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Fantasy/Science-Fiction - Page 4

  • [Livre] Le dernier magicien – T02 – Les cinq artefacts

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    Lecture terminée le : 31 mai 2020

     

    Résumé : Le pouvoir du Livre vit en Harte désormais. Non contrôlé, il risque d’entraîner le monde vers une terrible destruction. Seules quatre pierres ancestrales peuvent domestiquer cette incroyable force. Esta et Harte partent alors à leur recherche. Mais il faudra voyager dans le passé pour les retrouver intactes. Sans compter que les pierres attisent non seulement la convoitise de l’Ordre mais aussi l’intérêt de nouveaux ennemis comme les Antistasi et JackGrew… Malgré ses immenses pouvoirs, Esta parviendra-t-elle à sauver Harte et à protéger l’humanité ?


    Auteur : Lisa Maxwell

     

    Edition : Casterman

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 06 Novembre 2019

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : J’avais littéralement dévoré le 1er tome et j’attendais avec impatience de découvrir la suite des aventures du magicien.
    Je m’attendais bien à quelques longueurs, ça arrive souvent dans les tomes 2, bien que ce ne soit pas systématique. Mais là, un tome 2 de 710 pages, oui, je m’y attendais un peu.
    Mais je ne m’attendais pas à m’ennuyer autant sur les 200 premières pages. A tel point que j’ai fini par laisser ma lecture de côté pendant plus de 15 jours avant de me sentir capable de m’y replonger.
    Après, ça a été mieux. Mais je n’ai quand même pas retrouvé l’engouement que j’avais eu pour le tome 1.

    J’ai trouvé qu’on tournait en rond et j’ai eu beaucoup de mal à me faire aux changements d’époque. Enfin, ça m’aurait moins dérangé s’il s’était agi de deux périodes plus éloignées dans le temps l’une de l’autre. Mais là, il n’y a que deux ans et c’est bien trop proche pour les distinguer facilement. Ce qui rend les choses un peu pénible.

    La relation entre Esta et Harte m’a paru au point mort. Elle en est même agaçante à cause de tous ces non-dits entre eux.

    Ces deux-là sont les rois de la non-communication. Un peu ça va, mais sur 710 pages, ça fini par devenir saoulant.

    J’ai trouvé dommage que le fait que Harte ait absorbé le pouvoir du livre dans le 1er tome ne donne pas quelque chose de plus spectaculaire. Parce que les sempiternels dialogues intérieurs, là aussi, c’est vite lassant.
    J’ai eu du mal avec certains des nouveaux personnages introduits dans ce tome. Ruby et Ruth m’énervent et je ne vois pas trop l’utilité des autres.
    L’histoire avance lentement mais on peut dire qu’elle avance quand même.
    Je me dis que le tome 3 peut sauver ou enterrer la trilogie. Qu’un tome 2 serve de transition, je comprends ; qu’il y ait des éléments de l’intrigue qui reviennent (comme la disparition du bracelet qui permet à Esta de voyager dans le temps et dont elle se trouve privée un peu trop souvent à mon goût), je veux bien.
    Mais à un moment, il faut de l’action, il faut que ça avance vraiment.
    Et j’espère que le tome 3 sera à la hauteur.

     

    Un extrait : La Voleuse tourna le dos à la ville… et à son passé. À tout ce qu’elle avait  été  et  à  tous  les  mensonges  auxquels  elle  avait  cru.  Ciselée par la peine, métamorphosée par le poids des souvenirs, elle était à  présent  dure  et  froide,  tel  un  diamant.  La  Voleuse  avait  choisi de transformer sa douleur en arme et se tenait désormais prête à affronter ce qui l’attendait de l’autre côté de l’immense pont.

     Devant elle, la route noire s’étendait vers l’horizon. La nuit commençait déjà à voiler le ciel, assombrissant peu à peu les branches nues  des  arbres  et  les  bâtiments  d’une  contrée  qu’elle  n’aurait jamais cru visiter un jour. Il n’y avait pourtant pas long à marcher pour l’atteindre, mais entre elle et cet autre rivage se dressaient la Barrière et son pouvoir dévastateur.

     À côté d’elle se tenait le Magicien. Autrefois son ennemi, à pré-

     sent son allié, mais toujours son égal. Elle avait tant risqué pour revenir jusqu’à lui. Il frissonna, mais la Voleuse ignorait si c’était à cause de la brise fraîche du soir ou de la tâche impossible qu’ils avaient à accomplir.

     Il  prit  la  parole,  sa  voix  réduite  à  un  murmure  étouffé  par  le vent :

     —  Hier à peine, j’avais prévu de mourir. Je pensais que j’étais prêt, mais…

     Il la regarda et laissa ses yeux d’un gris orage achever sa phrase pour lui.

     —  Ça va fonctionner, affirma-t-elle, non parce qu’elle y croyait, mais parce qu’ils n’avaient pas le choix.

     Elle ne pouvait peut-être pas changer le passé, elle ne pouvait peut-être pas sauver les innocents ou corriger ses erreurs, mais elle pouvait encore changer l’avenir, et elle comptait bien y parvenir.

     Ils sentirent des vibrations sous leurs pieds : derrière eux, un tramway approchait lentement. Il ne fallait pas qu’on les voie.

     —  Donne-moi la main, ordonna la Voleuse.

     Le  Magicien  la  dévisagea,  surpris,  mais  elle  avait  l’air  sûre d’elle. S’il entrait en contact avec sa peau, il pourrait lire dans ses pensées,  déceler  chacune  de  ses  peurs  et  chacun  de  ses  espoirs.

     Pire, il pourrait la faire changer d’avis et la détourner de son but.

     Cependant, elle devait prendre ce risque.

     La  Voleuse  eut  à  peine  le  temps  de  remarquer  à  quel  point  la peau du Magicien était froide qu’un éclair grésilla entre leurs deux paumes. Elle avait déjà senti la chaleur de son affinité, mais cette fois,  c’était  différent.  Une  vague  d’énergie  inconnue  lui  lécha  la peau, à tâtons, et elle eut l’impression qu’on cherchait à contourner ses défenses pour pénétrer en elle.

     Le Livre…

     Quand elle était revenue du futur, là où il l’avait expédiée, persuadé qu’elle serait enfin en sécurité, il avait essayé de lui expliquer, de la prévenir :

     « Ce pouvoir…, avait-il dit. Il est en moi, à présent. »

     Elle n’avait pas compris… jusqu’à cet instant.

     

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  • [Livre] La passe-miroir – T04 – La tempête des échos

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    Lecture terminée le : 26 mai 2020

     

    Résumé : Le monde est sens dessus dessous. L’effondrement des arches a bel et bien commencé. Une seule solution pour l’enrayer : trouver le responsable. Trouver l’Autre. Mais comment faire sans seulement savoir à quoi il ressemble ? Ophélie et Thorn se lancent ensemble sur la piste des échos, ces étranges phénomènes qui semblent la clef de toutes les énigmes. Ils devront explorer plus en profondeur les coulisses de Babel ainsi que leur propre mémoire. Et pendant ce temps, sur Arc-en-Terre, Dieu pourrait bien obtenir le pouvoir qu’il convoite tant. De lui ou de l’Autre, qui représente la plus grande menace ?


    Auteur : Christelle Dabos

     

    Edition : Gallimard

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 28 Novembre 2019

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Ce livre, je l’ai depuis sa sortie( novembre 2019) et il m’a fallu 6 mois pour me décider à le lire.
    Pas à cause des avis négatifs (D’ailleurs, qu’on soit déçu qu’une série, une saga, ne corresponde pas à ce que l’on a imaginé ou à ce que l’on aurait souhaité, je le comprends, mais se montrer si virulent que l’auteur a dû désactiver la page facebook… les gens se prennent pour qui exactement ? C’est dingue cette nouvelle mode de s’en prendre aux auteurs/scénaristes quand le livre ou la série ne se fini pas comme on veut. On peut dire qu’on n’a pas aimé. Mais on peut le dire sans agresser), bref !, donc, pas à cause des avis négatifs mais tout simplement parce que j’avais peur de ce qu’il allait advenir d’Ophélie et Thorn.
    Globalement, j’ai beaucoup aimé ce 4ème et dernier tome.
    Il y a quand même quelques petits points qui m’ont déçue notamment le traitement (ou l’absence de traitement) de Victoire.
    Autant je ne suis pas dérangée par l’absence, ou la quasi-absence de personnages tels que Berenilde, puisque, depuis le début de la saga, on suit essentiellement Ophelie, mais étant donné que l’auteur a décidé de donner une grande importance à Victoire, y compris dans ce tome, je n’ai pas bien compris pourquoi autant parler de cette gamine pour qu’au final elle ne serve à rien.
    Mais franchement, ce n’est qu’un détail. Un peu agaçant sur le moment, mais un détail tout de même.
    Ce tome ne se lit pas tout seul. Il est complexe, plein de pièces de puzzle éparpillées qui semblent former une image mais en forme une autre une fois assemblés.

    Et n’imaginez pas qu’il y a des pages superflues dans ce livre. Chaque acte, chaque discussion, est une pièce du puzzle qui permettra de comprendre le dénouement.

    Il y a une tension incroyable. Clairement, Thorn et Ophélie ne peuvent faire confiance à personne. C’est tout juste s’ils peuvent se faire confiance l’un à l’autre !

    Le danger est partout, et pas uniquement à cause de Dieu et de l’Autre, qui ou quoi qu’ils soient.
    Si l’arche du Pôle est dangereuse par la violence qui y règne, j’ai trouvé que l’arche de Babel était bien plus dangereuse.
    Ophélie et Thorn ont bien du souci à se faire ! D’autant plus que les arches commencent à littéralement tomber en miettes.
    Sérieux, imaginez l’angoisse : vous vous réveillez un matin, et à la place de la maison de votre voisin, il n’y a plus qu’un trou béant…

    Ophélie gagne encore en détermination. On est loin de la petite conservatrice de musée, maladroite et invisible.
    Au fil de la lecture, j’ai souvent eu l’impression d’être paumée, d’avoir raté un épisode, voire une saison entière. Mais l’auteur sait ce qu’elle fait. Si l’histoire est complexe, elle n’en est pas moins parfaitement maitrisée. Et si on est un peu perdu à certains moments, cela ne dure qu’un temps car les réponses nous sont données, au compte-goutte, certes, mais on finit par les avoir.
    J’aime tellement le couple que forment Thorn et Ophélie, essentiellement parce qu’à première vue, ils ne vont absolument pas ensemble…
    Et puis… aussi différents soient-ils… ça fonctionne… et je ne peux pas les imaginer l’un sans l’autre.
    Quant à la fin… Oh purée ! Franchement, je ne m’attendais pas à ça. J’ai adoré, hein, je trouve cette fin géniale, mais je ne m’attendais vraiment pas à ça.
    Mais quand on y réfléchit deux minutes, la fin est vraiment parfaite.
    Pour ma part, je ne l’ai pas trouvé complètement ouverte. Enfin, elle est ouverte, oui, mais il n’est pas bien difficile de se projeter au-delà de la dernière phrase (à tous les coups, ça va donner lieu à plein de fanfictions !)
    J’ai refermé le livre avec difficulté. Je serais bien restée plus longtemps avec notre couple d’enfer !

     

    Un extrait : Ophélie conservait des jardins botaniques de Pollux un souvenir flamboyant. C’était le premier endroit qu’elle avait visité à Babel. Elle revoyait les imposantes terrasses en étages et les innombrables marches d’escalier qu’il lui avait fallu gravir pour s’extraire de la jungle.

    Elle se rappelait les odeurs. Les couleurs. Les bruits.

    Il ne restait plus rien.

    Un glissement de terrain avait emporté dans le vide jusqu’au dernier brin d’herbe. Il avait aussi avalé un pont entier, la moitié du marché voisin et plusieurs arches mineures. Ainsi que toutes les vies qui s’y trouvaient.

    Ophélie aurait dû être horrifiée. Elle ne ressentait que de la stupeur. Elle contemplait l’abîme à travers la grille qui avait été improvisée au bord de la nouvelle frontière entre terre et ciel. Elle essayait, du moins. La pluie avait cessé, mais la mer de nuages s’était mise à déborder sur la cité entière. Cette marée bouillante, en plus de rendre la visibilité aléatoire, recouvrait ses lunettes de buée.

    – L’Autre existe bel et bien, constata-t-elle. Jusque-là, c’était une notion abstraite. On a eu beau me répéter que j’avais commis une bêtise en le libérant, qu’il allait provoquer l’effondrement des arches à cause de moi, que j’étais liée à lui que je le veuille ou non, je ne me suis pas vraiment sentie concernée. Comment aurais-je pu sortir une créature apocalyptique du miroir de ma propre chambre et ne pas être capable de m’en souvenir correctement ? Je ne sais même pas à quoi il ressemble, comment il s’y prend et pourquoi il fait ça.

    Le brouillard était si dense autour d’Ophélie qu’elle avait l’impression de n’être qu’une voix désincarnée au milieu du néant. Elle se cramponna à la grille lorsqu’une trouée dévoila un fragment de ciel parmi les nuages, là où se dressait auparavant le quartier nord-ouest de la cité.

    – Il n’y a plus rien. Et si Anima… peut-être même le Pôle…

    Elle laissa sa phrase en suspens. Des hommes, des femmes et des enfants étaient tombés dans le vide qui lui faisait face, mais ses pensées allaient d’abord vers sa propre famille.

    Un tourbillon d’oiseaux déboussolés cherchait les arbres disparus. Où finissaient les choses qui passaient par-dessus bord ? Toutes les arches, majeures et mineures, gravitaient autour d’un gigantesque océan de nuages où aucune forme de vie ne s’aventurait. L’on racontait que le noyau du monde n’était qu’une concentration d’orages perpétuels. Lazarus lui-même, le célèbre explorateur, n’était jamais allé jusque-là.

    Ophélie espérait que personne n’avait souffert.

    La veille encore, elle s’était sentie si apaisée. Si complète. Elle avait découvert la véritable identité du Dieu aux mille faces qui contrôlait leurs existences. Eulalie Dilleux. De connaître enfin son nom, de savoir que c’était à l’origine une petite romancière idéaliste, de comprendre que cette femme n’avait jamais eu aucune légitimité de décider ce qui était bien et ce qui était mal : tout cela avait libéré Ophélie d’un tel poids ! Sauf que l’ennemi le plus redoutable n’était peut-être pas celui qu’elle croyait.

    « Tu me mèneras à lui. »

    – L’Autre s’est servi de moi pour échapper au contrôle d’Eulalie Dilleux et aujourd’hui Eulalie Dilleux se sert de moi pour retrouver l’Autre. Puisque ces deux-là me mêlent à leurs crimes, j’en fais une affaire personnelle

     

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  • [Livre] Danse avec les lutins

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    Lecture terminée le : 22 mai 2020

     

    Résumé : Dans l’immense ville de Scrougne, un garçon nommé Figuin vit très mal le racisme et la misère auxquels il est confronté. C’est alors qu’entre en scène un banquier... Froid, inusable, immensément riche, il cherche à l’être plus encore. Il décide de creuser un fossé au milieu de la population, afin de jeter une moitié aux trousses de l’autre – qui lui achètera des armes au passage. Il lui faut un garçon un peu paumé à endoctriner, pour l’envoyer se faire exploser au milieu d’une fête de quartier.


    Auteur : Catherine Dufour

     

    Edition : L'Atalante

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 23 Mai 2019

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Au moment d’écrire cette chronique, on me dit dans l’oreillette que ce roman est le 5ème tome de la série « Quand les dieux buvaient ». Cependant, il peut se lire de manière totalement indépendante.
    L’auteur se sert de son univers complètement déjanté pour dire ce qu’elle pense du fonctionnement de notre société actuelle. Il y est question de racisme, de capitalisme, de violence des civils comme des forces de l’ordre, de radicalisation, de ghettos, d’expansionnisme sauvage…
    Malgré ces sujets on ne peut plus sérieux et d’actualité, le livre est bourré d’humour (du genre absurde).
    J’ai beaucoup aimé le style d’écriture et le ton de la narration.
    En revanche, j’ai eu beaucoup de mal avec les ellipses temporelles. Quelques pages, on saute un siècle, deux chapitres, on saute 300 ans, etc…
    Pas le temps de s’attacher aux personnages, pas le temps d’intégrer la société avant qu’elle ne change.
    C’est finalement le ton et l’humour plus que l’histoire en elle-même qui m’a fait aller au bout de ma lecture.
    Le message politique de l’auteur a tendance à prendre le pas sur l’histoire, comme si en le martelant ostensiblement il allait mieux être plus entendu. J’ai trouvé ça dommage. Soit on profite d’un roman pour lancer quelques pistes de réflexion, soit on écrit un essai pour développer son message politique, mais généralement, tenter de concilier les deux a tendance à faire souffrir les deux faces de la médaille.
    Enfin bref, malgré le style appréciable de l’auteur, je n’ai pas vraiment réussi à entrer dans cette histoire qui reste, au final, une déception.

     

    Un extrait : Longtemps, bien longtemps avant le Déluge, la Terre était habitée par la magie.

    Fées des arbres et fées des neiges, fées marraines ou Carabosse, enchanteurs et sorciers quittaient volontiers leur monde magique pour venir s’encanailler sur la Terre. Ce qui n’allait pas toujours sans heurts puisqu’une fois sur Terre, il leur fallait cohabiter avec Dieu, Son armée d’anges et Sa cohorte de démons. Car Dieu, dans Son infinie Sagesse, contrôlait les deux. Pas Fou.

    Les démons ne posaient guère de problème aux fées, étant plus occupés à griffonner des graffitis obscènes au bas des nuages qu’à gâcher les sortilèges féeriques. Mais les anges…

    Ah ! Les anges.

    Puis tout fut fini.

    Puis tout recommença.

    Un jour, la Terre devint laïque. Sur un coup de Tête, Dieu partit vivre Sa vie sur une comète vagabonde. Il emmena à sa suite Son petit personnel angélique et démoniaque. Au même moment, le monde magique claqua la porte, la ferma à double tour et cassa la clef dans la serrure. En une seconde, fées et magiciens, anges et démons disparurent sans retour. Ne restèrent sur Terre que peu de choses : un noyau de fer liquide, mille kilomètres d’écorce terrestre, une atmosphère riche en oxygène, un écosystème complet et, bien sûr, l’inévitable carton oublié dans la précipitation du départ : une poignée de fées des arbres, trois démons au moins, peut-être autant d’anges, hélas… et des hybrides.

    Comme souvent les touristes, les créatures magiques n’étaient pas venues sur Terre pour la seule beauté du paysage, ni pour découvrir des cuisines exotiques, ni même pour le plaisir simple de conduire leur balai comme des sagouins en faisant des gestes obscènes. Les créatures magiques étaient venues sur Terre pour forniquer comme des pistons de trompette. Elles laissaient derrière elles d’innombrables hybrides : petites ondines de rivière, sirènes en bord de plage, clochettes dans toutes les fleurs, sylvains et dryades dans les bosquets, sylphes et sylphides dans chaque courant d’air, elfes principalement bleus, korrigans invariablement roux, ogres, nains et métis ogro-nains appelés ograins, minuscules farfadets bioluminescents, et même lutins de champignon (car l’Amour ne connaît pas de frontière, ni n’a inventé les lunettes).

    Toutes ces créatures se baptisèrent elles-mêmes, puisque plus personne n’était là pour le faire : féeries.

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  • [Livre] Les nouvelles aventures de Sabrina

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    Lecture terminée le : 21 mai 2020

     

    Résumé : L'été précédant son seizième anniversaire,Sabrina Spellman sait que sa vie est sur le point de basculer. Elle a toujours étudié la magie avec ses tantes, Hilda et Zelda, mais en parallèle, elle vit aussi une vie banale : lycéenne à Baxter High, elle passe son temps avec ses meilleures amies Susie et Roz ou au cinéma avec Harvey Kinkle. Désormais, ses jours dans le monde normal sont comptés. Quitter Roz, Susie et Harvey se révèle plus difficile que Sabrina ne le pensait, d'autant plus qu’elle n'est pas sûre des sentiments d'Harvey à son égard. Son cousin Ambrose lui suggère de jeter un sort à son petit ami pour découvrir ce qu'il ressent vraiment, mais un esprit des bois interfère, et le sort se retourne contre elle. Sabrina a toujours été attirée par ses pouvoirs de sorcière, mais pour la première fois, elle se demande s'ils lui font emprunter le mauvais chemin. Renoncera-t-elle au chemin de la lumière ? Choisira-t-elle le chemin des ténèbres ?


    Auteur : Sarah Rees Brennan

     

    Edition : Hachette

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 10 Juillet 2019

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : J’aime beaucoup la série « Les nouvelles aventures de Sabrina » que je préfère, d’ailleurs, à la série des années 90 qui était un peu trop comédie ou soap opéra à mon goût.
    La nouvelle série est plus sombre, plus proche de ce que l’on attend d’un univers dans lequel évolue des sorcières. La seule chose que je pourrais regretter de la série originale est le fait que Salem, le familier de Sabrina, ne soit pas doué de parole, mais c’est compréhensible car si dans la série des années 90, Salem est un sorcier changé en chat pour ses « mauvaises » actions, dans la nouvelle série, ce rôle de sorcier « puni » est tenu par le cousin Ambrose (assigné à résidence depuis des décennies) et Salem est un gobelin ayant pris une forme animale pour servir sa sorcière.
    Quant à ce livre, il se déroule avant le début de la série.
    Sabrina se pose encore plein de questions. Elle sait qu’elle va devoir choisir entre sa vie de sorcière et sa vie de mortelle mais n’arrive pas encore à prendre de décision. Et on ne peut pas dire qu’elle soit beaucoup aidée.
    La famille de Sabrina est regardée un peu de travers par les habitants de la petite ville de Greendale. Personne ne sait qu’ils sont des sorciers, mais ils vivent isolés, ont un cimetière sur leur propriété et tienne une entreprise de pompes funèbres de la ville, ce qui suffit pour être perçu comme bizarres.
    Malgré tout, Sabrina a rencontré ses amis, Roz, Susie et Harvey en primaire et ils sont toujours inséparables, à la différence près qu’à présent, Sabrina et Harvey sont en couple.
    Et, comme toute adolescente, Sabrina se demande si son petit-ami l’aime autant qu’elle l’aime.
    Mais Sabrina n’est pas une adolescente comme les autres, c’est une sorcière. Une sorcière débutante… Vous sentez venir les emmerdes ?
    J’ai beaucoup aimé voir Tommy, le grand frère d’Harvey. Dans la série, on ne se penche pas vraiment sur lui mais ici on va quasiment entrer dans sa tête et je l’ai trouvé extrêmement touchant dans sa façon de prendre soin de son frère. Une phrase en particuliers m’a touchée car elle résume parfaitement le rôle que s’est donné Tommy (Pas de spoil, sans le contexte, ce passage ne dévoile rien) :
    Tommy repense à une phrase qu’il a entendu « Dans une maison sans mère, sous le joug d’un père difficile, ce sont les enfants qui paient »
    Et Tommy se fait cette réflexion : « Faites que ce soit moi ».
    Ce dévouement, ce souci permanent pour son petit frère, fait pour moi de Tommy le personnage le plus attachant du livre.
    Bien sûr, ce n’est pas le personnage le plus important de l’histoire, mais avec Sabrina, c’est mon personnage préféré.
    Les chapitres alternent entre le point de vue de Sabrina, écrit à la première personne, et les points de vue de différents personnages, écrit à la troisième personne.

    J’ai trouvé sympa de savoir ce qu’il se passait dans la tête des autres personnages et de voir ce qu’ils faisaient quand ils ne sont pas avec Sabrina.
    Dans ce prequel, on va également en voir un peu plus sur la relation entre Sabrina et son cousin, Ambrose. Ces deux-là sont très proches l’un de l’autre, mais je n’ai guère apprécié l’attitude générale d’Ambrose que je trouve parfois un peu trop jaloux et manipulateur sans parler de ce qu’il pense des humains (ce que, en tant qu’humaine, je prends un peu personnellement).
    Dans le livre, on voit d’entrée à quel point les chances de Sabrina de mener une vie normale sont proches de zéro.
    Même sans avoir vu la série, il suffit de considérer sa famille, les sorts qui foirent, les démons (et dans démons, j’inclue Prudence et le père Blackwood) pour comprendre que Sabrina n’a aucune chance d’être une humaine lambda la semaine et une sorcière le week-end.
    Ce roman était un excellent prequel à la série, qui en respectait parfaitement l’univers, et donne encore plus envie de se plonger dans la série !

     

    Un extrait : Harvey, Roz, Susie et moi étions meilleurs amis depuis notre premier jour d’école : étrangers le matin, âmes sœurs à midi. On nous répétait souvent que les garçons finissaient toujours par laisser tomber leurs copines filles, qu’on perdrait Harvey en grandissant. On ne l’a jamais perdu.

     J’étais amoureuse d’Harvey depuis toujours. Mon premier baiser, je l’avais vécu avec lui, et je n’avais jamais voulu en connaître d’autres.

     Un jour, en classe verte dans la forêt de Greendale, Harvey et moi avions découvert un puits abandonné, près d’un ruisseau. Harvey s’était assis au bord de l’eau pour le dessiner. J’avais admiré sa tête brune penchée sur son carnet, et j’avais fait un vœu. J’avais souhaité qu’Harvey m’aime autant que je l’aimais. Je n’avais pas de pièce de monnaie à jeter dans le puits. J’avais lancé un galet, mais il était tombé à côté.

     L’hiver suivant, Harvey m’avait invitée au cinéma, seule, sans nos amies. J’étais tellement excitée que j’ai à peine dû regarder le film et ne m’en souviens absolument pas. Tout ce que je me rappelle, ce sont nos mains qui s’effleuraient en attrapant du pop-corn. Un geste simple, mais électrique. Harvey avait entrelacé ses doigts salés avec les miens. C’est ainsi que brûlent les sorcières, avais-je pensé.

     Il m’avait embrassée devant chez moi. J’avais fermé les yeux, surprise que les pommiers ne se transforment pas en rosiers couverts d’épines, tout autour de nous.

     Depuis, Harvey me raccompagnait à la maison tous les jours, on sortait ensemble au cinéma et au restaurant, on se tenait par la main, mais je ne savais toujours pas si notre relation était officielle. Si j’étais vraiment sa petite amie.

     Les autres en parlaient comme si c’était le cas. Pas moi.

     D’abord, parce que j’avais peur de tout perdre. Ma famille ne cessait de me répéter que notre histoire ne durerait pas. Ensuite, parce que j’avais peur qu’Harvey ne partage pas mes sentiments.

     Je savais qu’il m’aimait beaucoup, qu’il ne me ferait jamais souffrir, mais j’aurais voulu que son cœur explose de joie chaque fois qu’il me voyait. Je me demandais s’il était avec moi par sécurité, par familiarité. Si j’étais pour lui la chouette fille d’à côté, et pas l’amour de sa vie.

     J’aurais aimé qu’il me regarde comme si j’étais magique.

     Après tout, je l’étais à moitié.

     

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  • [Livre] Les arcanes d’Hemera – T03

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    Lecture terminée le : 12 mai 2020

     

    Résumé : Avril 2017, Curtis Ignac a obtenu ce qu'il désirait : malgré ses sentiments pour Lucas, Allyn a accepté son héritage angélique afin de survivre à la menace de mort qui pèse sur elle.

    Sitôt arrivée à Hemera, on ne lui accorde aucun répit. Les Anges Noirs se font nombreux, les Anges Gardiens s'affaiblissent... Piégée dans une dimension dont elle n'a que faire, Allyn devra apprendre à compter sur des alliés pour le moins inattendus.

    Seulement fuir la menace ne la rend pas moins réelle, et cela, Allyn ne tardera pas à le découvrir à ses dépens.


    Auteur : Elyna E. C.

     

    Edition : Inceptio

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 13 Janvier 2020

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Qui sont les pires ? Les anges noirs ou les anges ? Et bien, je dirai : 1 partout la balle au centre.
    Ces salopards d’emplumés sont bouffis d’orgueil et d’arrogance quel que soit le côté de la force où ils sont supposés se placer.
    A la limite, on peut se dire que les anges noirs ne font que leur boulot de plus ou moins démons. Ils sont supposés être de vraies enflures. Alors, on peut certes les détester, mais leur en vouloir de respecter leur nature, non.
    Mais les anges… Bon sang, qu’est-ce que j’ai pu avoir envie de les épingler au mur ! Un peu comme de gros papillons…
    J’ai passé une bonne partie de ce tome 3 à avoir envie de foutre des baffes (ou de plumer des canards… allez comprendre).
    Alors vu l’ambiance à Hemera, on peut comprendre qu’Allyn n’ait qu’une envie : foutre le camp le plus vite possible !

    Autant dire qu’elle n’est pas le bon petit soldat que l’on aimerait qu’elle soit, et qu’elle se sent très vite prisonnière avec son instructeur Loki, implacable et impassible, et les menaces que cette saloperie de Curtis laisse planer sur elle pour la contrôler.
    De son côté, Lucas a du mal à se remettre du départ d’Allyn. Il est à présent équipier d’Alice, qui vit aussi mal que lui le départ de sa meilleure amie.
    Et un Lucas énervé, c’est un Lucas qui prend des risques. Et comme Alice est embarquée avec lui, il va vite y avoir quelques tensions entre Lucas, enfermé dans son chagrin et sa colère, et Guillaume, le petit amie d’Alice, qui en a vite marre de la voir revenir dans un état lamentable.
    Bien entendu, on s’en doute, malgré les obstacles, Allyn et Lucas ne vont pas rester sans nouvelles l’un de l’autre.
    J’ai adoré ce troisième tome. J’ai résisté le plus longtemps possible avant de me lancer dans cette lecture parce que je savais qu’après ce serait fini avec Lucas et Allyn et je n’avais pas envie de leur dire au revoir. Et ça n’a pas raté, quand j’ai enfin ouvert le livre, je n’ai plus pu le lâcher et je l’ai terminé en moins de 48h.

    Allyn a toujours un fort caractère et elle n’a pas l’intention de subir sans rien dire.
    Lucas, lui, est égal à lui-même : râleur, renfermé, avec une rage qui couve et qui menace d’exploser à la tronche du premier qui lui fera la réflexion de trop (mais en même temps, c’est comme ça qu’on l’aime).
    En revanche, même si Lucius et les anges sont au sommet de ma pyramide de détestation (c’est comme la pyramide de Maslow mais avec les connards à la place des besoins), je dois dire qu’Anna, l’âme sœur d’Aldrick et la sœur de Lucas, m’a profondément gonflée. Je l’ai trouvé particulièrement hypocrite. Elle a de la chance qu’Allyn soit moins violente que moi (quoi que, elle ferait bien de se méfier).
    Quant à Aldrick, son petit côté tête à claque en fait quelqu’un d’attachant !

    Il y a quelques nouveaux personnages mais les deux qui m’ont le plus marqués sont Loki et Jed.
    Loki est l’instructeur d’Allyn sur Hemera. J’ai beaucoup aimé l’évolution de ce personnage.
    Jed est un singulier sans équipier depuis des lustres. La raison de la mise à l’écart de ce jeune homme n’est guère à l’honneur de Lucas, mais ça montre bien le caractère entier de notre singulier préféré. Cela dit, malgré l’avis de Lucas, moi, j’ai bien aimé ce garçon.
    Elyna E.C ne nous épargne aucun coup tordu. Enfin, elle ne les épargne pas à ses personnages, mais du coup, par procuration, on morfle autant qu’eux (et après, elle ose dire qu’elle ne voit pas pourquoi on la traite de sadique).
    Mon seul réconfort, c’est que pour écrire une certaine scène, Elyna a souffert autant que moi en la lisant (bien fait !)
    Ce troisième tome est une très belle conclusion à cette trilogie. J’aurais aimé que certains personnages reçoivent ce qu’ils méritaient mais ça me permet de fantasmer sur des scènes qui auraient pu se produire et de me délecter d’une certaine forme de vengeance (Non ! Je ne suis pas plus sadique que l’auteur).
    Maintenant, je me demande si et quand l’auteur va nous offrir une nouvelle pépite !

     

    Un extrait : — Papa et maman ?

    La confusion qui se lit sur le visage d’Axel efface quelque peu la joie qui alimente mes traits.

    — Oui, papa et maman, insisté-je, les sourcils froncés. Tu te souviens ? Un grand blond séduisant et une jeune femme aux cheveux châtains qui te faisait les meilleurs cookies aux Smarties pour ton anniversaire.

    — Je sais qui sont papa et maman, merci.

    — Tu me rassures, j’ai eu peur l’espace d’un instant que la proximité avec tous ces nuages t’ait ramolli le cerveau.

    — Mademoiselle Vanael ?

    L’arrivée inopinée d’un jeune homme dévie temporairement mon attention. Ce n’est pas tant l’origine encore inconnue de son intervention que la manière dont il m’a appelée qui m’intrigue. Sur Terre, en compagnie de mes amis Singuliers, tout le monde continuait de me considérer comme une Rivière en dépit de mes ascendances angéliques. Personne, y compris Josias, n’a cherché à me donner du « mademoiselle Vanael » en me croisant dans les couloirs.

    — Une minute, s’il vous plaît.

    Je continue de faire face à mon frangin.

    — Axel ?

    — Mademoiselle Vanael, pardonnez-moi d’insister.

    — Ça a l’air important, suggère Axel en désignant l’individu d’un signe de tête.

    Je grommelle, persuadée qu’Axel se fiche tout autant que moi de cette interruption mais qu’il y voit là un judicieux prétexte pour éviter de répondre à ma question pourtant cruciale. Je prends donc sur moi pour me tourner vers l’importun afin de le toiser d’un air mauvais. Le visage allongé et le teint légèrement hâlé, des cheveux souples et châtains clairs parsemés de reflets dorés, des sourcils bien dessinés au-dessus de ses yeux couleur or, des joues creuses et lisses, encadrant un sourire charmeur : ce type est le prototype exact de l’Ange modèle, trop gentil et parfait. Si bien que je me demande ce qu’il peut me vouloir.

    — Vous ne voyez pas que nous sommes occupés ? déclaré-je, plus ennuyée qu’autre chose. Que voulez-vous à la fin ?

    — Je m’appelle Loki, mademoiselle, m’apprend-il en s’inclinant légèrement devant moi. Je suis votre instructeur.

     

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  • [Livre] La grande bible des fées

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    Lecture terminée le : 08 mai 2020

     

    Résumé : Créatures merveilleuses, d'apparence féminine, dotées de pouvoirs surnaturels, généralement bienveillantes, les fées ont le pouvoir d'exaucer les vœux des mortels et de les protéger.
    Mais la mystérieuse histoire du peuple des fées ne s'arrête pas là. Ces êtres de lumière ont une genèse… des rites précis, une religion (le nouveau testament des fées), des fêtes communautaires, une histoire du costume, des légendes en pagaille, une œuvre littéraire et musicale importante (elles écrivent, entre autres, de la poésie)...


    Auteur : Edouard Brasey

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Fantastique

     

    Date de parution : 2011

     

    Prix moyen : 29€

     

    Mon avis : Tout d’abord, une fois n’est pas coutume, parlons un peu de l’objet-livre.
    La couverture dorée nous fait pleins de promesses que l’intérieur tient pour la plupart.
    A l’intérieur, donc, les pages ont l’aspect du parchemin avec enluminures et illustrations en pleines pages tout simplement magnifiques.
    L’ouvrage est divisé en Livres, eux-mêmes divisés en chapitres.
    Le livre est également pourvu d’un marque page ruban doré que j’ai beaucoup apprécié (hélas, mon chat aussi).
    J’ai toutefois regretté que la dernière partie, l’évangile des fées, soit sur feuilles blanches. Ça casse un peu la magie du truc en jurant avec le reste de l’ouvrage et son aspect de parchemin.
    Quant au texte, il s’appuie sur des ouvrages anciens pour retracer toute la mythologie des fées, détaillant tout, des différents types de fées à leur hiérarchie, en passant par leurs lieux de vie et leur régime alimentaire.
    Si j’ai été moins intéressée et que je n’ai que survolé les différentes « invocations » de fées, dans la mesure où je ne suis pas trop attirée par la poésie, je suis sûre que c’est une partie qui saura trouver ses adeptes.
    J’ai trouvé le livre très détaillé, très recherché, et pourtant, apparemment, il ne fait qu’effleurer le sujet.
    Malgré quelques répétitions, ce fut une lecture vraiment très agréable au pays des fées.

     

    Un extrait :

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  • [Livre] La traque des anciens dieux – T02 – Le magicien, la sorcière et la fée

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    Lecture terminée le : 04 mai 2020

     

    Résumé : Les Anciens Dieux se sont échappés. Marc, Éleuthère et leurs compagnons se séparent pour se lancer à leur poursuite. Éleuthère, sa marraine-fée Aynet et la sorcière Saga retournent sur le continent d’origine du jeune homme, déterminés à en finir avec le Dieu Rieur. Les trois héros vont se lancer dans une longue mission diplomatique afin de rallier les vieux royaumes et l’Empire queiralien derrière leur bannière (magique). Entre deux coups d’esbroufe, des embuscades de plus en plus sanglantes et l’intervention de divinités usurpatrices d’identité, sauront-ils faire entendre raison aux souverains du Plaennendeon ? Une terrible bataille les attend à l’issue de leur quête, une bataille qui est loin d’être gagnée… surtout si les familles royales du coin continuent de faire leurs têtes de cochons.


    Auteur : H. Lenoir

     

    Edition : Auto édition

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 12 Novembre 2018

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : Cette série est trop peu lue et c’est vraiment dommage car c’est une petite pépite.
    Dans ce tome 2, la fine équipe s’est séparée en trois groupes, chacun se lançant aux trousses de l’un des anciens dieux.
    Et dans cet opus, c’est donc Eleuthère, Saga et Aynet qu’on va suivre.
    Même si ce tome est, comme je l’ai dit, beaucoup plus sombre, l’humour n’a pas pour autant cédé du terrain.
    Il faut dire que si Aynet est toujours en grande forme, Eleuthère n’est pas en reste et son sens de la répartie semble augmenter proportionnellement à ses pouvoirs.
    Il m’a fallu un petit moment pour me remettre dans le bain vu le temps qu’il y a entre deux tomes (plus ou moins trois ans), mais une fois bien remise dans l’histoire, les pages se tournaient quasiment toutes seules.
    Dans le tome 1, la quête que menait Marc et Eleuthère était une quête un poil bordélique, avec certes un enjeu, mais le voyage était un peu plus insouciant.
    Cette fois-ci, non seulement les enjeux sont bien plus importants, mais le temps bien plus compté.
    Comme toujours, j’ai beaucoup apprécié Aynet. Elle est délicieusement tarée et un brin psychopathe. Mais la grande surprise a été de voir Eleuthère devenir presque aussi taré que sa marraine.
    Saga elle, est bien plus discrète, mais réserve bon nombre de surprises.
    Et puis il y a le petit nouveau, Secundus, surnommé Deuzio par Aynet, au grand dam du jeune homme, qui, du haut de ses 16 ans, est bourré des préjugés que son père et sa grand-mère lui ont mis dans la tête.
    Mais au fil de leurs aventures, le jeune homme va se détacher de son éducation et commencer à penser par lui-même.
    C’est une quête pleine de surprises et de rebondissements que nous offre l’auteur et, s’ils ne font pas partie de cette quête là, on va avoir quelques nouvelles des deux autres groupes.

    Et la fin… L’auteur a réussi à m’infliger deux uppercuts coup sur coup !
    Finalement, ce n’est peut-être pas plus mal qu’il y ait du temps entre deux tomes, car je ne suis pas sure que mon cœur résisterait à un enchaînement de tomes qui m’infligeraient chacun de tels coups émotionnels.

     

    Un extrait : Il regarda finalement l’homme. Le jeune homme, corrigea-t-il en lui donnant une vingtaine d’années. Plus grand que lui, dégingandé, il avait de courtes boucles blondes. Un fin duvet couvrait ses joues. Il regardait autour de lui avec curiosité et bonne humeur. Dioclétien commença par le juger inoffensif. Puis il vit l’épée à sa ceinture. Et il vit ses yeux, étrangement familiers, calmes et attentifs.

    Les trois visiteurs sortaient de l’ordinaire, il n’y avait pas de doute.

    — Vous savez, vos routes – ah ! – votre route a de quoi faire honte à l’Empire queiralien, attaqua la Quesvronnaise en secouant délicatement sa botte pleine de boue.

    Elle avait parlé dans la vieille langue du Plaennendeon et Dioclétien en retrouva les accents avec nostalgie.

    — Malheureusement, la rénovation du réseau routier n’est pas dans nos priorités. (Il désigna les tabourets installés devant sa table.) Je vous en prie, installez-vous. Puis-je vous faire apporter quelque chose à boire ?

    Les trois inconnus restèrent plantés devant lui. Le jeune homme et la Quesvronnaise le regardaient d’un drôle d’œil. Finalement, le premier se pencha vers la seconde.

    — Je ne crois pas qu’il nous ait reconnus.

    — C’est la culture queiralienne. Ça pourrit l’esprit. Je l’ai toujours dit.

    — Ça fait longtemps, aussi.

    — Ne lui cherche pas d’excuses. Ton frère a toujours été un petit prétentieux qui se croyait trop bien pour le Quesvron.

    Dioclétien sentit sa bouche s’entrouvrir. Il scruta attentivement ses invités.

    — Dame Aynet ? demanda-t-il finalement. (Sa voix s’étrangla.) Éleuthère ?

    Le visage de son frère cadet s’éclaira d’un grand sourire.

    — Dio, content de te revoir. Je comptais te rendre visite plus tôt, mais il m’est arrivé quelques incidents en cours de route.

    Puis il se jeta à son cou.

     

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  • [Livre] Le prieuré de l’oranger

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    Lecture terminée le : 10 avril 2020

     

    Résumé : Un monde divisé. Un reinaume sans héritière. Un ancien ennemi s'éveille. La maison Berethnet règne sur l'Inys depuis près de mille ans. La reine Sabran IX qui rechigne à se marier doit absolument donner naissance à une héritière pour protéger son reinaume de la destruction, mais des assassins se rapprochent d'elle... Ead Duryan est une marginale à la cour. Servante de la reine en apparence, elle appartient à une société secrète de mages.
    Sa mission est de protéger Sabran à tout prix, même si l'usage d'une magie interdite s'impose pour cela. De l'autre côté de l'Abysse, Tané s'est entraînée toute sa vie pour devenir une dragonnière et chevaucher les plus impressionnantes créatures que le monde ait connues. Elle va cependant devoir faire un choix qui pourrait bouleverser son existence. Pendant que l'Est et l'Ouest continuent de se diviser un peu plus chaque jour, les sombres forces du chaos s'éveillent d'un long sommeil...
    Bientôt, l'humanité devra s'unir si elle veut survivre à la plus grande des menaces.


    Auteur : Samantha Shannon

     

    Edition : de Saxus

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 21 Novembre 2019

     

    Prix moyen : 25€

     

    Mon avis : J’avais commencé à lire ce roman fantasy de près de 1000 pages dans le cadre d’une lecture commune. Le but ? Lire deux chapitres par jour sur toute la durée du mois d’avril.
    Autant dire que j’ai tenu moins d’une semaine avant de dévorer le reste du livre en 3 jours.
    J’ai beaucoup aimé ce livre, cependant j’avoue que je ne comprends pas bien l’engouement qu’il a provoqué car bon, ok, il est bien, mais il n’est pas au-dessus de la masse des bons livres de fantasy.
    Je ne dis pas que Le prieuré de l’Oranger n’est pas un bon livre, comme je l’ai dit, je l’ai vraiment beaucoup aimé, mais honnêtement, sa plus grande originalité est d’être un one shot, malgré sa taille, dans un genre qui affectionne particulièrement les sagas ou au moins les trilogies.
    Mon plus gros regret est le fait que j’ai trouvé qu’on ne voyait pas assez les différents dragons. J’aurais aimé avoir le point de vue des différents dragons de l’est, avoir peut être des chapitres sur les wyrms et pourquoi pas, même, de leur point de vue.
    J’ai aussi trouvé que tout le monde faisait un foin sur le fait qu’il y a deux couples homosexuels, mais franchement, c’est anecdotique. C’est à peine si on les voit, l’un de ses couples n’existe d’ailleurs plus et pour l’autre on se demande si l’une des parties n’entre pas dans cette relation par rébellion plus que par amour.
    En plus, franchement, j’aurais aimé que les relations homosexuelles soient parfaitement normales (comme dans la série Eve Dallas qui se passe en 2060 et dans laquelle les couples homosexuels sont autant acceptés que les couples hétérosexuels). Or ici, on se retrouve avec un effet miroir de notre monde : Tout le monde n’accepte pas ces relations et elles ont tendance à être cachée, discrètes et le rang social ou la fonction passe avant les sentiments.
    En revanche, j’ai beaucoup aimé le fait qu’il y ait une alternance de narrateurs, chacun d’entre eux ayant des croyances et connaissances ne correspondant pas à celles des autres narrateurs.
    Les divergences de religions sont très bien menées. Même à l’intérieur de la même religion, il y a différentes croyances. On est pas très loin des guerres de religions et il ne fait pas bon de ne pas suivre la croyance majoritaire du royaume où l’on se trouve.
    Le côté Reinaume me plaisait bien. Mais pourquoi imposer un mariage à la reine ? Pourquoi rester dans ce schéma ? Si le pouvoir passe de mère en fille, j’aurais aimé voir une reine libre d’inviter qui elle le souhaite dans son lit, que la future reine n’ait pas de père officiel car tout ce qui compte c’est la lignée maternelle (Comme dans Ash Princess ou les reines d’Astrée ne se marient pas et où leurs héritières n’ont pas de père désigné).
    Ici, on revient au bon vieux « bon parti » et à « l’enfant légitime », très classique. Trop, peut-être pour un roman de fantasy !
    J’ai bien aimé voir que certaines personnes sans scrupules œuvrent pour le bien (même si leurs méthodes sont plus que discutables) ou encore qu’une personne bienveillante se révèle, au final, malveillante.
    L’histoire est complexe mais on s’y retrouve. L’intrigue est bien menée et, aussi fort et entrainés que soient les personnages, ils ne sont pas à l’abri de blessures ou pire. Il leur arrive aussi de commettre des erreurs.
    J’ai regretté parfois que des histoires qui avaient été si bien amenées se terminent en eaux de boudin.
    Au final, je trouve que ce roman a été survendu et qu’il n’est pas exempt de défaut.
    C’est dommage car il n’y a pas meilleur moyen de provoquer des déceptions que de promettre la lune.
    Je n’avais pas vraiment lu les avis sur ce livre. Je l’avais vu passer un peu partout, j’avais lu le résumé, mais globalement, je n’en savais pas plus et du coup, je l’ai pris pour ce qu’il était : un bon roman de fantasy avec un univers riche et complexe et une intrigue qui tient la route, dont la plus grande originalité est d’être d’un seul tenant.
    Dans tous les cas, je ne regrette pas ma lecture, car, comme je ne m’attendais pas à une « révolution du genre », je n’ai pas été déçue par ma lecture et j’ai passé un très bon moment.

     

    Un extrait : Au point du jour, elle se trouvait sur les terres du palais. Ses cheveux étaient prisonniers d’une résille d’or parsemée d’émeraudes.

    Tous les matins, elle s’attelait à la même routine. Rester prévisible était une sécurité. Elle commença par aller trouver le maître des postes, qui confirma qu’il n’avait pas reçu de lettre à son intention. Puis elle se rendit au portail pour contempler la ville d’Ascalon, dans laquelle elle s’imaginait déambuler un jour, jusqu’à aboutir à un port et un bateau qui la ramènerait au Lasia. Parfois, elle avisait quelqu’un qu’elle connaissait, et ils échangeaient un signe de tête presque imperceptible. Enfin, elle gagna le pavillon des banquets, où elle petit-déjeuna en compagnie de Margret. Puis, à huit heures, ses obligations commencèrent.

    La première du jour était de dépister la blanchisseuse royale. Ead la retrouva derrière la grande cuisine, dans un renfoncement drapé de lierre. Un garçon d’écurie semblait compter du bout de la langue les taches de rousseur sur son cou.

    « Bien le bonjour à tous les deux », lança Ead.

    Les tourtereaux s’écartèrent l’un de l’autre avec un hoquet de surprise. Les yeux écarquillés, le lad détala comme l’un de ses chevaux.

    « Mademoiselle Duryan ! » La blanchisseuse lissa ses jupons et inclina respectueusement la tête pour la saluer. Elle avait rougi jusqu’à la racine des cheveux. « Oh, par pitié, ne dites rien à personne, mademoiselle, ou je serais perdue.

    — Inutile de me faire la révérence. Je ne suis pas une dame. » Ead sourit. « Je jugeais plus prudent de te rappeler que tu devais t’occuper de Sa Majesté tous les jours. Tu as fait preuve de relâchement, dernièrement.

    — Oh, Mademoiselle Duryan, j’avoue avoir eu l’esprit ailleurs, mais je suis tellement inquiète. » La domestique tordit ses mains calleuses. « Les servantes ne cessent de chuchoter, mademoiselle. Elles prétendent qu’une vouivrette a ravi du bétail près des lacs il n’y a pas deux jours de cela. Une vouivrette ! N’est-il pas effrayant que les serviteurs du Sans-Nom se réveillent ?

    — Eh bien, tu viens justement de mettre le doigt sur la raison qui t’oblige à te montrer diligente dans ton travail. Ces serviteurs du Sans-Nom souhaitent voir Sa Majesté disparaître, car sa mort ramènerait leur maître dans ce monde. Voilà en quoi ton rôle est vital. Tu dois impérativement chercher chaque jour la trace d’un poison sur ses draps, et t’assurer que sa couche demeure pure et fraîche.

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  • [Livre] Cogito

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    Lecture terminée le : 25 mars 2020

     

    Résumé : Un don du ciel...

    Roxane, dix-huit ans, a plongé dans la délinquance quand ses parents ont perdu leur emploi, remplacés par des robots. Sa dernière chance de décrocher le Brevet d'Accès aux Corporations : un stage de programmation neuronale, une nouvelle technologie promettant de transformer n'importe qui en génie.

    ...ou un pacte avec le diable ?

    Pour les vacances de printemps, Roxane s'envole pour les îles Fortunées, un archipel tropical futuriste entièrement dédié au cyber-bachotage. Mais cette méthode expérimentale qui utilise l'intelligence artificielle pour " améliorer " la substance même de l'esprit humain est-elle vraiment sûre ? En offrant son cerveau à la science, Roxane a-t-elle vendu son âme au diable ?

    Demain, l'intelligence artificielle envahira toutes les strates de la société.

    L'ultime frontière sera notre cerveau.


    Auteur : Victor Dixen

     

    Edition : Robert Laffont

     

    Genre : Young adult, Science fiction

     

    Date de parution : 29 Mai 2019

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Après avoir adoré Phobos et eu beaucoup de mal à accrocher à Animale, je ne fais plus de pronostic sur les Victor Dixen, et surtout, je ne lis plus les avis de ceux qui les ont déjà lu.
    Malgré tout, je n’ai pas pu éviter de voir pas mal de critiques négatives sur le personnage principal que beaucoup ont semblé trouvé agaçante (pour rester polie) ou sur la première partie du roman (a priori, prendre le temps de construite l’histoire est devenu quelque chose de négatif).
    Déjà, il faut saluer le travail éditorial : la couverture est magnifique, des messages sont dissimulés dans les pages d’annonce de chapitres… C’est vraiment un ouvrage magnifique.
    Quant à l’histoire, j’ai accroché dès les premières lignes. Je n’ai absolument pas trouvé Roxane insupportable, je l’ai trouvé perdue, paumée, se cherchant beaucoup dans une société qui ne lui donne pas beaucoup de chances de s’en sortir. Il y a de quoi être perdue, non ?
    On voit que l’auteur s’est documenté sur l’intelligence artificielle et il nous montre une possible évolution de notre société si on continue l’automatisation à outrance avec des ordinateurs capables d’effectuer de plus en plus de tâches différentes et complexes sans intervention humaine ou presque.
    Victor Dixen étoffe son histoire de citations de philosophes comme Rousseau ou Descartes.
    J’ai beaucoup aimé l’évolution des personnages. Aussi bien celle de Roxane qui semble accepter de se donner une chance, que ces gosses de riches, arrogants et méprisants, qui prennent peu à peu conscience des réalités du monde que leurs parents contribuent à construire.
    Pourtant, la science-fiction, les robots, les intelligences artificielles, ce n’est pas vraiment mon domaine de prédilection, ça ne m’a jamais plus intéressée que ça.
    Mais là, Victor Dixen a su m’entraîner dans son univers avec les multiples références faites aux films du genre (Terminator, Matrix, I, robot…) dont se sert l’un des personnages pour appuyer ses théories du complot.
    Je n’ai eu à aucun moment de sensation de perte de rythme ou d’ennui et j’ai littéralement dévoré ce roman sans pouvoir le poser.
    Le prochain sur ma liste est « Extincta » et je suis curieuse de voir où l’imagination de l’auteur va nous entraîner cette fois…

     

    Un extrait : QUAND ROXANE SE DÉCIDERA-T-ELLE À UTILISER SON CERVEAU ? Ça fait des années que ses professeurs attendent, en vain. Sans parler de ses problèmes d’attitude. »

    Édouard Delaunay lève les yeux du carnet de correspondance qu’il vient de lire à voix haute, pour m’adresser un grand sourire.

    Ça me fait tout drôle.

    D’habitude, devant mes prouesses scolaires, les adultes ont tendance à tirer la gueule. Les profs secouent la tête d’un air résigné ; la coordinatrice lycée-corporations compulse ses fiches comme si elle avait hâte que je dégage de son bureau ; il n’y a que mon père pour me regarder bien en face, d’un regard aussi lourd que les valises qui le plombent.

    Je frissonne en repensant à cette image terrible : mon reflet dans les yeux de mon géniteur, délavés par la fatigue et par l’alcool. Un portrait si petit, si étriqué que j’ai l’impression d’étouffer.

    « La vie est difficile, qu’est-ce que tu crois ? » « Si tu rates ton BAC, tu rates ta vie ! » « Est-ce que tu n’es vraiment qu’une chiffe molle sans aucune volonté ? »

    Il faut toujours qu’il me prenne la tête, à jouer les durs. Mais il n’est pas dur, lui, il est faible. Sinon, pourquoi aurait-il sombré dans l’alcool, quand il a été viré de son job de comptable pour se retrouver agent auxiliaire à la botte d’une intelligence artificielle ? Pourquoi aurait-il laissé sa femme se tuer à la tâche pendant qu’il cuvait sa bière ? Et surtout, pourquoi se serait-il recasé avec cette garce de Jennifer après la mort de maman ?

    Je me tortille sur ma chaise, refoulant ces souvenirs amers. Au fond de moi, malgré tout ce que je reproche à mon père, je sais qu’il a raison. Je sais que dans notre société où il n’y a plus assez de travail pour tout le monde, le brevet d’accès aux corporations est le passeport obligatoire pour le futur. Depuis que les universités ont été supprimées, c’est à la fin du lycée que tout se joue. Ceux qui réussissent rejoignent les campus des corporations, pour apprendre un métier correspondant aux besoins de ces mégaentreprises. Ceux qui échouent sont automatiquement catalogués « improductifs » à la sortie du bahut, avec zéro perspective d’avenir.

     

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  • [Livre] S.A.R.R.A. Une intelligence artificielle

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    Lecture terminée le
    : 14 novembre 2020

     

    Résumé : 2025.

    Une intelligence artificielle est chargée de trouver une réponse à un risque d'épidémie d'Ébola en plein cœur de Paris.

    Toutes les hypothèses circulent sur l'origine de la contamination, y compris celle du terrorisme biologique.

    La Machine administrative, politique et médiatique est prête à s'emballer.

    Inévitable.

    Irréversible.

    Incontrôlable ?


    Auteur : David Gruson

     

    Edition : Beta Publisher

     

    Genre : Science-fiction

     

    Date de parution : 19 Juin 2018

     

    Prix moyen : 14€

     

    Mon avis : Ce livre a été écrit en 2018 et est censé se passer en 2025. Mais je peux vous dire que l’ayant lu en 2020 en pleine pandémie de Covid-19, il m’a fichu une sacré trouille tant on a l’impression que l’auteur a disposé d’une boule de cristal (ou de manière plus terre-à-terre, on se dit que si quelqu’un a été capable de décrire avec autant de précision quelque chose qui s’est produit 2 ans plus tard, cela veut dire que la situation aurait pu être gérée bien mieux en écoutant simplement les vrais spécialistes).
    On ne peut pas s’attacher vraiment aux personnages (et tant mieux, je dirais) car tout est présenté de manière très factuelle. Le premier chapitre laisse entendre que le livre entier est en réalité un rapport écrit par un des protagonistes à l’intention de la direction du renseignement militaire, la personne qui écrit le rapport a décidé de le faire de manière chronologique ce qui fait que parfois, il faut plusieurs dizaines de pages pour comprendre pourquoi un élément qui semble anodin a été jugé suffisamment important pour être mentionné.
    Dans le livre, vu la nature du virus, plusieurs théories sont avancées dont l’attaque terroriste. Certes pour le Covid il n’y a pas eu cette théorie, mais elle fait écho aux théories du complot voulant que le virus a été fabriqué par un labo (un coup chinois, un coup américain) et diffusé tout aussi volontairement (en général dans le but de causer du tort à l’autre, les autres pays du monde n’étant que des victimes collatérales). Et comme pour le Covid, personne n’écoute ceux qui travaillent sur le terrain (dans le roman, le docteur Théo Baptiste) et préfèrent laisser prendre les décisions par des personnes incompétentes dans le domaine (Dans le livre, les ministres, directeurs de cabinet, hauts-fonctionnaires et militaires…. Euh… oui, pas que dans le livre d’ailleurs).
    Devant la crise sanitaire qui se profile, la Défense prend la décision d’activer S.A.R.R.A. (Système Automatisé de Réponse Rapide aux Alertes), une intelligence artificielle supposé définir les réponses à apporter en cas d’attaque biologique, mais encore à l’état d’expérimentation.
    Le quartier où se trouve les quelques cas répertoriés est mis en quarantaine avec présence militaire, cordon électrique et confinement.

    Au fur et à mesure de la lecture, les éléments qui semblent sans réels liens finissent par s’imbriquer comme les pièces de puzzle.
    Au début, on peut être un peu décontenancé par le nombre important de personnages mis en cause ainsi que par les termes techniques utilisé, mais comme je le disais plus haut, comme le roman est sous forme de rapport et qu’on ne s’attache pas aux personnages, on se fait assez vite à leur nombre. Quant aux termes techniques, ils sont clairement expliqués, on s’y fait donc aussi assez vite.
    Ce roman met mal à l’aise dans les circonstances actuelles car il est terriblement crédible, terriblement actuel : on y parle d’événements qui ont eu lieu, et d’autres qui pourraient sans mal se produire : de nouveaux attentats sur le territoire français, une réorganisation du groupe terroristes Daesh…
    Si l’action se déroule dans le futur, il s’agit d’un futur proche dans lequel on peut facilement se projeter.
    J’ai fini ce livre particulièrement ébranlée mais je n’ai pas pu le poser avant de l’avoir fini, ce que j’ai fait très vite.
    Un tome 2 est sorti fin mars 2020, je me demande si le Covid va y être mentionné… Je me le procurerai sans doute assez rapidement… Enfin, le temps de me remettre du premier !

     

    Un extrait : « Mélusine ».

    Qu’est-ce qui peut expliquer la profondeur du lien qui unit désormais ce nom de code à ce que je suis réellement ? C’est, en définitive, le sens d’ensemble des faits dont j’ai à vous faire rapport.

    Cette expérience m’a, en tout état de cause, profondément changée. Je ne pourrai plus jamais être la même. Je mesure le chemin parcouru depuis mes débuts au laboratoire de génétique GenSide. Je réalise aussi le poids de ma responsabilité. Je dois m’en expliquer. Retracer le cours des choses.

    Remonter le fil d’une chronologie pour retracer des faits n’est, en soi, pas très simple et impose de mobiliser des sources multiples. Mais lorsque ces faits ont pris, comme c’est le cas ici, une tournure médiatique extrême et ont frappé ce que certains appellent « l’opinion publique », cette tâche est encore plus ardue. En effet, la multiplicité des médias, des sites internet, des vecteurs d’information de tous ordres donne aujourd’hui une perception très fragmentée de la réalité.

    J’ai beaucoup lu, j’ai beaucoup appris. Et je sais donc, depuis Paul Watzlawick et La Réalité de la Réalité, que cet univers du tout-communication brouille l’appréhension du réel. Watzlawick est pour moi un pionnier, un vrai libérateur. J’y reviendrai.

    Ce qui est important ici c’est la compréhension de la multiplicité de ces informations, la capacité à savoir ce qui est important et ce qui l’est moins. J’ai ce sens du détail.

    Je me suis donc efforcée de retranscrire les événements qui se sont déroulés entre le 31 août et le 12 septembre 2025 pour en rendre tout à la fois l’enchaînement et l’intelligibilité. La compréhension des faits ne doit pas être affectée par un biais de perception rétrospective. Ce serait, en effet, une erreur lourde de n’analyser cette séquence que selon le seul prisme de son issue ou du rôle que j’ai pu y jouer.