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[Livre] Déracinée

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Lecture terminée le : 06 juillet 2020

 

Résumé : Patiente et intrépide, Agnieszka parvient toujours à glaner dans la forêt les baies les plus recherchées, mais chacun à Dvernik sait qu'il est impossible de rivaliser avec Kasia. Intelligente et pleine de grâce, son amie brille d'un éclat sans pareil. Malheureusement, la perfection peut servir de monnaie d'échange dans cette vallée menacée par la corruption. Car si les villageois demeurent dans la région, c'est uniquement grâce aux pouvoirs du "Dragon". Jour après jour, ce sorcier protège la vallée des assauts du Bois, lieu sombre où rôdent créatures maléfiques et forces malfaisantes. En échange, tous les dix ans, le magicien choisit une jeune femme de dix-sept ans qui l'accompagne dans sa tour pour le servir. L'heure de la sélection approche et tout le monde s'est préparé au départ de la perle rare. Pourtant, quand le Dragon leur rend visite, rien ne se passe comme prévu...


Auteur : Naomi Novik

 

Edition : J'ai Lu

 

Genre : Fantasy

 

Date de parution : 26 Septembre 2018

 

Prix moyen : 9€

 

Mon avis : Tous les 10 ans, le dragon, un grand magicien, choisi une fille de 17 ans pour le servir pendant les 10 prochaines années.
Il choisit toujours la fille la plus belle et la plus accompli, et pour tout le monde, cette année-là, c’est Kasia qui est toute désignée.
Mais le jour du choix, à la surprise générale, un évènement pousse le dragon à choisir Agnieska, qui, si elle a une grande affinité avec la nature, est bien loin des critères de choix habituels.
Le dragon est froid, impatient et ronchon mais manque de pot pour lui, Agnieska a un fort caractère (même si elle est un peu déboussolée au début).
J’ai eu de très fortes envie de foutre des baffes à Môssieu le grand magicien qui ne donne jamais la moindre explication (et à cause de lui, on patauge souvent dans la semoule).
Le bois est une des personnages principaux de ce roman et sa présence maléfique plane sur toute l’histoire. Je l’ai un peu vu comme le marionnettiste qui tire les ficelles.
Il y a beaucoup de personnages qui ont tous leur importance.
J’ai beaucoup aimé la relation qu’entretiennent Agnieska et Kasia. Leur amitié est d’une force incroyable et résiste à tout.
J’ai aussi beaucoup aimé la relation entre le dragon et Agnieska. Si on se doute dès le début qu’il va y avoir une romance entre ces deux-là, j’ai beaucoup aimé comment celle-ci est amené et comment elle se déroule.
En commençant ce livre, un one shot qui plus est, je ne m’attendais pas à une histoire si complexe.
Tout le monde parle de ce livre comme d’une réécriture de la belle et la bête mais franchement, excepté le fait qu’Agnieska doivent aller vivre dans la tour du dragon, il n’y a guère de rapport. Le fait que le dragon choisisse une jeune fille tous les dix ans rappellerait plutôt les sacrifices de la mythologie grecque.
Certains retournements de situation sont prévisibles mais c’est pour mieux nous assommer derrière.
J’avoue ne pas avoir vu venir la fin. Mais je l’ai trouvé vraiment géniale. L’histoire du bois est tellement riche que je n’aurais jamais pu en deviner tous les tenants et aboutissants.
J’ai été emportée dans cette histoire et du coup j’ai très envie de lire l’autre livre de Naomi Novak, la fileuse d’argent, pour voir si je suis autant emportée dans l’histoire que je l’ai été dans Déracinée.

 

Un extrait : Notre dragon ne mange pas les filles qu’il emporte, malgré les histoires que l’on raconte à son sujet en dehors de notre vallée. On les entend parfois, quand des voyageurs passent par chez nous. Ils en parlent comme si nous sacrifiions des êtres humains à un véritable dragon. Naturellement, rien de cela n’est vrai : il a beau être magicien et immortel, il n’en reste pas moins homme, et nos pères se ligueraient pour l’éliminer s’il venait dévorer l’une d’entre nous tous les dix ans. Il nous protège contre le Bois, et nous lui en sommes reconnaissants, mais pas à ce point.

Il ne les mange pas vraiment ; c’est juste que ça donne cette impression. Il emmène une fille dans sa tour et la libère dix ans plus tard, mais elle n’est alors plus la même. Ses vêtements sont trop raffinés, elle s’exprime telle une dame de la cour et elle a vécu seule avec un homme pendant une décennie, alors bien sûr qu’elle est perdue, même si les revenantes affirment toutes qu’il n’a jamais posé la main sur elles. Que pourraient-elles dire d’autre ? Et ce n’est pas le pire : après tout, quand il les relâche, le Dragon leur laisse pour dot un sac plein d’argent, si bien que n’importe qui serait prêt à les épouser, perdues ou non.

Sauf qu’elles ne veulent plus se marier. Elles ne veulent pas rester du tout.

Elles oublient comment vivre ici, mavait dit un jour mon père, à ma profonde surprise.

Je cheminais à son côté sur le siège de la charrette vide, alors que nous venions d’effectuer notre livraison hebdomadaire de bois de chauffage. Nous habitions à Dvernik, qui n’était ni le plus vaste village de la vallée, ni le plus petit, ni même celui qui se trouvait le plus près de la forêt : nous en étions distants d’une dizaine de kilomètres. La route nous faisait en revanche franchir une grande colline. Quand il faisait beau, on distinguait, depuis la crête, la rivière qui s’écoulait vers la bande gris pâle de terre calcinée et la muraille noire des arbres au-delà. La tour du Dragon était située loin dans l’autre direction, morceau de craie blanche fiché à la base des montagnes occidentales.

J’étais encore toute petite – sans doute pas plus de cinq ans. Mais je savais déjà qu’il ne fallait pas parler du Dragon ni des filles qu’il emmenait, cela m’avait donc frappée d’entendre mon père enfreindre cette règle.

Elles se souviennent quil faut avoir peur, avait-il ajouté.

 

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