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Livres - Page 15

  • [Livre] Les contes inachevés – T02 – Il était deux fois

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    Lecture terminée le : 06 janvier 2020

     

    Résumé : Sept ans se sont écoulés depuis que Kat a quitté Athelia. Grâce à l’intervention de la petite fille du roi gobelin, le livre est rouvert et Kat est renvoyée dans le Monde des Contes. En apprenant qu’on lui offre une seconde chance, Edward est déterminé à ne pas la laisser partir cette fois. Ses chances de réussite, toutefois, semblent nulles. Kat ne se souvient en rien de leur passé, elle déteste la vie à la cour et a hâte de retourner dans le monde moderne. Sans oublier le prix à payer pour avoir trafiqué le livre une nouvelle fois…


    Auteur : Aya Ling

     

    Edition : Infinity

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 30 Avril 2018

     

    Prix moyen : 22€

     

    Mon avis : A la fin du 1er tome, Kat, ayant atteint le happy end, était renvoyée dans son monde.
    Dans ce second tome, la jeune femme, 7 ans après les faits, ne garde aucun souvenirs de ses aventures Athélienes grâce à un sort lancée par Morag, la reine des Gobelins.
    La jeune femme a quitté sa petite ville et, depuis 2 ans, sort avec Jason.
    A cause des caprices d’une petite gobeline et des manigances du frère du roi des gobelins, voilà Kat de nouveau expédiée à Athelia, à l’instant même où elle en était partie.
    Je dois dire que pendant toute la première partie, Edward est descendu en flèche dans mon estime. Malgré la perte évidente de mémoire de Kat, malgré le fait qu’il réalise très vite que si pour lui quelques minutes ont passées mais que pour elle 7 ans se sont écoulés, malgré le refus très marqué de kat de rester à Athelia, dès lors qu’elle lui avoue ne pas être mariée et ne pas avoir d’enfant, il décide qu’il a légitimement le droit de la garder près de lui, même contre son gré. Il va jusqu’à la faire suivre partout où elle va, de peur qu’elle ne tente de s’enfuir.
    Du coup, quand elle retrouve la mémoire, j’ai été très dérangée qu’elle lui présente des excuses pour avoir voulu partir. J’aurais préféré qu’elle lui annonce qu’elle avait retrouvé la mémoire avant de lui dire ses quatre vérités ! Il ne l’aurait pas volé parce que c’est son attitude à lui qui est inqualifiable, et j’ai trouvé qu’il s’en sortait à bon compte !
    Kat n’a plus 17 ans, elle se sent plus concerné par la politique tout en ayant plus conscience qu’il ne suffit pas de taper du pied pour changer les choses, et la façon de vivre à Athelia, surtout concernant les femmes, ne lui convient absolument pas.
    Les enjeux de ce tome sont différents puisque Kat n’a plus à atteindre un happy end. Elle peut choisir librement de partir ou de rester à Athelia. Mais bien entendu, les choses ne vont pas être aussi simples.
    On retrouve la plupart des personnages tels qu’on les avait laissés : Elle et Poppy, les deux cousines sont égales à elles-mêmes, toujours aussi adorables ; Bertram est toujours aussi indispensable ; et même Bianca, plus méchante que jamais (et aigrie par son mariage « inférieur » à ce qu’elle visait), est présente.
    Il y a peu de nouveaux personnages. On apprend à connaitre un peu mieux le roi et la reine et on va découvrir brièvement l’empereur du royaume voisin avec sa fiancée (adorable) et son frère (un peu lourd mais sans doute parce qu’il trouve les conventions d’Athelia ridicules) pour une courte visite qui sert l’intrigue mais ne nous permet pas vraiment de nous attacher à eux.
    J’aurais aimé voir un peu plus Henri et le libraire mais l’histoire était déjà bien fournie est intense et j’espère qu’on les verra dans le tome 3.
    Je ne m’attendais pas à cette fin. J’avais imaginé un paquet de scénarios possibles mais vraiment, cette fin-là, je ne l’ai pas vu venir.

    Et du coup, vu cette fin, je me demande vraiment comment l’auteur va amener le 3ème tome et ce qu’il va bien pouvoir s’y passer !

    Et je croise les doigts pour que le tome 4 (ou le tome 3.5, je ne sais pas trop), sorti en VO en 2018, soit traduit en VF, et si possible, pas dans 107 ans.

     

    Un extrait : Ce n’est pas la chambre de Jason.

    Je suis allongée sur un lit qui ressemble à ce qu’on trouverait dans un hôpital, en beaucoup plus dur et plus petit. Une fine couverture blanche me recouvre le corps. À part un tabouret de bois à côté du lit, il n’y a aucun meuble dans la chambre.

    Je m’assois. La nausée envahit mon ventre et la tête me tourne comme si je venais de faire un tour de montagnes russes. Je pose les deux mains sur mes tempes et essaie de me concentrer, me demandant frénétiquement comment diable j’ai bien pu finir dans cette chambre  ? Avant de me réveiller, je suis sûre que je me trouvais dans celle de Jason. Peut-être que je me suis évanouie et que j’ai été amenée à l’hôpital ?

    La porte s’ouvre. Au lieu d’une infirmière en uniforme blanc entre un jeune homme incroyablement beau portant une tenue de prince médiéval, tenant dans ses mains une tasse en étain et un sac en papier d’où pointe le bout d’une baguette.

    — Katriona, voici quelques…

    Sa voix s’éteint. Il me dévisage, la bouche légèrement entrouverte, comme si j’étais un extra-terrestre avec plusieurs bras et plusieurs jambes.

    Je me rends compte que je suis à moitié nue dans ma nuisette Victoria’s Secret . Rougissant furieusement, je tire la couverture jusqu’à mon menton.

    — Excusez-moi, vous avez dû vous tromper de chambre.

    Il ne bouge pas. Il continue à me regarder fixement, incrédule.

    — Mais… commence-t-il à dire avant de secouer la tête. Ça n’a aucun sens.

    Je pourrais dire la même chose. Suis-je vraiment dans un hôpital ? Les vêtements, ou le costume, que portent cet homme ne sont simplement pas normaux, à moins que ce soit Halloween, qui n’est que dans plusieurs mois. Ou peut-être que je suis dans un hôpital pour enfants ? Peut-être que ce type a été embauché pour jouer une pièce de Shakespeare pour les enfants malades ?

    — Est-ce que je peux…

    Je regarde vivement autour de moi mais il n’y a rien, pas même un téléphone portable qui traîne.

    — Pouvez-vous me dire où je suis ?

     

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  • [Livre] Un palais de glace et de lumière

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    Lecture terminée le : 05 janvier 2020

     

    Résumé : Depuis la fin de la guerre qui a ébranlé Prythian, Feyre, Rhysand et leurs fidèles amis s'attachent à reconstruire la Cour de la Nuit.

    Mais si le solstice d'hiver apporte une période de repos bien mérité, il semble que l'atmosphère festive ne parvienne pas à chasser les fantômes du passé…

    Alors que le cœur de Feyre guérit peu à peu, ses sœurs et ses amis dissimulent des blessures encore profondes.

    Et si le temps des batailles est bien révolu, les tensions perdurent et menacent une paix encore fragile.

    Les cicatrices et les rancunes accumulées jadis auront-elles raison du fragile équilibre de ce nouveau monde ?


    Auteur : Sarah J. Maas

     

    Edition : La martinière

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 03 Octobre 2019

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : J’avais eu beaucoup de mal à refermer le tome 3 de la trilogie et j’étais très contente de savoir que l’auteur allait écrire une nouvelle trilogie sur le même univers mais avec d’autres personnages que Rhys et Feyre comme éléments centraux.
    D’ailleurs, au vu de l’extrait des premières pages qu’on peut lire dans ce livre, je ne pense pas trop m’avancer en disant que cette nouvelle trilogie tournera autour de Cassian et Nesta. J’espère quand même que l’on continuera à avoir des nouvelles de tous les autres et notamment de Morigan qui a pas mal de choses à régler.
    Ce tome-là n’introduit pas de nouvelle intrigue, il se contente de nous montrer comment vont les choses, surtout pour Velaris et ses habitants, après la guerre.
    Les inquiétudes de Rhysand, maintenant que le mur est tombé, sont palpables. En plus de la reconstruction, il y a donc pas mal de politique à gérer.
    Dans ce tome, il y a de multiple points de vue et c’est vraiment nécessaire car les personnages vaquent à leurs occupations chacun de leurs côté : Rhysant, entre autres choses, va voir Tamlin dont la cour est la plus proche de l’ancien mur, Feyre se préoccupe du quartier des artistes et des conséquences de la guerre sur Velaris, Cassian essaie de gérer les Illyriens au mieux, ce qui n’est pas une mince affaire… Pour suivre tout cela, les points de vue de chacun étaient donc indispensables.
    Ce livre est présenté comme un tome 3,5, ce qui est bien le cas quand on regarde le contenu. Mais ça reste quand même un tome intermédiaire qui fait 306 pages (quand d’autres tomes de ce genre n’en font que 180), ce qui n’est pas mal du tout (même si on n’en a jamais assez, j’en conviens).
    Même si ce tome n’apporte pas de nouvelles intrigues, il pose les bases de ce qui pourrait bien occuper nos personnages dans la prochaine trilogie. Ainsi sont mentionnés pêle-mêle l’attitude destructrice de Nesta, la chute du mur, ce qu’il convient de faire à ce sujet mais qui ne fait pas l’unanimité des cours, les reines mortelles, la relation entre Morigan et son salopard de père, Lucien qui s’exile un peu probablement à cause de l’attitude d’Elain à son égard, Tamlin ou encore la créature que Feyre a libérée pour leur venir en aide et qui est à présent dans la nature (et qui ne semble pas être la seule d’ailleurs).
    Bref, autant de détails qui seraient susceptibles de devenir la source de gros ennuis.
    Ce tome est donc la promesse d’une nouvelle trilogie riche en évènements en tout genre et tout aussi addictive que la première. Autant dire que je suis impatiente de la découvrir.
    Je vais guetter toutes les actualités à ce sujet et peut être, en attendant, jeter un œil sur la nouvelle trilogie de l’auteur : Crescent City

     

    Un extrait : Je vidai ma tasse, ramassai mon couvert et entrai dans la cuisine. Je pourrais jouer plus tard avec la neige et la glace.

    Nuala préparait déjà le déjeuner sur la table de la cuisine tandis que sa jumelle Cerridwen restait invisible. Quand elle voulut prendre mon couvert, je l’écartai d’un geste.

    – Je peux laver tout ça moi-même, lui dis-je en guise de salut.

    L’immortelle, qui confectionnait une tourte à la viande et était dans la pâte jusqu’aux coudes, m’adressa un sourire reconnaissant. Comme sa sœur, elle parlait peu, mais ni l’une ni l’autre n’étaient timides. Certainement pas quand elles travaillaient – ou plutôt espionnaient – pour le compte de Rhys et d’Azriel.

    – Il neige toujours, observai-je très inutilement en regardant le jardin par la fenêtre de la cuisine pendant que je rinçais l’assiette, la fourchette et la tasse.

    Elain avait déjà préparé le jardin pour l’hiver en couvrant les buissons et les parterres les plus fragiles.

    – Je me demande si le temps va se lever, ajoutai-je.

    Nuala posa un treillis de pâte très élaboré sur la tourte et commença à en assembler les coins avec des gestes vifs et adroits de ses doigts évanescents.

    – Ce sera agréable d’avoir de la neige pour le solstice d’hiver, déclara-t-elle de sa voix chantante mais voilée, pleine de chuchotements et d’ombres. L’hiver est parfois très doux dans cette région.

    J’avais oublié que le solstice serait célébré dans une semaine. Grande Dame depuis peu, j’ignorais tout du rôle que je devais remplir lors de ces rites et je me demandais si une Grande Prêtresse nous infligerait des cérémonies fastidieuses, comme Ianthe l’avait fait l’an passé…

    Un an… il y avait presque un an que Rhys m’avait rappelé le marché que nous avions conclu, prêt à tout pour m’arracher à l’atmosphère étouffante de la Cour du Printemps et me sauver du désespoir. S’il avait fait irruption à la Cour du Printemps une minute plus tard, la Mère seule sait où j’en serais aujourd’hui.

     

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  • [Livre] La surprise de Noël

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    Lecture terminée le : 01 janvier 2020

     

    Résumé : Noël, la neige, les illuminations, les chocolats chauds au coin du feu... une invitation à l'amour ? Pas pour Merry. En ce moment, c'est même le cadet de ses soucis. Entre une famille très (trop ?) présente, les préparations de cette fête qu'elle adore et un patron exigeant (autoritaire ?), elle n'a pas le temps de chercher l'âme soeur. Alors, quand sa mère et son frère lui créent un profil sur un site de rencontre, c'en est trop : elle entre dans une colère folle ! Mais bientôt, malgré elle, Merry se laisse prendre au jeu. Surtout quand elle fait la connaissance d'un charmant inconnu, un homme qui partage ses goûts et centres d'intérêt… Et si c'était lui, enfin, l'homme idéal ? Hélas, celui qui se présente au café où ils se sont donné rendez-vous est bien le dernier qu'elle aurait imaginé pour le rôle…


    Auteur : Debbie Macomber

     

    Edition : Diva

     

    Genre : Romance

     

    Date de parution : 13 Novembre 2018

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : Encore une bonne pioche dans les romances de noël (en même temps, je m’arrange toujours pour demander à quelqu’un qui l’a déjà lu si ça vire au porno ou si je peux me lancer sans crainte).
    Merry est vraiment sympathique. A 24 ans, elle vit toujours chez ses parents d’une part pour des raisons financières puisqu’elle économise pour payer sa dernière année étude, et d’autre part pour aider autant que possible sa famille puisque son frère est porteur de trisomie 21 et que sa mère est atteinte de sclérose en plaque.
    Malgré ces différents obstacles, Merry reste joyeuse et incroyablement généreuse, ne voyant que le bon côté des choses et des gens… à une exception près : son patron, Jayson.
    Ce type est vraiment rigide, du genre à refuser un jour de congés à une mère dont l’enfant en bas âge à la grippe, allant jusqu’à refuser qu’elle prenne des nouvelles de l’enfant dans la journée au prétexte que le règlement interdit les coups de fil personnels.
    Vous voyez le genre ?
    Le genre de type qui demande à son portier d’appeler la police parce qu’un SDF dort dans sa rue et que cela risque de faire baisser la valeur immobilière.
    Ça a été assez dur de faire remonter ce mec-là dans mon estime (bon, en vrai, il est pas remonté très haut, j’ai trouvé que même quand il voulait bien faire, c’était toujours avec l’étalage de son argent).
    Concernant le « cadeau » que sa mère et son frère offrent à Merry, je ne sais pas si je l’aurais aussi bien pris qu’elle. En fait, si Patrick, le petit frère, n’avait pas été handicapé, je ne suis pas sure qu’elle-même aurait fait aussi bonne figure.
    En tant que lecteur on sait parfaitement avec qui Merry discute sur internet (et même si ça n’avait pas été écrit, ce n’était pas bien difficile à deviner, ce genre de quiproquo étant quand même très classique).
    L’auteur prend bien le temps de construire son histoire et laisse ses personnages faire tranquillement connaissance.
    J’ai bien apprécié que tout n’aille pas trop vite, et, si la fin se devine sans mal, elle n’en reste pas moins très agréable à lire.

     

    Un extrait : –Maman, je dois rester tard au bureau. Je ne vais pas pouvoir t’aider avec le dîner, annonça Merry à sa mère au téléphone.

    — Encore ?

    — Oui, désolée.

    Merry détestait l’idée de laisser sa mère préparer le repas seule. Robin Knight souffrait de sclérose en plaques et, à cause de complications de sa maladie, elle se déplaçait avec difficulté. Bientôt, le fauteuil roulant serait inévitable.

    — C’est la troisième fois cette semaine, Merry.

    Inutile de le lui rappeler. C’était la troisième fois en quatre jours. Matterson Consulting, l’entreprise pour laquelle Merry travaillait en intérim, était impliquée dans un énorme projet – son plus gros en date – pour la société Boeing. Et comme l’échéance approchait à grands pas, la direction avait récemment imposé des heures supplémentaires à tout le monde.

    En temps normal, peu d’employés bouderaient la hausse de salaire qui allait de pair. Le problème, c’était que Thanksgiving venait de passer, marquant le début de la période des fêtes. Partout, on sortait déjà sapins et guirlandes, on courait dans les magasins à la recherche de cadeaux, ou encore on planifiait soirées, voyages, grands repas et toutes ces choses qui faisaient le charme de la fin de l’année. En revanche, pour les employés de Matterson Consulting, rien de tout cela n’avait d’importance. Noël aurait aussi bien pu être rayé du calendrier.

    — Ne t’en fais pas pour le repas, ma chérie, assura Robin. Patrick va m’aider.

    Merry ferma les yeux et se ratatina sur son fauteuil de bureau. Son frère de dix-huit ans était atteint de trisomie. Il était le soleil de sa vie et avait un cœur d’or, mais il avait aussi la fâcheuse habitude de transformer la cuisine en champ de bataille quand il s’approchait des fourneaux.

    — Réchauffe plutôt de la soupe et demande-lui de préparer des sandwichs, suggéra-t-elle à sa mère.

    — On peut faire ça, oui. En revanche, je te préviens, on est à court de croquettes.

    Merry avait pris l’habitude de se charger des courses depuis que l’état de santé de sa mère s’était dégradé, mais ses nouveaux horaires de travail ne lui laissaient guère le temps de le faire. Et Bogie, le golden retriever de Patrick, avait autant d’appétit qu’une équipe de football américain en pleine croissance…

     

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  • [Livre] Le chagrin du roi mort

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    Résumé : « C'est une petite île froide, quelque part dans le nord. Le vieux roi est mort. Son corps repose sur un lit de pierre, sur la Grand-Place. Il neige. Il sera question de séparation, de guerre, de trois ciels différents, d'un premier amour. Il y aura une prophétie, des êtres qui se perdent dans l'immensité, une sorcière qui mange des têtes de rat... »


    Auteur : Jean-Claude Mourlevat

     

    Edition : Gallimard

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 06 octobre 2011

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : L’histoire commence par la mort du roi de Petite Terre, le roi Hollund, un roi pacifiste et qui était de toute évidence plus intéressé par sa bibliothèque que par les actions militaires.
    Pour autant, ce n’est pas à cause de sa bienveillance du défunt roi que les membres du conseil de Petite Terre sont bouleversés.
    Ils craignent que le neveu du roi, Guereolf, seul héritier après la mort du prince, un homme belliqueux avide de conquêtes, qui n’a jamais pardonné au roi et au conseil de l’avoir banni de Petite Terre, ne lance une attaque militaire contre leur tout petit royaume.
    En parallèle de ces inquiétudes, hélas bien légitimes, on suit deux frères, Aleks et Brisco, considérés par tous comme des jumeaux.
    Bien malgré eux, les deux frères vont se retrouver mêlés à toute cette histoire quand Brisco va être mystérieusement enlevé par la campagne de Guereolf, lequel ne tarde pas à attaquer Petite Terre.
    Dès lors, avec un souverain cruel et à la soif de conquête inextinguible, la vie change sur Petite Terre.
    On ne peut que constater ces changements puisque l’auteur fait une ellipse temporelle de dix ans, ce qui nous plonge dans la vie de Petite Terre sous l’occupation.
    Tous les jeunes de 18 ans sont enrôlés de force dans l’armée puisque Guereolf continue sans relâche sa politique d’expansion.
    La cruauté de Guereolf semble ne connaitre aucune limite : il lance son armée épuisée dans une guerre impossible à gagner, peu importe le nombre de pauvres garçons qui doivent perdre la vie pour ses désirs de grandeur !
    De nombreuses aventures attendent les personnages et on ne peut que s’attacher à un grand nombre d’entre eux.
    A partir de la fin de la guerre, j’ai trouvé qu’il y avait trop de longueurs.
    De plus, j’ai également trouvé qu’il n’y avait pas de vraie fin concernant certains personnages et c’est une chose qui m’a manquée car j’ai eu l’impression que ces personnages étaient un peu abandonnés sur le bord de la route à défaut de savoir quoi en faire.
    Du coup, ce roman était une lecture sympathique mais qui était loin du coup de cœur.

     

    Un extrait : Ils ne se ressemblaient pas autant que cela. Brisco, sous sa tignasse bouclée, était plus dense, plus massif. Seule la douceur du regard venait contredire un peu cette solidité. Il y avait dedans l’expression d’une confiance enfantine qui attendrissait.

    Aleks était plus fragile, plus délié. Ses cheveux courts et bruns tombaient sur son front. Et si l’inquiétude était d’un côté, alors c’était du sien. Mais ils avaient la même taille et la même façon de regarder autour d’eux avec une intense curiosité. Et surtout, tous deux obéissaient à ce même réflexe de se rapprocher l’un de l’autre, de se toucher du bras afin de ne pas perdre le contact. Ils le faisaient sans même se regarder, sans y penser, comme si un fil invisible les avait reliés.

    Au bout d’une heure d’attente, ils commencèrent à trouver le temps long, et dans leurs poches les briquettes avaient tiédi. Parfois, les adultes s’esquivaient et les invitaient à gagner quelques places.

    — C’est bien, les enfants, vous êtes courageux, leur dit un gros homme au crâne chauve qui les précédait. Le roi aurait aimé ça. Passez donc devant.

    Et il ajouta pour son voisin :

    — Je suis venu spécialement de Grande Terre, j’ai tout laissé en plan : mon bateau, mes affaires, et je suis venu.

    Malgré tout, cela dura encore une éternité avant qu’ils puissent apercevoir le grand lit de pierre dressé au milieu de la place. On ne pouvait passer qu’à son pied, les trois autres côtés s’ouvrant sur des espaces interdits d’accès. À distance, on ne distinguait pas le visage du roi, mais on devinait le grand corps allongé, le manteau royal rouge et or, et les bottes qui pointaient en l’air. Brisco tira sur la manche de son frère.

    — C’est lui ?

    — Ben, qui veux-tu que ce soit ?

    Malgré son air bravache, Aleks était très impressionné et les yeux lui sortaient de la tête. Aux coins du lit, quatre soldats montaient la garde. On avait juste le droit de toucher la botte ou la jambe du roi, enfin c’est ce que faisaient les gens, semblait-il.

    Le passage entre les dernières barrières était tellement étroit qu’on avançait en file indienne. Bientôt, il ne resta plus qu’une dizaine de personnes devant eux. Aleks poussa Brisco devant lui.

    — Vas-y ! Passe le premier !

    Soudain, ils furent au pied du lit. La tête du roi était nue, auréolée de l’abondante chevelure argentée. Les flocons de neige qui voletaient tout autour donnaient un peu le vertige et faisaient croire à un rêve, et pourtant c’était vrai : le roi était mort, et son corps reposait là, dans le froid, au milieu de la Grand-Place.

    Le visage barbu était paisible, comme si le roi faisait la sieste. On aurait dit que les vieilles mains croisées sur la poitrine allaient se soulever, poussées par la respiration, mais elles ne bougeaient pas, elles étaient figées comme les mains d’une statue. On aurait dit que les paupières allaient s’entrouvrir et que les yeux bleus allaient regarder le ciel, mais elles ne s’entrouvraient pas. Elles étaient fermées pour toujours. Le roi Holund ne dormait pas, il était mort.

     

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  • [Livre] Danse avec les loups

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    Lecture terminée le : 22 décembre 2019

     

    Résumé : Fort Sedgewick. Un avant-poste au fin fond de l'Ouest sauvage. Trois ou quatre baraques délabrées, une poignée d'hommes épuisés. C'est là qu'est affecté le lieutenant Dunbar. Il rêvait de grands espaces, de batailles glorieuses. A son arrivée, une surprise l'attend: le fort est abandonné, il se retrouve seul.

    Seul... jusqu'au jour où il découvre une femme blessée qu'il ramène chez les Comanches. Au fil des jours, il gagne leur amitié, apprend leur langue... et tombe amoureux de cette étrange squaw aux yeux couleur de feu, cette Blanche que les Indiens ont enlevée quand elle était enfant. Comme elle, il deviendra un Comanche. Désormais, le lieutenant Dunbar n'existe plus. Il est celui qui "danse avec les loups". Mais la guerre n'est pas finie. Pour l'armée des États Unis d'Amérique, John Dunbar est un déserteur.


    Auteur : Michael Blake

     

    Edition : J’ai lu

     

    Genre : Historique

     

    Date de parution : 24 Février 2003

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : De Danse avec les loups, je ne connaissais que le film avec Kevin Costner, comme beaucoup de monde (et en plus, ça ne date pas d’hier !)
    Quand je suis tombé sur le livre, j’avoue que j’ai hésité car il est arrivé, pour ce genre de film se passant dans de grandes étendues sauvages, que le livre contienne trop de passages descriptifs et qu’il m’ennuie.
    Mais j’ai décidé de tenter le coup et j’ai bien fait car j’ai été complètement embarquée dans l’histoire.
    Déjà, on nous explique plein de choses qu’on ne sait pas dans le film, comme pourquoi le fort où arrive John Dunbar est désert. On apprend aussi son passé, on découvre ses premiers contacts avec les indiens et d’ailleurs on a beaucoup le point de vue des comanches sur les différentes situations. On découvre aussi le passé de Celle-qui-se-dresse-avec-le-poing-fermé et on apprend comment elle est devenue une comanche.
    Tous les personnages ont bien plus de profondeurs que dans le film.
    Il y a très peu de dialogue (forcément, sur plus de la moitié du livre, les personnages ne parlent pas la même langue).
    Il y a évidemment beaucoup de descriptions mais pas d’ennuie grâce à l’écriture qui est très fluide et à des descriptions qui rendent les lieux très vivants.
    En filigrane de l’histoire, on voit les massacres à venir des indiens. Dans chaque questionnement des comanches, dans chaque hésitation de Dunbar à leur répondre, on sent venir ce qu’il va se passer.
    J’ai particulièrement aimé découvrir la culture, les coutumes, la vie quotidienne des comanches.
    Et comme Dunbar l’apprend lui aussi, tout nous est expliqué en même temps qu’à lui.
    La transformation de Dunbar d’officier zélé de l’armée américaine à guerrier comanche se fait progressivement et il est très intéressant de le voir remettre en question tout ce en quoi il croit pour évoluer vers une autre façon de vivre.
    J’ai trouvé la fin incroyablement triste peut-être parce qu’elle met une dernière fois l’accent sur ce qui attend les peuples indiens.

     

    Un extrait : Le Lieutenant Dunbar ne fut pas véritablement avalé, mais ce fut le premier mot qui lui vint à l’esprit.

    Tout était immense.

    Le grand ciel sans nuages. L’océan d’herbe ondulant.

    Rien d’autre, où qu’il posât les yeux. Pas de route. Pas de traces d’ornières que le grand chariot aurait pu suivre.

    Juste un immense espace absolument vide.

    Il était à la dérive. Il était totalement seul. Cela faisait bondir son cœur d’une manière étrange et profonde. Assis en plein air sur le siège plat, laissant son corps osciller au rythme de la prairie, les pensées du Lieutenant Dunbar se focalisèrent sur son cœur bondissant. Il était excité. Pourtant, son sang ne bouillonnait pas, son pouls était lent. La contradiction lui agitait délicieusement l’esprit. Des mots tournaient constamment dans sa tête, tandis qu’il essayait de formuler les phrases ou les tournures de style qui lui permettraient de décrire ce qu’il ressentait. Il était difficile de mettre exactement le doigt dessus.

    Au cours de leur troisième jour de voyage, la voix dans sa tête prononça les mots : « C’est religieux », et cette phrase semblait des plus exactes. Mais le Lieutenant Dunbar n’avait jamais été un homme religieux, et, bien que la phrase ait sonné juste, il ne savait pas vraiment ce qu’il devait en tirer.

    S’il n’avait pas été ainsi transporté, le Lieutenant Dunbar aurait probablement trouvé l’explication, mais dans sa rêverie, il la dépassa sans la voir.

    Il était tombé amoureux. Il était tombé amoureux de ce pays sauvage et beau, et de tout ce qu’il contenait. C’était le genre d’amour que les gens rêvent de partager avec autrui : sans égoïsme et dégagé de tout doute, déférent et éternel. Son esprit avait reçu une promotion et son cœur bondissait. Peut-être était-ce la raison pour laquelle ce beau lieutenant de la cavalerie avait pensé à la religion.

     

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  • [Livre] Le chuchoteur – T03 - L’égarée

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    Lecture terminée le : 20 décembre 2019

     

    Résumé : Dans une atmosphère étouffante, dans une ville engourdie par une vague de canicule, une jeune femme est retrouvée dans les bois, nue avec une jambe cassée. Elle a réussi à s’échapper après une longue séquestration. Elle est encore vivante, mais totalement désorientée.

    Aussitôt prise en main dans un hôpital spécialisé, la jeune femme est interrogée par un spécialiste, le Docteur White, mais ne se souvient que de quelques bribes de ce qui lui est arrivé. Un homme, un labyrinthe, un bébé… Tout est flou. Cependant, son identité a bien été retrouvée: il s’agit de Samantha, kidnappée il y a quinze ans, un cas surmédiatisé à l’époque. Sa réapparition fait la une de tous les journaux et met la police dans l’embarras. C’est alors que le détective privé Bruno Genko décide de reprendre l’enquête qu’il avait démarrée à l’époque, embauché par les parents de la victime. Cependant, la donne a changé car Genko, atteint d’une grave maladie, sait que ses jours sont comptés: le cas de Samantha sera sa dernière mission.

    De fil en aiguille, Genko parvient à retrouver des indices ignorés à l’époque, et commence à faire le lien avec des enfants abusés par le clergé… Mais où se cache donc le kidnappeur sadique qui a enfermé Samantha ? Et, en a-t-il enfermé d’autres ?

    Le compte à rebours s’enclenche, l’ombre du Chuchoteur plane, et Bruno Genko a si peu de temps pour résoudre l’enquête…


    Auteur : Donato Carrisi

     

    Edition : Le Livre de Poche

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 02 Octobre 2019

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Peut-on lire ce roman indépendamment des autres tomes du chuchoteur ?
    Beaucoup disent que oui, j’aurais tendance à dire que non (et non, ce n’est pas par pur esprit de contradiction !).
    Parce que si chaque toman a une trame propre et indépendante, subtilement, chacun d’entre eux met en place une pièce supplémentaire du puzzle que constitue le chuchoteur.
    Chaque roman nous rapproche un peu plus de l’identité de ce monstre.µ
    Ce thriller, on aurait presque l’impression qu’il commence par la fin puisqu’il débute lorsque Samantha, victime d’un enlèvement, est retrouvée.
    On a quand même plus l’habitude de commencer un livre par un enlèvement et de le finir quand on retrouve la victime.
    Or, ici, la moitié du boulot est fait. Mais la moitié seulement car le kidnappeur court toujours.
    Deux enquêtes parallèles ont alors lieu.
    La première est menée par un détective privé, Bruno Genko, qui, atteint d’une maladie incurable en phase terminale, se reproche de ne pas avoir vraiment enquêté lors de la disparition de Samantha. Il veut vraiment mettre un point final à cette affaire avant de mourir. Quitte à agacer profondément la police. Quitte à prendre des risques inconsidérés.
    Dans ce qu’il découvre sur le kidnappeur, sur les origines de ses actes, j’ai vraiment retrouvé la patte du Chuchoteur, telle qu’on l’avait découverte dans le tome 1 (Et c’est pour cela que je pense qu’il faut lire les tomes dans l’ordre, parce que l’auteur ne balise pas le chemin dans chaque livre et qu’il considère que ce qui a été dit dans le tome 1 est connu des lecteurs du tome 3. Et si on s’est dispensé de lire les deux premiers tomes, on ne sait pas comment fonctionne le Chuchoteur, il nous manque des éléments et on ne peut avoir qu’une impression d’inachevé dans ce tome).
    La seconde enquête est plus cérébrale puisqu’il s’agit pour un profiler de tenter de raviver les souvenirs de Samantha pour tenter de démasquer son ravisseur.
    Je ne sais vraiment pas quelle enquête est la plus « flippante ».
    Celle de Genko est une vraie course contre la montre, avec de l’action et du danger.
    Celle du profiler est, et c’est logique, bien plus psychologique mais tout aussi éprouvante car on va plonger dans les souvenirs de la détention de Samantha.
    Pendant toute l’histoire, il est régulièrement fait mention à Mila Vasquez, qui semble s’être volatilisée tandis qu’elle enquêtait sous couverture. Sa présence, en filigrane de l’histoire, est un rappel constant de l’ombre malfaisante du Chuchoteur.
    A part les différents suspects qu’on rencontre, j’ai apprécié plus ou moins tous les personnages, avec un faible pour Genko. Les deux flics chargés de l’affaire sont à bout, donc un poil irritables, le docteur Green (le profiler) est forcé de pousser Samantha dans ses retranchements pour tenter de débloquer ses souvenirs et du coup m’a souvent mise mal à l’aise.
    Impossible de lâcher ce roman avant la fin.
    L’auteur a dit : « Quand vous refermerez ce livre, vous ne serez pas sûr d’avoir tout compris ».
    Et c’est exactement ça ! Car non seulement j’ai eu le sentiment de m’être faite mener par le bout du nez par l’auteur, étant donné que je n’ai pas du tout vu venir cette fin, mais en plus, elle m’a fait remettre en question toute ma lecture.
    Le moins qu’on puisse dire, c’est que j’ai hâte de lire le prochain opus (Dieu merci, déjà sorti !) pour voir où tout ça va nous mener !

     

    Un extrait : Le paysage devant ses yeux était comme un écran où son esprit projetait le visage souriant de Tony Baretta. Elle n’était guidée que par la mémoire inconsciente de ses pas.

    Toutefois, à mi-chemin de l’établissement où elle était élève de cinquième, Sam se demanda si la tenue qu’elle avait choisie était appropriée pour le rendez-vous. Elle avait mis son jean préféré – avec des strass sur les poches arrière et des petites déchirures au niveau des genoux – et, sous son bomber noir trop grand de deux tailles, le sweat-shirt blanc que lui avait offert son père en rentrant de son dernier déplacement professionnel. Le véritable problème, c’étaient les cernes causés par sa mauvaise nuit. Elle avait essayé de les cacher avec le fond de teint de sa mère, mais elle n’était pas certaine d’avoir réussi – n’étant pas encore autorisée à se maquiller, elle manquait de pratique.

    Elle ralentit et observa les voitures garées. La Dodge gris métallisé et la Volvo beige étaient trop sales. Puis elle trouva ce qu’il lui fallait : de l’autre côté de la rue était garé un monospace blanc aux vitres teintées. Samantha traversa pour aller se regarder dans ces miroirs inespérés. Après avoir vérifié que le fond de teint cachait bien les poches sous ses yeux, elle s’attarda un moment pour contempler son visage, entouré de ses longs cheveux châtain – elle adorait ses cheveux. Elle se demanda si elle était assez mignonne pour Tony et elle essaya de s’observer avec ses yeux à lui. Que me trouve-t-il ? En pleine réflexion, l’espace d’un instant elle regarda derrière la surface réfléchissante.

    C’est impossible, se dit-elle avant d’observer plus attentivement.

    De l’autre côté de la vitre, dans l’ombre, se tenait un lapin géant. Qui l’observait, immobile.

    Samantha aurait pu prendre la fuite – une partie d’elle-même le lui ordonnait, et au pas de course –, mais elle n’en fit rien. Elle était fascinée, hypnotisée par ce regard qui émergeait de l’abîme. Ce n’est pas vraiment en train d’arriver, se dit-elle. Ce n’est pas en train de m’arriver, à moi, se répéta-t-elle avec l’incrédulité typique des victimes qui n’essaient pas de se soustraire à leur destin, parce qu’elles ressentent une forme d’attirance pour ce qui leur arrive.

    La jeune fille et le lapin se regardèrent un temps indéfini, comme poussés par une curiosité morbide réciproque.

    Soudain, la porte du monospace s’ouvrit, la coupant de son reflet. Au moment où son visage enfantin s’évanouissait devant elle, Samantha ne décela aucune peur dans ses yeux. Juste un éclair de surprise.

    Tandis que le lapin l’entraînait dans son terrier, Sam n’imagina pas que ce serait la dernière fois qu’elle verrait son image avant très longtemps.

     

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  • [Livre] Les contes inachevés – T01 – La vilaine belle-sœur suivi de la princesse d’Athelia

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    Lecture terminée le : 17 décembre 2019

     

    Résumé :

    En déchirant par mégarde un vieux livre d'images, Kat est téléportée dans le monde de Cendrillon, où elle incarne Katriona, l'une des hideuses belles-sœurs ! En tant que jeune fille de noble lignage, sa vie change du tout au tout et elle doit apprendre à survivre aux lois de ce nouvel environnement, à commencer l'épreuve de passer les portes avec une robe à arceaux... Pour revenir chez elle, elle va devoir compléter l'histoire, jusqu'à ce qu'ils soient heureux et aient beaucoup d'enfants. Mais les obstacles sont de taille : l'autre belle soeur est belle à s'en damner, la marraine la bonne fée est aux abonnées absentes et le prince - carrément canon, soit dit en passant - déteste les bals.
    Dans de telles conditions, arrivera-t-elle seulement à rentrer chez elle... ?

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    La princesse d’Athelia : Cette petite nouvelle nous dévoilent les quelques mois qui précédent la fin du tome 1 et qui ont fait l’objet d’une ellipse temporelle dans le roman.


    Auteur : Aya Ling

     

    Edition : Infinity

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 23 Août 2017

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Un autre regard sur Cendrillon.
    Ce que j’ai le plus apprécié dans ce roman, c’est le regard moderne que pose Kat sur ce monde d’un autre siècle.
    Si au début elle est bien décidée à se fondre dans la masse et à ne pas relever ce qui la choque mais qui était la norme à cette époque, très vite, à chaque fois qu’elle assiste à une injustice envers les femmes ou une injustice sociale, elle ne résiste pas à dire haut et fort ce qu’elle pense et à essayer de faire changer les choses.
    Le conte de Cendrillon se voit quelque peu modifié et Kat, qui doit faire en sorte de l’amener jusqu’à son happy end pour être délivrée de la malédiction qui l’a emprisonnée dans ce conte, est aussi perdue que nous.
    Elle l’est d’autant plus que les obstacles ne manquent pas et que chaque acte de Kat visant à se rapprocher du dénouement connu du conte de Cendrillon semble l’en éloigner un peu plus.
    Très vite, Kat s’attache, se fait des amis, et un dilemme se pose à elle : Obtenir le fameux happy end et quitter ce monde qu’elle aime de plus en plus ? Ou laisser tomber et risquer de ne jamais revoir sa mère et sa petite sœur ?

    Dans sa mission, elle est accompagnée par un petit gobelin insupportable qu’elle est la seule à voir et qui est un sujet du roi gobelin à l’origine de la malédiction.
    Parfois, il est utile, mais la plupart du temps, il est juste exaspérant.
    Autre chose que j’ai beaucoup aimé : le fait que le prince ne soit pas qu’un figurant comme dans la plupart des contes, tout comme les personnages secondaires d’ailleurs.
    Ici, ces personnages-là sont de vrais personnages, avec une psychologie approfondie et une histoire bien à eux.
    Et moi, j’adore ça, voir des personnages secondaires qui ont un peu d’étoffe.
    Je ne peux pas en dire plus, au risque de trop en dire, aussi je me contenterai de vous recommander chaleureusement cette réécriture de contes.

     

    Un petit mot sur la nouvelle la princesse d’Athelia, à lire APRES le tome 1 :

    La nouvelle étant trop courte pour en faire une chronique indépendante, je me contenterai de dire qu’elle est un ajout très sympathique à ce tome 1. En effet, à la fin du tome 1, il y a une ellipse temporelle de quelques mois et cette nouvelle va entrer dans le détail de ces quelques mois.
    Etre le tome 1 et ce petit bonus, je suis très impatiente de voir ce que nous réserve le tome 2 !

     

    Un extrait : Je me réveille avec la tête qui me lance, les bras douloureux et le dos en compote. J’ouvre les yeux et cligne des paupières. Je suis allongée dans un lit king size avec un gigantesque baldaquin. Bon sang, ça doit être un rêve incroyable, un rêve où on roule sur l’or.

    — Mademoiselle Katriona ! crie une voix féminine.

    Je cligne de nouveau des paupières, et peu à peu, je discerne la pièce. Je n’arrive pas en croire mes yeux. Le baldaquin n’est pas un fragment de mon imagination. Il est suspendu au-dessus du lit, attaché à des piliers en bois par des rubans de velours. Une petite table près du lit accueille un candélabre, avec trois bougies allumées ! Et il y a une commode dans un coin, avec un pichet en céramique. La dernière fois que j’ai vu un pichet comme celui-là, c’était dans un musée du centre-ville. D’accord, c’est l’heure de me réveiller. Je me pince le bras. Fort.

    — Aïe !

    — Où avez-vous mal, mademoiselle Katriona ?

    C’est encore la voix de cette femme. Je la vois désormais, une femme d’âge mûr avec un bonnet blanc, un tablier et une robe en coton noir.

    Je laisse échapper un cri.

    — Qui… qui êtes-vous ? Où est Paige ? Qu’est-ce que vous faites là ?

    Elle me lance un regard étrange.

    — Vous vous êtes vraiment cogné la tête, n’est-ce pas ? Je suis Martha, mademoiselle. Je changeais vos couches quand vous rampiez encore dans cette maison.

    C’est mon tour de lui lancer un regard étrange.

    — Comment est-ce que vous venez de m’appeler ?

    — Mademoiselle ?

    — Je voulais dire quand vous m’avez appelée Katriona. Je m’appelle Katherine.

    Elle en reste bouche bée.

    — Juste ciel, mademoiselle Katriona ! Nous ferions mieux de vous trouver un docteur, vous dites n’importe quoi !

    Que se passe-t-il, bon sang ? Je me redresse et repousse la couverture. Je remarque alors que je porte une chemise de nuit d’un blanc crémeux, faite entièrement de soie. Une douzaine de petits nœuds rose et bleu sont cousus dessus.

    Je jaillis du lit comme s’il était en feu et me précipite vers le miroir. Dieu soit loué, j’ai toujours la même tête. Je suis peut-être un peu plus mince, mais mes cheveux sont toujours roux, mes yeux toujours gris. Puis je remarque que mes taches de rousseur se sont multipliées – elles recouvrent mes joues en plus de mon nez. Bon sang. La nuisette est affreusement démodée… de longues manches, un col haut, et elle me couvre les chevilles. Je porte même un bonnet de nuit ridicule attaché sous mon menton.

     

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  • [Livre] Je te ferais aimer Noël

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    Lecture terminée le : 14 décembre 2019

     

    Résumé : Noël. Pour certains, c’est l’enfer des dîners de famille, pour d’autres le casse-tête des idées de cadeaux… mais, pour moi, c’est tout simplement la meilleure période de l’année et ma fête préférée. Et, quand le patriarche de la famille Sullivan a proposé de m’embaucher pour recréer l’esprit de Noël dans son foyer et l’initier à toutes les traditions incontournables, je n’ai pas hésité une seconde. Sauf qu’il n’a pas précisé que Josh, son fils trentenaire et râleur hors pair, faisait une crise d’urticaire à la vue de la moindre guirlande et qu’il n’était en aucun cas disposé à me faciliter la tâche. La mission s’annonce donc un peu plus compliquée que prévu. Mais à Noël tous les miracles sont possibles, non ?


    Auteur : Caro M. Leene

     

    Edition : Harlequin

     

    Genre : Romance

     

    Date de parution : 16 Octobre 2019

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : J’aime bien lire des petites romances de Noël en période de fêtes.
    Hélas, j’ai du mal à en trouver qui ne comportent pas de scènes de sexe digne d’un film porno.
    Heureusement, il y a encore des auteurs capables de raconter une rencontre avec humour et sensibilité sans recourir à la facilité des scènes de sexe pour étoffer une histoire qui manquerait de substance.
    C’est le cas de Caro M. Leene qui n’a clairement pas besoin de ce genre d’artifices pour nous plonger dans son histoire.
    Car vraiment, cette romance a tout pour plaire et à commencer par son héroïne.
    Andie n’a rien d’une écervelée. Elle est sérieuse et très motivée dans son travail. Et c’est un peu pour ça qu’elle laisse Josh, le fils de son client, la traiter aussi mal : parce que c’est un client (par procuration, certes), qu’elle est professionnelle et qu’elle préfère la négociation à l’affrontement (Cela dit, cela ne l’empêche pas de parfois se mettre en rogne, ce n’est pas non plus une sainte).
    Quant à Josh, On ne sait pas trop ce que ce crétin a dans la tête.
    Ca crève les yeux qu’Andie lui plaît, il n’a pas l’air d’avoir une dent contre Noël en lui-même… Donc pourquoi est-ce qu’il joue ainsi les Grinch ?
    J’ai adoré suivre cette famille pleine de bonne volonté (sauf Josh) qui souhaite être coaché pour fêter Noël comme il se doit (sauf Josh) et qui suit religieusement les directives d’Andie (Sauf… oui bon, vous avez compris…).
    J’ai aussi aimé que l’histoire soit ancré dans la réalité : Andie, malgré la demande de son employeur, ne peut pas se permettre de ne pas entretenir son réseau professionnel en refusant tout autre contrat pendant cette période de l’année où elle fait 80% de son chiffre d’affaire, tout comme elle ne peut pas abandonner ses responsabilités et engagements.
    Ça change de toutes ces histoires absolument pas crédibles où l’héroïne lâche son travail et semble ne plus avoir besoin d’argent, comme si le monde avait arrêté de tourné, le temps de trouver le grand amour.
    Bon, certes, on se doute bien de la fin de l’histoire, mais ça ne serait pas une romance de Noël si ça devait finir autrement !

     

    Un extrait : Mon métier est assez inhabituel, et, s’il était un peu plus connu, je suis certaine que bon nombre de femmes se lanceraient à leur compte. Je suis ce qu’on pourrait appeler une « shoppeuse » professionnelle, si tant est que le terme existe. Pour être un peu plus claire, je me décrirais comme une acheteuse des temps modernes au service des gens. Je cours les boutiques pour dégoter le cadeau idéal à la place de ma clientèle, qui est, soyons honnêtes, surtout masculine, bien que certaines femmes overbookées me contactent également. Peu importe leur sexe, mes clients ont tous le même problème : l’inspiration. Et c’est là que j’interviens ! J’essaie d’en apprendre le plus possible sur le destinataire du présent, j’élabore une liste d’enseignes, puis je fonce acheter le cadeau qui les fera passer pour les rois ou les reines du monde.

    Vous l’aurez compris, mon boulot est de faire du shopping ! Une corvée pour certains, le job parfait pour d’autres. Il n’en demeure pas moins que j’y ai connu pas mal de déboires.

    Pour commencer, c’est un métier récent, je dois donc me battre corps et âme, brandissant les moyens de communication modernes, pour faire parler de moi. Et quoi de mieux que les réseaux sociaux ? Dire que Facebook, Twitter, Instagram, Pinterest, bref, la blogosphère dans son ensemble, n’ont plus de secrets pour moi serait totalement faux. Pire, après deux ans, je galère toujours autant, essayant de jongler avec mes nombreux profils. Dans le meilleur des cas, ma page professionnelle « La Fée du shopping » est noyée entre des pages culinaires et des pages de romans féminins. J’avais espéré régler mon problème en payant tous les mois les moteurs de recherche pour qu’ils placent ma page en bonne position, mais cela ne lui a pas évité d’apparaître au milieu de suggestions de sites porno.

    À la limite, si c’était le seul souci, je m’en accommoderais. Malheureusement, mon problème majeur est surtout l’irrégularité de mon activité. Évidemment, j’ai bien quelques clients fidèles, mais le gros du travail se concentre entre octobre et décembre, avec un léger sursaut en février. Je vous le donne en mille : Noël et la Saint-Valentin. Le reste du temps, je vivote, je profite du bouche-à-oreille et des quelques fêtes commerciales habilement placées dans le calendrier.

     

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  • [Livre] Blood Orange

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    Lecture terminée le : 12 décembre 2019

     

    Résumé : Alison Wood est avocate pénaliste. À mesure que sa carrière décolle, sa vie familiale se dégrade : elle passe ses journées à plaider et ses soirées dans les bars pour décompresser. Patrick, un collègue avec qui elle entretient une liaison toxique, souffle le chaud et le froid et l'humilie tout autant qu'il se sert d'elle. Pourtant, Alison n'arrive pas à décrocher.

    Quand Patrick lui confie sa première affaire de meurtre, elle se plonge dans l'histoire de sa cliente, Madeleine, qui a poignardé son conjoint d'une quinzaine de coups de couteau. Au fil de leurs entretiens, Madeleine se livre : son mari diluait la pilule contraceptive dans son thé, examinait toutes ses dépenses, prenait toutes les décisions...

    Petit à petit, leurs deux vies se font écho. Qui contrôle qui ? Et si, avant de défendre les autres, Alison commençait par se défendre elle-même ?


    Auteur : Harriet Tyce

     

    Edition : Robert Laffont

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 21 Février 2019

     

    Prix moyen : 21€

     

    Mon avis : Le moins qu’on puisse dire c’est qu’au début de ma lecture, je n’ai pas franchement eu le coup de foudre pour Alison.
    Elle passe son temps à se saouler et à s’envoyer en l’air avec un avocat plus jeune qu’elle qui ne prend même pas la peine de cacher le mépris qu’elle lui inspire.
    Qu’elle trompe son époux, c’est son problème, mais là où j’ai eu du mal à la suivre, c’est qu’elle fait passer ses beuveries et son plan cul avant sa fille de 5 ans.
    Et puis, au fil de ma lecture, j’ai commencé à l’apprécier.
    D’abord pour l’acharnement qu’elle met dans son travail. Elle se donne vraiment à fond pour ses clients, sans compter. Alors oui, c’est vrai, sa vie personnelle est en vrac mais plus on voit son époux et plus on comprend pourquoi Alison se réfugie dans l’alcool.
    J’ai trouvé cet homme parfaitement détestable.
    Certes on peut comprendre que l’alcoolisme de sa femme l’exaspère mais j’ai trouvé qu’il ne fait rien pour l’aider.
    J’ai eu le sentiment qu’il ne supportait pas la réussite professionnelle de sa femme, lui qui a été licencié de sa boite.
    La manière qu’il a de toujours laisser entendre qu’elle n’est à la hauteur ni comme mère, ni comme cuisinière, m’a semblé être une manière de lui dire « tu es quand même inférieure à moi, malgré ton beau travail et ton gros salaire ».
    Bien sûr, il n’est que rarement ouvertement agressif mais il m’a mise extrêmement mal à l’aise. Malgré les écarts de conduite de son épouse, je n’ai pas réussi à apprécier cet homme.
    En revanche, j’ai vraiment apprécié Madeleine, la cliente d’Alison, même si elle est accusée du meurtre de son mari.
    Au contact de cette femme qui a commis l’irréparable, Alison va réflêchir sur sa propre existence.
    L’ambiance, dans ce livre, est lourde et souvent malsaine. Rien d’étonnant quand on voit les sujets abordés qui vont de l’alcoolisme aux violences conjugales en passant par les violences psychologiques, la manipulation ou encore le viol.
    Bref, que des joyeusetés, quoi !

    On a donc ici un thriller prenant, haletant, mais qui ne s’éloigne guère de la sphère domestique (ou plutôt devrai-je dire des sphères domestiques).
    Le suspense monte petit à petit, on se demande avec de plus en plus d’intensité ce qui peut bien relier Alison et Madeleine, en dehors du fait que la première est l’avocate de la seconde.
    Et ces questions m’ont hantée tout au long de ma lecture jusqu’au final qui a réussi le tour de force d’être à la fois attendu et surprenant.
    En tout cas, fin prévue ou non, celle lecture n’a pas fait long feu puisque je l’ai dévorée en moins de 24h !

     

    Un extrait : On se dirige vers mon cabinet. Il ne me touche pas une seule fois. Nous ne prononçons pas un mot. Je m'y reprends à trois fois pour taper le bon code d'entrée. Il me suit dans mon bureau, arrache mes vêtements sans m'embrasser, avant de me plaquer à plat ventre sur la table. Je me redresse et le dévisage.

    — On ne devrait pas faire ça.

    — C'est ce que tu dis à chaque fois.

    — Je suis sérieuse.

    — Ça aussi, tu me le dis à chaque fois.

    Il rit, m'attire à lui et m'embrasse. Je détourne la tête mais d'un geste de la main, il ramène mon visage face au sien. Je garde les lèvres serrées contre les siennes, mais ça ne dure pas, je cède à son odeur, au goût de sa bouche.

    Plus fort. Plus vite. Il m'enfile par-derrière, me pilonne, ma tête heurte une pile de dossiers, il s'immobilise un instant, change de position.

    — Je n'ai pas dit que..., je commence à protester.

    Il rit à nouveau, me fait signe de me taire. D'une main, il me tire les cheveux, de l'autre, il me maintient fermement et mes mots se transforment en sanglots. Mon souffle est court. Il me rentre encore dedans, contre le bureau, encore, encore, les dossiers glissent et tombent, dans leur chute ils accrochent le cadre, la photo de Matilda, qui bascule à son tour, le verre se casse, tout ça va trop loin, oui, mais je suis incapable de l'arrêter, je n'en ai aucune envie, et en même temps si, je veux qu'il arrête, mais il continue, il continue, il continue, et non ne t'arrête pas, ne t'arrête pas, arrête, ça fait mal, il ne s'arrête pas, jusqu'au dernier gémissement et puis il a fini, il se relève, s'essuie.

    — Il faut qu'on arrête, Patrick.

    Je descends du meuble, je remonte ma culotte, mon collant, je rabaisse ma jupe, la lisse sur mes genoux. Il rajuste son pantalon, rentre sa chemise. J'essaie de reboutonner mon chemisier.

    — Tu m'as arraché un bouton, je m'indigne, les doigts encore tremblants.

    — Tu peux toujours le recoudre.

    — Je ne peux pas le recoudre, là, tout de suite.

    — Personne ne va rien remarquer. Il n'y a personne de toute façon. Tout le monde dort. Il est presque trois heures du matin.

    J'inspecte le sol autour de moi, retrouve le bouton. J'enfile mes chaussures, bute contre le bureau. Toute la pièce tourne, j'ai de nouveau la tête dans le brouillard.

    — Je suis sérieuse. Il faut qu'on arrête.

    Je me retiens de fondre en larmes.

    — Comme je viens de te le dire, j'ai déjà entendu cette rengaine.

    Il remet sa veste sans me regarder.

    — J'en ai assez. C'est au-dessus de mes forces.

    Cette fois, je pleure pour de bon.

    Il vient vers moi, prend mon visage entre ses mains.

    — Alison, tu es bourrée. Tu es fatiguée. Tu n'as aucune envie que ça s'arrête, et tu le sais. Et moi non plus.

    — Cette fois, je le pense vraiment.

    Je m'écarte de lui, j'essaie d'avoir l'air déterminée.

    — On verra bien. (Il se penche vers moi et m'embrasse sur le front.) J'y vais. On se reparle la semaine prochaine.

    Patrick sort avant que je puisse continuer à protester. Je m'affale dans le fauteuil d'angle. Si seulement je ne m'étais pas autant saoulée... Avec la manche de mon tailleur, j'essuie mon nez qui coule et les larmes sur mon visage, jusqu'à ce que ma tête retombe contre mon épaule et que je sombre dans l'oubli.

     

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  • [Livre] Un bûcher sous la neige

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    Lecture terminée le : 11 décembre 2019

     

    Résumé : Au coeur de l'Ecosse du XVIIe siècle, Corrag, jeune fille accusée de sorcellerie, attend le bûcher.

    Dans le clair-obscur d'une prison putride le Révérend Charles Leslie, venu d'Irlande espionner l'ennemi, l'interroge sur les massacres dont elle a été témoin. Mais, depuis sa geôle, la voix de Corrag s'élève au-dessus des légendes de sorcières, par-delà ses haillons et sa tignasse sauvage. Peu à peu, la créature maudite s'efface; du coin de sa cellule émane une lumière, une sorte de grâce pure. Et lorsque le révérend retourne à sa table de travail, les lettres qu'il brûle d'écrire sont pour sa femme Jane, non pour son roi.

    Chaque soir, ce récit continue, Charles suit Corrag à travers les Highlands enneigés, sous les cascades où elle lave sa peau poussiéreuse des heures de chevauchée solitaire. Chaque soir, à travers ses lettres, il se rapproche de Corrag, la comprend, la regarde enfin et voit que son péché est son innocence et le bûcher qui l'attend le supplice d'un agneau.


    Auteur : Susan Fletcher

     

    Edition : J'ai Lu

     

    Genre : Historique

     

    Date de parution : 29 Mars 2013

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Ce roman ne ressemble pas à ceux que je lis d’ordinaire.
    Il est à deux voix. Celle de Charles, d’abord, un ecclésiastique, mais aussi un jacobite qui espère trouver de quoi faire tomber Guillaume d’Orange et rétablir Jacques Stuart sur le trône en enquêtant sur un massacre commis en Ecosse.
    Celle de Corag, ensuite, une jeune fille dont j’estime l’âge à 18 ans, qui aurait été témoin du massacre et qui attend, dans une geôle sordide, que le dégel permette de construire le bûcher auquel on la destine.
    Il faut noter d’abord que ce roman se classe dans les historiques car les éléments principaux sont bel et bien réels. Le massacre dont il est question a bien eu lieu (et il a d’ailleurs servi d’inspiration à George R.R. Martin pour ses noces pourpres) ; Charles Leslie a bien existé (vous pouvez lire sa biographie, en anglais ICI) et Corrag fait l’objet d’une légende que vous pouvez découvrir, toujours en anglais, ICI. On ne sait donc pas si elle a vraiment existé, mais il n’est pas rare que les légendes soient tissées autour de personnes bien réelles.
    Pour en revenir au livre de Susan Fletcher, il est donc à deux voix. Mais ces voix ne s’adressent qu’indirectement l’une à l’autre.
    La voix de Charles, on ne l’entend qu’à travers les lettres qu’il écrit à l’épouse qu’il a laissé en Irlande. D’abord très rigide, presque obtus, il semble pourtant autant touché par Corrag que j’ai pu l’être. Entre les doux reproches de son épouse, qu’on devine au fil des lettres de Charles, et le récit de la jeune femme, on sent clairement certaines de ses certitudes vaciller.
    Corrag est la seconde voix de ce livre, et la plus présente.
    Avant d’accéder à la demande de Charles et de lui dire ce qu’elle sait sur le massacre, Corrag exige de raconter son histoire.
    Et bon sang, quelle histoire !

    J’ai été tellement émue par Corrag. Alors qu’elle est promise à une mort atroce, que sa terreur fait parfois surface, que la vie ne lui a fait aucun cadeau, elle tient un discours sur la vie, la nature, les croyances, absolument époustouflant.

    Une réflexion de Corrag a le mérite de faire réfléchir Charles : Pourquoi ceux qui sont proches de la nature sont-ils presque toujours accusés de sorcellerie si la nature est une création de Dieu ?
    Dans ce roman, on écoute une histoire, un récit sans dialogue.
    D’habitude, l’absence de dialogue est plutôt rédhibitoire pour moi, mais là j’étais tellement prise dans l’histoire de Corrag que j’ai presque entendu les dialogues se détacher de son récit.
    Et puis, au fil de l’histoire, il y a ces petites mentions à la neige qui fond, au bûcher qui se construit. Avec l’approche du dégel, une angoisse a commencé à poindre. La peur de voir la fin de Corrag.
    La fin est magnifique, avec, pour moi, une grande mélancolie.
    Ce n’est pas un livre qui se dévore, c’est un livre qui se savoure.

    Et je vous le conseille vivement.

     

    Un extrait : Quand ils viendront me chercher, je penserai à l’extrémité de la corniche du nord, car c’est là que j’ai été le plus heureuse, avec le ciel et le vent, et les collines toutes sombres de mousse ou de l’ombre d’un nuage les survolant. Je reverrai ce moment où un coin de montagne s’éclaire soudain, comme si ce rocher avait été choisi entre tous les autres par le soleil, marqué par ses rayons. Il va briller, puis s’assombrir à nouveau. Je serai là cheveux au vent puis rentrerai chez moi. J’aurai en moi ce rocher éclairé par le soleil. Je le garderai en sécurité.

    Ou bien je penserai à ma course dans la neige. Il n’y avait pas de lune mais je voyais l’étoile du matin, on dit que c’est l’étoile du diable mais c’est aussi celle de l’amour. Elle luisait cette nuit-là, elle luisait très fort. Et moi je courais au-dessous en me répétant que tout aille bien que tout aille bien. Puis j’ai vu les terres en bas qui étaient tellement paisibles, tellement blanches et immobiles et endormies que j’ai pensé que l’étoile avait peut-être entendu, alors tout allait bien, la mort n’approchait pas. C’était une nuit de beauté, à ce moment. La plus grande beauté que j’avais vue de toute ma vie. Ma courte vie.

    Ou encore je penserai à toi.

    Dans mes derniers instants silencieux, je penserai à lui près de moi. Comment, très doucement, il a dit : toi…

    Certains l’appellent un sombre endroit, comme s’il n’y avait rien de bon à trouver dans ces collines. Mais du bon, moi je sais qu’elles en étaient pleines. Je grimpais sur les hauteurs enneigées. Je m’accroupissais au bord du loch et je me penchais pour y boire, si bien que mes cheveux flottaient dans l’eau, et je levais la tête pour voir la brume tomber. Par une claire nuit de gel, alors qu’on racontait que tous les loups avaient disparu, j’en ai entendu un qui hurlait du côté de Bidean nam Bian. C’était un cri tellement long et triste que j’ai fermé les yeux en l’entendant. Il pleurait sa propre fin, je crois, ou la nôtre, comme s’il savait. Les nuits là-bas ne ressemblaient à aucune autre. Les collines étaient très noires, des formes découpées dans du drap, le drap du ciel bleu foncé, étoilé. Je connaissais les étoiles, mais pas ces étoiles-là.

    Voilà de quoi elles étaient faites, les nuits. Et les jours, c’étaient des nuages et des rochers. Les jours, c’étaient des sentiers dans l’herbe, et cueillir mes plantes dans des coins détrempés qui me tachaient les mains et laissaient sur moi leur odeur de tourbe. J’étais mouillée, je sentais la tourbe. Des biches suivaient leurs chemins. Je les suivais moi aussi, ou me blottissais dans leurs tanières et le reste de leur chaleur. Je voyais ce que leurs yeux noirs avaient vu avant mes yeux à moi. Les jours là-haut, voilà de quoi ils étaient faits : des petites choses. Par exemple, observer la rivière qui se sépare en deux autour d’un rocher et après se réunit.

    Ce n’était pas sombre. Non.

    L’obscurité, il fallait que je la trouve. Il fallait basculer des rochers ou la chercher dans des grottes. Les nuits d’été pouvaient être tellement claires, tellement remplies de lumière que je me recroquevillais comme une souris, me couvrais les yeux avec la main pour avoir un peu d’obscurité où dormir. C’est comme ça que je dors, même maintenant, recroquevillée.

     

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