Lecture terminée le : 22 décembre 2020
Résumé : Divisé en deux parties, ce second volet raconte tout d'abord l'histoire d'Eyal, le personnage entrevu dans la ville de Portes à la fin du premier tome. On le suivra dans sa recherche de vérité, jusqu'à ce qu'il rencontre Abrielle, Sand et Cahill. Tous les quatre parviendront à dénicher des informations sur l'Anneau et comprendront enfin pourquoi il a été conçu. Malgré une réalité difficile à accepter, leur quête de liberté ne s'arrête pas à cette étape. En effet, un passage existe bel et bien dans le Mur et nos amis savent désormais où il se trouve... Mais un peuple de gardiens veille jalousement sur cette entrée. Il leur faudra trouver un moyen de déjouer leur attention afin de parvenir de l'autre côté. La vérité sur la symphonie des abysses et l'identité de celui qui la chante pour eux est à ce prix...
Auteur : Carina Rozenfeld
Edition : Robert Laffont
Genre : Fantasy
Date de parution : 20 Novembre 2014
Prix moyen : 18€
Mon avis : Ce second tome est à la hauteur du premier.
Là aussi, l'histoire est divisée en deux parties :
D'abord, on va se pencher sur l'histoire d'Eyal puis on va rejoindre le point où le tome 1 s'était arrêté, avec la rencontre d'Eyal et d'Abrielle, Cahill et Sand.
La seconde partie va se concentrer sur la quête de ce petit groupe pour trouver le moyen de franchir le mur.
Autant dire que ça ne va pas vraiment être une promenade de santé.
Côté personnages, j'ai beaucoup aimé la famille d’Eyal mais j'ai regretté de ne pas voir un peu plus son père car, sous ses airs un peu rigides, on devine un sentiment de révolte aussi fort que celui de son fils, sauf que lui veut prendre le temps de changer les choses en douceur et en profondeur.
Avec Eyal, on va faire des découvertes sur les origines de l'atoll, du mur, et sur ce qu'il peut bien se passer à l'extérieur.
Dans ce second tome, on retrouve également l'interdiction de la musique (et de toute forme d'art d'ailleurs), mais aussi une stricte séparation entre blancs et noirs, qui vivent dans deux parties de la ville distincts.
Dans la Basse-Ville, les Blancs n'ont aucun droit et dans la Haute-Ville ce sont les noirs qui n'en n'ont aucun. Et les métisses, comme Eyal ? Et bien, ils n'ont leur place nulle part.
Les découvertes sur les origines de l'atoll permettent de trouver une certaine logique à des règles qui, si je les trouve toujours injustes au moment où se déroule l'histoire, sont moins absurdes qu'elles ne le semblaient au premier abord.
Dans ce tome, il y a beaucoup plus d'action que dans le premier car il ne s'agit plus seulement pour les personnages de quitter leur village mais de se confronter aux dangers qui se trouvent le long du mur, quasiment en dehors de toutes règles. On sent aussi quelque chose se noue entre Eyal et Abrielle. Ce n'est pas plus mal car la jeune fille a passé un tome et demi à tenir la chandelle pour Cahill et Sand et a joué le leader et le roc pour leur petit trio.
J'étais contente qu'elle puisse un peu se reposer sur quelqu'un. Être une femme forte ne veut pas dire qu'on doit tout supporter seule.
J'ai beaucoup aimé la fin, qui réussit à la fois à répondre à toutes les questions que je me posais et à être assez ouverte pour laisser place à l'imagination sans provoquer de frustration.
La forme de diptyque est parfaite. Je pense qu'on aurait vite tourné en rond si la la saga avait eu plus de 2 tomes.
En conclusion, j'ai trouvé cette histoire quasi-parfaite : Ni trop, ni trop peu, portée par une plume très belle, très agréable, avec une fin que je n’aurais pas pu rêver mieux !
Si cette lecture n'a pas été un coup de cœur (mais je serais bien en peine d'expliquer pourquoi), elle n'en a pas moins été excellente .
Un extrait : — Cela fait à peine deux jours que Mirkhy est mort, et tu demandes déjà sa place ? continua finalement l’homme.
Eyal acquiesça.
— Tu ne perds pas de temps.
— Pourquoi en perdre ? Vous allez avoir besoin de quelqu’un pour le remplacer, non ?
Un léger sourire fit frémir les lèvres de Yibo.
— En effet, mais tu sais que je ne peux pas prendre cette décision seul. Je dois demander l’autorisation au Conseil. Ta mère était une pâle et les pâles n’ont pas le droit d’entrer à la bibliothèque.
Eyal leva les yeux au ciel, avec exaspération.
— Je ne suis pas un pâle ! Je suis votre fils et ma peau, même si elle n’est pas aussi foncée que la vôtre, n’est pas blanche. Je suis un mélangé, c’est différent.
— Personne ne sait que tu es mon fils. Je ne peux pas jouer de cette relation.
— Je sais, père, mais vous pouvez insister sur le fait que je ne suis pas un pâle. Pas complètement. Et que je ne sais pas lire, comme mon statut l’exige. Aucun secret des sombres ne risquera de tomber sous les yeux de quelqu’un qui n’y est pas autorisé.
Yibo hocha la tête.
— Je sais tout cela. C’est moi qui ai interdit que tu reçoives une éducation. Les mélangés n’y ont pas droit. Et tu ne fais pas exception à la règle, même si tu vis sous mon toit.
— J’en suis conscient, et je ne m’en suis jamais plaint.
— Jamais en effet, ce qui est étonnant vu ton caractère habituellement… disons… fort.
Eyal haussa les épaules et fit une moue mi-dédaigneuse, mi-amusée. Il savait très bien de qui il tenait cette personnalité, et Yibo également…
— C’était la condition pour que maman et moi vivions ici. Sa sécurité et son bien-être valaient bien ce prix.
— C’est vrai.
Les yeux plissés, Yibo observa son fils caché. Celui qu’il avait eu avec une femme à la peau plus blanche que les nuages, aux cheveux plus dorés que le reflet du soleil sur le Cercle. Qu’il avait aimée… en secret, évidemment. Lui, un homme aussi important en ville, n’aurait jamais pu conserver sa position si cette idylle interdite s’était sue.