Lecture terminée le : 18 avril 2020
Résumé : "Marie la Sanglante". Du règne bref de la reine catholique, fille du redoutable Henri VIII, on ne retient que la légende tenace : intolérante en religion, elle fit brûler vif quelque trois cents protestants, et sans pitié, elle aurait appauvri l’Angleterre. L’auteur brosse ici un portrait plus juste et nuancé de cette reine méconnue et étrange. Un livre remarquablement documenté et captivant qui ravira les passionnés de la série télévisée, Les Tudor.
Auteur : Isabelle Fernandes
Edition : France Loisirs
Genre : Historique
Date de parution : 2013
Prix moyen : 9€
Mon avis : J’aime l’Histoire, plus particulièrement l’Histoire d’Angleterre et plus précisément la période des Tudors.
Alors une biographie de Marie Ière, vu le peu de temps qu’a duré son règne, je ne pouvais que vouloir la lire.
Malgré un style parfois austère et volontiers pompeux, la biographie est très intéressante et assez complète, couvrant toute la vie de Marie et pas seulement ses années de règne.
La biographie se lit presque comme un roman, une fois qu’on s’est fait à l’écriture de l’auteur (ce qui est assez rapide).
Cependant, j’ai deux reproches à faire :
Le premier est que je n’ai absolument pas apprécié la condescendance associé parfois à des termes insultants de l’auteur envers les historiens ayant analysé la vie, les actes et la personnalité de la reine d’une manière différente de la sienne. Je trouve que cette attitude n’est ni élégante, ni professionnelle.
Le second reproche est plus destiné à la maison d’édition qu’à l’auteur elle-même. Quand j’achète un livre de 400 pages, je m’attends à lire au moins 380 pages de texte une fois retranché la préface, les remerciements, la bibliographie et éventuelle un index.
Ici sur 404 pages, la biographie tient sur seulement 282 pages. Quid des 122 pages manquantes ? A 90% une bibliographie et une énumération de références d’articles.
Certes, un mine d’or pour tout étudiant écrivant un mémoire, voire une thèse, portant sur cette période, mais parfaitement indigeste pour ceux qui, comme moi, souhaitait seulement en savoir un peu plus sur cette reine que l’on ne connait que par sa triste réputation.
La simple mention : « plus de 100 pages de références » aurait été, à mon sens, bien plus honnête (tout le monde n’a pas envie de payer un livre dont on n’a à lire que la moitié des pages).
Pour autant, je ne regrette pas ma lecture car je trouve qu’on ne parle pas assez de cette reine à la vie bien mouvementée.
Un extrait : Marie, on l’a évoqué, ne demeurait pas en temps normal à la Cour, mais lorsqu’une épidémie de peste se déclara en mai 1528, la famille royale tâcha d’éviter les foyers infectieux en allant se réfugier dans la résidence de Wolsey près de Saint Albans. Marie adressa peu après à son parrain une lettre de remerciement. Grâce à lui, elle avait eu le « bonheur suprême » de pouvoir jouir un mois durant de la présence de ses parents. Marie résidait en fait principalement à Richmond, le palais reconstruit par son grand-père paternel qui se trouvait sur la Tamise à quelques lieues de Windsor. Elle fut d’autant plus préservée que Catherine et Henri tentaient de sauver les apparences. « Le roi et la reine, affirme une lettre datée de juin 1530, sont extrêmement sereins et ils se montrent pleins d’attentions l’un pour l’autre, comme si aucune querelle ne les opposait ». Malgré ce semblant de calme, la tempête se préparait. Il fallait que quelqu’un payât les échecs, les frustrations, les outrages et Thomas Wosley apparut comme la parfaite victime expiatoire, « l’inévitable proie de la rage du roi ». Le cardinal accepta sa disgrâce, remit les sceaux du royaume avant de se retirer dans son diocèse d’York ; Il n’échappa à un procès pour trahison que par une mort naturelle qui survint opportunément en novembre 1530. La vertigineuse chute de Wolsey marqua le prélude de l’isolement familial pour Marie, qui avait entretenu avec son parrain des relations plutôt bonnes.
Les rares lettres de la princesse datant de cette période qui nous sont parvenues montrent l’estime et l’affection qu’elle lui portait. En septembre 1526, elle le décrivait comme « un père spirituel plein de bonté » et, en 1528, elle terminait une lettre où elle lui exprimait sa gratitude en signant « votre fille spirituelle ».