Lecture terminée le : 20 juillet 2020
Résumé : La première règle, pour éviter la guerre ? En faire une affaire personnelle… Très personnelle.
Il y a quatre cents ans, une série de terribles conflits liés au changement climatique a ravagé la planète : guerres, famines, inondations, exodes… Débordées, les autorités ont fait appel à une intelligence artificielle omnisciente pour tenter de mettre un terme au massacre. Mais Talis – c’est son nom – a vite pris son indépendance et le contrôle du monde. Désormais, il garde en otages les fils et filles des grands dirigeants de la planète. À la première déclaration de guerre, les héritiers des deux camps concernés sont froidement exécutés.
Je m’appelle Greta Stuart. Il me reste seize mois à tenir, seize mois avant d’avoir dix-huit ans et de pouvoir quitter le Préceptorat où je suis prisonnière depuis l’âge de cinq ans. Mais l’arrivée d’un nouveau pensionnaire, venu du pays voisin du mien, va tout changer. Car nous le savons tous : le pays natal d’Elián va forcément finir par déclarer la guerre au mien…
Auteur : Erin Bow
Edition : Lumen
Genre : Fantasy
Date de parution : 07 Avril 2016
Prix moyen : 15€
Mon avis : J’ai cherché ce livre longtemps mais il était toujours indisponible. J’ai fini par le trouver d’occasion, avec le tome 2, sur Rakuten. Autant dire que le premier tome n’est pas resté très longtemps dans ma PAL (Qui a dit : « Pour une fois ?? »).
Je ne vais pas faire de mystère, j’ai adoré ce tome.
J’ai adoré les personnages, même Talis qui n’est pourtant pas particulièrement sympathique, mais dont on a un bon aperçu du caractère cynique dès le prologue.
Greta, une des otages de Talis, est un peu la prisonnière parfaite. Il faut dire que 11 ans d’endoctrinement éducation, ça laisse des traces. Elle est même plus docile que ses camarades car elle a bien conscience de vivre sur une corde raide puisque son pays dispose d’une denrée recherchée et convoitée : l’eau. Et le pays voisin lorgne dessus depuis longtemps.
Alors, je peux comprendre que, quand on sait que l’on peut mourir à tout moment, et qu’on ne peut rien y faire, l’on veuille au moins tirer sa révérence avec une certaine dignité.
Elian, lui, n’est pas dans le même état d’esprit. Mais il faut dire qu’il vient d’être arraché à sa vie pour être catapulté « otage » dans le protectorat et qu’il n’a donc pas vécu toute sa vie dans ces conditions et n’a pas été élevé comme les autres.
D’ailleurs, quand il défie les gardiens (tous des Intelligences Artificielles), il ne sait ni à quoi il s’expose, ni à quoi il expose les autres. Car le moins qu’on puisse dire, c’est que les IA du protectorat sont passés maîtres en représailles.
Mais la révolte affichée d’Elian sème les graines de la contestation dans l’esprit de Greta et ses camarades.
Je ne m’attendais vraiment pas au retournement de situation qui amorce la seconde partie du roman.
Si Elian est furieux de sa condition d’otage, il va vite se rendre compte qu’il y a otage et otage. Les jeunes héritiers, et surtout Greta, vont se retrouver en plus grand danger qu’ils ne l’ont jamais été. La situation de Greta semble inextricable et j’ai vraiment eu très peur pour elle pendant toute cette seconde moitié.
Si on commence le livre en étant très remonté contre Talis, je me suis vite demandé qui était le plus monstrueux.
J’ai bien aimé les petites touches de romances. Elles ne sont que survolées, il n’y a pas d’histoire vraiment établie et ça ne prend jamais le pas sur l’histoire.
Ces petites scènes ont l’avantage de faire redescendre la pression et de donner plus de profondeur aux personnages.
Jusqu’au dernier tiers, et vu comme était engagée l’histoire, je me demandais pourquoi il pouvait bien y avoir un second tome.
Et puis est arrivée la fin. Et avec elle cette ouverture sur le second tome, car cette fin pourrait bien annoncer le bouleversement de l’équilibre mondial. Je pense également que ce second tome va nous permettre de voir un peu plus Talis ce qui n’est pas pour me déplaire car ce personnage est encore une énigme pour moi.
Je peux vous dire que je ne vais pas tarder à lire la suite (d’autant que je suis en train de faire une liste de toutes les suites qu’il va falloir que j’envisage de lire !)
Je suis impatiente de voir ce que cette nouvelle donne nous réserve dans le second et dernier tome !
Un extrait : Installez-vous confortablement, les enfants, j’ai une histoire à vous raconter.
Il y a longtemps, les hommes avaient entrepris de s’entretuer avec une telle erreur qu’une extinction totale de l’espèce humaine était devenue chose possible. Et mon boulot, c’était d’arrêter ce massacre.
Enfin, quand je dis « mon boulot » … Pour être honnête, c’est un peu moi qui en ai pris l’initiative. Disons que j’ai légèrement étendu le champ de mes attributions. Certains ont été pris au dépourvu, je crois. On se demande bien pourquoi : s’ils avaient fait un minimum attention, ils auraient compris que les intelligences artificielles ont tendance à vouloir diriger le monde. Je ne sais pas, moi… Terminator… 2001, l’Odyssée de l’espace, ça ne vous dit vraiment rien ?
Mais passons. Tout a commencé par la fonte de la calotte glaciaire. Ça nous pendait au nez, on le savait, mais c’est arrivé beaucoup plus vite que prévu. Des pays entiers se sont retrouvés sous les eaux d’un seul coup, et leurs populations ont décidé qu’il était temps de changer d’air.
Frontières prises d’assaut, postes de douane vite débordés… et forcément, les gens ont commencé à se tirer dessus, parce que c’est votre façon de régler les problèmes, à vous les humains. On ne peut vraiment pas vous faire confiance, de toute façon.
Malgré tout, aucune guerre mondiale n’a éclaté – plutôt une série d’affrontements aux quatre coins du globe. C’est ce que l’on a appelé les Tempêtes Guerrières. Elles ont fait de sacrés dégâts. L’eau est venue à manquer, la nourriture aussi, et tout le monde s’est mis à attraper de nouvelles maladies fascinantes – une des merveilleuses conséquences du réchauffement climatique dont on ne s’était pas vraiment préoccupés à l’origine. Moi, j’ai vu les charniers pulluler, les armées affamées se multiplier, et, pour finir…
Bah… C’était mon travail, après tout. Je vous ai sauvé la vie.
Pour ça, j’ai commencé par raser quelques villes.
Ce qui en a, là aussi, désarçonné plus d’un. Surtout ceux qui, à l’ONU, m’avaient chargé de mettre fin aux conflits. Et qui ont eu la gentillesse, pour se faire, de relier entre eux et mettre à ma disposition tous ces satellites de surveillance, toutes ces stations orbitales qu’aucun pays n’avait le droit de contrôler seul.
Ceux-là ont vraiment été étonnés. Les habitants des agglomérations détruites n’en ont pas eu le temps, eux.
Enfin, je l’espère.