Lecture terminée le : 31 mai 2020
Résumé : Le pouvoir du Livre vit en Harte désormais. Non contrôlé, il risque d’entraîner le monde vers une terrible destruction. Seules quatre pierres ancestrales peuvent domestiquer cette incroyable force. Esta et Harte partent alors à leur recherche. Mais il faudra voyager dans le passé pour les retrouver intactes. Sans compter que les pierres attisent non seulement la convoitise de l’Ordre mais aussi l’intérêt de nouveaux ennemis comme les Antistasi et JackGrew… Malgré ses immenses pouvoirs, Esta parviendra-t-elle à sauver Harte et à protéger l’humanité ?
Auteur : Lisa Maxwell
Edition : Casterman
Genre : Fantasy
Date de parution : 06 Novembre 2019
Prix moyen : 20€
Mon avis : J’avais littéralement dévoré le 1er tome et j’attendais avec impatience de découvrir la suite des aventures du magicien.
Je m’attendais bien à quelques longueurs, ça arrive souvent dans les tomes 2, bien que ce ne soit pas systématique. Mais là, un tome 2 de 710 pages, oui, je m’y attendais un peu.
Mais je ne m’attendais pas à m’ennuyer autant sur les 200 premières pages. A tel point que j’ai fini par laisser ma lecture de côté pendant plus de 15 jours avant de me sentir capable de m’y replonger.
Après, ça a été mieux. Mais je n’ai quand même pas retrouvé l’engouement que j’avais eu pour le tome 1.
J’ai trouvé qu’on tournait en rond et j’ai eu beaucoup de mal à me faire aux changements d’époque. Enfin, ça m’aurait moins dérangé s’il s’était agi de deux périodes plus éloignées dans le temps l’une de l’autre. Mais là, il n’y a que deux ans et c’est bien trop proche pour les distinguer facilement. Ce qui rend les choses un peu pénible.
La relation entre Esta et Harte m’a paru au point mort. Elle en est même agaçante à cause de tous ces non-dits entre eux.
Ces deux-là sont les rois de la non-communication. Un peu ça va, mais sur 710 pages, ça fini par devenir saoulant.
J’ai trouvé dommage que le fait que Harte ait absorbé le pouvoir du livre dans le 1er tome ne donne pas quelque chose de plus spectaculaire. Parce que les sempiternels dialogues intérieurs, là aussi, c’est vite lassant.
J’ai eu du mal avec certains des nouveaux personnages introduits dans ce tome. Ruby et Ruth m’énervent et je ne vois pas trop l’utilité des autres.
L’histoire avance lentement mais on peut dire qu’elle avance quand même.
Je me dis que le tome 3 peut sauver ou enterrer la trilogie. Qu’un tome 2 serve de transition, je comprends ; qu’il y ait des éléments de l’intrigue qui reviennent (comme la disparition du bracelet qui permet à Esta de voyager dans le temps et dont elle se trouve privée un peu trop souvent à mon goût), je veux bien.
Mais à un moment, il faut de l’action, il faut que ça avance vraiment.
Et j’espère que le tome 3 sera à la hauteur.
Un extrait : La Voleuse tourna le dos à la ville… et à son passé. À tout ce qu’elle avait été et à tous les mensonges auxquels elle avait cru. Ciselée par la peine, métamorphosée par le poids des souvenirs, elle était à présent dure et froide, tel un diamant. La Voleuse avait choisi de transformer sa douleur en arme et se tenait désormais prête à affronter ce qui l’attendait de l’autre côté de l’immense pont.
Devant elle, la route noire s’étendait vers l’horizon. La nuit commençait déjà à voiler le ciel, assombrissant peu à peu les branches nues des arbres et les bâtiments d’une contrée qu’elle n’aurait jamais cru visiter un jour. Il n’y avait pourtant pas long à marcher pour l’atteindre, mais entre elle et cet autre rivage se dressaient la Barrière et son pouvoir dévastateur.
À côté d’elle se tenait le Magicien. Autrefois son ennemi, à pré-
sent son allié, mais toujours son égal. Elle avait tant risqué pour revenir jusqu’à lui. Il frissonna, mais la Voleuse ignorait si c’était à cause de la brise fraîche du soir ou de la tâche impossible qu’ils avaient à accomplir.
Il prit la parole, sa voix réduite à un murmure étouffé par le vent :
— Hier à peine, j’avais prévu de mourir. Je pensais que j’étais prêt, mais…
Il la regarda et laissa ses yeux d’un gris orage achever sa phrase pour lui.
— Ça va fonctionner, affirma-t-elle, non parce qu’elle y croyait, mais parce qu’ils n’avaient pas le choix.
Elle ne pouvait peut-être pas changer le passé, elle ne pouvait peut-être pas sauver les innocents ou corriger ses erreurs, mais elle pouvait encore changer l’avenir, et elle comptait bien y parvenir.
Ils sentirent des vibrations sous leurs pieds : derrière eux, un tramway approchait lentement. Il ne fallait pas qu’on les voie.
— Donne-moi la main, ordonna la Voleuse.
Le Magicien la dévisagea, surpris, mais elle avait l’air sûre d’elle. S’il entrait en contact avec sa peau, il pourrait lire dans ses pensées, déceler chacune de ses peurs et chacun de ses espoirs.
Pire, il pourrait la faire changer d’avis et la détourner de son but.
Cependant, elle devait prendre ce risque.
La Voleuse eut à peine le temps de remarquer à quel point la peau du Magicien était froide qu’un éclair grésilla entre leurs deux paumes. Elle avait déjà senti la chaleur de son affinité, mais cette fois, c’était différent. Une vague d’énergie inconnue lui lécha la peau, à tâtons, et elle eut l’impression qu’on cherchait à contourner ses défenses pour pénétrer en elle.
Le Livre…
Quand elle était revenue du futur, là où il l’avait expédiée, persuadé qu’elle serait enfin en sécurité, il avait essayé de lui expliquer, de la prévenir :
« Ce pouvoir…, avait-il dit. Il est en moi, à présent. »
Elle n’avait pas compris… jusqu’à cet instant.