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Fantasy/Science-Fiction - Page 8

  • [Livre] Les gardiens des anges – T01 – Les ailes perdues

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    Résumé : « Je m’appelle Lily, j’ai 17 ans et je fais partie de ces humains dotés de pouvoirs qu’on nomme les potentiels.

    Dit comme ça, c’est plutôt cool, non ?

    Ça le serait si les potentiels n’étaient pas au cœur d’une guerre sanglante entre les anges et les démons. Heureusement, je peux compter sur Matthew, un ange mystérieux, pour veiller sur moi et me guider dans ce nouveau monde. Sauf que lui aussi a ses problèmes à surmonter, une histoire de mémoire et d’ailes perdues.

    S’il n’y avait que ça, on pourrait s’en sortir. Mais c’était sans compter sur l’apparition d’une force sombre et puissante qui ne reculera devant rien pour m’atteindre, y compris s’en prendre aux gens que j’aime.

    Je m’appelle Lily, et je suis une potentielle. »


    Auteur : Michèle Beck

     

    Edition : Autoédité

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 29 Novembre 2019

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : L’univers dans lequel nous plonge Michelle Beck est extrêmement intéressant.
    Dès le prologue, j’ai été captivée (même si j’attends toujours des explications) et, sans surprise, je n’ai pas pu blairer les anges (J’ai toujours eu du mal avec ces emplumés qui se croient au-dessus de tout le monde. A mon sens, ils ne valent pas mieux que les démons… mais c’est un sentiment personnel !)
    Lily est une adolescente qui a déjà sa part de problèmes : sa mère vient de mourir, elle n’a jamais connu de son père qu’une photo, et la voilà forcée de vivre avec une tante qu’elle connait à peine.
    Elle n’avait donc pas besoin de se retrouver catapultée dans une guerre ancestrale entre anges et démons.
    Et pourtant… c’est bien ce qui lui tombe sur le coin du museau.
    Bon ok, la mauvaise nouvelle s’accompagne d’un ange tourmenté mais super sexy (oui j’ai dit que j’aimais pas les anges, mais lui ça passe…).
    J’ai vraiment beaucoup aimé Lily.
    Elle fait face à tout ce qu’il lui arrive avec beaucoup de courage (ou alors elle est en état de choc, faut voir) mais ne devient pas une super héroïne pour autant.
    Et surtout, et cela je l’ai d’autant plus apprécié que c’est une chose qui m’exaspère dans beaucoup de roman, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds.
    Dans beaucoup de romans, quand l’héroïne apprend l’existence de ses dons, son mentor, père, tuteur ou autre, veut toujours lui imposer certaines choses, sans la moindre explication, au motif que « lui il sait ». Et après quelques maigres protestations, l’héroïne capitule et c’est tout juste si elle ne s’excuse pas d’avoir osé avoir une personnalité.
    Mais pas Lily ! Quand Lily n’est pas contente, non seulement elle le fait savoir, mais elle ne lâche pas le morceau, à moins qu’on lui donne des explications convaincantes.
    Enfin une fille qui a du caractère et qui ne s’écrase pas en laissant tomber ses convictions juste parce qu’on lui a dit de le faire !
    Côté anges, même si j’ai trouvé Matthew très touchant, et ça serait compliqué de ne pas l’apprécier avec tout ce qu’il se prend dans la tronche, j’ai quand même trouvé qu’il devrait prendre un peu plus exemple sur son pote Léo et se détendre un peu.
    Léo sait s’amuser sans pour autant être irresponsable.
    L’histoire ne manque pas d’action et Lily a tout juste le temps d’assimiler les infos qu’on lui donne (et nous avec du coup) qu’une autre tuile lui tombe dessus.
    Du coup, ça donne une histoire qui se lit très vite grâce à son rythme soutenu.
    L’écriture est fluide, il n’y a pas de répétitions, de lourdeurs ou de longueurs.
    Les dialogues sont réalistes en ce sens qu’ils sont naturels et ne donnent pas l’impression de tomber comme un cheveu sur la soupe. Ça n’a l’air de rien, mais un dialogue mal construit peut plomber une histoire.
    Bon, j’avoue que j’ai eu une furieuse envie d’insulter l’auteur pour la fin qu’elle a osé nous infliger, mais je me suis héroïquement abstenue.
    Mais je vous le dis, elle a intérêt à se faire pardonner dans le tome 2 ! Que je lirai avec joie !

     

    Un extrait : Une sonnerie me tire du sommeil. Sur le moment, tout me paraît normal, jusqu’à ce que je me souvienne où je suis, et pour quelle raison. Et j’ai de nouveau l’impression de tomber.

    Pour ne pas y penser, je me concentre sur ce qui m’entoure. La nature a repris ses droits sur le mausolée abandonné. Les branches de grands arbres dissimulent les colonnes abîmées et du lierre habille les restes d’une voûte.

    Je récupère mon portable dans mon sac. J’ai manqué plusieurs appels de ma meilleure amie et un de ma tante. Il est temps que je rentre.

    Après plusieurs minutes de marche, un frisson me parcourt le dos. Le genre de frisson qui vous donne la sensation désagréable d’être observé. Mais j’ai beau sonder la forêt, je ne vois rien. D’ailleurs, j’ai du mal à reconnaître les lieux. Je ne me souviens même pas d’avoir couru si loin !

    La nuit s’installe, et avec elle tombe un épais brouillard, rendant tout plus inquiétant. Les arbres projettent vers moi leurs bras tortueux, des monstres sanguinaires se dissimulent derrière chaque buisson, prêts à se jeter sur moi. Bien sûr, ce n’est que mon imagination, même si mon cœur, lui, ne semble pas le comprendre et s’emballe pour un rien.

    Tout à coup, un grognement retentit, et deux points rouges émergent de l’obscurité. Pétrifiée, je reste plantée au milieu du chemin, incapable de me détourner de l’apparition, jusqu’à ce qu’elle disparaisse.

    Je me frotte les yeux du revers de la main, imputant cette vision sur le compte de la fatigue. Après tout, que peut-il bien y avoir comme animal sauvage à Lyon ? À part des lapins ?

    Je me mets à rire nerveusement puis reprends la route en me moquant de ma réaction, lorsqu’un hurlement éclate dans la forêt, une plainte qui se répercute en moi, me coupe la respiration et me fait trébucher. Une douleur me plaque au sol. On m’arrache les os du dos un à un, on m’écorche ! Je crie, en écho au hurlement qui résonne en moi. Submergée par la souffrance, je sombre dans les ténèbres.

     

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  • [Livre] Les cénacles du don - T01 - Les Dieux déchus

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    Résumé
     : Plus d'aventure, plus de liberté ! Depuis qu'elle a échappé à une terrible mort, Jessie ne souhaite que cela. Elle va apprendre, à ses dépens, que tous les désirs ne sont pas bons à réaliser. Ce que nos sociétés modernes ont oublié, elle va le redécouvrir brutalement : sorcière, augure, torche, porte-chance, thaumaturge ou encore combattant. Jessie va entrer dans : les cénacles du Don.


    Auteur : Régis Moreau

     

    Edition : Autoédité

     

    Genre : Fantastique

     

    Date de parution : 03 Juillet 2019

     

    Prix moyen : 12€

     

    Mon avis : Alerte coup de cœur ! Dès la 3ème lecture de l’année, on peut dire que 2020 commence bien question lecture (au moins ça !)

    Ce roman, l’auteur me l’a proposé sur la plateforme Simplement Pro et je l’ai accepté en pensant lire une histoire sympa mais sans en attendre plus que cela.
    Je m’attendais à tout, sauf à plonger dans une telle histoire !
    Au début, je n’ai pas vraiment apprécié Jessie. Malgré les avertissements de Pierre, elle ne veut le Don de la chance que pour en tirer profit. Alors le fait que Pierre, qui lui transmet le Don, omette de lui préciser certains « détails » désagréables de la chose, je dois avouer que j’ai trouvé que c’était bien fait.
    Sauf que la leçon devient vite disproportionné et que j’ai fini par avoir de la peine pour cette pauvre Jessie, qui certes méritait une petite leçon mais pas tout ce qui va lui tomber sur le coin du museau.
    Car bien malgré elle, Jessie ne fait plus vraiment partie du monde des humains. Elle est entrée dans le monde des sorcières, des augures, des portes chances ou encore des passeurs de feu.
    Comme le titre le laisse deviner, ces personnes dotées de pouvoirs se réunissent en cénacles, supposément pour leur protection.
    Protection contre quoi ? Ben contre un tas de choses en fait, dont on ne voit qu’une fraction dans ce premier tome.
    Au fur et à mesure que l’on avance dans l’histoire, celle-ci devient de plus en plus sombre.
    Même si certains personnages m’ont déplu dès leur première apparition (et il y avait de quoi !), jamais je n’aurais imaginé que l’histoire allait prendre ce tournant-là !
    J’ai été totalement embarquée dans cette histoire et par la plume de l’auteur qui est vraiment agréable à lire.
    L’histoire est telle que je ne peux pas vous en dire davantage, même pas sur mes sentiments à propos des personnages, sans risquer de vous gâcher le plaisir de la surprise.
    Mais je ne peux que vous encourager à plonger dans cette histoire palpitante pleine de rebondissements, qui promet un tome 2 haletant !

     

    Un extrait : A l’extérieur, un air rafraîchi par les dernières pluies l’accueillit, tranchant avec l’agréable chaleur du bus.
    Sous un plafond de nuages gris, Jessie ajusta le col de son imper sur son cou et se mit en marche vers le bar où elle devait rejoindre son amie.
    Soudainement, elle se figea en jurant : « Merde, mon parapluie ». Dépitée, elle se revit l’avoir calé entre la cloison du bus et son siège. « Quelle conne je fais ! Je vais être fraîche, s’il se remet à pleuvoir ».
    Rapidement, elle se retourna dans l’espoir que le bus fut encore bloqué sur son emplacement de stationnement, ou pas très loin, coincé dans le trafic. Mais, évidemment, il avait disparu, happé par la circulation agitée.
    La bonne surprise vint d’un petit monsieur qui la hélait.
    Comme s’il s’agissait d’un précieux trophée, il agitait son parapluie de gauche à droite.
    - Mademoiselle, n’est-ce pas ceci que vous cherchez, par hasard ?
    Soulagée, Jessie sourit spontanément. Pas tant pour la valeur marchande de l’objet, que pour sa valeur d’utilité. Au moins, elle ne finirait pas la soirée, transformée en vieille serpillière dégoulinante.
    - Quelle petite tête je fais. Merci, monsieur.
    - Voilà, tenez.
    En reprenant son bien, la main de Jessie toucha celle de l’inconnu. 
    Dès que leur peau entra en contact, elle sentit immédiatement une chaleur s’insinuer dans ses doigts, puis gagner sa paume, pour enfin remonter jusqu’à son épaule et à son cou. C’était surprenant et agréable. Un peu dérangeant, aussi. Jamais, auparavant, elle n’avait eu ce genre de réaction en touchant quelqu’un. Le petit monsieur ne sembla pas se rendre compte de son trouble. Tout sourire, il lui abandonna son parapluie.
    - Bonne soirée, mademoiselle. Amusez-vous bien. Un petit conseil : évitez de manger italien ce soir, lui lança-t-il.
    Derrière la teinte d’humour de la voix, une intonation sérieuse, voire impérieuse, pointait.
    - Pardon ?
    - Je vous disais de ne pas entrer pas dans un restaurant italien. Le cours du blé et de la mozzarella est en chute libre. Celui du riz est en pleine hausse. Mangez chinois ou japonais, par exemple.
    La platitude de la blague ne fit ricaner que le petit bonhomme. Cependant, Jessie ne fut pas dupe. L’objectif n’était pas tellement de la faire rire, plutôt de lui faire passer un message.

     

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  • [Livre] Contes pour faire peur

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    Résumé : Plusieurs fois récompensée pour ses ouvrages de science-fiction, Maura McHugh propose une nouvelle interprétation des contes de fées traditionnels sous leurs aspects les plus sombres.

    Ce recueil de contes revisités rassemble donc 20 histoires, certaines très célèbres, comme Blanche-Neige, Raiponce ou la Belle et la Bête, d'autres moins connues, mais tout aussi passionnantes. Pour peu que l'on aime les frissons et le suspense ! De sinistres personnages animés par de sombres desseins peuplent ces histoires qui font froid dans le dos. Impossible de lâcher ce livre avant d'en avoir refermé la dernière page. Âmes sensibles s'abstenir.


    Auteur : Maura McHugh

     

    Edition : Terres

     

    Genre : Fantastique

     

    Date de parution : 11 octobre 2013

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis :Le point le plus positif de ce livre est la couverture et les illustrations intérieures. Elles sont vraiment magnifiques.

    En ce qui concerne les contes, je ne les ai pas trouvé effrayants, ni tellement plus conforme aux contes originaux en ce qui concerne Raiponce, La belle au bois dormant ou encore le petit chaperon rouge. Le conte de Blanche-Neige ne fait état que d’une seule tentative de meurtre sur les trois perpétrées, le petit chaperon rouge se termine plutôt bien pour ledit chaperon que le conte original, la fin de Raiponce est beaucoup plus rapide et beaucoup moins douloureuse, surtout pour ledit prince et enfin la fin de la Belle au bois dormant ressemble à un Disney (alors que le conte a une seconde partie assez horrible et que le vrai conte original est juste affreux).

    Rien de bien nouveau donc, concernant les contes bien connus de tous.

    En revanche, j’ai apprécié de découvrir des contes moins connus, comme « La flûte en os », « Les souliers rouges », « Molly Whupple (qui soit a été tiré du petit poucet, soit l’a inspiré), « May et l’elfe chevalier », « L’apprenti sorcier » (rendu célèbre par Mickey dans Fantasia), « l’ile aux squelette » (qui a été mon préféré), « La mort est ma marraine » ou encore « La punition du Yogi ».

    J’ai aussi bien aimé relire des contes bien connus, mais que j’avais déjà lu ou entendu au moins une fois comme « Les sept corbeaux » que je connaissais dans une version plus sombre, ou encore « Vassilissa la Belle » où l’on rencontre la terrible Baba Yaga.

    C’était agréable de découvrir ou de redécouvrir ces contes, mais je n’ai vraiment rien trouvé d’effrayant.

    Dommage que la fin de certains contes ait été édulcorée, comme celle de Raiponce, car elles étaient, à défaut d’être effrayante, bien plus sombres.

     

    Un extrait :  Aucun autre enfant ne naquît. La naissance de Blanche-Neige avait rendu les choses impossibles. Robert n'y accordait aucune importance, tant il adorait sa fille et la chérissait comme son héritière — lui enseignant même des choses qu'Annabel considérait inappropriées pour une fille. Il la gâtait, et Annabel se rendait compte qu'il détournait l'enfant de sa mère.
      Blanche-Neige ne voulait pas demeurer assise près d'Annabel à écouter des histoires d'amour courtois tandis que sa mère brossait ses cheveux noirs. Elle se trémoussait d'impatience et roulait des yeux tandis que la reine lui enseignait l'art chevaleresque et les bonnes manières. Elle se plaignait d'être obligée de porter des robes trop habillées ou des chaussures qui lui pinçaient les pieds. Elle aimait se précipiter dans les couloirs, ses beaux cheveux volant derrière elle, et livrer des combats imaginaires avec les bêtes sauvages représentées sur les tapisseries.

      Pire encore, son père prenait souvent part à ses exhibitions sauvages. Ils riaient tous deux d'un bon rire franc et naturel. Ils parlaient avec une franchise désarmante, même s'ils s'exprimaient parfois avec impulsivité ou avec une excessive dureté. Pourtant, tout le monde reconnaissait que Blanche-Neige avait hérité de la beauté de sa mère, et heureusement pas du nez crochu de son père.

      Au bout d'un certain temps, Annabel cessa d'essayer de partager avec sa fille ses centres d'intérêts. Elle se concentra sur son statut de bonne épouse et de reine respectable. Elle brodait avec ses servantes, faisait sécher des fleurs sauvages, présidait à la marche du palais et organisait des banquets pour les dignitaires en visite. Les talents d'Annabel pour organiser de fastueux bals étaient devenus légendaires, et tout le monde se pressait pour figurer parmi la liste des invités. Toujours vêtue de la plus belle robe, elle éclipsait toutes les autres femmes. Celles-ci auraient voulu être à sa place, et les hommes la désiraient. Annabel restait fidèle à Robert, mais avec une certaine distance, consciente qu'elle avait été supplantée dans son affection.

     

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  • [Livre] Les larmes de Jundur - T02 - Duelle

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    Résumé : Rentrée sur Terre à l’issue de la bataille des montagnes de Sangral, Lyvia fait tout pour oublier Héliosis et son destin d’élue. Elle finit pourtant par revenir sur sa décision grâce au soutien de ses proches, et accepte de reprendre le combat contre les Traîtres. Mais les enjeux sont-ils aussi simples que ce que prétendent les Voyageurs ? Et si ses ennemis lui ressemblaient finalement plus qu’elle ne le pense ? Brisée par la disparition d’un être cher, Lyvia se lance dans une dangereuse quête depuis la forêt Originalle en Ombrume jusqu’aux confins d’un désert hostile, au risque d’y perdre son âme. Et de bataille en choix moral, elle trouvera, au bout du chemin, sa propre identité ?


    Auteur : Noémie Delpra

     

    Edition : Edition AFNIL

     

    Genre : Fantastique

     

    Date de parution : 29 juin 2019

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Noémie Delpra a eu la gentillesse d’accepter de m’envoyer le second tome des larmes de Jundur.
    Comme pour le 1er tome, il n’y a rien à redire sur la forme. L’auteur effectue de toute évidence une sérieuse et minutieuse relecture.
    L’histoire débute quelques mois après la fin du tome précédent. Lyvia a du mal à accepter ses actes lors de la bataille contre l’armée Héliosienne. Et ce n’est pas en ne cessant de la culpabiliser sur sa décision de rentrer sur Terre que sa mère va l’aider à reprendre le dessus. Depuis qu’elle a découvert son statut de Voyageuse, on dirait que sa mère ne la voit plus que comme une arme qui doit impérativement faire ce que l’on attend d’elle.
    Heureusement qu’il y a ses amis : Liam la soutient inconditionnellement, même s’il ne comprend pas vraiment son problème et Solara ne la laisse pas tomber malgré l’énergie que cela lui demande de contacter la jeune fille.
    Ce tome est aussi celui du doute. Lyvia doute de tout : de sa mère, même si elle lui cherche encore des excuses et qu’elle lui fait encore confiance, de sa capacité à contrôler ses pouvoirs, mais encore, plus sérieusement, elle commence à sérieusement douter de la bonne foi du Conseil.
    J’avais commencé à avoir ces mêmes doutes dès le premier tome. Le Conseil ne m’a jamais inspiré confiance : trop de pouvoirs de décision pour commencer. Comme Lyvia, je trouve qu’il cache bien trop de chose sous le prétexte du plus grand bien, qu’ils ne dévoilent que de petits bouts d’informations et on se demande, au final, quel est exactement leur but.
    En revanche, contrairement à Lyvia qui lui fait encore beaucoup confiance, je n’ai aucune confiance en sa mère. Son obstination à cacher la vérité sur son père à sa fille m’apparait de plus en comme un moyen de contrôler Lyvia en lui faisant miroiter des réponses en échange de sa collaboration.

    Et puis, il y a Evan, qui ferait bien de faire une psychothérapie parce que ce garçon a vraiment de gros problèmes ! Il m’a vraiment énervée avec ses « Par respect pour mon père, je ne peux pas t’aimer »… pfff et quand il a essayé de le tuer, puis de tuer la femme qu’il aimait, il a fait preuve de respect son père ? Oui… Oui… j’ai eu envie de le baffer… plusieurs fois… mais je lui laisse le bénéfice du doute. Il est très con, mais peut être qu’on peut encore en tirer quelque chose de ce garçon !

    En parlant de baffes, un nouveau personnage, Gabriel, en mériterait quelques-unes. Mais pas les mêmes, plutôt de celles qu’on flanquerait bien à un petit frère insupportable !

    Dans ce tome, on va enfin en apprendre plus sur l’identité du père de Lyvia et je suis ravie parce que c’est exactement ce que j’avais deviné en lisant la prophétie (petite danse de la joie). Alors, je n’ai pas encore son nom, mais on s’en rapproche !

    Dans ce tome, on va également être directement confrontés aux traîtres : Dorian, Solen et Aélia.
    Maintenant que le roi est mort, les trois affreux ne se retiennent plus et attaquent ouvertement Lyvia.
    A cause d’eux, et de l’une de leurs actions, la jeune voyageuse va entraîner les autres aspirants voyageurs dans une aventure périlleuse et plus qu’hasardeuse. J’ai tremblé pour chacun d’eux à plusieurs reprises.
    Quant à la fin… la fin….
    Si je vous dis que là, maintenant, tout de suite, je déteste profondément l’auteur, ça vous donne une idée de la frustration dans laquelle cette fin m’a laissée ?
    Du coup, je crois que je vais me mettre en PLS jusqu’à l’automne prochain, le tome 3 étant prévu pour dans ces eaux-là.

     

    Un extrait : Le lendemain matin, Isadora n’était toujours pas revenue quand Lyvia s’éveilla. La jeune fille se vêtit rapidement, versa des croquettes dans la gamelle d’Apple puis quitta la maison sans prendre le temps de manger. Elle rejoignit l’entrée de la forêt d’un bon pas, vérifiant fréquemment la présence d’un objet autour de son cou en jetant des regards nerveux derrière d’elle. Une fois sous le couvert des arbres, elle marcha encore une vingtaine de minutes avant de s’arrêter au milieu d’une petite clairière silencieuse. Là, elle saisit l’objet pendu à son cou et le porta à ses lèvres.

    C’était un petit instrument de musique à vent, de forme ovoïde, percé de douze trous. Il était bleu foncé, mais d’un bleu si riche en nuances – de bleu cobalt à marine – que l’on pourrait l’admirer des heures et encore déceler une nouvelle touche de couleur. En l’observant de près, on pouvait même y distinguer quelques volutes d’or.

    C’était un ocarina.

    Lyvia y joua une mélodie familière, les yeux fermés, le corps fourmillant d’anticipation. Les yeux toujours clos, elle laissa un large sourire s’étaler sur son visage lorsqu’elle entendit le son de sabots sur l’herbe sèche. Il était le seul à la faire sourire ainsi, de façon authentique, sans retenue. Nebraska. Ouvrant les yeux, elle tendit la main vers le bel étalon à la robe de neige. Ce dernier ralentit le pas en s’approchant. Arrivé tout près d’elle, il baissa la tête pour qu’elle puisse l’entourer de ses bras et poser la joue sur son chanfrein. Ils restèrent ainsi plusieurs secondes, coupés du monde. Et Lyvia se souvint de la fois où elle avait retrouvé son cheval, à son retour sur Terre.

    Quand Lyvia avait tenté de reprendre une vie normale, après deux mois passés comme une recluse dans sa chambre, elle avait cru mourir. Son ancienne vie lui était intolérable. Elle ne supportait plus le béton, les voitures, le bruit des klaxons. Quand elle fermait les yeux, elle revoyait la plaine d’Enolanthe, et ses herbes hautes, à perte de vue. Même ses serpents électriques et ses chèvres carnivores lui manquaient. Elle revoyait le fleuve Aël, et la falaise majestueuse balayée par les vents qui abritait le quartier général des Voyageurs. Elle revoyait les montagnes de Sangral, qui avaient scellé son destin. Ces montagnes où elle avait pris la vie du général. Alors elle avait cru étouffer, dans cette ville qui lui était pourtant si chère. Même la forêt qu’elle avait tant aimée lui paraissait bien trop polie, bien trop domptée, à côté de la forêt d’Alidore.

    Elle avait couru à perdre haleine à travers cette forêt apprivoisée qu’elle connaissait si bien, pour échapper au bruit, pour échapper à son monde. Elle s’était enfoncée dans les sous-bois, jusqu’à se perdre. Jusqu’à trébucher sur une racine. Et là, le visage griffé par les ronces, le nez enfoncé dans l’humus, elle aurait lâché prise, si son regard n’était pas tombé sur l’ocarina qui avait chuté avec elle. Elle ne se souvenait même pas de l’avoir pris. Et pourtant, il était là comme un signe, comme une promesse. La promesse qu’elle survivrait.

    Elle avait soufflé dedans, et Nebraska était apparu, tel un animal féérique sorti d’un songe. Il était comme dans son souvenir, bien que son poil fût sale et ses crins emmêlés. Et il l’avait saluée avec affection, comme si rien n’avait changé. Alors depuis, régulièrement, dès qu’elle pouvait échapper à la surveillance de sa mère, elle s’enfonçait dans les bois et appelait Nebraska. Elle le brossait, le câlinait, puis montait sur son dos pour de merveilleuses balades au goût de nostalgie. Bien sûr, cela n’avait pas la même saveur que de galoper à toute allure dans la plaine d’Enolanthe. Mais ces instants volés lui étaient infiniment précieux. Comme si elle avait secrètement dérobé une infime partie d’Héliosis.

    Pourtant, pas une fois elle ne s’était glissée dans l’Univers des Âmes pour s’approcher de l’esprit de Nebraska. Pas une seule fois elle n’avait essayé de retrouver cette communication mentale indescriptible. Elle n’utiliserait plus la magie, elle se l’était promis.

     

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  • [Livre] L’anti-Magicien - Tome 1

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    Résumé : Kelen, 16 ans, est l'héritier d'une des grandes familles qui se disputent le trône de la cité. Il prépare son premier duel pour devenir mage. Mais ses pouvoirs ont disparu. Il doit ruser... ou tricher, quitte à risquer l'exil, voire pire.
    Ses seuls soutiens, deux acolytes explosifs: Furia, la vagabonde imprévisible et Rakis, un chacureuil féroce et acerbe.


    Auteur : Sébastien de Castell

     

    Edition : Gallimard

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 26 avril 2018

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Kelen, le personnage principal de cette saga, n’a pas de chance.
    Il vit dans un clan, les Jan’Tep, qui place la magie au-dessus de tout et a la désagréable habitude de réduire en esclavage ceux d’entre eux qui ne sont pas assez puissants pour réussir leurs épreuves de mages, épreuves qui leur donnent officiellement le statut de Jan’Tep. Ceux qui échouent sont relégués au triste rang de Sha’Tep.

    Et Kelen, qui approche de l’âge fatidique des épreuves, n’arrive pas à produire la plus petite étincelle de magie.
    Vous conviendrez que c’est un problème.
    J’ai vraiment détesté les Jan’Tep. Ils sont d’une arrogance insupportable, la pire d’entre eux étant sans nul doute la petite sœur de 13 ans de Kelen. Une vraie tête à claque celle-là !

    Les mages se reposent quasiment uniquement sur leur magie alors que Kellen, peut-être du fait de sa carence magique, accorde une grande importance à la ruse et à la réflexion (Bon, après, il a 16 ans, ce n’est pas un grand penseur).
    Et d’ailleurs, parce qu’il a 16 ans, il évolue. Il découvre certaines choses et est capable de remettre en question un certain nombre de choses qu’il tenait pour acquises ou pour être la vérité.

    Deux personnages vont l’épauler : D’abord Furia, une mystérieuse aventurière dont on ne sait pas bien d’où elle sort tant elle ne ressemble à aucun des peuples qui vivent autour du clan de Jan’Tep. Elle est dotée de plusieurs jeux de cartes, dont un fabriqué dans un fin métal bien tranchant, écluse l’alcool comme d’autres s’enfilent du coca zéro (n’y voyez aucun aveu !). Bref, une anti-héroïne, absolument pas politiquement correcte, et qui adore plus que tout filer des branlées aux gars un peu trop arrogant qui entendent faire plier autrui à leurs idées.
    Ensuite, il y a mon personnage préféré : Rakis.
    Rakis est un chacureuil, ce qui est décrit par Furia comme un écureuil de la taille d’un chat.
    Il s’allie à Kellen et va l’aider dans son aventure. Mais rien n’est gratuit avec Rakis qui est un vrai manipulateur. Il a aussi un de ces caractères : malgré sa taille, la seule réponse acceptable pour lui à à-peu-près-tout est de sauter à la gorge de son adversaire pour lui arracher des morceaux.
    Autant dire que chacune de ses interventions m’a fait éclater de rire !

    L’histoire est pleine de rebondissements car il y a plus d’une intrigue dont une en particuliers qui touche de très près Kellen et qui va sans doute devenir l’intrigue principale de la saga.
    Même si on a ici un premier tome qui doit nécessairement mettre en place un univers entier, il ne s’agit pas pour autant d’un simple tome d’introduction.
    Il est prenant, plein de surprises, de révélations, de complots et de trahisons.

    J’ai surtout aimé que l’humour soit bien présent malgré une histoire plutôt sombre, mais qui laisse la place à de l’émotion (J’ai versé une larme… bon ok, un torrent… à un moment)/
    La série devrait compter 6 tomes, autant dire que Kellen n’est pas au bout de ses peines et de ses aventures.

    J’espère juste que le reste de la série sera à la hauteur de ce premier tome et que, bien sûr, elle sera publiée en entier !

     

    Un extrait : Les vieux maîtres de sort aiment raconter que la magie a un goût. Les sorts de braise ressemblent à une épice qui vous brûle le bout de la langue. La magie du souffle est subtile, presque rafraîchissante, un peu comme si vous teniez une feuille de menthe entre vos lèvres. Le sable, la soie, le sang, le fer… chacune de ces magies a son parfum. Un véritable adepte, autrement dit un mage capable de jeter un sort même à l’extérieur d’une oasis, les connaît tous.

    Moi ? Je n’avais pas la moindre idée du goût de la haute magie, ce qui était précisément la raison pour laquelle j’avais tant d’ennuis.

    Tennat m’attendait au centre des sept colonnes en marbre qui bordent l’oasis de notre cité. Il avait le soleil dans le dos, ce qui projetait son ombre dans ma direction. Il avait sans aucun doute choisi cette position pour obtenir précisément cet effet. Et c’était réussi, parce que j’avais la gorge aussi sèche que le sable sous mes pieds, et le seul goût dans ma bouche était celui de la panique.

    – Kelen, ne fais pas ça, me lança Nephenia en accélérant le pas pour me rejoindre. Tu peux encore déclarer forfait.

    Je m’arrêtai. Une petite brise tiède agitait les fleurs des tamarix qui bordaient la rue. Leurs minuscules pétales flottaient dans l’air et scintillaient sous le soleil de l’après-midi comme autant de particules de magie du feu. J’aurais bien eu besoin d’un peu de magie du feu, à cet instant.

    En réalité, j’aurais accepté n’importe quelle magie.

     

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  • [Livre] L'essence des ténèbres

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    Résumé : La petite ville de St. Marys est frappée par des disparitions d'enfants inexpliquées. Cinq au total, en l'espace de quatre mois. Bien qu'aucun indice formel n'ait été relevé par les forces de police, tout porte à croire qu'il s'agit d'enlèvements. Le FBI est chargé du dossier. L'agent spécial Eliott Cooper est envoyé sur place pour enquêter. Peu à peu, il va être confronté à des faits qui ne relèveront plus de ses compétences d'agents, mais de sa capacité à lutter contre un mal obscur qui semble s'être emparé des forêts alentour de la ville... et ce n'est que le début de son enquête.


    Auteur : Tom Clearlake

     

    Edition : Moonlight

     

    Genre : Fantastique

     

    Date de parution : 11 mai 2018

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : J'ai pu lire ce livre grâce à la plateforme Simplement.pro, qui met en relation chroniqueur et auteurs/éditeurs pour demander/proposer des SP à des personnes qui sont intéressées par ce genre d'échange.
    Globalement, j’ai beaucoup aimé ma lecture. En réalité, je n’ai qu’un seul reproche à lui faire : celui de changer de registre en cours de route sans que rien, quand le quatrième de couverture, ne le laisse supposer.
    Or, tout ceux qui aiment les thrillers, même les thrillers ayant un élément surnaturel, n’apprécient pas forcément la science-fiction ou le fantastique. Et c’est pourtant vers ce genre que glisse rapidement le roman.

    En ce qui me concerne, même si je m’attendais à lire un thriller, je n’ai pas détesté ce changement de registre, d’autant plus qu’il se produit très tôt dans l’histoire.

    Le roman ne fait pas vraiment peur mais il contient quelques scènes assez « costauds » qui peuvent marquer l’esprit. La description des créatures auxquelles vont être confrontés les personnages est assez claire pour que je les imagine sans mal et disons que ce n'est pas le genre de personnes/créatures/sales bêtes qu'on est particulièrement ravi de croiser au détour d'un couloir...

    Même si j’ai parfois eu l’impression, surtout dans la seconde partie de l'histoire, que l’auteur faisait dans la surenchère, j’ai bien aimé la manière dont les pièces du puzzle se mettent en place pour que s’installe le complot international qui a lieu dans cette histoire.

    Je me suis assez vite attachée à Lauren que j’ai vraiment trouvée sympathique et pleine de ressources. Les autres personnages m'ont laissée plus indifférente, mais je n'ai jamais eu besoin d'aimer les personnages pour aimer un bouquin.
    L’histoire s’accélère de plus en plus au fur et à mesure que la situation semble devenir de plus en plus désespérée.
    Dans la dernière partie du livre, j’ai toutefois trouvé que les choses allaient un peu trop vite. J’ai parfois eu l’impression que l’auteur voulait en dire trop, en trop peu de pages.

    Pour autant, cela n’a pas diminué mon intérêt pour l’histoire.
    J’ai un avis un peu mitigé sur les dernières lignes du roman car je n’ai pas compris certaines choses (mais j’admets que je chipote).

    Même s’il y a donc des petits bémols, j’ai dans l’ensemble vraiment bien aimé cette histoire qui est portée par l’écriture agréable et fluide de l’auteur.

    Si vous aimez les récits fantastiques aux multiples ramifications, n’hésitez pas. En revanche, si vous n’aimez que les thrillers, même avec une petite touche de fantastique, ce n’est peu être pas le meilleur roman pour vous.
    Mais il était vraiment bien pour moi !

     

    Un extrait : Au cours des cinq derniers mois, la paisible ville de St. Marys avait été frappée par une série d’événements des plus terribles : plusieurs disparitions inexpliquées, cinq au total, s’étaient succédé. La petite ville, qui comptait douze mille âmes, avait tout entière basculé dans l’angoisse. Ces événements tragiques auraient pu être rationnellement acceptés par les habitants de St. Marys s’il ne s’était agi de jeunes enfants. Toutes les victimes étaient âgées de trois à cinq ans. Les rumeurs les plus sordides s’étaient répandues face au silence des forces de police. Les investigations menées par le capitaine Sherman n’avaient rien donné ; pas le moindre indice n’avait pu être relevé. Même si le terme d’enlèvements n’avait pas été officiellement prononcé, ces disparitions consécutives ne pouvaient pas être des coïncidences. Depuis trois semaines, le FBI avait relayé la police et repris la charge des enquêtes.

    Il alluma le chauffage, bascula le siège passager en arrière et s’y installa le plus confortablement qu’il put. Il prit le temps de se servir un café, du moins ce qu’il restait au fond de sa bouteille isotherme. Il hésita à aller chercher son réchaud dans le coffre mais se ravisa, estimant la boisson suffisamment tiède pour être bue. Les premières fiches du dossier qu’il venait de parcourir avaient accaparé son esprit.

    Le 9 juin de cette année 2017, madame Madeline Jones, mère du petit Ryan, âgé de trois ans et cinq mois, se rend avec son enfant chez une amie, Abigail Harris, pour y passer l’après-midi.

    Les deux filles de madame Harris, âgées de douze et quatorze ans, sont chargées de surveiller le petit Ryan qui joue avec elles dans le jardin clos de la demeure des Harris. L’après-midi est ensoleillé. Les deux mères discutent scolarité et éducation autour d’une tasse de thé sur la terrasse, non loin des trois enfants qui s’ébattent. Vers 15 h 30, madame Jones voit les deux filles passer en courant devant la terrasse. Elle cherche son fils du regard, mais ne le voit pas alentour. Interrompant alors la discussion avec son amie, elle se lève pour demander aux filles où est son petit. Elles lui répondent en souriant qu’ils jouent à cache-cache. 

    Le petit Ryan ne fut jamais retrouvé.

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  • [Livre] Le choix du roi

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    Résumé : Royaume des Francs, 792. L’heure est grave : Charlemagne vient d'apprendre que son fils d’un premier lit, Pépin le Bossu, a conspiré contre lui. Le roi est loin d'avoir été un père idéal, mais la sentence est sans appel : le jeune traître doit rejoindre un monastère et y demeurer le restant de ses jours. Peu enclin à faire amende honorable et encore moins à devenir un homme de Dieu, Pépin dépérit. L'héritier déchu est loin de se douter que c’est par une entremise des plus inattendues que viendra son salut, avant d'entamer un périlleux voyage vers l'inconnu...


    Auteur : Solène Beauché

     

    Edition : Librinova

     

    Genre : Historique, Fantastique

     

    Date de parution : 15 novembre 2018

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Ce roman m’a vraiment happée.
    A la lecture, on repère certains faits historiques connus, comme la mort de Roland à Roncevaux ou encore le défilé d’épouses de Charlemagne.
    Pour d’autres, c’était plus difficile. Il a fallu que je fouine sur internet pour découvrir qu’Amaudra (aussi appelée Alpaïs) a bel et bien existé.
    En fait, toute la base du roman est parfaitement juste historiquement parlant en ce qui concerne les personnages principaux. Puis, à partir du moment où Peypin le bossu et Amaudra se retrouvent, l’histoire se met en veilleuse, sans s’effacer totalement, pour laisser la place à la fiction.

    Mais très franchement, à part lorsqu'il est question d’un don surnaturel (dont on connaît l’existence mais qui ne prend pas le pas sur l’histoire), tout est parfaitement crédible et pourrait tout à fait s’être déroulé ainsi.

    L’histoire est découpée en trois parties, chacune étant racontée à la première personne par l’un des trois personnages principaux.
    La première partie est du point de vue de Charles (Charlemagne). Mon Dieu que j’ai pu détester ce type ! Son arrogance est insupportable, son attitude générale est d’une hypocrisie sans nom ! Il n’a que Dieu à la bouche alors que son comportement va à l’encontre de cette religion et notamment son rapport avec ses femmes.
    La seconde partie est racontée par Peypin le bossu et la troisième par Amaudra, les deux ainés de Charles qu’il a eu avec sa première épouse, Himiltrude, qu’il a répudiée pour conclure une alliance plus avantageuse, réduisant ses deux premiers enfants au rang de bâtard.
    Ces deux jeunes gens ont vécu, chacun à leur manière, une vie misérable à cause de leur père.
    Là, en revanche, j’ai vraiment adoré ces deux personnages et je serais bien incapable de vous dire si j’ai préféré Peypin ou Amaudra.
    L’histoire de chacun d’eux m’a profondément touchée. La solitude que ressent Peypin au sein de sa famille, ou celle d’Amaudra, en exil, utilisée honteusement par son père sans pour autant qu’il daigne faire autre chose que la reléguer aux oubliettes, m’a interpellée de la même façon.
    Cette saga familiale où un frère et une sœur se portent l’affection qui leur a toujours été refusée par un père égoïste, est portée par l’écriture captivante de l’auteur.
    Son histoire est si bien documentée que j’ai parfois eu l’impression de lire du Philippa Gregory.
    En demandant « Le choix du roi » comme service presse, j’espérais lire une histoire plaisante qui saurait me charmer.
    Elle a dépassé toutes mes espérances car j’ai eu un vrai coup de cœur pour ce superbe roman.

     

    Un extrait : Été 792. Je me redressai en sursaut, mon cœur battant la chamade. Le cauchemar qui m’avait réveillé m’engourdissait encore, plus vivace que jamais. Haletant, sans prendre la peine de me couvrir, j’enjambai le corps dénudé de l’une des jeunes filles qui partageait mon lit et me dirigeai vers la fenêtre. Dehors, la lune se dessinait en filigrane derrière une fine couche nuageuse. Ses contours nets et pleins découpaient dans le paysage des ombres ruisselantes. Une pluie diluvienne s’abattait sur Ratisbonne. Je lui présentai mon visage pour y laisser éclater quelques gouttelettes échappées des trombes d’eau crachées par le ciel. Un effluve de terre détrempée me parvint furtivement.

    J’avais rêvé qu’on me volait ma couronne. Mes assaillants n’avaient rien d’identifiable. Leur figure était lisse, à peine parée d’yeux vides, sans âme, comme sculptés à même leur peau. Ce n’était pas la première fois que ces visions m’apparaissaient. C’était le prix de la royauté. L’angoisse d’être déchu, de devenir un homme parmi les hommes ou pire, de quitter ce monde en sachant son royaume entre de mauvaises mains. Que cette peur ne m’ait jamais taraudé eut été intolérable.

    Je regagnai mon lit, que je distinguais tout juste dans l’obscurité à peine balayée de timides rayons lunaires. Aucune des deux servantes qui y dormaient à poings fermés, épuisées par nos ébats tardifs, n’avait bronché quand je m’étais réveillé en sursaut. L’une d’entre elles émit un gémissement discret tandis que j’embrassais son sein charnu, puis elle replongea dans un sommeil paisible. Le lendemain, elles retourneraient à leur vie de labeur avec la seule satisfaction d’avoir procuré une nuit de plaisir à leur roi. Le grain fin et ferme de leur peau contrastait avec le relâchement naissant de la mienne. Mon corps, bien qu’encore vigoureux, commençait à montrer les signes de ses quarante-cinq ans. Je n’étais plus un jeune homme.

    Soudain, j’entendis un garde se braquer à l’entrée de ma chambre. Une voix essoufflée semblait insister pour s'entretenir avec lui.

    — Pitié, je dois lui parler, c’est une question de vie ou de mort !

    — Le roi est occupé, il ne veut être dérangé sous aucun prétexte.

    Le tumulte provoqué par leur discussion fit tressaillir mes jeunes amantes qui, prises de panique, tentèrent tant bien que mal de cacher leur nudité. Elles étaient moins chastes quelques heures auparavant.

    Je les laissai à leur affolement, plus soucieux d’aller à la rencontre de celui qui osait troubler ma prétendue quiétude. J’interpellai l’importun, que je n’étais pas sûr de reconnaître. Il portait l’habit monacal et était trempé jusqu’aux os.

    — Que se passe-t-il ici ?

    — Roi Charles, je vous prie de m’excuser, mais je ne vous dérangerais pas si ce n’était pas de la plus haute importance. Mon nom est Fardulf. Je viens vous avertir du danger qui vous guette. Je me suis rendu coupable d’avoir cédé à la fatigue dans l’église dont je suis le chapelain et il y a quelques heures de cela, un bruit de pas m’a réveillé. Sous les nefs, des conspirateurs parlaient à voix basse contre vous. Ils ont pour dessein de vous tuer et de mettre votre fils Pépin sur le trône à votre place.

    — Pépin ? grinçai-je. Il n’a pas quinze ans, il est trop jeune pour régner. Et puis, la couronne d'Italie lui est tout acquise.

    — C’est de votre autre fils qu’il s’agit, roi Charles. Celui qui est contrefait. Je l’ai vu. Il était là, avec les conspirateurs.

    Un nœud étreignit ma poitrine tandis que le clerc, intarissable, continuait de radoter.

    — Ils m’ont surpris et j’ai couru aussi vite que j’ai pu pour leur échapper. Ils ont bien failli me rattraper, mais ma loyauté envers vous…

    Je n’écoutais déjà plus. J’avais été trahi par ma chair et mon sang.

     

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  • [Livre] Les larmes de Jundur - T01 - Voyageuse

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    Résumé : Qui était son père ? Pourquoi sa mère refuse-t-elle de parler de lui ? Obsédée par ces questions, Lyvia ne se sent pas à sa place au lycée, parmi les jeunes de son âge. Le jour où sa mère se résout finalement à lui dévoiler un infime morceau de son identité, c'est un torrent d'événements qui entraîne Lyvia dans un monde, un conflit et un destin qu'elle n'aurait jamais soupçonnés. Sur les terres d'Héliosis frappées par une mystérieuse Noirceur, des compagnons comme le jeune soldat Evan ou Kalaan le Voyageur lui font prendre conscience de sa place et du rôle qu'elle pourrait jouer... Mais comment distinguer les alliés des ennemis, quand elle peine à reconnaître sa propre mère ? Prise au piège dans les sombres marécages du lac Katel, Lyvia comprendra que le premier ennemi à affronter, c’est elle-même.


    Auteur : Noémie Delpra

     

    Edition : Livre autoédité

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 13 août 2018

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Commençons par le plus important : J’ai adoré cette histoire ! Je n’ai vraiment pas vu les pages passer.
    Même si le début peut paraître banal, a reste une entrée en matière assez classique pour ce genre de roman, et la suite s’affranchi ensuite de ce que j’ai déjà pu lire.
    Sur la forme, il n’y a pas grand-chose à redire. Ma lecture n’a pas été gênée par des fautes ou des tournures de phrases maladroites, ce qui est vraiment un plus étant donné qu’il s’agit des défauts que j’ai le plus souvent rencontré dans les romans autoédités.
    La seule chose qui m’a un peu dérangée, c’est l’absence de saut de ligne entre deux scènes dans un même chapitre. Pour moi, si on change de scène, on entame un nouveau paragraphe, et si ce n’est pas physiquement marqué dans le texte par au moins un saut de ligne, c’est asse pénible. Après, j’ai lu ce livre au format ebook, alors peut être est-ce un défaut de la version numérique et que les changements de scènes sont marqués dans la version papier.

    Concernant l’histoire en elle-même, j’ai beaucoup aimé Lyvia qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. J’ai tout de même un peu regretté qu’elle cède un peu trop facilement à certaines décisions. J’aurais voulu qu’elle dise clairement que puisque, de toute évidence, les voyageurs ont besoin d’elle, ce n’est certainement pas à elle de faire des concessions et qu’ils n’ont qu’à assouplir leurs traditions ou alors qu’ils peuvent toujours se démerder tous seuls avec leurs problèmes (oui, ils m’ont un peu énervée).
    Et même tarif pour sa mère qui se permet de lui mentir pendant 16 ans et qui s’attend à ce qu’elle rentre sans moufter dans le moule qu’elle a prévu pour elle sans jamais se soucier de lui demander son avis.
    J’ai aussi eu un peu de mal avec Evan. Son côté rigide et obéissance aveugle m’a agacée dès le départ. Ensuite, j’ai commencé à l’apprécier mais sa réaction à la fin m’a totalement refroidie et je l’ai trouvé particulièrement hypocrite étant donné les circonstances.

    Je me pose beaucoup de questions sur le père de Lyvia. Quand sa mère commence à lâcher des infos sur lui, on se dit que c’est bon, on va enfin savoir, mais non, elle se referme encore comme une huître et refuse de s’expliquer. C’est d’autant plus énervant que la prophétie qui motive tout le monde à vouloir s’emparer de Lyvia donne quelques éléments qui font se poser encore plus de questions sur le bonhomme.
    Je me pose aussi beaucoup de question sur l’attitude étrange de Viana, une autre apprentie voyageuse qui se montre parfois amicale mais semble surtout ressentir une immense hostilité envers Lyvia.

    Je suis curieuse de savoir ce que le tome 2 va réserver à sa jeune héroïne.
    L’histoire est cohérente, excepté deux petits points concernant les chevaux que je n’ai pas compris (mais, là, je vous l’accorde, je chipote).
    Le 1er est que les chevaux sont supposés n’appartenir à personne, ne se lier avec un humain que volontairement et rester, quoi qu’il en soi, totalement libres. Alors comment se fait-il que le cheval d’Evan soit un hongre ?

    Le 2nd point est que quand Lyvia se plaint que son cheval n’a pas de filet, son professeur lui demande si elle a « besoin d’enchaîner un ami pour le guider ». Or s’il parle de chaînes en parlant de filet, on se doute qu’il considère que les rênes, qui comportent un mors, sont encore moins acceptables. Or quelques chapitres plus loin, Lyvia tient leurs deux chevaux par les rênes le temps pour son professeur de faire des achats.
    Moi je dis ça… Ou alors j’ai loupé un truc !

    Enfin, à part ces deux points qui m’ont interpelés mais qui n’ont pas altéré la qualité de ma lecture, j’ai vraiment adoré découvrir cet univers et j’ai vraiment hâte de découvrir la suite.

     

    Un extrait : La matinée de cours du lendemain s’égrena avec une insupportable lenteur. Lyvia ne s’intéressait qu’au dessin posé sur ses feuilles de cours, qu’elle dissimulait sous son trieur chaque fois qu’un professeur passait à côté d’elle.

    En cours de français, un détail attira soudainement son attention. Au dos du dessin, ce qu’elle avait pris pour une aspérité du papier était en fait une inscription en petits caractères. En plissant les yeux, elle déchiffra avec fébrilité « Forêt d’Alidore ». Reposant le dessin avec un sourire exalté, Lyvia attendit avec impatience la fin du cours, fourmillante d’excitation. Après tant d’années d’incertitude, voilà qu’enfin un indice s’offrait à elle, voilà que la vérité était à portée de main !

    Lorsque la sonnerie retentit, elle rangea prestement ses affaires dans son sac et bondit de sa chaise dès que le professeur les autorisa à sortir. Courant presque, la jeune fille se rua à la bibliothèque. Elle salua rapidement la documentaliste puis alluma l’un des vieux ordinateurs. Elle s’assit en face du poste, contenant avec peine son agitation. Grommelant furieusement contre la lenteur de la machine, la jeune fille pianota fébrilement sur la souris en attendant que toutes les icônes apparaissent.

    Enfin, elle lança internet et patienta encore quelques secondes avant de pouvoir taper le nom de la forêt dans le moteur de recherche. Devant l’absence de réponse pertinente, Lyvia ne se découragea pas et essaya de nouveau avec uniquement « Alidore ». C’était apparemment un nom de famille, et la jeune fille se demanda si elle ne devait pas orienter sa recherche en ce sens puisque qu’aucune forêt ne semblait porter ce nom. Mais après une demi-heure passée à naviguer sur différents sites web, elle n’avait pas le sentiment d’avoir avancé.

    Réprimant un grognement frustré, Lyvia éteignit le poste et quitta l’enceinte du lycée. Il ne lui restait plus qu’à interroger sa mère, même si elle doutait de recevoir une réponse honnête. En jetant un coup d’œil à sa montre, elle apprit qu’il était déjà midi. Elle avait raté une demi-heure d’anglais et elle s’apprêtait à manquer tous les cours de l’après-midi. Ignorant la pointe de culpabilité qui lui nouait le ventre, la jeune fille consulta les horaires des bus sur le prospectus qui ne quittait jamais son sac. Il n’y avait pas de bus scolaire à cette heure, mais elle devrait pouvoir monter dans un bus de ligne.

     

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  • [Livre] Le livre des choses perdues

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    Résumé : David a 12 ans et plus de maman. Son père s'est remarié et il a maintenant un demi-frère. C'est pour oublier tout cela qu'il se réfugie dans la lecture.
    Une nuit, David entend sa mère l'appeler et découvre un passage caché derrière les buissons, au fond du jardin. Il se retrouve alors propulsé dans un univers parallèle, un monde étrange peuplé de trolls, de Sires-Loups et de créatures effrayantes...
    Grâce à l'aide du Garde Forestier et d'un chevalier, David, après bien des épreuves - énigmes à résoudre, pièges à déjouer, combats à livrer -, rencontrera un vieux roi qui conserve ses secrets dans un livre mystérieux, Le Livre des choses perdues, clé qui lui permettrait de regagner le monde réel.
    Mais l'Homme Biscornu, être maléfique qui épie David depuis son arrivée, ne l'entend pas de cette oreille. Il a pour le jeune garçon bien d'autres projets...


    Auteur : John Connolly

     

    Edition : L’archipel

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 14 octobre 2009

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Depuis que Perseline de la chaîne Il était une fois Perseneige a vanté les qualités de ce livre et nous a lu un petite passage hilarant de celui-ci, j’ai envie de le lire.
    Alors, j’ai pris mon temps hein. Parce que la vidéo date de novembre 2017, que j’ai acheté le livre en janvier 2018 mais que je ne l’ai lu qu’en janvier 2019.
    Est-ce que l’attente valait le coup ? Oh que oui !
    David, le héros de l’histoire, vit très mal le remariage de son père et l’arrivée au foyer d’un nouveau petit demi-frère.
    Il faut dire que le père s’est remarié avant même que le corps de la mère soit froid et avec Rose, la directrice de la clinique où elle a rendu l’âme, qui plus est.

    Ils quittent tout aussi vite la maison où David a grandi pour s’installer dans la maison familiale de Rose. Je comprends que ce soit un déchirement pour David, mais je peux comprendre la décision du père de David. En effet, la maison de Rose se trouve à la campagne et, la seconde guerre mondiale ayant débutée, il n’est plus prudent de rester à Londres qui est la cible des bombardiers allemands.
    Son père étant de plus en plus souvent absent pour son travail, David traverse se réfugie dans les livres qu’il entend murmurer.
    Après avoir entendu la voix de sa défunte mère l’appeler par-delà le jardin, David traverse un passage et bascule dans un autre monde. Un monde qui semble être celui des contes de fées mais qui est doté d’une ambiance glauque, malsaine. La version des contes qui nous est présentée n’a pas grand-chose à voir avec les contes de notre enfance (et je ne parle même pas de la version de Disney). Si la « vérité » sur Blanche-Neige est plutôt drôle, celle sur le petit chaperon rouge (les deux versions proposées), sur Hansel et Gretel ou encore sur la Belle au bois dormant est assez flippante.

    Le roi de se royaume est en train de dépérir et cela a pour résultat de faire émerger de sombres créatures.
    Les pires d’entre elles sont les Sire-Loups : des hybrides humains/loups qui veulent s’emparer du pouvoir.
    Le livre recèle une grande part de cruauté, la plupart des épreuves que traversent David ont une issue assez horrible et l’auteur ne nous épargne pas les détails sanglants.

    On assiste à une belle évolution chez David.
    Sa colère, son ressentiment de petit garçon meurtri, s’amenuisent pour laisser place à un garçon plus mature, plus responsable, plus déterminé, plus réceptif au changement et surtout plus capable d’accepter les coups durs de la vie.
    Même si ce livre est classé jeunesse, il n’est pas à mettre entre toutes les mains au risque de traumatiser son lecteur. Même en temps qu’adulte, certains passages m’ont fait tressaillir et je ne faisais pas la fière dans le noir.
    Le personnage qui fait se poser le plus de questions est sans contexte « l’homme biscornu ». Si on se rend bien compte qu’il est pourri jusqu’à la moelle, son comportement envers David est parfois ambigu et il faut un bon moment avant de comprendre à quoi il joue exactement (juste quasiment tout le livre quoi).
    La fin aurait pu me faire pleurer si je n’avais pas été prévenue qu’elle était émouvante. Bon j’avoue que j’ai quand même ressentie un petit pincement au cœur.
    J’ai vraiment frôlé le coup de cœur avec ce livre, encore que je serais bien incapable de dire pourquoi j’ai pas basculé du « J’ai adoré » au « coup de cœur » !

     

    Un extrait : Il était une fois – car c’est ainsi que toutes les histoires devraient débuter – un petit garçon qui avait perdu sa mère.

    À vrai dire, il avait commencé à la perdre voilà bien longtemps. La maladie qui la rongeait était une chose terrifiante et sournoise, un mal qui la dévorait de l’intérieur, consumant à petit feu sa lumière de sorte qu’au fil des jours ses yeux perdaient un peu de leur éclat et sa peau devenait un peu plus pâle.

    À mesure que sa mère lui était enlevée, morceau par morceau, le garçon devenait de plus en plus inquiet à l’idée de la perdre complètement. Il voulait qu’elle reste. Il n’avait ni frère ni sœur et, s’il aimait son père, il ne serait pas exagéré de dire qu’il aimait sa mère davantage encore. La perspective d’une vie sans elle lui était insoutenable.

    Le garçon, qui se prénommait David, faisait tout ce qu’il pouvait pour que sa mère reste en vie. Il priait. Il s’efforçait d’être gentil afin qu’elle ne soit pas punie pour les erreurs qu’il aurait pu commettre. Il se déplaçait dans la maison en faisant le moins de bruit possible et baissait toujours la voix quand il jouait à la guerre avec ses petits soldats. Il mit au point des rituels et tenta de s’y tenir scrupuleusement car il pensait que le destin de sa mère était, en partie, lié aux actions qu’il accomplissait. Il sortait toujours de son lit en posant d’abord le pied gauche, puis le droit. Il comptait toujours jusqu’à vingt quand il se brossait les dents et il posait toujours sa brosse dès qu’il avait fini de compter. Il touchait toujours les robinets de la salle de bains et les poignées de porte un certain nombre de fois. Les chiffres impairs étaient mauvais et les chiffres pairs très favorables, en particulier le 2, le 4 et le 8. Il se méfiait du 6 car 6 c’est 2 x 3 et 3 apparaît dans le nombre 13, et 13 est le plus mauvais de tous les nombres.

    S’il se cognait la tête quelque part, il la cognait toujours une seconde fois pour respecter les chiffres pairs. Parfois, il était obligé de la cogner encore et encore car elle semblait rebondir contre le mur, ou bien ses cheveux le gênaient et il s’embrouillait dans ses comptes. Bientôt, son crâne était tout endolori et David se sentait pris de vertiges et de nausées. Pendant toute une année, au pire moment de la maladie de sa mère, il transporta chaque matin de sa chambre à la cuisine les mêmes objets, qu’il rapportait chaque soir dans sa chambre : un petit recueil de contes choisis des frères Grimm et un exemplaire corné du magazine The Magnet. Le matin, il disposait soigneusement les livres, bord contre bord, sur sa chaise dans la cuisine, et les plaçait de la même façon le soir sur un coin du tapis de sa chambre. De cette façon, David contribuait à la survie de sa mère.

     

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  • [Livre] Blanche-Neige et le chasseur

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    Résumé : Son destin l'attend...

    Sera-t-elle la proie de la reine

    Ou le guerrier que le royaume attend ?

    Dix années se sont écoulées depuis l'assassinat du roi par la reine Ravenna, splendide et vengeresse, le soir même de leurs noces. Ces dix années de mainmise sur le royaume dévasté commencent à peser sur la maléfique souveraine. Pour empêcher sa magie de disparaître et sa beauté de s'évanouir, elle doit se nourrir d'un coeur pur. Le coeur de celle qu'elle garde dans ses geôles, la fille du roi.

    Blanche-Neige réussit à s'enfuir et trouve refuge dans la Forêt des Ténèbres. La reine choisit d'envoyer dans ce lieu enchanté, peuplé d'une flore magique et d'une faune dangereuse, le seul homme qui en soit sorti vivant : Eric, un chasseur torturé.

    Cet homme pour qui la vie ne recèle plus aucun espoir, accepte de ramener la jeune fille. Mais face à sa proie, il hésite. La tuera-t-il ? Ou l'aidera-t-il à devenir le plus grand guerrier que le royaume ait connu ?


    Auteur : Lily Blake

     

    Edition : Hachette

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 20 juin 2012

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : Après avoir vu et beaucoup aimé le film, j’ai eu envie de découvrir la version écrite.
    J’avais quand même une petite appréhension : que l’essentiel de l’histoire soit constitué de dialogues (ça ne me dérange pas de lire du théâtre ou de lire un script de film, du moment que je sais que je vais lire ce format-là) et qu’il n’y ait pas vraiment de narration.

    Mais non. Lily Blake a fait un travail remarquable sur ce livre, au point qu’on croirait vraiment que le film est adapté à partir du livre, et non l’inverse.
    C’est un roman très court, d’à peine 250 pages, mais il nous replonge sans problème dans la magie du film.
    Pour ceux qui n’ont pas vu le film, voyons un peu ce livre.
    Première chose : j’ai aimé que la « méchante reine » ait plus de consistance : un prénom (c’est quand même un minimum, non ?), un passé, une motivation…
    Elle n’est pas qu’une ombre dans un couloir sombre. J’ai vraiment apprécié ça.
    Concernant la relation entre la Reine et Blanche-Neige, j’ai trouvé plus crédible que dans le conte l’attitude de la Reine. Quand on règne par la terreur, il est plus logique de l’enfermer dans un cachot que de la laisser gambader Dieu sait où à sa guise.
    De même, le fait que la Reine veuille tuer Blanche-Neige n’est pas réduit à une simple jalousie du fait d’une beauté supérieure. Il y a bien sur le miroir et le côté « qui est la plus belle », mais il y a une raison plus profonde à cela qu’une simple question de vanité.

    Vu le titre, vous vous doutez bien que le chasseur aussi a plus de consistance que dans le conte. Ici, il ne va pas se contenter de laisser Blanche-Neige se sauver en renonçant à la tuer, il va aussi lui apprendre à se battre et à se défendre par elle-même.

    L’avantage du livre sur le film est qu’il explore plus en profondeur les sentiments des personnages.

    J’ai bien apprécié ma lecture, qui sans être révolutionnaire, m’a rappelé le film tout en l’enrichissant.

     

    Un extrait : Jamais le royaume n’avait connu d’hiver si glacé. Le givre recouvrait les pierres tombales. Dans le jardin du château, sur les rosiers presque nus, les feuilles étaient brunes et flétries. Le roi Magnus se tenait à l’orée de la forêt, au côté du duc Hammond, ils attendaient les forces adverses. Le roi voyait se dessiner devant lui le nuage lent et régulier de son souffle, qui disparaissait ensuite dans l’air froid du matin. Il n’avait plus aucune sensation dans les mains. Il ne sentait ni le poids de son armure sur son dos, ni la morsure glacée du métal de la cotte de mailles sur sa nuque. Il ne craignait rien des ennemis à l’autre bout du champ de bataille, ils ne lui faisaient pas peur.

    A l’intérieur, il était déjà mort.

    Pourtant, son armée se dressait derrière lui. Un des chevaux geignit dans la brume. Voilà près d’une année, pensa-t-il. Elle est morte il y a presque un an. Il avait tenu sa tête, il avait vu la vie quitter ses yeux. Que pouvait-il faire ? Qu’était-il sans elle ? Il était demeuré dans son logis, sa fille, toute petite, perchée sur ses genoux, entouré d’un nuage de chagrin si épais qu’il n’entendait pas un mot de ce qu’elle lui disait.

    — Oui, Blanche-Neige, répondait-il, l’esprit ailleurs tandis qu’elle l’assaillait de questions. Tout à fait, ma chérie, je sais.

    Au loin, il discernait l’ennemi, les guerriers de l’ombre, un clan sinistre réuni par une inexplicable force magique. Ils s’élevaient dans la brume matinale, silhouettes fantomatiques, sans nom et sans visage. Le noir mat de leur armure les rendait presque impossibles à distinguer de la forêt juste derrière.

    Le duc Hammond se tourna vers le roi. L’inquiétude se lisait sur son visage.

    — De quel enfer vient cette armée ? interrogea-t-il.

    Le roi Magnus serra les mâchoires, secoua la tête, pour se tirer de cette stupeur qui l’accablait depuis des mois. Il avait un royaume à protéger, aujourd’hui et à jamais.

    — Un enfer qu’ils vont bientôt rejoindre ! hurla-t-il.

    Alors il brandit son épée et mena ses troupes au combat.

     

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