Lecture terminée le : 05 avril 2021
Résumé : Alors que Xalyah est sur le point d’atteindre son objectif, tout bascule. Dans l’ombre, l’ennemi a tranquillement avancé ses pions pour contrecarrer les plans de la Résistance et quand l’étau se referme, il est déjà trop tard.
Elle pensait avoir touché le fond par le passé. Elle se trompait. Le pire reste encore à venir.
Plus seule et perdue que jamais, saura-t-elle trouver la force de se relever afin d’achever ce qu’elle a commencé ? Car cette fois, il ne s’agit plus seulement d’elle ou de ses proches, mais de l’avenir de toute une nation qui est en jeu, si ce n’est plus.
Auteur : Lysiah Maro
Edition : Inceptio
Genre : Science-fiction
Date de parution : 6 Décembre 2019
Prix moyen : 19€
Mon avis : N'aie pas peur, qu'elle disait, n'aie pas peur. Elle a même eu le culot de rajouter : ça va aller!
Elle? C'est l'auteur particulièrement sadique de cette saga dont je viens de lire le dernier tome.
Ça va aller? Non mais c'est une blague? J'ai autant morfler que Xalyah dans ce tome.
J'ai eu la trouille pour les personnages a quasiment toutes les pages, et surtout pour Xalyah qui en prend plein la tronche du premier au dernier chapitre.
Je crois avoir rarement autant insulter des personnages au cours d'une lecture. Mais il faut dire que quand Lysiah Maro fait d'un personnage un salopard, elle ne fait pas semblant.
On avait déjà compris que Kraeffer été une ordure finie, mais Macrelois n'a rien à lui envier.
Mais bon, depuis le début de la saga, on entend ces deux noms là, et on ne s'attend pas à ce qu'ils deviennent des petits chérubins. On sait qu'on les déteste depuis très longtemps.
En revanche, ce à quoi on était moins préparé, c'était à devoir se méfier de tous les personnages que l'on a appris à aimer depuis le premier tome, car très vite les choses sont claires : il y a un traître dans les rangs.
Et au milieu de tout ce merdier, il y a Xalyah, qui continue à devoir se montrer forte, responsable, bref, l'image de la Résistance qu'on lui demande d'être.
Pour autant, elle n'est pas surhumaine, et si elle arrive à faire illusion, elle n'est pas moins atteinte par tout ce qui lui arrive.
Blessures, tortures en tout genre, trahisons, accusations, cela fait beaucoup pour une seule personne aussi forte soit-elle.
Pour certains personnages, je les avais bien cernés. Mais c'est justement là que l'auteur fait fort, elle nous met en confiance en nous laissant cerner certaines personnes pour mieux nous assommer avec des révélations inattendues sur d'autres.
Ce tome n'offre aucun temps mort, car à chaque petite accalmie, on peut parier sans risque de se tromper que les choses ne vont pas tarder à dégénérer de nouveau.
Même les personnages dignes de confiance, ceux qui ne trahissent pas la Résistance, peuvent, avec plus ou moins de conscience, rajouter à la souffrance de Xalyah.
Car le fait de lui demander d'aller au-delà de ce qu'elle est capable d'endurer, sans jamais lui accorder le droit ni à l'erreur ni au repos, peut à long terme la démolir aussi sûrement que des tortures quelle a pu endurer au cours de ces quatre tomes.
En plus de Xalyah, qui reste le personnage central, son frère Xavier, Thomas et Khenzo vont prendre de l'importance, ce qui ne va pas se faire sans heurts.
Khenzo et Thomas qui ont toujours montré une patience infinie envers la jeune fille quand elle se montrait pourtant insupportable, m'ont semblés beaucoup plus durs avec elle alors même qu'elle se trouve dans une situation difficile et douloureuse.
Quant à Xavier, j'ai toujours eu du mal avec son attitude envers sa sœur et ça ne s'est pas arrangé dans ce final.
J'ai vraiment traîné au maximum avant de venir ce tome. D'une part parce que j'avais peur, et avec raison qu'on se le dise, du sadisme de l'auteur. D'autre part parce que lire ce tome 4 cela voulait dire terminer la saga et je n'avais pas envie de laisser Xalyah derrière moi.
Chacun des tomes aura été un coup de cœur, ce qui n'est pas étonnant vu qu'il me semble que l'ensemble de la saga a été écrite par l'auteur comme un seul tome qui a été ensuite découpé par la maison d'édition.
À présent que j'ai refermé la dernière page de cet univers, je n'ai plus qu'une hâte, pouvoir me plonger dans la prochaine histoire de Lysiah Maro, histoire qui ne devrait plus tarder, toujours chez Inceptio.
Un extrait : Kalan pianote sur son clavier avec énergie avant de relever la tête.
— Les résultats du premier vote sont en faveur d’un maintien de mademoiselle Lisandin à la tête d’un bataillon, donc. Nous allons maintenant faire le tour de table. Chacun a droit à cinq minutes maximum pour s’exprimer sur le sujet. Fayun, c’est à vous.
L’homme situé à la droite du général prend la parole :
— Je ne la connais pas personnellement, mais j’ai suivi avec attention l’évolution de l’avant-poste à Corbeilles. Les choses s’améliorent pour la population locale, les soldats du bataillon sont globalement satisfaits et se disent bien traités. Je n’ai aucune raison de m’opposer à une situation qui fonctionne bien et donne des résultats prometteurs.
Il ne m’a pas regardée une seule fois, concentré sur ses notes. Le général acquiesce et prend une petite minute pour résumer l’avis de ce Fayun sur son ultra-book, avant de passer au suivant.
— Je m’y oppose. Cette jeune femme possède sans doute de nombreuses qualités, je n’en doute pas, mais elle n’a pas la carrure pour porter un bataillon entier à bout de bras. Je préfèrerais qu’elle se cantonne à faire de la propagande pour la Résistance et laisse les affaires sérieuses à ceux qui s’y connaissent.
Cette fois-ci l’homme a soutenu mon regard durant toute son explication. Ses arguments sont valables ; je n’ai pas autant d’expérience que les militaires de formation, c’est un fait.
Kalan pianote sur son clavier et fait signe à la personne suivante d’enchaîner. Pendant plus d’une heure et demie, chacun s’exprime librement. Pour ou contre, certains exposent leur point de vue avec de véritables arguments tandis que d’autres font simplement preuve de mauvaise foi ou d’un engouement sans faille. Ce tour de table a l’avantage de me faire prendre conscience de ce que les gens pensent de moi. Bien sûr il n’y a qu’une vingtaine de personnes, mais cela représente déjà un bon échantillon de ce qui peut se dire au sein de la Résistance. Et il est dorénavant clair que je suis loin de faire l’unanimité comme l’aurait souhaité le général.
Le plus virulent à mon égard dans l’assemblée aura été Martin, comme je m’y attendais. Il n’a pas hésité à interpeller plusieurs personnes pour les rallier à son avis, me traitant d’écervelée n’ayant aucun sens des responsabilités et des valeurs militaires. Pour appuyer son propos, il a évoqué le relatif échec de notre première mission offensive, le différend entre Yasshem et Angolo et mon escapade en compagnie de Khenzo sans avoir prévenu qui que ce soit, comportement indigne de la part d’un chef militaire selon lui. Sur ce dernier point, je dois bien admettre qu’il a raison et que je n’ai pas d’excuse, pour le reste…