Lecture terminée le : 26 juin 2021
Résumé : Depuis sa plus tendre enfance, Kane Norton est capable de prodiges qui ne cessent d’étonner voire inquiéter son entourage.
Loin de lui rendre la vie plus facile, ses capacités hors de contrôle ne lui valent en réalité que méfiance et isolement.
Sa rencontre avec Simon Terre Blanche va tout changer. En perçant son secret, il lui offre une nouvelle vie où tout est possible, même l'inconcevable. Mais sa découverte va faire de la jeune femme une cible d'une valeur inestimable, l'obligeant à s’enfuir en abandonnant derrière elle ses rêves et sa famille.
Réussira-t-elle à échapper à ses poursuivants prêts à tout pour s'emparer d'elle et exploiter pour leur propre compte ses incroyables talents ?
Construit comme un film, Projet Hurricane, nous entraîne dans une aventure qui laisse augurer de ce que pourrait devenir notre futur si nous le laissons aux mains des scientifiques.
Auteur : Hervé Bertoli
Edition : Autoédition
Genre : science-fiction
Date de parution : 2020
Prix moyen : 18€
Mon avis : J'ai beaucoup aimé ma lecture. L'écriture est fluide, agréable, et l'histoire est des plus prenante.
J'ai adoré toute cette histoire de manipulations génétiques et de machination d'un laboratoire sans scrupules dirigés plus par des malfrats que par des scientifiques.
J'ai particulièrement apprécié que l'héroïne, malgré ses capacités, ne soit pas une sorte de super girl qui réussi tout ce qu'elle entreprend. J'ai aimé sa vulnérabilité et, même si c'est particulièrement énervant en temps normal, j'ai bien aimé son comportement d'ado qui oscille entre certitudes et agressivité. Ca la rend, sinon toujours sympathique, au moins authentique.
Cela dit, il y a quelques points qui m'ont un peu dérangée dans ma lecture.
Déjà, rien ne laisse entendre que ce roman n'est pas un one shot. Et pourtant, il s'agit bien d'un premier tome. J'aurais aimé le savoir avant de lire. Pas que je n'aurais pas plongé dans cette histoire, mais je l'aurais abordée d'une autre manière.
En effet, j'ai trouvé que la première partie, celle où on apprend à connaître Kane et ses capacités, était très longue. Trop longue.
Le quatrième de couverture nous fait une promesse et on ne voit jamais cette promesse s'accomplir. Enfin si, mais l'action tant attendue n'arrive qu'après les deux tiers du livre ou presque (Au chapitre 61... sur 76...).
Si j'avais su qu'il s'agissait d'un tome 1, j'aurais été moins impatiente de voir arriver les évènements promis dans le résumé.
La, mon agacement de voir les pages se tourner sans avoir ce que je voulais ont un peu terni ma lecture.
Mais un peu seulement. Car toute cette histoire est tellement machiavélique et se termine d'une telle façon que je ne peux qu'avoir apprécié ma lecture.
En parallèle de l'histoire principale autour des manipulations génétiques, l'auteur aborde des tas de sujets délicats: le harcèlement, la violence conjugale, le viol, les agressions sexuelles, le meurtre, la légitime défense, le ma que d'estime de soi.... et j'en passe.
Les techniques de psychothérapie de Simon Terre Blanche, psychologue de la petite sœur de Kane avant de se pencher sur le cas de cette dernière, sont très intéressantes.
L'auteur a créé un ensemble de personnages et une situation vraiment très intéressants et je suis curieuse de voir où tout ça va nous mener.
Un extrait : Kane marche dans le couloir qui conduit vers la sortie du lycée. La journée a été rude. En milieu d’après-midi, elle s’est retrouvée dans la même situation qu’en cours de français la semaine précédente. Mais cette fois, le professeur a été beaucoup moins compréhensif que monsieur Roux. Il n’a pas attendu la fin de la classe pour la prendre en aparté et lui demander une explication. Non. Son procès a eu lieu séance tenante.
Dire que cela a été un cauchemar est un euphémisme. Kane s’est fait lyncher durant d’interminables minutes devant tous les élèves. Humiliée, au bord des larmes, elle est retournée s’asseoir et a passé les deux heures suivantes à essayer de digérer ce nouvel opprobre.
Avec le temps, Kane a appris à survivre à ce type d’expérience. Sa routine est toujours la même. Elle s’enferme dans sa coquille et se réfugie au plus profond d’elle-même, là où nul ne peut l’atteindre. Dans ce sanctuaire, elle puise les ressources nécessaires à sa reconstruction. Mais chaque fois l’épreuve est plus longue, plus difficile que la précédente et elle n’en ressort pas pour autant plus forte ou plus armée pour affronter le camouflet suivant. Cela lui permet simplement de faire face un jour de plus. D’attendre le prochain assaut qui arrivera inexorablement, dans une heure ou une semaine.
À sa grande surprise, cette fois le chemin s’est révélé différent. Lorsqu’elle a fermé les yeux pour s’immerger et commencer sa descente, elle n’a pas retrouvé le sentier herbeux qui la conduit près du petit lac dans lequel elle se régénère. De façon inédite, c’est l’image de la pionne qui s’est formée et imposée à elle. Kane n’a pas cherché à lutter et s’est laissée embarquer sur cette voie inconnue, mais ô combien agréable.