la propriété du parc et comme, au mieux, des poupées animées, au pire, des animaux dressés pouvant se révéler dangereux.

    Tout le long du procès, avant même que l'on ne sache ce qui est reproché exactement à Ana, on constate l'obstination des représentants du parc à répéter qu'elle ne peut pas être responsable de ses actes, quelle n'est qu'une machine, et que, quoi qu'elle ait pu faire, cela relève d'un dysfonctionnement technique réparable et non d'une volonté propre.

    Si au début je me suis dit qu'ils ne voulaient tout simplement pas perdre leur prototype, je me suis vite rendue compte que ce n'était pas aussi simple que ça.

    La question se pose de savoir à quel point une intelligence artificielle dispose de sa propre volonté, et amène naturellement à la question de l'exploitation de ces créations : si elles vont leur propre volonté, elles sont bien responsables de leurs actes, mais elles ont aussi des droits et leurs créateurs ne peuvent donc pas plus les considérer comme des objets que des parents ne peuvent le faire avec leurs enfants.

    De la même manière pour les animaux qui se produisent dans le parc, les avoir créé de toute pièces, empêchant la nature d'avoir une quelconque incidence dans leur venue sur terre, justifie-t-il que l'on puisse faire tout et n'importe quoi avec eux?

    À travers l'intrigue dans laquelle est plongée Ana, le roman est aussi un grand questionnement sur l'éthique concernant les grandes avancées technologiques quand elles se combinent à la génétique et la biologie. Jusqu’où peut-on aller ? Et dans quel but est-ce acceptable ?

    Je ne suis pas une grande habituée de science-fiction, et je suis généralement loin d'être fan des histoires de robots, aussi perfectionnés soient-il, mais là, j'ai dévoré ce livre d'une traite et j'ai frôlé le coup de cœur.

     

    Un extrait : Le moteur de la rame vrombit délicatement, tel le cœur battant d’un oiseau, tandis qu’elle s’élance sur le faisceau-rail. L’espace d’un instant, si bref que même une caméra de surveillance ne pourrait le capter, je ferme les paupières, je lâche la rampe de métal froid. Je me demande si c’est ce qu’on ressent quand on vole.

    Plus légère qu’un courant d’air… libre.

    — Ana ?

    Une fillette me dévisage. Je lui fais une profonde révérence.

    — Bonjour, ma jolie ! Comment t’appelles-tu ?

    L’enfant sourit, révélant deux rangées de parfaites petites dents blanches.

    — Clara.

    Clara…

    Aussitôt, de la musique emplit ma tête.

    Tchaïkovski.

    Une scène holographique s’affiche devant mes yeux.

    Une fille en ballerines roses. Des poupées qui s’éveillent au clair de lune. Le terrible roi des souris. Et le beau prince qui devra les délivrer.

    Une lumière rouge clignote dans mon champ de vision et je souris.

    Sur le monorail, je capte très bien le signal sans fil.

    — Quel joli prénom ! je m’exclame. Cela me rappelle mon ballet préféré.

    Je l’invite à venir près de moi tandis que le monorail traverse le ciel. Trois cents mètres plus bas, sous des fenêtres en verre impénétrable, le parc défile dans un mélange de sons et de couleurs. Nous survolons ainsi des canopées tropicales, les prairies verdoyantes dédiées aux safaris, des plaines préhistoriques, des lagons à l’eau cristalline, des étoiles et des lunes extraterrestres… Et, au loin, alors que nous nous engageons dans un virage léger, apparaît le château. Il semble percer les nuages de ses splendides flèches argentées, plus acérées que des lames de rasoir.

    — Le Palais des Princesses, chuchote Clara. Est-ce que c’est vrai qu’il est fait de magie pure ?

    — Ferme les yeux, je lui souffle, et fais un vœu. Je suis sûre qu’il deviendra réalité.

    Clara s’exécute en serrant les paupières de toutes ses forces, puis elle me prend avec enthousiasme par la taille.

    De nombreuses choses me déplaisent ici, même si je ne me permettrais jamais de m’en plaindre. Les journées interminables. La chaleur étouffante. Cet étrange vide que je ressens chaque soir quand les portes laissent repartir les visiteurs vers le monde extérieur. Mais des moments comme celui-ci, ces liens que je crée… voilà qui rend tout le reste dérisoire en comparaison.

     

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  • [Livre] Eve of Man - T01

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    Lecture terminée le : 03 avril 2021

     

    Résumé : Imaginez qu'aucune femme ne soit née sur Terre depuis cinquante ans.
    Imaginez qu'enfin, une fille, une unique fille, naisse.
    L'avenir de l'humanité repose sur elle.
    Comment va-t-elle réussir à se rendre maîtresse de son destin ?


    Auteur : Tom et Giovanna Fletcher

     

    Edition : Milan

     

    Genre : Science-fiction

     

    Date de parution : 12 Février 2020

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Quand j'ai commencé ce livre, je ne m'attendais pas à être si prise dans l'histoire que la fin me laisserai horriblement frustrée de ne pas posséder la suite (autant vous dire que le tome 2 est déjà dans mon panier virtuel en attente de ma prochaine commande de livres).

    Quand plus aucune femme ne naît pendant 50 ans, la panique s'installe devant l'extinction inéluctable de l'humanité. Quand au bout de ces 50 ans nait une petite fille, une énorme responsabilité pèse sur elle depuis son plus jeune âge.

    Enfermée au sommet d'une tour de 1000 étages pour sa "sécurité", Eve grandit ignorante des réalités du monde.

    Dès l'âge de 16 ans, il est prévu qu'elle commence à mettre des enfants au monde, et si la jeune fille est persuadée qu'elle va choisir son compagnon parmi une sélection d'hommes compatibles, je n'y honnêtement pas cru une seconde.

    Toute l'attitude des "mères" et surtout de celle qui semble faire office de chef, m'a donné la très nette impression que Ève n'était qu'un utérus sur pattes, qu'il était prévu d'engrosser à la chaîne jusqu'à épuisement, et que toutes les belles histoires qu'on lui raconte ne sont destinées qu'à s'assurer de sa coopération, histoire de faciliter les choses.

    Comme très souvent dans la perpétuation de pratiques ignobles ou d'asservissement des femmes, ce sont d'autres femmes qui font en sorte que tout cela puisse avoir lieu.

    Ainsi, Vivian, la "mère en chef", semble être prête à tous les extrêmes pour conserver la main mise sur Eve.

    Malgré le fait qu'elle a été élevé dans une sorte de bulle, la jeune fille n'est pas dépourvu d'esprit critique, et plus la date de sa première grossesse approche, plus elle se pose des questions sur les réelles intentions de son entourage.

    En parallèle de l'histoire de Eve, on suit Bram, un jeune homme qui travaille dans la tour depuis l'enfance, et qui est témoin à la fois des mensonges racontés à Ève et de la réalité des faits, comme par exemple les manifestations et émeutes régulières exigeant la libération de la jeune fille.

    Même s'il vit dans la tour depuis plus d'une dizaine d'années, il est conscient que la vie à l'extérieur est très loin d'être aussi normale qu'on le prétend et que la population et très loin d'approuver les actions de la tour.

    J'ai vraiment aimé que Ève soit parfaitement consciente qu'on l'a manipule, et qu'elle cherche à découvrir la vérité sans trop savoir comment s'y prendre.

    Je me pose beaucoup de questions, notamment sur Vivian, donc j'ai du mal à cerner les objectifs réels.

    L'univers ne nous dévoilé que petit à petit, ce qui fait que même si on en sait toujours un peu plus que Ève, on commence l'histoire en en sachant aussi peu qu'elle.

    Ce premier tome est rempli de rebondissements, dont beaucoup que je n'ai pas vu venir et la fin, abrupte et incertaine, me donne envie de tout laisser tomber pour me jeter sur le tome 2.

     

    Un extrait : Le premier jour, personne n'y prêta attention. Il y eut peut-être quelques petits rires parmi les sages-femmes à la vue de tous ces bébés emmaillotés dans leur couverture bleue, sans une seule couverture rose. Séparément, les hôpitaux n'en auraient tiré aucune conclusion. Ils n'auraient pas pu deviner que ce jour tout bleu n'était qu'un début.

    Le lendemain, on fronça les sourcils, perplexe, devant ces nouvelles vingt-quatre heures de bleu.

    Rien que des garçons.

    Assez déroutant. Mais l'on continua à penser qu'il s'agissait d'une pure coïncidence. Le chromosome Y se faisait plus expansif que d'habitude.

    Le troisième jour, les médias signalèrent le fait à titre anecdotique. (« On vit vraiment dans un monde d'hommes. ») Ce fut ce qui attira l'attention générale. Médecins et infirmières réalisèrent que leur cas n'était pas une exception. Le bleu prenait le dessus. Pas seulement des hôpitaux entiers, ni des pays entiers, mais le monde entier.

    Où était passé le rose ?

    À raison d'environ deux millions et demi de naissances par semaine, dont la moitié de filles en temps normal, ce brusque déséquilibre ne pouvait pas être ignoré très longtemps. Les leaders mondiaux se réunirent avec les scientifiques les plus respectés pour tenter de comprendre ce qui se passait et discuter des mesures à prendre pour surveiller la situation. Il fallait trouver des méthodes éthiques - il n'était pas question de toucher aux Droits de l'homme. Voilà ce qui fut annoncé.

    Au départ.

     

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  • [Livre] Quintland

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    Lecture terminée le : 01 novembre 2020

     

    Résumé : Quintland a tout d’un parc de loisirs. Les touristes s’y bousculent, on s’y rend en famille ou lors d’une excursion scolaire, plusieurs visites par jour sont organisées. Mais à Quintland, vous ne trouverez qu’une seule et unique attraction. Ce sont cinq petites filles que l’on peut regarder vivre derrière une vitre sans tain. Cinq petites filles isolées, surmédiatisées, éloignées de leurs parents. Elles sont les premières quintuplées de l’histoire à avoir survécu. C’était au Canada, en 1934. Quintland, le « Pays des Quintuplées », a existé pour de vrai.


    Auteur : Fred Dupouy

     

    Edition : Syros

     

    Genre : Documentaire-fiction

     

    Date de parution : 02 Mai 2019

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : Je connaissais déjà l’histoire des quintuplées Dionne pour avoir vu le film qui a été fait sur elles « Cinq bébés à la une » de 1994. J’avais été choquée par la surmédiatisation des fillettes et par l’éviction des parents sous divers prétextes afin de pouvoir exploiter les enfants à des fins commerciales (Je ne suis pas sûre que le père avait des intentions différentes, mais je me mets à la place de la mère à qui on a arraché ses fillettes sans raison valable)
    L’auteur a choisi de présenter l’histoire des sœurs Dionne sous la forme d’un documentaire-fiction. Documentaire car tout ce qui est raconté à propos de l’enfance des sœurs, de leur éducation, de leur exploitation, est rigoureusement exact ; Fiction car l’auteur a décidé d’introduire deux personnages fictifs afin d’étoffer son roman.
    La manière dont tout cela a été mis en place, avec la complicité du gouvernement est hallucinante. Ces gamines ont été littéralement mises en cage, vedette d’une sorte de zoo privé, tout en servant de cobayes à un médecin en mal de reconnaissance.
    On peut comprendre l’engouement médiatique dans la mesure où les naissances multiples étaient très rare en 1934 et qu’il était encore plus rare que quelques enfants survivent. Les sœurs Dionne ont été les première quintuplées de l’histoire a toutes survivre à la naissance, malgré leur naissance prématurée et l’état inquiétant de deux des sœurs.
    Donc oui, on comprend que, dans un premier temps, le public ait été captivé. Mais si Quintland n’avait pas été construit, si on n’avait pas organisé méthodiquement l’exposition des enfants, le public se serait lassé. Peut-être que les journalistes seraient venu faire un article tous les ans, pour montrer les « progrès » des fillettes, mais ça ne serait sans doute pas allé plus loin : quand on n’a rien à se mettre sous la dent, si la police était venue systématiquement évacuer les curieux, l’engouement serait rapidement retombé. Mais ce n’était pas rentable pour tous les protagonistes, le gouvernement canadien en première place !
    On peut reprocher au père Dionne d’avoir surfé sur la vague et d’avoir participé à tout ça en vendant des souvenirs de ses filles, mais si on se remet dans le contexte, cet homme avait 5 autres enfants à charge, vivait dans la misère, et au lieu d’une aide pour élever et nourrir tous ses enfants, on lui retire ses quintuplées sous prétexte d’éviter leur exploitation par leurs parents (Parce que le père s’est fait embobiner par un type pas clair, mais est vite revenu à la raison) puis, il voit ce même gouvernement faire exactement ce qu’on a voulu soi-disant éviter en lui enlevant ses enfants. Alors qu’ils étaient censés pouvoir les voir sans restriction, on les en empêche, sa femme est dévastée… Pourquoi devrait-il continuer à vivre dans la misère quand d’autres s’en mettaient plein les poches. En plus, lui ne vend que des objets avec l’image de ses enfants, ils ne les exposent pas elles-mêmes.
    Si j’ai une chose à reprocher au livre, c’est d’avoir, finalement, fait comme le gouvernement de l’époque : il s’est concentré uniquement sur l’enfance des fillettes et est passé très rapidement sur leur vie d’adultes. J’aurais aimé que cette période soit un peu plus développée.
    Mais c’était une lecture très intéressante et facile à lire de par sa forme de roman.

     

    Un extrait : Il se souvenait que, quelques semaines plus tôt, Elzire Dionne s’était présentée à son cabinet de consultation. Bien qu’âgée seulement de vingt-cinq ans, la jeune femme en était déjà à sa sixième grossesse. Ce jour-là, elle s’était plainte d’éprouver des sensations inhabituelles. Dafoe avait palpé son ventre distendu sans parvenir à identifier formellement les membres d’un fœtus. Il s’était montré rassurant mais, au fond de lui, il aurait été bien incapable d’affirmer que cette grossesse se déroulait normalement. Il se rappelait aussi que l’accouchement n’était prévu que pour le mois de juillet, ce qui signifiait que les triplés étaient prématurés de deux mois et que leurs chances de survie étaient faibles.

    Il se releva. Où en était la mère ? Son pouls était à peine perceptible. Il lui fallait une piqûre d’adrénaline.

    – Passez-moi ma mallette, madame Lebel.

    Mais celle-ci ne bougea pas.

    – Madame Lebel ? insista Dafoe, agacé.

    – Regardez, Docteur, répliqua la sage-femme.

    Le médecin se retourna et, l’espace d’un instant, se sentit pris de vertige : entre les jambes d’Elzire Dionne, la tête d’un quatrième bébé était en train d’apparaître.

    – Bon sang, c’est incroyable. Des quadruplés !

    Pendant dix minutes, ils se démenèrent, s’occupant à la fois de la mère et de l’enfant en train de naître.

    – Une fille, dit le docteur Dafoe. J’ai l’impression qu’elle est encore plus petite que les trois autres.

    – Les trois autres sont des filles également, fit remarquer la sage-femme.

    Et la seconde d’après :

    – Docteur ! Je crois que...

    Elle n’eut pas besoin d’achever. Avant même de relever la tête, Allan Dafoe avait compris que Mme Lebel parlait d’un cinquième bébé.

     

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  • [Livre] Horizons – T04 – Crépuscule du matin

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    Lecture terminée le : 05 avril 2021

     

    Résumé : Alors que Xalyah est sur le point d’atteindre son objectif, tout bascule. Dans l’ombre, l’ennemi a tranquillement avancé ses pions pour contrecarrer les plans de la Résistance et quand l’étau se referme, il est déjà trop tard.
    Elle pensait avoir touché le fond par le passé. Elle se trompait. Le pire reste encore à venir.
    Plus seule et perdue que jamais, saura-t-elle trouver la force de se relever afin d’achever ce qu’elle a commencé ? Car cette fois, il ne s’agit plus seulement d’elle ou de ses proches, mais de l’avenir de toute une nation qui est en jeu, si ce n’est plus.


    Auteur : Lysiah Maro

     

    Edition : Inceptio

     

    Genre : Science-fiction

     

    Date de parution : 6 Décembre 2019

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : N'aie pas peur, qu'elle disait, n'aie pas peur. Elle a même eu le culot de rajouter : ça va aller!

    Elle? C'est l'auteur particulièrement sadique de cette saga dont je viens de lire le dernier tome.

    Ça va aller? Non mais c'est une blague? J'ai autant morfler que Xalyah dans ce tome.

    J'ai eu la trouille pour les personnages a quasiment toutes les pages, et surtout pour Xalyah qui en prend plein la tronche du premier au dernier chapitre.

    Je crois avoir rarement autant insulter des personnages au cours d'une lecture. Mais il faut dire que quand Lysiah Maro fait d'un personnage un salopard, elle ne fait pas semblant.

    On avait déjà compris que Kraeffer été une ordure finie, mais Macrelois n'a rien à lui envier.

    Mais bon, depuis le début de la saga, on entend ces deux noms là, et on ne s'attend pas à ce qu'ils deviennent des petits chérubins. On sait qu'on les déteste depuis très longtemps.

    En revanche, ce à quoi on était moins préparé, c'était à devoir se méfier de tous les personnages que l'on a appris à aimer depuis le premier tome, car très vite les choses sont claires : il y a un traître dans les rangs.

    Et au milieu de tout ce merdier, il y a Xalyah, qui continue à devoir se montrer forte, responsable, bref, l'image de la Résistance qu'on lui demande d'être.

    Pour autant, elle n'est pas surhumaine, et si elle arrive à faire illusion, elle n'est pas moins atteinte par tout ce qui lui arrive.

    Blessures, tortures en tout genre, trahisons, accusations, cela fait beaucoup pour une seule personne aussi forte soit-elle.

    Pour certains personnages, je les avais bien cernés. Mais c'est justement là que l'auteur fait fort, elle nous met en confiance en nous laissant cerner certaines personnes pour mieux nous assommer avec des révélations inattendues sur d'autres.

    Ce tome n'offre aucun temps mort, car à chaque petite accalmie, on peut parier sans risque de se tromper que les choses ne vont pas tarder à dégénérer de nouveau.

    Même les personnages dignes de confiance, ceux qui ne trahissent pas la Résistance, peuvent, avec plus ou moins de conscience, rajouter à la souffrance de Xalyah.

    Car le fait de lui demander d'aller au-delà de ce qu'elle est capable d'endurer, sans jamais lui accorder le droit ni à l'erreur ni au repos, peut à long terme la démolir aussi sûrement que des tortures quelle a pu endurer au cours de ces quatre tomes.

    En plus de Xalyah, qui reste le personnage central, son frère Xavier, Thomas et Khenzo vont prendre de l'importance, ce qui ne va pas se faire sans heurts.

    Khenzo et Thomas qui ont toujours montré une patience infinie envers la jeune fille quand elle se montrait pourtant insupportable, m'ont semblés beaucoup plus durs avec elle alors même qu'elle se trouve dans une situation difficile et douloureuse.

    Quant à Xavier, j'ai toujours eu du mal avec son attitude envers sa sœur et ça ne s'est pas arrangé dans ce final.

    J'ai vraiment traîné au maximum avant de venir ce tome. D'une part parce que j'avais peur, et avec raison qu'on se le dise, du sadisme de l'auteur. D'autre part parce que lire ce tome 4 cela voulait dire terminer la saga et je n'avais pas envie de laisser Xalyah derrière moi.

    Chacun des tomes aura été un coup de cœur, ce qui n'est pas étonnant vu qu'il me semble que l'ensemble de la saga a été écrite par l'auteur comme un seul tome qui a été ensuite découpé par la maison d'édition.

    À présent que j'ai refermé la dernière page de cet univers, je n'ai plus qu'une hâte, pouvoir me plonger dans la prochaine histoire de Lysiah Maro, histoire qui ne devrait plus tarder, toujours chez Inceptio.

     

    Un extrait : Kalan pianote sur son clavier avec énergie avant de relever la tête.

    — Les résultats du premier vote sont en faveur d’un maintien de mademoiselle Lisandin à la tête d’un bataillon, donc. Nous allons maintenant faire le tour de table. Chacun a droit à cinq minutes maximum pour s’exprimer sur le sujet. Fayun, c’est à vous.

    L’homme situé à la droite du général prend la parole :

    — Je ne la connais pas personnellement, mais j’ai suivi avec attention l’évolution de l’avant-poste à Corbeilles. Les choses s’améliorent pour la population locale, les soldats du bataillon sont globalement satisfaits et se disent bien traités. Je n’ai aucune raison de m’opposer à une situation qui fonctionne bien et donne des résultats prometteurs.

    Il ne m’a pas regardée une seule fois, concentré sur ses notes. Le général acquiesce et prend une petite minute pour résumer l’avis de ce Fayun sur son ultra-book, avant de passer au suivant.

    — Je m’y oppose. Cette jeune femme possède sans doute de nombreuses qualités, je n’en doute pas, mais elle n’a pas la carrure pour porter un bataillon entier à bout de bras. Je préfèrerais qu’elle se cantonne à faire de la propagande pour la Résistance et laisse les affaires sérieuses à ceux qui s’y connaissent.

    Cette fois-ci l’homme a soutenu mon regard durant toute son explication. Ses arguments sont valables ; je n’ai pas autant d’expérience que les militaires de formation, c’est un fait.

    Kalan pianote sur son clavier et fait signe à la personne suivante d’enchaîner. Pendant plus d’une heure et demie, chacun s’exprime librement. Pour ou contre, certains exposent leur point de vue avec de véritables arguments tandis que d’autres font simplement preuve de mauvaise foi ou d’un engouement sans faille. Ce tour de table a l’avantage de me faire prendre conscience de ce que les gens pensent de moi. Bien sûr il n’y a qu’une vingtaine de personnes, mais cela représente déjà un bon échantillon de ce qui peut se dire au sein de la Résistance. Et il est dorénavant clair que je suis loin de faire l’unanimité comme l’aurait souhaité le général.

    Le plus virulent à mon égard dans l’assemblée aura été Martin, comme je m’y attendais. Il n’a pas hésité à interpeller plusieurs personnes pour les rallier à son avis, me traitant d’écervelée n’ayant aucun sens des responsabilités et des valeurs militaires. Pour appuyer son propos, il a évoqué le relatif échec de notre première mission offensive, le différend entre Yasshem et Angolo et mon escapade en compagnie de Khenzo sans avoir prévenu qui que ce soit, comportement indigne de la part d’un chef militaire selon lui. Sur ce dernier point, je dois bien admettre qu’il a raison et que je n’ai pas d’excuse, pour le reste…

     

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  • [Livre] La dernière sorcière aux yeux d'or

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    Lecture terminée le : 31 mars 2021

     

    Résumé : La légende prétend qu'il existait un monde merveilleux, un lieu magique où humains et créatures surnaturelles vivaient en paix. Un clan de puissantes sorcières aux yeux d'or y maintenait l'équilibre, jusqu'à ce qu'un mage au cœur aussi sombre que l'obsidienne le décime lors d'une nuit sanglante.
    L'harmonie rompue, le monde bascula dans le chaos. Le mal y règne désormais en maître, obligeant les êtres magiques à se cacher et les humains à se battre pour leur survie.
    Mais l'espoir revient lorsque l'Oracle prédit le retour des sorcières aux yeux d'or, car l'une d'elles a survécu au massacre.
    Une jeune fille prénommée Elena.


    Auteur : Lily Davinni

     

    Edition : Inceptio

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 22 Avril 2020

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : J'ai enfin lu ce roman qui traînait dans ma PAL depuis sa sortie en avril 2020.

    J'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire, au point que dans les premières 20 ou 30 pages, j'ai envisagé d'abandonner ma lecture. Je trouvais que la plume manquait de naturel, un peu comme si les scènes étaient surjouées. Par exemple, je trouvais incompréhensible l'agressivité que montre d'emblée Even quand il rencontre Elena, d'autant plus qu’elle ne trouve jamais explication logique.

    Mais j'ai décidé de m'accrocher, car j'avais lu de bons avis sur le roman, et j'ai bien fait, car plus on avance dans l'histoire plus ce côté surjoué s'atténue.

    J'ai beaucoup aimé Elena, mais parfois les réactions de son entourage m'ont profondément énervée. On a là une gamine qui en l'espace de quelques heures apprends que sa vie est un mensonge, quelle est une sorcière alors qu'elle vit dans notre monde, et que la sorcellerie est pour tous forcément maléfique, qu'elle doit quitter tout ce qu'elle connaît, et qu'elle doit sauver un monde dont elle vient seulement d'apprendre l'existence.

    Et quand, ce qui est somme toute logique, elle se sent un peu amère de devoir supporter tout ça, tout le monde lui tombe sur le dos en la traitant d'égoïste.

    Ça va, ça ne les gêne pas trop de demander à une gosse de 18 ans d'aller risquer sa peau pour eux, et avec le sourire en plus.

    Même si j'espère que quand Elena sera en pleine possession de ses pouvoirs, elle mettra une raclée d'anthologie à Even pour lui apprendre à se comporter correctement avec les dames, j'avoue que leur couple ne me déplaît pas.

    Après, il faut reconnaître que les personnages ne brillent pas par leur originalité. On trouve pêle-mêle la jeune femme propulsée dans un monde qui n'est pas le sien, têtue et volontaire avec ses instants de faiblesse; le garçon ténébreux, fort, courageux mais avec un caractère de cochon; le mentor exigeant mais bienveillant; et les divers comparses comprenant l'ami fidèle à l’oreille attentive, le gros ours qui cache un cœur d'or... etc...

    Pour autant, cela ne m'a pas dérangée plus que ça, car s'il y a une originalité, c'est dans l'univers qu'on la trouve. J'ai aimé découvrir le type de magie qui anime Elena ainsi que les diverses créatures sympathiques ou maléfiques que l'on est amené à rencontrer.

    Et malgré des débuts difficiles, la fin m'a donné très envie de découvrir la suite, et j'ai d'ailleurs déjà prévu de l'acheter lors de ma prochaine commande de livres.

     

    Un extrait : La légende dit qu’il existait un monde mystérieux par-delà les plus grandes montagnes de la Terre. Un monde merveilleux, magique, où tout était possible. Là-bas, régnait la paix, la joie, la richesse. Là-bas, n’existaient ni misère, ni peur. Alatar était l’archétype du monde parfait.

    Un clan de sorcières y sauvegardait l’équilibre. Leurs pouvoirs étaient tels, qu’elles étaient idolâtrées au même titre que les divinités : les plus grands rois sollicitaient leurs conseils tandis que les plus féroces créatures magiques baissaient les yeux devant elles. Elles étaient encensées et respectées… mais enviées. Leurs pouvoirs étaient terriblement convoités.

    Un jour, Barral, un puissant mage noir, jaloux de la puissance des sorcières, créa une armée afin de les éliminer et de devenir le sorcier le plus puissant d’Alatar. C’est ainsi que les gardiennes de l’équilibre, malgré leurs immenses facultés, furent exécutées après une longue nuit de lutte sanglante. Leurs yeux d’une splendide couleur dorée, source de leur magie, furent conservés par Barral qui devint ainsi, l’être le plus craint d’Alatar. Mais détenir les yeux d’or ne lui suffisait pas. Il lui fallait bien plus : il lui fallait régner en maître sur ce Monde !

    Il commença alors une guerre barbare destinée à assujettir tous les peuples habitant Alatar. Les armées noires du mage parcoururent le monde avec l’objectif ultime d’obtenir l’allégeance des êtres terrifiés depuis le massacre des sorcières, et de tuer tous ceux qui ne se soumettraient pas. Beaucoup périrent durant ces treize années terribles de lutte et de carnage. Nombreux fuirent, espérant demeurer invisibles aux yeux du danger. Peu restèrent encore debout face à l’ennemi, attendant vainement, celui ou celle qui les sauvera de leur déchéance. Mais l’espoir sombra aussi vite que l’armée du mage noir dévastait les contrées autrefois en paix.

    L’équilibre n’étant plus maintenu, le monde bascula dans le chaos durant de longues années.

    Mais derrière chaque ombre, se cache un rayon de lumière. L’espoir revint lorsque l’Oracle prédit le retour des sorcières et avec elles, le retour de l’équilibre à Alatar, car l’une d’elles avait survécu au massacre… une petite fille prénommée Elena

     

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  • [Livre] La vie de A à Z

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    Lecture terminée le : 02 août 2020

     

    Résumé : Poppy et Rose étaient auparavant aussi proches que peuvent l'être deux soeurs, mais cela fait plus de dix ans qu'elles ne se parlent plus. Jusqu'au jour où elles apprennent que leur mère est morte - sans avoir jamais eu la chance de voir ses filles réunies. Mais Andrea n'était pas le genre de femme à laisser la mort se mettre en travers de ses plans. Connaissant ses filles mieux qu'elles ne se connaissent elles-mêmes, elle leur a légué un dernier cadeau d'un genre unique dans l'espoir de les réconcilier : La Vie de A à Z.


    Auteur : Debbie Johnson

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 13 Juin 2018

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Encore un roman qui m’aura fait pleurer comme une madeleine.
    La démarche d’Andréa peut paraître étrange mais, étant donné les raisons de la brouille entre ses filles, je la comprends.
    Le roman alterne entre les chapitres au présent, où l’on voit les deux sœurs suivre tant bien que mal les petits cailloux semés par leur mère, et des flash-back du passé qui nous dévoilent peu à peu les raisons de la brouille entre Rose et Poppy.
    Les messages laissés par Andréa, alors qu’elle lutte contre le cancer (et la douleur), sont bouleversants.
    Ce sont surtout eux qui m’ont fait monter les larmes aux yeux et donnés très envie d’appeler ma mère juste pour voir si elle allait bien (c’est pas comme si on s’appelait tous les jours… ah…si, en fait).
    Rose et Poppy sont très attachantes, chacune dans son genre. On ne peut pas trouver plus opposées que ces deux-là. Difficile d’imaginer qu’elles aient pu être si proches qu’on en aurait dit des siamoises.
    Si l’attitude passée de Rose peut être excusée par la situation dans laquelle elle se trouvait (situation dont la complexité est admirablement décrite, du point de vue de la victime), on se demande pourquoi elle s’obstine dans cette attitude. Une fois qu’elle avait ouvert les yeux sur la situation, je ne m’explique pas qu’elle n’ait pas demandé des explications à sa sœur. Surtout une fois sortie de cette situation.
    L’attitude de Poppy est plus logique. Elle s’est forgé une carapace pour se protéger.
    Au-delà de l’histoire de la brouille entre les deux sœurs, on a surtout ici une histoire de deuil.

    Le chemin suivi par les sœurs ne doit pas seulement leur permettre de se retrouver mais aussi de faire le deuil de leur mère.
    Si Rose et Poppy (et dans une moindre mesure, Andréa) sont les personnages principaux, il y a deux personnages secondaire qu’on ne peut pas ne pas nommer.
    Le premier est Joe, le fils de Rose. Il est très affecté par la mort de sa grand-mère mais très excité de rencontrer enfin sa fameuse tante Poppy. Il est très protecteur envers sa mère, qu’il supporte mal de voir se détruire à petit feu.
    L’autre personnage est Lewis. Avocat en semi-retraite, il est le meilleur ami d’Andréa. Il m’a beaucoup touché car il doit mettre son deuil de côté et étouffer sa peine pour s’assurer que les dernières volontés de son amie sont bien respectées.
    Même si j’ai beaucoup pleuré, j’ai trouvé que ce livre était un vrai roman feel-good et j’ai passé un très bon moment en compagnie de ces personnages tous plus attachants les uns que les autres.

     

    Un extrait : Il tend le bras pour prendre l’une de ses mains dans la sienne. Il a des mains énormes – il est bâti comme un grizzly –, et celles d’Andrea sont minuscules. Il la tient délicatement, observant sa peau parcheminée, craignant qu’elle parte en poussière et s’envole au plus léger contact. Il sent ses doigts s’enrouler autour des siens et se réjouit de se trouver là. Certes, elle n’a pas ses filles, mais elle n’est pas seule.

    — Tu crois que tout est réglé, Lewis ? murmure-t-elle, le tirant de ses réflexions dans un sursaut.

    Il avait supposé qu’elle était sur le point de piquer l’un de ces sommes intermittents.

    — Tu crois que j’en ai fait assez ? dit-elle, lui agrippant les doigts.

    Elle avait plus que jamais besoin d’être rassurée.

    — Chérie, tout est réglé. Je ne t’ai jamais vue déployer de tels talents d’organisation que ces dernières semaines. Ça suffira, je te le promets. Alors ne t’inquiète de rien, je sais quoi faire. Tout est prêt, et je jouerai mon rôle à la perfection.

    — Ah, ce sera une première, alors…, chuchote-t-elle d’un ton sarcastique.

    Toujours la critique. Juste parce qu’une fois – une seule fois – il a lâché ce foutu crâne pendant une représentation d’Hamlet.

    Elle peine à se redresser pour s’asseoir. Il l’aide à s’incliner en avant et arrange le lit de telle sorte qu’elle soit calée bien droit. Il lui lance un dernier coup d’œil ; les cheveux aussi impeccables que possible, le maquillage appliqué, les oreilles débarrassées de leurs effroyables pendants. Elle a insisté pour porter des « vêtements convenables », même si désormais son chemisier en soie crème flotte sur ses épaules, et s’est aspergée de Coco Chanel, comme si les filles allaient percevoir les odeurs sur la vidéo.

    — OK, dit-elle en prenant une grande inspiration. Je pense que je suis prête. Je vois pratiquement un homme avec une faux qui rôde dans le couloir près du distributeur automatique, mon ange, alors on ferait mieux de s’y mettre. The show must go on. Tout est prêt ?

    Il acquiesce et allume la caméra. La technologie n’a jamais été son fort, et il a dû apprendre vite. S’il en a marre de jouer au bon avocat de province, il pourra toujours se reconvertir en génie du numérique.

    — Test, test, uno-dos-tres…, dit Andrea.

    Elle a une voix haute et ferme ; plus forte qu’il ne l’a entendue depuis des jours. Quelle professionnelle. Il ajuste ses angles, sachant qu’elle insistera pour faire une nouvelle prise si le résultat n’est pas conforme à ses grandes exigences, et lève le pouce pour lui donner le départ. Elle tourne vers lui ses yeux splendides et sourit à l’objectif. C’est un gros plan parfait, et elle l’interprète exactement comme il faut.

    — Mes chéries. Rosehip, Popcorn, mes seuls véritables amours. Je ne veux pas verser dans le mélo hollywoodien, mais si vous regardez cette cassette, cela ne peut signifier qu’une chose : j’ai quitté mon enveloppe charnelle… et vous allez avoir besoin plus que jamais l’une de l’autre. Vous devez mettre de côté vos différends et veiller l’une sur l’autre, comme vous le faisiez avant

     

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  • [Livre] Ce sera moi

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    Lecture terminée le : 04 décembre 2020

     

    Résumé : Skye Shin a tout entendu. Les filles grosses ne devraient pas danser. Elles ne devraient pas porter des couleurs vives. Elles ne devraient pas attirer l’attention sur elles. Mais Skye rêve de rejoindre le monde pailleté de la K-Pop, et pour cela elle est prête à briser toutes les règles que la société, les médias et même sa propre mère ont établies pour les filles comme elle.
    Skye se présente à un concours télévisé, avec à la clé un poste d’apprentie star de la K-Pop. Elle est prête à tout pour gagner, prête à affronter la fatigue des répétitions, les difficultés de la compétition, les drames de la télé-réalité. Mais rien ne l’avait préparée à la grossophobie des membres du jury, aux haters sur les réseaux sociaux… et encore moins à un rapprochement avec un de ses concurrents, Henry Cho. Pour autant, Skye n’oublie pas son objectif : devenir la première star grande taille de la K-Pop au monde. Ce qui signifie remporter la compétition… sans se perdre elle-même.


    Auteur : Lyla Lee

     

    Edition : Hachette

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 26 Août 2020

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : J'avais beaucoup entendu parler de ce roman qui parle de différence, notamment de grossophobie.
    Si j'ai bien aimé ma lecture, j'ai quelques reproches à lui faire.
    D'abord, même si c'est un détail sur lequel on passe rapidement, la multiplication des "Grrr" dans les dialogues quand Skye est irritée est tout simplement de trop. Ça casse le dialogue tant ce n'est pas naturel.

    Le second point que je reproche au bouquin est un petit peu plus important car il a été source d'une réelle déception.

    On a un livre qui parle de différence. Et c'est vrai que sur le sujet de la grossophobie, l'histoire est bien tournée (on y reviendra dans les points positifs, car oui, ne vous en faites pas, il y en a). Mais il y a un point qui, à mon avis, est de trop: c'est la bisexualité de Skye. En effet, dès les premières pages, on voit venir gros comme un camion la romance entre Skye et Henry, La jeune star coréenne.
    Il est dit à plusieurs reprises que leurs parents respectifs sont traditionalistes.
    Et donc, ils finissent chacun avec une personne coréenne, du sexe opposé. Donc exactement ce qu'attendent d’eux leurs parents.
    En fait, on aurait dit que la bisexualité de Skye n'est mentionnée que pour dire : « Vous avez vu ? Diversité ! »
    Parmi les participants à la compétition, il y a une jeune fille noire. Là oui, si on avait eu une histoire entre Skye et elle, les mentions à la sexualité et au traditionalisme des parents auraient eu un intérêt. Car dans l'état actuel des choses, j'ai l'impression qu'on m'a fait : « Pssst ! Viens voir ! », avant de me claquer la porte au nez.
    Pour autant, on ne peut pas dire que ce roman n'est pas une bonne lecture.
    Skye est une adolescente bien dans sa peau qui ne voit pas pourquoi elle devrait faire des régimes alors qu'elle est active et que le médecin lui assure qu'elle est en bonne santé.
    Sa relation avec sa mère est très tendue. Cette dernière ne lui apporte aucun soutien, bien au contraire, elle passe son temps à rabaisser et dénigrer sa fille. Alors ok, il y a une part de différence de culture, mais, si le père de Skye est capable d'ouverture d'esprit, pourquoi pas sa mère ? J'ai eu du mal à lui trouver des excuses et à comprendre son comportement.
    J'ai bien aimé le fait que Skye sache tenir tête à ceux qui la critiquent et/ou la harcèlent, mais qu'elle ne soit pas un rock insensible.
    Une fille de 16 ans inébranlable quoi qu'il arrive, ça n'aurait pas été crédible. Mais Skye a des moments de doute et de fragilité qui équilibrent son personnage.

    Skye n'est pas le seul personnage à être attachante.

    Henry montre les revers de la célébrité et est loin d'être aussi superficiel qu'on peut l'imaginer après sa première apparition.

    J'ai également beaucoup aimé les copines de Skye, la manager et de garde du corps de Henry, ainsi que le couple de jeunes filles qui participnt aussi à la compétition.

    Tous les personnages ne sont pas bienveillants, loin de là, mais Skye, en plus de son caractère, est quand même bien entourée.

    Même si j'ai ressenti une pointe de déception devant le côté trop prévisible et conventionnel, ce roman était quand même une bonne lecture portée par une plume agréable, à défaut d'être exceptionnelle, et, même si je ne suis pas du tout une adepte de la K-pop, je ne me suis pas senti perdue.
    L’attitude de Skye face au harcèlement est vraiment un exemple à suivre et ce livre à mettre entre les mains de tous ceux qui vivent ce genre de situation pour leur mettre un peu de baume au cœur.

     

    Un extrait : Les grosses ne savent pas danser.

    C’est ce que ma mère m’a dit quand j’étais petite, après un de mes spectacles de danse classique. Je ne me sentais déjà pas à ma place. Nous n’étions que cinq, mais les autres avaient perdu leur graisse de bébé, elles étaient minces et gracieuses alors que j’étais ronde comme un chérubin et qu’on voyait mes bourrelets ballotter depuis les sièges du balcon.

    Une gamine ordinaire aurait sans doute pleuré. Ou se serait découragée. Ou aurait même arrêté le ballet. Mais ma réaction a été tout autre : j’ai tapé du pied avec toute la force de mes cinq ans et j’ai crié à ma mère :

    — AH OUI ? Tu te trompes ! Tu verras !

    J’ai continué la danse classique pendant plusieurs années. Puis, quand j’en ai eu marre des filles snobs aux airs de diva, je me suis mise au hip-hop et à la danse moderne.

    Cette anecdote est assez représentative de ma relation avec ma mère. C’est pour cette raison que j’ai préféré ne pas lui parler de You’re My Shining Star, le concours survival de K-pop organisé à Los Angeles. C’est pour ça que je sèche les cours aujourd’hui et que j’ai pris le train pour aller passer l’audition.

    Heureusement, mon père m’a accompagnée au casting la semaine dernière. Il a fait la queue avec moi et a signé tous les formulaires d’autorisation parentale, ce que ma mère n’aurait jamais fait.

     

    bonne lecture 3 étoiles.jpg