Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Livres - Page 8

  • [Livre] A première vue

    A première vue.jpg

    Lecture terminée le : 08 janvier 2021

     

    Résumé : Merit Voss sait qu’elle est une fille un peu bizarre. Elle collectionne, par exemple, les trophées qu’elle n’a pas gagné. C’est en voulant en acquérir dans une brocante qu’elle fait la connaissance d’un séduisant jeune homme, Sagan. Il lui plaît immédiatement mais elle va vite réaliser que la situation risque d’être un peu plus compliquée qu’elle ne le pensait et que l’alchimie qu’elle a cru percevoir entre eux, a peu de chances de se développer.
    Rien n’est jamais simple dans la famille Voss. Ses parents sont séparés officiellement mais vivent encore sous le même toit, celui d’une ancienne église désaffectée. Son père a épousé l’infirmière de son ex-épouse, qui l’a assistée lorsqu’elle a eu un cancer. Ses frères et sœurs ont des traits de caractère qu’elle n’apprécie pas et qui le rendent aussi étranges que leurs parents. Merit ne supporte plus cette famille dont elle juge sévèrement chaque membre.
    Mais, le pire est peut-être à venir quand elle découvre que les apparences sont peut-être trompeuses. Quand la vérité se dévoile, lorsque des secrets bien gardés commencent à émerger, Merit est confrontée à une tâche difficile : remettre toutes ses certitudes en question.


    Auteur : Colleen Hoover

     

    Edition : Hugo & cie

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 10 Octobre 2019

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Définitivement, j'aime le nouveau style de l'auteur. Autant j'ai trouvé ses premiers romans plats, clichés et sans grand intérêt (je sens que je vais me faire des amis), autant, à partir de "Jamais plus", je les ai trouvés excellents. Or l'auteur elle-même, tout comme les différents avis que j'ai pu lire, déclare que ces romans sont différents de ce qu'elle avait l'habitude d'écrire.
    J'espère vraiment qu'elle va continuer sur cette voie, mais ça m'a l'air bien parti.

    Ce roman, il m'a fallu une bonne cinquantaine de pages pour rentrer dedans. Mais, une fois harponnée, impossible de lâcher cette histoire. Déjà, j'ai adoré le fait que la romance, bien qu'elle existe, ne soit pas au centre de l'histoire.
    Non, cette fois-ci, le centre de l'histoire, c'est la famille. Or, la famille de Merit est quelque peu compliquée, dysfonctionnelle, on peut même dire carrément en vrac.
    4 enfants et 3 parents vivent dans une ancienne église. Oui, oui, 3 parents, vous avez bien lu. Car la première épouse de monsieur vit au sous-sol tandis que celui-ci vit à l'étage avec sa seconde épouse, les 3 enfants qu'il a eu avec la première épouse et le petit bout qu'il a eu avec la seconde ... Ça va, vous suivez?
    Ajoutez à cela le charmant Sagan qui s'installe à demeure ainsi que deux invités pas vraiment prévus au programme et qu'est-ce que ça donne ? Un joyeux bordel!!

    Merit, l'héroïne, pose un regard sans concession sur cette famille dont elle juge avec sévérité les nombreux secrets. Et c'est vrai que ces secrets gangrènent les relations des uns et des autres et surtout celles de Merit.
    J'ai beaucoup aimé cette adolescente. Elle est attachante, malgré ou peut-être à cause de son manque de confiance en elle. Elle se juge, par exemple, bien moins jolie que sa sœur Honor alors qu'elles sont des jumelles parfaites.
    Le caractère de Merit cache une vraie souffrance et on espère sans cesse qu'elle va se sentir mieux, plus apaisée, plus à sa place.
    Il faut dire que la jeune fille n'est guère aidée et que Moby, le petit frère de 4 ans, semble être le plus équilibré de cette sacrée famille.

    L'histoire nous ai racontée du point de vue de Merit et, comme celle-ci se croit responsable tous les malheurs du monde, elle nous apparaît comme le nœud de discorde de la famille.
    Ce n'est pas entièrement faux dans la mesure où Merit est la seule dépositaire de l'ensemble des secrets existants.

    Bien entendu, sans surprise, un événement va provoquer la révélation de tous ces secrets et faire exploser le fragile équilibre de la famille.
    Si la première partie était plein de tensions et de malaises, la seconde a des airs de "règlements de comptes à OK Corral".
    Ce roman aborde des sujets difficiles mais, comme pour tous ses romans depuis "jamais plus", la plume de l'auteur les traite avec finesse et talent.
    Et comme pour tous ses romans depuis "jamais plus", en plus d'être un coup de cœur, cette histoire m'a trotté dans la tête bien longtemps après que j'ai refermé le livre.

     

    Un extrait : Je possède une impressionnante collection de trophées que je n’ai pas gagnés.

    Pour la plupart, je les ai achetés dans des brocantes ou des vide-greniers. J’en ai reçu deux de mon père pour mon dix-septième anniversaire. Je n’en ai volé qu’un.

    C’est sans doute celui que j’aime le moins. Je l’ai pris dans la chambre de Drew Waldrup, juste après qu’il a rompu avec moi. On est sortis ensemble pendant deux mois et c’était la première fois que je le laissais passer la main sous mon tee-shirt. Je trouvais ça très agréable, jusqu’au moment où il a baissé les yeux sur moi et a laissé tomber :

    — Je crois que je n’ai plus envie de sortir avec toi, Merit.

    Alors que j’appréciais sa caresse sur mes seins, il ne pensait qu’à une chose : ne jamais recommencer. Stoïquement, je me suis levée. Après avoir rajusté mon tee-shirt, je me suis dirigée vers sa bibliothèque pour y prendre le plus gros de ses trophées. Il n’a pas dit un mot. J’estimais qu’après m’avoir larguée, la main sur mon cœur, il me devait bien ça.

    Ce trophée du championnat régional de football a lancé ma collection. Dès lors, j’en choisis au hasard dans les brocantes, chaque fois qu’il m’arrive des trucs nuls.

    Lorsque j’ai raté mon permis de conduire ? J’ai acquis le trophée du vainqueur du lancer de poids.

    Lorsque je n’ai pas été invitée au bal de promo ? Je me suis procuré celui de la plus brillante distribution pour une pièce en un acte.

    Lorsque mon père a demandé sa maîtresse en mariage ? J’ai trouvé la coupe des Champions de l’équipe junior.

     

    coup de coeur.jpg

  • [Livre] Les oubliées

    les oubliées.jpg

    Lecture terminée le : 05 janvier 2021

     

    Résumé : Josie et sa petite sœur Anna sont confiées à leur grand-mère qui vit dans une maison isolée au cœur d'une inquiétante forêt. Elles doivent respecter trois interdits : ne pas traverser la forêt, ne pas ouvrir les fenêtres la nuit et ne pas rapporter de poupée. Cependant, Josie se fait une amie au collège, l'étrange Vanessa, qui lui fait transgresser toutes les règles.


    Auteur : K. R. Alexander

     

    Edition : Bayard

     

    Genre : jeunesse

     

    Date de parution : 16 Octobre 2019

     

    Prix moyen : 14€

     

    Mon avis : La couverture me fait vraiment flipper... En même temps, la seule chose de pire qu'ils auraient pu me faire, c'était mettre un clown !

    Mais franchement, elle ne fout pas la trouille cette poupée ?

    En comparaison, la lecture ne m'a pas donné autant de frissons que je l'espérais. Ce n'était pas pour autant une mauvaise lecture car l'histoire est prenante et avec beaucoup de suspense.
    Je comprends la frustration de Josie. Elle se retrouve dans un coin perdu, quasiment sans réseau, sans amis, avec une petite sœur qui joue les crampons et une grand-mère qui perd la tête et donne des interdictions sans queue ni tête. Et puis, il ne faut pas oublier que Josie a 11 ans (puisqu'elle en 6e), on ne peut donc pas vraiment lui reprocher de ne pas comprendre ni accepter la décision de sa mère.

    L’histoire n'est pas très originale et bon nombre de rebondissements sont parfaitement prévisibles.

    Malgré tout, impossible de lâcher ce roman. J'avais beau me douter de ce qu'il se passait, il n'empêche que j'avais très envie de voir comment l'auteur allait nous y amener.

    Bien sûr, le public visé est assez jeune, on peut donc supposer que le roman sera moins prévisible à leurs yeux et peut-être plus effrayant (*minute mamie* : et en même temps, quand on voit les horreurs que les mômes d'aujourd'hui regarde... *fin de la minute mamie*)

    J'ai un peu regretté la rapidité de la fin. J'aurais aimé une cinquantaine de pages de plus afin de mieux la construire.

    Il est difficile d'en dire plus sur un livre aussi court sans trop en dire et, même si les rebondissements ne sont pas époustouflants, il serait dommage de dévoiler l'intrigue trop vite.
    Bien que ce livre ait été une bonne lecture, sa prévisibilité et sa fin trop rapide font que je l'oublierais sans doute assez vite.

     

    Un extrait : Maman acquiesça et alla chercher le thé, pendant que mamie nous conduisait, Anna et moi, à la table de jardin.

    C’est une vieille dame, nous avait rappelé maman un million de fois en cours de route. Sa mémoire défaille, et il se peut qu’elle ne se comporte pas toujours de façon cohérente. Alors, soyez patientes avec elle et faites comme si vous compreniez de quoi elle parle, même si vous n’en avez aucune idée. Comme ça, elle ne s’agitera pas trop.

    – Maintenant, les filles, écoutez-moi, nous dit mamie Jeannie d’une voix douce et ferme, une fois que nous fûmes installées. Il y a trois règles à observer pour vivre ici. Premièrement, ne laissez jamais vos fenêtres ouvertes après la tombée de la nuit, même s’il fait très chaud. Deuxièmement, je ne veux aucune poupée dans la maison. Et, troisièmement, n’allez jamais, au grand jamais, du côté de la maison dans les bois. C’est là qu’habite Beryl.

    En prononçant ces derniers mots, elle avait tourné les yeux en direction de la forêt. Je suivis son regard, et un frisson me parcourut l’échine. Il pouvait se cacher n’importe quoi là-bas. Chaque fois que nous étions venues rendre visite à notre grand-mère, elle s’était arrangée pour ne pas nous perdre de vue une seule seconde. Mais jamais elle n’avait fait allusion à une maison en particulier. Ni à Beryl.

    Qui était Beryl ?

     

    bonne lecture 3 étoiles.jpg

  • [Livre] Les fragmentés - T01

    Les fragmentés - T01.jpg

    Lecture terminée le : 03 janvier 2021

     

    Résumé : Dans une société traumatisée par la Seconde Guerre civile, la charte de la vie vient d’être signée. Elle stipule que l’on peut « fragmenter » un adolescent âgé de treize à dix-huit ans. La fragmentation consiste à « résilier » un enfant rétroactivement sans y mettre techniquement fin.
    Connor, Risa et Lev se retrouvent tous les trois sur la liste fatale. Leur seule échappatoire : fuir, se cacher, survivre alors qu’ils sont traqués par les Frags, la police des fragmentés.


    Auteur : Neal Shusterman

     

    Edition : du Masque (Msk)

     

    Genre : Science-fiction

     

    Date de parution : 04 octobre 2018

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : En général, je suis assez bon public pour les dystopies.
    J'aime bien quand il est très clair que la société part en biberine.

    Et là, il faut dire qu'elle y va fort, la société. Interdire l'avortement mais autoriser l'abandon des gosses sur le pas des portes, (avec obligation légale pour les pauvres pigeons qui vivent là de garder le bébé), et surtout, surtout, autoriser la fragmentation.

    Ils peuvent se cacher derrière des figures de style, la fragmentation n'en est pas moins une mise à mort avec recyclage de toutes les parties du corps.
    Du coup, comme il y a des organes à revendre, pourquoi soigner quand il suffit de remplacer. Autant dire qu’il y a peu de voix qui s’élèvent contre cette pratique qui permet d’avoir des organes neufs dès que l’un d’eux défaille.
    N'importe quel enfant peut-être ainsi résilié entre 13 et 18 ans sur simple décision de son responsable légal.

    On va suivre trois adolescents qui sont chacun dans cette situation pour des raisons différentes qui montre bien à quel point ce programme est injuste et incontrôlable.

    Connor est un ado rebelle condamné par ses parents, Riza est une orpheline victime des coupures de budget, quant à Lev, sa situation est presque celle qui m'a le plus dégoûté car s’il n'y a pas d'autre raison à sa fragmentation que l'intégrisme religieux, il a été conditionné dès sa naissance à se sentir privilégié d’être sacrifié.
    Trois raisons très différentes, trois vies très différentes, mais qui vont se télescoper dans leur fuite pour leur survie.
    On va rencontrer bon nombre de personnages dont beaucoup d'adolescents promis à la fragmentation. Et parfois les raisons de la fragmentation révoltent encore plus que le principe lui-même, c'est dire.

    J'aime beaucoup la plume de Neal Shusterman ainsi que l'originalité de l'histoire. J'ai aimé le fait que l'on ait le point de vue de chacun des trois personnages, ce qui fait qu'on sait tout ce qu’il se passe, ou presque, même quand ils sont séparés les uns des autres.

    L'auteur n'a pas négligé ses personnages secondaires et on s'attache aussi bien à eux qu’à Connor, Risa et Lev.
    J'ai aussi beaucoup apprécié que le livre ne se termine pas sur un gros cliffhanger.
    Mais du coup, Je me demande comment l'auteur va rebondir et ce qu'il va bien pouvoir raconter dans les 3 tomes qui restent.
    Même si on ne termine pas le tome sur les dents, je ne vais sans doute pas attendre 107 ans pour découvrir la suite.

     

    Un extrait : Risa avait le front collé contre la vitre. Le conducteur fit un brusque écart sur la droite pour éviter les deux fuyards. Les passagers crièrent ; certains eurent la respiration coupée. Risa fut projetée vers l’avant du véhicule et le bus finit par s’immobiliser dans une secousse brutale. Contusionnée, elle se releva rapidement et prit la mesure de la situation. C’est alors que le bus se renversa avant d’atterrir dans un fossé. Le pare-brise, éclaté, était couvert de sang.

    Autour d’elle, tout le monde s’examinait. Aucun des adolescents n’était sérieusement blessé, mais certains en rajoutaient délibérément. L’accompagnatrice s’efforçait de calmer une jeune adolescente en proie à une crise de nerfs.

    Au milieu de ce chaos, Risa eut une idée fulgurante.

    Une idée qui ne faisait pas partie du plan.

    Le système était sans doute conçu pour parer à toutes les éventualités au cas où les pupilles essaieraient de s’enfuir, mais une chose était sûre : rien n’était prévu en cas d’accident. Impossible, donc, de savoir ce qui allait se produire dans les secondes à venir.

    Risa fixa la porte avant du bus, retint son souffle et se mit à courir.

     

    Beaucoup aimé 4 étoiles.jpg

  • [Livre] La Couleur du Mensonge - T02 - Le Parfum de la Trahison

    La couleur du mensonge - T02 - Le parfum de la trahison.jpg

    Lecture terminée le : 29 décembre 2020

     

    Résumé : Ayant prouvé sa valeur en tant qu'espionne et entremetteuse prodige, Sage Fowler est désormais bien introduite dans la haute société grâce à son titre de précepte iceberg des filles du roi. Quand elle apprend qu'une expédition secrète se prépare, elle saisit cette chance de servir une fois de plus son royaume - et de retrouver par la même occasion l'homme qui est désormais son fiancé, le capitaine Alexander Quinn. Chargée de l'éducation du prince Nicolas, elle observe avec beaucoup d'intérêt la toute nouvelle unité d'elite.


    Auteur : Erin Beaty

     

    Edition : Lumen

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 11 Octobre 2018

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : Le tome 1 avait été un énorme coup de cœur et ce second tome s’est hissé sans difficulté à sa hauteur.

    D'emblée, j'ai adoré Sage, tout autant que dans le premier tome. Si sa situation a changé, elle semble parfaitement s'adapter à la nouvelle donne.
    En réalité, j'ai trouvé que c'était ce qui caractérisait le plus Sage, encore plus que sa volonté et sa force de caractère : son adaptabilité.

    J'ai apprécié que, malgré qu'on soit sur un tome 2, l'auteur ait quand même pris la peine de poser les bases de ce nouvel opus. Comme le tome 1 ne se terminait pas sur un cliffhanger après lequel le tome 2 aurait directement plongé dans l'action, j'ai trouvé important que la nouvelle intrigue, bien qu'elle soit rattachée, par certains aspects, au premier tome, n'arrive pas comme un cheveu sur la soupe.

    Déjà que Sage est un peu trop curieuse pour son propre bien, voilà que la reine, à la fois furieuse qu'on la laisse dans l'ignorance et inquiète que son fils unique (mais second héritier du roi, attention) soit impliqué dans quelque chose de dangereux, lui demande d'enquêter sur une mission secrète à laquelle doivent se joindre non seulement le jeune prince, mais également Alex Quinn.
    Sage va donc fouiner, ce qui ne va pas être du goût du beau capitaine.
    Le problème de ces deux-là, c'est la communication !
    Les deux ont peur de paraître faible en évoquant leurs inquiétudes, leurs angoisses...
    J'ai énormément aimé que Quinn ne soit pas un roc inébranlable et qu'il soit encore perturbé par les événements du tome 1. Et comme il garde tout pour lui, cette bourrique ...

    Sage est parfois un peu trop obstinée, mais je pense franchement que si Quinn lui avait fait un peu plus confiance et lui avait un peu plus parlé de ses inquiétudes, elle aurait mieux compris ses motivations et donc aurait respecté plus volontiers ses consignes. Quinn oublie un peu trop souvent que Sage n’est pas un soldat !
    On dirait que ces deux-là ne se parlent que quand l'un d'eux, voire les deux, sont en danger de mort.

    Parmi les nouveaux personnages que l'on rencontre dans ce tome, j'ai eu un vrai coup de cœur pour Nicolas, le jeune prince mais aussi pour les casmuri (du moins pour Darit, Banneth et Lani).
    J'espère qu'on sera amené à les revoir dans le troisième et dernier tome.

    Comme dans le tome 1, une tragédie va frapper dans la dernière partie du livre et je suis curieuse de voir qu'elles vont en être les conséquences.

    Il va falloir que le tome 3 soit particulièrement bien ficelé pour que je supporte l'idée de dire au revoir aux personnages. Je ne me sens pas prête à quitter cet univers.
    Du coup, je vais attendre un peu avant de me lancer dans le dernier tome, mais pas trop non plus parce que je suis vraiment très curieuse.

     

    Un extrait : Depuis sa cachette sous le grand saule pleureur, Sage regardait Alex arpenter l’allée. Il s’arrêtait souvent pour jeter un regard vers le palais, d’où elle était censée venir. Arrivée un peu en avance, la jeune fille en avait profité pour tresser sa chevelure encore mouillée. Peut-être était-ce cruel de sa part, mais elle avait alors eu envie de prendre quelques minutes pour épier son fiancé, afin de se rappeler son allure et de se délecter de l’impatience qu’il ressentait. Ce n’était que justice puisqu’il l’avait lui-même observée à visage couvert dans l’arène, quelques heures plus tôt.

    Il délassait sa main gauche en marchant, probablement plus par habitude que par nécessité… Il lui avait fallu plusieurs semaines pour recouvrer son amplitude de mouvement après avoir été blessé à l’avant-bras, à Tegann. Dans ses lettres, Alex lui avait même confié craindre quelques lésions nerveuses irréversibles. Comme le jeune homme s’efforçait toujours de ne pas lui donner des raisons de s’inquiéter, Sage avait peur que la blessure soit pire que ce qu’il voulait bien lui avouer. Aussi s’était-elle promis de demander ce qu’il en était au meilleur ami d’Alex, le lieutenant Casseck.

    Nerveuse, la préceptrice royale suivait du doigt les motifs brodés au fil d’argent de sa tenue. Sa robe à mancherons de brocart bleu, un peu trop décolletée selon elle, était bien trop chic pour une promenade dans les jardins, mais elle lui allait bien au teint et mettait sa silhouette en valeur. Pour tout dire, Sage avait commencé à prendre goût aux jupes au cours de l’année écoulée. Certes, le terme était sans doute un peu fort. Quoi qu’il en soit, elle avait appris à apprécier davantage les jolis vêtements, même si les porter lui donnait l’impression d’être un canard déguisé avec des plumes de cygne.

  • [Livre] La symphonie des abysses – T02

    la symphonie des abysses T02.jpg

    Lecture terminée le : 22 décembre 2020

     

    Résumé : Divisé en deux parties, ce second volet raconte tout d'abord l'histoire d'Eyal, le personnage entrevu dans la ville de Portes à la fin du premier tome. On le suivra dans sa recherche de vérité, jusqu'à ce qu'il rencontre Abrielle, Sand et Cahill. Tous les quatre parviendront à dénicher des informations sur l'Anneau et comprendront enfin pourquoi il a été conçu. Malgré une réalité difficile à accepter, leur quête de liberté ne s'arrête pas à cette étape. En effet, un passage existe bel et bien dans le Mur et nos amis savent désormais où il se trouve... Mais un peuple de gardiens veille jalousement sur cette entrée. Il leur faudra trouver un moyen de déjouer leur attention afin de parvenir de l'autre côté. La vérité sur la symphonie des abysses et l'identité de celui qui la chante pour eux est à ce prix...


    Auteur : Carina Rozenfeld

     

    Edition : Robert Laffont

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 20 Novembre 2014

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Ce second tome est à la hauteur du premier.

    Là aussi, l'histoire est divisée en deux parties :

    D'abord, on va se pencher sur l'histoire d'Eyal puis on va rejoindre le point où le tome 1 s'était arrêté, avec la rencontre d'Eyal et d'Abrielle, Cahill et Sand.
    La seconde partie va se concentrer sur la quête de ce petit groupe pour trouver le moyen de franchir le mur.

    Autant dire que ça ne va pas vraiment être une promenade de santé.

    Côté personnages, j'ai beaucoup aimé la famille d’Eyal mais j'ai regretté de ne pas voir un peu plus son père car, sous ses airs un peu rigides, on devine un sentiment de révolte aussi fort que celui de son fils, sauf que lui veut prendre le temps de changer les choses en douceur et en profondeur.

    Avec Eyal, on va faire des découvertes sur les origines de l'atoll, du mur, et sur  ce qu'il peut bien se passer à l'extérieur.

    Dans ce second tome, on retrouve également l'interdiction de la musique (et de toute forme d'art d'ailleurs), mais aussi une stricte séparation entre blancs et noirs, qui vivent dans deux parties de la ville distincts.

    Dans la Basse-Ville, les Blancs n'ont aucun droit et dans la Haute-Ville ce sont les noirs qui n'en n'ont aucun. Et les métisses, comme Eyal ? Et bien, ils n'ont leur place nulle part.

    Les découvertes sur les origines de l'atoll permettent de trouver une certaine logique à des règles qui, si je les trouve toujours injustes au moment où se déroule l'histoire, sont moins absurdes qu'elles ne le semblaient au premier abord.

    Dans ce tome, il y a beaucoup plus d'action que dans le premier car il ne s'agit plus seulement pour les personnages de quitter leur village mais de se confronter aux dangers qui se trouvent le long du mur, quasiment en dehors de toutes règles. On sent aussi quelque chose se noue entre Eyal et Abrielle. Ce n'est pas plus mal car la jeune fille a passé un tome et demi à tenir la chandelle pour Cahill et Sand et a joué le leader et le roc pour leur petit trio.
    J'étais contente qu'elle puisse un peu se reposer sur quelqu'un. Être une femme forte ne veut pas dire qu'on doit tout supporter seule.

    J'ai beaucoup aimé la fin, qui réussit à la fois à répondre à toutes les questions que je me posais et à être assez ouverte pour laisser place à l'imagination sans provoquer de frustration.
    La forme de diptyque est parfaite. Je pense qu'on aurait vite tourné en rond si la la saga avait eu plus de 2 tomes.

    En conclusion, j'ai trouvé cette histoire quasi-parfaite : Ni trop, ni trop peu, portée par une plume très belle, très agréable, avec une fin que je n’aurais pas pu rêver mieux !

    Si cette lecture n'a pas été un coup de cœur (mais je serais bien en peine d'expliquer pourquoi), elle n'en a pas moins été excellente .

     

    Un extrait : — Cela fait à peine deux jours que Mirkhy est mort, et tu demandes déjà sa place ? continua finalement l’homme.

    Eyal acquiesça.

    — Tu ne perds pas de temps.

    — Pourquoi en perdre ? Vous allez avoir besoin de quelqu’un pour le remplacer, non ?

    Un léger sourire fit frémir les lèvres de Yibo.

    — En effet, mais tu sais que je ne peux pas prendre cette décision seul. Je dois demander l’autorisation au Conseil. Ta mère était une pâle et les pâles n’ont pas le droit d’entrer à la bibliothèque.

    Eyal leva les yeux au ciel, avec exaspération.

    — Je ne suis pas un pâle ! Je suis votre fils et ma peau, même si elle n’est pas aussi foncée que la vôtre, n’est pas blanche. Je suis un mélangé, c’est différent.

    — Personne ne sait que tu es mon fils. Je ne peux pas jouer de cette relation.

    — Je sais, père, mais vous pouvez insister sur le fait que je ne suis pas un pâle. Pas complètement. Et que je ne sais pas lire, comme mon statut l’exige. Aucun secret des sombres ne risquera de tomber sous les yeux de quelqu’un qui n’y est pas autorisé.

    Yibo hocha la tête.

    — Je sais tout cela. C’est moi qui ai interdit que tu reçoives une éducation. Les mélangés n’y ont pas droit. Et tu ne fais pas exception à la règle, même si tu vis sous mon toit.

    — J’en suis conscient, et je ne m’en suis jamais plaint.

    — Jamais en effet, ce qui est étonnant vu ton caractère habituellement… disons… fort.

    Eyal haussa les épaules et fit une moue mi-dédaigneuse, mi-amusée. Il savait très bien de qui il tenait cette personnalité, et Yibo également…

    — C’était la condition pour que maman et moi vivions ici. Sa sécurité et son bien-être valaient bien ce prix.

    — C’est vrai.

    Les yeux plissés, Yibo observa son fils caché. Celui qu’il avait eu avec une femme à la peau plus blanche que les nuages, aux cheveux plus dorés que le reflet du soleil sur le Cercle. Qu’il avait aimée… en secret, évidemment. Lui, un homme aussi important en ville, n’aurait jamais pu conserver sa position si cette idylle interdite s’était sue.

     

    adoré 5 étoiles.jpg

  • [Livre] Jolies filles

    jolies filles.jpg

    Lecture terminée le : 04 février 2021

     

    Résumé : Le corps d’une ravissante jeune femme vient d’être découvert, à demi-nu et lacéré de blessures mortelles, dans une benne à ordures de la banlieue londonienne. Arrivée sur place avec son amant et ex-coéquipier, l’agent Peterson, l’inspectrice Erika Foster est sous le coup d’une double émotion : la révolte face à cette épouvantable scène de crime et la frustration. Car officiant désormais à la brigade des stup, elle n’est pas censée s’occuper de cette affaire…
    Mais impossible pour la flic de rester sur la touche. Enquêtant clandestinement, Erika découvre un lien avec une autre affaire similaire, survenue quelques mois plus tôt, où la très jolie victime présentait les mêmes incisions. Autre point commun : les deux femmes étaient inscrites sur un site de dating et pensaient avoir rencontré l’homme idéal.
    Comment démasquer ce prince charmant insaisissable, aux multiples profils ? Erika le sait : l’assassin a deux pas d’avance sur la police. C’est lui qui mène la danse, au rythme des cadavres.
    Et quand un nouveau corps est retrouvé dans une poubelle, Erika comprend qu’elle va devoir apprendre à valser, avant de pouvoir frapper à son tour…


    Auteur : Robert Bryndza

     

    Edition : Belfond

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 21 Janvier 2021

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : Dans ce quatrième tome des enquêtes d'Erika Foster, je dois admettre que la jeune femme m'a un peu agacée dans les premiers chapitres. Dans les tomes précédents, elle avait décidé de quitter son poste à la Murder Team en postulant dans un autre service de la police de Londres, pour protester contre le fait que la promotion quelle convoitait ait été attribuée à un autre. Mais, quelques mois plus tard, décidant qu'elle déteste son nouveau poste, elle désire retrouver son ancienne affectation et supporte mal que ça lui soit refusé.
    Et en même temps on peut comprendre la réaction de ses supérieurs, la police métropolitaine de Londres n'étant pas un jeu de chaises musicales où les policiers passent d'un service à l'autre selon leur humeur du moment.
    Mais au lieu de faire profil bas et d'attendre un petit peu pour redemander sa mutation, Erika ne trouve rien de mieux à faire que de s'incruster sur une scène de crime, et s'offusque ensuite de s'en faire éjecter par le responsable de l'enquête.
    Pire encore, alors qu'elle a reçu l'ordre formel de quitter les lieux, elle désobéi à cet ordre en prenant des dépositions de témoins, ce qui pourrait former un vice de procédure.
    Même James Peterson, son collègue et amant, qui pourtant se range très souvent de son côté, se montre exaspéré par son attitude.
    Bien sûr, sans surprise, Erika ne tarde pas à réussir à se faire confier cette enquête ce qui est probablement le seul point manquant de crédibilité que j'ai trouvé dans ce roman.

    Cette fois-ci l'enquête s'avère ardue, le criminel se révélant être d'une rare prudence, et bénéficiant en plus d'une certaine dose de chance.
    Pour nous lecteurs, comme d'ordinaire, les chapitres alternent entre l'enquête menée par Erika et ses hommes et les tribulations du criminel, dont on connait, du coup, l'identité quasiment dès le début.
    Malgré l'attitude hostile d'Erika envers ses supérieurs, j'ai trouvé que la nouvelle Superintendant était plutôt efficace, à l'écoute, malgré quelques petits désaccords, et quelques petites erreurs dues au fait qu'elle est novice dans ce rôle.

    J'ai apprécié dans ce livre, de suivre le travail des enquêteurs, un travail de fourmi, reposant essentiellement, dans ce cas, au visionnage des caméras de surveillance afin d'essayer de trouver un élément les rapprochant de l'identité du suspect. J'ai aimé le fait que ce ne soit pas facile, que les informations récoltées grâce à d'éventuels témoins puissent mener dans des impasses ou être carrément des fausses pistes, que cette enquête, au final, ne soit pas réglée en deux coups de cuillère à pot, comme c'est trop souvent le cas dans les romans et films policiers.

    J'ai également aimé l'évolution d'Erika, tant au niveau personnel, puisqu'elle accepte enfin de recommencer à vivre après la mort de son mari, qu'au niveau professionnel, puisqu'elle semble faire des efforts avec sa nouvelle supérieure et prend même la peine de s'excuser, parfois, de son attitude abrupte.
    Ça n'a l'air de rien, mais au vu de son attitude dans les trois précédents tomes, c'est un grand pas en avant.

    Plus on approche de la fin, plus le suspense augmente en même temps que les chapitres raccourcissent, créant ainsi un rythme de plus en plus rapide, jusqu'à la résolution de l'enquête.
    Après quelques frayeurs, l'épilogue nous promet un nouveau défi professionnel pour Erika, et j'ai hâte de voir comment cette jeune femme entière et qui déteste les concessions va se débrouiller avec cette nouvelle donne!

     

    Un extrait : Débarrassée de sa combinaison, Erika faisait les cent pas dans le halo orange d’un réverbère. Des bourrasques de neige la glaçaient jusqu’aux os, et elle avait remonté le col de son manteau et enfoncé les mains dans ses poches. Avec un douloureux sentiment d’impuissance, elle observa l’arrivée d’un fourgon noir de la police scientifique qui se gara juste en face du cordon de sécurité. Malgré le froid mordant, elle ne voulait pas retourner à sa voiture. Elle savait ce qui l’attendait dans la boîte à gants : le paquet de cigarettes qu’elle gardait pour les situations d’urgence. Elle avait arrêté de fumer plusieurs mois auparavant mais, en période de stress, l’envie de nicotine revenait la tarauder. Il était hors de question qu’elle laisse Sparks la faire rechuter. Enfin, quelques minutes plus tard, il émergea de la scène de crime et vint droit sur elle.

    « Pourquoi êtes-vous venue, Erika ? »

    Sous la lumière, elle remarqua qu’il avait des cheveux gris et le visage émacié.
    « Je vous l’ai dit, on m’a prévenue que la DCI Hudson serait en retard.

    — Qui vous a prévenue ? »

    Elle hésita.

     « J’étais avec Peterson quand il a reçu l’appel, mais il n’y est pour rien. C’est moi qui ai insisté pour venir.

    — Vous étiez avec lui ?

    — Oui…

    — Alors comme ça, vous allez voir ailleurs ? » railla-t-il.

    En dépit du froid, Erika sentit ses joues devenir brûlantes.

     « Ça ne vous regarde pas.

    — Et ma scène de crime ne vous regarde pas. C’est moi qui gère les Murder Investigation Teams. Vous ne travaillez pas pour moi, et vous n’êtes pas la bienvenue. Alors ayez l’obligeance d’aller vous faire mettre. »

    Erika fit un pas en avant, soutenant son regard sans ciller. Une bouffée d’haleine rance et acide lui parvint.

     « Qu’est-ce que vous venez de dire ?

    — Vous m’avez parfaitement entendu, Erika. Allez-vous faire mettre. Vous n’êtes pas ici pour aider, vous voulez juste mettre votre grain de sel. Je sais que vous avez demandé une mutation vers une Murder Investigation Team. Déconcertant, quand on se rappelle le foin que vous avez fait en démissionnant parce que j’ai été promu avant vous. »

     

    adoré 5 étoiles.jpg

  • [Livre] Mission nouvelle Terre - T02 – Spark

    Mission de nouvelle terre - T02 - Spark.jpg

    Lecture terminée le : 27 novembre 2020

     

    Résumé : Piégés sur une Terre à l'agonie, les derniers survivants n'ont qu'une issue : envoyer deux vaisseaux - l'Empyrée et le Nouvel Horizon - à la recherche d'une planète hospitalière. Quand l'équipage du Nouvel Horizon se retourne brutalement contre l'Empyrée, l'expédition tourne au cauchemar.
    Adolescents d'à peine seize ans, Kieran et Waverly doivent faire face à une situation hors du commun. Alors que tous les adultes ont disparu lors de l'attaque, des luttes de pouvoir éclatent entre les jeunes restés à bord. Tandis que deux camps s'affrontent, de sérieux dysfonctionnements perturbent le vaisseau. Qui en est responsable? Waverly et ses amis? A moins qu'un intrus ne se soit introduit à bord...


    Auteur : Amy Kathleen Ryan

     

    Edition : du Masque (Msk)

     

    Genre : Science-fiction

     

    Date de parution : 2013

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : J’avais lu le er tome de cette trilogie en juin et, quand j’ai décidé de lire le tome 2, en novembre, j’avais peur de ne pas me souvenir des détails, d’avoir du mal à re-rentrer dans l’histoire.
    Il s’est quand même écoulé plus de 5 mois entre ces deux lectures et je suis de la famille des poissons rouges.
    Mais en fait, j’ai très facilement raccroché les wagons.
    Sur l’Empyrée, les enfants et adolescents sont livrés à eux-mêmes, les rares adultes encore à bord étant gravement irradiés et en « soin intensifs » (soignés par ces mêmes enfants et adolescents, je ne donne pas cher de leur peau).
    Entre un ado mégalomane qui se croit désigné par Dieu et des pré-ados de douze à 14 ans à qui on donne le droit de se comporter comme des petits tyrans, croyez-vous qu’on puisse faire confiance aux uns et aux autres pour ne pas abuser de leur pouvoir ?
    D’autant plus que les gamins sont tous plus ou moins traumatisés par les évènements du premier tome et que le reste des adultes survivants est toujours prisonnier du Nouvel Horizon et de cette cinglée d’Anne Mather.
    Honnêtement, si Kieran m’agaçait un peu dans le tome 1, je pouvais lui trouver quelques excuses concernant ses égarements. On pouvait comprendre qu’il ait un moment de flottement étant donné la soudaineté des évènements. Mais dans ce second tome, il m’est vraiment sorti par les yeux : imbu de lui-même, il n’hésite pas à mentir, à manipuler pour arriver à ses fins et surtout à conserver le pouvoir. Et d’ailleurs il refuse de partager une once de ce pouvoir.
    Il cumule d’ailleurs bien d’autres attributs des dictateurs.
    Il ne vaut clairement pas mieux qu’Anne Mather, que ce soit dans son comportement général ou dans son fanatisme religieux.
    Seth, lui, au contraire, me plait de plus en plus. Il a conscience de ne pas avoir agi correctement dans le tome 1, mais il a à cœur la sécurité du jeune équipage de l’Empyrée (Bon, surtout de Waverly, soyons honnêtes).
    Waverly, puisqu’on en parle, vit des moments difficiles. La plupart des enfants, et même les filles qu’elle a réussi à tirer du Nouvel Horizon, lui en veulent de ne pas avoir également sauvé les adultes. Beaucoup lui en veulent également de ne pas être en adoration devant Kieran et de s’opposer à lui.
    Les gamines surtout m’ont rendue dingue. Même si je comprends leur peur, leur tristesse et leur besoin de s’en remettre à quelqu’un qui prennent toutes les décisions, elles oublient un peu vite tout ce que Waverly a fait pour les protéger.
    Le pire, dans cette histoire, c’est qu’aussi loin que peuvent aller les personnages, que ce soit par vengeance, peur, tristesse ou avidité, tout reste parfaitement crédible. On imagine sans mal des gens avoir ce genre de réactions à l’emporte-pièce, où celui qui crie le plus fort, celui qui détient la force a forcément raison, car cela demanderait un peu de courage et de réflexion de s’opposer à eux (que ce soit des adolescents ou des adultes d’ailleurs).
    L’histoire est également plus axée sur la politique que le tome 1, même si le fanatisme religieux est toujours présent.
    Le rythme est soutenu et un sentiment d’urgence reste en filigrane de toute la lecture.
    Je ne m’attendais pas du tout à cette fin ! Je suis restée choquée, à me demander si j’avais bien lu !
    Du coup, j’ai très hâte de lire le troisième tome, qui sera sans doute l’une de mes premières lectures de 2021, car j’ai vraiment envie de savoir comment l’auteur va sortir les personnages de la situation dans laquelle elle vient de joyeusement les jeter !

     

    Un extrait : L'ascenseur s'ouvrit sur le bunker central plongé dans le chaos, immense salle dont les murs étaient tapissés de couchettes, et le plafond d'éclairages de secours. A l'extrémité se trouvait un coin cuisine et des tables pour les repas collectifs. Les enfants se blottirent à plusieurs sur des couchettes, parlant tout bas. Waverly s'efforça d'ignorer les regards noirs d'un groupe de filles conduit par Marjorie Wilkins, une préadolescente aux genoux cagneux qui avait un gros faible pour Kieran. Elle était sa plus grande supportrice et elle provoquait tous ceux qui rataient ses sermons.

    — Qu'est-ce que tes amis ont encore inventé, cette fois ? ironisa-t-elle au moment où Waverly passa devant elle.

    La jeune fille aurait dû faire la sourde oreille, elle le savait, pourtant elle ne put s'empêcher de répondre :

    — Je ne vois pas de qui tu parles.

    — Je parle des gens entre les mains desquels tu as laissé nos parents. Ça doit bien être tes amis, sinon pourquoi leur aurais-tu confié nos familles ?

    — Tu aurais préféré grandir sur le Nouvel Horizon ? J'aurais peut-être dû t'oublier là-bas.

    Waverly accompagna ses propos d'un coup d'œil cinglant, mais Marjorie ne sembla pas le moins du monde intimidée.

    — Tout le monde pense que tu n'es qu'une lâche, intervint Millicent, la petite sœur de Marjorie.

    Les deux filles, qui avaient perdu leur père dans la tuerie sur l'aire de lancement, nourrissaient l'espoir que leur mère était encore en vie sur le vaisseau jumeau. De tout l'équipage, c'étaient elles les plus promptes à critiquer en public la tentative de sauvetage de Waverly et son échec.

     

    Beaucoup aimé 4 étoiles.jpg

  • [Livre] La couleur du mensonge

    la couleur du mensonge.jpg

    Lecture terminée le : 21 novembre 2020

     

    Résumé : Sage Fowler, seize ans, est une bâtarde recueillie par un oncle riche et respecté. Sa seule chance de s’en sortir ? Épouser un beau parti. Elle se présente donc chez une entremetteuse – l’une de ces femmes chargées d’évaluer le potentiel des candidats au mariage, et dont les décisions font et défont les fortunes d’une famille, voire d’un pays tout entier. Mais avec sa légendaire indiscipline et sa langue trop acérée, la jeune fille échoue lamentablement. Amusée par son cynisme et son sens aigu de l’observation, la marieuse lui propose toutefois de devenir apprentie.
    Sage s’embarque donc dans un périple vers la capitale pour assister au Concordium – là où, tous les cinq ans, se décident les unions les plus importantes – avec un groupe de jeunes filles triées sur le volet. Cette précieuse cargaison est escortée par un bataillon de soldats d’élite qui ne tarde pas à réaliser qu’ils sont tous sur le point de se jeter dans la gueule du loup : le pays voisin prépare une invasion et chaque étape du voyage pourrait bien être la dernière.


    Auteur : Erin Beaty

     

    Edition : Lumen

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 15 Février 2018

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Encore une fois, comme souvent avec Lumen, le résumé est non seulement trop long mais pas vraiment conforme à la réalité (Je me demande de plus en plus sérieusement si ceux qui font les résumés prennent la peine de lire les livres).
    Heureusement, je ne juge pas les livres sur la conformité des résumés au contenu du livre. Et ce roman a été très proche du coup de cœur.
    J’ai vraiment énormément apprécié Sage. Déjà, elle est normale. Elle n’est pas exceptionnelle, elle n’obtient pas tout ce qu’elle veut, elle n’a pas des capacités sans fin : elle a quelques connaissances, qu’elle a appris auprès de son père mais ce qui fait sa force c’est sa force de caractère. Elle refuse de se plier à des conventions sociales faites par et pour les hommes, refuse de tenir sa langue. Et surtout, elle aime apprendre. Et le mariage ne fait pas du tout, mais alors pas du tout partie de ses objectifs pour l’avenir. D’ailleurs, elle a demandé à son oncle de lui trouver un apprentissage. Mais celui-ci ne l’entend pas de cette oreille et lui prend un rendez-vous avec l’entremetteuse de la région afin qu’elle dégotte un époux pour sa nièce.
    Même si les relations entre Sage et son oncle sont plutôt houleuses, même Sage est obligée, de mauvaise grâce, de reconnaitre qu’il ne lui a jamais fait aucun mal et qu’il a toujours pris soin d’elle là où beaucoup l’aurait collée dans un orphelinat. Et même si ce n’est pas le souhait de Sage, je pense que la décision de son oncle de chercher à la marier part d’un bon sentiment. Au vue de la société dans laquelle ils évoluent, je pense qu’il croit sincèrement que c’est la meilleure chose à faire pour assurer l’avenir de Sage.
    J’ai également beaucoup aimé l’entremetteuse : Darnessa Rodelle. Elle sait fort bien comment est Sage et plutôt que de s’opposer directement à son oncle, elle accepte de recevoir la jeune fille en sachant très bien qu’elle n’a rien d’une « future épouse parfaite ». Au lieu de lui trouver un mari, elle propose donc à Sage de devenir son assistante le temps d’accompagner des jeunes filles à la capitale pour les unions des grands du royaume qui a lieu tous les cinq ans.
    Le convoi de jeunes filles est escorté par un groupe de soldat commandé par le mystérieux capitaine Quinn que l’on ne voit que rarement, tant il est occupé par son travail. Sage va se lier d’amitié avec Ash, qui voyage incognito sous les traits d’un cocher et qui semble cacher beaucoup de chose et surtout beaucoup d’inquiétude.
    (Rassurez-vous, tout ce que j’ai dit jusque-là se passe dans les tout premiers chapitres)
    Même si La couleur du mensonge est un premier tome, j’ai été surprise de voir qu’il pouvait se suffire à lui-même. L’histoire se met en place rapidement, d’autant plus qu’on suit relativement alternativement l’armée et Sage. L’histoire est vraiment centrée sur l’intrigue et on plonge directement dans l’univers. Pour autant, on n’est pas perdu car l’auteur a su distiller les informations sur son univers de manière à ce qu’on ait l’impression de déjà le connaitre.
    Quant aux rebondissements… Et bien ce livre est quasiment constitué de rebondissements ! Il faut dire qu’il est difficile de faire confiance à qui que ce soit (En même temps, vu le titre, on aurait pu s’en douter). L’auteur ose vraiment tout jusqu’à un rebondissement que je n’avais pas vu venir, mais alors pas du tout : il a fallu que je relise trois fois le passage pour me convaincre que je n’avais pas rêvé ! En répétant en boucle : Non, elle n’a pas osé…
    Ce vrai panier de crabe m’a vraiment happé, complétement, totalement happée ! Impossible de laisser de côté ce bouquin et la fin est telle que, certes, on a envie de découvrir la suite, mais on n’est pas pris dans l’urgence de la découvrir (Je ne suis pas toujours fan des cliffhanger, trop de séries interrompues m’ont un peu échaudée).
    Bon même si on n’est pas dans l’urgence, croyez-moi, je ne vais pas attendre longtemps pour me plonger dans le tome 2 car j’ai vraiment très envie de retourner dans le monde de Sage !

     

    Un extrait : Son oncle était rentré depuis plus d’une heure, mais il ne l’avait toujours pas fait appeler.

    Assise à sa table, dans la pièce qui servait d’étude aux enfants de la maison, Sage faisait de son mieux pour garder son calme. Son cousin Jonathan, lui, ne tenait pas en place – l’ennui, sans doute, ou bien la difficulté qu’il devait éprouvait à tolérer une fille à peine plus âgée que lui comme professeur. Si Sage ne lui en tenait pas particulièrement rigueur, elle n’avait pas l’intention de lui laisser la moindre occasion de se moquer d’elle, en revanche. Il était pour le moment penché sur une carte de Demora qu’il s’employait à légender. Le garçon ne s’appliquait vraiment que quand on lui confiait la même tâche qu’à ses frères et sœurs : alors, ses devoirs se transformaient en une véritable compétition. Sage l’avait très vite compris et ne manquait jamais d’en tirer parti.

    Elle coula un regard vers la fenêtre, les poings serrés pour s’éviter de pianoter sur la table. Dans la cour, serviteurs et ouvriers s’activaient, occupés qui à battre un tapis, qui à remplir les greniers à foin en prévision de l’hiver. Leur ballet confus, combiné au grincement des roues des chariots de blé qui défilaient sur la route voisine, avait d’ordinaire le don de l’apaiser – mais pas ce jour-là. Sire Broadmoor était parti le matin même à Guircourt, sans rien dire à personne, pour revenir en début d’après-midi. Elle l’avait vu lancer les rênes de sa monture au premier valet d’écurie venu, le nez levé vers la fenêtre de l’étude, un sourire suffisant sur les lèvres.

    Il n’en avait pas fallu plus pour que Sage comprenne la vérité : la raison de la petite expédition de son oncle, c’était elle…

     

    adoré 5 étoiles.jpg

  • [Livre] Des morts si proches

    des morts si proches.jpg

    Lecture terminée le : 15 novembre 2020

     

    Résumé : Durant l’enquête sur la mort d’un jeune garçon renversé par une voiture qui a pris la fuite, la détective de la Criminelle de Seattle, Tracy Crosswhite, fait une découverte surprenante : le suspect est un militaire en service actif sur une base navale locale. Après la disparition d’une pièce à conviction cruciale, l’homme est disculpé par un tribunal militaire. Mais Tracy a conscience de ne pouvoir tourner le dos à ce type d’injustice.
    Lorsqu’elle découvre les liens du chauffard avec une récente épidémie d’overdoses d’héroïne, elle comprend qu’il ne s’agit pas simplement d’une affaire où l’armée protège les siens. Le problème est plus profond et le suspect ne travaillait pas seul. En approchant de la vérité derrière cette insidieuse conspiration, elle se met elle-même en danger. Et les seules personnes sur lesquelles elle peut compter sont peut-être celles auxquelles elle ne peut plus faire confiance.


    Auteur : Robert Dugoni

     

    Edition : Thomas & Mercer

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 12 Mars 2019

     

    Prix moyen : 10€

     

    Mon avis : Cette fois-ci, on ne va pas avoir des alternances passé/présent mais deux enquêtes bien distinctes que l’on va suivre chacune leur tour.
    D’un côté, Tracy enquête sur un accident de la route avec délit de fuite dans lequel un enfant d’une douzaine d’années a trouvé la mort ; de l’autre, Del un des enquêteurs qui travaille avec Tracy cherche à trouver le responsable de l’overdose qui a tué sa nièce et ce faisant se rend compte qu’une nouvelle héroïne mortelle circule en ville.
    L’enquête concernant l’overdose a une tournure très personnelle et derrière l’enquête classique on s’inquiète de la réaction de Del lorsqu’il mettra la main sur les responsables. Tracy fait d’ailleurs plusieurs fois état de son inquiétude et de son incompréhension que Nolasco ait autorisé Del à enquêter même si ce dernier le fait de manière officieuse car l’enquêteur officiel est son équipier.
    D’ailleurs, en partant de Nolasco, je l’ai trouvé moins pénible que d’habitude dans cet opus. A-t-il compris qu’il allait finir par mettre sa carrière en danger et que pourrir la vie de Tracy pour le plaisir n’en valait pas la peine ? Ou prend-t-il des forces pour le prochain round ? En tout cas, je ne désespère pas de le voir commettre une erreur qui lui attirera les pires ennuis du monde !
    Tracy rencontre des difficultés dans son enquête, son principal suspect étant un marines, la Navy et le NCIS ne tardent pas à s’en mêler et Tracy se heurte rapidement à l’avocate de la défense de l’armée.
    Au fil des deux enquêtes, Des éléments laissent à penser que les deux enquêtes ne sont pas si distinctes que ça. Et plus Tracy enquête, plus le danger augmente.
    Sur un plan plus personnel, Tracy rencontre des difficultés pour tomber enceinte et le médecin lui déclare sans trop de ménagement qu’elle est un peu trop âgée (A peine plus de 40 ans), heureusement elle a le soutien absolu de Dan, toujours aussi parfait ! Alors bien sûr, il y en aura qui diront que ce qui nous intéressent c’est l’enquête et pas la vie privée des enquêteurs, mais je trouve que les réduire à des machines à enquêter enlèvent beaucoup de l’intérêt qu’on leur porte (et puis les mêmes se plaindraient, dans ce cas du manque de profondeur des personnages). En plus, je trouve le problème de conception de Tracy très actuel dans la mesure où on demande aux femmes d’avoir une carrière pour ensuite leur reprocher d’avoir trop tarder à faire des enfants (cela dit, comme la société n’a pas peur de la contradiction, elle reprochera tout autant à une femme d’avoir fait des enfants avant de faire une carrière…).
    Comme d’habitude, Robert Dugoni a très ficelé son histoire et même si certains éléments peuvent facilement être découverts par le lecteur, d’autres prennent par surprise et la manière dont on arrive du point A au point B est toujours aussi fascinant !
    Sans surprise, j’ai dévoré ce roman en un temps record. D’ailleurs je l’ai lu bien plus rapidement que d’autres romans qui avaient un bonne centaine de pages de moins.
    Et encore une fois sans surprise, cette lecture a été un coup de cœur.
    D’un côté j’ai très envie de lire le prochain tome, et d’un autre, comme le tome d’après n’est pas encore traduit, je vais essayer de freiner mes ardeurs (ce qui ne devrait pas être trop difficile vu la taille de ma Pile à Lire !!).

     

    Un extrait : Un ballon de basket gisait dans le caniveau à côté d’un drap blanc étendu sur un corps. En cours de route, Tracy et Kins s’étaient interrogés sur la raison de la présence de la « A team » sur un accident de la circulation, d’ordinaire géré par l’unité d’enquête dédiée. Il était inhabituel qu’on fasse appel à la Criminelle.

    Kins se gara le long du trottoir dans South Henderson Street. Del et Faz s’arrêtèrent derrière eux. L’appel sur le portable de Tracy était venu de Billy Williams, le sergent de la « A team ». Celui-ci avait été contacté par Joe Jensen, le sergent de l’UEA, l’Unité d’enquête des accidents de la circulation.

    — Billy t’a dit ce qu’on faisait là ? interrogea Kins.

    Tracy secoua la tête en signe d’ignorance.

    — L’UEA pense qu’il s’agit d’un délit de fuite. C’est tout ce que je sais.

    Ils descendirent dans le froid, et patientèrent sur le trottoir en attendant que Del et Faz les rejoignent. Les gyrophares peignaient de bleu et de rouge les murs de stuc et les fenêtres et portes barreaudés des commerces locaux. De multiples voitures de patrouille étaient positionnées de biais, bloquant l’accès de Renton Avenue South. Des agents en uniforme munis de gants et de vestes épaisses déroutaient la circulation. Un camion de pompiers et une ambulance faisaient également partie du décor, mais les pompiers et les infirmiers demeuraient immobiles, l’air gelé.

    — Qu’est-ce que tu en penses, de ce que Nolasco ait laissé Del travailler sur le décès de sa nièce ? interrogea Tracy.

    Kins lui lança un regard en coin, avant de poursuivre son examen de la scène.

    — Faz gèrera Del.

    — Il ne devrait pas enquêter dessus.

     

    adoré 5 étoiles.jpg

  • [Livre] Sorcière de chair

    Sorcière de chair.jpg

    Lecture terminée le : 17 septembre 2020

     

    Résumé : Australie, 2016.
    Sept ans après un massacre qui a décimé toute une famille, de nouveaux meurtres surviennent à Melbourne. Des homicides si sordides que la Sorcellerie de Chair, taboue depuis les grandes chasses qui ont déchiré le pays, est évoquée.
    Pour Arabella Malvo, lieutenant de la brigade criminelle, ils s’avèrent particulièrement déstabilisants. Pourquoi les victimes lui ressemblent-elles comme des sœurs ? Le meurtrier la connaît-elle ? Pourquoi maintenant ?
    Une chose est sûre : l'abîme qu’elle fuit depuis toutes ces années risque de s’ouvrir à nouveau sous ses pieds. Et cette fois, de l’engloutir pour de bon…


    Auteur : Sarah Buschmann

     

    Edition : Noir d'absinthe

     

    Genre : Fantastique/Thriller

     

    Date de parution : 06 octobre 2018

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Dès les premières pages, j’ai été happée par cette histoire. Dès le prologue, même !
    Pour moi, le point fort de cette histoire, ce sont ses personnages ambivalents.
    Certains d’entre eux commettent des actes pour le moins répréhensibles et, d’un côté on les comprend quand on considère les horreurs qu’ils ont pu subir dans leur passé et en même temps il est difficile de cautionner leur comportement.
    Dès le début, je me demandais quel était le rapport entre le prologue et Arabella, parce que je me doutais que les meurtres sur lesquels elle enquête n’étaient pas le seul lien. J’avais émis plusieurs hypothèses et je me suis…totalement plantée…
    Ça n’a pas été la seule chose sur laquelle je me suis plantée et qui m’a fait tomber de haut mais sur l’autre chose, j’ai réalisé après coup qu’il y avait des indices et que j’aurais pu deviner.
    L’enquête est d’autant plus complexe qu’Arabella dissimule beaucoup d’éléments pour conserver ses secrets et que son coéquipier est du genre fouineur et têtu. Le pire est que finalement, quand on y réfléchit, il ne fait que son boulot, mais je lui en ai presque voulu (non pas presque, soyons honnête, je lui en ai voulu à mort) de ne pas lâcher l’affaire !
    Les scènes de crimes sont vraiment très détaillées (petites natures s’abstenir), de même que certaines scènes de violence se passant dans le passé.
    En effet, le récit du présent est entrecoupé de scènes se passant dans le passé et dévoilant les horreurs subies par certains personnages. Ces chapitres sont encore plus horribles que l’enquête sur les meurtres ! C’est dire ! Horriblement bons, mais horribles tout de même !
    J’ai fini par découvrir l’identité du coupable grâce à une réflexion qu’à fait Arabella et qui m’a fait me dire : « attends, il y a un truc qui a été dit et qui n’est pas logique ». Et j’avais raison ! Et c’est bien le seul moment du bouquin où j’ai eu raison sur quelque chose !
    L’écriture est vraiment addictive : pas de lourdeur, pas de mots inutilement soutenus qui dénotent dans l’histoire, pas de répétition… bref rien de ce qui me hérisse dans bon nombre de bouquins.
    J’ai également beaucoup aimé l’approche de la sorcellerie qui est expliquée de manière scientifique mais sans qu’on perde pour autant l’attrait qu’exerce la sorcellerie (bon on peut pas vraiment parler de gentilles sorcières… on est plus sur du Maléfique schizophrène que sur du sorcière Glenda).
    Tous les personnages sont ambivalents, même les pires ! Il y a un personnage qui est un parfait salopard, cruel, sadique, il a tout pour lui ce mec, et bien l’auteur arrive à nous faire éprouver (un peu) de peine pour lui à un moment. C’est rageant ! On se sentirait presque mal de tout ce qu’on a pu l’insulter avant de lire ce passage (j’ai dit presque).
    Quant à la fin, non seulement je n’ai rien vu, mais alors vraiment rien vu venir, mais en plus je suis restée figée, tournant la page plusieurs fois (comme si un épilogue supplémentaire allait apparaître comme par magie) en répétant : mais non, mais non…
    Et en même temps, cette fin est juste parfaite mais cruelle, mais parfaite… mais cru… bon vous avez compris !
    Je n’ai pas pu poser ce livre dès la seconde où je l’ai entamé, impossible de m’arrêter de lire et avant même de l’avoir fini, je savais que ça allait être un coup de cœur !
    Ah non, tiens, vous voyez, je disais des bêtises tout à l’heure : y’a un second point sur lequel j’avais raison !
    Maintenant une seule question me taraude : A quand le prochain roman de l’auteur !

     

    Un extrait : La forme prostrée n’avait presque plus rien d’humain. Sa peau décollée grossièrement, encore rattachée aux muscles à certains endroits, formait des paquets spongieux sur le sol. Le couteau avait dérapé à plusieurs reprises, pénétrant les chairs. La femme s’était vidée de son sang avant que le travail n’ait été terminé, laissant certaines parties intactes. Le mollet diaphane, encore entier, se détachait outrageusement de ce corps semblable à une pomme épluchée. Ses épaules, son cou ainsi que son bras droit étaient indemnes.

    La lumière qui traversait les vitres de la coupole au-dessus de leurs têtes embrasait la scène d’un éclat mordant, presque agressif. Le sang prenait une teinte vive, éclaboussant d’un vermeil encore luisant le bois des tables de travail environnantes. Le corps gisait entre deux rangées de longs et fins bureaux. Arabella s’approcha autant qu’elle le put sans salir ses bottes. Une odeur cuivrée imprégnait l’air.

    — Quelle horreur ! s’exclama une voix rauque derrière elle.

    Arabella se tourna vers Nolan, son collègue, qui se frottait la bouche avec la manche de son pull. Son visage, d’une teinte verdâtre, était crispé par une grimace de dégoût. La policière en aurait souri, s’il n’y avait eu cette femme à moins d’un mètre.

    — Je ne crois pas qu’un tel crime ait déjà été commis dans cette ville, murmura Arabella en contournant la masse écarlate.

    — Sûrement pas ! rétorqua Nolan, choqué. Rien de semblable n’a jamais été perpétré dans ce pays !

    — Tu oublies tout un pan de notre histoire, j’ai l’impression.

    L’Australie de 2016 était un des pays les plus sûrs au monde, ce qui n’avait pas toujours été le cas. Les premières chasses aux sorcières des années 70 avaient entraîné une vague de violence, qui avait régressé depuis une dizaine d’années. Melbourne possédait désormais la réputation d’être une ville agréable à vivre. Le travail des policiers, dans ce contexte, consistait surtout à réguler les erreurs de conduite issues des règles étranges des croisements de cette ville ou à indiquer le chemin aux touristes égarés.

    Même si Nolan était jeune et n’avait pas connu l’embrasement lié à la révélation des sorcières, sa remarque demeurait naïve.

     

    coup de coeur.jpg