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Livres - Page 11

  • [Livre] Le mur invisible

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    Lecture terminée le : 24 avril 2020

     

    Résumé : Une catastrophe sans doute planétaire, mais dont l'origine chimique ou nucléaire restera indéfinie, va bouleverser l'existence d'une femme ordinaire. A la suite d'un concours de circonstances, elle se retrouve seule dans un chalet en pleine forêt autrichienne, séparée du reste du monde par un mur invisible au-delà duquel toute vie semble s'être pétrifiée durant la nuit. Le chalet est confortable, équipé de provisions et des objets de première nécessité. L'héroïne, tel un moderne Robinson, va organiser sa survie en compagnie de quelques animaux familiers.


    Auteur : Marlen Haushofer

     

    Edition : Babel

     

    Genre : roman contemporain

     

    Date de parution : 24 Avril 1992 dans cette édition (1963, 1ère édition)

     

    Prix moyen : 8,7€

     

    Mon avis : Quand on commence à lire « le mur invisible », on se dit que, étant donné les circonstances, la narratrice semble quand même très sereine.
    Mais très vite, on comprend que le récit qu’on lit est écrit avec un certain recul puisqu’un jour, la narratrice a décidé de mettre par écrit le commencement de sa « captivité ».
    A aucun moment, on ne sait ce qui est arrivé, d’où vient ce mur et ce qui est exactement arrivé au reste du monde.
    C’est très frustrant mais parfaitement logique. En effet, la narratrice est coupée du monde et n’a aucun moyen de savoir ce qu’il s’est passé. Elle élabore des théories mais plus le temps passe, plus ses théories semblent ne pas coller avec la réalité.
    Et comme nous découvrons l’histoire de la narratrice à travers ses propres mots, on ne peut pas en savoir plus qu’elle. Et notre frustration fait finalement écho à la sienne.
    Ce livre n’a pas d’action à proprement parler.
    En effet, on ne fait finalement que suivre les actions d’une femme pour survivre. Et une fois la routine installée, elle n’en dévie guère.
    Cependant, les animaux qui l’entourent : la vache Bella, la vieille chatte et le chien Lynx (pour les principaux) entraînent parfois quelques péripéties.
    Dès le début du livre, la narratrice nous parle d’un évènement qui l’a beaucoup marquée.
    Du coup, j’ai été dans une tension permanente durant ma lecture, tellement j’avais hâte et en même temps j’avais peur d’en savoir plus sur cet évènement.
    La vie est physiquement difficile (couper du bois, chasser, cultiver un champ, couper du fourrage…) et n’est pas exempte de perte.
    La première d’entre elle m’a traumatisée tant elle nous est assenée sans la moindre précaution, brutalement, au détour d’une phase sur le temps.
    Il a fallu que je relise la phrase trois fois pour y croire.
    De la même manière, j’ai eu l’impression que j’avais été plus anéantie par la fin que la narratrice elle-même. Cette fin m’a bouleversée surtout à cause de la gratuité de l’évènement majeur qui s’y passe.
    J’ai eu du mal à m’en remettre et ça m’a provoqué un malaise qui a duré plusieurs jours.
    Le texte est écrit à la 1ère personne du singulier ce qui nous fait partager sa solitude, sa frustration, sa peine…
    L’auteur a écrit ce livre pendant les débuts de la guerre froide, à une époque où on craignait plus que tout qu’une action humaine ne vienne éradiquer la population.
    La question qu’on peut se poser est : Pourquoi la narratrice a-t-elle une telle volonté de survivre quand toute l’humanité a, de toute évidence, totalement dépourvue.
    L’instinct de survie est-il si fort qu’il s’impose alors que l’on se retrouve seul, sans le moindre contact humain et sans aucune chance d’en avoir un jour ? Ou bien, en dépit des apparences, peut-être est-il simplement humain de garder espoir… quoi qu’il arrive.

     

    Un extrait : Je ne rêvai pas et vers six heures je me réveillai, reposée, au moment où les oiseaux commençaient à chanter. Tout me revint à l’esprit d’un coup et, terrifiée, je refermai les yeux, espérant retrouver le sommeil. Bien sûr, je n’y parvins pas. J’avais à peine bougé, que Lynx avait déjà compris que j’étais réveillée et il s’approcha de mon lit pour me souhaiter le bonjour par de joyeux aboiements. Je me levai donc, ouvris les volets et le fis sortir. Il faisait très frais, le ciel était bleu pâle et les buissons couverts de rosée. Une journée radieuse commençait.

    Soudain, il me parut tout à fait impossible de survivre à cette radieuse journée de mai. En même temps, je comprenais que je devais lui survivre et qu’il n’y avait pas de fuite possible. Je devais garder tout mon calme et tout simplement la surmonter. Ce ne serait pas la première journée de ma vie que j’aurais eu ainsi à surmonter. Moins je me défendrais, plus ce serait supportable. L’engourdissement de mon cerveau avait entièrement disparu. J’étais capable de penser clairement, du moins aussi clairement qu’il m’était possible de penser d’habitude. Mais quand mes pensées retournaient au mur, c’était comme si elles aussi se heurtaient à un obstacle froid, lisse et insurmontable. Mieux valait ne pas penser au mur.

    J’enfilai ma robe de chambre et mes pantoufles puis traversai le sentier mouillé jusqu’à la voiture pour mettre la radio en marche. Il y eut un grésillement, fragile, vide ; il semblait si étrange et si inhumain que je l’arrêtai aussitôt.

    Je ne croyais plus que quelque chose s’était détraqué dans l’appareil. Dans la froide clarté du matin, il m’était devenu impossible d’y croire.

     

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  • [Livre] Bride stories - T08

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    Lecture terminée le : 21 avril 2020

     

    Résumé : Après l’attaque des Hargal, le village se reconstruit petit à petit. Hélas, la famille de Pariya a vu sa maison ravagée par les flammes, et le trousseau de la jeune fille a complètement brûlé… Dans ces conditions, inutile de parler de mariage : il faut tout reprendre à zéro !


    Auteur : Kaoru Mori

     

    Edition : Ki-oon

     

    Genre : Manga

     

    Date de parution : 08 Septembre 2016

     

    Prix moyen : 7,65€

     

    Mon avis : Le premier chapitre de ce tome 8nous retient un instant auprès d’Anis et Shirin.
    Les deux amies semblent s’épanouir dans leur nouvelle vie. Shirin a une bonne influence sur Anis en la poussant à dépasser sa timidité pour exprimer ses sentiments. On voit peu leur mari, mais le peu qu’on le voit renforce l’idée que je me faisais de lui. Il aime profondément son épouse et est d’une grande générosité. Peu d’hommes auraient accepté de prendre à sa charge 4 personnes supplémentaires (Shirin, son fils et les parents de son défunt mari) juste pour faire plaisir à sa femme.
    J’ai été choquée par l’attitude d’une servante qui semble prendre un malin plaisir à essayer de monter Shirin contre Anis et leur époux contre les deux amies.
    Je me demande quel est son but et si on en entendra encore parler.

    Puis, on retourne auprès d’Amir et Karluk. Le village a été durement touché par l’attaque des Hargal et de nombreuses maisons sont détruites.
    Tout le monde, hommes, femmes et enfants, mettent la main à la pâte pour remettre le village en état.
    La maison de Pariya a été détruite, et, catastrophe pour la jeune fille, son trousseau a été détruit. Or pas de trousseau, pas de mariage.
    Il faut donc s’atteler à la tâche titanesque de tout refaire. La jeune fille voir ce coup du sort comme un signe qu’elle ne se mariera jamais.

    J’ai trouvé la famille de Pariya très dure avec elle. Jamais un mot d’encouragement, toujours des avertissements négatifs.
    On voit qu’avec un peu de bienveillance, Pariya est capable de donner le meilleur d’elle-même.
    D’autant plus que son prétendant semble vouloir l’épouser telle qu’elle est et qu’il ne s’attend pas à la voir se transformer en petite fourmi travailleuse, bien docile et silencieuse. Il ne semble pas le souhaiter non plus.
    Pariya est intimidée par Amir qu’elle trouve trop parfaite pour s’en inspirer.
    Mais elle va rencontrer une jeune fille qui a toutes les qualités d’Amir mais qui n’ose pas s’exprimer et s’affirmer.
    Les deux jeunes femmes ont peut-être beaucoup à apprendre l’une de l’autre. Peut-être une belle amitié en perspective ?
    Un mot enfin pour le grand absent de ce tome : Smith notre explorateur qui est pour moi le centre de l’histoire, puisque c’est à travers ses yeux que l’on découvre les différentes coutumes.
    Je suis sûre qu’on le retrouvera très vite, étant donné qu’il a promis de repasser dans les villages déjà visités sur le chemin du retour.
    J’ai hâte de lire le tome 9 mais je me le garde pour la prochaine fois que j’aurais besoin de faire une petite pause dans les romans !

     

    Un extrait :

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  • [Livre] Les étranges sœurs

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    Lecture terminée le : 20 avril 2020

     

    Résumé : L'histoire des Etranges sœurs. De la Méchante Reine à la Bête, en passant par Ursula, Maléfique ou encore mère Gothel - elles sont toutes des légendes du mal. Mais il n'en a pas toujours été ainsi... Car on ne naît pas méchant, on le devient. Au fil du temps, trois étranges sœurs ont progressivement étendu leur influence, transformant des innocents en monstres pour écrire le destin des plus grands méchants jamais connus.

    Elles s'appellent Lucinda, Ruby et Martha, et elles incarnent le chaos. Mais aujourd'hui, tous ceux à qui elles ont fait du mal à travers le royaume réclament justice. Et quand la vérité éclatera, rien ne sera plus jamais pareil... Voici l'histoire de celles qui tiraient les fils du destin.


    Auteur : Serena Valentino

     

    Edition : Hachette

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 20 Novembre 2019

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Je pensais que ce tome était le dernier de la saga, il avait en tout cas été présenté comme tel. Et là, je découvre qu’un tome 6, mettant à l’honneur Cruella d’Enfer, est prévu en VO pour juillet 2020.
    Du coup, je ne sais plus du tout quand cette saga se terminera et, vu le nombre de méchants existant chez Disney, il y a de quoi faire !

    Toujours est-il que ce 5ème tome marque la fin d’un cycle : celui des trois sœurs. Présentes plus ou moins dans l’ombre depuis le tome 1, les 3 sœurs semblent tirer les ficelles de plus ou moins tout ce qui se magouille de pas très joli dans les différents royaumes.
    Alors il était évidemment nécessaire de finir par élucider les mystères de leur vie.
    J’ai été assez mitigée sur ce tome. J’ai beaucoup aimé les révélations sur les origines des trois sœurs et sur le pourquoi de leur folie.
    Mais parfois, j’ai eu l’impression que l’auteur sautait des passages de l’histoire pour aller plus vite.
    J’ai trouvé aussi qu’il y avait beaucoup trop de dialogue pour trop peu de narration pour les relier entre eux.
    Il y a aussi un manque, une incohérence. On sait depuis le tome précédent que Circé est la fille des trois sœurs qui l’ont créée par magie. On sait également qu’elles l’on créée pour remplacer leur petite sœur Circé, tirée accidentellement par Maléfique lorsqu’elle était jeune.
    Bien. Et elle sort d’où cette sœur ? Parce que rien, dans le livre n’évoque la naissance d’une sœur. Pourtant, vu son importance pour les trois sœurs, on serait en droit d’attendre à ce qu’on en parle dans une histoire qui est censé retracer toute leur existence.
    J’aurais également aimé connaitre l’origine de Pflanze qui les accompagne depuis un temps indéterminé.
    La plus belle surprise de ce tome est les illustrations qu’il contient : carte des royaumes, arbres généalogiques, illustrations de début de chapitres…
    La fin n’en est pas vraiment une. Elle est ouverte et on se demande ce qui pourrait en découler.
    Pour bien tout comprendre, il me semble indispensable de lire les tomes dans l’ordre. Car s’ils semblent indépendants les uns des autres, ils ne le sont pas vraiment et le fil conducteur est bien présent (surtout sur les trois derniers tomes).
    Dans ce tome, on pressent également un bouleversement chez les fées. Malgré la violente opposition de la fée marraine et de ses acolytes les trois fées, Oberon et Nounou veulent changer les choses et il semblerait que plusieurs fées, notamment la fée bleue, soient d’accord avec eux. J’ai regretté que cet aspect ne soit pas plus développé.
    Puisqu’on sait qu’un 6ème tome est à paraitre, et que la traductrice de la saga a confirmé deux tomes supplémentaires, j’ai bon espoir de voir des réponses aux questions que je me pose encore.

     

    Un extrait : Les étranges sœurs étaient prises dans le crépuscule éternel. Dans la terre des rêves, tout n’était que chaos et magie. Leur chambre semblait plus petite maintenant que Circé avait éteint tous les miroirs pour les punir de ce qu’elles avaient fait subir à Gothel ainsi que pour la mort de Maléfique, d’Ursula et de la reine Grimhilde.
    Cette fois, les sœurs craignaient sérieusement que Circé ne leur pardonne pas. Elles étaient allées trop loin. Elles ne savaient même plus précisément pourquoi Circé les avait bannies dans les ténèbres et les privait de son amour, mais cela leur brisait le cœur tout en alimentant leur rage et leur terreur.
    Lucinda n’oubliait pas sa promesse : détruire tous ceux que Circé aimait.
    Pour les trois sœurs, la terre des rêves avait perdu sa magie. Elles ne distinguaient plus les remous du chaos et ne pouvaient plus utiliser leurs pouvoirs.
    Les miroirs restaient sombres et froids. Elles étaient démunies, prisonnières, seules avec leur folie qui les menait lentement mais sûrement à la catastrophe et au désespoir.
    Martha et Ruby, assises par terre, pleuraient à gros sanglots. Elles portaient les mêmes robes déchirées et tachées de sang depuis le rituel qu’elles avaient réalisé afin de communiquer avec Maléfique durant son combat contre le prince Philippe. La mort de la fée noire semblait déjà loin… Elle venait pourtant à peine de se produire.
    Elles n’avaient guère eu le temps de pleurer leur chère fée-sorcière-dragon avant d’assister aux derniers jours de Gothel.

    - Maudite soit Gothel, s’écria Lucinda en arpentant la pièce. Sans elle, Circé nous aurait peut-être pardonnées. Et si elle apprenait la vérité ? Que penserait-elle de nous ?

    Elle regarda ses sœurs, trop occupées à sangloter pour l’écouter. Elles avaient toujours eu l’impression de ne former qu’une seule et même personne toutes les trois mais, pendant un bref instant, Martha et Ruby lui semblèrent complètement étrangères. Totalement différentes et séparées d’elle. La sensation la prit par surprise et elle comprit ce que Circé ressentait en les voyant.

     

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  • [Livre] La chorale des dames de Chilbury

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    Lecture terminée le : 19 avril 2020

     

    Résumé : Angleterre, début de la Seconde Guerre mondiale. Primrose Trente, récemment arrivée à Chilbury, invite les femmes du village à transgresser le décret du pasteur fermant la chorale en l'absence d'hommes. Le groupe réunit une veuve inquiète pour son fils, la plus belle fille des environs, sa petite soeur, une réfugiée juive et une sage-femme louche. Elles résistent au malheur par le chant.


    Auteur : Jennifer Ryan

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Historique

     

    Date de parution : janvier 2019

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : L’histoire commence par une décision qui indigne ces dames. Puisque les hommes, en cette année 1940, sont tous (ou presque) partis au front, le pasteur décide de dissoudre la chorale.
    Indignation (quasi) générale. Comment ? Les femmes seraient assez bonnes pour prendre la place de leurs maris au travail, assez bonnes pour participer à l’effort de guerre, mais ne pourrait pas chanter sans les hommes ?!!!!

    Et puis quoi encore ? (Ca, c’est pas elles, c’est moi, mais elles ne doivent pas en penser moins).
    Dans ce livre, on plonge d’autant plus dans le quotidien de ce petit village qu’on découvre l’histoire à travers les lettres ou les journaux intimes écrits par les membres de la chorale.
    Au moment où commence l’histoire, la guerre est bien présente (d’ailleurs le livre s’ouvre sur l’enterrement du fils d’un notable tué en mer du nord) mais elle est loin.
    Certes, il y a des restrictions, des tickets de rationnement, des règles de sécurité, mais la guerre a surtout lieu sur le continent et l’Angleterre n’a pas encore été touchée par les bombardements.
    Dans les journaux intimes, comme dans les lettres, on découvre les différentes personnalités sans filtre.
    J’ai beaucoup aimé Ms Tilling qui parait un peu moralisatrice au premier abord mais se révèle d’une force et d’une gentillesse exceptionnelle.
    Les deux sœurs Kitty et Venetia, m’ont agacée. Toutes les deux semblent ne pas prendre conscience des réalités de la guerre.
    Kitty n’a que 13 ans, elle reste quand même agaçante jusqu’au bout malgré son évolution.
    Par contre, j’ai vraiment apprécié l’évolution de Venetia.
    Il y a aussi des personnages dont je doute qu’ils soient capables d’évolution tels qu’Edwina, la sage-femme sans scrupule et au sombre passé du village ou le général Winthrop, père de Kitty et Venetia, qui s’accrochent à ses privilèges de classe.
    Chacune de ces femmes a quelque chose à raconter, un même évènement peut nous être rapporté de 3 ou 4 manières différentes, nous donnant une vue d’ensemble plus juste que ne l’aurait fait un texte à la troisième personne.
    Au fil de l’histoire, la guerre devient de plus en plus présente. On en n’est pas encore aux bombardements de Londres, mais les villes côtières, comme Douvres, commencent à être touchées.
    La tension et les drames de la guerre se répercutent jusque dans la vie privée des protagonistes.
    Dans un monde où la mort peut tomber du ciel à tout moment, elles vont devoir prendre des décisions qui impacteront leur vie entière.
    Les femmes s’affirment et alors qu’on est accaparés par la Chorale, les manigances d’Edwina, les amours de Venetia, les chimères de Kitty, se produit un évènement que je n’ai pas vu venir et qui m’a donné l’impression, comme les protagonistes, d’avoir reçu un coup sur la tête.
    J’ai vraiment beaucoup aimé cette histoire et ses personnages, son style très british et sa grande douceur malgré les évènements tragiques qu’il évoque.
    Une jolie petite pause dans les romans de fantasy et les thrillers. Un roman à lire en prenant son temps et en savourant la belle plume de l’auteur.

     

    Un extrait : Premier enterrement de la guerre, et la chorale de notre petit village n’a même pas été capable de chanter juste. Les mots « Saint, saint, saint » se sont envolés comme s’ils étaient pépiés par une volée de moineaux poussifs. La faute n’en était pas à la guerre, ni à ce jeune chenapan d’Edmund Winthrop, coulé par une torpille dans son sous-marin, ni même à la direction désastreuse du pasteur. Non : nous donnions là l’ultime prestation de la chorale de Chilbury. Notre chant du cygne.

    « Je ne vois pas pourquoi on devrait arrêter », a lancé sèchement Mrs. B. quand nous nous sommes assemblées ensuite dans le cimetière brumeux. « Ce n’est pas comme si nous étions une menace pour la sécurité nationale.

    – Tous les hommes sont partis », ai-je soufflé en retour, consciente que nos voix portaient de façon gênante dans la foule réunie pour l’enterrement. « Le pasteur dit qu’il ne peut pas y avoir de chœur sans hommes.

    – Et pourquoi, sous prétexte que les hommes sont partis à la guerre, devrions-nous dissoudre la chorale ? Au moment précis où nous en avons le plus besoin ! Non mais, qu’est-ce qu’il va supprimer ensuite ? Ses carillonneurs bien-aimés ? Le culte du dimanche ? Noël ? Il y a des limites ! » Elle a croisé les bras, exaspérée. « D’abord, on nous confisque nos hommes pour les envoyer combattre, ensuite on nous force à travailler, nous autres femmes, puis on rationne la nourriture et maintenant, on dissout notre chorale. D’ici à ce que les nazis arrivent, il ne restera plus rien, sauf une poignée de malheureuses prêtes à se rendre.

    – Mais c’est la guerre, ai-je répliqué, essayant de tempérer ses récriminations. Nous autres femmes devons assumer une charge de travail supplémentaire pour la bonne cause. Cela ne me dérange pas de faire l’infirmière à l’hôpital, même si c’est assez lourd, en plus de mes tâches au dispensaire du village qu’il faut maintenir ouvert.

    – La chorale fait partie de la vie de Chilbury depuis l’aube des temps. Il y a quelque chose de réconfortant à chanter ensemble. » Elle a bombé le torse, sa haute silhouette carrée évoquant celle d’un maréchal corpulent.

    Le cortège a pris la direction du manoir de Chilbury pour le verre de sherry et le sandwich au concombre de rigueur.

    J’ai soupiré : « Edmund Winthrop. À vingt ans seulement, sauter en mer du Nord…

     

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  • [Livre] Marie Tudor: La souffrance du pouvoir

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    Lecture terminée le : 18 avril 2020

     

    Résumé : "Marie la Sanglante". Du règne bref de la reine catholique, fille du redoutable Henri VIII, on ne retient que la légende tenace : intolérante en religion, elle fit brûler vif quelque trois cents protestants, et sans pitié, elle aurait appauvri l’Angleterre. L’auteur brosse ici un portrait plus juste et nuancé de cette reine méconnue et étrange. Un livre remarquablement documenté et captivant qui ravira les passionnés de la série télévisée, Les Tudor.


    Auteur : Isabelle Fernandes

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Historique

     

    Date de parution : 2013

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : J’aime l’Histoire, plus particulièrement l’Histoire d’Angleterre et plus précisément la période des Tudors.
    Alors une biographie de Marie Ière, vu le peu de temps qu’a duré son règne, je ne pouvais que vouloir la lire.
    Malgré un style parfois austère et volontiers pompeux, la biographie est très intéressante et assez complète, couvrant toute la vie de Marie et pas seulement ses années de règne.
    La biographie se lit presque comme un roman, une fois qu’on s’est fait à l’écriture de l’auteur (ce qui est assez rapide).
    Cependant, j’ai deux reproches à faire :
    Le premier est que je n’ai absolument pas apprécié la condescendance associé parfois à des termes insultants de l’auteur envers les historiens ayant analysé la vie, les actes et la personnalité de la reine d’une manière différente de la sienne. Je trouve que cette attitude n’est ni élégante, ni professionnelle.
    Le second reproche est plus destiné à la maison d’édition qu’à l’auteur elle-même. Quand j’achète un livre de 400 pages, je m’attends à lire au moins 380 pages de texte une fois retranché la préface, les remerciements, la bibliographie et éventuelle un index.
    Ici sur 404 pages, la biographie tient sur seulement 282 pages. Quid des 122 pages manquantes ? A 90% une bibliographie et une énumération de références d’articles.
    Certes, un mine d’or pour tout étudiant écrivant un mémoire, voire une thèse, portant sur cette période, mais parfaitement indigeste pour ceux qui, comme moi, souhaitait seulement en savoir un peu plus sur cette reine que l’on ne connait que par sa triste réputation.
    La simple mention : « plus de 100 pages de références » aurait été, à mon sens, bien plus honnête (tout le monde n’a pas envie de payer un livre dont on n’a à lire que la moitié des pages).
    Pour autant, je ne regrette pas ma lecture car je trouve qu’on ne parle pas assez de cette reine à la vie bien mouvementée.

     

    Un extrait : Marie, on l’a évoqué, ne demeurait pas en temps normal à la Cour, mais lorsqu’une épidémie de peste se déclara en mai 1528, la famille royale tâcha d’éviter les foyers infectieux en allant se réfugier dans la résidence de Wolsey près de Saint Albans. Marie adressa peu après à son parrain une lettre de remerciement. Grâce à lui, elle avait eu le « bonheur suprême » de pouvoir jouir un mois durant de la présence de ses parents. Marie résidait en fait principalement à Richmond, le palais reconstruit par son grand-père paternel qui se trouvait sur la Tamise à quelques lieues de Windsor. Elle fut d’autant plus préservée que Catherine et Henri tentaient de sauver les apparences. « Le roi et la reine, affirme une lettre datée de juin 1530, sont extrêmement sereins et ils se montrent pleins d’attentions l’un pour l’autre, comme si aucune querelle ne les opposait ». Malgré ce semblant de calme, la tempête se préparait. Il fallait que quelqu’un payât les échecs, les frustrations, les outrages et Thomas Wosley apparut comme la parfaite victime expiatoire, « l’inévitable proie de la rage du roi ». Le cardinal accepta sa disgrâce, remit les sceaux du royaume avant de se retirer dans son diocèse d’York ; Il n’échappa à un procès pour trahison que par une mort naturelle qui survint opportunément en novembre 1530. La vertigineuse chute de Wolsey marqua le prélude de l’isolement familial pour Marie, qui avait entretenu avec son parrain des relations plutôt bonnes.
    Les rares lettres de la princesse datant de cette période qui nous sont parvenues montrent l’estime et l’affection qu’elle lui portait. En septembre 1526, elle le décrivait comme « un père spirituel plein de bonté » et, en 1528, elle terminait une lettre où elle lui exprimait sa gratitude en signant « votre fille spirituelle ».

     

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  • [Livre] Une ville si parfaite

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    Lecture terminée le : 29 novembre 2020

     

    Résumé : Parfaite-Ville est une formidable ville-immeuble. Une ville parfaite dans laquelle tout a été pensé pour le bonheur de tous, comme le rappellent sans cesse les écrans installés un peu partout.
    Chacun aspire à vivre une Ascension : être promu à l’étage supérieur ! Eh oui… à Parfaite-Ville, selon qu’on habite en haut ou en bas, on n’a pas les mêmes avantages. Mais en travaillant dur on peut s’élever dans la tour pour vivre encore mieux.
    Et si tout ça ne reposait que sur un énorme mensonge ?


    Auteur : Raphaël Cuvier

     

    Edition : Editions 5 sens

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 06 Juillet 2020

     

    Prix moyen : 12€

     

    Mon avis : Quand j’ai lu le résumé de ce livre, j’ai pensé qu’il s’agissait d’une dystopie pour adolescents. Je ne m’attendais certainement pas à un livre de 55 pages !
    Exit les adolescents, ce livre est pour les 8/10 ans au maximum. Et encore, pas des passionnés de lecture. L’écriture est simple et l’histoire simpliste, sans approfondissement. Ce n’est pas parce qu’une histoire est destinée aux enfants qu’elle doit être privée de développement et d’une fin digne de ce nom. Il manquerait bien 100 à 150 pages pour que l’histoire soit un peu plus étoffée et du coup un peu plus cohérente.
    Les personnages sont assez caricaturaux mais pour un enfant qui débute dans la lecture de livres plus conséquent que Tchoupi, ça peut lui permettre d’identifier facilement les rôles de chacun.
    Pour ma part, j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire (ce qui m’arrive rarement dans les romans jeunesse qui n’ont souvent rien à envier à leurs grands frères adolescents ou adultes) et j’ai trouvé que la fin manquait de crédibilité, sans doute parce qu’elle est précipitée.
    Le livre est pourvu de très belles illustrations qui font penser à des aquarelles.
    Il est dommage que l’histoire n’ait pas été plus développée car l’idée de départ aurait pu donner lieu à un sacré roman que ce soit jeunesse ou young adult !

     

    Un extrait : J’avais douze ans. J’avais toujours vécu à Parfaite-Ville et tout allait pour le mieux. Parfaite-Ville était un endroit formidable où tout était pensé pour le bonheur de tous. J’avais vraiment de la chance d’habiter là ! C’est du moins ce que je pensais. Comme tous les habitants de Parfaite-Ville.

    Parfaite-Ville était une ville-immeuble. Une immense tour dans laquelle on trouvait tout ce qu’il fallait à chaque étage. Oui ! Absolument tout ! Tout était très bien organisé et personne ne manquait de rien. Si bien que personne n’avait besoin de se rendre à un autre étage que le sien. Ce qui tombait plutôt bien dans la mesure où c’était interdit. Article 3 du code de l’habitat : « Sauf autorisation expresse, il est strictement interdit de se rendre à un autre étage que le sien. »

    On ne se mélangeait pas à Parfaite-Ville !
    Monsieur Cabot était le maire de Parfaite-Ville. Tout le monde le connaissait. Même si peu de gens pouvaient se vanter de l’avoir vu de leurs propres yeux. Il vivait tout en haut de la tour, au 425e étage. On racontait qu’il avait tout l’étage pour lui tout seul. Tout le monde trouvait ça parfaitement normal. Vu sa fonction, c’était plus que légitime. D’ailleurs, qui d’autre aurait pu prétendre occuper l’étage le plus haut de la tour ?

    Tous les jours les écrans nous rappelaient combien Monsieur Cabot était un maire formidable. Il régnait sur Parfaite-Ville depuis sa construction, une trentaine d’années auparavant. Personne n’avait à s’en plaindre. Ce qui tombait plutôt bien dans la mesure où c’était interdit. Article 1 du code de l’habitat : « Quiconque se plaindra de monsieur le maire sera banni de Parfaite-Ville. »

     

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  • [Livre] Le prieuré de l’oranger

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    Lecture terminée le : 10 avril 2020

     

    Résumé : Un monde divisé. Un reinaume sans héritière. Un ancien ennemi s'éveille. La maison Berethnet règne sur l'Inys depuis près de mille ans. La reine Sabran IX qui rechigne à se marier doit absolument donner naissance à une héritière pour protéger son reinaume de la destruction, mais des assassins se rapprochent d'elle... Ead Duryan est une marginale à la cour. Servante de la reine en apparence, elle appartient à une société secrète de mages.
    Sa mission est de protéger Sabran à tout prix, même si l'usage d'une magie interdite s'impose pour cela. De l'autre côté de l'Abysse, Tané s'est entraînée toute sa vie pour devenir une dragonnière et chevaucher les plus impressionnantes créatures que le monde ait connues. Elle va cependant devoir faire un choix qui pourrait bouleverser son existence. Pendant que l'Est et l'Ouest continuent de se diviser un peu plus chaque jour, les sombres forces du chaos s'éveillent d'un long sommeil...
    Bientôt, l'humanité devra s'unir si elle veut survivre à la plus grande des menaces.


    Auteur : Samantha Shannon

     

    Edition : de Saxus

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 21 Novembre 2019

     

    Prix moyen : 25€

     

    Mon avis : J’avais commencé à lire ce roman fantasy de près de 1000 pages dans le cadre d’une lecture commune. Le but ? Lire deux chapitres par jour sur toute la durée du mois d’avril.
    Autant dire que j’ai tenu moins d’une semaine avant de dévorer le reste du livre en 3 jours.
    J’ai beaucoup aimé ce livre, cependant j’avoue que je ne comprends pas bien l’engouement qu’il a provoqué car bon, ok, il est bien, mais il n’est pas au-dessus de la masse des bons livres de fantasy.
    Je ne dis pas que Le prieuré de l’Oranger n’est pas un bon livre, comme je l’ai dit, je l’ai vraiment beaucoup aimé, mais honnêtement, sa plus grande originalité est d’être un one shot, malgré sa taille, dans un genre qui affectionne particulièrement les sagas ou au moins les trilogies.
    Mon plus gros regret est le fait que j’ai trouvé qu’on ne voyait pas assez les différents dragons. J’aurais aimé avoir le point de vue des différents dragons de l’est, avoir peut être des chapitres sur les wyrms et pourquoi pas, même, de leur point de vue.
    J’ai aussi trouvé que tout le monde faisait un foin sur le fait qu’il y a deux couples homosexuels, mais franchement, c’est anecdotique. C’est à peine si on les voit, l’un de ses couples n’existe d’ailleurs plus et pour l’autre on se demande si l’une des parties n’entre pas dans cette relation par rébellion plus que par amour.
    En plus, franchement, j’aurais aimé que les relations homosexuelles soient parfaitement normales (comme dans la série Eve Dallas qui se passe en 2060 et dans laquelle les couples homosexuels sont autant acceptés que les couples hétérosexuels). Or ici, on se retrouve avec un effet miroir de notre monde : Tout le monde n’accepte pas ces relations et elles ont tendance à être cachée, discrètes et le rang social ou la fonction passe avant les sentiments.
    En revanche, j’ai beaucoup aimé le fait qu’il y ait une alternance de narrateurs, chacun d’entre eux ayant des croyances et connaissances ne correspondant pas à celles des autres narrateurs.
    Les divergences de religions sont très bien menées. Même à l’intérieur de la même religion, il y a différentes croyances. On est pas très loin des guerres de religions et il ne fait pas bon de ne pas suivre la croyance majoritaire du royaume où l’on se trouve.
    Le côté Reinaume me plaisait bien. Mais pourquoi imposer un mariage à la reine ? Pourquoi rester dans ce schéma ? Si le pouvoir passe de mère en fille, j’aurais aimé voir une reine libre d’inviter qui elle le souhaite dans son lit, que la future reine n’ait pas de père officiel car tout ce qui compte c’est la lignée maternelle (Comme dans Ash Princess ou les reines d’Astrée ne se marient pas et où leurs héritières n’ont pas de père désigné).
    Ici, on revient au bon vieux « bon parti » et à « l’enfant légitime », très classique. Trop, peut-être pour un roman de fantasy !
    J’ai bien aimé voir que certaines personnes sans scrupules œuvrent pour le bien (même si leurs méthodes sont plus que discutables) ou encore qu’une personne bienveillante se révèle, au final, malveillante.
    L’histoire est complexe mais on s’y retrouve. L’intrigue est bien menée et, aussi fort et entrainés que soient les personnages, ils ne sont pas à l’abri de blessures ou pire. Il leur arrive aussi de commettre des erreurs.
    J’ai regretté parfois que des histoires qui avaient été si bien amenées se terminent en eaux de boudin.
    Au final, je trouve que ce roman a été survendu et qu’il n’est pas exempt de défaut.
    C’est dommage car il n’y a pas meilleur moyen de provoquer des déceptions que de promettre la lune.
    Je n’avais pas vraiment lu les avis sur ce livre. Je l’avais vu passer un peu partout, j’avais lu le résumé, mais globalement, je n’en savais pas plus et du coup, je l’ai pris pour ce qu’il était : un bon roman de fantasy avec un univers riche et complexe et une intrigue qui tient la route, dont la plus grande originalité est d’être d’un seul tenant.
    Dans tous les cas, je ne regrette pas ma lecture, car, comme je ne m’attendais pas à une « révolution du genre », je n’ai pas été déçue par ma lecture et j’ai passé un très bon moment.

     

    Un extrait : Au point du jour, elle se trouvait sur les terres du palais. Ses cheveux étaient prisonniers d’une résille d’or parsemée d’émeraudes.

    Tous les matins, elle s’attelait à la même routine. Rester prévisible était une sécurité. Elle commença par aller trouver le maître des postes, qui confirma qu’il n’avait pas reçu de lettre à son intention. Puis elle se rendit au portail pour contempler la ville d’Ascalon, dans laquelle elle s’imaginait déambuler un jour, jusqu’à aboutir à un port et un bateau qui la ramènerait au Lasia. Parfois, elle avisait quelqu’un qu’elle connaissait, et ils échangeaient un signe de tête presque imperceptible. Enfin, elle gagna le pavillon des banquets, où elle petit-déjeuna en compagnie de Margret. Puis, à huit heures, ses obligations commencèrent.

    La première du jour était de dépister la blanchisseuse royale. Ead la retrouva derrière la grande cuisine, dans un renfoncement drapé de lierre. Un garçon d’écurie semblait compter du bout de la langue les taches de rousseur sur son cou.

    « Bien le bonjour à tous les deux », lança Ead.

    Les tourtereaux s’écartèrent l’un de l’autre avec un hoquet de surprise. Les yeux écarquillés, le lad détala comme l’un de ses chevaux.

    « Mademoiselle Duryan ! » La blanchisseuse lissa ses jupons et inclina respectueusement la tête pour la saluer. Elle avait rougi jusqu’à la racine des cheveux. « Oh, par pitié, ne dites rien à personne, mademoiselle, ou je serais perdue.

    — Inutile de me faire la révérence. Je ne suis pas une dame. » Ead sourit. « Je jugeais plus prudent de te rappeler que tu devais t’occuper de Sa Majesté tous les jours. Tu as fait preuve de relâchement, dernièrement.

    — Oh, Mademoiselle Duryan, j’avoue avoir eu l’esprit ailleurs, mais je suis tellement inquiète. » La domestique tordit ses mains calleuses. « Les servantes ne cessent de chuchoter, mademoiselle. Elles prétendent qu’une vouivrette a ravi du bétail près des lacs il n’y a pas deux jours de cela. Une vouivrette ! N’est-il pas effrayant que les serviteurs du Sans-Nom se réveillent ?

    — Eh bien, tu viens justement de mettre le doigt sur la raison qui t’oblige à te montrer diligente dans ton travail. Ces serviteurs du Sans-Nom souhaitent voir Sa Majesté disparaître, car sa mort ramènerait leur maître dans ce monde. Voilà en quoi ton rôle est vital. Tu dois impérativement chercher chaque jour la trace d’un poison sur ses draps, et t’assurer que sa couche demeure pure et fraîche.

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  • [Livre] Arrêt d'urgence

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    Lecture terminée le : 06 avril 2020

     

    Résumé : En panne au bord de l’autoroute, Eileen laisse ses trois enfants dans la voiture pour aller appeler les secours. Sous une chaleur caniculaire, Jack, Joy et la petite Merry l’attendent en vain. La jeune femme, enceinte, a disparu. On la retrouve quelques jours plus tard, assassinée. Trois ans plus tard, Jack, 15 ans, s’occupe seul de ses deux petites sœurs et fait tout son possible pour les rendre heureuses, quand le hasard le place face à l’arme du crime de sa mère. Le danger n’a jamais été si proche…


    Auteur : Belinda Bauer

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 01 juin 2019

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : J’ai trouvé ce roman vraiment bien ficelé. Le suspense ne réside pas vraiment dans l’identité du meurtrier mais dans la manière de le confondre.
    Car dès le départ, ou presque, Jack, jeune garçon de 15 ans qui vit de cambriolages et dont la mère a été assassinée 3 ans plus tôt, identifie le meurtrier.
    Et l’attitude de l’homme en question ne m’a personnellement laissé aucun doute sur sa culpabilité malgré l’absence de preuves notables.
    J’ai aimé l’obstination de Jack. Son obstination à prendre soin de ses sœurs, son obstination à découvrir la vérité et à voir le coupable répondre de ses actes.
    Je n’ai éprouvé aucune sympathie pour aucun des policiers : l’un ne veut qu’une occasion de retourner à Londres, l’autre est d’une arrogance insupportable.
    Mais bon, bon gré, mal gré, quelle que soit leur motivation, ils font le job et c’est tout ce qu’on leur demande.
    Si j’ai bien aimé le déroulé de l’enquête, tout comme suivre la vie quotidienne de Jack et de ses sœurs, j’ai trouvé la fin un peu rapide, un peu expédiée. Comme un tour de passe-passe pour éviter de s’attarder sur les détails (parce que si j’ai eu l’intime conviction d’avoir bien trouvé le meurtrier, les preuves restent assez faibles).
    Mais à part ces quelques facilités sur la fin, j’ai vraiment trouvé cette histoire intéressante.

     

    Un extrait : Il faisait tellement chaud dans la voiture que l’odeur des sièges donnait l’impression qu’ils étaient en train de fondre. Jack était en short, et à chaque fois qu’il desserrait les jambes, elles faisaient un bruit de scotch qu’on décolle.

         Pas un souffle d’air ne passait à travers les vitres baissées : on n’entendait que le grésillement de petits insectes, comme le froissement d’un papier ancien. Tout là-haut était suspendu un unique lambeau de nuage, tandis qu’un avion invisible laissait une traînée de craie dans le ciel d’un bleu éclatant.

         Des gouttes de sueur ruisselaient sur la nuque de Jack, il ouvrit la portière d’un geste brusque.

         — Non ! protesta Joy. Maman a dit de rester dans la voiture !

         — Mais je ne pars pas ! répliqua-t-il. J’essaie juste de me rafraîchir un peu.

         L’après-midi était calme et il n’y avait pas beaucoup de circulation, mais à chaque fois qu’une voiture passait, la vieille Toyota vibrait un peu.

         Quand c’était un camion, elle vibrait beaucoup.

         — Ferme la porte ! ordonna Joy.

         Jack s’exécuta avec un tss… tss d’agacement. Joy en faisait des tonnes. À neuf ans, elle ne cessait de passer du rire aux larmes… quand elle ne chantait pas. En général, elle obtenait ce qu’elle voulait.

         — Ça fait combien de temps, maintenant ? demanda-t-elle en pleurnichant.

         Jack regarda sa montre. Il l’avait eue en cadeau pour son dernier anniversaire – celui de ses onze ans – alors qu’il avait demandé une PlayStation.

         — Vingt minutes, répondit-il.

         Il mentait. Cela faisait près d’une heure que le moteur avait toussoté et que la voiture avait fait une embardée, avant de s’arrêter en crissant sur la bande d’arrêt d’urgence de la M5, l’autoroute du Sud. Plus d’une demi-heure s’était donc écoulée depuis que leur mère les avait laissés là pour partir à la recherche d’un téléphone d’urgence.

         Restez dans la voiture. Je ne serai pas longue.

     

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  • [Livre] Au risque des ténèbres

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    Lecture terminée le : 31 mars 2020

     

    Résumé : Un garçon de neuf ans a disparu un matin de la petite voie de Lafferton, sans explication.
    L'affaire hante encore les mémoires et, malgré l'absence d'indices, le séduisant et solitaire inspecteur Simon Serrailler poursuit l'enquête. Quand un deuxième, puis un troisième enfant sont kidnappés à leur tour, convaincu que le profil du ravisseur n'a rien d'ordinaire, il s'engage dans une terrifiante course-poursuite. Il découvrira alors l'inimaginable: la confrontation au mal absolu, qu'il tentera jusqu'au bout de comprendre, à force d'interrogatoires et d'enquêtes.
    Qui est donc ce serial killer apparemment sans mobile, sans pathologie et sans antécédents ? Et comment l'inculper si aucun cadavre n'a pu être retrouvé ? Lorsque de nouveaux drames viennent frapper des femmes de Lafferton, les certitudes de Simon Serrailler semblent définitivement s'effondrer.


    Auteur : Susan Hill

     

    Edition : Robert Laffont

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 2007

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : J’ai trouvé ce livre dans la boite à livre du boulot et quand j’ai lu le résumé, je n’ai absolument pas vu qu’il s’agissait d’un tome 3.
    Est-ce important ? Non…et oui…
    et non ce n’est pas si contradictoire que ça.
    Malgré le fait que je n’ai pas lu les deux premiers tomes, je n’ai eu aucun mal à plonger dans cette histoire. Et à m’y intéresser. Il y a plusieurs histoires qui se forment autour de l’histoire principale. C’est parfois un peu déroutant de passer d’un personnage à l’autre et d’une histoire à l’autre.
    La fin m’a d’abord laissé un sentiment mitigé. En effet, on n’a pas de réponses à plus de la moitié des affaires qu’on a suivies pendant tout le livre.
    Et c’est à ce moment-là que j’ai réalisé que non seulement ce livre était un tome 3 mais qu’en plus il était suivi de plusieurs tomes.
    Du coup, je me suis penchée sur le résumé du tome 2, et j’ai réalisé que l’histoire principale de ce tome trouvait sa conclusion dans « au risque des ténèbres » donc je me dis qu’il est possible que les histoires commencées dans ce tome 3 trouvent leur conclusion dans les prochains tomes.
    Alors on peut parfaitement lire ce roman sans avoir lu les précédents et on peut parfaitement se passer de lire les suivants car les histoires dont on n’a pas la fin ne sont que des histoires secondaires. Mais bon… c’est quand même mieux de tout lire !
    Voilà pourquoi je dis qu’il est à la fois important et pas important d’avoir lu les autres tomes.
    D’un côté, l’histoire est construite de telle manière qu’on en sait assez sur l’affaire principale sans avoir besoin de lire le tome précédent et, si on n’est pas très curieux, on n’a pas vraiment besoin de connaitre le fin mot des affaires secondaires.
    Et d’un autre côté, on ne peut que gagner à lire les autres tomes, autant pour connaitre début et fin mot des affaires, que pour approfondir les personnages.
    Il faut dire que si j’ai beaucoup apprécié Simon Serrailler, lui et sa famille m’ont énormément intriguée.
    Plusieurs allusions sont faites quant au passé de ses membres et j’ai très envie d’en savoir plus.
    J’ai donc prévu de lire les deux premier tomes aussi vite que possible et d’enchainer tout aussi rapidement avec les tomes suivants.
    Ben oui, quand on aime, on ne compte pas !

     

    Un extrait : Sam attendait, tout pétulant d'enthousiasme, et tendit la main pour récupérer le portable.

    ― S'il sonne pendant que tu es à la batte, qu'est-ce que je fais ?

    ― Tu prends le nom, le numéro et tu dis que je rappelle.

    ― D'accord, chef.

    Simon se pencha et resserra la boucle de sa jambière, pour dissimuler un sourire.

    Mais tandis qu'il s'éloignait, une fine brume de détresse le saisit, masquant la clarté de cette journée, ternissant son plaisir. Cette affaire d'enlèvement d'enfant occupait profondément son esprit. Cela ne tenait pas seulement au fait qu'elle demeurait inexpliquée, irrésolue. Mais le ravisseur de ce garçon était libre de sévir à nouveau. Personne n'aimait laisser une affaire en suspens, et à plus forte raison quand elle était aussi douloureuse. L'appel téléphonique de Jim Chapman avait ramené Simon à l'affaire Angus, à son unité de police judiciaire, à son travail... et, de là, aux sentiments que son métier lui inspirait, ces derniers mois. Et à leurs motifs.

    Se confronter au lancer feinté d'un interne en cardiologie lui fournit un autre motif de concentration – pour le moment. Simon cueillit la première balle et courut.

     

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  • [Livre] Les derniers jours des reines

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    Lecture terminée le : 30 mars 2020

     

    Résumé : Comment sont mortes les souveraines les plus célèbres de l'Histoire ? Du suicide de Cléopâtre au dramatique accident d'Astrid de Belgique en passant par la décapitation de Marie Stuart et de Marie-Antoinette, l'assassinat d'Agrippine, de Sissi et d'Alexandra de Russie, ou l'agonie édifiante de Catherine de Médicis, Anne d'Autriche, Catherine II, la reine Victoria ou l'impératrice Eugénie, les meilleurs historiens et écrivains d'histoire racontent leurs derniers jours dans des textes incisifs où la limpidité du récit s'appuie sur des enquêtes puisées aux meilleures sources. Toujours tragiques, souvent brutales, parfois spectaculaires, inattendues ou interminables, leurs fins se ressemblent par une même dignité, une civilité monarchique de l'adieu exaltée par la conscience que ces reines avaient de leur rang, et leur volonté commune d'édifier la postérité après avoir marqué leur temps. Comme si toutes se retrouvaient dans la fière devise de Marie Stuart : " En ma fin est mon commencement. "


    Auteur : Jean Sevillia et Jean-Christophe Buisson

     

    Edition : Perrin

     

    Genre : Historique

     

    Date de parution : 2015

     

    Prix moyen : 21€

     

    Mon avis : Dans le même genre, j’avais lu « les derniers jours des rois » qui m’avait profondément ennuyé, les rois n’en finissant pas de mourir.
    Du coup j’ai laissé ce livre de côté bien trop longtemps.
    Mais il faut croire que c’était une question d’auteur, parce que là, je me suis régalée.
    Déjà les auteurs ne restent pas focalisés sur la mort en elle-même de la souveraine mais sur ses accomplissements, ses actes et leurs conséquences.
    Ils balayent les idées reçues (comme le fait que Cléopâtre se serait suicidée avec un serpent alors que les comptes rendus de l’époque indiquent qu’aucun serpent n’a été trouvé sur les lieux).
    Les reines, régnantes ou consort, sont présentées par ordre chronologique. Certaines se sont illustrées dans la mort (comme Marie-Antoinette, qui s’est révélée dans les derniers mois de sa vie et dans la dignité qu’elle a montré face à ses accusateurs et sur l’échafaud), d’autres ont beaucoup accompli de leur vivant (Alienor, Marie-thérèse d’Autriche), d’autre encore ne sont connues que par leur mort tragique à un jeune âge (Astrid de Suède).
    Pour les reines, comme pour les rois d’ailleurs, la mort n’est pas une affaire privée. On meurt en public et si ce n’est pas le cas, la dépouille est exposée aux yeux de tous, les funérailles sont un spectacle plus qu’une affaire de famille.
    Car le monarque ne s’appartient pas, il appartient au peuple.
    Ce livre, malgré un titre un peu racoleur, est une mine d’information sur de grands pans de l’histoire.
    Pas très en profondeur, certes, mais il donne un bon point de départ avant des lectures plus approfondies comme, par exemple, celles citées en bibliographie pour chacune des reines traitées dans le livre.

     

    Un extrait : Que lui veut-il ? Pourquoi Nero Claudius Caesar Augustus Germanicus, son fils, l’empereur, lui a-t-il adressé une lettre des plus affectueuses pour l’inviter à venir célébrer avec lui à Baïes les fêtes de Minerve, les grandes Quinquatries, qui commencent le 19 mars de l’année 59 et se prolongent jusqu’au 23 ? Est-ce un piège pour pouvoir le supprimer ? Ou une tentative de réconciliation ?
    Agrippine hésite. Elle a quarante-quatre ans, reste encore d’une grande beauté et se trouve dans son domaine d’Antium, au sud du Latium, sur la côte, un lieu de résidence chic, proche de Rome, où se sont multipliées de luxueuses villas maritimes fréquentées par l’aristocratie romaine. Caligula, le frère d’Agrippine, y est né en 12.
    Elle-même y a mis au monde – difficilement -, en 37.
    Le futur Neron, né de son premier mariage. De l’horoscope de l’enfant, on avait tiré une foule de prédictions effrayantes ; parmi les astrologues qu’Agrippine avait consultés pour connaître le destin de son fils, l’un lui avait annoncé qu’il régnerait mais qu’il tuerait sa mère.
    Elle avait rétorqué : « Qu’il tue, pourvu qu’il règne ».


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