Lecture terminée le : 06 avril 2020
Résumé : En panne au bord de l’autoroute, Eileen laisse ses trois enfants dans la voiture pour aller appeler les secours. Sous une chaleur caniculaire, Jack, Joy et la petite Merry l’attendent en vain. La jeune femme, enceinte, a disparu. On la retrouve quelques jours plus tard, assassinée. Trois ans plus tard, Jack, 15 ans, s’occupe seul de ses deux petites sœurs et fait tout son possible pour les rendre heureuses, quand le hasard le place face à l’arme du crime de sa mère. Le danger n’a jamais été si proche…
Auteur : Belinda Bauer
Edition : France Loisirs
Genre : Thriller
Date de parution : 01 juin 2019
Prix moyen : 19€
Mon avis : J’ai trouvé ce roman vraiment bien ficelé. Le suspense ne réside pas vraiment dans l’identité du meurtrier mais dans la manière de le confondre.
Car dès le départ, ou presque, Jack, jeune garçon de 15 ans qui vit de cambriolages et dont la mère a été assassinée 3 ans plus tôt, identifie le meurtrier.
Et l’attitude de l’homme en question ne m’a personnellement laissé aucun doute sur sa culpabilité malgré l’absence de preuves notables.
J’ai aimé l’obstination de Jack. Son obstination à prendre soin de ses sœurs, son obstination à découvrir la vérité et à voir le coupable répondre de ses actes.
Je n’ai éprouvé aucune sympathie pour aucun des policiers : l’un ne veut qu’une occasion de retourner à Londres, l’autre est d’une arrogance insupportable.
Mais bon, bon gré, mal gré, quelle que soit leur motivation, ils font le job et c’est tout ce qu’on leur demande.
Si j’ai bien aimé le déroulé de l’enquête, tout comme suivre la vie quotidienne de Jack et de ses sœurs, j’ai trouvé la fin un peu rapide, un peu expédiée. Comme un tour de passe-passe pour éviter de s’attarder sur les détails (parce que si j’ai eu l’intime conviction d’avoir bien trouvé le meurtrier, les preuves restent assez faibles).
Mais à part ces quelques facilités sur la fin, j’ai vraiment trouvé cette histoire intéressante.
Un extrait : Il faisait tellement chaud dans la voiture que l’odeur des sièges donnait l’impression qu’ils étaient en train de fondre. Jack était en short, et à chaque fois qu’il desserrait les jambes, elles faisaient un bruit de scotch qu’on décolle.
Pas un souffle d’air ne passait à travers les vitres baissées : on n’entendait que le grésillement de petits insectes, comme le froissement d’un papier ancien. Tout là-haut était suspendu un unique lambeau de nuage, tandis qu’un avion invisible laissait une traînée de craie dans le ciel d’un bleu éclatant.
Des gouttes de sueur ruisselaient sur la nuque de Jack, il ouvrit la portière d’un geste brusque.
— Non ! protesta Joy. Maman a dit de rester dans la voiture !
— Mais je ne pars pas ! répliqua-t-il. J’essaie juste de me rafraîchir un peu.
L’après-midi était calme et il n’y avait pas beaucoup de circulation, mais à chaque fois qu’une voiture passait, la vieille Toyota vibrait un peu.
Quand c’était un camion, elle vibrait beaucoup.
— Ferme la porte ! ordonna Joy.
Jack s’exécuta avec un tss… tss d’agacement. Joy en faisait des tonnes. À neuf ans, elle ne cessait de passer du rire aux larmes… quand elle ne chantait pas. En général, elle obtenait ce qu’elle voulait.
— Ça fait combien de temps, maintenant ? demanda-t-elle en pleurnichant.
Jack regarda sa montre. Il l’avait eue en cadeau pour son dernier anniversaire – celui de ses onze ans – alors qu’il avait demandé une PlayStation.
— Vingt minutes, répondit-il.
Il mentait. Cela faisait près d’une heure que le moteur avait toussoté et que la voiture avait fait une embardée, avant de s’arrêter en crissant sur la bande d’arrêt d’urgence de la M5, l’autoroute du Sud. Plus d’une demi-heure s’était donc écoulée depuis que leur mère les avait laissés là pour partir à la recherche d’un téléphone d’urgence.
Restez dans la voiture. Je ne serai pas longue.