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[Livre] Par le feu

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Lecture terminée le : 05 juillet 2020

 

Résumé : Avant, elle vivait derrière la clôture. Elle n'avait pas le droit de quitter la Base. Ni de parler à qui que ce soit. Parce que Père John contrôlait tout et qu'il établissait des règles. Lui désobéir pouvait avoir des conséquences terribles. Puis il y a eu les mensonges de Père John. Puis il y a eu le feu.


Auteur : Will Hill

 

Edition : Casterman

 

Genre : Drame

 

Date de parution : 06 Mars 2019

 

Prix moyen : 17€

 

Mon avis : Moonbeam est une adolescente de 17 ans qui a vécu toute sa vie enfermée dans la base de la légion du seigneur.
L’histoire débute alors qu’un incendie fait rage sur la base et que le F.B.I. donne l’assaut. On peut dire qu’on débarque en plein chaos : la fumée, l’affolement, les coups de feu, les flammes, les corps…
Moonbeam est hospitalisée dans une sorte de clinique psychiatrique et rencontre un psychiatre qui lui demande de raconter sa vie sur la base. D’abord réticente à parler aux « étrangers » (comprendre : extérieur à la secte), Moonbeam fini par se livrer.
Ainsi, on alterne entre les chapitres « Après », donc quand Moonbeam est à l’hôpital, et les chapitres « Avant » qui sont le récit par la jeune fille de sa vie à l’intérieur de la secte.
Ces passages sont terrifiants. On peut voir le fanatisme de certain et le pouvoir de manipulation du gourou. Moonbeam, dont la foi commençait déjà à vaciller avant l’attaque, remet assez vite en question les enseignements de la secte, avec l’aide de son psychiatre.
Mais on voit les dégâts causés chez les autres survivants, tous des enfants, qui continuent à s’accrocher aux règles du gourou, le père John.
Ce père John est effrayant. Il est agressif et souvent irrationnel et on se demande comment il peut conserver cette emprise. Certes, il se sert de « gros bras » pour maintenir la discipline (comprendre semer la terreur) mais la plupart des membres de la secte croient sincèrement à ses salades et sont prêts à tuer et à mourir pour lui.
Les personnages sont tous vraiment bien décrits, avec des personnalités complexes. Je les ai tous appréciés, même ceux que j’ai détesté de toute mon âme.
Ce qui fait le plus peur dans ce roman, c’est que ce n’est pas totalement une fiction. Bon nombre de sectes agissent de la sorte et n’importe qui est susceptible de se faire piéger.
D’ailleurs, l’auteur a eu l’idée de ce roman après avoir vu une exposition sur la secte Waco et le siège qu’en a fait le gouvernement. Siège qui a fait plus de 80 morts parmi les membres de la secte (et où il y a eu notamment un incendie).
Même si la secte du roman porte un autre nom, les évènements sont très proches de ce qui s’est effectivement passé à Waco.
Le roman ne jette pas la pierre aux croyants mais vise plutôt l’avidité, la cupidité de ceux qui ne croient en rien d’autre qu’au pouvoir et sont prêts à tout pour le conserver.
J’ai vraiment adoré le style d’écriture et une fois le livre commencé, je l’ai lu d’une traite.
Et le moins qu’on puisse dire, c’est que cette lecture m’a marquée.

 

Un extrait : Je suis assise sur un canapé rouge bordeaux, mes jambes ne cessent de trembler et ma main me fait horriblement mal. J’ai beau me répéter de ne pas avoir peur, je suis terrorisée, parce que j’ignore ce qui va m’arriver.

Je ne sais même pas où je suis.

La pièce dans laquelle je me trouve est plus grande que ma chambre sur la Base, mais tout de même assez petite, avec des murs gris clair et une moquette gris foncé. Elle ne contient que le canapé rouge, une grande table et deux chaises placées de l’autre côté, face à moi. Tout est lisse et propre. Il y a un appareil électronique sur la table et une caméra au-dessus de la porte. Quand la femme au visage doux vêtue d’un uniforme blanc – l’infirmière Harrow, murmure la petite voix dans ma tête, elle t’a dit que c’était son nom – m’a conduite ici il y a cinq minutes, j’ai aperçu les mots « Salle de consultation 1 » sur la porte.

Avant de partir, elle m’a demandé si j’avais besoin de quoi que ce soit. Je n’ai pas su quoi lui répondre.

Je retiens mon souffle en entendant une clé tourner dans la serrure. Un homme entre, petit, avec une grosse barbe, des cheveux clairsemés et des rides au coin des yeux. Il a un regard gentil. Il est en chemise blanche et cravate, une sacoche en cuir sur l’épaule. Après s’être installé, il sort une pile de carnets et de stylos qu’il aligne soigneusement sur la table devant lui. Une fois satisfait du résultat, il presse un des boutons de l’appareil, attend qu’une petite lumière verte s’allume, puis me sourit.

— Bonjour, dit-il.

Je ne réagis pas.

Il y a quelque temps, quand j’étais allongée sur mon lit, à la dérive, je me suis laissée aller à poser une question à l’homme en costume. Mais j’ai retrouvé mes esprits. Certaines convictions sont si ancrées en moi que je ne me souviens même plus avoir pensé autrement. Malgré tout ce qui s’est passé, elles conditionnent encore mon raisonnement.

On ne parle pas aux Étrangers. Jamais.

— Je suis le Dr Robert Hernandez, se présente l’homme. Je dirige le service de psychiatrie de l’hôpital pédiatrique universitaire d’Austin, au Texas. Sais-tu ce que cela signifie ?

Je ne réponds pas.

— Cela signifie que je suis spécialisé dans la prise en charge des enfants, et plus particulièrement de ceux qui ont vécu des expériences traumatisantes. Je les écoute, et j’essaie de les aider.

Dans ma tête, le père John hurle que les Étrangers ne cherchent qu’à me faire du mal, à me torturer et à me tuer.

 

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