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[Livre] Les noces de la renarde

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Lecture terminée le : 02 novembre 2020

 

Résumé : 1461, Japon. Hikari vit dans les forêts peuplées de croyances et de dieux du Japon du 15ème siècle et s’intéresse de près au village installé au pied de la montagne… à ses risques et périls.

2016, Tokyo. Mina, qui a le pouvoir de voir les yokaï, esprits et monstres du folklore japonais, va se laisser entraîner dans une chasse au démon, en plein cœur de Tokyo.

Deux univers qui se croisent et s'entremêlent, entre quête d'identité et désir d'émancipation.


Auteur : Floriane Soulas

 

Edition : Scrineo

 

Genre : Fantasy

 

Date de parution : 02 mai 2019

 

Prix moyen : 19€

 

Mon avis : J’avais adoré « Rouille » du même auteur et j’avais craqué pour la couverture de Les noces de la renarde que j’avais vue, de loin, dans un magasin. Quand j’ai fait des recherches sur cette couverture et que j’ai découvert que c’était le second roman de l’auteur de Rouille, c’était clair, il me fallait se livre.
Bon évidemment, après j’ai mis une éternité à le sortir de ma PAL mais je ne l’ai absolument pas regretté car j’ai vraiment adoré ce roman !
J’aime tout ce qui touche au folklore japonais, même si je ne suis pas une experte en le domaine.
Déjà, j’ai vraiment apprécié que les mots japonais soient expliqué en notes de bas de pages. Je me doute que ça doit agacer ceux qui connaissent ces mots, mais bon, comme ils ne sont pas seuls au monde, l’auteur a pensé à ceux qui n’y connaissent rien et a pris soin de donner une brève définition des termes. J’ai aussi aimé qu’elle ait pris soin de mettre ces explications au fur et à mesure car il n’y a rien qui m’exaspère plus que de devoir aller systématiquement à la fin d’un bouquin pour éplucher un index, ça me coupe dans la lecture, bien plus que de lire trois lignes à la fin d’un chapitre !
Malgré le fait que ce bouquin soit une belle petite brique (presque 600 pages) je l’ai dévoré en moins de 24h, ce qui en dis long sur la manière dont l’histoire m’a captivée !
L’histoire se déroule entre deux époques : le japon féodal de 1467 et le japon moderne d’aujourd’hui.
Dans le japon féodal, nous suivons Hikari, une jeune kitsune (démon-renard pour faire simpliste) fasciné par le monde des humains et plus particulièrement par le village situé près de la forêt sacrée où elle réside. Le monde est déjà en train de changer. Les humains font toujours des offrandes aux esprits mais semblent ne plus craindre d’abattre des arbres dans une forêt où, quelques siècles plus tôt, ils n’auraient même pas osé entrer.
J’ai beaucoup aimé Hikari avec sa douceur et sa fascination. J’ai également apprécié Akane, son amie et la doyenne du clan. En revanche, la chef, Ino, m’est sortie par les yeux : Cette femme veut tellement asseoir son pouvoir, elle a tellement peur d’être détrônée, qu’elle semble prête à n’importe quoi pour conserver sa place dominante.
Dans le japon moderne, on suit Mina, une adolescente qui a le douteux privilège de voir les fantômes. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle n’apprécie que moyennement ce don qu’elle envisage plutôt comme une malédiction. Elle fait tout pour passer inaperçue jusqu’à ce que la déléguée de sa classe ne vienne lui demander (enfin demander, exiger sous peine de représailles) de l’aide dans une affaire peu ordinaire.
J’ai beaucoup aimé Mina. Je comprends à quel point son don doit être pénible, il est envahissant, intrusif et elle n’a aucun moyen d’appuyer sur un bouton off pour avoir la paix.
Au début, j’ai eu du mal avec la déléguée : Natsume. Elle profite de sa position, très importante au sein du lycée au Japon, pour contraindre Mina de l’aider alors que je suis certaine que si elle avait exposé le problème qu’elle rencontrait, Mina l’aurait aidé d’elle-même tellement cette gamine a bon cœur. Après, au fur et à mesure que l’on en sait plus sur Natsume, j’ai commencé à l’apprécier. Elle n’a clairement pas la vie facile.
J’ai bien aimé l’alternance entre les deux époques : les périodes au japon féodal ont un rythme plus lent, plus posé. Les périodes au Japon moderne sont plus dans l’action et la précipitation, ce qui n’est pas étonnant vu l’âge des protagonistes.
Bien entendu, on se doute qu’il y a un lien entre ces deux époques mais lequel ? Je n’ai pas eu trop de mal à le comprendre, il y a quand même pas mal d’indices. Mais ce n’est pas le plus important de comprendre ce lien. Ce qui compte c’est de savoir comment ça va se finir, et ça, je ne l’avais pas vu venir et j’ai trouvé ce dénouement original et assez inattendu.
C’était une très belle lecture avec beaucoup d’émotions et sa part d’action. J’aime bien quand les choses ne vont pas trop vite : on court tout le temps partout, ça fait du bien d’être plus posé dans ses lectures ! Au moins dans certaines !
Je vais surveiller de près les éventuelles prochaines sorties de l’auteur car j’ai bien l’impression qu’elle mérite d’être suivie de près !

Un extrait : — Akane, salua finalement Hikari sans la regarder.

— Je t’ai cherchée toute la nuit, murmura Akane. Où étais-tu ?

— Je chassais, dit-elle en désignant les lièvres à ses pieds. Je suis venue attendre le lever du soleil. Il a plu très tôt et un magnifique arc-en-ciel est apparu.

Un silence tendu s’étira entre les deux femmes. Hikari pouvait sentir les doutes de sa sœur, son regard lui brûlait la nuque. Elle n’était pas dupe.

— Qu’est-ce que tu leur trouves ? demanda finalement Akane avec colère, en désignant le village en contrebas. Ils sont lourds, patauds, barbares. Ils tuent la forêt, un arbre après l’autre.

— Je les trouve intéressants.

— Ils ne sont pas comme nous, ils sont faibles, asséna Akane.

— J’aime leur côté éphémère, toute cette énergie qu’ils dépensent pour le peu de temps qui leur est imparti. Il y a une certaine beauté dans leur faiblesse, comme tu dis.

— Tu devrais faire attention. Ces hommes-là ont beau prier les dieux, qui sait de quoi ils sont capables ? Si Ino découvre que tu es descendue au village…

Hikari sentit l’aiguillon de la peur lui mordre le ventre. Si ses escapades arrivaient aux oreilles de la cheffe de clan, la sanction serait exemplaire. Ino attendait depuis trop longtemps une excuse pour asseoir sa supériorité. Elle se tourna à demi, juste assez pour apercevoir le visage contrarié d’Akane par-dessus son épaule.

— Tu ne lui diras rien, n’est-ce pas ? murmura-t-elle.

— Non, répondit Akane après un silence. Sois juste prudente.

Hikari acquiesça, le cœur serré. Elle savait qu’Akane ne la trahirait pas, tant qu’elle ne mettait pas le clan en danger.

 

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