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[Livre] Les larmes de Jundur - T02 - Duelle

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Résumé : Rentrée sur Terre à l’issue de la bataille des montagnes de Sangral, Lyvia fait tout pour oublier Héliosis et son destin d’élue. Elle finit pourtant par revenir sur sa décision grâce au soutien de ses proches, et accepte de reprendre le combat contre les Traîtres. Mais les enjeux sont-ils aussi simples que ce que prétendent les Voyageurs ? Et si ses ennemis lui ressemblaient finalement plus qu’elle ne le pense ? Brisée par la disparition d’un être cher, Lyvia se lance dans une dangereuse quête depuis la forêt Originalle en Ombrume jusqu’aux confins d’un désert hostile, au risque d’y perdre son âme. Et de bataille en choix moral, elle trouvera, au bout du chemin, sa propre identité ?


Auteur : Noémie Delpra

 

Edition : Edition AFNIL

 

Genre : Fantastique

 

Date de parution : 29 juin 2019

 

Prix moyen : 17€

 

Mon avis : Noémie Delpra a eu la gentillesse d’accepter de m’envoyer le second tome des larmes de Jundur.
Comme pour le 1er tome, il n’y a rien à redire sur la forme. L’auteur effectue de toute évidence une sérieuse et minutieuse relecture.
L’histoire débute quelques mois après la fin du tome précédent. Lyvia a du mal à accepter ses actes lors de la bataille contre l’armée Héliosienne. Et ce n’est pas en ne cessant de la culpabiliser sur sa décision de rentrer sur Terre que sa mère va l’aider à reprendre le dessus. Depuis qu’elle a découvert son statut de Voyageuse, on dirait que sa mère ne la voit plus que comme une arme qui doit impérativement faire ce que l’on attend d’elle.
Heureusement qu’il y a ses amis : Liam la soutient inconditionnellement, même s’il ne comprend pas vraiment son problème et Solara ne la laisse pas tomber malgré l’énergie que cela lui demande de contacter la jeune fille.
Ce tome est aussi celui du doute. Lyvia doute de tout : de sa mère, même si elle lui cherche encore des excuses et qu’elle lui fait encore confiance, de sa capacité à contrôler ses pouvoirs, mais encore, plus sérieusement, elle commence à sérieusement douter de la bonne foi du Conseil.
J’avais commencé à avoir ces mêmes doutes dès le premier tome. Le Conseil ne m’a jamais inspiré confiance : trop de pouvoirs de décision pour commencer. Comme Lyvia, je trouve qu’il cache bien trop de chose sous le prétexte du plus grand bien, qu’ils ne dévoilent que de petits bouts d’informations et on se demande, au final, quel est exactement leur but.
En revanche, contrairement à Lyvia qui lui fait encore beaucoup confiance, je n’ai aucune confiance en sa mère. Son obstination à cacher la vérité sur son père à sa fille m’apparait de plus en comme un moyen de contrôler Lyvia en lui faisant miroiter des réponses en échange de sa collaboration.

Et puis, il y a Evan, qui ferait bien de faire une psychothérapie parce que ce garçon a vraiment de gros problèmes ! Il m’a vraiment énervée avec ses « Par respect pour mon père, je ne peux pas t’aimer »… pfff et quand il a essayé de le tuer, puis de tuer la femme qu’il aimait, il a fait preuve de respect son père ? Oui… Oui… j’ai eu envie de le baffer… plusieurs fois… mais je lui laisse le bénéfice du doute. Il est très con, mais peut être qu’on peut encore en tirer quelque chose de ce garçon !

En parlant de baffes, un nouveau personnage, Gabriel, en mériterait quelques-unes. Mais pas les mêmes, plutôt de celles qu’on flanquerait bien à un petit frère insupportable !

Dans ce tome, on va enfin en apprendre plus sur l’identité du père de Lyvia et je suis ravie parce que c’est exactement ce que j’avais deviné en lisant la prophétie (petite danse de la joie). Alors, je n’ai pas encore son nom, mais on s’en rapproche !

Dans ce tome, on va également être directement confrontés aux traîtres : Dorian, Solen et Aélia.
Maintenant que le roi est mort, les trois affreux ne se retiennent plus et attaquent ouvertement Lyvia.
A cause d’eux, et de l’une de leurs actions, la jeune voyageuse va entraîner les autres aspirants voyageurs dans une aventure périlleuse et plus qu’hasardeuse. J’ai tremblé pour chacun d’eux à plusieurs reprises.
Quant à la fin… la fin….
Si je vous dis que là, maintenant, tout de suite, je déteste profondément l’auteur, ça vous donne une idée de la frustration dans laquelle cette fin m’a laissée ?
Du coup, je crois que je vais me mettre en PLS jusqu’à l’automne prochain, le tome 3 étant prévu pour dans ces eaux-là.

 

Un extrait : Le lendemain matin, Isadora n’était toujours pas revenue quand Lyvia s’éveilla. La jeune fille se vêtit rapidement, versa des croquettes dans la gamelle d’Apple puis quitta la maison sans prendre le temps de manger. Elle rejoignit l’entrée de la forêt d’un bon pas, vérifiant fréquemment la présence d’un objet autour de son cou en jetant des regards nerveux derrière d’elle. Une fois sous le couvert des arbres, elle marcha encore une vingtaine de minutes avant de s’arrêter au milieu d’une petite clairière silencieuse. Là, elle saisit l’objet pendu à son cou et le porta à ses lèvres.

C’était un petit instrument de musique à vent, de forme ovoïde, percé de douze trous. Il était bleu foncé, mais d’un bleu si riche en nuances – de bleu cobalt à marine – que l’on pourrait l’admirer des heures et encore déceler une nouvelle touche de couleur. En l’observant de près, on pouvait même y distinguer quelques volutes d’or.

C’était un ocarina.

Lyvia y joua une mélodie familière, les yeux fermés, le corps fourmillant d’anticipation. Les yeux toujours clos, elle laissa un large sourire s’étaler sur son visage lorsqu’elle entendit le son de sabots sur l’herbe sèche. Il était le seul à la faire sourire ainsi, de façon authentique, sans retenue. Nebraska. Ouvrant les yeux, elle tendit la main vers le bel étalon à la robe de neige. Ce dernier ralentit le pas en s’approchant. Arrivé tout près d’elle, il baissa la tête pour qu’elle puisse l’entourer de ses bras et poser la joue sur son chanfrein. Ils restèrent ainsi plusieurs secondes, coupés du monde. Et Lyvia se souvint de la fois où elle avait retrouvé son cheval, à son retour sur Terre.

Quand Lyvia avait tenté de reprendre une vie normale, après deux mois passés comme une recluse dans sa chambre, elle avait cru mourir. Son ancienne vie lui était intolérable. Elle ne supportait plus le béton, les voitures, le bruit des klaxons. Quand elle fermait les yeux, elle revoyait la plaine d’Enolanthe, et ses herbes hautes, à perte de vue. Même ses serpents électriques et ses chèvres carnivores lui manquaient. Elle revoyait le fleuve Aël, et la falaise majestueuse balayée par les vents qui abritait le quartier général des Voyageurs. Elle revoyait les montagnes de Sangral, qui avaient scellé son destin. Ces montagnes où elle avait pris la vie du général. Alors elle avait cru étouffer, dans cette ville qui lui était pourtant si chère. Même la forêt qu’elle avait tant aimée lui paraissait bien trop polie, bien trop domptée, à côté de la forêt d’Alidore.

Elle avait couru à perdre haleine à travers cette forêt apprivoisée qu’elle connaissait si bien, pour échapper au bruit, pour échapper à son monde. Elle s’était enfoncée dans les sous-bois, jusqu’à se perdre. Jusqu’à trébucher sur une racine. Et là, le visage griffé par les ronces, le nez enfoncé dans l’humus, elle aurait lâché prise, si son regard n’était pas tombé sur l’ocarina qui avait chuté avec elle. Elle ne se souvenait même pas de l’avoir pris. Et pourtant, il était là comme un signe, comme une promesse. La promesse qu’elle survivrait.

Elle avait soufflé dedans, et Nebraska était apparu, tel un animal féérique sorti d’un songe. Il était comme dans son souvenir, bien que son poil fût sale et ses crins emmêlés. Et il l’avait saluée avec affection, comme si rien n’avait changé. Alors depuis, régulièrement, dès qu’elle pouvait échapper à la surveillance de sa mère, elle s’enfonçait dans les bois et appelait Nebraska. Elle le brossait, le câlinait, puis montait sur son dos pour de merveilleuses balades au goût de nostalgie. Bien sûr, cela n’avait pas la même saveur que de galoper à toute allure dans la plaine d’Enolanthe. Mais ces instants volés lui étaient infiniment précieux. Comme si elle avait secrètement dérobé une infime partie d’Héliosis.

Pourtant, pas une fois elle ne s’était glissée dans l’Univers des Âmes pour s’approcher de l’esprit de Nebraska. Pas une seule fois elle n’avait essayé de retrouver cette communication mentale indescriptible. Elle n’utiliserait plus la magie, elle se l’était promis.

 

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