Lecture terminée le : 13 juillet 2020
Résumé : Apprendre l’art de l’espionnage au sein de l’école volante de Mlle Géraldine est devenu fastidieux pour Sophronia, privée de la présence de Savon à ses côtés. Elle préfèrerait utiliser ses talents pour contrarier les plans des Vinaigriers, mais ses maints avertissements au sujet des lâches intentions de ces derniers sont encore et toujours ignorés et Sophronia ne sait plus à qui se fier. Quelles informations détient le bourru dewan de Sa Majesté ? Dans quel camp se place l’élégant vampire Lord Akeldama ? Une seule chose est certaine : un complot d’envergure se trame, et Sophronia doit se préparer à sauver ses amis, son école et Londres tout entier du désastre à venir – sans jamais se départir de son spectaculaire raffinement, bien évidemment.
Auteur : Gail Carriger
Edition : Le livre de poche
Genre : Fantasy
Date de parution : 15 Mars 2017
Prix moyen : 7€
Mon avis : Dernier tome du pensionnat de Mlle Géraldine, il va être temps de dire au revoir à Sophronia, Dimity, Agathe et toutes les autres. Même Monique va me manquer (et pourtant, Dieu sait combien j’ai pu avoir envie de la baffer au fil des tomes).
Mais avant ces adieux annoncés, Sophronia va donner un bon coup de pied dans la fourmilière (cela dit, la fourmilière l’a un peu cherché).
J’ai trouvé que pour des professeurs d’espionnage, ceux de Sophronia balaient un peu trop vite les informations et les soupçons de la jeune fille.
Même si cette demoiselle est une tête brulée qui transgresse allègrement les règles, vu l’importance de ce qu’elle a découvert, cela aurait mérité une petite vérification.
Franchement, c’est un zéro pointé pour les professeurs.
Dans ce tome, on a plein de révélations dont une belle concernant Mlle Géraldine herself ! Et attention, pas n’importe laquelle !
Heureusement, Sophronia a de la ressource et j’ai beaucoup aimé son évolution. Elle qui n’était qu’un garçon manqué qui faisait le désespoir de sa mère, est devenue une jeune femme bien éduquée (même si elle ne dédaigne pas quelques acrobaties à l’occasion).
J’ai beaucoup aimé cette saga et je ne vais pas tarder à me lancer dans le protectorat de l’ombrelle, qui se passe 25 ans plus tard et qui, de l’avis général, est encore meilleure car destinée à un public plus âgé.
Entre le protectorat de l’ombrelle et le protocole de la crème anglaise, j’ai encore de quoi faire dans l’univers créé par Gail Carriger !
Et je ne m’en plains pas !
Un extrait : Sophronia sirotait son thé tout en se sentant victorieuse, son regard vert évaluant les réactions de son entourage. Elle s’attendait à la satisfaction de Dimity. On savait qu’Agatha Woosmoss, leur autre amie proche, n’appréciait pas les grands rassemblements où étaient présents des membres du sexe opposé. Ses joues étaient très rouges, ce qui indiquait qu’elle était intéressée – ou paralysée par la peur. Les nouvelles formaient un groupe serré autour des Scones de l’iniquité et de la Confiture de la trépidation. Le professeur Braithwope sautait sur sa chaise comme un bébé, bien qu’il n’assistât pas à l’événement. Un rictus de mépris soulevait les lèvres du professeur Lefoux, debout pour assurer la surveillance habituelle.
« Mais que vais-je mettre ? » murmura Dimity en faisant rouler un pain aux raisins entre son pouce et son index.
Le professeur Lefoux fondit sur elle. « Mademoiselle Plumleigh-Teignmott, que faites-vous avec ce pain aux raisins ? Vos doigts sont tout collants. Regardez-moi ces miettes. Et vous avez déplacé des raisins. Vous devriez être plus prudente. »
Dimity lâcha le pain aux raisins.
Sophronia vola à son secours. « Nous travaillons sur un langage de communication à base de miettes et de raisins. »
Le professeur Lefoux ne se laissa pas berner. « Vraiment ? Développez, je vous en prie.
— Le nombre de miettes et leur localisation indiquent les intentions.
— Et les raisins secs ?
— Ce sont les instructions, bien entendu.
— Et comment comptez-vous contrôler leur quantité lorsque vous utiliserez du pain moins collant ?
— Cela va nécessiter des études plus approfondies », dit Sophronia, effrontée jusqu’au bout.
Le professeur Lefoux renifla. « Peut-être devriez-vous vous contenter de moyens de communication moins sales. Mais votre inventivité est méritoire. »
Il était bien entendu impossible de dire si ce compliment concernait l’idée d’un système de communication basé sur des miettes ou si le professeur Lefoux complimentait Sophronia pour avoir trouvé une excuse à la maladresse de Dimity. Quoi qu’il en soit, le professeur Lefoux vit l’une des premières années lancer pour de bon son pain aux raisins sur une autre fille et fila sans rien ajouter.