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Livres - Page 5

  • [Livre] April, May & June

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    Lecture terminée le : 19 novembre 2020

     

    Résumé : Trois sœurs
    Trois secrets
    Trois pouvoirs
    C'est arrivé le lendemain de la rentrée.
    Alors que la journée s'annonce tout à fait ordinaire, April découvre qu'elle peut prédire l'avenir. Le même jour, sa soeur May connaît un soudain accès d'invisibilité, qui semble se déclencher à la moindre émotion. Et enfin June, leur benjamine, parvient à lire dans les pensées de tous ceux qui l'entourent! Génial, non ?
    Eh bien non. Prévoir les catastrophes sans pouvoir les éviter, draguer un mec avec un corps qui disparaît à moitié et connaître les pensées pas toujours reluisantes de ses copines, voilà qui vous décourage d'avoir des superpouvoirs !
    Et si le véritable pouvoir de ces trois soeurs-là était le lien qui les unit ?


    Auteur : Robin Benway

     

    Edition : Nathan

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 2010

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : Après avoir lu Cadavre Exquis et S.A.R.R.A, j’avais besoin d’une lecture plus légère, moins prise de tête, avec plus d’humour et j’ai trouvé mon bonheur avec April, May & June.
    Il se lit très vite et la relation entre les trois sœurs est géniale.
    L’histoire concernant leurs pouvoirs est presque secondaire et une excuse pour renforcer la relation des sœurs, un peu mise à mal par les derniers évènements de leurs vies : le divorce de leurs parents, leur déménagement impliquant un changement d’école, l’entrée au lycée de la plus jeune de la fratrie… tout un tas de changements auxquels s’habituer et que l’apparition des pouvoirs va rendre plus difficiles à gérer !
    April l’aînée, se voit capable de prédire l’avenir… un avenir très proche. May, la cadette, acquiert le pouvoir de l’invisibilité, ce qui ne va pas sans petits incidents. Enfin June, la benjamine, peut lire dans les pensées. C’est d’ailleurs cette dernière qui va le plus s’adapter à ses pouvoirs. Un peu trop d’ailleurs, car entre l’assurance qu’elle en retire et son désir de popularité, on ne l’arrête plus.
    Au grand dam de sa sœur April, persuadée que tout ceci ne peut que mal finir !
    Les trois sœurs ne pourraient pas être plus différentes les unes des autres : April est studieuse, raisonnable et se sent investit d’une responsabilité envers ses sœurs. May est une rebelle, dure, sarcastique et agressive pour cacher à quel point le divorce de ses parents et le départ de son père à l’autre bout du pays l’a bouleversée. Enfin June est extravertie, et bien décidée à ne plus être considérée comme le bébé de la famille. Elle compte profiter de son entrée au lycée pour enfin faire son trou et rejoindre la clique des filles populaire, quitte, pour cela, à ne pas toujours bien se comporter et à utiliser ses pouvoirs à mauvais escient.
    Les chapitres alternent entre les points de vue des trois sœurs et, même si la sœur qui s’exprime est clairement identifié en début de chapitre, leurs caractères sont si différents qu’on les aurait facilement identifiés sans cette mention.
    J’ai également beaucoup aimé les personnages secondaires, que ce soit la mère des filles, Julian et Henry qui tournent respectivement autour d’April et May, et même Mariah, qui m’a fait beaucoup de peine tant son comportement destructeur cache une immense peine.
    J’ai passé un excellent moment avec ce roman léger et bourré d’humour !

     

    Un extrait : Ce lundi matin, celui où tout a commencé, April nous a conduites au lycée dans la Reloumobile. En première heure, en géométrie, j’ai dessiné une famille de bonshommes de neige au compas. Ensuite, en cours de gym, j’ai sorti la bonne vieille excuse des règles pour rester sur la pelouse et grimacer de douleur, pendant que les autres dégoulinaient en faisant le tour du stade. Franchement, obliger les gens à se mettre en short, ça devrait être considéré comme un crime contre l’Humanité. (Je l’ai dit à April, une fois ; elle a levé les yeux au ciel en couinant : « May, il y a des gens qui ont subi de vrais crimes contre l’Humanité. Il n’y a pas de quoi plaisanter. » Elle a autant d’humour qu’un pou. Un pou sans humour.)

    En troisième heure, j’avais histoire. Je déteste. Je connais cette vieille formule comme quoi ceux qui ne connaissent pas l’histoire se condamnent à la répéter, mais soyons sérieux, on l’apprend depuis des siècles et il y a toujours autant de famines, de guerres, de dictateurs et de maladies, non ? L’histoire se répétera, que je passe ou pas cinquante-six minutes par jour à l’apprendre.

    J’éprouve une haine toute particulière pour l’histoire européenne. Je n’ai rien contre l’Europe ; d’ailleurs, un jour, j’habiterai à Paris avec vue sur la tour Eiffel et je vivrai avec un artiste. Comme quoi je suis cent pour cent pour les Européens. Mais leur histoire est totalement ridicule. Ça les aurait tués d’appeler leurs rois autrement que James, Edouard ou Louis ? Pourquoi pas Hector ? Ou Archibald ? Quand on arrive à James V ou je ne sais combien, il est temps de diversifier !

    Et ne me lancez pas sur la Prusse…

     

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  • [Livre] Les larmes rouges, intégrale

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    Lecture terminée le : 13 septembre 2020

     

    Résumé : D'un naturel réservé, Cornélia n'a jamais eu la vie facile. Orpheline de mère, elle vit chez un père absent et doit supporter la perte de sa meilleure amie. A l'âge de 19 ans, la jeune femme est plus fragile et seule que jamais.
    Alors qu'elle s'apprête à faire un choix radical, elle est assaillie par des visions et des cauchemars chaque jour plus oppressants. Plongée dans un univers sombre et déroutant, il devient difficile pour elle de distinguer le songe de la réalité... Est-elle en train de perdre la raison ? A moins que la rencontre d'un mystérieux personnage aussi fascinant qu'effrayant y soit pour quelque chose ?


    Auteur : Georgia Caldera

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : Juillet 2019

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Quand j’ai commencé cette trilogie avec cette intégrale de 1784 pages, j’avais l’intention de lire d’autres livres entre chaque tome.
    Mais finalement, je me suis retrouvée à enchaîner les pages jusqu’à finalement lire l’intégrale d’une traite.
    J’ai beaucoup aimé toute l’histoire autour du roi sombre, de son passé, de tout ce qu’il s’est passé depuis des siècles, les liens existants entre les personnages et que le don de Cornelia, l’héroïne, nous permet d’explorer.
    Il y a de nombreuses scènes macabres et horrifiques dès lors que Cornelia et Henri, son « protecteur », sortent de leur isolement pour rejoindre une communauté vampirique.
    Le moins qu’on puisse dire c’est qu’ici les vampires n’ont rien d’ours en peluche avec des crocs. Ils voient également les humains comme du menu fretin. Ce n’est pas seulement qu’ils les considèrent comme de la nourriture, mais carrément qu’ils les voient comme des sortes de pantins animés à qui on peut absolument tout faire.
    Au fil des tomes, les dons de Cornelia gagnent en puissance et, de par sa nature, elle se trouve un peu à part, elle n’est pas vraiment soumise à la hiérarchie vampirique, du moins pas naturellement !
    Au niveau des personnages, j’ai vraiment beaucoup aimé Cornélia. Dès les premières pages, on sait qu’elle est orpheline de mère, que son père est un authentique salopard et qu’elle gravement dépressive (quoi que sa dépression n’est pas totalement naturelle).
    Alors oui, elle a parfois des réactions impulsives qui peuvent être agaçantes, mais la gamine a 19/20 ans et vu ce qu’il lui tombe sur le coin du museau, je ne trouve pas ses réactions anormales. Franchement, je ne sais pas comment je réagirais à sa place ! Sûrement mal !
    D’autant plus si on me demande d’être une sorte de potiche, version poupée de porcelaine, qu’on déplace à son gré sans qu’elle ait le droit de rien dire ne d’obtenir la moindre explication…. Clairement, ça m’aurait vite gonflée… Grand amour, ou pas grand amour !
    J’ai beaucoup aimé bon nombre de personnages secondaires même si une grande partie d’entre eux d’entre eux mériteraient des baffes.
    En revanche, j’ai eu beaucoup de mal avec Henri et avec la « romance » qu’il entretient avec Cornelia.
    Il n’y a qu’un seul mot pour les décrire : Toxiques !
    Henri se sert de la vulnérabilité de Cornelia pour assouvir son obsession à son égard.
    Je ne comprends pas que cette relation soit qualifiée de romance. Du côté de Henri c’est de la possessivité. Du côté de Cornélia, il y a une dépendance physiologique dont vous comprendrez la nature en lisant le livre (et qui elle-même a été provoqué lors d’une scène d’une grande violence physique et mentale pour la jeune fille).
    Cette « romance » est une succession d’abus, qu’ils soient physiques ou psychologiques, de séquestration… on a même droit à ce qui, à mon sens, n’est rien de moins qu’un viol.
    Cornelia ne cesse de vouloir exiger plus de respect mais pardonne toujours beaucoup trop de choses sans avoir obtenu la moindre preuve de réel repentir et de volonté de changement.
    Cette relation toxique est vraiment LE point noir de cette trilogie. Ça m’a clairement empêché d’atteindre le coup de cœur et ça a même fait baisser drastiquement la note car cette relation étant très présente, il est très dur d’en faire abstraction.
    Si Henri avait évolué à ce niveau-là, j’aurais certainement plus apprécié ma lecture.

     

    Un extrait : — Te souviens-tu de moi, Cornelia ?

    Le ton de sa voix était grave, presque solennel. Elle se dégagea peu à peu pour plonger son regard humide dans le sien, cherchant à comprendre le sens de la question. L'expression triste de ses yeux clairs n'avait pas changée, cependant elle semblait s'être intensifiée, passant d'une simple lueur furtive à une évidence.

    — Je... Non, j'étais inconsciente ce jour-là, je ne me rappelle pas de vous...

    Il s'écarta d'elle, prenant un air déçu.

    — J'ai les réponses aux questions que tu te poses, ainsi qu'à celles que tu ne te poses pas encore, mais je ne peux te les donner maintenant, c'est beaucoup

    trop tôt... Il faudra que tu te souviennes d'abord

    Il s'éloigna encore jusqu'à sortir de la pièce. Interloquée, elle le suivit. Il l'attendait devant la porte, l'invitant cette fois à sortir. D'un revers de la main elle essuya ses larmes :

    — Mais je ne comprends pas... Quel est le rapport? Pourquoi devrais-je me souvenir de vous ? De toute façon, je ne pourrai pas puisque j'étais inconsciente, je suis même restée plusieurs jours dans le coma ! Si vous savez des choses sur moi que j'ignore, il faut me les dire ! Vous n'avez pas saisi, je suis en danger... C'est important !

    Il ferma les yeux et répondit d'un ton las :

    — Pas maintenant. Il vaudrait mieux que tu rentres chez toi à présent, on doit t'attendre.

    L'angoisse revint, Cornelia allait devoir à nouveau se retrouver seule...

    — Non, personne ne m'attend ce soir. Et je vous l'ai dit, je pense être en danger. Je vous en prie. J'ignore ce dont vous ne souhaitez pas me parler « maintenant » mais si vous savez quelque chose qui peut m'aider, dites-le moi. Ça peut peut-être avoir un lien avec ce qui m'arrive en ce moment... Je vous en prie, aidez-moi...

    Encore une fois, il ne parut pas le moins du monde étonné par les propos, pourtant curieux et pas très cohérents, que tenait la jeune fille. D'ailleurs, à bien y réfléchir, à aucun moment de cette étrange rencontre il ne l'avait été. Il soupira et, d'une voix redevenue froide et distante, déclara :

    — Crois-moi, c'est déjà ce que je fais... Souviens-toi d'abord, après on verra. Allez, rentre chez toi, Cornelia.

     

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  • [Livre] (V)ivre

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    Lecture terminée le : 03 septembre 2020

     

    Résumé : Depuis cette fameuse soirée chez John, Félix en parle sans arrêt à Nathan, son meilleur ami. Il ne cesse d’évoquer cette fête où ils ont bu plus que de raison. Normal, ils sont en âge de s’amuser ! Et bien sûr qu’ils étaient en état de conduire pour rentrer ! Il parle de l’accident, et des jours qui ont suivi : leur copain Zach, toujours dans le coma, Noah, si différent depuis. Il raconte le regard des autres, la difficulté de revenir à une vie normale, après « ça ». Mais Nathan ne répond pas. Nathan est mort. Mort dans ce virage… Une fraction de seconde où quatre vies ont basculé à jamais. À cause de l’alcool au volant. Pour quelques verres en trop, Félix a mis le V du verbe Vivre entre parenthèses. Ivre, il a cessé de Vivre. Il va pourtant bien falloir continuer. Survivre à l’absence de l’un, espérer la guérison de l’autre. Se supporter les uns les autres. Se supporter soi-même. Si c’est encore possible…


    Auteur : Sophie Laroche

     

    Edition : de Mortagne (Tabou)

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 2012

     

    Prix moyen : 12€

     

    Mon avis : La collection « Tabou » des éditions de Mortagne, une maison d’édition québécoise, propose des romans abordant des sujets qui touchent les adolescents.
    Du plus « banal » comme certains complexes, aux plus graves comme la maternité/paternité adolescente, le viol, la drogue, la maltraitance, l’alcool au volant…
    Ce sont des romans qui peuvent à la fois avertir les adolescents et libérer leur parole en leur montrant qu’ils ne sont pas les seuls à être confrontés à ces problèmes voire drames et peuvent leur permettre de dépasser l’appréhension et la honte qui les poussent à se taire.
    Dans ce roman-là, on aborde le problème de l’abus d’alcool en général chez les adolescents et l’alcool au volant plus particulièrement.
    Ce roman pourrait être une histoire vraie. Il l’a d’ailleurs probablement été une histoire vraie pour bon nombre d’adolescents et/ou jeunes adultes et leur famille.
    L’histoire est racontée par Felix. Felix et ses trois amis, Noah, Nathan et Zach ont eu un terrible accident de voiture en rentrant d’une fête bien arrosée. Un peu trop arrosée.
    Si Noah et Felix s’en sont sortis avec des blessures relativement mineures, Zach se retrouve dans le coma. Quant à Nathan, le meilleur ami de Nathan, il n’a pas survécu.
    Le roman débute là. Felix a du mal à se faire à cette mort, il parle à Nathan comme s’il était encore là. Bien qu’il sache pertinemment que son ami est mort et que ce n’est qu’un moyen de faire son deuil, il a peur qu’on le prenne pour un fou.
    Au fil du récit, on voit comment chaque personne ayant un lien avec Nathan fait son deuil.
    Cela va d’un extrême à l’autre : de Felix qui s’implique dans une organisation alternant les jeunes contre les dangers de l’alcool, à Noah qui semble vouloir défier le sort.
    Au fil du récit, aussi, on découvre les non-dits autour de l’accident et les raisons de la culpabilité qui ronge Felix.
    C’est vraiment un livre à faire lire à tous les adolescent avant de leur mettre un volant entre les mains !
    Un roman très court (176p) mais très fort !

     

    Un extrait : Un jeudi sans cours, ça devrait être une bonne nouvelle, non ? Surtout qu’on enchaîne deux heures de physique-chimie, ce jour-là, et que, tous les deux, on déteste ça.

    Enfin, on détestait ça.

    Un jeudi sans cours, c’est cool pour n’importe qui, non ? Seulement, toi et moi, on n’est plus « n’importe qui ».

    Moi, parce que je me suis cassé un bras samedi soir dernier, dans un terrible accident de voiture.

    Et toi, parce que tu… tu… Toi, tu es mort.

    Il va falloir que je me le répète pour y croire vraiment. Et encore, je ne suis pas sûr que ça suffira. Même si, depuis samedi soir, tout le monde n’arrête pas de me répéter l’info. C’est Noah qui me l’a balancée en premier. Jamais je ne l’oublierai.

    — Shit, Nathan ne respire plus ! Je crois qu’il est mort.

    Puis les pompiers l’ont établi, les médecins l’ont confirmé, mes parents me l’ont pleuré. (Je n’avais jamais vu mon père en larmes, je n’ai pas su comment réagir.)

    Même les yeux des gens me le répètent. J’ai bien vu, même si je sors peu, comment ils me regardent. Tu sais, c’est un des jeunes qui… Oui, la voiture, samedi… Le voisin du coin de la rue m’a même demandé comment j’allais. Oui, t’as bien entendu, ce vieux bonhomme qui me snobait depuis que, tous les deux, on avait fait exploser la vitre de sa cuisine avec notre ballon de football, il y a sept ans. Il me reparle, le petit vieux du coin de la rue. Eh bien, tu vois, Nathan, même si je suis pour les bonnes relations entre générations, je préférais quand il me méprisait et que toi tu vivais. Pas le contraire.

    Ce matin, histoire de s’assurer que j’ai bien compris le message, ma mère veut que je délaisse ma bonne vieille paire de jeans troués pour rentrer dans ce costume de pingouin : cravate noire sur chemise blanche, pantalon et veste sombres. Ça fait un peu officiel tout ça et c’est difficile à enfiler avec un bras dans le plâtre. Mais je n’ai pas le choix, c’est aujourd’hui qu’on célèbre nos adieux officiels, il faut que je marque le coup côté look.

     

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  • [Livre] La chambre des merveilles

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    Lecture terminée le : 03 octobre 2020

     

    Résumé : Louis a 12 ans. Ce matin, alors qu’il veut confier à sa mère, Thelma, qu’il est amoureux pour la première fois, il voit bien qu’elle pense à autre chose, à son travail sûrement. Alors il part, fâché et déçu, avec son skate, et traverse la rue à fond. Un camion le percute de plein fouet.

    Le pronostic est sombre. Dans quatre semaines, s’il n’y a pas d’amélioration, il faudra débrancher le respirateur de Louis. En rentrant de l’hôpital, désespérée, Thelma trouve un carnet sous le matelas de son fils. À l’intérieur, il a dressé la liste de toutes ses « merveilles », c’est-à-dire les expériences qu’il aimerait vivre au cours de sa vie.

    Thelma prend une décision : page après page, ces merveilles, elle va les accomplir à sa place. Si Louis entend ses aventures, il verra combien la vie est belle. Peut–être que ça l’aidera à revenir. Et si dans quatre semaines Louis doit mourir, à travers elle il aura vécu la vie dont il rêvait.

    Mais il n’est pas si facile de vivre les rêves d’un ado, quand on a presque quarante ans…


    Auteur : Julien Sandrel

     

    Edition : Calmann-Lévy

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 07 Mars 2018

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Quand on lit le quatrième de couverture, on se dit qu’on va lire un livre qui va nous tirer des larmes du début à la fin. Alors oui, certes, il y a beaucoup d’émotion et pour ceux et celles qui ont la larme facile, comme moi, autant vous dire qu’il vaut mieux garder la boite de mouchoirs à proximité.
    Mais il y a aussi beaucoup d’espoir dans ce livre et beaucoup d’humour, les tâches que Thelma décide d’accomplir n’étant pas facile pour une femme adulte (comme faire un stage de foot avec des enfants de 8-12 ans).
    J’ai beaucoup aimé le fait qu’on ait le point de vue de Louis, qui dans le coma, reste conscient de certaines choses et commente tout ce qu’il apprend des tribulations de sa mère.
    J’ai aussi beaucoup aimé la mère de Thelma, la grand-mère de Louis. Même si au départ, quand elle apprend l’accident de Louis, elle se montre très dure devant l’état catatonique de sa fille, ensuite, c’est un vrai pilier pour cette dernière.
    Thelma est le type même de la femme qui fait passer sa vie professionnelle avant tout, sans se rendre compte que les moments qu’elle rate auprès de son fils ne se rattraperont pas.
    Le drame qu’elle vit va la faire relativiser et prendre conscience que non seulement aucune carrière ne vaut de négliger sa famille, mais qu’en plus elle est vraiment très mal traitée dans son entreprise qui est pleine de mec haut placée qui pensent que les remarques sexistes et insultantes sont de l’ordre du normal.
    En suivant la liste de rêves de son fils, même si ce n’est pas toujours facile pour elle de s’y plier, elle apprend non seulement à mieux le connaitre mais à mieux se connaitre elle-même. Elle s’épanouit en se « lâchant » un peu.
    Autour de Thelma, de Louis et de la grand-mère, gravite plusieurs personnages qui illustrent parfaitement l’expression « le monde est petit » : Il y a Charlotte, une des infirmières qui s’occupe de Louis, le prof de foot de Louis ainsi que la petite Isa, qui semble avoir tapé dans l’œil du jeune garçon.
    A chaque étape du parcours de Thelma, on se demande ce que Louis a bien pu inventer pour la suite, et on sourit d’avance en imaginant la tête que fera Thelma en découvrant sa prochaine épreuve.
    La fin est une très jolie fin qui va au-dela de Louis et de son entourage et qui montre que des pires drames peut sortir quelque chose de positif.

     

    Un extrait : — Louis, c’est l’heure ! Allez, je ne le répète plus, s’il te plaît lève-toi et habille-toi, on va être à la bourre, il est déjà 9 h 20.

    C’est à peu près comme ça qu’a commencé ce qui allait devenir la pire journée de toute mon existence. Je ne le savais pas encore, mais il y aurait un avant et un après ce samedi 7 janvier 2017, 10 h 32. Pour toujours il y aurait cet avant, cette minute précédente que je désirerais figer pour l’éternité, ces sourires, ces bonheurs fugaces, ces photographies gravées à jamais dans les replis sombres de mon cerveau. Pour toujours il y aurait cet après, ces “ pourquoi ”, ces “ si seulement ”, ces larmes, ces cris, ce mascara hors de prix sur mes joues, ces sirènes hurlantes, ces regards remplis d’une compassion dégueulasse, ces soubresauts incontrôlables de mon abdomen refusant d’accepter. Tout ça, bien sûr, m’était alors inaccessible, un secret que seuls les dieux – s’il en existait, ce dont je doutais fort – pouvaient connaître. Que se disaient-elles alors, à 9 h 20, ces divinités ? Un de plus, un de moins, qu’est-ce que ça peut bien faire ? Tu es sûr de toi ? Pas forcément, mais pourquoi pas ? C’est vrai après tout pourquoi pas, ça ne changera pas la face du monde. J’étais loin de tout ça, loin des dieux, loin de mon cœur. J’étais juste moi, à cet instant précis si proche du point de basculement, de rupture, de non-retour. J’étais moi, et je pestais contre Louis qui décidément ne faisait aucun effort.

     

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  • [Livre] Par le feu

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    Lecture terminée le : 05 juillet 2020

     

    Résumé : Avant, elle vivait derrière la clôture. Elle n'avait pas le droit de quitter la Base. Ni de parler à qui que ce soit. Parce que Père John contrôlait tout et qu'il établissait des règles. Lui désobéir pouvait avoir des conséquences terribles. Puis il y a eu les mensonges de Père John. Puis il y a eu le feu.


    Auteur : Will Hill

     

    Edition : Casterman

     

    Genre : Drame

     

    Date de parution : 06 Mars 2019

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Moonbeam est une adolescente de 17 ans qui a vécu toute sa vie enfermée dans la base de la légion du seigneur.
    L’histoire débute alors qu’un incendie fait rage sur la base et que le F.B.I. donne l’assaut. On peut dire qu’on débarque en plein chaos : la fumée, l’affolement, les coups de feu, les flammes, les corps…
    Moonbeam est hospitalisée dans une sorte de clinique psychiatrique et rencontre un psychiatre qui lui demande de raconter sa vie sur la base. D’abord réticente à parler aux « étrangers » (comprendre : extérieur à la secte), Moonbeam fini par se livrer.
    Ainsi, on alterne entre les chapitres « Après », donc quand Moonbeam est à l’hôpital, et les chapitres « Avant » qui sont le récit par la jeune fille de sa vie à l’intérieur de la secte.
    Ces passages sont terrifiants. On peut voir le fanatisme de certain et le pouvoir de manipulation du gourou. Moonbeam, dont la foi commençait déjà à vaciller avant l’attaque, remet assez vite en question les enseignements de la secte, avec l’aide de son psychiatre.
    Mais on voit les dégâts causés chez les autres survivants, tous des enfants, qui continuent à s’accrocher aux règles du gourou, le père John.
    Ce père John est effrayant. Il est agressif et souvent irrationnel et on se demande comment il peut conserver cette emprise. Certes, il se sert de « gros bras » pour maintenir la discipline (comprendre semer la terreur) mais la plupart des membres de la secte croient sincèrement à ses salades et sont prêts à tuer et à mourir pour lui.
    Les personnages sont tous vraiment bien décrits, avec des personnalités complexes. Je les ai tous appréciés, même ceux que j’ai détesté de toute mon âme.
    Ce qui fait le plus peur dans ce roman, c’est que ce n’est pas totalement une fiction. Bon nombre de sectes agissent de la sorte et n’importe qui est susceptible de se faire piéger.
    D’ailleurs, l’auteur a eu l’idée de ce roman après avoir vu une exposition sur la secte Waco et le siège qu’en a fait le gouvernement. Siège qui a fait plus de 80 morts parmi les membres de la secte (et où il y a eu notamment un incendie).
    Même si la secte du roman porte un autre nom, les évènements sont très proches de ce qui s’est effectivement passé à Waco.
    Le roman ne jette pas la pierre aux croyants mais vise plutôt l’avidité, la cupidité de ceux qui ne croient en rien d’autre qu’au pouvoir et sont prêts à tout pour le conserver.
    J’ai vraiment adoré le style d’écriture et une fois le livre commencé, je l’ai lu d’une traite.
    Et le moins qu’on puisse dire, c’est que cette lecture m’a marquée.

     

    Un extrait : Je suis assise sur un canapé rouge bordeaux, mes jambes ne cessent de trembler et ma main me fait horriblement mal. J’ai beau me répéter de ne pas avoir peur, je suis terrorisée, parce que j’ignore ce qui va m’arriver.

    Je ne sais même pas où je suis.

    La pièce dans laquelle je me trouve est plus grande que ma chambre sur la Base, mais tout de même assez petite, avec des murs gris clair et une moquette gris foncé. Elle ne contient que le canapé rouge, une grande table et deux chaises placées de l’autre côté, face à moi. Tout est lisse et propre. Il y a un appareil électronique sur la table et une caméra au-dessus de la porte. Quand la femme au visage doux vêtue d’un uniforme blanc – l’infirmière Harrow, murmure la petite voix dans ma tête, elle t’a dit que c’était son nom – m’a conduite ici il y a cinq minutes, j’ai aperçu les mots « Salle de consultation 1 » sur la porte.

    Avant de partir, elle m’a demandé si j’avais besoin de quoi que ce soit. Je n’ai pas su quoi lui répondre.

    Je retiens mon souffle en entendant une clé tourner dans la serrure. Un homme entre, petit, avec une grosse barbe, des cheveux clairsemés et des rides au coin des yeux. Il a un regard gentil. Il est en chemise blanche et cravate, une sacoche en cuir sur l’épaule. Après s’être installé, il sort une pile de carnets et de stylos qu’il aligne soigneusement sur la table devant lui. Une fois satisfait du résultat, il presse un des boutons de l’appareil, attend qu’une petite lumière verte s’allume, puis me sourit.

    — Bonjour, dit-il.

    Je ne réagis pas.

    Il y a quelque temps, quand j’étais allongée sur mon lit, à la dérive, je me suis laissée aller à poser une question à l’homme en costume. Mais j’ai retrouvé mes esprits. Certaines convictions sont si ancrées en moi que je ne me souviens même plus avoir pensé autrement. Malgré tout ce qui s’est passé, elles conditionnent encore mon raisonnement.

    On ne parle pas aux Étrangers. Jamais.

    — Je suis le Dr Robert Hernandez, se présente l’homme. Je dirige le service de psychiatrie de l’hôpital pédiatrique universitaire d’Austin, au Texas. Sais-tu ce que cela signifie ?

    Je ne réponds pas.

    — Cela signifie que je suis spécialisé dans la prise en charge des enfants, et plus particulièrement de ceux qui ont vécu des expériences traumatisantes. Je les écoute, et j’essaie de les aider.

    Dans ma tête, le père John hurle que les Étrangers ne cherchent qu’à me faire du mal, à me torturer et à me tuer.

     

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  • [Livre] Le sel de nos larmes

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    Lecture terminée le : 06 août 2020

     

    Résumé : Hiver 1945. Quatre adolescents. Quatre destinées.
    Chacun né dans un pays différent. Chacun traqué et hanté par sa propre guerre.
    Parmi les milliers de réfugiés fuyant à pied vers la côte devant l'avancée des troupes soviétiques, quatre adolescents sont réunis par le destin pour affronter le froid, la faim, la peur, les bombes... Tous partagent un même but : embarquer sur le Wilhem Gustloff, un énorme navire promesse de liberté...


    Auteur : Ruta Sepetys

     

    Edition : Gallimard

     

    Genre : Historique

     

    Date de parution : 16 Juin 2016

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : Il semblerait que Ruta Sepetys soit une spécialiste des romans se déroulant lors de la seconde guerre mondiale. J’en ai repéré plusieurs, le sel de nos larmes est le premier que je lis.
    Dans ce roman, Ruta Sepetys revient sur un événement peu connu de la seconde guerre mondiale : le naufrage du Wilhem Gustloff, un bateau allemand qui devait évacuer les militaires blessés et le plus grand nombre possible de civil allemands qui fuyaient devant l’avancée des forces russes, et qui fut torpillé par un sous-marin russe, entrainant la mort de plus de 9000 personnes.
    L’histoire étant écrite par les vainqueurs, et la découvertes des horreurs perpétrés par le 3ème Reich, fait que, pendant des années, on a occulté toute référence à ce qu’on subit les allemands (qui n’étaient pas tous fidèles aux idées d’Hitler et dont bon nombre ont été, autant que les autres peuples, les victimes de la folie destructrice de cet homme).
    Dans ce livre, on suit quatre personnages très différents les uns des autres. Les chapitres alternent entre ces quatre personnages. Ces chapitres sont très (trop) courts.
    Ce passage rapide d’un personnage à l’autre a fait que j’ai eu du mal à ressentir de l’empathie pour les protagonistes et à m’attacher à eux. En fait, je me suis surtout attachée au vieux cordonnier qui est présent dans les chapitres de trois des quatre personnages et qui a de nombreuses interactions avec eux.
    En revanche, pour l’un des personnages, les chapitres ne sont jamais assez courts tant ce gamin qui se prend pour un homme est abject. Totalement en admiration devant Hitler, il chantonne à longueur de temps la liste des « ennemis » du Reich, et il vit en permanence dans une sorte de délire mégalomaniaque, se pensant supérieur à tous.
    La plus grande partie du roman se déroule sur le chemin pour arriver au port et sur l’embarquement.
    On va peu à peu découvrir le passé des quatre personnages principaux. Chacun d’entre eux cache des secrets, plus ou moins lourd. Certains de ces secrets met leur détenteur en danger.
    Ruta Sepetys détaille avec beaucoup de précision les dangers rencontrés sur la route ainsi que le tri de la population et la montée dur les bateaux avec toute l’horreur qui en découle : trier les soldats selon la gravité de leurs blessures et laisser sur le carreau les plus durement touchés, les condamnant à une mort certaine. Le tri des civils est encore plus déchirant : les enfants embarquent parce que le régime sait qu’ils pourront être éduqués dans leur idéologie, les femmes de type aryen en âge d’enfanter aussi, pour des raisons évidentes… Tous ceux qui peuvent être utiles au régime… et même là, tous ne peuvent pas être sauvés.
    Bien que les paquebots aient une capacité d’environ 1000 à 1500 personnes, c’est plus de 10000 âmes qui seront embarqués sur le Wilhem Gustloff. On imagine donc sans peine la façon dont ces pauvres mastres vont être entassés.
    Au regard du temps passé sur le trajet et la durée de l’embarquement, le naufrage en lui-même est presque survolé. Il est raconté de manière très froide, presque clinique. Toujours du point de vue de chacun des personnages mais je n’ai pas ressenti le chaos que je m’attendais à ressentir.
    J’ai également été un peu déçue par la rapidité de la fin. En elle-même c’est une très belle conclusion, remplie d’espoir et d’amertume, mais j’aurais aimé qu’elle soit un peu plus développée.
    Le prochain livre de Ruta Sepetys que je compte lire est « Tout ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre », car, apparemment, le personnage principal est lié à l’un des personnages principaux de ce roman.

     

    Un extrait : La culpabilité n’a de cesse de vous poursuivre.

    Ma conscience, railleuse, me cherchait querelle comme un enfant de mauvaise humeur.

    C’est entièrement ta faute, chuchota la voix.

    J’accélérai le pas et rattrapai notre petit groupe. « Si jamais les Allemands nous trouvent sur cette route de campagne, pensai-je, ils nous chasseront aussitôt. » Les routes étaient réservées aux militaires. Les autorités n’avaient pas encore émis d’ordres d’évacuation, et quiconque était surpris à fuir la Prusse-Orientale se voyait catalogué comme déserteur. Mais peu importait ! C’était déjà mon cas quatre ans plus tôt, quand j’avais fui la Lituanie.

    La Lituanie.

    J’avais quitté mon pays en 1941. Que se passait-il là-bas ? Fallait-il croire aux rumeurs effroyables qui se propageaient de rue en rue à voix basse ?

    Nous approchions d’un remblai sur le côté de la route. Le petit garçon qui marchait devant moi poussa un cri aigu en désignant quelque chose du doigt. Deux jours plus tôt, il était sorti de la forêt, seul, et avait commencé tranquillement à nous suivre.

    – Hé, petit bonhomme, avais-je demandé, quel âge as-tu ?

    – Six ans.

    – Avec qui voyages-tu ?

    Il s’était arrêté pour répondre, tête baissée :

    – Ma Omi.

    J’avais alors essayé de voir si sa grand-mère avait émergé des bois.

    – Où est ta Omi maintenant ?

    Le petit garçon avait levé vers moi des yeux clairs écarquillés.

    – Elle ne s’est pas réveillée.

     

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  • [Livre] Verveine et l'équinoxe d'automne

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    Lecture terminée le : 07 septembre 2020

     

    Résumé : Verveine, jeune sorcière de onze ans, vit heureuse au Bois Bruissant, auprès de ses parents et de son familier, un hérisson nommé Gédéon.
    Son seul regret, plus douloureux à mesure que passent les saisons, est de devoir renoncer aux Rencontres Surnaturelles où sorcières et sorciers, garous, devins et devineresses, se retrouvent plusieurs fois l'an.
    Mais cette année, tout est différent : Verveine est bien décidée à vaincre l'appréhension qui la paralyse et l'empêche de rejoindre la communauté surnaturelle.
    Elle a en effet promis à son ami Byzantin qu'elle le retrouverait à la Rencontre de l'Équinoxe d'Automne, où ils feraient leurs preuves, elle en tant que sorcière et lui en tant que renard-garou…


    Auteur : Hélène Louise et Caroline Millet

     

    Edition : Autoédité

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 13 octobre 2019

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : J’ai acheté ce livre l’année dernière, trop tard pour l’intégrer au Pumpkin Autumn Challenge 2019, et donc je l’ai soigneusement conservé pour le lire lors du Pumpkin Autumn Challenge 2020.
    Et je peux vous dire que ça a été très dur de patienter aussi longtemps (je l’ai enfoui sous une très grosse pile de livre pour éviter la tentation).
    Mais ça y est ! Je l’ai enfin lu ! Et l’attente a été récompensée. Souvent quand on attend très longtemps un livre, on est déçu parce qu’on l’a trop idéalisé, mais là, pas du tout ! Il était à la hauteur de mes attentes.
    C’est un roman tout doux, rempli de jolies illustrations que l’on doit à Caroline Millet (Caro from Woodland).
    Avec logique et organisation, la petite sorcière Verveine va tout faire pour se débarrasser de sa peur de voler afin de se rendre enfin à un rassemblement d’êtres surnaturels.
    Verveine a un familier, un petit hérisson nommé Gédéon rapidement rejoint par une petite citrouille mystérieusement animée et logiquement nommée Citrouillette.
    On a vraiment l’impression de suivre Verveine à son rassemblement. J’avais autant le sentiment d’être parmi les différents étals que je l’avais eu d’être sur le chemin de traverse lors de ma première lecture de Harry Potter.
    Presque trop courtes pour moi ces 133 pages, je serais bien restée en compagnie de Verveine et ses amis plus longtemps.
    Mais à la fin du livre, on nous parle d’un rassemblement de l’hiver.
    Alors qui sait, un jour, peut être… Retrouverons-nous Verveine et ses amis dans un autre rassemblement.

     

    Un extrait : Personne ne sait pourquoi un bébé nait sorcière ou sorcier ; c’est comme ça. Plein de bébés naissent chaque jour, au village ou dans la plaine, dans les bois et même dans des villes très loin. Mais seulement certains, pas souvent, pas souvent du tout même, naissent sorcière ou sorcier. Ces bébés n’ont pas de menton en galoche ni de nez crochu, ils sont comme tous les bébés, mignons avec un nez tout rond. Comme tous les bébés, ils ont faim la moitié du temps et dorment ou pleurent l’autre moitié. Ils sourient, gazouillent et remuent leurs jambes et leurs bras en tous sens. Mais les bébés sorcières ou sorciers ont quelque chose de plus que les autres bébés. Quelque chose qui fait qu’un jour le biberon s’envole, le nounours chante, le hochet danse – et que le bébé rit aux éclats.
    Pour moi, ça n’a pas été de biberon volant, de nounours chantant ou de hochet dansant : je suis une sorcière des bois. Une nuit sans lune, une chouette hulotte est venue se percher sur l’appui de ma fenêtre. Le jour suivant des scarabées ont fait des rondes autour de mon berceau, pendant que je tressais en l’air une couronne de mousse, de jacinthes des bois et de fougères…
    Une sorcière des bois, ça doit vivre dans les bois. Alors mes parents ont déménagé, emportant mon berceau de bébé, les meubles d’apothicaire de maman et les livres de papa, pour la petite maison où nous habitons désormais, au Bois Bruissant. Le village n’est pas loin et je peux m’y rendre à pied, chaque jour de la semaine, pour l’école.
    Mais oui, je vais à l’école, comme tous les autres enfants de mon âge ! Les enfants sorcières et sorciers ne sont pas assez nombreux pour avoir leur école à eux, et de toute façon la meilleure façon d’apprendre pour une sorcière ou un sorcier, c’est tout seul, bien tranquille. On essaie, on essaie et, à force de rater, on finit par arriver à quelque chose.
    Pendant la journée je rejoins mes amis pour apprendre l’histoire, la géographie, le calcul, la géométrie. Et le soir…
    Le soir, je travaille ma magie.

     

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  • [Livre] Cadavre exquis

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    Lecture terminée le : 15 novembre 2020

     

    Résumé : Un virus a fait disparaître la quasi-totalité des animaux de la surface de la Terre. Pour pallier la pénurie de viande, des scientifiques ont créé une nouvelle race, à partir de génomes humains, qui servira de bétail pour la consommation. Ce roman est l’histoire d’un homme qui travaille dans un abattoir et ressent un beau jour un trouble pour une femelle de « première génération » reçue en cadeau. Or, tout contact inapproprié avec ce qui est considéré comme un animal d’élevage est passible de la peine de mort. À l’insu de tous, il va peu à peu la traiter comme un être humain.


    Auteur : Agustina Bazterrica

     

    Edition : Flammarion

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 21 Août 2019

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : Âme sensible s’abstenir : ce roman est dur. Il est composé de scènes très difficiles, voire insoutenables.
    Je suis loin, très loin d’être végétarienne et je n’ai aucune intention de le devenir, mais je vous garantis que j’ai été contente de ne pas avoir mangé avant de lire ce livre ! Car l’auteur ne nous épargne pas grand-chose (pour ne pas dire rien  du tout).
    Je peux vous dire que si ce livre était un film, ce serait un film d’horreur et j’aurais été totalement incapable de le regarder : Mais en livre, ça va, ça passe…
    Concernant le virus censé avoir décimé les animaux et qui, à terme, a conduit à ce cannibalisme institutionnalisé, je suis aussi sceptique que le personnage principal. Je trouve que ce virus mortel tombe drôlement bien étant donné les problèmes de surpopulation que rencontraient les différents gouvernements et que tous ceux qui ont osé parler de complot se sont vu rapidement réduire au silence !
    Marcos Tejo travaillait dans l’abattoir de son père et aujourd’hui ce même abattoir abat des humains (même si on n’a pas le droit de les appeler comme ça, c’est illégal). Son travail le déprime mais il en a besoin, c’est un travail qui paye bien et Marcos a besoin d’argent pour payer la maison de retraite dans laquelle il a placé son père. Il faut dire que la plupart des maisons de retraite sont plutôt douteuses et que trouver un établissement correct a un prix plus que certain. Marcos ne peut donc pas se permettre de faire la fine bouche (sans mauvais jeu de mot) d’autant plus que sa sœur ne donne pas un centime pour participer aux frais.
    J’ai vraiment eu du mal à supporter sa sœur. Elle est stupide, cupide et intéressée. Elle agit comme un mouton et ne pense qu’à ce que les gens peuvent penser d’elle. Elle se fiche totalement de leur père mais affiche l’air concerné d’une bonne fille pour se donner bonne conscience tout en utilisant le soi-disant manque d’argent ou l’existence d’un couvre-feu pour ne s’occuper de rien.
    Afin de le remercier pour ses services (ou en guise de pot-de-vin), un éleveur offre à Marcos une femelle « Première Génération Pure », c’est-à-dire une « bête » de qualité supérieure. Pourtant Marcos se révèle incapable de la vendre, la faire abattre ou quoi que ce soit d’autre. Pire, il commence à la traiter en être humain. Et ce n’est pas anodin car les personnes qui donnent un statut d’humain à ceux que le gouvernement considère comme des animaux d’élevage risquent eux-mêmes d’être condamnés à mort et « déclassés » avant d’être conduit dans un abattoir public.
    Tejo est un homme à la dérive. Dès les premières pages, on apprend que sa femme est partie vivre chez sa mère, bien qu’on mette assez longtemps à en comprendre la raison.
    Le livre offre un contraste frappant entre les descriptions dans les abattoirs qui sont froides et presque cliniques et les états d’âmes de Tejo de ses visites à un ancien zoo à son comportement envers la femelle qu’il a baptisé Jasmin.
    Pendant une grande partie du roman, on fait des suppositions sur comment cette histoires va finir, comment elle peut finir. A-t-elle seulement une chance de bien finir au vue de la situation du pays, voire de la situation mondiale ?
    J’avais fait de nombreuses suppositions mais je peux vous dire que la fin m’a prise totalement au dépourvue. Je n’ai vraiment rien vu venir et le moins qu’on puisse dire c’est que cette fin est surprenante ! Mais je n’en dévoilerais pas plus !

     

    Un extrait : Demi-carcasse. Étourdisseur. Ligne d’abattage. Tunnel de désinfection. Ces mots surgissent et cognent dans sa tête. Le détruisent. Mais ce ne sont pas seulement des mots. C’est le sang, l’odeur tenace, l’automatisation, le fait de ne plus penser. Ils s’introduisent durant la nuit, quand il ne s’y attend pas. Il se réveille le corps couvert de sueur car il sait que demain encore il devra abattre des humains.

    Personne ne les appelle comme ça, pense-t-il, en s’allumant une cigarette. Lui non plus il ne les appelle pas comme ça quand il explique le cycle de la viande à un nouvel employé. On pourrait l’arrêter à ce seul motif, et même l’envoyer aux Abattoirs Municipaux pour se faire transformer. « Assassiner » serait le mot exact, mais ce mot-là n’est pas autorisé. En ôtant son maillot trempé, il cherche à chasser cette idée persistante selon laquelle c’est pourtant bien ce qu’ils sont, des humains, élevés pour être des animaux comestibles. Il va au frigo et se sert de l’eau glacée. Il la boit lentement. Son cerveau le prévient que certains mots dissimulent le monde.

    Il y a des mots convenables, hygiéniques. Légaux.

    Il ouvre la fenêtre, la chaleur l’étouffe. Il fume en respirant l’air calme de la nuit. Avec les vaches et les porcs, c’était facile. Il a appris le métier au Cyprès, la société d’abattage de son père, son héritage. D’accord, le cri d’un porc qu’on met à terre, ce pouvait être épouvantable, mais en utilisant des protections auditives, cela devenait vite un bruit parmi d’autres. Maintenant qu’il est le bras droit du chef, il doit surveiller et former les nouveaux. Enseigner à tuer, c’est pire que de le faire soi-même. Il passe sa tête par la fenêtre. Respire l’air compact, brûlant.

    Il voudrait s’anesthésier, ne plus rien ressentir. Agir automatiquement, regarder, respirer, voilà tout. Voir, savoir et ne rien dire. Mais les souvenirs sont là, ils restent.

    La majorité des gens a intégré ce que les médias s’obstinent à appeler la « Transition ». Mais pas lui, parce qu’il sait que transition est un mot qui ne dit pas que le processus a été bref et sans pitié. C’est un mot qui résume et archive un événement incommensurable. Un mot vide. Changement, transformation, tournant : autant de synonymes qui ont l’air de signifier la même chose, et pourtant le choix d’employer l’un ou l’autre dit une manière singulière de voir le monde. Les gens ont intégré le cannibalisme, pense-t-il. Cannibalisme, encore un mot qui pourrait lui attirer de sérieux problèmes.

     

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  • [Livre] Les ombres de l'innocence

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    Lecture terminée le : 27 mars 2021

     

    Résumé : Quelques jours avant Noël, Vincent se fait enlever, est emmené dans les bois et est passé à tabac. Pourquoi ? Il ne le sait pas. Mais il sait que sa fille de 18 mois était dans sa chambre lorsque les voyous ont sonné à sa porte et que sa femme ne rentrera pas avant le lendemain. Laissé pour mort dans la forêt, il parvient néanmoins à atteindre une maison et à demander de l'aide. La jeune femme chez qui il vient de frapper s'appelle Emilie, elle est infirmière et vit toute seule avec son chien. Refusant de l'aider au départ, elle cède lorsque Vincent mentionne son bébé, Emma. Mais si Vincent se croit tiré d'affaire, son cauchemar ne fait en réalité que commencer. Emilie n'a pas l'intention de le soigner, au contraire. Elle qui a toujours rêvé d'avoir un enfant, elle y voit l'occasion de kidnapper le bébé et d'enfin devenir maman. La jeune femme est prête à tout pour obtenir ce qu'elle veut : les heures de torture commencent pour Vincent…


    Auteur : Coraline Croquet

     

    Edition : Kennes

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 28 avril 2021

     

    Prix moyen : 19,90€

     

    Mon avis : Dans le cadre de la masse critique Babelio, j'ai pu lire ce roman avant sa sortie en épreuve non corrigée.

    Du coup, je m'étais préparé à devoir faire abstraction des coquilles pouvant exister, mais finalement, en dehors d'une au tout début du roman, et d'une concordance des temps qui m'a fait grimacer pendant ma lecture, j'étais tellement prise dans l'histoire que je serais bien incapable de vous dire s'il y avait ou non des coquilles.

    Au tout début, j'ai été un peu décontenancée par les mentions à la police fédérale avant de réaliser que l'histoire se déroulait en Belgique. C'est de suite beaucoup plus logique.

    Je crois qu'il s'agit du premier roman de l'auteur, j'ai énormément apprécié son écriture. Le vocabulaire, s'il est parfois recherché, s'intègre parfaitement dans l'histoire sans jamais dénoter.

    Le tout est fluide et naturel, y compris les dialogues (C'est souvent à ce moment que la fluidité est interrompue par un ton soit trop formel soit trop familier, qui donne au dialogue un air emprunté. Ce qui n'a pas été le cas ici, loin de là.)

    Comme je le disais, j'ai vraiment été happée par l'histoire, au point d'avoir du mal à interrompre ma lecture tant je voulais savoir la fin.

    On entre de suite dans le vif du sujet, et c'est au fil des chapitres que l'on va avoir quelques flashback permettant de savoir c'est qui a conduit Vincent à se retrouver dans cette situation.

    L'autre personnage principal, Émilie, est, comment dire ça avec tact, complètement barge. Des chapitres, très courts à chaque fois, s'insèrent dans le récit, et nous laissent entrevoir l'enfance de la jeune femme et les horreurs qui s'y sont déroulées. Si on comprend vite l'idée générale de ce qu'elle a vécu, je ne m'attendais pas du tout aux détails.

    Pour autant, son passé ne me l'a pas rendu plus sympathique, car je pense que rien ne justifie son attitude.

    Vincent, de son côté, est un peu perdu. Il ne sais pas trop comment il est arrivé dans cette situation. Certes c'est un homme qui a commis des erreurs, et il ne cherche pas à les minimiser, mais rien de ce qu'il a fait ne mérite ce qui lui arrive.

    Concernant sa fille, Emma, j'ai très vite compris ce qu'il ne disait pas clairement, et même s'il n'a pas bien agi au moment de sa naissance, je peux comprendre sa première réaction, mais j'ai du mal en revanche à comprendre la difficulté de son entourage à lui donner une seconde chance. Il n'a pas commis un crime.

    Au sujet de son agression, qui est le point de départ de l'histoire, j'avais quelques théories, dont une s'est révélée exacte.

    La quasi-totalité du roman, excepté les passages concernant le passé d'Émilie, et quelques chapitres apportant un point de vue extérieur, est un huis clos entre Émilie et Vincent.

    La tension que l'on ressent est à couper au couteau et on a toujours le sentiment de la situation va soudain déraper et plonger dans l'horreur.

    Quant à la fin, encore une chose à laquelle je ne m'attendais pas. C'est une fin semi-ouverte comme je les aime, en ce sens que si elle nous apporte bel et bien une conclusion au roman, elle nous laisse tout de même le loisir d'imaginer ce qui pourrait se passer après la dernière page.

    Ce roman sortira le 28 avril, et tout ce que je peux vous dire d'autre à ce sujet, c'est foncez, n'hésitez pas, vous ne le regretterez pas.

     

    Un extrait : Il y eu un froissement mat et mouillé. Les coups cessèrent. Emilie comprit que le corps de l’homme s’était affaissé sous la pluie.
    Cramponnée à son tisonnier, la jeune femme resta un instant pétrifiée, les sens toujours aux aguets. Elle n’entendait rien d’autre que les battements de son cœur pilonnant ses côtes et les gémissements de plus en plus étouffés de l’homme au-dehors.
    Vaincu, il s’était laissé glisser sur le sol, abandonnant ses espoirs le long du chambranle de la porte désespérément close. Il avait renoncé, se trouvait pourtant toujours là. Pas du tout la réaction à laquelle elle s’attendait.

    Les convictions de la jeune femme s’ébranlèrent.
    Ce type avait peut être réellement besoin d’aide.

     

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  • [Livre] Marion

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    Lecture terminée le : 02 décembre 2020

     

    Résumé : Paris, 1940. Marion est une môme des rues. Montée à la capitale pour de mauvaises raisons, elle est la meneuse d’une bande de garnements qui détrousse les gens. Mais un jour, son destin va basculer. Aaron Rosenberg est compositeur et il est le directeur musical du Doelion, un des plus prestigieux music-halls de Paris. Il monte un spectacle sur Jeanne d’Arc, mais à un mois de la première il n’a toujours pas de chanteuse principale. Alors qu’il se promène dans la rue, il entend Marion chanter et il est totalement époustouflé par sa voix. Il lui propose le rôle sur un coup de tête, mais la jeune fille est très méfiante. Alors que l’armée allemande est aux portes de Paris, une aventure incroyable va débuter pour Marion !


    Auteur : Yuu Hikasa

     

    Edition : Komikku

     

    Genre : Manga

     

    Date de parution : 27 Septembre 2018

     

    Prix moyen : 8,50€

     

    Mon avis : Le résumé de ce manga mettait en avant la période historique à laquelle il se déroule, à savoir les débuts de la Seconde Guerre mondiale. Mais en réalité, on n’en parle que peu, la plupart des protagonistes ne se sentant guère concernés (soit trop jeunes, soit persuadés que les Allemands ne pourront jamais franchir la ligne Maginot ... les naïfs).

    D'un côté, j'ai bien aimé le fait de ne pas avoir une saga à rallonge mais de l'autre, j'ai trouvé que tout était un peu trop survolé.
    Il n'y a pas d'approfondissement des personnages, ce qui fait qu'on a du mal à s'y attacher.
    L'histoire avance rapidement, trop rapidement. L'auteur ne prend pas le temps de la mettre en place et brûle les étapes. Peut-être qu'il aurait fallu un tome de plus pour que l'histoire soit juste un peu plus approfondie.

    J'aurais aimé, par exemple, que la guerre ait un impact un peu plus fort sur l’histoire.
    De même que j’aurais aimé que le propriétaire (enfin, son fils) soit autre chose qu'un gars désagréable. Après tout, on nous appâte avec une situation, et elle ne débouche finalement sur rien. Un vrai soufflé qui retombe.

    J'ai trouvé que les scènes de répétition étaient trop nombreuses car elles n'apportent rien à l'histoire. Enfin, la première scène de répétition est intéressante, mais après c'est un peu redondant.
    La rencontre de Marion avec la chanteuse qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau et également une déception pour moi. Entre leur extraordinaire ressemblance et le fait que Marion est orpheline, je m'attendais à quelque chose de plus complexe. Là encore, on a un soufflé qui fait Pschttt.
    En fait, si l'idée de base était alléchante, la superficialité de l'histoire m'a empêchée de réellement l'apprécier. Tout est trop précipité, bâclé et c'est dommage, car on voit le potentiel de cette petite duologie.

    Il n'en n'aurait pas fallu beaucoup plus pour qu'elle soit géniale.

     

    Un extrait :

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