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[Livre] Le prieuré de l’oranger

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Lecture terminée le : 10 avril 2020

 

Résumé : Un monde divisé. Un reinaume sans héritière. Un ancien ennemi s'éveille. La maison Berethnet règne sur l'Inys depuis près de mille ans. La reine Sabran IX qui rechigne à se marier doit absolument donner naissance à une héritière pour protéger son reinaume de la destruction, mais des assassins se rapprochent d'elle... Ead Duryan est une marginale à la cour. Servante de la reine en apparence, elle appartient à une société secrète de mages.
Sa mission est de protéger Sabran à tout prix, même si l'usage d'une magie interdite s'impose pour cela. De l'autre côté de l'Abysse, Tané s'est entraînée toute sa vie pour devenir une dragonnière et chevaucher les plus impressionnantes créatures que le monde ait connues. Elle va cependant devoir faire un choix qui pourrait bouleverser son existence. Pendant que l'Est et l'Ouest continuent de se diviser un peu plus chaque jour, les sombres forces du chaos s'éveillent d'un long sommeil...
Bientôt, l'humanité devra s'unir si elle veut survivre à la plus grande des menaces.


Auteur : Samantha Shannon

 

Edition : de Saxus

 

Genre : Fantasy

 

Date de parution : 21 Novembre 2019

 

Prix moyen : 25€

 

Mon avis : J’avais commencé à lire ce roman fantasy de près de 1000 pages dans le cadre d’une lecture commune. Le but ? Lire deux chapitres par jour sur toute la durée du mois d’avril.
Autant dire que j’ai tenu moins d’une semaine avant de dévorer le reste du livre en 3 jours.
J’ai beaucoup aimé ce livre, cependant j’avoue que je ne comprends pas bien l’engouement qu’il a provoqué car bon, ok, il est bien, mais il n’est pas au-dessus de la masse des bons livres de fantasy.
Je ne dis pas que Le prieuré de l’Oranger n’est pas un bon livre, comme je l’ai dit, je l’ai vraiment beaucoup aimé, mais honnêtement, sa plus grande originalité est d’être un one shot, malgré sa taille, dans un genre qui affectionne particulièrement les sagas ou au moins les trilogies.
Mon plus gros regret est le fait que j’ai trouvé qu’on ne voyait pas assez les différents dragons. J’aurais aimé avoir le point de vue des différents dragons de l’est, avoir peut être des chapitres sur les wyrms et pourquoi pas, même, de leur point de vue.
J’ai aussi trouvé que tout le monde faisait un foin sur le fait qu’il y a deux couples homosexuels, mais franchement, c’est anecdotique. C’est à peine si on les voit, l’un de ses couples n’existe d’ailleurs plus et pour l’autre on se demande si l’une des parties n’entre pas dans cette relation par rébellion plus que par amour.
En plus, franchement, j’aurais aimé que les relations homosexuelles soient parfaitement normales (comme dans la série Eve Dallas qui se passe en 2060 et dans laquelle les couples homosexuels sont autant acceptés que les couples hétérosexuels). Or ici, on se retrouve avec un effet miroir de notre monde : Tout le monde n’accepte pas ces relations et elles ont tendance à être cachée, discrètes et le rang social ou la fonction passe avant les sentiments.
En revanche, j’ai beaucoup aimé le fait qu’il y ait une alternance de narrateurs, chacun d’entre eux ayant des croyances et connaissances ne correspondant pas à celles des autres narrateurs.
Les divergences de religions sont très bien menées. Même à l’intérieur de la même religion, il y a différentes croyances. On est pas très loin des guerres de religions et il ne fait pas bon de ne pas suivre la croyance majoritaire du royaume où l’on se trouve.
Le côté Reinaume me plaisait bien. Mais pourquoi imposer un mariage à la reine ? Pourquoi rester dans ce schéma ? Si le pouvoir passe de mère en fille, j’aurais aimé voir une reine libre d’inviter qui elle le souhaite dans son lit, que la future reine n’ait pas de père officiel car tout ce qui compte c’est la lignée maternelle (Comme dans Ash Princess ou les reines d’Astrée ne se marient pas et où leurs héritières n’ont pas de père désigné).
Ici, on revient au bon vieux « bon parti » et à « l’enfant légitime », très classique. Trop, peut-être pour un roman de fantasy !
J’ai bien aimé voir que certaines personnes sans scrupules œuvrent pour le bien (même si leurs méthodes sont plus que discutables) ou encore qu’une personne bienveillante se révèle, au final, malveillante.
L’histoire est complexe mais on s’y retrouve. L’intrigue est bien menée et, aussi fort et entrainés que soient les personnages, ils ne sont pas à l’abri de blessures ou pire. Il leur arrive aussi de commettre des erreurs.
J’ai regretté parfois que des histoires qui avaient été si bien amenées se terminent en eaux de boudin.
Au final, je trouve que ce roman a été survendu et qu’il n’est pas exempt de défaut.
C’est dommage car il n’y a pas meilleur moyen de provoquer des déceptions que de promettre la lune.
Je n’avais pas vraiment lu les avis sur ce livre. Je l’avais vu passer un peu partout, j’avais lu le résumé, mais globalement, je n’en savais pas plus et du coup, je l’ai pris pour ce qu’il était : un bon roman de fantasy avec un univers riche et complexe et une intrigue qui tient la route, dont la plus grande originalité est d’être d’un seul tenant.
Dans tous les cas, je ne regrette pas ma lecture, car, comme je ne m’attendais pas à une « révolution du genre », je n’ai pas été déçue par ma lecture et j’ai passé un très bon moment.

 

Un extrait : Au point du jour, elle se trouvait sur les terres du palais. Ses cheveux étaient prisonniers d’une résille d’or parsemée d’émeraudes.

Tous les matins, elle s’attelait à la même routine. Rester prévisible était une sécurité. Elle commença par aller trouver le maître des postes, qui confirma qu’il n’avait pas reçu de lettre à son intention. Puis elle se rendit au portail pour contempler la ville d’Ascalon, dans laquelle elle s’imaginait déambuler un jour, jusqu’à aboutir à un port et un bateau qui la ramènerait au Lasia. Parfois, elle avisait quelqu’un qu’elle connaissait, et ils échangeaient un signe de tête presque imperceptible. Enfin, elle gagna le pavillon des banquets, où elle petit-déjeuna en compagnie de Margret. Puis, à huit heures, ses obligations commencèrent.

La première du jour était de dépister la blanchisseuse royale. Ead la retrouva derrière la grande cuisine, dans un renfoncement drapé de lierre. Un garçon d’écurie semblait compter du bout de la langue les taches de rousseur sur son cou.

« Bien le bonjour à tous les deux », lança Ead.

Les tourtereaux s’écartèrent l’un de l’autre avec un hoquet de surprise. Les yeux écarquillés, le lad détala comme l’un de ses chevaux.

« Mademoiselle Duryan ! » La blanchisseuse lissa ses jupons et inclina respectueusement la tête pour la saluer. Elle avait rougi jusqu’à la racine des cheveux. « Oh, par pitié, ne dites rien à personne, mademoiselle, ou je serais perdue.

— Inutile de me faire la révérence. Je ne suis pas une dame. » Ead sourit. « Je jugeais plus prudent de te rappeler que tu devais t’occuper de Sa Majesté tous les jours. Tu as fait preuve de relâchement, dernièrement.

— Oh, Mademoiselle Duryan, j’avoue avoir eu l’esprit ailleurs, mais je suis tellement inquiète. » La domestique tordit ses mains calleuses. « Les servantes ne cessent de chuchoter, mademoiselle. Elles prétendent qu’une vouivrette a ravi du bétail près des lacs il n’y a pas deux jours de cela. Une vouivrette ! N’est-il pas effrayant que les serviteurs du Sans-Nom se réveillent ?

— Eh bien, tu viens justement de mettre le doigt sur la raison qui t’oblige à te montrer diligente dans ton travail. Ces serviteurs du Sans-Nom souhaitent voir Sa Majesté disparaître, car sa mort ramènerait leur maître dans ce monde. Voilà en quoi ton rôle est vital. Tu dois impérativement chercher chaque jour la trace d’un poison sur ses draps, et t’assurer que sa couche demeure pure et fraîche.

Beaucoup aimé 4 étoiles.jpg

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