Lecture terminée le : 22 décembre 2019
Résumé : Fort Sedgewick. Un avant-poste au fin fond de l'Ouest sauvage. Trois ou quatre baraques délabrées, une poignée d'hommes épuisés. C'est là qu'est affecté le lieutenant Dunbar. Il rêvait de grands espaces, de batailles glorieuses. A son arrivée, une surprise l'attend: le fort est abandonné, il se retrouve seul.
Seul... jusqu'au jour où il découvre une femme blessée qu'il ramène chez les Comanches. Au fil des jours, il gagne leur amitié, apprend leur langue... et tombe amoureux de cette étrange squaw aux yeux couleur de feu, cette Blanche que les Indiens ont enlevée quand elle était enfant. Comme elle, il deviendra un Comanche. Désormais, le lieutenant Dunbar n'existe plus. Il est celui qui "danse avec les loups". Mais la guerre n'est pas finie. Pour l'armée des États Unis d'Amérique, John Dunbar est un déserteur.
Auteur : Michael Blake
Edition : J’ai lu
Genre : Historique
Date de parution : 24 Février 2003
Prix moyen : 8€
Mon avis : De Danse avec les loups, je ne connaissais que le film avec Kevin Costner, comme beaucoup de monde (et en plus, ça ne date pas d’hier !)
Quand je suis tombé sur le livre, j’avoue que j’ai hésité car il est arrivé, pour ce genre de film se passant dans de grandes étendues sauvages, que le livre contienne trop de passages descriptifs et qu’il m’ennuie.
Mais j’ai décidé de tenter le coup et j’ai bien fait car j’ai été complètement embarquée dans l’histoire.
Déjà, on nous explique plein de choses qu’on ne sait pas dans le film, comme pourquoi le fort où arrive John Dunbar est désert. On apprend aussi son passé, on découvre ses premiers contacts avec les indiens et d’ailleurs on a beaucoup le point de vue des comanches sur les différentes situations. On découvre aussi le passé de Celle-qui-se-dresse-avec-le-poing-fermé et on apprend comment elle est devenue une comanche.
Tous les personnages ont bien plus de profondeurs que dans le film.
Il y a très peu de dialogue (forcément, sur plus de la moitié du livre, les personnages ne parlent pas la même langue).
Il y a évidemment beaucoup de descriptions mais pas d’ennuie grâce à l’écriture qui est très fluide et à des descriptions qui rendent les lieux très vivants.
En filigrane de l’histoire, on voit les massacres à venir des indiens. Dans chaque questionnement des comanches, dans chaque hésitation de Dunbar à leur répondre, on sent venir ce qu’il va se passer.
J’ai particulièrement aimé découvrir la culture, les coutumes, la vie quotidienne des comanches.
Et comme Dunbar l’apprend lui aussi, tout nous est expliqué en même temps qu’à lui.
La transformation de Dunbar d’officier zélé de l’armée américaine à guerrier comanche se fait progressivement et il est très intéressant de le voir remettre en question tout ce en quoi il croit pour évoluer vers une autre façon de vivre.
J’ai trouvé la fin incroyablement triste peut-être parce qu’elle met une dernière fois l’accent sur ce qui attend les peuples indiens.
Un extrait : Le Lieutenant Dunbar ne fut pas véritablement avalé, mais ce fut le premier mot qui lui vint à l’esprit.
Tout était immense.
Le grand ciel sans nuages. L’océan d’herbe ondulant.
Rien d’autre, où qu’il posât les yeux. Pas de route. Pas de traces d’ornières que le grand chariot aurait pu suivre.
Juste un immense espace absolument vide.
Il était à la dérive. Il était totalement seul. Cela faisait bondir son cœur d’une manière étrange et profonde. Assis en plein air sur le siège plat, laissant son corps osciller au rythme de la prairie, les pensées du Lieutenant Dunbar se focalisèrent sur son cœur bondissant. Il était excité. Pourtant, son sang ne bouillonnait pas, son pouls était lent. La contradiction lui agitait délicieusement l’esprit. Des mots tournaient constamment dans sa tête, tandis qu’il essayait de formuler les phrases ou les tournures de style qui lui permettraient de décrire ce qu’il ressentait. Il était difficile de mettre exactement le doigt dessus.
Au cours de leur troisième jour de voyage, la voix dans sa tête prononça les mots : « C’est religieux », et cette phrase semblait des plus exactes. Mais le Lieutenant Dunbar n’avait jamais été un homme religieux, et, bien que la phrase ait sonné juste, il ne savait pas vraiment ce qu’il devait en tirer.
S’il n’avait pas été ainsi transporté, le Lieutenant Dunbar aurait probablement trouvé l’explication, mais dans sa rêverie, il la dépassa sans la voir.
Il était tombé amoureux. Il était tombé amoureux de ce pays sauvage et beau, et de tout ce qu’il contenait. C’était le genre d’amour que les gens rêvent de partager avec autrui : sans égoïsme et dégagé de tout doute, déférent et éternel. Son esprit avait reçu une promotion et son cœur bondissait. Peut-être était-ce la raison pour laquelle ce beau lieutenant de la cavalerie avait pensé à la religion.