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[Livre] Le chagrin du roi mort

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Résumé : « C'est une petite île froide, quelque part dans le nord. Le vieux roi est mort. Son corps repose sur un lit de pierre, sur la Grand-Place. Il neige. Il sera question de séparation, de guerre, de trois ciels différents, d'un premier amour. Il y aura une prophétie, des êtres qui se perdent dans l'immensité, une sorcière qui mange des têtes de rat... »


Auteur : Jean-Claude Mourlevat

 

Edition : Gallimard

 

Genre : Jeunesse

 

Date de parution : 06 octobre 2011

 

Prix moyen : 7€

 

Mon avis : L’histoire commence par la mort du roi de Petite Terre, le roi Hollund, un roi pacifiste et qui était de toute évidence plus intéressé par sa bibliothèque que par les actions militaires.
Pour autant, ce n’est pas à cause de sa bienveillance du défunt roi que les membres du conseil de Petite Terre sont bouleversés.
Ils craignent que le neveu du roi, Guereolf, seul héritier après la mort du prince, un homme belliqueux avide de conquêtes, qui n’a jamais pardonné au roi et au conseil de l’avoir banni de Petite Terre, ne lance une attaque militaire contre leur tout petit royaume.
En parallèle de ces inquiétudes, hélas bien légitimes, on suit deux frères, Aleks et Brisco, considérés par tous comme des jumeaux.
Bien malgré eux, les deux frères vont se retrouver mêlés à toute cette histoire quand Brisco va être mystérieusement enlevé par la campagne de Guereolf, lequel ne tarde pas à attaquer Petite Terre.
Dès lors, avec un souverain cruel et à la soif de conquête inextinguible, la vie change sur Petite Terre.
On ne peut que constater ces changements puisque l’auteur fait une ellipse temporelle de dix ans, ce qui nous plonge dans la vie de Petite Terre sous l’occupation.
Tous les jeunes de 18 ans sont enrôlés de force dans l’armée puisque Guereolf continue sans relâche sa politique d’expansion.
La cruauté de Guereolf semble ne connaitre aucune limite : il lance son armée épuisée dans une guerre impossible à gagner, peu importe le nombre de pauvres garçons qui doivent perdre la vie pour ses désirs de grandeur !
De nombreuses aventures attendent les personnages et on ne peut que s’attacher à un grand nombre d’entre eux.
A partir de la fin de la guerre, j’ai trouvé qu’il y avait trop de longueurs.
De plus, j’ai également trouvé qu’il n’y avait pas de vraie fin concernant certains personnages et c’est une chose qui m’a manquée car j’ai eu l’impression que ces personnages étaient un peu abandonnés sur le bord de la route à défaut de savoir quoi en faire.
Du coup, ce roman était une lecture sympathique mais qui était loin du coup de cœur.

 

Un extrait : Ils ne se ressemblaient pas autant que cela. Brisco, sous sa tignasse bouclée, était plus dense, plus massif. Seule la douceur du regard venait contredire un peu cette solidité. Il y avait dedans l’expression d’une confiance enfantine qui attendrissait.

Aleks était plus fragile, plus délié. Ses cheveux courts et bruns tombaient sur son front. Et si l’inquiétude était d’un côté, alors c’était du sien. Mais ils avaient la même taille et la même façon de regarder autour d’eux avec une intense curiosité. Et surtout, tous deux obéissaient à ce même réflexe de se rapprocher l’un de l’autre, de se toucher du bras afin de ne pas perdre le contact. Ils le faisaient sans même se regarder, sans y penser, comme si un fil invisible les avait reliés.

Au bout d’une heure d’attente, ils commencèrent à trouver le temps long, et dans leurs poches les briquettes avaient tiédi. Parfois, les adultes s’esquivaient et les invitaient à gagner quelques places.

— C’est bien, les enfants, vous êtes courageux, leur dit un gros homme au crâne chauve qui les précédait. Le roi aurait aimé ça. Passez donc devant.

Et il ajouta pour son voisin :

— Je suis venu spécialement de Grande Terre, j’ai tout laissé en plan : mon bateau, mes affaires, et je suis venu.

Malgré tout, cela dura encore une éternité avant qu’ils puissent apercevoir le grand lit de pierre dressé au milieu de la place. On ne pouvait passer qu’à son pied, les trois autres côtés s’ouvrant sur des espaces interdits d’accès. À distance, on ne distinguait pas le visage du roi, mais on devinait le grand corps allongé, le manteau royal rouge et or, et les bottes qui pointaient en l’air. Brisco tira sur la manche de son frère.

— C’est lui ?

— Ben, qui veux-tu que ce soit ?

Malgré son air bravache, Aleks était très impressionné et les yeux lui sortaient de la tête. Aux coins du lit, quatre soldats montaient la garde. On avait juste le droit de toucher la botte ou la jambe du roi, enfin c’est ce que faisaient les gens, semblait-il.

Le passage entre les dernières barrières était tellement étroit qu’on avançait en file indienne. Bientôt, il ne resta plus qu’une dizaine de personnes devant eux. Aleks poussa Brisco devant lui.

— Vas-y ! Passe le premier !

Soudain, ils furent au pied du lit. La tête du roi était nue, auréolée de l’abondante chevelure argentée. Les flocons de neige qui voletaient tout autour donnaient un peu le vertige et faisaient croire à un rêve, et pourtant c’était vrai : le roi était mort, et son corps reposait là, dans le froid, au milieu de la Grand-Place.

Le visage barbu était paisible, comme si le roi faisait la sieste. On aurait dit que les vieilles mains croisées sur la poitrine allaient se soulever, poussées par la respiration, mais elles ne bougeaient pas, elles étaient figées comme les mains d’une statue. On aurait dit que les paupières allaient s’entrouvrir et que les yeux bleus allaient regarder le ciel, mais elles ne s’entrouvraient pas. Elles étaient fermées pour toujours. Le roi Holund ne dormait pas, il était mort.

 

bonne lecture 3 étoiles.jpg

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