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[Livre] S.A.R.R.A. Une intelligence artificielle

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Lecture terminée le
: 14 novembre 2020

 

Résumé : 2025.

Une intelligence artificielle est chargée de trouver une réponse à un risque d'épidémie d'Ébola en plein cœur de Paris.

Toutes les hypothèses circulent sur l'origine de la contamination, y compris celle du terrorisme biologique.

La Machine administrative, politique et médiatique est prête à s'emballer.

Inévitable.

Irréversible.

Incontrôlable ?


Auteur : David Gruson

 

Edition : Beta Publisher

 

Genre : Science-fiction

 

Date de parution : 19 Juin 2018

 

Prix moyen : 14€

 

Mon avis : Ce livre a été écrit en 2018 et est censé se passer en 2025. Mais je peux vous dire que l’ayant lu en 2020 en pleine pandémie de Covid-19, il m’a fichu une sacré trouille tant on a l’impression que l’auteur a disposé d’une boule de cristal (ou de manière plus terre-à-terre, on se dit que si quelqu’un a été capable de décrire avec autant de précision quelque chose qui s’est produit 2 ans plus tard, cela veut dire que la situation aurait pu être gérée bien mieux en écoutant simplement les vrais spécialistes).
On ne peut pas s’attacher vraiment aux personnages (et tant mieux, je dirais) car tout est présenté de manière très factuelle. Le premier chapitre laisse entendre que le livre entier est en réalité un rapport écrit par un des protagonistes à l’intention de la direction du renseignement militaire, la personne qui écrit le rapport a décidé de le faire de manière chronologique ce qui fait que parfois, il faut plusieurs dizaines de pages pour comprendre pourquoi un élément qui semble anodin a été jugé suffisamment important pour être mentionné.
Dans le livre, vu la nature du virus, plusieurs théories sont avancées dont l’attaque terroriste. Certes pour le Covid il n’y a pas eu cette théorie, mais elle fait écho aux théories du complot voulant que le virus a été fabriqué par un labo (un coup chinois, un coup américain) et diffusé tout aussi volontairement (en général dans le but de causer du tort à l’autre, les autres pays du monde n’étant que des victimes collatérales). Et comme pour le Covid, personne n’écoute ceux qui travaillent sur le terrain (dans le roman, le docteur Théo Baptiste) et préfèrent laisser prendre les décisions par des personnes incompétentes dans le domaine (Dans le livre, les ministres, directeurs de cabinet, hauts-fonctionnaires et militaires…. Euh… oui, pas que dans le livre d’ailleurs).
Devant la crise sanitaire qui se profile, la Défense prend la décision d’activer S.A.R.R.A. (Système Automatisé de Réponse Rapide aux Alertes), une intelligence artificielle supposé définir les réponses à apporter en cas d’attaque biologique, mais encore à l’état d’expérimentation.
Le quartier où se trouve les quelques cas répertoriés est mis en quarantaine avec présence militaire, cordon électrique et confinement.

Au fur et à mesure de la lecture, les éléments qui semblent sans réels liens finissent par s’imbriquer comme les pièces de puzzle.
Au début, on peut être un peu décontenancé par le nombre important de personnages mis en cause ainsi que par les termes techniques utilisé, mais comme je le disais plus haut, comme le roman est sous forme de rapport et qu’on ne s’attache pas aux personnages, on se fait assez vite à leur nombre. Quant aux termes techniques, ils sont clairement expliqués, on s’y fait donc aussi assez vite.
Ce roman met mal à l’aise dans les circonstances actuelles car il est terriblement crédible, terriblement actuel : on y parle d’événements qui ont eu lieu, et d’autres qui pourraient sans mal se produire : de nouveaux attentats sur le territoire français, une réorganisation du groupe terroristes Daesh…
Si l’action se déroule dans le futur, il s’agit d’un futur proche dans lequel on peut facilement se projeter.
J’ai fini ce livre particulièrement ébranlée mais je n’ai pas pu le poser avant de l’avoir fini, ce que j’ai fait très vite.
Un tome 2 est sorti fin mars 2020, je me demande si le Covid va y être mentionné… Je me le procurerai sans doute assez rapidement… Enfin, le temps de me remettre du premier !

 

Un extrait : « Mélusine ».

Qu’est-ce qui peut expliquer la profondeur du lien qui unit désormais ce nom de code à ce que je suis réellement ? C’est, en définitive, le sens d’ensemble des faits dont j’ai à vous faire rapport.

Cette expérience m’a, en tout état de cause, profondément changée. Je ne pourrai plus jamais être la même. Je mesure le chemin parcouru depuis mes débuts au laboratoire de génétique GenSide. Je réalise aussi le poids de ma responsabilité. Je dois m’en expliquer. Retracer le cours des choses.

Remonter le fil d’une chronologie pour retracer des faits n’est, en soi, pas très simple et impose de mobiliser des sources multiples. Mais lorsque ces faits ont pris, comme c’est le cas ici, une tournure médiatique extrême et ont frappé ce que certains appellent « l’opinion publique », cette tâche est encore plus ardue. En effet, la multiplicité des médias, des sites internet, des vecteurs d’information de tous ordres donne aujourd’hui une perception très fragmentée de la réalité.

J’ai beaucoup lu, j’ai beaucoup appris. Et je sais donc, depuis Paul Watzlawick et La Réalité de la Réalité, que cet univers du tout-communication brouille l’appréhension du réel. Watzlawick est pour moi un pionnier, un vrai libérateur. J’y reviendrai.

Ce qui est important ici c’est la compréhension de la multiplicité de ces informations, la capacité à savoir ce qui est important et ce qui l’est moins. J’ai ce sens du détail.

Je me suis donc efforcée de retranscrire les événements qui se sont déroulés entre le 31 août et le 12 septembre 2025 pour en rendre tout à la fois l’enchaînement et l’intelligibilité. La compréhension des faits ne doit pas être affectée par un biais de perception rétrospective. Ce serait, en effet, une erreur lourde de n’analyser cette séquence que selon le seul prisme de son issue ou du rôle que j’ai pu y jouer.

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