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[Livre] Amis et rien de plus

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Résumé : Depuis l’adolescence, Chastity le sait : les hommes ne la considéreront jamais autrement que comme une bonne copine, incollable en foot et imbattable aux fléchettes, sans jamais oser envisager quoi que ce soit de plus. Comment pourrait-il en être autrement, alors que ses trois frères et son père peuvent se transformer en véritables serial-killers dès qu’un représentant de la gent masculine s’approche à moins de dix mètres d’elle ?
Mais aujourd’hui, Chastity a décidé de prendre les choses en main et de trouver l’âme sœur, coûte que coûte. L’homme qui lui fera les quatre enfants dont elle rêve en secret. Alors, quand elle rencontre Ryan, un séduisant chirurgien, elle se dit qu’il est là, enfin, celui qu’elle attendait, celui qui aura le courage d’affronter son envahissante famille — cette famille qu’elle aime tant, par ailleurs. Oui, mais voilà, il y a aussi Trevor, l’ami de toujours, dont un seul regard suffit hélas à faire chavirer son cœur.


Auteur : Kristan Higgins

 

Edition : HarperCollins

 

Genre : Romance

 

Date de parution : 14 novembre 2016

 

Prix moyen : 8€

 

Mon avis : A force d’entendre Moody take a book chanter les louanges de Kristan Higgins, il fallait bien que je teste enfin cet auteur.

Toujours dans le cadre du Valentine’s day challenge, je devais lire un livre présentant un triangle amoureux et dans ce livre, on n’a pas un triangle amoureux, mais deux !

Et ça, ça complique sacrément les choses.

Concernant notre héroïne, c’est une grande blonde d’1m82, hyper musclée par la pratique intensive de l’aviron. Même si elle n’est pas présentée comme hyper féminine, j’ai eu tendance à oublier combien elle était charpentée à cause de son attitude et surtout de ses failles.

Ses sentiments, qu’elle a souvent du mal à cacher, la rendent vulnérable et sa phobie du sang renforce cette impression.

J’ai apprécié ce paradoxe entre son apparence et sa vulnérabilité car on nous présente trop souvent de petites choses d’1m60 et taille S (Un peu comme Hayden, un des personnages impliqués dans un des triangles) comme si tout autre « format » était dépourvu de tout sentiment.

Pourvue de 4 frères aînés (3 pompiers et 1 démineur), d’un père capitaine de caserne et d’un ami d’enfance, membre honoraire de la famille, pompier également, notre héroïne, que sont père a trouvé très drôle d’appeler Chastity Virginia, n’a pas la langue dans sa poche.
Pas facile non plus de trouver un homme prêt à affronter 6 cerbères cherchant à égorger quiconque reluque la « petite O’Neill » dite « La belette » avec des intentions pas vraiment catholiques.

Pour rajouter à sa situation déjà compliquée, Chastity est une fan inconditionnelle du seigneur des anneaux et est l’heureuse propriétaire d’une énorme chienne baveuse et exubérante.
Le rêve de Chastity est de se marier et d’avoir des enfants. C’est vraiment le but de sa vie et je me doute que ça a du faire grincer des dents à toute la génération à qui on inculque que la carrière professionnelle est le seul rêve qui soit acceptable.
Il parait que c’est du féminisme.

Perso, je pense que ce livre soulève un point important : le féminisme c’est plutôt que chaque femme puisse avoir les rêves qui lui correspondent sans être jugée, dénigrée, devoir se justifier ou encore être accusée de faire reculer la cause féministe.

J’ai beaucoup aimé la mère de Chastity. Je l’ai trouvé très forte de poursuivre la quête de son bonheur sans se laisser influencer par ses enfants ou par la sorte de chantage affectif qui lui fait son ex-mari.
En fait, personne dans sa famille n’a pris son divorce au sérieux, même pas le divorcé. Chacun a cru que c’était une sorte d’excentricité.

Il faut donc qu’elle se montre ferme avec eux pour que sa vie prenne le chemin qu’elle désire. Et après avoir élever 5 gosses, on peut dire qu’elle a gagné ce droit !

Au centre des deux triangles amoureux, il y a Chastity et Trevor qui ont eu une aventure à la fac mais on rompu de peur de changer la relation de Trevor avec la famille de Chastity.
Depuis cette aventure, Chastity mesure tous les hommes à l’aune du jeune homme.

Autour de l’histoire principale, il y a pleins de petites histoires secondaires qui rendent cette famille vivante aux yeux des lecteurs.

Avec toutes ces péripéties qui s’imbriquent les unes dans les autres, ce roman se lit vraiment très vite.
On se doute bien de comment tout cela va se terminer, mais tout l’intérêt réside dans le cheminement pour arriver à ce résultat.
Comme l’a dit Robert Louis Stevenson (qui semble-t-il a piqué cette réflexion à un proverbe gitan) : « L’important ce n’est pas la destination, c’est le voyage ».

 

Un extrait : — Je crois qu’on devrait cesser de se voir.

De mon côté, c’est la stupéfaction la plus totale. Sous l’effet d’un hoquet, le champignon farci que je viens d’enfourner dans ma bouche file droit vers mon œsophage. Inconscient du drame qui se noue, Jason poursuit :

— C’est vrai, on a fait le tour, tu ne crois pas ? Ce que je veux dire, c’est qu’entre nous ce n’est pas comme si…

L’air ne passe plus par ma pauvre trachée, qui semble complètement obstruée. J’ai les yeux qui larmoient, la poitrine qui convulse — Dis, Jason, avant de rompre avec moi, ça te dérangerait de me faire une petite manœuvre de Heimlich ? Je frappe la table du plat de la main, ébranlant les couverts et la vaisselle en porcelaine, mais Jason paraît attribuer ma détresse au désespoir amoureux et non à un quelconque manque d’oxygène. Il détourne les yeux.

Mon amuse-bouche est en train d’avoir ma peau. Je savais bien que je n’aurais pas dû commander ces succulents champignons, mais Emo les fait revenir dans beaucoup de beurre, relevés par une persillade qui… euh, bon… Faut que je respire, là. La critique gastronomique, ce sera pour plus tard. Dans ma gorge, la pression monte. Je cale mon poing juste au-dessous de mon sternum et me jette de toutes mes forces contre le rebord de la table. Le champignon jaillit de mon gosier, heurte un verre à eau et finit sa course sur une serviette blanche. J’inspire à pleins poumons avant d’être prise d’une quinte de toux.

Jason considère avec dégoût le champignon que, machinalement, je récupère pour l’envelopper dans une serviette. Je prends une autre merveilleuse goulée d’air. Ah, respirer… C’est très sous-estimé, comme fonction. La voix rauque, je parviens à articuler :

— J’étais en train de m’étouffer, idiot !

— Oh ! Désolé… Eh bien, heureusement que c’est passé.

J’ai du mal à croire que j’aie pu sortir avec Jason, sans parler du fait qu’il est en train de me larguer. Me larguer, parfaitement ! Alors que c’est moi qui devrais le jeter !

Je regarde la serviette roulée en boule autour de ce qui a bien failli être l’instrument de mon trépas. Quand je pense au pauvre commis qui va devoir s’en occuper… Je devrais peut-être le prévenir ? Sans quoi il va, en toute innocence, secouer la serviette sans plus de précautions, expédiant dans les airs le champignon intact, qui atterrira sur le sol de la cuisine et finira peut-être écrasé sous la semelle d’une chaussure…

Concentre-toi, Chastity, concentre-toi. Tu es en train de te faire plaquer. Arrange-toi au moins pour savoir pourquoi.

— Ecoute, Jason, c’est très bien… Enfin, je veux dire que de toute évidence, entre nous ça n’était pas le coup de foudre. Mais sinon, ça t’ennuierait de me dire… eh bien, pourquoi ?

Jason, que je fréquente depuis trois semaines environ, boit une gorgée de vin, l’air parfaitement indifférent, et fixe du regard un point au-dessus ma tête.

— Chastity… Faut-il vraiment que nous analysions en détail le pourquoi du comment ?

— Eh bien, euh… Vois ça comme un désir de ma part de glaner quelques informations sur le sujet. Après tout, je suis journaliste, ne l’oublie pas…

Je tente de lui sourire en toute amitié, sauf qu’à cet instant je ne me sens pas franchement d’humeur affable. Ni maintenant ni jamais, à la réflexion. Du moins pas envers Jason.

— Tu tiens vraiment à le savoir ?

— Mais oui, absolument !

Je laisse passer quelques secondes ; une brusque boufféed’émotion me picote la poitrine. Notre brève relation aura été tiède au possible, mais je pensais être la seule des deux à ressentir un malaise. En réalité, pour moi, il s’agit surtout d’une blessure d’amour-propre. Nous n’en sommes qu’à notre quatrième rendez-vous, Jason et moi. Il habite Albany, et c’est un peu pénible de devoir faire le trajet en voiture — du reste, il arrive que la motivation nous fasse défaut à l’un comme à l’autre. N’empêche, je n’ai rien vu venir.

Beaucoup aimé 4 étoiles.jpg

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