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Livres - Page 10

  • [Livre] Le dernier magicien – T02 – Les cinq artefacts

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    Lecture terminée le : 31 mai 2020

     

    Résumé : Le pouvoir du Livre vit en Harte désormais. Non contrôlé, il risque d’entraîner le monde vers une terrible destruction. Seules quatre pierres ancestrales peuvent domestiquer cette incroyable force. Esta et Harte partent alors à leur recherche. Mais il faudra voyager dans le passé pour les retrouver intactes. Sans compter que les pierres attisent non seulement la convoitise de l’Ordre mais aussi l’intérêt de nouveaux ennemis comme les Antistasi et JackGrew… Malgré ses immenses pouvoirs, Esta parviendra-t-elle à sauver Harte et à protéger l’humanité ?


    Auteur : Lisa Maxwell

     

    Edition : Casterman

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 06 Novembre 2019

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : J’avais littéralement dévoré le 1er tome et j’attendais avec impatience de découvrir la suite des aventures du magicien.
    Je m’attendais bien à quelques longueurs, ça arrive souvent dans les tomes 2, bien que ce ne soit pas systématique. Mais là, un tome 2 de 710 pages, oui, je m’y attendais un peu.
    Mais je ne m’attendais pas à m’ennuyer autant sur les 200 premières pages. A tel point que j’ai fini par laisser ma lecture de côté pendant plus de 15 jours avant de me sentir capable de m’y replonger.
    Après, ça a été mieux. Mais je n’ai quand même pas retrouvé l’engouement que j’avais eu pour le tome 1.

    J’ai trouvé qu’on tournait en rond et j’ai eu beaucoup de mal à me faire aux changements d’époque. Enfin, ça m’aurait moins dérangé s’il s’était agi de deux périodes plus éloignées dans le temps l’une de l’autre. Mais là, il n’y a que deux ans et c’est bien trop proche pour les distinguer facilement. Ce qui rend les choses un peu pénible.

    La relation entre Esta et Harte m’a paru au point mort. Elle en est même agaçante à cause de tous ces non-dits entre eux.

    Ces deux-là sont les rois de la non-communication. Un peu ça va, mais sur 710 pages, ça fini par devenir saoulant.

    J’ai trouvé dommage que le fait que Harte ait absorbé le pouvoir du livre dans le 1er tome ne donne pas quelque chose de plus spectaculaire. Parce que les sempiternels dialogues intérieurs, là aussi, c’est vite lassant.
    J’ai eu du mal avec certains des nouveaux personnages introduits dans ce tome. Ruby et Ruth m’énervent et je ne vois pas trop l’utilité des autres.
    L’histoire avance lentement mais on peut dire qu’elle avance quand même.
    Je me dis que le tome 3 peut sauver ou enterrer la trilogie. Qu’un tome 2 serve de transition, je comprends ; qu’il y ait des éléments de l’intrigue qui reviennent (comme la disparition du bracelet qui permet à Esta de voyager dans le temps et dont elle se trouve privée un peu trop souvent à mon goût), je veux bien.
    Mais à un moment, il faut de l’action, il faut que ça avance vraiment.
    Et j’espère que le tome 3 sera à la hauteur.

     

    Un extrait : La Voleuse tourna le dos à la ville… et à son passé. À tout ce qu’elle avait  été  et  à  tous  les  mensonges  auxquels  elle  avait  cru.  Ciselée par la peine, métamorphosée par le poids des souvenirs, elle était à  présent  dure  et  froide,  tel  un  diamant.  La  Voleuse  avait  choisi de transformer sa douleur en arme et se tenait désormais prête à affronter ce qui l’attendait de l’autre côté de l’immense pont.

     Devant elle, la route noire s’étendait vers l’horizon. La nuit commençait déjà à voiler le ciel, assombrissant peu à peu les branches nues  des  arbres  et  les  bâtiments  d’une  contrée  qu’elle  n’aurait jamais cru visiter un jour. Il n’y avait pourtant pas long à marcher pour l’atteindre, mais entre elle et cet autre rivage se dressaient la Barrière et son pouvoir dévastateur.

     À côté d’elle se tenait le Magicien. Autrefois son ennemi, à pré-

     sent son allié, mais toujours son égal. Elle avait tant risqué pour revenir jusqu’à lui. Il frissonna, mais la Voleuse ignorait si c’était à cause de la brise fraîche du soir ou de la tâche impossible qu’ils avaient à accomplir.

     Il  prit  la  parole,  sa  voix  réduite  à  un  murmure  étouffé  par  le vent :

     —  Hier à peine, j’avais prévu de mourir. Je pensais que j’étais prêt, mais…

     Il la regarda et laissa ses yeux d’un gris orage achever sa phrase pour lui.

     —  Ça va fonctionner, affirma-t-elle, non parce qu’elle y croyait, mais parce qu’ils n’avaient pas le choix.

     Elle ne pouvait peut-être pas changer le passé, elle ne pouvait peut-être pas sauver les innocents ou corriger ses erreurs, mais elle pouvait encore changer l’avenir, et elle comptait bien y parvenir.

     Ils sentirent des vibrations sous leurs pieds : derrière eux, un tramway approchait lentement. Il ne fallait pas qu’on les voie.

     —  Donne-moi la main, ordonna la Voleuse.

     Le  Magicien  la  dévisagea,  surpris,  mais  elle  avait  l’air  sûre d’elle. S’il entrait en contact avec sa peau, il pourrait lire dans ses pensées,  déceler  chacune  de  ses  peurs  et  chacun  de  ses  espoirs.

     Pire, il pourrait la faire changer d’avis et la détourner de son but.

     Cependant, elle devait prendre ce risque.

     La  Voleuse  eut  à  peine  le  temps  de  remarquer  à  quel  point  la peau du Magicien était froide qu’un éclair grésilla entre leurs deux paumes. Elle avait déjà senti la chaleur de son affinité, mais cette fois,  c’était  différent.  Une  vague  d’énergie  inconnue  lui  lécha  la peau, à tâtons, et elle eut l’impression qu’on cherchait à contourner ses défenses pour pénétrer en elle.

     Le Livre…

     Quand elle était revenue du futur, là où il l’avait expédiée, persuadé qu’elle serait enfin en sécurité, il avait essayé de lui expliquer, de la prévenir :

     « Ce pouvoir…, avait-il dit. Il est en moi, à présent. »

     Elle n’avait pas compris… jusqu’à cet instant.

     

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  • [Livre] Quand la nuit devient jour

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    Lecture terminée le : 29 mai 2020

     

    Résumé : On m’a demandé un jour de définir ma douleur. Je sais dire ce que je ressens lorsque je m’enfonce une épine dans le pied, décrire l’échauffement d’une brûlure, parler des nœuds dans mon estomac quand j’ai trop mangé, de l’élancement lancinant d’une carie, mais je suis incapable d’expliquer ce qui me ronge de l’intérieur et qui me fait mal au-delà de toute souffrance que je connais déjà.

    La dépression.

    Ma faiblesse.

    Le combat que je mène contre moi-même est sans fin, et personne n’est en mesure de m’aider. Dieu, la science, la médecine, même l’amour des miens a échoué. Ils m’ont perdue. Sans doute depuis le début.

    J’ai vingt-neuf ans, je m’appelle Camille, je suis franco-belge, et je vais mourir dans trois mois.

    Le 6 avril 2016.

    Par euthanasie volontaire assistée.


    Auteur : Sophie Jomain

     

    Edition : Pygmalion

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 27 Avril 2016

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : Je n’avais encore jamais lu de livres de Sophie Jomain mais j’ai cru comprendre que ce roman était très différent de ses écrits habituels.
    Ce bouquin est d’un réalisme presque flippant.
    Les sentiments que décrit Camille sont tellement précis, réels, tout comme les réactions de son entourage.
    Camille souffre de dépression depuis l’enfance et rien, ni le temps, ni les thérapies, ni les traitements, n’y peuvent rien.
    Or Camille est à moitié Belge. Et en Belgique, l’euthanasie volontaire (ou suicide médicalement assisté) est légale. Il suffit de déposer un dossier devant une commission qui va évaluer le caractère intolérable et sans issue de votre état.
    Autant dire qu’en France, le sujet est plus que tabou. On parle d’un pays qui juge plus acceptable de garder des gens enfermés, tellement shootés de médicaments qu’ils en oublient jusqu’à leur nom et sont dans un état proche de l’inconscience plutôt que de leur accorder le droit de mourir. Pays des droits de l’homme…
    C’est le cas de conscience que pose ce livre.
    A-t-on le droit de décider de mourir ? A-t-on le droit de forcer quelqu’un à vivre dans une souffrance intolérable ?
    Ce roman fait état d’une vérité qui dérange : Dénier à quelqu’un le droit de mourir quand sa souffrance est trop intense, c’est de l’égoïsme.
    Je comprends la réaction des parents de Camille, mais j’ai franchement ressenti plus d’empathie pour elle que pour eux. Pour sa souffrance. Près de vingt ans de souffrance. En France, les meurtriers se prennent des peines moins lourdes.
    La plume de Sophie Jomain nous fait prendre en pleine poire les émotions de Camille. Et ça fait mal. Pas autant qu’à elle, c’est certain, mais ça fait mal parce que l’écriture de l’auteur nous fait presque ressentir ces émotions.
    Et ça fait d’autant plus mal que je connais ce sentiment. La dépression et moi, on est de vieilles copines. Même si j’ai réussi à en sortir suffisamment pour supporter de vivre, je me souviens parfaitement de cette souffrance et de la haine pure et simple que j’ai pu éprouver pour ceux qui, du haut de leur sentiment de supériorité, me disait ce que j’étais supposée ressentir. Sans compter ceux qui sont persuadés qu’il suffit d’avoir « de la volonté ». Comme si la dépression n’était pas une vraie maladie.
    Autant vous dire que j’ai pleuré comme une madeleine du début à la fin (bah oui, je suis moins dépressive, mais je suis toujours autant hypersensible… je pleure devant les pubs de croquettes pour chat… ne me jugez pas)
    L’auteur traite ce sujet difficile et tabou sans avoir recours à des clichés.
    On aurait presque l’impression de lire une autobiographie.
    La dureté de ce roman est aussi réelle que les émotions qu’il procure et fait réfléchir sur la question du droit à choisir.

     

    Un extrait : À l’issue de ma formation, à vingt-quatre ans, en juillet 2012, j’ai obtenu mon diplôme d’horticultrice, et avec lui, mon indépendance. J’ai dégoté un job à Liège chez un fleuriste spécialisé en orchidées et trouvé un appartement dans le centre. Je ne suis donc pas revenue dans la région lilloise, à part pour récupérer quelques affaires et rendre ponctuellement visite à mes parents. À chacun de mes séjours, ma mère s’alarmait devant ma maigreur. Mais ce détail mis à part, je lui paraissais être en bonne santé et ça la rassurait.

     Elle se trompait. J’étais psychologiquement affectée, et ce, depuis ma plus tendre enfance. Ça, je l’ai compris bien avant tout le monde. Sans vraiment le faire exprès, et sans être motivée par une quelconque vision déformée de mon corps – l’apparence que j’avais ne m’importait finalement plus beaucoup. Grosse, normale ou maigre, je ne m’aimais pas –, j’avais pris le problème à contre-pied. Manger m’ennuyait, alors je me contentais souvent d’une pomme verte pour tout repas et d’une bouteille de Coca Light dans la journée.

     En décembre 2012, je pesais quarante-cinq kilos.

     Inconsciemment, j’avais sauté à pieds joints dans l’anorexie.

     Ce sont les trois jours que j’ai passés chez mes parents pour les fêtes de fin d’année qui ont déclenché la première crise alimentaire m’envoyant tout droit à l’hôpital. Parce que ma mère me trouvait anormalement maigre, elle avait veillé à cuisiner des plats gras et sucrés à souhait. Je savais que si je ne mangeais pas, j’irais au-devant de remontrances, critiques et discussions moralisatrices que je voulais éviter à tout prix. Mes parents n’avaient pas leur pareil pour mettre en œuvre toutes leurs notions de pédagogie dans le but de me faire plier. J’allais sur mes vingt-cinq ans, j’étais indépendante socialement et financièrement, mais je n’étais pas suffisamment bien dans mes baskets pour ne pas être affectée par le harcèlement psychologique. Ils n’avaient pas conscience d’en faire preuve, et pourtant…

     J’ai donc mangé sans rechigner, même quand on m’a resservie, encaissant avec brio les réflexions de mes oncles et de mes tantes sur mon poids. « Camille, mange ! Tu es maigre comme un coucou ! Tu n’as que la peau sur les os, on dirait un squelette ! Tu étais bien plus jolie avant ! »

     Il n’y avait rien de méchant dans leurs remarques, c’était l’inquiétude qui les faisait réagir ainsi, mais quand, comme moi, on rejette avec autant de force son enveloppe corporelle, la moindre critique vous enfonce un peu plus la tête sous l’eau.

     

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  • [Livre] La passe-miroir – T04 – La tempête des échos

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    Lecture terminée le : 26 mai 2020

     

    Résumé : Le monde est sens dessus dessous. L’effondrement des arches a bel et bien commencé. Une seule solution pour l’enrayer : trouver le responsable. Trouver l’Autre. Mais comment faire sans seulement savoir à quoi il ressemble ? Ophélie et Thorn se lancent ensemble sur la piste des échos, ces étranges phénomènes qui semblent la clef de toutes les énigmes. Ils devront explorer plus en profondeur les coulisses de Babel ainsi que leur propre mémoire. Et pendant ce temps, sur Arc-en-Terre, Dieu pourrait bien obtenir le pouvoir qu’il convoite tant. De lui ou de l’Autre, qui représente la plus grande menace ?


    Auteur : Christelle Dabos

     

    Edition : Gallimard

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 28 Novembre 2019

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Ce livre, je l’ai depuis sa sortie( novembre 2019) et il m’a fallu 6 mois pour me décider à le lire.
    Pas à cause des avis négatifs (D’ailleurs, qu’on soit déçu qu’une série, une saga, ne corresponde pas à ce que l’on a imaginé ou à ce que l’on aurait souhaité, je le comprends, mais se montrer si virulent que l’auteur a dû désactiver la page facebook… les gens se prennent pour qui exactement ? C’est dingue cette nouvelle mode de s’en prendre aux auteurs/scénaristes quand le livre ou la série ne se fini pas comme on veut. On peut dire qu’on n’a pas aimé. Mais on peut le dire sans agresser), bref !, donc, pas à cause des avis négatifs mais tout simplement parce que j’avais peur de ce qu’il allait advenir d’Ophélie et Thorn.
    Globalement, j’ai beaucoup aimé ce 4ème et dernier tome.
    Il y a quand même quelques petits points qui m’ont déçue notamment le traitement (ou l’absence de traitement) de Victoire.
    Autant je ne suis pas dérangée par l’absence, ou la quasi-absence de personnages tels que Berenilde, puisque, depuis le début de la saga, on suit essentiellement Ophelie, mais étant donné que l’auteur a décidé de donner une grande importance à Victoire, y compris dans ce tome, je n’ai pas bien compris pourquoi autant parler de cette gamine pour qu’au final elle ne serve à rien.
    Mais franchement, ce n’est qu’un détail. Un peu agaçant sur le moment, mais un détail tout de même.
    Ce tome ne se lit pas tout seul. Il est complexe, plein de pièces de puzzle éparpillées qui semblent former une image mais en forme une autre une fois assemblés.

    Et n’imaginez pas qu’il y a des pages superflues dans ce livre. Chaque acte, chaque discussion, est une pièce du puzzle qui permettra de comprendre le dénouement.

    Il y a une tension incroyable. Clairement, Thorn et Ophélie ne peuvent faire confiance à personne. C’est tout juste s’ils peuvent se faire confiance l’un à l’autre !

    Le danger est partout, et pas uniquement à cause de Dieu et de l’Autre, qui ou quoi qu’ils soient.
    Si l’arche du Pôle est dangereuse par la violence qui y règne, j’ai trouvé que l’arche de Babel était bien plus dangereuse.
    Ophélie et Thorn ont bien du souci à se faire ! D’autant plus que les arches commencent à littéralement tomber en miettes.
    Sérieux, imaginez l’angoisse : vous vous réveillez un matin, et à la place de la maison de votre voisin, il n’y a plus qu’un trou béant…

    Ophélie gagne encore en détermination. On est loin de la petite conservatrice de musée, maladroite et invisible.
    Au fil de la lecture, j’ai souvent eu l’impression d’être paumée, d’avoir raté un épisode, voire une saison entière. Mais l’auteur sait ce qu’elle fait. Si l’histoire est complexe, elle n’en est pas moins parfaitement maitrisée. Et si on est un peu perdu à certains moments, cela ne dure qu’un temps car les réponses nous sont données, au compte-goutte, certes, mais on finit par les avoir.
    J’aime tellement le couple que forment Thorn et Ophélie, essentiellement parce qu’à première vue, ils ne vont absolument pas ensemble…
    Et puis… aussi différents soient-ils… ça fonctionne… et je ne peux pas les imaginer l’un sans l’autre.
    Quant à la fin… Oh purée ! Franchement, je ne m’attendais pas à ça. J’ai adoré, hein, je trouve cette fin géniale, mais je ne m’attendais vraiment pas à ça.
    Mais quand on y réfléchit deux minutes, la fin est vraiment parfaite.
    Pour ma part, je ne l’ai pas trouvé complètement ouverte. Enfin, elle est ouverte, oui, mais il n’est pas bien difficile de se projeter au-delà de la dernière phrase (à tous les coups, ça va donner lieu à plein de fanfictions !)
    J’ai refermé le livre avec difficulté. Je serais bien restée plus longtemps avec notre couple d’enfer !

     

    Un extrait : Ophélie conservait des jardins botaniques de Pollux un souvenir flamboyant. C’était le premier endroit qu’elle avait visité à Babel. Elle revoyait les imposantes terrasses en étages et les innombrables marches d’escalier qu’il lui avait fallu gravir pour s’extraire de la jungle.

    Elle se rappelait les odeurs. Les couleurs. Les bruits.

    Il ne restait plus rien.

    Un glissement de terrain avait emporté dans le vide jusqu’au dernier brin d’herbe. Il avait aussi avalé un pont entier, la moitié du marché voisin et plusieurs arches mineures. Ainsi que toutes les vies qui s’y trouvaient.

    Ophélie aurait dû être horrifiée. Elle ne ressentait que de la stupeur. Elle contemplait l’abîme à travers la grille qui avait été improvisée au bord de la nouvelle frontière entre terre et ciel. Elle essayait, du moins. La pluie avait cessé, mais la mer de nuages s’était mise à déborder sur la cité entière. Cette marée bouillante, en plus de rendre la visibilité aléatoire, recouvrait ses lunettes de buée.

    – L’Autre existe bel et bien, constata-t-elle. Jusque-là, c’était une notion abstraite. On a eu beau me répéter que j’avais commis une bêtise en le libérant, qu’il allait provoquer l’effondrement des arches à cause de moi, que j’étais liée à lui que je le veuille ou non, je ne me suis pas vraiment sentie concernée. Comment aurais-je pu sortir une créature apocalyptique du miroir de ma propre chambre et ne pas être capable de m’en souvenir correctement ? Je ne sais même pas à quoi il ressemble, comment il s’y prend et pourquoi il fait ça.

    Le brouillard était si dense autour d’Ophélie qu’elle avait l’impression de n’être qu’une voix désincarnée au milieu du néant. Elle se cramponna à la grille lorsqu’une trouée dévoila un fragment de ciel parmi les nuages, là où se dressait auparavant le quartier nord-ouest de la cité.

    – Il n’y a plus rien. Et si Anima… peut-être même le Pôle…

    Elle laissa sa phrase en suspens. Des hommes, des femmes et des enfants étaient tombés dans le vide qui lui faisait face, mais ses pensées allaient d’abord vers sa propre famille.

    Un tourbillon d’oiseaux déboussolés cherchait les arbres disparus. Où finissaient les choses qui passaient par-dessus bord ? Toutes les arches, majeures et mineures, gravitaient autour d’un gigantesque océan de nuages où aucune forme de vie ne s’aventurait. L’on racontait que le noyau du monde n’était qu’une concentration d’orages perpétuels. Lazarus lui-même, le célèbre explorateur, n’était jamais allé jusque-là.

    Ophélie espérait que personne n’avait souffert.

    La veille encore, elle s’était sentie si apaisée. Si complète. Elle avait découvert la véritable identité du Dieu aux mille faces qui contrôlait leurs existences. Eulalie Dilleux. De connaître enfin son nom, de savoir que c’était à l’origine une petite romancière idéaliste, de comprendre que cette femme n’avait jamais eu aucune légitimité de décider ce qui était bien et ce qui était mal : tout cela avait libéré Ophélie d’un tel poids ! Sauf que l’ennemi le plus redoutable n’était peut-être pas celui qu’elle croyait.

    « Tu me mèneras à lui. »

    – L’Autre s’est servi de moi pour échapper au contrôle d’Eulalie Dilleux et aujourd’hui Eulalie Dilleux se sert de moi pour retrouver l’Autre. Puisque ces deux-là me mêlent à leurs crimes, j’en fais une affaire personnelle

     

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  • [Livre] Danse avec les lutins

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    Lecture terminée le : 22 mai 2020

     

    Résumé : Dans l’immense ville de Scrougne, un garçon nommé Figuin vit très mal le racisme et la misère auxquels il est confronté. C’est alors qu’entre en scène un banquier... Froid, inusable, immensément riche, il cherche à l’être plus encore. Il décide de creuser un fossé au milieu de la population, afin de jeter une moitié aux trousses de l’autre – qui lui achètera des armes au passage. Il lui faut un garçon un peu paumé à endoctriner, pour l’envoyer se faire exploser au milieu d’une fête de quartier.


    Auteur : Catherine Dufour

     

    Edition : L'Atalante

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 23 Mai 2019

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Au moment d’écrire cette chronique, on me dit dans l’oreillette que ce roman est le 5ème tome de la série « Quand les dieux buvaient ». Cependant, il peut se lire de manière totalement indépendante.
    L’auteur se sert de son univers complètement déjanté pour dire ce qu’elle pense du fonctionnement de notre société actuelle. Il y est question de racisme, de capitalisme, de violence des civils comme des forces de l’ordre, de radicalisation, de ghettos, d’expansionnisme sauvage…
    Malgré ces sujets on ne peut plus sérieux et d’actualité, le livre est bourré d’humour (du genre absurde).
    J’ai beaucoup aimé le style d’écriture et le ton de la narration.
    En revanche, j’ai eu beaucoup de mal avec les ellipses temporelles. Quelques pages, on saute un siècle, deux chapitres, on saute 300 ans, etc…
    Pas le temps de s’attacher aux personnages, pas le temps d’intégrer la société avant qu’elle ne change.
    C’est finalement le ton et l’humour plus que l’histoire en elle-même qui m’a fait aller au bout de ma lecture.
    Le message politique de l’auteur a tendance à prendre le pas sur l’histoire, comme si en le martelant ostensiblement il allait mieux être plus entendu. J’ai trouvé ça dommage. Soit on profite d’un roman pour lancer quelques pistes de réflexion, soit on écrit un essai pour développer son message politique, mais généralement, tenter de concilier les deux a tendance à faire souffrir les deux faces de la médaille.
    Enfin bref, malgré le style appréciable de l’auteur, je n’ai pas vraiment réussi à entrer dans cette histoire qui reste, au final, une déception.

     

    Un extrait : Longtemps, bien longtemps avant le Déluge, la Terre était habitée par la magie.

    Fées des arbres et fées des neiges, fées marraines ou Carabosse, enchanteurs et sorciers quittaient volontiers leur monde magique pour venir s’encanailler sur la Terre. Ce qui n’allait pas toujours sans heurts puisqu’une fois sur Terre, il leur fallait cohabiter avec Dieu, Son armée d’anges et Sa cohorte de démons. Car Dieu, dans Son infinie Sagesse, contrôlait les deux. Pas Fou.

    Les démons ne posaient guère de problème aux fées, étant plus occupés à griffonner des graffitis obscènes au bas des nuages qu’à gâcher les sortilèges féeriques. Mais les anges…

    Ah ! Les anges.

    Puis tout fut fini.

    Puis tout recommença.

    Un jour, la Terre devint laïque. Sur un coup de Tête, Dieu partit vivre Sa vie sur une comète vagabonde. Il emmena à sa suite Son petit personnel angélique et démoniaque. Au même moment, le monde magique claqua la porte, la ferma à double tour et cassa la clef dans la serrure. En une seconde, fées et magiciens, anges et démons disparurent sans retour. Ne restèrent sur Terre que peu de choses : un noyau de fer liquide, mille kilomètres d’écorce terrestre, une atmosphère riche en oxygène, un écosystème complet et, bien sûr, l’inévitable carton oublié dans la précipitation du départ : une poignée de fées des arbres, trois démons au moins, peut-être autant d’anges, hélas… et des hybrides.

    Comme souvent les touristes, les créatures magiques n’étaient pas venues sur Terre pour la seule beauté du paysage, ni pour découvrir des cuisines exotiques, ni même pour le plaisir simple de conduire leur balai comme des sagouins en faisant des gestes obscènes. Les créatures magiques étaient venues sur Terre pour forniquer comme des pistons de trompette. Elles laissaient derrière elles d’innombrables hybrides : petites ondines de rivière, sirènes en bord de plage, clochettes dans toutes les fleurs, sylvains et dryades dans les bosquets, sylphes et sylphides dans chaque courant d’air, elfes principalement bleus, korrigans invariablement roux, ogres, nains et métis ogro-nains appelés ograins, minuscules farfadets bioluminescents, et même lutins de champignon (car l’Amour ne connaît pas de frontière, ni n’a inventé les lunettes).

    Toutes ces créatures se baptisèrent elles-mêmes, puisque plus personne n’était là pour le faire : féeries.

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  • [Livre] Les nouvelles aventures de Sabrina

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    Lecture terminée le : 21 mai 2020

     

    Résumé : L'été précédant son seizième anniversaire,Sabrina Spellman sait que sa vie est sur le point de basculer. Elle a toujours étudié la magie avec ses tantes, Hilda et Zelda, mais en parallèle, elle vit aussi une vie banale : lycéenne à Baxter High, elle passe son temps avec ses meilleures amies Susie et Roz ou au cinéma avec Harvey Kinkle. Désormais, ses jours dans le monde normal sont comptés. Quitter Roz, Susie et Harvey se révèle plus difficile que Sabrina ne le pensait, d'autant plus qu’elle n'est pas sûre des sentiments d'Harvey à son égard. Son cousin Ambrose lui suggère de jeter un sort à son petit ami pour découvrir ce qu'il ressent vraiment, mais un esprit des bois interfère, et le sort se retourne contre elle. Sabrina a toujours été attirée par ses pouvoirs de sorcière, mais pour la première fois, elle se demande s'ils lui font emprunter le mauvais chemin. Renoncera-t-elle au chemin de la lumière ? Choisira-t-elle le chemin des ténèbres ?


    Auteur : Sarah Rees Brennan

     

    Edition : Hachette

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 10 Juillet 2019

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : J’aime beaucoup la série « Les nouvelles aventures de Sabrina » que je préfère, d’ailleurs, à la série des années 90 qui était un peu trop comédie ou soap opéra à mon goût.
    La nouvelle série est plus sombre, plus proche de ce que l’on attend d’un univers dans lequel évolue des sorcières. La seule chose que je pourrais regretter de la série originale est le fait que Salem, le familier de Sabrina, ne soit pas doué de parole, mais c’est compréhensible car si dans la série des années 90, Salem est un sorcier changé en chat pour ses « mauvaises » actions, dans la nouvelle série, ce rôle de sorcier « puni » est tenu par le cousin Ambrose (assigné à résidence depuis des décennies) et Salem est un gobelin ayant pris une forme animale pour servir sa sorcière.
    Quant à ce livre, il se déroule avant le début de la série.
    Sabrina se pose encore plein de questions. Elle sait qu’elle va devoir choisir entre sa vie de sorcière et sa vie de mortelle mais n’arrive pas encore à prendre de décision. Et on ne peut pas dire qu’elle soit beaucoup aidée.
    La famille de Sabrina est regardée un peu de travers par les habitants de la petite ville de Greendale. Personne ne sait qu’ils sont des sorciers, mais ils vivent isolés, ont un cimetière sur leur propriété et tienne une entreprise de pompes funèbres de la ville, ce qui suffit pour être perçu comme bizarres.
    Malgré tout, Sabrina a rencontré ses amis, Roz, Susie et Harvey en primaire et ils sont toujours inséparables, à la différence près qu’à présent, Sabrina et Harvey sont en couple.
    Et, comme toute adolescente, Sabrina se demande si son petit-ami l’aime autant qu’elle l’aime.
    Mais Sabrina n’est pas une adolescente comme les autres, c’est une sorcière. Une sorcière débutante… Vous sentez venir les emmerdes ?
    J’ai beaucoup aimé voir Tommy, le grand frère d’Harvey. Dans la série, on ne se penche pas vraiment sur lui mais ici on va quasiment entrer dans sa tête et je l’ai trouvé extrêmement touchant dans sa façon de prendre soin de son frère. Une phrase en particuliers m’a touchée car elle résume parfaitement le rôle que s’est donné Tommy (Pas de spoil, sans le contexte, ce passage ne dévoile rien) :
    Tommy repense à une phrase qu’il a entendu « Dans une maison sans mère, sous le joug d’un père difficile, ce sont les enfants qui paient »
    Et Tommy se fait cette réflexion : « Faites que ce soit moi ».
    Ce dévouement, ce souci permanent pour son petit frère, fait pour moi de Tommy le personnage le plus attachant du livre.
    Bien sûr, ce n’est pas le personnage le plus important de l’histoire, mais avec Sabrina, c’est mon personnage préféré.
    Les chapitres alternent entre le point de vue de Sabrina, écrit à la première personne, et les points de vue de différents personnages, écrit à la troisième personne.

    J’ai trouvé sympa de savoir ce qu’il se passait dans la tête des autres personnages et de voir ce qu’ils faisaient quand ils ne sont pas avec Sabrina.
    Dans ce prequel, on va également en voir un peu plus sur la relation entre Sabrina et son cousin, Ambrose. Ces deux-là sont très proches l’un de l’autre, mais je n’ai guère apprécié l’attitude générale d’Ambrose que je trouve parfois un peu trop jaloux et manipulateur sans parler de ce qu’il pense des humains (ce que, en tant qu’humaine, je prends un peu personnellement).
    Dans le livre, on voit d’entrée à quel point les chances de Sabrina de mener une vie normale sont proches de zéro.
    Même sans avoir vu la série, il suffit de considérer sa famille, les sorts qui foirent, les démons (et dans démons, j’inclue Prudence et le père Blackwood) pour comprendre que Sabrina n’a aucune chance d’être une humaine lambda la semaine et une sorcière le week-end.
    Ce roman était un excellent prequel à la série, qui en respectait parfaitement l’univers, et donne encore plus envie de se plonger dans la série !

     

    Un extrait : Harvey, Roz, Susie et moi étions meilleurs amis depuis notre premier jour d’école : étrangers le matin, âmes sœurs à midi. On nous répétait souvent que les garçons finissaient toujours par laisser tomber leurs copines filles, qu’on perdrait Harvey en grandissant. On ne l’a jamais perdu.

     J’étais amoureuse d’Harvey depuis toujours. Mon premier baiser, je l’avais vécu avec lui, et je n’avais jamais voulu en connaître d’autres.

     Un jour, en classe verte dans la forêt de Greendale, Harvey et moi avions découvert un puits abandonné, près d’un ruisseau. Harvey s’était assis au bord de l’eau pour le dessiner. J’avais admiré sa tête brune penchée sur son carnet, et j’avais fait un vœu. J’avais souhaité qu’Harvey m’aime autant que je l’aimais. Je n’avais pas de pièce de monnaie à jeter dans le puits. J’avais lancé un galet, mais il était tombé à côté.

     L’hiver suivant, Harvey m’avait invitée au cinéma, seule, sans nos amies. J’étais tellement excitée que j’ai à peine dû regarder le film et ne m’en souviens absolument pas. Tout ce que je me rappelle, ce sont nos mains qui s’effleuraient en attrapant du pop-corn. Un geste simple, mais électrique. Harvey avait entrelacé ses doigts salés avec les miens. C’est ainsi que brûlent les sorcières, avais-je pensé.

     Il m’avait embrassée devant chez moi. J’avais fermé les yeux, surprise que les pommiers ne se transforment pas en rosiers couverts d’épines, tout autour de nous.

     Depuis, Harvey me raccompagnait à la maison tous les jours, on sortait ensemble au cinéma et au restaurant, on se tenait par la main, mais je ne savais toujours pas si notre relation était officielle. Si j’étais vraiment sa petite amie.

     Les autres en parlaient comme si c’était le cas. Pas moi.

     D’abord, parce que j’avais peur de tout perdre. Ma famille ne cessait de me répéter que notre histoire ne durerait pas. Ensuite, parce que j’avais peur qu’Harvey ne partage pas mes sentiments.

     Je savais qu’il m’aimait beaucoup, qu’il ne me ferait jamais souffrir, mais j’aurais voulu que son cœur explose de joie chaque fois qu’il me voyait. Je me demandais s’il était avec moi par sécurité, par familiarité. Si j’étais pour lui la chouette fille d’à côté, et pas l’amour de sa vie.

     J’aurais aimé qu’il me regarde comme si j’étais magique.

     Après tout, je l’étais à moitié.

     

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  • [Livre] Les arcanes d’Hemera – T03

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    Lecture terminée le : 12 mai 2020

     

    Résumé : Avril 2017, Curtis Ignac a obtenu ce qu'il désirait : malgré ses sentiments pour Lucas, Allyn a accepté son héritage angélique afin de survivre à la menace de mort qui pèse sur elle.

    Sitôt arrivée à Hemera, on ne lui accorde aucun répit. Les Anges Noirs se font nombreux, les Anges Gardiens s'affaiblissent... Piégée dans une dimension dont elle n'a que faire, Allyn devra apprendre à compter sur des alliés pour le moins inattendus.

    Seulement fuir la menace ne la rend pas moins réelle, et cela, Allyn ne tardera pas à le découvrir à ses dépens.


    Auteur : Elyna E. C.

     

    Edition : Inceptio

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 13 Janvier 2020

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Qui sont les pires ? Les anges noirs ou les anges ? Et bien, je dirai : 1 partout la balle au centre.
    Ces salopards d’emplumés sont bouffis d’orgueil et d’arrogance quel que soit le côté de la force où ils sont supposés se placer.
    A la limite, on peut se dire que les anges noirs ne font que leur boulot de plus ou moins démons. Ils sont supposés être de vraies enflures. Alors, on peut certes les détester, mais leur en vouloir de respecter leur nature, non.
    Mais les anges… Bon sang, qu’est-ce que j’ai pu avoir envie de les épingler au mur ! Un peu comme de gros papillons…
    J’ai passé une bonne partie de ce tome 3 à avoir envie de foutre des baffes (ou de plumer des canards… allez comprendre).
    Alors vu l’ambiance à Hemera, on peut comprendre qu’Allyn n’ait qu’une envie : foutre le camp le plus vite possible !

    Autant dire qu’elle n’est pas le bon petit soldat que l’on aimerait qu’elle soit, et qu’elle se sent très vite prisonnière avec son instructeur Loki, implacable et impassible, et les menaces que cette saloperie de Curtis laisse planer sur elle pour la contrôler.
    De son côté, Lucas a du mal à se remettre du départ d’Allyn. Il est à présent équipier d’Alice, qui vit aussi mal que lui le départ de sa meilleure amie.
    Et un Lucas énervé, c’est un Lucas qui prend des risques. Et comme Alice est embarquée avec lui, il va vite y avoir quelques tensions entre Lucas, enfermé dans son chagrin et sa colère, et Guillaume, le petit amie d’Alice, qui en a vite marre de la voir revenir dans un état lamentable.
    Bien entendu, on s’en doute, malgré les obstacles, Allyn et Lucas ne vont pas rester sans nouvelles l’un de l’autre.
    J’ai adoré ce troisième tome. J’ai résisté le plus longtemps possible avant de me lancer dans cette lecture parce que je savais qu’après ce serait fini avec Lucas et Allyn et je n’avais pas envie de leur dire au revoir. Et ça n’a pas raté, quand j’ai enfin ouvert le livre, je n’ai plus pu le lâcher et je l’ai terminé en moins de 48h.

    Allyn a toujours un fort caractère et elle n’a pas l’intention de subir sans rien dire.
    Lucas, lui, est égal à lui-même : râleur, renfermé, avec une rage qui couve et qui menace d’exploser à la tronche du premier qui lui fera la réflexion de trop (mais en même temps, c’est comme ça qu’on l’aime).
    En revanche, même si Lucius et les anges sont au sommet de ma pyramide de détestation (c’est comme la pyramide de Maslow mais avec les connards à la place des besoins), je dois dire qu’Anna, l’âme sœur d’Aldrick et la sœur de Lucas, m’a profondément gonflée. Je l’ai trouvé particulièrement hypocrite. Elle a de la chance qu’Allyn soit moins violente que moi (quoi que, elle ferait bien de se méfier).
    Quant à Aldrick, son petit côté tête à claque en fait quelqu’un d’attachant !

    Il y a quelques nouveaux personnages mais les deux qui m’ont le plus marqués sont Loki et Jed.
    Loki est l’instructeur d’Allyn sur Hemera. J’ai beaucoup aimé l’évolution de ce personnage.
    Jed est un singulier sans équipier depuis des lustres. La raison de la mise à l’écart de ce jeune homme n’est guère à l’honneur de Lucas, mais ça montre bien le caractère entier de notre singulier préféré. Cela dit, malgré l’avis de Lucas, moi, j’ai bien aimé ce garçon.
    Elyna E.C ne nous épargne aucun coup tordu. Enfin, elle ne les épargne pas à ses personnages, mais du coup, par procuration, on morfle autant qu’eux (et après, elle ose dire qu’elle ne voit pas pourquoi on la traite de sadique).
    Mon seul réconfort, c’est que pour écrire une certaine scène, Elyna a souffert autant que moi en la lisant (bien fait !)
    Ce troisième tome est une très belle conclusion à cette trilogie. J’aurais aimé que certains personnages reçoivent ce qu’ils méritaient mais ça me permet de fantasmer sur des scènes qui auraient pu se produire et de me délecter d’une certaine forme de vengeance (Non ! Je ne suis pas plus sadique que l’auteur).
    Maintenant, je me demande si et quand l’auteur va nous offrir une nouvelle pépite !

     

    Un extrait : — Papa et maman ?

    La confusion qui se lit sur le visage d’Axel efface quelque peu la joie qui alimente mes traits.

    — Oui, papa et maman, insisté-je, les sourcils froncés. Tu te souviens ? Un grand blond séduisant et une jeune femme aux cheveux châtains qui te faisait les meilleurs cookies aux Smarties pour ton anniversaire.

    — Je sais qui sont papa et maman, merci.

    — Tu me rassures, j’ai eu peur l’espace d’un instant que la proximité avec tous ces nuages t’ait ramolli le cerveau.

    — Mademoiselle Vanael ?

    L’arrivée inopinée d’un jeune homme dévie temporairement mon attention. Ce n’est pas tant l’origine encore inconnue de son intervention que la manière dont il m’a appelée qui m’intrigue. Sur Terre, en compagnie de mes amis Singuliers, tout le monde continuait de me considérer comme une Rivière en dépit de mes ascendances angéliques. Personne, y compris Josias, n’a cherché à me donner du « mademoiselle Vanael » en me croisant dans les couloirs.

    — Une minute, s’il vous plaît.

    Je continue de faire face à mon frangin.

    — Axel ?

    — Mademoiselle Vanael, pardonnez-moi d’insister.

    — Ça a l’air important, suggère Axel en désignant l’individu d’un signe de tête.

    Je grommelle, persuadée qu’Axel se fiche tout autant que moi de cette interruption mais qu’il y voit là un judicieux prétexte pour éviter de répondre à ma question pourtant cruciale. Je prends donc sur moi pour me tourner vers l’importun afin de le toiser d’un air mauvais. Le visage allongé et le teint légèrement hâlé, des cheveux souples et châtains clairs parsemés de reflets dorés, des sourcils bien dessinés au-dessus de ses yeux couleur or, des joues creuses et lisses, encadrant un sourire charmeur : ce type est le prototype exact de l’Ange modèle, trop gentil et parfait. Si bien que je me demande ce qu’il peut me vouloir.

    — Vous ne voyez pas que nous sommes occupés ? déclaré-je, plus ennuyée qu’autre chose. Que voulez-vous à la fin ?

    — Je m’appelle Loki, mademoiselle, m’apprend-il en s’inclinant légèrement devant moi. Je suis votre instructeur.

     

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  • [Livre] La grande bible des fées

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    Lecture terminée le : 08 mai 2020

     

    Résumé : Créatures merveilleuses, d'apparence féminine, dotées de pouvoirs surnaturels, généralement bienveillantes, les fées ont le pouvoir d'exaucer les vœux des mortels et de les protéger.
    Mais la mystérieuse histoire du peuple des fées ne s'arrête pas là. Ces êtres de lumière ont une genèse… des rites précis, une religion (le nouveau testament des fées), des fêtes communautaires, une histoire du costume, des légendes en pagaille, une œuvre littéraire et musicale importante (elles écrivent, entre autres, de la poésie)...


    Auteur : Edouard Brasey

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Fantastique

     

    Date de parution : 2011

     

    Prix moyen : 29€

     

    Mon avis : Tout d’abord, une fois n’est pas coutume, parlons un peu de l’objet-livre.
    La couverture dorée nous fait pleins de promesses que l’intérieur tient pour la plupart.
    A l’intérieur, donc, les pages ont l’aspect du parchemin avec enluminures et illustrations en pleines pages tout simplement magnifiques.
    L’ouvrage est divisé en Livres, eux-mêmes divisés en chapitres.
    Le livre est également pourvu d’un marque page ruban doré que j’ai beaucoup apprécié (hélas, mon chat aussi).
    J’ai toutefois regretté que la dernière partie, l’évangile des fées, soit sur feuilles blanches. Ça casse un peu la magie du truc en jurant avec le reste de l’ouvrage et son aspect de parchemin.
    Quant au texte, il s’appuie sur des ouvrages anciens pour retracer toute la mythologie des fées, détaillant tout, des différents types de fées à leur hiérarchie, en passant par leurs lieux de vie et leur régime alimentaire.
    Si j’ai été moins intéressée et que je n’ai que survolé les différentes « invocations » de fées, dans la mesure où je ne suis pas trop attirée par la poésie, je suis sûre que c’est une partie qui saura trouver ses adeptes.
    J’ai trouvé le livre très détaillé, très recherché, et pourtant, apparemment, il ne fait qu’effleurer le sujet.
    Malgré quelques répétitions, ce fut une lecture vraiment très agréable au pays des fées.

     

    Un extrait :

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  • [Livre] La traque des anciens dieux – T02 – Le magicien, la sorcière et la fée

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    Lecture terminée le : 04 mai 2020

     

    Résumé : Les Anciens Dieux se sont échappés. Marc, Éleuthère et leurs compagnons se séparent pour se lancer à leur poursuite. Éleuthère, sa marraine-fée Aynet et la sorcière Saga retournent sur le continent d’origine du jeune homme, déterminés à en finir avec le Dieu Rieur. Les trois héros vont se lancer dans une longue mission diplomatique afin de rallier les vieux royaumes et l’Empire queiralien derrière leur bannière (magique). Entre deux coups d’esbroufe, des embuscades de plus en plus sanglantes et l’intervention de divinités usurpatrices d’identité, sauront-ils faire entendre raison aux souverains du Plaennendeon ? Une terrible bataille les attend à l’issue de leur quête, une bataille qui est loin d’être gagnée… surtout si les familles royales du coin continuent de faire leurs têtes de cochons.


    Auteur : H. Lenoir

     

    Edition : Auto édition

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 12 Novembre 2018

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : Cette série est trop peu lue et c’est vraiment dommage car c’est une petite pépite.
    Dans ce tome 2, la fine équipe s’est séparée en trois groupes, chacun se lançant aux trousses de l’un des anciens dieux.
    Et dans cet opus, c’est donc Eleuthère, Saga et Aynet qu’on va suivre.
    Même si ce tome est, comme je l’ai dit, beaucoup plus sombre, l’humour n’a pas pour autant cédé du terrain.
    Il faut dire que si Aynet est toujours en grande forme, Eleuthère n’est pas en reste et son sens de la répartie semble augmenter proportionnellement à ses pouvoirs.
    Il m’a fallu un petit moment pour me remettre dans le bain vu le temps qu’il y a entre deux tomes (plus ou moins trois ans), mais une fois bien remise dans l’histoire, les pages se tournaient quasiment toutes seules.
    Dans le tome 1, la quête que menait Marc et Eleuthère était une quête un poil bordélique, avec certes un enjeu, mais le voyage était un peu plus insouciant.
    Cette fois-ci, non seulement les enjeux sont bien plus importants, mais le temps bien plus compté.
    Comme toujours, j’ai beaucoup apprécié Aynet. Elle est délicieusement tarée et un brin psychopathe. Mais la grande surprise a été de voir Eleuthère devenir presque aussi taré que sa marraine.
    Saga elle, est bien plus discrète, mais réserve bon nombre de surprises.
    Et puis il y a le petit nouveau, Secundus, surnommé Deuzio par Aynet, au grand dam du jeune homme, qui, du haut de ses 16 ans, est bourré des préjugés que son père et sa grand-mère lui ont mis dans la tête.
    Mais au fil de leurs aventures, le jeune homme va se détacher de son éducation et commencer à penser par lui-même.
    C’est une quête pleine de surprises et de rebondissements que nous offre l’auteur et, s’ils ne font pas partie de cette quête là, on va avoir quelques nouvelles des deux autres groupes.

    Et la fin… L’auteur a réussi à m’infliger deux uppercuts coup sur coup !
    Finalement, ce n’est peut-être pas plus mal qu’il y ait du temps entre deux tomes, car je ne suis pas sure que mon cœur résisterait à un enchaînement de tomes qui m’infligeraient chacun de tels coups émotionnels.

     

    Un extrait : Il regarda finalement l’homme. Le jeune homme, corrigea-t-il en lui donnant une vingtaine d’années. Plus grand que lui, dégingandé, il avait de courtes boucles blondes. Un fin duvet couvrait ses joues. Il regardait autour de lui avec curiosité et bonne humeur. Dioclétien commença par le juger inoffensif. Puis il vit l’épée à sa ceinture. Et il vit ses yeux, étrangement familiers, calmes et attentifs.

    Les trois visiteurs sortaient de l’ordinaire, il n’y avait pas de doute.

    — Vous savez, vos routes – ah ! – votre route a de quoi faire honte à l’Empire queiralien, attaqua la Quesvronnaise en secouant délicatement sa botte pleine de boue.

    Elle avait parlé dans la vieille langue du Plaennendeon et Dioclétien en retrouva les accents avec nostalgie.

    — Malheureusement, la rénovation du réseau routier n’est pas dans nos priorités. (Il désigna les tabourets installés devant sa table.) Je vous en prie, installez-vous. Puis-je vous faire apporter quelque chose à boire ?

    Les trois inconnus restèrent plantés devant lui. Le jeune homme et la Quesvronnaise le regardaient d’un drôle d’œil. Finalement, le premier se pencha vers la seconde.

    — Je ne crois pas qu’il nous ait reconnus.

    — C’est la culture queiralienne. Ça pourrit l’esprit. Je l’ai toujours dit.

    — Ça fait longtemps, aussi.

    — Ne lui cherche pas d’excuses. Ton frère a toujours été un petit prétentieux qui se croyait trop bien pour le Quesvron.

    Dioclétien sentit sa bouche s’entrouvrir. Il scruta attentivement ses invités.

    — Dame Aynet ? demanda-t-il finalement. (Sa voix s’étrangla.) Éleuthère ?

    Le visage de son frère cadet s’éclaira d’un grand sourire.

    — Dio, content de te revoir. Je comptais te rendre visite plus tôt, mais il m’est arrivé quelques incidents en cours de route.

    Puis il se jeta à son cou.

     

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  • [Livre] Les suppliciées de l’Arizona

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    Lecture terminée le : 02 mai 2020

     

    Résumé : À 59 ans, Brigid Quinn aspire à une vie tranquille après des années à combattre le crime. Mais l'affaire des "meurtres de la route 66" refait bientôt surface. Brigid n'a jamais réussi à mettre la main sur cet implacable tueur en série, qui compte parmi ses victimes son ancienne partenaire, Jessica. Convaincue que l'homme arrêté n'est pas le vrai coupable, l'ex-agente du FBI n'a d'autre choix que de se confronter elle-même à cette sordide affaire.


    Auteur : Becky Masterman

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 2013

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Quand on a ce genre de titre, on s’attend à quelque chose d’un minimum sanglant mais en fait, non, pas tant que ça.
    On est plutôt dans du « gentillet », on ne peut pas dire que j’ai vraiment tremblé pour le personnage principal ou pour de potentielles victimes… vraiment pas.
    Et c’est dommage, parce que trembler pour les personnages, c’est quand même 50% du plaisir de la lecture d’un thriller !
    Ici, on suit un personnage plus âgé que ce qu’on a l’habitude de voir puisque Brigid est un agent du FBI à la retraite de presque 60 ans.
    Vu que dans beaucoup de thriller, les flics tirent à tout va et descendent joyeusement la moitié des suspects, j’ai trouvé très intéressant que Brigid ait été mise en retraite anticipée à cause d’un tir sur un suspect désarmé.
    Le passif de Brigid est important car il conditionne toutes ses réactions à venir.
    Très honnêtement, je n’ai guère apprécié Brigid. Je l’ai trouvé irréfléchie et inutilement dissimulatrice.
    On dirait qu’elle a été odieusement trahie par ses supérieurs alors que bon, elle a effectivement tué un suspect désarmé et je trouve qu’elle aurait pu s’en sortir plus mal que ça !
    Et lors d’une mission précédente, alors qu’elle pourchassait le tueur de la route 66, une jeune recrue sous sa responsabilité a été tué et le tueur jamais appréhendé. On ne peut donc pas dire que sa fin de carrière fut glorieuse.
    Quand le livre commence, Brigid est contactée par une jeune agent qui lui annonce que le tueur a été arrêté et qu’il a accepté de les conduire au corps de la jeune recrue assassinée.
    Mais très vite, la jeune agent, conçoit des doutes quant à la culpabilité de l’homme arrêté. Brigid, d’abord sceptique, va vite se trouver dans l’obligation d’enquêter.
    Et c’est là que le bât blesse. A partir de là, j’ai trouvé que Brigid s’enfonce dans les mauvaises décisions. De plus, à part dans une seule scène et dans la scène finale, je n’ai jamais eu la sensation que le personnage principal était réellement en danger.
    Et traitez-moi de sadique si ça vous chante, mais cette tension, cette angoisse, ces scènes où on assiste aux actes du tueur et dans lesquelles on cherche des indices sur son identité, m’ont drôlement manquées !

    Malgré tout, l’intrigue est assez prenante pour que je lise le livre d’une traite et sois surprise par la fin.
    Cependant, je ne crois pas que j’en garderais un grand souvenir (j’ai déjà oublié le nom de la moitié des personnages !)

     

    Un extrait : Il m’arrivait parfois de regretter les femmes que j’avais été.

    Il y en avait tant : fille, sœur, flic, dure à cuire, plusieurs sortes de putains, amante plaquée, épouse idéale, héroïne, tueuse. Je dirai la vérité sur chacune d’entre elles, pour autant que j’en sois capable. Conserver des secrets et mentir requièrent des qualités identiques. Les deux deviennent une habitude, presque une accoutumance difficile à briser en dehors du boulot, même avec ses proches. Par exemple, il paraît qu’il ne faut jamais faire confiance à une femme qui vous dévoile son âge ; si elle révèle ce secret, elle sera incapable de garder les vôtres.

    J’ai cinquante-neuf ans.

    Lors de mon intégration au FBI, peu de femmes occupaient le poste d’agent spécial. Avec mon mètre soixante de blonde naturelle, moulée en forme de pom-pom girl juvénile, je représentais un atout appréciable dans de nombreuses affaires et le Bureau en avait largement tiré parti. Je n’avais pas la taille requise, mais ils n’avaient pas hésité une minute à accorder la dérogation nécessaire. Pendant une bonne partie de ma carrière, j’avais été affectée à des missions d’infiltration – la plupart du temps, je jouais les appâts pour arrêter des trafiquants de chair humaine et des prédateurs sexuels qui commettaient des crimes à travers les États-Unis ou venant de l’étranger.

    J’ai travaillé sous couverture pendant neuf ans. Environ cinq ans de plus que la plupart des agents, qui finissent par craquer ou perdre leur famille. Jamais mariée et sans enfant, j’aurais pu continuer longtemps sans cet accident qui s’était soldé par plusieurs vertèbres soudées. Ça aurait pu être pire, vous auriez dû voir dans quel état était le cheval !

    Après l’intervention chirurgicale, je n’avais pas retrouvé certaines qualités requises pour l’exercice de mon métier, et de nombreuses activités liées à ma profession me furent dorénavant interdites. Bondir sur les toits… Éviter les coups de poignard… Faire une lap dance correcte. J’aurais pu m’arrêter pour incapacité, mais je n’envisageais pas ma vie en dehors du Bureau, la seconde moitié de ma carrière s’était donc déroulée au service des Enquêtes. Ensuite, j’ai demandé ma retraite.

    Non, ce n’est pas toute la vérité. Vers la fin, j’avais un peu de mal à faire preuve de discernement dans la prise de décisions. En particulier, il y a deux ans, quand j’ai abattu un criminel désarmé, près de Turnerville, en Georgie.

     

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  • [Livre] Rupture, Tarot et confiture

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    Lecture terminée le : 29 avril 2020

     

    Résumé : Quand Camille, réalisatrice trentenaire, se fait jeter comme un vieux Kleenex par Éric, un beau scénariste pour lequel elle s’est entièrement consacrée durant trois ans, elle n’a qu’un but : se venger.

    Pour faire morfler cet enfoiré et lui pourrir la vie sur dix générations, elle se transforme en une hateuse sadique et revêt sur les réseaux sociaux une nouvelle identité : EVE, son avatar maléfique.

    Malheureusement, Camille est aussi douée pour la vengeance que pour manger un plat en sauce sans se tâcher…


    Auteur : Celine Holynski

     

    Edition : Larousse

     

    Genre : Chick Lit

     

    Date de parution : 22 Janvier 2020

     

    Prix moyen : 10.99€ en ebook ; 14.95€ en broché

     

    Mon avis : Bien avant qu’elle ne sorte un livre, je suivais Celine Holynski sur Youtube et sur Instagram.
    Quand j’ai vu les bons retours sur son livre, et dans la mesure où, appréciant déjà son humour à l’oral, il n’y avait pas de raison que je ne l’apprécie pas à l’écrit, je me suis hâtée de me le procurer (en epub, confinement oblige. Note à moi-même ne plus JAMAIS, sous aucun prétexte, acheter sur la boutique kobo, ça a été un enfer et en plus, ils m’ont imposé une mise à jour nulle sur ma liseuse !)
    Le roman de Celine Holynski est un feel good, un roman de chick lit. Alors bien sûr, la fin n’est pas une grande surprise et il était également facile de deviner certains développements, mais le personnage principal, Camille, est tellement drôle (malgré elle, hélas pour elle) que ce n’est pas bien grave.
    Cette fille a le don de se mettre dans des situations impossibles.
    Mais ce que j’ai préféré c’est la manière dont fonctionne son cerveau. Le mien fonctionne tellement de la même manière. Elle se perd dans des digressions… et pour elle, son discours est parfaitement logique !
    Le seul souci, c’est qu’il n’y a que pour elle !
    Ses répliques sont toujours à mourir de rire et j’ai retrouvé un peu le même genre de réflexions que je suis capable de faire. Ça m’a permis à la fois de me sentir moins seule et de m’identifier au personnage de Camille.
    J’ai énormément apprécié les personnages principaux, et beaucoup une grande partie des personnages secondaires.
    J’ai bien évidemment cordialement détesté Eric, mais aussi Raphaël (celui-là m’a presque plus écœurée qu’Eric, d’ailleurs).
    Excepté Camille, j’ai beaucoup aimé Maddy. Une véritable amie, celle-là, sans qui Camille remettrait difficilement les pieds sur terre.
    Bref, si on ne cherche pas une fin surprenante, ce roman est un parfait feel good qui boostera le moral en toutes circonstances.

     

    Un extrait : Tout d’abord, mettons les choses au clair : je ne fais pas rien ! Ce n’est pas parce que je suis allongée sur mon lit, en pyjama, volets fermés alors qu’il est 15 heures, que je suis inactive… Bien au contraire, je suis particulièrement concentrée et résolue à gagner le combat de ma vie, à savoir : pourrir celle de mon ex !

    Et pour ce faire, j’utilise les meilleures armes en ma possession : les réseaux sociaux. Depuis 10 heures ce matin, j’ai entamé avec détermination tout un plan stratégique et ô combien machiavélique visant à lui faire payer son attitude odieuse, que dis-je, intolérable, inqualifiable, impardonnable… in… in… Mince ! Je n’ai pas d’autre qualificatif et j’en rajoute peut-être… mais tout de même !

    Alors au réveil, plutôt que de commencer ma journée à pleurer à m’en dessécher les glandes lacrymales, réflexe que mon corps a pris comme acquis cer dernières semaines, j’ai décidé qu’il était temps d’agir. De toute façon mes yeux sont tellement secs que l’étape : lancer « I can’t live » de Mariah Carey + traduction des paroles pour augmenter la douleur + chialade à n’en plus finir, n’est plus envisageable… Je n’ai plus de larmes. Rien. Nada ! Ça pique plus qu’autre chose. Et pleurer en rajoutant du collyre, ce n’est pas pleurer… c’est du cinéma !
    Ma grand-mère disait toujours : « Quand ça ne coule plus, c’est qu’il est temps de passer à la suite ! »
    Certes, elle disait ça au moment de monter ses blancs en neige…mais je pense que la sagesse des anciens est applicable à bien d’autres domaines que la cuisine.

     

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