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Fantasy/Science-Fiction - Page 3

  • [Livre] Vampyria - T01 - La cour des ténèbres

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    Lecture terminée le : 24 février 2021

     

    Résumé : EN L’AN DE GRÂCE 1715, le Roy-Soleil s’est transmuté en vampyre pour devenir le Roy des Ténèbres. Depuis, il règne en despote absolu sur la Vampyria : une vaste coalition à jamais figée dans un âge sombre, rassemblant la France et ses royaumes vassaux. Un joug de fer est imposé au peuple, maintenu dans la terreur et littéralement saigné pour nourrir l’aristocratie vampyrique.
    TROIS SIÈCLES PLUS TARD, Jeanne est arrachée à sa famille de roturiers et catapultée à l’école formant les jeunes nobles avant leur entrée à la Cour. Entre les intrigues des morts-vivants du palais, les trahisons des autres élèves et les abominations grouillant sous les ors de Versailles, combien de temps Jeanne survivra-t-elle ?


    Auteur : Victor Dixen

     

    Edition : Robert Laffont (R)

     

    Genre : SFFF

     

    Date de parution : 15 Octobre 2020

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : De Victor Dixen j'ai déjà lu Phobos, que j'ai beaucoup aimé, Animale, avec lequel j'ai eu un peu plus de mal sans trop savoir pourquoi car je me rappelle avoir tout autant aimé la plume de l'auteur, et enfin Cogito que j'ai adoré.

    J'avais prévu de lire d'abord Extincta, dans une sorte d'obsession de les lire selon l'ordre de leur sortie, mais mes copines sur Instagram avaient tellement envie de faire une lecture commune sur Vampyria, que je n'ai pas pu résister à bouleverser mon ordre de lecture.

    Le moins qu'on puisse dire, c'est que l'auteur nous plonge dans le bain dès le premier chapitre. Le bain de sang même.

    La rapidité avec laquelle il extermine 90 % des personnages qu'il nous a présentés en ce début de roman coupe le souffle. Dès lors, un peu comme dans Game of Thrones, on se dit que personne n'est à l'abri.

    Dissimulée sous les traits de Diane, une jeune noble orpheline, Jeanne, la seule survivante du massacre de sa famille, est escortée à Versailles par le vampyre Alexandre de Mortange, vicomte de Clermont.

    Le but de Jeanne, en se faisant passer pour une jeune fille de la noblesse, n'est pas de survivre mais de poursuivre sa vengeance.

    Pour cela, il va d'abord lui falloir survivre à la Grande Ecurie, l'école qui forme les jeunes nobles à entrer à la cour de Versailles au service du Roy.

    Et le moins qu'on puisse dire, c'est que cette école est un vrai panier de crabes. Si les filles et les garçons sont séparés, et que donc, puisqu'on suit Jeanne, on en sait un peu moins sur ces messieurs, le moins qu'on puisse dire c'est que les filles sont de vraies tigresses prêtes à toutes les bassesses pour tenir le haut du panier.

    Certaines plus que d'autres bien évidemment.

    Car il y a quand même des jeunes filles qui ont un cœur, comme Naoko qui vient du royaume allié du Japon, et qui semble se tenir à l'écart de toutes ces petites guerres intestines.

    Au fil du récit, Jeanne évolue, et pour se rapprocher de sa vengeance, prend des décisions qui me semblent être à l'encontre de sa personnalité. Elle se conduit de plus en plus comme les vampyres qu'elle a juré de détruire. Et malgré les avertissements de son amie, elle ne semble pas beaucoup se remettre en question.

    Et en même temps peut-on vraiment l'en blâmer, alors qu'à moins de 18 ans elle vient de voir sa famille se faire massacrer sous ses yeux.

    Victor Dixen nous mène par le bout du nez, quand on croit entrevoir une solution, il nous claque la porte au nez.

    Malgré le fait que ce tome, puisqu'il est le premier, avait la charge de planter le décor de cet univers, il ne comporte pas de longueur et n'est pas avare d'action.

    Peu de temps avant la fin, il y a un retournement de situation que je n'avais vraiment pas vu venir et qui m'a scotchée.

    Le moins qu'on puisse dire, c'est que j'ai hâte de lire la suite, et heureusement je crois que je ne vais pas avoir trop longtemps à attendre, parce qu'il me semble que le tome 2 est prévu pour cette année.

    Ça tombe bien parce que j'ai plein de questions, plein qui découlent des événements relatés dans le tome 1 mais aussi plein sur l'univers en lui-même.

    Comme par exemple:

    - Que se cache-t-il sous le masque d'or de Louis XIV?

    - Il est dit que Louis XIV a été transmuté en vampyre peu avant sa mort humaine. A cet âge-là, il avait un arrière-petit-fils, le futur Louis XV, qui, puisque le roy est devenu immortel, ne règne pas. Je me demande donc si Louis XV, ou du moins sa descendance, va avoir un rôle dans cette histoire.

    - Enfin, le plus grand mystère de la période de Louis XIV a été celui entourant l'homme au masque de fer. Je me demande si cela va être repris dans l'histoire, ou si son symbole est seulement repris par le fait que Louis XIV porte un masque d'or depuis qu'il a été transformé.

    Plein de questions donc, sans avoir d'a priori sur les réponses (je ne serai pas, par exemple, déçue si Victor Dixen a purement et simplement supprimé Louis XV de l'histoire), mais j'ai vraiment hâte de lire la suite pour voir ce que cet auteur sadique nous a concocté.

     

    Un extrait : Une main blanche aux longs doigts élégants émerge des ombres, festonnée d’une manche de soie fine. La paume de marbre semble inviter la mienne. Au moment d’y poser mes doigts tremblants, j’ai l’impression de toucher la surface glacée d’une statue. Le faible rayon de lune filtrant à travers les voilages éclaire la chevalière volée à Diane, dont l’éclat doré luit à mon annulaire. « Vous êtes la fille unique du baron, n’est-ce pas ? » me demande le vampyre. Je hoche la tête, la gorge trop serrée pour articuler la moindre parole. Mon stratagème fonctionne : le visiteur n’a jamais rencontré celle dont j’usurpe l’identité. Mon odeur de roturière semble masquée par le parfum imprégnant le négligé. Mais il suffirait que la créature se retourne et observe la chambre, pour découvrir au-dessus de la cheminée un portrait qui n’est pas le mien ! Aurai-je alors le cran de prétendre qu’il s’agit d’une parente ? Aura-t-il la curiosité d’inspecter le cadavre mutilé pour y chercher une ressemblance ? Pour l’heure, toute son attention paraît dirigée sur ma seule personne. « Je crains que vous ne soyez désormais orpheline, mademoiselle… mademoiselle ? — Diane », je lâche dans un souffle. Voici donc le dernier oripeau de ma victime que je dois encore m’approprier : son prénom. Il sonne étrangement proche du mien, comme s’il m’était prédestiné. La baronnette l’avait emprunté à la plus grandes des chasseresses, et il m’échoit à présent, à moi qui braconnais sur les terres de son père. « Ne vous tourmentez pas, Diane, susurre le vampyre. Sa Majesté sait se montrer généreuse envers les mortels qui se sacrifient pour elle. » Il se penche en avant ; sa riche redingote de brocart bleu nuit entre dans le rayon de lune, puis le jabot de sa chemise piqué d’un gros saphir, et enfin sa tête tout entière. Elle m’évoque là aussi celle d’une statue. Son teint éclatant contraste avec sa longue chevelure d’un roux sombre et soyeux – rien à voir avec le nid à poussière informe qui coiffait le baron. Je suis frappée par la beauté juvénile émanant de ce visage parfaitement symétrique, d’un grain de peau si fin qu’il en devient indécelable, aux lèvres pleines et aux épais sourcils roux qu’on croirait peints sur de la porcelaine. Cet être semble avoir le même âge que moi, et sans doute était-ce le cas, la nuit où il est devenu vampyre – mais qui peut dire de quand date sa transmutation ? S’il l’a accomplie en même temps que le Roy, cela signifie qu’il infeste la terre depuis près de trois cents ans ! Au milieu de cette illusion de jeunesse, parmi cette candeur angélique, il y a tout de même un détail qui trahit sa nature monstrueuse : ses pupilles sont deux disques noirs tellement dilatés qu’ils dévorent presque tout le blanc des globes oculaires. Tels ceux des chats et des hiboux, les yeux des vampyres s’adaptent à l’obscurité ambiante, et voient dans la nuit comme en plein jour… « Mes hommages, dit-il en se penchant pour me faire un baise-main. Je suis Alexandre de Mortange, vicomte de Clermont. » Je détourne les yeux pour ne pas hurler, au moment où ses lèvres effleurent le revers de ma main de leur velours froid. Mon regard éperdu tombe à nouveau sur le miroir de la coiffeuse. Je m’y vois reflétée dans mon négligé souillé, dont la couleur brunit à mesure que le sang s’oxyde. Le visage du mort-vivant, en revanche, est invisible, de même que ses mains, comme si son habit de brocart n’était empli que de vide. Ce n’est donc pas un mythe : la peau des vampyres, ces démons immortels, ne se réfléchit pas dans les glaces… « Dès cette nuit, je vous emmène à Versailles, où je témoignerai devant la Cour de cette opération réussie contre la Fronde », dit-il en se redressant. Ses lèvres blêmes s’étirent pour dévoiler des dents plus blanches encore que son teint, prolongées de deux canines pointues, luisantes comme des agates. « Et dans quelques jours, Diane de Gastefriche, par la grâce des Ténèbres, vous aurez l’honneur de devenir pupille du Roy ! »

     

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  • [livre] Celle qui a tous les dons

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    Lecture terminée le : 27 juin 2020

     

    Résumé : Tous les dons ne sont pas une bénédiction. Chaque matin, Melanie attend dans sa cellule qu'on l'emmène en cours. Quand on vient la chercher, le sergent Parks garde son arme braquée sur elle pendant que deux gardes la sanglent sur le fauteuil roulant. Elle dit en plaisantant qu'elle ne les mordra pas. Mais ça ne les fait pas rire. Melanie est une petite fille très particulière...


    Auteur : M.R. Carey

     

    Edition : Le Livre de Poche

     

    Genre : Science-fiction

     

    Date de parution : 10 Avril 2018

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Mélanie est une petite fille très intelligente mais qui ne peut assister à ses cours que fermement sanglée à un fauteuil roulant.
    Si Mélanie est intelligente, elle ne connait rien du monde extérieur à la base (et même extérieur à sa partie de la base) et se montre assez naïve. Du coup, on comprend très vite qu’elle est la nature de Mélanie, alors qu’elle-même met bien plus longtemps à comprendre qui elle est exactement.
    Le livre se découpe plus ou moins en deux parties.
    Dans la première, on découvre l’environnement de Mélanie, la routine stricte à laquelle elle et ses camarades sont soumis, leur quotidien. On découvre aussi les autres personnages qu’on apprend à aimer (Mlle Justineau), à haïr (le Dr Caldwell) ou à détester mais en comprenant son point de vue (Le sergent Parks).
    Dans la partie 2, tout s’accélère. La base est attaquée et un petit groupe parvient à s’échapper, espérant rallier la base de Beacon.
    Le sergent Parks, un de ses jeunes soldats, Ghallager, Le Dr Caldwell (hélas), Mlle Justineau et, au grand déplaisir de Parks, Mélanie, doivent traverser une grande étendue hostile.
    C’est pendant ce périple que l’on va en apprendre plus, non seulement sur les personnages mais aussi sur les « affams » (dont on comprend dès les premières pages du livre qu’il s’agit de zombies).
    Bien que ce roman nous présente des zombies très différents de ceux dont on a l’habitude avec Mélanie, cela n’empêche pas d’avoir quelques scènes dans le pur style zombie (Ne mangez pas en lisant !)
    J’ai vraiment adoré ce livre. Et pourtant, je ne suis pas une grande fan de zombies. On m’avait dit : « Mais non, tu verras, c’est des zombies, mais rien à voir avec les histoires de zombies ». On est bien avancé, hein ?
    En fait, ce n’est pas totalement faux. Disons qu’on retrouve dans ce roman les codes classiques du genre mais qu’on y ajoute un élément atypique qui change tout.
    Le traitement du sujet est d’ailleurs atypique jusqu’à la fin.
    J’ai beaucoup aimé cette fin, aussi amère qu’elle soit. Il faut dire qu’il aurait été difficile de faire une fin différente tout en restant cohérant (Notez que ça n’en arrête pas certains…)
    Mais ici, pas de crainte à avoir, la fin est à la hauteur du roman.
    Un seul conseil : laissez-vous tenter !

     

    Un extrait : Elle s’appelle Melanie. Un mot qui veut dire « la Noire », qui vient du grec ancien, sauf que ça ne doit pas lui aller trop bien, puisqu’elle a le teint pâle. Melanie aime beaucoup « Pandore », mais on n’a pas le droit de choisir. Mlle Justineau baptise les enfants à partir d’une longue liste : chaque nouveau a droit au prochain prénom de garçon, chaque nouvelle au prochain prénom de fille, c’est comme ça et pas autrement, voilà ce que dit Mlle J.

    Il n’y a eu aucun nouveau ni aucune nouvelle depuis un moment, Melanie ne sait pas pourquoi. Avant, il en arrivait plein, toutes les unes ou deux semaines. On entendait des voix dans la nuit, des ordres à voix basse, des plaintes, des fois un juron et un claquement de porte de cellule. Et ensuite, au bout d’un moment, un mois ou deux en général, une nouvelle tête était là dans la classe, un enfant qui n’avait même pas encore appris à parler. Enfin, bon, ça rentrait vite.

    Melanie aussi a été nouvelle un jour, mais elle a du mal à s’en souvenir, parce que ça remonte à longtemps. À une époque d’avant les mots, où il n’y avait que des choses sans nom, et les choses sans nom ne vous restent pas dans la tête. Elles en tombent, et après, plus rien.

    Maintenant, Melanie a dix ans, et un teint de princesse de conte de fées : une blancheur de neige. Donc elle sait que quand elle sera grande, une beauté, les princes se bousculeront pour escalader son donjon et pour la sauver.

    En supposant qu’elle ait un donjon, bien sûr.

    D’ici là, elle a cette cellule, le long couloir, la salle de classe et celle des douches.

    La cellule est petite, carrée. Il y a un lit, une chaise, une table, des images accrochées aux murs peints en gris : une grande photo de la jungle amazonienne et puis une, plus petite, d’un chat buvant du lait à sa soucoupe. Des fois, Sergent et son équipe déplacent les enfants. Certaines cellules montrent d’autres images. Melanie a longtemps eu droit à un cheval dans un pré et une montagne au sommet couvert de neige – elle préférait.

    C’est Mlle Justineau qui accroche les photos. Elle les découpe dans la pile de vieilles revues posées dans la classe, elle fixe chaque coin avec un truc bleu qui colle. Elle thésaurise ce truc bleu comme l’avare d’un conte. Chaque fois qu’elle enlève une image ou qu’elle en affiche une nouvelle, elle racle le moindre petit bout de bleu restant au mur pour le rajouter à la boulette qu’elle range dans le tiroir de son bureau. Quand il n’y en a plus, il n’y en a plus, encore une de ses phrases préférées.

    Le couloir a vingt portes du côté gauche, dix-huit du côté droit. Plus une à chaque bout. Comme une de ces deux-là est peinte en rouge et donne sur la salle de classe, dans sa tête, Melanie a baptisé ce fond de couloir « le fond classe ». La porte du bout opposé est en acier gris, même pas peint, et vraiment très, très épais. C’est un peu plus difficile de savoir sur quoi elle donne.

     

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  • [Livre] Les fragmentés - T01

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    Lecture terminée le : 03 janvier 2021

     

    Résumé : Dans une société traumatisée par la Seconde Guerre civile, la charte de la vie vient d’être signée. Elle stipule que l’on peut « fragmenter » un adolescent âgé de treize à dix-huit ans. La fragmentation consiste à « résilier » un enfant rétroactivement sans y mettre techniquement fin.
    Connor, Risa et Lev se retrouvent tous les trois sur la liste fatale. Leur seule échappatoire : fuir, se cacher, survivre alors qu’ils sont traqués par les Frags, la police des fragmentés.


    Auteur : Neal Shusterman

     

    Edition : du Masque (Msk)

     

    Genre : Science-fiction

     

    Date de parution : 04 octobre 2018

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : En général, je suis assez bon public pour les dystopies.
    J'aime bien quand il est très clair que la société part en biberine.

    Et là, il faut dire qu'elle y va fort, la société. Interdire l'avortement mais autoriser l'abandon des gosses sur le pas des portes, (avec obligation légale pour les pauvres pigeons qui vivent là de garder le bébé), et surtout, surtout, autoriser la fragmentation.

    Ils peuvent se cacher derrière des figures de style, la fragmentation n'en est pas moins une mise à mort avec recyclage de toutes les parties du corps.
    Du coup, comme il y a des organes à revendre, pourquoi soigner quand il suffit de remplacer. Autant dire qu’il y a peu de voix qui s’élèvent contre cette pratique qui permet d’avoir des organes neufs dès que l’un d’eux défaille.
    N'importe quel enfant peut-être ainsi résilié entre 13 et 18 ans sur simple décision de son responsable légal.

    On va suivre trois adolescents qui sont chacun dans cette situation pour des raisons différentes qui montre bien à quel point ce programme est injuste et incontrôlable.

    Connor est un ado rebelle condamné par ses parents, Riza est une orpheline victime des coupures de budget, quant à Lev, sa situation est presque celle qui m'a le plus dégoûté car s’il n'y a pas d'autre raison à sa fragmentation que l'intégrisme religieux, il a été conditionné dès sa naissance à se sentir privilégié d’être sacrifié.
    Trois raisons très différentes, trois vies très différentes, mais qui vont se télescoper dans leur fuite pour leur survie.
    On va rencontrer bon nombre de personnages dont beaucoup d'adolescents promis à la fragmentation. Et parfois les raisons de la fragmentation révoltent encore plus que le principe lui-même, c'est dire.

    J'aime beaucoup la plume de Neal Shusterman ainsi que l'originalité de l'histoire. J'ai aimé le fait que l'on ait le point de vue de chacun des trois personnages, ce qui fait qu'on sait tout ce qu’il se passe, ou presque, même quand ils sont séparés les uns des autres.

    L'auteur n'a pas négligé ses personnages secondaires et on s'attache aussi bien à eux qu’à Connor, Risa et Lev.
    J'ai aussi beaucoup apprécié que le livre ne se termine pas sur un gros cliffhanger.
    Mais du coup, Je me demande comment l'auteur va rebondir et ce qu'il va bien pouvoir raconter dans les 3 tomes qui restent.
    Même si on ne termine pas le tome sur les dents, je ne vais sans doute pas attendre 107 ans pour découvrir la suite.

     

    Un extrait : Risa avait le front collé contre la vitre. Le conducteur fit un brusque écart sur la droite pour éviter les deux fuyards. Les passagers crièrent ; certains eurent la respiration coupée. Risa fut projetée vers l’avant du véhicule et le bus finit par s’immobiliser dans une secousse brutale. Contusionnée, elle se releva rapidement et prit la mesure de la situation. C’est alors que le bus se renversa avant d’atterrir dans un fossé. Le pare-brise, éclaté, était couvert de sang.

    Autour d’elle, tout le monde s’examinait. Aucun des adolescents n’était sérieusement blessé, mais certains en rajoutaient délibérément. L’accompagnatrice s’efforçait de calmer une jeune adolescente en proie à une crise de nerfs.

    Au milieu de ce chaos, Risa eut une idée fulgurante.

    Une idée qui ne faisait pas partie du plan.

    Le système était sans doute conçu pour parer à toutes les éventualités au cas où les pupilles essaieraient de s’enfuir, mais une chose était sûre : rien n’était prévu en cas d’accident. Impossible, donc, de savoir ce qui allait se produire dans les secondes à venir.

    Risa fixa la porte avant du bus, retint son souffle et se mit à courir.

     

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  • [Livre] La Couleur du Mensonge - T02 - Le Parfum de la Trahison

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    Lecture terminée le : 29 décembre 2020

     

    Résumé : Ayant prouvé sa valeur en tant qu'espionne et entremetteuse prodige, Sage Fowler est désormais bien introduite dans la haute société grâce à son titre de précepte iceberg des filles du roi. Quand elle apprend qu'une expédition secrète se prépare, elle saisit cette chance de servir une fois de plus son royaume - et de retrouver par la même occasion l'homme qui est désormais son fiancé, le capitaine Alexander Quinn. Chargée de l'éducation du prince Nicolas, elle observe avec beaucoup d'intérêt la toute nouvelle unité d'elite.


    Auteur : Erin Beaty

     

    Edition : Lumen

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 11 Octobre 2018

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : Le tome 1 avait été un énorme coup de cœur et ce second tome s’est hissé sans difficulté à sa hauteur.

    D'emblée, j'ai adoré Sage, tout autant que dans le premier tome. Si sa situation a changé, elle semble parfaitement s'adapter à la nouvelle donne.
    En réalité, j'ai trouvé que c'était ce qui caractérisait le plus Sage, encore plus que sa volonté et sa force de caractère : son adaptabilité.

    J'ai apprécié que, malgré qu'on soit sur un tome 2, l'auteur ait quand même pris la peine de poser les bases de ce nouvel opus. Comme le tome 1 ne se terminait pas sur un cliffhanger après lequel le tome 2 aurait directement plongé dans l'action, j'ai trouvé important que la nouvelle intrigue, bien qu'elle soit rattachée, par certains aspects, au premier tome, n'arrive pas comme un cheveu sur la soupe.

    Déjà que Sage est un peu trop curieuse pour son propre bien, voilà que la reine, à la fois furieuse qu'on la laisse dans l'ignorance et inquiète que son fils unique (mais second héritier du roi, attention) soit impliqué dans quelque chose de dangereux, lui demande d'enquêter sur une mission secrète à laquelle doivent se joindre non seulement le jeune prince, mais également Alex Quinn.
    Sage va donc fouiner, ce qui ne va pas être du goût du beau capitaine.
    Le problème de ces deux-là, c'est la communication !
    Les deux ont peur de paraître faible en évoquant leurs inquiétudes, leurs angoisses...
    J'ai énormément aimé que Quinn ne soit pas un roc inébranlable et qu'il soit encore perturbé par les événements du tome 1. Et comme il garde tout pour lui, cette bourrique ...

    Sage est parfois un peu trop obstinée, mais je pense franchement que si Quinn lui avait fait un peu plus confiance et lui avait un peu plus parlé de ses inquiétudes, elle aurait mieux compris ses motivations et donc aurait respecté plus volontiers ses consignes. Quinn oublie un peu trop souvent que Sage n’est pas un soldat !
    On dirait que ces deux-là ne se parlent que quand l'un d'eux, voire les deux, sont en danger de mort.

    Parmi les nouveaux personnages que l'on rencontre dans ce tome, j'ai eu un vrai coup de cœur pour Nicolas, le jeune prince mais aussi pour les casmuri (du moins pour Darit, Banneth et Lani).
    J'espère qu'on sera amené à les revoir dans le troisième et dernier tome.

    Comme dans le tome 1, une tragédie va frapper dans la dernière partie du livre et je suis curieuse de voir qu'elles vont en être les conséquences.

    Il va falloir que le tome 3 soit particulièrement bien ficelé pour que je supporte l'idée de dire au revoir aux personnages. Je ne me sens pas prête à quitter cet univers.
    Du coup, je vais attendre un peu avant de me lancer dans le dernier tome, mais pas trop non plus parce que je suis vraiment très curieuse.

     

    Un extrait : Depuis sa cachette sous le grand saule pleureur, Sage regardait Alex arpenter l’allée. Il s’arrêtait souvent pour jeter un regard vers le palais, d’où elle était censée venir. Arrivée un peu en avance, la jeune fille en avait profité pour tresser sa chevelure encore mouillée. Peut-être était-ce cruel de sa part, mais elle avait alors eu envie de prendre quelques minutes pour épier son fiancé, afin de se rappeler son allure et de se délecter de l’impatience qu’il ressentait. Ce n’était que justice puisqu’il l’avait lui-même observée à visage couvert dans l’arène, quelques heures plus tôt.

    Il délassait sa main gauche en marchant, probablement plus par habitude que par nécessité… Il lui avait fallu plusieurs semaines pour recouvrer son amplitude de mouvement après avoir été blessé à l’avant-bras, à Tegann. Dans ses lettres, Alex lui avait même confié craindre quelques lésions nerveuses irréversibles. Comme le jeune homme s’efforçait toujours de ne pas lui donner des raisons de s’inquiéter, Sage avait peur que la blessure soit pire que ce qu’il voulait bien lui avouer. Aussi s’était-elle promis de demander ce qu’il en était au meilleur ami d’Alex, le lieutenant Casseck.

    Nerveuse, la préceptrice royale suivait du doigt les motifs brodés au fil d’argent de sa tenue. Sa robe à mancherons de brocart bleu, un peu trop décolletée selon elle, était bien trop chic pour une promenade dans les jardins, mais elle lui allait bien au teint et mettait sa silhouette en valeur. Pour tout dire, Sage avait commencé à prendre goût aux jupes au cours de l’année écoulée. Certes, le terme était sans doute un peu fort. Quoi qu’il en soit, elle avait appris à apprécier davantage les jolis vêtements, même si les porter lui donnait l’impression d’être un canard déguisé avec des plumes de cygne.

  • [Livre] La symphonie des abysses – T02

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    Lecture terminée le : 22 décembre 2020

     

    Résumé : Divisé en deux parties, ce second volet raconte tout d'abord l'histoire d'Eyal, le personnage entrevu dans la ville de Portes à la fin du premier tome. On le suivra dans sa recherche de vérité, jusqu'à ce qu'il rencontre Abrielle, Sand et Cahill. Tous les quatre parviendront à dénicher des informations sur l'Anneau et comprendront enfin pourquoi il a été conçu. Malgré une réalité difficile à accepter, leur quête de liberté ne s'arrête pas à cette étape. En effet, un passage existe bel et bien dans le Mur et nos amis savent désormais où il se trouve... Mais un peuple de gardiens veille jalousement sur cette entrée. Il leur faudra trouver un moyen de déjouer leur attention afin de parvenir de l'autre côté. La vérité sur la symphonie des abysses et l'identité de celui qui la chante pour eux est à ce prix...


    Auteur : Carina Rozenfeld

     

    Edition : Robert Laffont

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 20 Novembre 2014

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Ce second tome est à la hauteur du premier.

    Là aussi, l'histoire est divisée en deux parties :

    D'abord, on va se pencher sur l'histoire d'Eyal puis on va rejoindre le point où le tome 1 s'était arrêté, avec la rencontre d'Eyal et d'Abrielle, Cahill et Sand.
    La seconde partie va se concentrer sur la quête de ce petit groupe pour trouver le moyen de franchir le mur.

    Autant dire que ça ne va pas vraiment être une promenade de santé.

    Côté personnages, j'ai beaucoup aimé la famille d’Eyal mais j'ai regretté de ne pas voir un peu plus son père car, sous ses airs un peu rigides, on devine un sentiment de révolte aussi fort que celui de son fils, sauf que lui veut prendre le temps de changer les choses en douceur et en profondeur.

    Avec Eyal, on va faire des découvertes sur les origines de l'atoll, du mur, et sur  ce qu'il peut bien se passer à l'extérieur.

    Dans ce second tome, on retrouve également l'interdiction de la musique (et de toute forme d'art d'ailleurs), mais aussi une stricte séparation entre blancs et noirs, qui vivent dans deux parties de la ville distincts.

    Dans la Basse-Ville, les Blancs n'ont aucun droit et dans la Haute-Ville ce sont les noirs qui n'en n'ont aucun. Et les métisses, comme Eyal ? Et bien, ils n'ont leur place nulle part.

    Les découvertes sur les origines de l'atoll permettent de trouver une certaine logique à des règles qui, si je les trouve toujours injustes au moment où se déroule l'histoire, sont moins absurdes qu'elles ne le semblaient au premier abord.

    Dans ce tome, il y a beaucoup plus d'action que dans le premier car il ne s'agit plus seulement pour les personnages de quitter leur village mais de se confronter aux dangers qui se trouvent le long du mur, quasiment en dehors de toutes règles. On sent aussi quelque chose se noue entre Eyal et Abrielle. Ce n'est pas plus mal car la jeune fille a passé un tome et demi à tenir la chandelle pour Cahill et Sand et a joué le leader et le roc pour leur petit trio.
    J'étais contente qu'elle puisse un peu se reposer sur quelqu'un. Être une femme forte ne veut pas dire qu'on doit tout supporter seule.

    J'ai beaucoup aimé la fin, qui réussit à la fois à répondre à toutes les questions que je me posais et à être assez ouverte pour laisser place à l'imagination sans provoquer de frustration.
    La forme de diptyque est parfaite. Je pense qu'on aurait vite tourné en rond si la la saga avait eu plus de 2 tomes.

    En conclusion, j'ai trouvé cette histoire quasi-parfaite : Ni trop, ni trop peu, portée par une plume très belle, très agréable, avec une fin que je n’aurais pas pu rêver mieux !

    Si cette lecture n'a pas été un coup de cœur (mais je serais bien en peine d'expliquer pourquoi), elle n'en a pas moins été excellente .

     

    Un extrait : — Cela fait à peine deux jours que Mirkhy est mort, et tu demandes déjà sa place ? continua finalement l’homme.

    Eyal acquiesça.

    — Tu ne perds pas de temps.

    — Pourquoi en perdre ? Vous allez avoir besoin de quelqu’un pour le remplacer, non ?

    Un léger sourire fit frémir les lèvres de Yibo.

    — En effet, mais tu sais que je ne peux pas prendre cette décision seul. Je dois demander l’autorisation au Conseil. Ta mère était une pâle et les pâles n’ont pas le droit d’entrer à la bibliothèque.

    Eyal leva les yeux au ciel, avec exaspération.

    — Je ne suis pas un pâle ! Je suis votre fils et ma peau, même si elle n’est pas aussi foncée que la vôtre, n’est pas blanche. Je suis un mélangé, c’est différent.

    — Personne ne sait que tu es mon fils. Je ne peux pas jouer de cette relation.

    — Je sais, père, mais vous pouvez insister sur le fait que je ne suis pas un pâle. Pas complètement. Et que je ne sais pas lire, comme mon statut l’exige. Aucun secret des sombres ne risquera de tomber sous les yeux de quelqu’un qui n’y est pas autorisé.

    Yibo hocha la tête.

    — Je sais tout cela. C’est moi qui ai interdit que tu reçoives une éducation. Les mélangés n’y ont pas droit. Et tu ne fais pas exception à la règle, même si tu vis sous mon toit.

    — J’en suis conscient, et je ne m’en suis jamais plaint.

    — Jamais en effet, ce qui est étonnant vu ton caractère habituellement… disons… fort.

    Eyal haussa les épaules et fit une moue mi-dédaigneuse, mi-amusée. Il savait très bien de qui il tenait cette personnalité, et Yibo également…

    — C’était la condition pour que maman et moi vivions ici. Sa sécurité et son bien-être valaient bien ce prix.

    — C’est vrai.

    Les yeux plissés, Yibo observa son fils caché. Celui qu’il avait eu avec une femme à la peau plus blanche que les nuages, aux cheveux plus dorés que le reflet du soleil sur le Cercle. Qu’il avait aimée… en secret, évidemment. Lui, un homme aussi important en ville, n’aurait jamais pu conserver sa position si cette idylle interdite s’était sue.

     

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  • [Livre] Mission nouvelle Terre - T02 – Spark

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    Lecture terminée le : 27 novembre 2020

     

    Résumé : Piégés sur une Terre à l'agonie, les derniers survivants n'ont qu'une issue : envoyer deux vaisseaux - l'Empyrée et le Nouvel Horizon - à la recherche d'une planète hospitalière. Quand l'équipage du Nouvel Horizon se retourne brutalement contre l'Empyrée, l'expédition tourne au cauchemar.
    Adolescents d'à peine seize ans, Kieran et Waverly doivent faire face à une situation hors du commun. Alors que tous les adultes ont disparu lors de l'attaque, des luttes de pouvoir éclatent entre les jeunes restés à bord. Tandis que deux camps s'affrontent, de sérieux dysfonctionnements perturbent le vaisseau. Qui en est responsable? Waverly et ses amis? A moins qu'un intrus ne se soit introduit à bord...


    Auteur : Amy Kathleen Ryan

     

    Edition : du Masque (Msk)

     

    Genre : Science-fiction

     

    Date de parution : 2013

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : J’avais lu le er tome de cette trilogie en juin et, quand j’ai décidé de lire le tome 2, en novembre, j’avais peur de ne pas me souvenir des détails, d’avoir du mal à re-rentrer dans l’histoire.
    Il s’est quand même écoulé plus de 5 mois entre ces deux lectures et je suis de la famille des poissons rouges.
    Mais en fait, j’ai très facilement raccroché les wagons.
    Sur l’Empyrée, les enfants et adolescents sont livrés à eux-mêmes, les rares adultes encore à bord étant gravement irradiés et en « soin intensifs » (soignés par ces mêmes enfants et adolescents, je ne donne pas cher de leur peau).
    Entre un ado mégalomane qui se croit désigné par Dieu et des pré-ados de douze à 14 ans à qui on donne le droit de se comporter comme des petits tyrans, croyez-vous qu’on puisse faire confiance aux uns et aux autres pour ne pas abuser de leur pouvoir ?
    D’autant plus que les gamins sont tous plus ou moins traumatisés par les évènements du premier tome et que le reste des adultes survivants est toujours prisonnier du Nouvel Horizon et de cette cinglée d’Anne Mather.
    Honnêtement, si Kieran m’agaçait un peu dans le tome 1, je pouvais lui trouver quelques excuses concernant ses égarements. On pouvait comprendre qu’il ait un moment de flottement étant donné la soudaineté des évènements. Mais dans ce second tome, il m’est vraiment sorti par les yeux : imbu de lui-même, il n’hésite pas à mentir, à manipuler pour arriver à ses fins et surtout à conserver le pouvoir. Et d’ailleurs il refuse de partager une once de ce pouvoir.
    Il cumule d’ailleurs bien d’autres attributs des dictateurs.
    Il ne vaut clairement pas mieux qu’Anne Mather, que ce soit dans son comportement général ou dans son fanatisme religieux.
    Seth, lui, au contraire, me plait de plus en plus. Il a conscience de ne pas avoir agi correctement dans le tome 1, mais il a à cœur la sécurité du jeune équipage de l’Empyrée (Bon, surtout de Waverly, soyons honnêtes).
    Waverly, puisqu’on en parle, vit des moments difficiles. La plupart des enfants, et même les filles qu’elle a réussi à tirer du Nouvel Horizon, lui en veulent de ne pas avoir également sauvé les adultes. Beaucoup lui en veulent également de ne pas être en adoration devant Kieran et de s’opposer à lui.
    Les gamines surtout m’ont rendue dingue. Même si je comprends leur peur, leur tristesse et leur besoin de s’en remettre à quelqu’un qui prennent toutes les décisions, elles oublient un peu vite tout ce que Waverly a fait pour les protéger.
    Le pire, dans cette histoire, c’est qu’aussi loin que peuvent aller les personnages, que ce soit par vengeance, peur, tristesse ou avidité, tout reste parfaitement crédible. On imagine sans mal des gens avoir ce genre de réactions à l’emporte-pièce, où celui qui crie le plus fort, celui qui détient la force a forcément raison, car cela demanderait un peu de courage et de réflexion de s’opposer à eux (que ce soit des adolescents ou des adultes d’ailleurs).
    L’histoire est également plus axée sur la politique que le tome 1, même si le fanatisme religieux est toujours présent.
    Le rythme est soutenu et un sentiment d’urgence reste en filigrane de toute la lecture.
    Je ne m’attendais pas du tout à cette fin ! Je suis restée choquée, à me demander si j’avais bien lu !
    Du coup, j’ai très hâte de lire le troisième tome, qui sera sans doute l’une de mes premières lectures de 2021, car j’ai vraiment envie de savoir comment l’auteur va sortir les personnages de la situation dans laquelle elle vient de joyeusement les jeter !

     

    Un extrait : L'ascenseur s'ouvrit sur le bunker central plongé dans le chaos, immense salle dont les murs étaient tapissés de couchettes, et le plafond d'éclairages de secours. A l'extrémité se trouvait un coin cuisine et des tables pour les repas collectifs. Les enfants se blottirent à plusieurs sur des couchettes, parlant tout bas. Waverly s'efforça d'ignorer les regards noirs d'un groupe de filles conduit par Marjorie Wilkins, une préadolescente aux genoux cagneux qui avait un gros faible pour Kieran. Elle était sa plus grande supportrice et elle provoquait tous ceux qui rataient ses sermons.

    — Qu'est-ce que tes amis ont encore inventé, cette fois ? ironisa-t-elle au moment où Waverly passa devant elle.

    La jeune fille aurait dû faire la sourde oreille, elle le savait, pourtant elle ne put s'empêcher de répondre :

    — Je ne vois pas de qui tu parles.

    — Je parle des gens entre les mains desquels tu as laissé nos parents. Ça doit bien être tes amis, sinon pourquoi leur aurais-tu confié nos familles ?

    — Tu aurais préféré grandir sur le Nouvel Horizon ? J'aurais peut-être dû t'oublier là-bas.

    Waverly accompagna ses propos d'un coup d'œil cinglant, mais Marjorie ne sembla pas le moins du monde intimidée.

    — Tout le monde pense que tu n'es qu'une lâche, intervint Millicent, la petite sœur de Marjorie.

    Les deux filles, qui avaient perdu leur père dans la tuerie sur l'aire de lancement, nourrissaient l'espoir que leur mère était encore en vie sur le vaisseau jumeau. De tout l'équipage, c'étaient elles les plus promptes à critiquer en public la tentative de sauvetage de Waverly et son échec.

     

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  • [Livre] La couleur du mensonge

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    Lecture terminée le : 21 novembre 2020

     

    Résumé : Sage Fowler, seize ans, est une bâtarde recueillie par un oncle riche et respecté. Sa seule chance de s’en sortir ? Épouser un beau parti. Elle se présente donc chez une entremetteuse – l’une de ces femmes chargées d’évaluer le potentiel des candidats au mariage, et dont les décisions font et défont les fortunes d’une famille, voire d’un pays tout entier. Mais avec sa légendaire indiscipline et sa langue trop acérée, la jeune fille échoue lamentablement. Amusée par son cynisme et son sens aigu de l’observation, la marieuse lui propose toutefois de devenir apprentie.
    Sage s’embarque donc dans un périple vers la capitale pour assister au Concordium – là où, tous les cinq ans, se décident les unions les plus importantes – avec un groupe de jeunes filles triées sur le volet. Cette précieuse cargaison est escortée par un bataillon de soldats d’élite qui ne tarde pas à réaliser qu’ils sont tous sur le point de se jeter dans la gueule du loup : le pays voisin prépare une invasion et chaque étape du voyage pourrait bien être la dernière.


    Auteur : Erin Beaty

     

    Edition : Lumen

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 15 Février 2018

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Encore une fois, comme souvent avec Lumen, le résumé est non seulement trop long mais pas vraiment conforme à la réalité (Je me demande de plus en plus sérieusement si ceux qui font les résumés prennent la peine de lire les livres).
    Heureusement, je ne juge pas les livres sur la conformité des résumés au contenu du livre. Et ce roman a été très proche du coup de cœur.
    J’ai vraiment énormément apprécié Sage. Déjà, elle est normale. Elle n’est pas exceptionnelle, elle n’obtient pas tout ce qu’elle veut, elle n’a pas des capacités sans fin : elle a quelques connaissances, qu’elle a appris auprès de son père mais ce qui fait sa force c’est sa force de caractère. Elle refuse de se plier à des conventions sociales faites par et pour les hommes, refuse de tenir sa langue. Et surtout, elle aime apprendre. Et le mariage ne fait pas du tout, mais alors pas du tout partie de ses objectifs pour l’avenir. D’ailleurs, elle a demandé à son oncle de lui trouver un apprentissage. Mais celui-ci ne l’entend pas de cette oreille et lui prend un rendez-vous avec l’entremetteuse de la région afin qu’elle dégotte un époux pour sa nièce.
    Même si les relations entre Sage et son oncle sont plutôt houleuses, même Sage est obligée, de mauvaise grâce, de reconnaitre qu’il ne lui a jamais fait aucun mal et qu’il a toujours pris soin d’elle là où beaucoup l’aurait collée dans un orphelinat. Et même si ce n’est pas le souhait de Sage, je pense que la décision de son oncle de chercher à la marier part d’un bon sentiment. Au vue de la société dans laquelle ils évoluent, je pense qu’il croit sincèrement que c’est la meilleure chose à faire pour assurer l’avenir de Sage.
    J’ai également beaucoup aimé l’entremetteuse : Darnessa Rodelle. Elle sait fort bien comment est Sage et plutôt que de s’opposer directement à son oncle, elle accepte de recevoir la jeune fille en sachant très bien qu’elle n’a rien d’une « future épouse parfaite ». Au lieu de lui trouver un mari, elle propose donc à Sage de devenir son assistante le temps d’accompagner des jeunes filles à la capitale pour les unions des grands du royaume qui a lieu tous les cinq ans.
    Le convoi de jeunes filles est escorté par un groupe de soldat commandé par le mystérieux capitaine Quinn que l’on ne voit que rarement, tant il est occupé par son travail. Sage va se lier d’amitié avec Ash, qui voyage incognito sous les traits d’un cocher et qui semble cacher beaucoup de chose et surtout beaucoup d’inquiétude.
    (Rassurez-vous, tout ce que j’ai dit jusque-là se passe dans les tout premiers chapitres)
    Même si La couleur du mensonge est un premier tome, j’ai été surprise de voir qu’il pouvait se suffire à lui-même. L’histoire se met en place rapidement, d’autant plus qu’on suit relativement alternativement l’armée et Sage. L’histoire est vraiment centrée sur l’intrigue et on plonge directement dans l’univers. Pour autant, on n’est pas perdu car l’auteur a su distiller les informations sur son univers de manière à ce qu’on ait l’impression de déjà le connaitre.
    Quant aux rebondissements… Et bien ce livre est quasiment constitué de rebondissements ! Il faut dire qu’il est difficile de faire confiance à qui que ce soit (En même temps, vu le titre, on aurait pu s’en douter). L’auteur ose vraiment tout jusqu’à un rebondissement que je n’avais pas vu venir, mais alors pas du tout : il a fallu que je relise trois fois le passage pour me convaincre que je n’avais pas rêvé ! En répétant en boucle : Non, elle n’a pas osé…
    Ce vrai panier de crabe m’a vraiment happé, complétement, totalement happée ! Impossible de laisser de côté ce bouquin et la fin est telle que, certes, on a envie de découvrir la suite, mais on n’est pas pris dans l’urgence de la découvrir (Je ne suis pas toujours fan des cliffhanger, trop de séries interrompues m’ont un peu échaudée).
    Bon même si on n’est pas dans l’urgence, croyez-moi, je ne vais pas attendre longtemps pour me plonger dans le tome 2 car j’ai vraiment très envie de retourner dans le monde de Sage !

     

    Un extrait : Son oncle était rentré depuis plus d’une heure, mais il ne l’avait toujours pas fait appeler.

    Assise à sa table, dans la pièce qui servait d’étude aux enfants de la maison, Sage faisait de son mieux pour garder son calme. Son cousin Jonathan, lui, ne tenait pas en place – l’ennui, sans doute, ou bien la difficulté qu’il devait éprouvait à tolérer une fille à peine plus âgée que lui comme professeur. Si Sage ne lui en tenait pas particulièrement rigueur, elle n’avait pas l’intention de lui laisser la moindre occasion de se moquer d’elle, en revanche. Il était pour le moment penché sur une carte de Demora qu’il s’employait à légender. Le garçon ne s’appliquait vraiment que quand on lui confiait la même tâche qu’à ses frères et sœurs : alors, ses devoirs se transformaient en une véritable compétition. Sage l’avait très vite compris et ne manquait jamais d’en tirer parti.

    Elle coula un regard vers la fenêtre, les poings serrés pour s’éviter de pianoter sur la table. Dans la cour, serviteurs et ouvriers s’activaient, occupés qui à battre un tapis, qui à remplir les greniers à foin en prévision de l’hiver. Leur ballet confus, combiné au grincement des roues des chariots de blé qui défilaient sur la route voisine, avait d’ordinaire le don de l’apaiser – mais pas ce jour-là. Sire Broadmoor était parti le matin même à Guircourt, sans rien dire à personne, pour revenir en début d’après-midi. Elle l’avait vu lancer les rênes de sa monture au premier valet d’écurie venu, le nez levé vers la fenêtre de l’étude, un sourire suffisant sur les lèvres.

    Il n’en avait pas fallu plus pour que Sage comprenne la vérité : la raison de la petite expédition de son oncle, c’était elle…

     

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  • [Livre] Sorcière de chair

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    Lecture terminée le : 17 septembre 2020

     

    Résumé : Australie, 2016.
    Sept ans après un massacre qui a décimé toute une famille, de nouveaux meurtres surviennent à Melbourne. Des homicides si sordides que la Sorcellerie de Chair, taboue depuis les grandes chasses qui ont déchiré le pays, est évoquée.
    Pour Arabella Malvo, lieutenant de la brigade criminelle, ils s’avèrent particulièrement déstabilisants. Pourquoi les victimes lui ressemblent-elles comme des sœurs ? Le meurtrier la connaît-elle ? Pourquoi maintenant ?
    Une chose est sûre : l'abîme qu’elle fuit depuis toutes ces années risque de s’ouvrir à nouveau sous ses pieds. Et cette fois, de l’engloutir pour de bon…


    Auteur : Sarah Buschmann

     

    Edition : Noir d'absinthe

     

    Genre : Fantastique/Thriller

     

    Date de parution : 06 octobre 2018

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Dès les premières pages, j’ai été happée par cette histoire. Dès le prologue, même !
    Pour moi, le point fort de cette histoire, ce sont ses personnages ambivalents.
    Certains d’entre eux commettent des actes pour le moins répréhensibles et, d’un côté on les comprend quand on considère les horreurs qu’ils ont pu subir dans leur passé et en même temps il est difficile de cautionner leur comportement.
    Dès le début, je me demandais quel était le rapport entre le prologue et Arabella, parce que je me doutais que les meurtres sur lesquels elle enquête n’étaient pas le seul lien. J’avais émis plusieurs hypothèses et je me suis…totalement plantée…
    Ça n’a pas été la seule chose sur laquelle je me suis plantée et qui m’a fait tomber de haut mais sur l’autre chose, j’ai réalisé après coup qu’il y avait des indices et que j’aurais pu deviner.
    L’enquête est d’autant plus complexe qu’Arabella dissimule beaucoup d’éléments pour conserver ses secrets et que son coéquipier est du genre fouineur et têtu. Le pire est que finalement, quand on y réfléchit, il ne fait que son boulot, mais je lui en ai presque voulu (non pas presque, soyons honnête, je lui en ai voulu à mort) de ne pas lâcher l’affaire !
    Les scènes de crimes sont vraiment très détaillées (petites natures s’abstenir), de même que certaines scènes de violence se passant dans le passé.
    En effet, le récit du présent est entrecoupé de scènes se passant dans le passé et dévoilant les horreurs subies par certains personnages. Ces chapitres sont encore plus horribles que l’enquête sur les meurtres ! C’est dire ! Horriblement bons, mais horribles tout de même !
    J’ai fini par découvrir l’identité du coupable grâce à une réflexion qu’à fait Arabella et qui m’a fait me dire : « attends, il y a un truc qui a été dit et qui n’est pas logique ». Et j’avais raison ! Et c’est bien le seul moment du bouquin où j’ai eu raison sur quelque chose !
    L’écriture est vraiment addictive : pas de lourdeur, pas de mots inutilement soutenus qui dénotent dans l’histoire, pas de répétition… bref rien de ce qui me hérisse dans bon nombre de bouquins.
    J’ai également beaucoup aimé l’approche de la sorcellerie qui est expliquée de manière scientifique mais sans qu’on perde pour autant l’attrait qu’exerce la sorcellerie (bon on peut pas vraiment parler de gentilles sorcières… on est plus sur du Maléfique schizophrène que sur du sorcière Glenda).
    Tous les personnages sont ambivalents, même les pires ! Il y a un personnage qui est un parfait salopard, cruel, sadique, il a tout pour lui ce mec, et bien l’auteur arrive à nous faire éprouver (un peu) de peine pour lui à un moment. C’est rageant ! On se sentirait presque mal de tout ce qu’on a pu l’insulter avant de lire ce passage (j’ai dit presque).
    Quant à la fin, non seulement je n’ai rien vu, mais alors vraiment rien vu venir, mais en plus je suis restée figée, tournant la page plusieurs fois (comme si un épilogue supplémentaire allait apparaître comme par magie) en répétant : mais non, mais non…
    Et en même temps, cette fin est juste parfaite mais cruelle, mais parfaite… mais cru… bon vous avez compris !
    Je n’ai pas pu poser ce livre dès la seconde où je l’ai entamé, impossible de m’arrêter de lire et avant même de l’avoir fini, je savais que ça allait être un coup de cœur !
    Ah non, tiens, vous voyez, je disais des bêtises tout à l’heure : y’a un second point sur lequel j’avais raison !
    Maintenant une seule question me taraude : A quand le prochain roman de l’auteur !

     

    Un extrait : La forme prostrée n’avait presque plus rien d’humain. Sa peau décollée grossièrement, encore rattachée aux muscles à certains endroits, formait des paquets spongieux sur le sol. Le couteau avait dérapé à plusieurs reprises, pénétrant les chairs. La femme s’était vidée de son sang avant que le travail n’ait été terminé, laissant certaines parties intactes. Le mollet diaphane, encore entier, se détachait outrageusement de ce corps semblable à une pomme épluchée. Ses épaules, son cou ainsi que son bras droit étaient indemnes.

    La lumière qui traversait les vitres de la coupole au-dessus de leurs têtes embrasait la scène d’un éclat mordant, presque agressif. Le sang prenait une teinte vive, éclaboussant d’un vermeil encore luisant le bois des tables de travail environnantes. Le corps gisait entre deux rangées de longs et fins bureaux. Arabella s’approcha autant qu’elle le put sans salir ses bottes. Une odeur cuivrée imprégnait l’air.

    — Quelle horreur ! s’exclama une voix rauque derrière elle.

    Arabella se tourna vers Nolan, son collègue, qui se frottait la bouche avec la manche de son pull. Son visage, d’une teinte verdâtre, était crispé par une grimace de dégoût. La policière en aurait souri, s’il n’y avait eu cette femme à moins d’un mètre.

    — Je ne crois pas qu’un tel crime ait déjà été commis dans cette ville, murmura Arabella en contournant la masse écarlate.

    — Sûrement pas ! rétorqua Nolan, choqué. Rien de semblable n’a jamais été perpétré dans ce pays !

    — Tu oublies tout un pan de notre histoire, j’ai l’impression.

    L’Australie de 2016 était un des pays les plus sûrs au monde, ce qui n’avait pas toujours été le cas. Les premières chasses aux sorcières des années 70 avaient entraîné une vague de violence, qui avait régressé depuis une dizaine d’années. Melbourne possédait désormais la réputation d’être une ville agréable à vivre. Le travail des policiers, dans ce contexte, consistait surtout à réguler les erreurs de conduite issues des règles étranges des croisements de cette ville ou à indiquer le chemin aux touristes égarés.

    Même si Nolan était jeune et n’avait pas connu l’embrasement lié à la révélation des sorcières, sa remarque demeurait naïve.

     

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  • [Livre] The scorpion rules

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    Lecture terminée le : 20 juillet 2020

     

    Résumé : La première règle, pour éviter la guerre ? En faire une affaire personnelle… Très personnelle.
    Il y a quatre cents ans, une série de terribles conflits liés au changement climatique a ravagé la planète : guerres, famines, inondations, exodes… Débordées, les autorités ont fait appel à une intelligence artificielle omnisciente pour tenter de mettre un terme au massacre. Mais Talis – c’est son nom – a vite pris son indépendance et le contrôle du monde. Désormais, il garde en otages les fils et filles des grands dirigeants de la planète. À la première déclaration de guerre, les héritiers des deux camps concernés sont froidement exécutés.
    Je m’appelle Greta Stuart. Il me reste seize mois à tenir, seize mois avant d’avoir dix-huit ans et de pouvoir quitter le Préceptorat où je suis prisonnière depuis l’âge de cinq ans. Mais l’arrivée d’un nouveau pensionnaire, venu du pays voisin du mien, va tout changer. Car nous le savons tous : le pays natal d’Elián va forcément finir par déclarer la guerre au mien…


    Auteur : Erin Bow

     

    Edition : Lumen

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 07 Avril 2016

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : J’ai cherché ce livre longtemps mais il était toujours indisponible. J’ai fini par le trouver d’occasion, avec le tome 2, sur Rakuten. Autant dire que le premier tome n’est pas resté très longtemps dans ma PAL (Qui a dit : « Pour une fois ?? »).
    Je ne vais pas faire de mystère, j’ai adoré ce tome.
    J’ai adoré les personnages, même Talis qui n’est pourtant pas particulièrement sympathique, mais dont on a un bon aperçu du caractère cynique dès le prologue.
    Greta, une des otages de Talis, est un peu la prisonnière parfaite. Il faut dire que 11 ans d’endoctrinement éducation, ça laisse des traces. Elle est même plus docile que ses camarades car elle a bien conscience de vivre sur une corde raide puisque son pays dispose d’une denrée recherchée et convoitée : l’eau. Et le pays voisin lorgne dessus depuis longtemps.
    Alors, je peux comprendre que, quand on sait que l’on peut mourir à tout moment, et qu’on ne peut rien y faire, l’on veuille au moins tirer sa révérence avec une certaine dignité.
    Elian, lui, n’est pas dans le même état d’esprit. Mais il faut dire qu’il vient d’être arraché à sa vie pour être catapulté « otage » dans le protectorat et qu’il n’a donc pas vécu toute sa vie dans ces conditions et n’a pas été élevé comme les autres.
    D’ailleurs, quand il défie les gardiens (tous des Intelligences Artificielles), il ne sait ni à quoi il s’expose, ni à quoi il expose les autres. Car le moins qu’on puisse dire, c’est que les IA du protectorat sont passés maîtres en représailles.
    Mais la révolte affichée d’Elian sème les graines de la contestation dans l’esprit de Greta et ses camarades.
    Je ne m’attendais vraiment pas au retournement de situation qui amorce la seconde partie du roman.
    Si Elian est furieux de sa condition d’otage, il va vite se rendre compte qu’il y a otage et otage. Les jeunes héritiers, et surtout Greta, vont se retrouver en plus grand danger qu’ils ne l’ont jamais été. La situation de Greta semble inextricable et j’ai vraiment eu très peur pour elle pendant toute cette seconde moitié.

    Si on commence le livre en étant très remonté contre Talis, je me suis vite demandé qui était le plus monstrueux.
    J’ai bien aimé les petites touches de romances. Elles ne sont que survolées, il n’y a pas d’histoire vraiment établie et ça ne prend jamais le pas sur l’histoire.
    Ces petites scènes ont l’avantage de faire redescendre la pression et de donner plus de profondeur aux personnages.
    Jusqu’au dernier tiers, et vu comme était engagée l’histoire, je me demandais pourquoi il pouvait bien y avoir un second tome.
    Et puis est arrivée la fin. Et avec elle cette ouverture sur le second tome, car cette fin pourrait bien annoncer le bouleversement de l’équilibre mondial. Je pense également que ce second tome va nous permettre de voir un peu plus Talis ce qui n’est pas pour me déplaire car ce personnage est encore une énigme pour moi.
    Je peux vous dire que je ne vais pas tarder à lire la suite (d’autant que je suis en train de faire une liste de toutes les suites qu’il va falloir que j’envisage de lire !)
    Je suis impatiente de voir ce que cette nouvelle donne nous réserve dans le second et dernier tome !

     

    Un extrait : Installez-vous confortablement, les enfants, j’ai une histoire à vous raconter.
    Il y a longtemps, les hommes avaient entrepris de s’entretuer avec une telle erreur qu’une extinction totale de l’espèce humaine était devenue chose possible. Et mon boulot, c’était d’arrêter ce massacre.
    Enfin, quand je dis « mon boulot » … Pour être honnête, c’est un peu moi qui en ai pris l’initiative. Disons que j’ai légèrement étendu le champ de mes attributions. Certains ont été pris au dépourvu, je crois. On se demande bien pourquoi : s’ils avaient fait un minimum attention, ils auraient compris que les intelligences artificielles ont tendance à vouloir diriger le monde. Je ne sais pas, moi… Terminator… 2001, l’Odyssée de l’espace, ça ne vous dit vraiment rien ?
    Mais passons. Tout a commencé par la fonte de la calotte glaciaire. Ça nous pendait au nez, on le savait, mais c’est arrivé beaucoup plus vite que prévu. Des pays entiers se sont retrouvés sous les eaux d’un seul coup, et leurs populations ont décidé qu’il était temps de changer d’air.
    Frontières prises d’assaut, postes de douane vite débordés… et forcément, les gens ont commencé à se tirer dessus, parce que c’est votre façon de régler les problèmes, à vous les humains. On ne peut vraiment pas vous faire confiance, de toute façon.
    Malgré tout, aucune guerre mondiale n’a éclaté – plutôt une série d’affrontements aux quatre coins du globe. C’est ce que l’on a appelé les Tempêtes Guerrières. Elles ont fait de sacrés dégâts. L’eau est venue à manquer, la nourriture aussi, et tout le monde s’est mis à attraper de nouvelles maladies fascinantes – une des merveilleuses conséquences du réchauffement climatique dont on ne s’était pas vraiment préoccupés à l’origine. Moi, j’ai vu les charniers pulluler, les armées affamées se multiplier, et, pour finir…
    Bah… C’était mon travail, après tout. Je vous ai sauvé la vie.
    Pour ça, j’ai commencé par raser quelques villes.
    Ce qui en a, là aussi, désarçonné plus d’un. Surtout ceux qui, à l’ONU, m’avaient chargé de mettre fin aux conflits. Et qui ont eu la gentillesse, pour se faire, de relier entre eux et mettre à ma disposition tous ces satellites de surveillance, toutes ces stations orbitales qu’aucun pays n’avait le droit de contrôler seul.
    Ceux-là ont vraiment été étonnés. Les habitants des agglomérations détruites n’en ont pas eu le temps, eux.
    Enfin, je l’espère.

     

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  • [Livre] Horizons – T03 – Des cendres nous renaitrons

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    Lecture terminée le : 22 octobre 2020

     

    Résumé : Colère et tristesse. Voilà tout ce que Xalyah a emporté avec elle en quittant Belary.
    De nouveau seule sur les routes, elle se confronte aux horreurs commises par le NGPP et doit affronter ses propres démons qui l’empoisonnent et l’empêchent d’accomplir sereinement sa quête de justice.
    Bien que la solitude lui pèse, elle se persuade que Khenzo l’aura bientôt oubliée, que Xavier expulsera sa peine en s’engageant corps et âme pour la Résistance et que le général Kalan abandonnera son idée de symbole.
    Et si elle se trompait ?
    Tandis que ses certitudes s’effondrent, Xalyah va devoir forger de nouvelles alliances et composer avec ses relations de plus en plus complexes à gérer.
    La voie qu’elle empruntera sera déterminante pour son avenir et celui de ses proches.


    Auteur : Lysiah Maro

     

    Edition : Inceptio

     

    Genre : Science-Fiction

     

    Date de parution : 13 Septembre 2019

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : J’ai mis des mois à ouvrir ce tome 3. Pourquoi ? Parce que j’avais peur. D’un côté j’ai très peur du sadisme de l’auteur (elle va pousser les hauts cris outragés : Quoi ? Mais je ne vois pas de quoi tu parles !!! Ne la croyez pas ! En plus d’être un auteur sadique et une grande artiste, c’est une bonne comédienne !) ; d’un autre côté je n’avais tout simplement pas envie de me rapprocher de la fin de l’histoire. Oui je sais, c’est idiot !
    Xalyah a fichu le camp de Belary et franchement, je ne peux pas la blâmer : L’attitude des officiels de la résistance m’était déjà sortie des yeux dans le tome 2 (de la même manière que je trouvais insupportables les « règles » de Yasshem et Madeline dans la communauté où se sont arrêtés Xalyah et Khenzo avant de rejoindre la résistance).
    Cependant, le fait de décider de foutre le camp comme ça, sans réfléchir ou presque, n’est pas forcément la meilleure idée qu’elle ait eu. Elle est forte, maligne, plutôt douée pour la castagne mais, ne nous voilons pas la face : elle n’est pas invincible et se retrouver seule sur les route d’un pays de plus en plus dangereux, est-ce vraiment raisonnable. Dans les tomes précédents, on a pu voir que, outre les deux organisations qui se disputent le territoire, il faut aussi se méfier des bandes plus ou moins organisées qui sèment la terreur.
    La carapace de Xalyah commence à se fissurer. Elle semble commencer à se rendre compte qu’elle n’a pas à se battre seule et qu’elle peut accorder sa confiance à certaines personnes. Et surtout elle semble commencer à accepter qu’elle puisse avoir des sentiments. Mais cesser de bloquer ses sentiments ne va-t-il pas faire remonter tout ce qu’elle a pu étouffer concernant les pertes qu’elle a subi depuis la Rupture ?
    Après quelques mésaventures (appelons ça comme ça…) la vie de Xalyah va prendre un tournant inattendu ce qui va lui permettre, peut-être, de comprendre, sinon de cautionner, les décisions du général. Dans ce tome, il y a un peu moins d’action car les opérations lancées sont plus réfléchies et calculées et ne sont plus uniquement sur le mode « se débarrasser de tous les salopards qui leur tombe sur le coin du museau à chaque carrefour » !
    Dans ce tome, on s’attache surtout à l’évolution de Xalyah, en tant que personne, en tant que combattante et en tant que chef. Les combats ne sont pas laissés de côté mais je pense qu’on va se rattraper à ce sujet-là dans le tome 4.
    En tant que dirigeante, si elle semble avoir des dispositions naturelles, elle a encore du travail à faire pour se faire respecter. J’ai trouvé que plusieurs personnes se permettaient de lui parler d’une manière qui me semble peu adaptée quand on s’adresse à son commandant.
    J’ai hâte de lire le tome 4 car je me pose beaucoup de questions : Pourquoi Xavier se méfie-t-il de quelqu’un et semble-t-il croire que sa surveillance le met en danger ? Et pourquoi Tim ressent-il une telle aversion pour Xalyah depuis l’instant même où il l’a rencontré? Et bien sûr la GRANDE question : comment Xalyah et par extension le pays vont-ils s’en sortir entre la résistance, le NGPP et l’IPOC ? Et va-t-on en savoir un peu plus sur ce que trafique exactement le NGPP ? Dans les flash-back que l’on voit dans le tome 2 sur les moments que Xalyah a passé prisonnière de l’organisation, on se rend bien compte qu’ils font des trucs pas très catholiques !
    Maintenant, évidemment, je suis face à un sacré dilemme : d’un côté j’ai une furieuse envie de lire le tome 4 pour m’épargner les douleurs de l’attente et aussi vu que ce tome 3 a été un gros coup de cœur et d’un autre côté je n’ai VRAIMENT PAS envie de finir cette aventure.

     

    Un extrait : J’avale deux grandes gorgées d’eau pour étancher ma soif, puis lève les yeux vers la vitre crasseuse. Dehors l’obscurité est encore dense, pourtant c’est l’heure de se remettre en route. Je mâche rapidement un abricot sec et bois une dernière gorgée d’eau avant de ranger la gourde dans mon sac.

    Ma main rencontre les morceaux de tissu noir que j’ai récupérés hier et j’en sors un pour le faire jouer entre mes doigts. Je me demande encore ce qui m’a pris de m’encombrer de ça. Délicatement, je plie le tissu qui va rejoindre les autres. Une fois assurée que tout est bien en place et ne risque pas de se faire la malle, je me relève et sors du magasin qui m’a servi d’abri pour la nuit.

    De la buée sort de ma bouche lorsque j’expire, mais je n’ai pas froid. Pas encore. Il va falloir marcher d’un bon pas pour rester au chaud. Tout en me mettant en route, j’enfonce mon bonnet sur la tête, enfile mes mitaines et remonte mon foulard sur mon nez. Mon sac pèse lourd sur mes épaules, tout comme mon fusil d’assaut qui se balance le long de ma hanche. Je tapote le canon d’une main. Ce HK-720 m’aura quand même bien servi.

    Quatre jours plus tôt, en quittant Vichy avec l’aide de Thomas, j’ai pris la direction du nord. La discussion que j’ai eue avec Xavier au sujet des intentions de papa m’a fait réfléchir.

    Quand j’étais encore avec eux, nous n’avions jamais réellement abordé le sujet. Tout ce que je savais, c’était qu’il voulait nous mettre hors de danger. Pas seulement Sarah, Samuel, Xavier, maman et moi, mais aussi tous ceux qui nous accompagnaient et comptaient sur lui pour les guider en un lieu sûr. D’après les rumeurs qui courent sur l’Australie – rumeurs qui seraient proches de la vérité vue que les différentes sources se rejoignent sur ce point –, cette destination semblait toute désignée. A priori peu touchée par la Rupture et prête à accueillir ceux qui désirent fuir l’oppression des différentes organisations, je me suis dit que papa choisirait probablement cette option. Et lorsque j’ai appris qu’il comptait les guider jusqu’à Nantes, cette hypothèse semblait se confirmer. De là-bas, ils auraient sûrement pu embarquer à bord d’un cargo qui transite entre les deux pays. Ce voyage n’aurait pas été sans risque, mais il aurait offert une meilleure alternative à ce que nous vivions en France.

    Seulement d’après Xavier, il aurait changé d’avis, préférant s’opposer à l’expansion du NGPP en France, plutôt que de fuir à l’autre bout du monde. Au final, ça ne m’étonne pas vraiment de lui. C’est un homme qui affronte toujours les difficultés de face. C’était, Xalyah... C’était.

    Partagée entre la fierté d’être la fille d’un tel homme et la douleur de savoir que jamais plus je ne le reverrai, j’accélère la cadence sur la route cabossée. Dans la pénombre, je devine la végétation essayant de reprendre ses droits, distordant le bitume pour se frayer un chemin jusqu’à l’air libre.

    Quatre jours plus tôt, j’ai donc choisi de repartir vers le nord. J’ai décidé que moi non plus je ne fuirai pas. Certes, partir en catimini de Belary peut sans doute donner l’impression du contraire, mais à vrai dire, je me fous de ce que les gens penseront de moi. Je sais que mes pas me portent dans la bonne direction. Celle où mon cœur trouvera de quoi apaiser la plaie béante qui le fait se vider de son sang. Celle où j’assouvirai ma soif de vengeance pour rendre justice aux miens.

     

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