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Fantasy/Science-Fiction - Page 2

  • [Livre] Charisma

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    Lecture terminée le : 09 avril 2021

     

    Résumé : Aislyn est d’une timidité maladive : impossible pour elle de prendre la parole en public, et c’est encore pire quand il s’agit de discuter avec un garçon…
    Alors quand on lui propose du Charisma, drogue de thérapie génique supposée la guérir, elle n’hésite pas bien longtemps. Du jour au lendemain, la voilà devenue charmante et populaire.
    Mais Aislyn n’est pas la seule à avoir subi l’injection, et il s’avère que ce traitement miracle a de terribles effets secondaires…


    Auteur : Jeanne Ryan

     

    Edition : Robert Laffont (R)

     

    Genre : Science-fiction

     

    Date de parution : 07 Juin 2018

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Aislyn a tout pour plaire: elle est mignonne, sympa, très intelligente. Seulement, personne ne le sait. Car Aislyn est prise d'une véritable panique à l'idée de parler aux gens. À ce niveau-là, on ne parle plus de timidité, mais de véritable phobie sociale.

    Pourtant passionnée de science, elle est incapable de faire une présentation de son projet tant elle perd ses moyens en public.

    Et tout cela ne la handicape pas qu'au niveau scolaire, mais dans tous les aspects de son existence: parler à ses camarades de classe, assister à une fête, avoir un petit boulot, avoir un petit ami, toutes ces choses qui rythment la vie d'une adolescente sont autant d'épreuves insurmontables pour Aislyn.

    Elle a du mal également à se confier à sa mère car elle ne pas rajouter au poids qui pèse sur ses épaules étant donné qu’elle est déjà veuve et que le petit frère d'Aislyn est atteint de mucoviscidose.

    Et c'est lors d'un rassemblement des familles du centre médical qui soigne son frère que tout vas commencer.

    Contrairement au premier livre de l'auteur, « Addict », ici Aislyn ne cherche pas à avoir le grand frisson ou à devenir la fille la plus populaire de son lycée. Non, tout ce qu'elle veut, c'est une vie normale, une vie dépourvue de ces attaques de panique dont elle ne parvient pas à se débarrasser.

    Alors quand le médecin de son frère, une spécialiste des thérapies géniques, lui propose de tester une nouvelle molécule, il ne lui en faut pas beaucoup pour se laisser tenter.

    J'ai trouvé la manière de procéder du docteur très perverse car, en plus de faire miroiter une vie normale à Aislyn, dont elle sait à quel point son incapacité à interagir avec les autres lui est pénible, elle se livre à un vrai chantage concernant les soins que pourrait recevoir son petit frère.

    Quand on sait à quel point ses phobies lui pourrissent la vie et à quel point elle est inquiète pour l'avenir de son frère, il n'est pas étonnant qu'elle ait sauté à pieds joints dans la combine.

    De plus, il s'agit d'un médecin renommé qui lui fait cette proposition, une personne en qui elle a une totale confiance.

    Au début, tout se passe bien. Aislyn gagne en assurance et clairement, elle se sent revivre.

    Vous vous en doutez bien, les choses ne vont pas être aussi faciles. Elles vont même ne pas tarder à complètement dégénérer.

    J'ai beaucoup aimé la manière dont le regard des autres est évoqué à travers les journalistes, les manifestations, les réseaux sociaux...

    Sans même connaître les tenants et les aboutissants de ce qu'il se passe, on voit apparaître une multitude de soi-disant experts qui ont tous une chose à dire sur le sujet.

    Même si je comprends l'inquiétude de la mère d'Aislyn, je l'ai parfois trouvé très injuste, elle qui reprochait à mots à peine couverts à sa fille son incapacité à parler en public, et qui maintenant lui reproche d'avoir tout tenté pour se débarrasser de ce handicap.

    Ici, on aborde tout à la fois les difficultés de l'adolescence, et le danger que les thérapies géniques peuvent avoir lorsqu'elles ne sont pas strictement encadrées, le danger que peut représenter un médecin qui se croit au-dessus des lois et qui joue à être Dieu.

    C'était un roman qui, malgré un résumé qui laisse penser à une histoire superficielle, est bien plus profond que ce qu'il laisse entrevoir et nous pousse à nous poser la question de savoir jusqu'à quel point nous sommes prêts à aller, quels sont les risques que nous sommes prêts à prendre, pour s'intégrer dans cette société.

     

    Un extrait : Evie, qui a passé une robe vert fluo et un bandeau assorti, vient me chercher comme prévu. Quand on entre dans sa voiture, elle affirme :

    — Si tu te détends, la fête peut être super sympa. Et au moins, tu n’as pas à t’inquiéter de conduire.

    — Je devrais, en fait. Si on prenait chacune notre voiture, je…

    — Ce n’est pas écologique, décrète-t-elle en mettant le moteur en route. Si tu dois partir plus tôt, utilise le code.

    Aux deux autres fêtes auxquelles elle m’a traînée cette année, et qui m’ont valu des tas de points « thérapie d’exposition », je n’ai pas eu recours au code. Je considère que c’est prendre la fuite, et Evie le sait.

    — En fait, je devrais te forcer plus souvent, réfléchit-elle en tirant sur son collier. Pour que la thérapie fonctionne.

     

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  • [Livre] The kingdom

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    Lecture terminée le : 06 avril 2021

     

    Résumé : Ana, mi-humaine, mi-robot, est l'une des sept hybrides conçues pour divertir les visiteurs du parc d'attractions Kingdom, petits comme grands. Sa vie prend cependant un autre tournant quand elle est accusée d'avoir assassiné Owen, l'un des membres du personnel. Commence alors un procès haletant, où la vérité n'est pas forcément celle que l'on croit...


    Auteur : Jess Rothenberg

     

    Edition : Casterman

     

    Genre : Science-fiction

     

    Date de parution : 04 Mars 2020

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Je ne m'attendais pas à être autant prise dans cette histoire. Le récit de ce qu'il s'est passé alterne avec des passages des minutes du procès, des transcriptions de conversations et autres pièces à conviction.

    Ça rend ce livre très rapide à lire avec un format qui reste atypique même si on trouve de plus en plus ce genre de composition au sein des romans.

    J'ai beaucoup aimé Ana. Au début du roman, elle est d'une incroyable naïveté, mais cela n'a pas provoqué d'agacement puisque la jeune fille, étant plus ou moins une machine avec une intelligence artificielle, n'a tout simplement pas pu évoluer comme une jeune fille de l'âge qu'elle paraît avoir (apparence trompeuse d'ailleurs, puisque Ana ne semble avoir été créée que depuis moins d'une dizaine d'années).

    Bien sûr, il faut parfois se rappeler qu'elle n'est tout simplement pas capable de lire entre les lignes, ou de comprendre certaines expressions. En plus de n'être que des intelligences artificielles, aussi développées soient-elles, la jeune fille et ses sœurs ont été maintenues dans la plus stricte ignorance du monde réel. Tout leur univers se résume au parc d'attraction et on leur a fait de l'extérieur un portrait apocalyptique pour les dissuader de vouloir l'explorer.

    D'ailleurs, si elles sont en apparence traitées comme des êtres humains, au fil de l'histoire, certains détails montrent parfaitement qu'elles sont considérées comme la propriété du parc et comme, au mieux, des poupées animées, au pire, des animaux dressés pouvant se révéler dangereux.

    Tout le long du procès, avant même que l'on ne sache ce qui est reproché exactement à Ana, on constate l'obstination des représentants du parc à répéter qu'elle ne peut pas être responsable de ses actes, quelle n'est qu'une machine, et que, quoi qu'elle ait pu faire, cela relève d'un dysfonctionnement technique réparable et non d'une volonté propre.

    Si au début je me suis dit qu'ils ne voulaient tout simplement pas perdre leur prototype, je me suis vite rendue compte que ce n'était pas aussi simple que ça.

    La question se pose de savoir à quel point une intelligence artificielle dispose de sa propre volonté, et amène naturellement à la question de l'exploitation de ces créations : si elles vont leur propre volonté, elles sont bien responsables de leurs actes, mais elles ont aussi des droits et leurs créateurs ne peuvent donc pas plus les considérer comme des objets que des parents ne peuvent le faire avec leurs enfants.

    De la même manière pour les animaux qui se produisent dans le parc, les avoir créé de toute pièces, empêchant la nature d'avoir une quelconque incidence dans leur venue sur terre, justifie-t-il que l'on puisse faire tout et n'importe quoi avec eux?

    À travers l'intrigue dans laquelle est plongée Ana, le roman est aussi un grand questionnement sur l'éthique concernant les grandes avancées technologiques quand elles se combinent à la génétique et la biologie. Jusqu’où peut-on aller ? Et dans quel but est-ce acceptable ?

    Je ne suis pas une grande habituée de science-fiction, et je suis généralement loin d'être fan des histoires de robots, aussi perfectionnés soient-il, mais là, j'ai dévoré ce livre d'une traite et j'ai frôlé le coup de cœur.

     

    Un extrait : Le moteur de la rame vrombit délicatement, tel le cœur battant d’un oiseau, tandis qu’elle s’élance sur le faisceau-rail. L’espace d’un instant, si bref que même une caméra de surveillance ne pourrait le capter, je ferme les paupières, je lâche la rampe de métal froid. Je me demande si c’est ce qu’on ressent quand on vole.

    Plus légère qu’un courant d’air… libre.

    — Ana ?

    Une fillette me dévisage. Je lui fais une profonde révérence.

    — Bonjour, ma jolie ! Comment t’appelles-tu ?

    L’enfant sourit, révélant deux rangées de parfaites petites dents blanches.

    — Clara.

    Clara…

    Aussitôt, de la musique emplit ma tête.

    Tchaïkovski.

    Une scène holographique s’affiche devant mes yeux.

    Une fille en ballerines roses. Des poupées qui s’éveillent au clair de lune. Le terrible roi des souris. Et le beau prince qui devra les délivrer.

    Une lumière rouge clignote dans mon champ de vision et je souris.

    Sur le monorail, je capte très bien le signal sans fil.

    — Quel joli prénom ! je m’exclame. Cela me rappelle mon ballet préféré.

    Je l’invite à venir près de moi tandis que le monorail traverse le ciel. Trois cents mètres plus bas, sous des fenêtres en verre impénétrable, le parc défile dans un mélange de sons et de couleurs. Nous survolons ainsi des canopées tropicales, les prairies verdoyantes dédiées aux safaris, des plaines préhistoriques, des lagons à l’eau cristalline, des étoiles et des lunes extraterrestres… Et, au loin, alors que nous nous engageons dans un virage léger, apparaît le château. Il semble percer les nuages de ses splendides flèches argentées, plus acérées que des lames de rasoir.

    — Le Palais des Princesses, chuchote Clara. Est-ce que c’est vrai qu’il est fait de magie pure ?

    — Ferme les yeux, je lui souffle, et fais un vœu. Je suis sûre qu’il deviendra réalité.

    Clara s’exécute en serrant les paupières de toutes ses forces, puis elle me prend avec enthousiasme par la taille.

    De nombreuses choses me déplaisent ici, même si je ne me permettrais jamais de m’en plaindre. Les journées interminables. La chaleur étouffante. Cet étrange vide que je ressens chaque soir quand les portes laissent repartir les visiteurs vers le monde extérieur. Mais des moments comme celui-ci, ces liens que je crée… voilà qui rend tout le reste dérisoire en comparaison.

     

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  • [Livre] Eve of Man - T01

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    Lecture terminée le : 03 avril 2021

     

    Résumé : Imaginez qu'aucune femme ne soit née sur Terre depuis cinquante ans.
    Imaginez qu'enfin, une fille, une unique fille, naisse.
    L'avenir de l'humanité repose sur elle.
    Comment va-t-elle réussir à se rendre maîtresse de son destin ?


    Auteur : Tom et Giovanna Fletcher

     

    Edition : Milan

     

    Genre : Science-fiction

     

    Date de parution : 12 Février 2020

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Quand j'ai commencé ce livre, je ne m'attendais pas à être si prise dans l'histoire que la fin me laisserai horriblement frustrée de ne pas posséder la suite (autant vous dire que le tome 2 est déjà dans mon panier virtuel en attente de ma prochaine commande de livres).

    Quand plus aucune femme ne naît pendant 50 ans, la panique s'installe devant l'extinction inéluctable de l'humanité. Quand au bout de ces 50 ans nait une petite fille, une énorme responsabilité pèse sur elle depuis son plus jeune âge.

    Enfermée au sommet d'une tour de 1000 étages pour sa "sécurité", Eve grandit ignorante des réalités du monde.

    Dès l'âge de 16 ans, il est prévu qu'elle commence à mettre des enfants au monde, et si la jeune fille est persuadée qu'elle va choisir son compagnon parmi une sélection d'hommes compatibles, je n'y honnêtement pas cru une seconde.

    Toute l'attitude des "mères" et surtout de celle qui semble faire office de chef, m'a donné la très nette impression que Ève n'était qu'un utérus sur pattes, qu'il était prévu d'engrosser à la chaîne jusqu'à épuisement, et que toutes les belles histoires qu'on lui raconte ne sont destinées qu'à s'assurer de sa coopération, histoire de faciliter les choses.

    Comme très souvent dans la perpétuation de pratiques ignobles ou d'asservissement des femmes, ce sont d'autres femmes qui font en sorte que tout cela puisse avoir lieu.

    Ainsi, Vivian, la "mère en chef", semble être prête à tous les extrêmes pour conserver la main mise sur Eve.

    Malgré le fait qu'elle a été élevé dans une sorte de bulle, la jeune fille n'est pas dépourvu d'esprit critique, et plus la date de sa première grossesse approche, plus elle se pose des questions sur les réelles intentions de son entourage.

    En parallèle de l'histoire de Eve, on suit Bram, un jeune homme qui travaille dans la tour depuis l'enfance, et qui est témoin à la fois des mensonges racontés à Ève et de la réalité des faits, comme par exemple les manifestations et émeutes régulières exigeant la libération de la jeune fille.

    Même s'il vit dans la tour depuis plus d'une dizaine d'années, il est conscient que la vie à l'extérieur est très loin d'être aussi normale qu'on le prétend et que la population et très loin d'approuver les actions de la tour.

    J'ai vraiment aimé que Ève soit parfaitement consciente qu'on l'a manipule, et qu'elle cherche à découvrir la vérité sans trop savoir comment s'y prendre.

    Je me pose beaucoup de questions, notamment sur Vivian, donc j'ai du mal à cerner les objectifs réels.

    L'univers ne nous dévoilé que petit à petit, ce qui fait que même si on en sait toujours un peu plus que Ève, on commence l'histoire en en sachant aussi peu qu'elle.

    Ce premier tome est rempli de rebondissements, dont beaucoup que je n'ai pas vu venir et la fin, abrupte et incertaine, me donne envie de tout laisser tomber pour me jeter sur le tome 2.

     

    Un extrait : Le premier jour, personne n'y prêta attention. Il y eut peut-être quelques petits rires parmi les sages-femmes à la vue de tous ces bébés emmaillotés dans leur couverture bleue, sans une seule couverture rose. Séparément, les hôpitaux n'en auraient tiré aucune conclusion. Ils n'auraient pas pu deviner que ce jour tout bleu n'était qu'un début.

    Le lendemain, on fronça les sourcils, perplexe, devant ces nouvelles vingt-quatre heures de bleu.

    Rien que des garçons.

    Assez déroutant. Mais l'on continua à penser qu'il s'agissait d'une pure coïncidence. Le chromosome Y se faisait plus expansif que d'habitude.

    Le troisième jour, les médias signalèrent le fait à titre anecdotique. (« On vit vraiment dans un monde d'hommes. ») Ce fut ce qui attira l'attention générale. Médecins et infirmières réalisèrent que leur cas n'était pas une exception. Le bleu prenait le dessus. Pas seulement des hôpitaux entiers, ni des pays entiers, mais le monde entier.

    Où était passé le rose ?

    À raison d'environ deux millions et demi de naissances par semaine, dont la moitié de filles en temps normal, ce brusque déséquilibre ne pouvait pas être ignoré très longtemps. Les leaders mondiaux se réunirent avec les scientifiques les plus respectés pour tenter de comprendre ce qui se passait et discuter des mesures à prendre pour surveiller la situation. Il fallait trouver des méthodes éthiques - il n'était pas question de toucher aux Droits de l'homme. Voilà ce qui fut annoncé.

    Au départ.

     

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  • [Livre] Horizons – T04 – Crépuscule du matin

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    Lecture terminée le : 05 avril 2021

     

    Résumé : Alors que Xalyah est sur le point d’atteindre son objectif, tout bascule. Dans l’ombre, l’ennemi a tranquillement avancé ses pions pour contrecarrer les plans de la Résistance et quand l’étau se referme, il est déjà trop tard.
    Elle pensait avoir touché le fond par le passé. Elle se trompait. Le pire reste encore à venir.
    Plus seule et perdue que jamais, saura-t-elle trouver la force de se relever afin d’achever ce qu’elle a commencé ? Car cette fois, il ne s’agit plus seulement d’elle ou de ses proches, mais de l’avenir de toute une nation qui est en jeu, si ce n’est plus.


    Auteur : Lysiah Maro

     

    Edition : Inceptio

     

    Genre : Science-fiction

     

    Date de parution : 6 Décembre 2019

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : N'aie pas peur, qu'elle disait, n'aie pas peur. Elle a même eu le culot de rajouter : ça va aller!

    Elle? C'est l'auteur particulièrement sadique de cette saga dont je viens de lire le dernier tome.

    Ça va aller? Non mais c'est une blague? J'ai autant morfler que Xalyah dans ce tome.

    J'ai eu la trouille pour les personnages a quasiment toutes les pages, et surtout pour Xalyah qui en prend plein la tronche du premier au dernier chapitre.

    Je crois avoir rarement autant insulter des personnages au cours d'une lecture. Mais il faut dire que quand Lysiah Maro fait d'un personnage un salopard, elle ne fait pas semblant.

    On avait déjà compris que Kraeffer été une ordure finie, mais Macrelois n'a rien à lui envier.

    Mais bon, depuis le début de la saga, on entend ces deux noms là, et on ne s'attend pas à ce qu'ils deviennent des petits chérubins. On sait qu'on les déteste depuis très longtemps.

    En revanche, ce à quoi on était moins préparé, c'était à devoir se méfier de tous les personnages que l'on a appris à aimer depuis le premier tome, car très vite les choses sont claires : il y a un traître dans les rangs.

    Et au milieu de tout ce merdier, il y a Xalyah, qui continue à devoir se montrer forte, responsable, bref, l'image de la Résistance qu'on lui demande d'être.

    Pour autant, elle n'est pas surhumaine, et si elle arrive à faire illusion, elle n'est pas moins atteinte par tout ce qui lui arrive.

    Blessures, tortures en tout genre, trahisons, accusations, cela fait beaucoup pour une seule personne aussi forte soit-elle.

    Pour certains personnages, je les avais bien cernés. Mais c'est justement là que l'auteur fait fort, elle nous met en confiance en nous laissant cerner certaines personnes pour mieux nous assommer avec des révélations inattendues sur d'autres.

    Ce tome n'offre aucun temps mort, car à chaque petite accalmie, on peut parier sans risque de se tromper que les choses ne vont pas tarder à dégénérer de nouveau.

    Même les personnages dignes de confiance, ceux qui ne trahissent pas la Résistance, peuvent, avec plus ou moins de conscience, rajouter à la souffrance de Xalyah.

    Car le fait de lui demander d'aller au-delà de ce qu'elle est capable d'endurer, sans jamais lui accorder le droit ni à l'erreur ni au repos, peut à long terme la démolir aussi sûrement que des tortures quelle a pu endurer au cours de ces quatre tomes.

    En plus de Xalyah, qui reste le personnage central, son frère Xavier, Thomas et Khenzo vont prendre de l'importance, ce qui ne va pas se faire sans heurts.

    Khenzo et Thomas qui ont toujours montré une patience infinie envers la jeune fille quand elle se montrait pourtant insupportable, m'ont semblés beaucoup plus durs avec elle alors même qu'elle se trouve dans une situation difficile et douloureuse.

    Quant à Xavier, j'ai toujours eu du mal avec son attitude envers sa sœur et ça ne s'est pas arrangé dans ce final.

    J'ai vraiment traîné au maximum avant de venir ce tome. D'une part parce que j'avais peur, et avec raison qu'on se le dise, du sadisme de l'auteur. D'autre part parce que lire ce tome 4 cela voulait dire terminer la saga et je n'avais pas envie de laisser Xalyah derrière moi.

    Chacun des tomes aura été un coup de cœur, ce qui n'est pas étonnant vu qu'il me semble que l'ensemble de la saga a été écrite par l'auteur comme un seul tome qui a été ensuite découpé par la maison d'édition.

    À présent que j'ai refermé la dernière page de cet univers, je n'ai plus qu'une hâte, pouvoir me plonger dans la prochaine histoire de Lysiah Maro, histoire qui ne devrait plus tarder, toujours chez Inceptio.

     

    Un extrait : Kalan pianote sur son clavier avec énergie avant de relever la tête.

    — Les résultats du premier vote sont en faveur d’un maintien de mademoiselle Lisandin à la tête d’un bataillon, donc. Nous allons maintenant faire le tour de table. Chacun a droit à cinq minutes maximum pour s’exprimer sur le sujet. Fayun, c’est à vous.

    L’homme situé à la droite du général prend la parole :

    — Je ne la connais pas personnellement, mais j’ai suivi avec attention l’évolution de l’avant-poste à Corbeilles. Les choses s’améliorent pour la population locale, les soldats du bataillon sont globalement satisfaits et se disent bien traités. Je n’ai aucune raison de m’opposer à une situation qui fonctionne bien et donne des résultats prometteurs.

    Il ne m’a pas regardée une seule fois, concentré sur ses notes. Le général acquiesce et prend une petite minute pour résumer l’avis de ce Fayun sur son ultra-book, avant de passer au suivant.

    — Je m’y oppose. Cette jeune femme possède sans doute de nombreuses qualités, je n’en doute pas, mais elle n’a pas la carrure pour porter un bataillon entier à bout de bras. Je préfèrerais qu’elle se cantonne à faire de la propagande pour la Résistance et laisse les affaires sérieuses à ceux qui s’y connaissent.

    Cette fois-ci l’homme a soutenu mon regard durant toute son explication. Ses arguments sont valables ; je n’ai pas autant d’expérience que les militaires de formation, c’est un fait.

    Kalan pianote sur son clavier et fait signe à la personne suivante d’enchaîner. Pendant plus d’une heure et demie, chacun s’exprime librement. Pour ou contre, certains exposent leur point de vue avec de véritables arguments tandis que d’autres font simplement preuve de mauvaise foi ou d’un engouement sans faille. Ce tour de table a l’avantage de me faire prendre conscience de ce que les gens pensent de moi. Bien sûr il n’y a qu’une vingtaine de personnes, mais cela représente déjà un bon échantillon de ce qui peut se dire au sein de la Résistance. Et il est dorénavant clair que je suis loin de faire l’unanimité comme l’aurait souhaité le général.

    Le plus virulent à mon égard dans l’assemblée aura été Martin, comme je m’y attendais. Il n’a pas hésité à interpeller plusieurs personnes pour les rallier à son avis, me traitant d’écervelée n’ayant aucun sens des responsabilités et des valeurs militaires. Pour appuyer son propos, il a évoqué le relatif échec de notre première mission offensive, le différend entre Yasshem et Angolo et mon escapade en compagnie de Khenzo sans avoir prévenu qui que ce soit, comportement indigne de la part d’un chef militaire selon lui. Sur ce dernier point, je dois bien admettre qu’il a raison et que je n’ai pas d’excuse, pour le reste…

     

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  • [Livre] La dernière sorcière aux yeux d'or

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    Lecture terminée le : 31 mars 2021

     

    Résumé : La légende prétend qu'il existait un monde merveilleux, un lieu magique où humains et créatures surnaturelles vivaient en paix. Un clan de puissantes sorcières aux yeux d'or y maintenait l'équilibre, jusqu'à ce qu'un mage au cœur aussi sombre que l'obsidienne le décime lors d'une nuit sanglante.
    L'harmonie rompue, le monde bascula dans le chaos. Le mal y règne désormais en maître, obligeant les êtres magiques à se cacher et les humains à se battre pour leur survie.
    Mais l'espoir revient lorsque l'Oracle prédit le retour des sorcières aux yeux d'or, car l'une d'elles a survécu au massacre.
    Une jeune fille prénommée Elena.


    Auteur : Lily Davinni

     

    Edition : Inceptio

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 22 Avril 2020

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : J'ai enfin lu ce roman qui traînait dans ma PAL depuis sa sortie en avril 2020.

    J'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire, au point que dans les premières 20 ou 30 pages, j'ai envisagé d'abandonner ma lecture. Je trouvais que la plume manquait de naturel, un peu comme si les scènes étaient surjouées. Par exemple, je trouvais incompréhensible l'agressivité que montre d'emblée Even quand il rencontre Elena, d'autant plus qu’elle ne trouve jamais explication logique.

    Mais j'ai décidé de m'accrocher, car j'avais lu de bons avis sur le roman, et j'ai bien fait, car plus on avance dans l'histoire plus ce côté surjoué s'atténue.

    J'ai beaucoup aimé Elena, mais parfois les réactions de son entourage m'ont profondément énervée. On a là une gamine qui en l'espace de quelques heures apprends que sa vie est un mensonge, quelle est une sorcière alors qu'elle vit dans notre monde, et que la sorcellerie est pour tous forcément maléfique, qu'elle doit quitter tout ce qu'elle connaît, et qu'elle doit sauver un monde dont elle vient seulement d'apprendre l'existence.

    Et quand, ce qui est somme toute logique, elle se sent un peu amère de devoir supporter tout ça, tout le monde lui tombe sur le dos en la traitant d'égoïste.

    Ça va, ça ne les gêne pas trop de demander à une gosse de 18 ans d'aller risquer sa peau pour eux, et avec le sourire en plus.

    Même si j'espère que quand Elena sera en pleine possession de ses pouvoirs, elle mettra une raclée d'anthologie à Even pour lui apprendre à se comporter correctement avec les dames, j'avoue que leur couple ne me déplaît pas.

    Après, il faut reconnaître que les personnages ne brillent pas par leur originalité. On trouve pêle-mêle la jeune femme propulsée dans un monde qui n'est pas le sien, têtue et volontaire avec ses instants de faiblesse; le garçon ténébreux, fort, courageux mais avec un caractère de cochon; le mentor exigeant mais bienveillant; et les divers comparses comprenant l'ami fidèle à l’oreille attentive, le gros ours qui cache un cœur d'or... etc...

    Pour autant, cela ne m'a pas dérangée plus que ça, car s'il y a une originalité, c'est dans l'univers qu'on la trouve. J'ai aimé découvrir le type de magie qui anime Elena ainsi que les diverses créatures sympathiques ou maléfiques que l'on est amené à rencontrer.

    Et malgré des débuts difficiles, la fin m'a donné très envie de découvrir la suite, et j'ai d'ailleurs déjà prévu de l'acheter lors de ma prochaine commande de livres.

     

    Un extrait : La légende dit qu’il existait un monde mystérieux par-delà les plus grandes montagnes de la Terre. Un monde merveilleux, magique, où tout était possible. Là-bas, régnait la paix, la joie, la richesse. Là-bas, n’existaient ni misère, ni peur. Alatar était l’archétype du monde parfait.

    Un clan de sorcières y sauvegardait l’équilibre. Leurs pouvoirs étaient tels, qu’elles étaient idolâtrées au même titre que les divinités : les plus grands rois sollicitaient leurs conseils tandis que les plus féroces créatures magiques baissaient les yeux devant elles. Elles étaient encensées et respectées… mais enviées. Leurs pouvoirs étaient terriblement convoités.

    Un jour, Barral, un puissant mage noir, jaloux de la puissance des sorcières, créa une armée afin de les éliminer et de devenir le sorcier le plus puissant d’Alatar. C’est ainsi que les gardiennes de l’équilibre, malgré leurs immenses facultés, furent exécutées après une longue nuit de lutte sanglante. Leurs yeux d’une splendide couleur dorée, source de leur magie, furent conservés par Barral qui devint ainsi, l’être le plus craint d’Alatar. Mais détenir les yeux d’or ne lui suffisait pas. Il lui fallait bien plus : il lui fallait régner en maître sur ce Monde !

    Il commença alors une guerre barbare destinée à assujettir tous les peuples habitant Alatar. Les armées noires du mage parcoururent le monde avec l’objectif ultime d’obtenir l’allégeance des êtres terrifiés depuis le massacre des sorcières, et de tuer tous ceux qui ne se soumettraient pas. Beaucoup périrent durant ces treize années terribles de lutte et de carnage. Nombreux fuirent, espérant demeurer invisibles aux yeux du danger. Peu restèrent encore debout face à l’ennemi, attendant vainement, celui ou celle qui les sauvera de leur déchéance. Mais l’espoir sombra aussi vite que l’armée du mage noir dévastait les contrées autrefois en paix.

    L’équilibre n’étant plus maintenu, le monde bascula dans le chaos durant de longues années.

    Mais derrière chaque ombre, se cache un rayon de lumière. L’espoir revint lorsque l’Oracle prédit le retour des sorcières et avec elles, le retour de l’équilibre à Alatar, car l’une d’elles avait survécu au massacre… une petite fille prénommée Elena

     

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  • [Livre] Les larmes rouges, intégrale

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    Lecture terminée le : 13 septembre 2020

     

    Résumé : D'un naturel réservé, Cornélia n'a jamais eu la vie facile. Orpheline de mère, elle vit chez un père absent et doit supporter la perte de sa meilleure amie. A l'âge de 19 ans, la jeune femme est plus fragile et seule que jamais.
    Alors qu'elle s'apprête à faire un choix radical, elle est assaillie par des visions et des cauchemars chaque jour plus oppressants. Plongée dans un univers sombre et déroutant, il devient difficile pour elle de distinguer le songe de la réalité... Est-elle en train de perdre la raison ? A moins que la rencontre d'un mystérieux personnage aussi fascinant qu'effrayant y soit pour quelque chose ?


    Auteur : Georgia Caldera

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : Juillet 2019

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Quand j’ai commencé cette trilogie avec cette intégrale de 1784 pages, j’avais l’intention de lire d’autres livres entre chaque tome.
    Mais finalement, je me suis retrouvée à enchaîner les pages jusqu’à finalement lire l’intégrale d’une traite.
    J’ai beaucoup aimé toute l’histoire autour du roi sombre, de son passé, de tout ce qu’il s’est passé depuis des siècles, les liens existants entre les personnages et que le don de Cornelia, l’héroïne, nous permet d’explorer.
    Il y a de nombreuses scènes macabres et horrifiques dès lors que Cornelia et Henri, son « protecteur », sortent de leur isolement pour rejoindre une communauté vampirique.
    Le moins qu’on puisse dire c’est qu’ici les vampires n’ont rien d’ours en peluche avec des crocs. Ils voient également les humains comme du menu fretin. Ce n’est pas seulement qu’ils les considèrent comme de la nourriture, mais carrément qu’ils les voient comme des sortes de pantins animés à qui on peut absolument tout faire.
    Au fil des tomes, les dons de Cornelia gagnent en puissance et, de par sa nature, elle se trouve un peu à part, elle n’est pas vraiment soumise à la hiérarchie vampirique, du moins pas naturellement !
    Au niveau des personnages, j’ai vraiment beaucoup aimé Cornélia. Dès les premières pages, on sait qu’elle est orpheline de mère, que son père est un authentique salopard et qu’elle gravement dépressive (quoi que sa dépression n’est pas totalement naturelle).
    Alors oui, elle a parfois des réactions impulsives qui peuvent être agaçantes, mais la gamine a 19/20 ans et vu ce qu’il lui tombe sur le coin du museau, je ne trouve pas ses réactions anormales. Franchement, je ne sais pas comment je réagirais à sa place ! Sûrement mal !
    D’autant plus si on me demande d’être une sorte de potiche, version poupée de porcelaine, qu’on déplace à son gré sans qu’elle ait le droit de rien dire ne d’obtenir la moindre explication…. Clairement, ça m’aurait vite gonflée… Grand amour, ou pas grand amour !
    J’ai beaucoup aimé bon nombre de personnages secondaires même si une grande partie d’entre eux d’entre eux mériteraient des baffes.
    En revanche, j’ai eu beaucoup de mal avec Henri et avec la « romance » qu’il entretient avec Cornelia.
    Il n’y a qu’un seul mot pour les décrire : Toxiques !
    Henri se sert de la vulnérabilité de Cornelia pour assouvir son obsession à son égard.
    Je ne comprends pas que cette relation soit qualifiée de romance. Du côté de Henri c’est de la possessivité. Du côté de Cornélia, il y a une dépendance physiologique dont vous comprendrez la nature en lisant le livre (et qui elle-même a été provoqué lors d’une scène d’une grande violence physique et mentale pour la jeune fille).
    Cette « romance » est une succession d’abus, qu’ils soient physiques ou psychologiques, de séquestration… on a même droit à ce qui, à mon sens, n’est rien de moins qu’un viol.
    Cornelia ne cesse de vouloir exiger plus de respect mais pardonne toujours beaucoup trop de choses sans avoir obtenu la moindre preuve de réel repentir et de volonté de changement.
    Cette relation toxique est vraiment LE point noir de cette trilogie. Ça m’a clairement empêché d’atteindre le coup de cœur et ça a même fait baisser drastiquement la note car cette relation étant très présente, il est très dur d’en faire abstraction.
    Si Henri avait évolué à ce niveau-là, j’aurais certainement plus apprécié ma lecture.

     

    Un extrait : — Te souviens-tu de moi, Cornelia ?

    Le ton de sa voix était grave, presque solennel. Elle se dégagea peu à peu pour plonger son regard humide dans le sien, cherchant à comprendre le sens de la question. L'expression triste de ses yeux clairs n'avait pas changée, cependant elle semblait s'être intensifiée, passant d'une simple lueur furtive à une évidence.

    — Je... Non, j'étais inconsciente ce jour-là, je ne me rappelle pas de vous...

    Il s'écarta d'elle, prenant un air déçu.

    — J'ai les réponses aux questions que tu te poses, ainsi qu'à celles que tu ne te poses pas encore, mais je ne peux te les donner maintenant, c'est beaucoup

    trop tôt... Il faudra que tu te souviennes d'abord

    Il s'éloigna encore jusqu'à sortir de la pièce. Interloquée, elle le suivit. Il l'attendait devant la porte, l'invitant cette fois à sortir. D'un revers de la main elle essuya ses larmes :

    — Mais je ne comprends pas... Quel est le rapport? Pourquoi devrais-je me souvenir de vous ? De toute façon, je ne pourrai pas puisque j'étais inconsciente, je suis même restée plusieurs jours dans le coma ! Si vous savez des choses sur moi que j'ignore, il faut me les dire ! Vous n'avez pas saisi, je suis en danger... C'est important !

    Il ferma les yeux et répondit d'un ton las :

    — Pas maintenant. Il vaudrait mieux que tu rentres chez toi à présent, on doit t'attendre.

    L'angoisse revint, Cornelia allait devoir à nouveau se retrouver seule...

    — Non, personne ne m'attend ce soir. Et je vous l'ai dit, je pense être en danger. Je vous en prie. J'ignore ce dont vous ne souhaitez pas me parler « maintenant » mais si vous savez quelque chose qui peut m'aider, dites-le moi. Ça peut peut-être avoir un lien avec ce qui m'arrive en ce moment... Je vous en prie, aidez-moi...

    Encore une fois, il ne parut pas le moins du monde étonné par les propos, pourtant curieux et pas très cohérents, que tenait la jeune fille. D'ailleurs, à bien y réfléchir, à aucun moment de cette étrange rencontre il ne l'avait été. Il soupira et, d'une voix redevenue froide et distante, déclara :

    — Crois-moi, c'est déjà ce que je fais... Souviens-toi d'abord, après on verra. Allez, rentre chez toi, Cornelia.

     

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  • [Livre] Le faiseur de rêves – T02 – La muse des cauchemars

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    Lecture terminée le : 31 juillet 2020

     

    Résumé : Il est un monde où hommes et femmes naissent avec un don précieux, dont seuls les plus puissants gagnent le droit de se servir en temps utile, mais toujours au nom de l'Empire. À respectivement seize et dix-sept ans, Nova et Kora rêvent du jour tant attendu où des envoyés à la peau bleue viendront enfin les enlever. Alors, seulement, elles pourront accomplir leur véritable destin.
    Très loin de là, à travers l'espace et le temps, dans la mythique Cité oubliée – qu'après tant d'années, Lazlo Lestrange peut désormais contempler de ses yeux –, retentit une explosion qui fait basculer son monde et celui de Sarai. Leur avenir ne tient désormais plus qu'à un fil, celui que manipule par la seule force de son esprit une enfant cruelle et meurtrie. À la fois plus puissant et plus vulnérable que jamais, le jeune homme va devoir choisir : sauver celle qu'il aime ou bien tous les habitants de la ville interdite jusqu'au dernier.
    Sans compter qu'un danger plus grave encore menace... Car l'oiseau blanc qui surveille la citadelle depuis toujours veille, et il est grand temps pour lui de passer enfin à l'action.


    Auteur : Laini Taylor

     

    Edition : Lumen

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 04 Avril 2019

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : Pour une fois, je n’ai pas attendu 107 ans après ma lecture du tome 1 (lu le 3 juillet) pour dévorer le tome 2.
    A la fin du tome 1, on avait laissé Sarai et Lazlo dans une situation délicate pour ne pas dire désespérée.
    Le début de ce tome 2 les retrouve exactement là où on les avait laissé : A la merci de Minya, la fillette psychopathe.
    Le thème de ce second tome est la vengeance. Minya n’est pas la seule à être assoiffée de vengeance et de nouveaux personnages vont faire leur apparition.
    Si j’ai été contente de découvrir ce que Skathis faisait des enfants engendrés par les dieux avec les humains qu’il enlevait, j’ai un peu mois aimé suivre l’histoire de Nova. Si son apparition permet de faire des découvertes et de faire avancer l’histoire, je n’ai pas réussi à m’intéresser à ces nouveaux personnages.
    Peut-être parce qu’ils évoluent d’abord dans une autre temporalité qui n’est pas clairement indiquée.

    J’ai aussi regretté que le rôle de l’alchimiste, Thyon, soit aussi peu mis en avant alors qu’il est quand même, notamment dans ce tome, à l’origine d’une solution qui leur sauve la mise à un moment. Et puis, on parle beaucoup de lui, pour qu’au final il n’ait quasiment aucun rôle.
    J’ai quand même beaucoup aimé ce tome qui est une belle conclusion à l’histoire tout en laissant la porte ouverte pour de nouvelles aventures.
    Pour autant, même si j’ai vraiment apprécié ce second tome, je crois que j’ai quand même nettement préféré le tome 1.
    J’ai trouvé ce second tome un peu brouillon probablement à cause de l’introduction de l’histoire de Nova. Ça ne rend pas vraiment difficile à suivre, mais j’ai trouvé que ça cassait un peu l’élan donné par le tome 1.
    C’était intéressant, mais ça aurait été mieux sr une trilogie, ça aurait été moins précipité.
    Même si j’ai moins aimé ce tome que le tome 1, ça reste une duologie que j’ai adoré lire, avec un univers riche et complexe qui n’a pas dévoilé tous ses mystères.

     

    Un extrait : Sarai habitait les cauchemars depuis l’âge de six ans. Durant quatre mille nuits, elle avait exploré les paysages oniriques de Désolation, où elle assistait à l’horreur même et y participait. Elle était la Muse des cauchemars. Ses cent papillons sentinelles s’étaient perchés sur chaque front. Homme, femme ou enfant, aucun ne lui avait échappé. Leurs hontes et leurs souffrances, leurs chagrins et leurs peurs n’avaient plus de secret pour elle. À tel point qu’elle pensait connaître le pire et ne plus pouvoir être surprise. Et elle continua à le croire jusqu’au moment où elle dut s’agenouiller au milieu des fleurs du jardin de la citadelle pour préparer la crémation de son propre corps.

    Pauvre petite chose brisée ! Il gisait parmi les fleurs blanches, éclatant de beauté et de couleurs – peau bleue, soie rose, cheveux cannelle et sang rouge. Pendant dix-sept ans, Sarai avait habité ce corps. Ces pieds avaient arpenté le plancher de la citadelle dans d’interminables va-et-vient agités. Ces lèvres avaient souri, hurlé des papillons dans le ciel et siroté la pluie dans des coupes en argent ciselé. Tout ce qui était lié à elle était ancré dans la chair et les os exposés devant elle. Ou, plutôt, l’avait été. Mais à présent qu’elle s’en trouvait arrachée, dépouillée par la mort, que représentait donc ce corps ?

    Une chose comme une autre. Un artefact de sa vie achevée, qu’ils allaient brûler. L’horreur se réinventait toujours. Sarai le savait désormais.

     

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  • [Livre] Le faiseur de rêves

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    Lecture terminée le : 03 juillet 2020

     

    Résumé : C'est le rêve qui choisit le rêveur, et non l'inverse...

    Il est une ville, au centre du désert, où nul n'a le droit de se rendre sous peine de mort. De ses entrailles sortaient autrefois d'interminables caravanes chargées de trésors mais, depuis deux cents ans, la cité est coupée du reste du monde... Pire encore, un soir d'hiver, le nom de ce lieu de légende s'évanouit en un clin d'œil de la mémoire de tous – Lazlo Lestrange, orphelin de cinq ans à peine, ne fait pas exception à la règle. Frappé au cœur, le petit garçon restera irrémédiablement fasciné par cette énigme.


    Auteur : Laini Taylor

     

    Edition : Lumen

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 19 Avril 2018

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : Lazlo fait partie des nombreux orphelins de guerre. Il est placé dans un monastère et clairement, il est destiné à devenir moine, que cela lui plaise ou non.
    Mais le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’a pas la vocation !
    Alors qu’il joue en cachette, il sent le nom d’une cité qui le passionne lui échapper. Ne reste que le mot « Désolation ».
    Le jeune Lazlo, après avoir réussi à fuir le monastère pour devenir le bibliothécaire, va consacrer son temps à essayer de percer ce mystère.
    Jusqu’à ce qu’un jour, une délégation de guerriers venant de cette mystérieuse cité arrive dans sa ville, à la recherche d’experts en tout genre pour une mystérieuse mission. En y allant au culot, Lazlo réussit à intégrer la délégation. En alternance avec les chapitres suivant la délégation, on peut voir des chapitres suivant le quotidien de quatre adolescents dotés de pouvoirs : l’un peut faire pleuvoir, l’autre contrôle le feu, la troisième fait pousser toute sorte de choses, quant à la quatrième, Sarai, il faudra un peu de temps pour découvrir le pouvoir qui est le sien.
    Il y a une cinquième personne dans leur groupe mais elle ne sera dévoilée que peu à peu, tout comme l’histoire de ces mystérieux adolescents.
    En fait, on se retrouve à suivre, et à s’attacher, aux membres de deux camps que tout oppose.
    Il est difficile de qualifier l’un ou l’autre de « méchant » car chacun a vécu des choses qui expliquent leur comportement.
    Bien sûr je ne cherche pas d’excuses. Les habitants de la ville ont certes eu de bonnes raisons pour agir comme ils l’ont fait en premier lieu mais leur rancœur, même si elle est provoquée par la peur, va trop loin.
    Les adolescents, eux, ont certes de bonnes raisons d’avoir peur, et on ne peut leur reprocher leur méfiance, mais le désir de vengeance de l’un d’entre eux va également beaucoup trop loin.
    L’histoire prend tout son temps pour se mettre en place. Personnellement, j’adore ça. Mais ça veut aussi dire qu’il faut un long moment avant que l’action ne commence, et même là, il ne faut pas s’attendre à de grands combats épiques mais on a des recherches, des révélations, une romance atypique et magnifique et des retournements de situation.
    L’univers est particulièrement riche et j’ai encore plus apprécié d’avoir le temps d’en assimiler toutes les facettes.
    Je meurs d’envie de vous parler des personnages, des créatures qu’on rencontre, des légendes venant de Désolation et d’ailleurs… mais ce serait impossible sans vous donner des détails et donc sans spoiler.
    Du coup, je ne peux que vous dire que j’ai adoré ce roman et que la fin est époustouflante. J’ai hâte de lire le second tome (c’est une duologie) et je ne peux que vous conseiller de ne pas passer à côté de cette pépite.

     

    Un extrait : Dans le feu de l’action, ses rêveries lui semblaient si vivaces que le plus petit aperçu de ce qu’était en fait la réalité l’aurait laissé stupéfait. S’il avait pu se détacher de lui-même pour voir ce petit garçon foncer dans les fougères couvertes de givre en agitant deux branches d’arbre, il se serait à peine reconnu tant il était devenu pour de bon, dans sa tête, un redoutable guerrier, lui qui venait de désarmer plus de cent combattants qui battaient à présent en retraite, titubants. En signe de triomphe, il inclina la tête en arrière et poussa le cri de…
    Le cri de…

    — Désolation !

    Il s’interrompit, perplexe. Le mot était sorti de sa bouche comme on hurle une malédiction, laissant derrière lui un arrière-goût de larmes. Lazlo avait voulu rugir le nom de la ville, comme un instant plus tôt, mais… plus rien, impossible de s’en souvenir. Le garçon fit un nouvel essai, en vain : une fois encore, ne surgit dans sa tête que le mot « Désolation ». C’était comme tendre la main pour cueillir une fleur et ramener, à la place, une limace gluante ou un mouchoir détrempé. Son esprit, plein de répugnance, eut un réflexe de dégoût. Pourtant, il ne put se retenir d’essayer encore et encore – un peu plus écœuré à chaque tentative. Il persistait à chercher à tâtons ce qui se nichait au creux de sa mémoire un instant plus tôt encore, il en avait la certitude. Mais il ne trouvait que cet horrible mot – Désolation –, profondément incongru, humide comme un cauchemar au goût salé. Une anomalie absurde dont l’amertume le fit grimacer. Il fut soudain submergé par une sensation de vertige accompagnée d’une folle certitude : l’ancien nom avait été volé.

    Arraché de sa propre tête.

     

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  • [Livre] Les noces de la renarde

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    Lecture terminée le : 02 novembre 2020

     

    Résumé : 1461, Japon. Hikari vit dans les forêts peuplées de croyances et de dieux du Japon du 15ème siècle et s’intéresse de près au village installé au pied de la montagne… à ses risques et périls.

    2016, Tokyo. Mina, qui a le pouvoir de voir les yokaï, esprits et monstres du folklore japonais, va se laisser entraîner dans une chasse au démon, en plein cœur de Tokyo.

    Deux univers qui se croisent et s'entremêlent, entre quête d'identité et désir d'émancipation.


    Auteur : Floriane Soulas

     

    Edition : Scrineo

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 02 mai 2019

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : J’avais adoré « Rouille » du même auteur et j’avais craqué pour la couverture de Les noces de la renarde que j’avais vue, de loin, dans un magasin. Quand j’ai fait des recherches sur cette couverture et que j’ai découvert que c’était le second roman de l’auteur de Rouille, c’était clair, il me fallait se livre.
    Bon évidemment, après j’ai mis une éternité à le sortir de ma PAL mais je ne l’ai absolument pas regretté car j’ai vraiment adoré ce roman !
    J’aime tout ce qui touche au folklore japonais, même si je ne suis pas une experte en le domaine.
    Déjà, j’ai vraiment apprécié que les mots japonais soient expliqué en notes de bas de pages. Je me doute que ça doit agacer ceux qui connaissent ces mots, mais bon, comme ils ne sont pas seuls au monde, l’auteur a pensé à ceux qui n’y connaissent rien et a pris soin de donner une brève définition des termes. J’ai aussi aimé qu’elle ait pris soin de mettre ces explications au fur et à mesure car il n’y a rien qui m’exaspère plus que de devoir aller systématiquement à la fin d’un bouquin pour éplucher un index, ça me coupe dans la lecture, bien plus que de lire trois lignes à la fin d’un chapitre !
    Malgré le fait que ce bouquin soit une belle petite brique (presque 600 pages) je l’ai dévoré en moins de 24h, ce qui en dis long sur la manière dont l’histoire m’a captivée !
    L’histoire se déroule entre deux époques : le japon féodal de 1467 et le japon moderne d’aujourd’hui.
    Dans le japon féodal, nous suivons Hikari, une jeune kitsune (démon-renard pour faire simpliste) fasciné par le monde des humains et plus particulièrement par le village situé près de la forêt sacrée où elle réside. Le monde est déjà en train de changer. Les humains font toujours des offrandes aux esprits mais semblent ne plus craindre d’abattre des arbres dans une forêt où, quelques siècles plus tôt, ils n’auraient même pas osé entrer.
    J’ai beaucoup aimé Hikari avec sa douceur et sa fascination. J’ai également apprécié Akane, son amie et la doyenne du clan. En revanche, la chef, Ino, m’est sortie par les yeux : Cette femme veut tellement asseoir son pouvoir, elle a tellement peur d’être détrônée, qu’elle semble prête à n’importe quoi pour conserver sa place dominante.
    Dans le japon moderne, on suit Mina, une adolescente qui a le douteux privilège de voir les fantômes. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle n’apprécie que moyennement ce don qu’elle envisage plutôt comme une malédiction. Elle fait tout pour passer inaperçue jusqu’à ce que la déléguée de sa classe ne vienne lui demander (enfin demander, exiger sous peine de représailles) de l’aide dans une affaire peu ordinaire.
    J’ai beaucoup aimé Mina. Je comprends à quel point son don doit être pénible, il est envahissant, intrusif et elle n’a aucun moyen d’appuyer sur un bouton off pour avoir la paix.
    Au début, j’ai eu du mal avec la déléguée : Natsume. Elle profite de sa position, très importante au sein du lycée au Japon, pour contraindre Mina de l’aider alors que je suis certaine que si elle avait exposé le problème qu’elle rencontrait, Mina l’aurait aidé d’elle-même tellement cette gamine a bon cœur. Après, au fur et à mesure que l’on en sait plus sur Natsume, j’ai commencé à l’apprécier. Elle n’a clairement pas la vie facile.
    J’ai bien aimé l’alternance entre les deux époques : les périodes au japon féodal ont un rythme plus lent, plus posé. Les périodes au Japon moderne sont plus dans l’action et la précipitation, ce qui n’est pas étonnant vu l’âge des protagonistes.
    Bien entendu, on se doute qu’il y a un lien entre ces deux époques mais lequel ? Je n’ai pas eu trop de mal à le comprendre, il y a quand même pas mal d’indices. Mais ce n’est pas le plus important de comprendre ce lien. Ce qui compte c’est de savoir comment ça va se finir, et ça, je ne l’avais pas vu venir et j’ai trouvé ce dénouement original et assez inattendu.
    C’était une très belle lecture avec beaucoup d’émotions et sa part d’action. J’aime bien quand les choses ne vont pas trop vite : on court tout le temps partout, ça fait du bien d’être plus posé dans ses lectures ! Au moins dans certaines !
    Je vais surveiller de près les éventuelles prochaines sorties de l’auteur car j’ai bien l’impression qu’elle mérite d’être suivie de près !

    Un extrait : — Akane, salua finalement Hikari sans la regarder.

    — Je t’ai cherchée toute la nuit, murmura Akane. Où étais-tu ?

    — Je chassais, dit-elle en désignant les lièvres à ses pieds. Je suis venue attendre le lever du soleil. Il a plu très tôt et un magnifique arc-en-ciel est apparu.

    Un silence tendu s’étira entre les deux femmes. Hikari pouvait sentir les doutes de sa sœur, son regard lui brûlait la nuque. Elle n’était pas dupe.

    — Qu’est-ce que tu leur trouves ? demanda finalement Akane avec colère, en désignant le village en contrebas. Ils sont lourds, patauds, barbares. Ils tuent la forêt, un arbre après l’autre.

    — Je les trouve intéressants.

    — Ils ne sont pas comme nous, ils sont faibles, asséna Akane.

    — J’aime leur côté éphémère, toute cette énergie qu’ils dépensent pour le peu de temps qui leur est imparti. Il y a une certaine beauté dans leur faiblesse, comme tu dis.

    — Tu devrais faire attention. Ces hommes-là ont beau prier les dieux, qui sait de quoi ils sont capables ? Si Ino découvre que tu es descendue au village…

    Hikari sentit l’aiguillon de la peur lui mordre le ventre. Si ses escapades arrivaient aux oreilles de la cheffe de clan, la sanction serait exemplaire. Ino attendait depuis trop longtemps une excuse pour asseoir sa supériorité. Elle se tourna à demi, juste assez pour apercevoir le visage contrarié d’Akane par-dessus son épaule.

    — Tu ne lui diras rien, n’est-ce pas ? murmura-t-elle.

    — Non, répondit Akane après un silence. Sois juste prudente.

    Hikari acquiesça, le cœur serré. Elle savait qu’Akane ne la trahirait pas, tant qu’elle ne mettait pas le clan en danger.

     

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  • [Livre] The scorpion rules – T02 – Prisoners of peace

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    Lecture terminée le : 14 mars 2021

     

    Résumé : Greta Stuart n’est plus otage. Elle n’est plus princesse héritière de la Confédération panpolaire. Elle n’est même plus humaine. Afin de sauver sa vie et celle de ses amis, elle a accepté de devenir une intelligence artificielle, la première depuis près d’un siècle. Mais ce choix a un prix… Le corps de la jeune fille ne supportera pas longtemps cette transformation. Bientôt, elle devra l’abandonner pour prendre possession de celui d’un Cygne, ces êtres moitié soldats, moitié messagers qui vénèrent Talis, l’intelligence artificielle qui règne sur la planète.
    Mais tandis qu’elle chevauche à travers des étendues glaciales et désertiques, aux côtés de Talis et de deux de ses serviteurs, Greta est rattrapée par son passé. Une révolte gronde : le peuple panpolaire semble bien décidé à arracher sa princesse des mains du maître du monde… quitte à la tuer. Et parmi les rebelles, Elián, le garçon qu’elle a sauvé, celui qui lui a ouvert les yeux et qui rêve de changer le monde. Greta saura-t-elle maîtriser sa nouvelle nature et empêcher un cataclysme de se produire ?


    Auteur : Erin Bow

     

    Edition : Lumen

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 03 novembre 2016

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Quelques mois après ma lecture du tome 1, je me suis lancée dans le tome 2. Il est rare que je lise les tomes d'une saga de manière aussi rapprochée, mais j'avais vraiment envie de voir ce que ce second tome allait nous réserver.

    Moi qui à la fin du premier tome espérais qu'on allait un peu plus voir Talis, j'ai été servie, car dans ce second volet, l'histoire tourne vraiment autour de lui.

    Comme dit dans le résumé, Greta n'est plus une otage, elle est devenue une intelligence artificielle, d'autant plus précieuse aux yeux de Talis que ces dernières sont de plus en plus rare.

    Greta se raccroche à son humanité autant qu'elle le peut, mais certaines de ses déclarations nous montrent que celle-ci lui échappe. Par exemple, quand on lui demande si elle a oublié une situation chargée d'émotions, elle répond : "je n'ai perdu aucune donnée".

    On ne retrouve quasiment aucun des personnages du premier tome, même si Greta pense régulièrement à son amie Xie, excepté Élian, qui va faire en retour assez marquant.

    Je n'ai pas trouvé que le personnage d'Elian avait évolué. Il est toujours immature, toujours déconnecté des réalités du monde, toujours du genre à se jeter tête baissée sans avoir réfléchi une seconde aux conséquences de ses actes.

    En revanche on a une belle évolution de la part de Talis, du moins de cette version-ci de Talis.

    En effet, les expériences et les changements apportés à ce téléchargement de l'intelligence artificielle n'impacte absolument pas l'ensemble de ses versions, du moins tant qu'elle ne s’est pas retéléchargée dans, disons, l'ordinateur mère.

    Cela provoque une situation assez compliquée quand deux versions distinctes de Talis vont se retrouver face à face.

    Greta est toujours en danger. En effet, elle ne dispose pas de copie de sauvegarde, et se trouve dans un corps humain peu adapté à sa nouvelle condition.

    Il y a donc un risque qu'elle meure avant d'atteindre la base de Talis, là où elle pourra être téléchargée de manière pérenne.

    On peut se demander pourquoi Talis a ressenti le besoin de faire de Greta une intelligence artificielle dans le preceptorat, avec les dangers que cela comporte, plutôt que de l'amener à la base, pour la transformer là-bas en toute sécurité. Il semblerait qu'il ne fasse pas confiance aux autres intelligences artificielles, y compris aux autres versions de lui-même.

    Si dans le premier tome, on s'attachait à la vie d'otages dans les préceptorats, dans ce second volet on découvre l'envers du décor des cygnes, les bras armés des intelligences artificielles.

    On se rend compte que derrière la terreur qu'ils inspirent aux enfants des préceptorat (à juste titre, puisqu’ils sont chargés des exécutions), ils ont également un travail de protection et d'aide de la population, mais aussi, et c'est là à mon sens le plus difficile pour eux, ils sont adaptés pour pouvoir héberger une intelligence artificielle, ce qui n'est pas sans conséquence.

    Le destin des cygnes est ainsi abordé tout au long de ce roman.

    Greta va vite se rendre compte que le monde en dehors du préceptorat est bien plus dangereux que ce qu'elle pouvait imaginer, d'autant plus que la révolte populaire gronde.

    J'ai beaucoup aimé ce second roman, d'autant plus que contrairement à d'autres dystopies le changement s'amorce de manière subtile. L'héroïne n'arrive pas comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, en décidant de se rebeller ouvertement contre l'ordre établi, en ralliant, on ne sait pas trop comment, autour d'elle tout un groupe de gens plus ou moins exceptionnels, qui va marcher sur le tyran pour le défaire.

    Non, pas du tout, ici tout est beaucoup plus réaliste. Greta a bien l'intention de faire changer les choses, mais elle n'imagine pas une seconde de le faire par la force en s'emparant du pouvoir, elle veut profiter de son nouveau statut pour amener Talis à accepter des modifications dans sa manière de gérer les choses.

    Il est sûr que c'est à manière de faire prendra plus de temps, mais elle aura bien plus de chance de réussir sur le long terme.

    J'ai vraiment aimé découvrir cette dystopie originale, traité avec beaucoup d'intelligence, dans laquelle il faut savoir lire entre les lignes lors des dialogues pour ne pas laisser échapper les sous-entendus.

    Je trouve que deux tome est la longueur parfaite, il n'aurait pas fallu étaler cette histoire plus que nécessaire.

    Et si ce n'est pas un coup de cœur, cette petite duologie a été une excellente lecture.

     

    Un extrait : Nous partîmes pour Saskatoon le lendemain. Après un premier jour sans rien de notable, nous trouvâmes au cours du deuxième les restes d'une voie ferrée qui barrait la prairie comme une grande cicatrice. Il n'en restait presque rien - les rails avaient depuis longtemps été récupérés pour leur acier, et les traverses comme les poteaux téléphoniques avait pourri - mais le remblai était toujours là, et nous fit office de route.

    - Bonne nouvelle, annonça Talis, le regard braqué vers l'horizon, pendant que nous dressions le camp ce soir-là. Nous pourrions bien atteindre les montagnes Rouges avant que François-Xavier ait épuisé sa réserve plutôt limitée de mots.

    J'avais compris le vrai sens de la phrase : avant que je meure.

    Il s'était passé quelque chose au refuge. Talis avait parlé de la destruction de Calgary, il avait parcouru les cartes et les dernières mises à jour et...

    Je savais ce que j'avais appris, je disposais encore de toutes les données, mais un événement s'était produit, et Talis avait bombardé mon esprit d'ultrasons.

    C'était la deuxième fois, et s'il y avait une troisième...

    Je marchais au bord d'un précipice et prenais garde à chacune de mes respirations, consciente du vide sous mes pieds.

     

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