Résumé : Kelen, 16 ans, est l'héritier d'une des grandes familles qui se disputent le trône de la cité. Il prépare son premier duel pour devenir mage. Mais ses pouvoirs ont disparu. Il doit ruser... ou tricher, quitte à risquer l'exil, voire pire.
Ses seuls soutiens, deux acolytes explosifs: Furia, la vagabonde imprévisible et Rakis, un chacureuil féroce et acerbe.
Auteur : Sébastien de Castell
Edition : Gallimard
Genre : Fantasy
Date de parution : 26 avril 2018
Prix moyen : 18€
Mon avis : Kelen, le personnage principal de cette saga, n’a pas de chance.
Il vit dans un clan, les Jan’Tep, qui place la magie au-dessus de tout et a la désagréable habitude de réduire en esclavage ceux d’entre eux qui ne sont pas assez puissants pour réussir leurs épreuves de mages, épreuves qui leur donnent officiellement le statut de Jan’Tep. Ceux qui échouent sont relégués au triste rang de Sha’Tep.
Et Kelen, qui approche de l’âge fatidique des épreuves, n’arrive pas à produire la plus petite étincelle de magie.
Vous conviendrez que c’est un problème.
J’ai vraiment détesté les Jan’Tep. Ils sont d’une arrogance insupportable, la pire d’entre eux étant sans nul doute la petite sœur de 13 ans de Kelen. Une vraie tête à claque celle-là !
Les mages se reposent quasiment uniquement sur leur magie alors que Kellen, peut-être du fait de sa carence magique, accorde une grande importance à la ruse et à la réflexion (Bon, après, il a 16 ans, ce n’est pas un grand penseur).
Et d’ailleurs, parce qu’il a 16 ans, il évolue. Il découvre certaines choses et est capable de remettre en question un certain nombre de choses qu’il tenait pour acquises ou pour être la vérité.
Deux personnages vont l’épauler : D’abord Furia, une mystérieuse aventurière dont on ne sait pas bien d’où elle sort tant elle ne ressemble à aucun des peuples qui vivent autour du clan de Jan’Tep. Elle est dotée de plusieurs jeux de cartes, dont un fabriqué dans un fin métal bien tranchant, écluse l’alcool comme d’autres s’enfilent du coca zéro (n’y voyez aucun aveu !). Bref, une anti-héroïne, absolument pas politiquement correcte, et qui adore plus que tout filer des branlées aux gars un peu trop arrogant qui entendent faire plier autrui à leurs idées.
Ensuite, il y a mon personnage préféré : Rakis.
Rakis est un chacureuil, ce qui est décrit par Furia comme un écureuil de la taille d’un chat.
Il s’allie à Kellen et va l’aider dans son aventure. Mais rien n’est gratuit avec Rakis qui est un vrai manipulateur. Il a aussi un de ces caractères : malgré sa taille, la seule réponse acceptable pour lui à à-peu-près-tout est de sauter à la gorge de son adversaire pour lui arracher des morceaux.
Autant dire que chacune de ses interventions m’a fait éclater de rire !
L’histoire est pleine de rebondissements car il y a plus d’une intrigue dont une en particuliers qui touche de très près Kellen et qui va sans doute devenir l’intrigue principale de la saga.
Même si on a ici un premier tome qui doit nécessairement mettre en place un univers entier, il ne s’agit pas pour autant d’un simple tome d’introduction.
Il est prenant, plein de surprises, de révélations, de complots et de trahisons.
J’ai surtout aimé que l’humour soit bien présent malgré une histoire plutôt sombre, mais qui laisse la place à de l’émotion (J’ai versé une larme… bon ok, un torrent… à un moment)/
La série devrait compter 6 tomes, autant dire que Kellen n’est pas au bout de ses peines et de ses aventures.
J’espère juste que le reste de la série sera à la hauteur de ce premier tome et que, bien sûr, elle sera publiée en entier !
Un extrait : Les vieux maîtres de sort aiment raconter que la magie a un goût. Les sorts de braise ressemblent à une épice qui vous brûle le bout de la langue. La magie du souffle est subtile, presque rafraîchissante, un peu comme si vous teniez une feuille de menthe entre vos lèvres. Le sable, la soie, le sang, le fer… chacune de ces magies a son parfum. Un véritable adepte, autrement dit un mage capable de jeter un sort même à l’extérieur d’une oasis, les connaît tous.
Moi ? Je n’avais pas la moindre idée du goût de la haute magie, ce qui était précisément la raison pour laquelle j’avais tant d’ennuis.
Tennat m’attendait au centre des sept colonnes en marbre qui bordent l’oasis de notre cité. Il avait le soleil dans le dos, ce qui projetait son ombre dans ma direction. Il avait sans aucun doute choisi cette position pour obtenir précisément cet effet. Et c’était réussi, parce que j’avais la gorge aussi sèche que le sable sous mes pieds, et le seul goût dans ma bouche était celui de la panique.
– Kelen, ne fais pas ça, me lança Nephenia en accélérant le pas pour me rejoindre. Tu peux encore déclarer forfait.
Je m’arrêtai. Une petite brise tiède agitait les fleurs des tamarix qui bordaient la rue. Leurs minuscules pétales flottaient dans l’air et scintillaient sous le soleil de l’après-midi comme autant de particules de magie du feu. J’aurais bien eu besoin d’un peu de magie du feu, à cet instant.
En réalité, j’aurais accepté n’importe quelle magie.