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Livres - Page 19

  • [Livre] Tu tueras le roi

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    Lecture terminée le
    : 24 août 2019

     

    Résumé : Voilà quinze mois que Dante Torre, l'Homme du Silo, a été enlevé. Quinze mois que Colomba Caselli vit retirée du monde dans une petite ferme perdue dans la région italienne des Marches.
    Mais, après une violente tempête de neige, Colomba découvre un adolescent autiste, Tommy, dans la remise de son jardin. Il est traumatisé et couvert de sang, ses parents ont été assassinés. Pour la police locale, cela ne fait aucun doute : c'est lui le coupable.
    Entraînée malgré elle dans l'enquête, l'ancienne commissaire de police découvre des liens entre cette affaire et la disparition de Dante et, peut-être, un moyen de retrouver ce dernier. Pendant ce temps, un mystérieux « Roi de Deniers » agit dans l'ombre...


    Auteur : Sandrone Dazieri

     

    Edition : Robert Laffont

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 23 mai 2019

     

    Prix moyen : 22€

     

    Mon avis : Et voilà, je termine avec ce tome la trilogie tout simplement géniale de Sandrone Dazieri.
    Depuis l’enlèvement de Dante à la fin du 2nd tome, Colomba a jeté l’éponge. Elle se terre dans un chalet de montagne, a quitté la police.
    De Dante, on a quelques « nouvelles » à travers des chapitres dont in ne sait pas bien s’il s’agit de souvenirs, de réalité ou de simples cauchemars.
    Colomba va se retrouver, un peu malgré elle, mêlée au double assassinat d’un couple en trouvant leur fils autiste caché, paniqué, dans sa remise.
    Dans ce dernier tome, on va vraiment tout savoir : les motivations du père, la relation existant entre Giltiné et les victimes de ce grand malade, comment tout ceci s’organise, tout (ou presque) va trouver son explication. D’ailleurs, l’un des aspects de cette histoire a vraiment été difficile à avaler.

    Au bout du 3ème livre, je me fais toujours autant avoir par l’auteur ! Le moins qu’on puisse dire, c’est que je n’ai vraiment pas vu venir tout ce que l’on découvre dans la dernière partie du roman.

    Pourtant, j’aurais dû me méfier, mais non, je me suis faite avoir comme une bleue.
    Le duo Colomba/Dante va être rapidement réuni (comme vous vous en doutez sûrement) mais leur collaboration m’a parue plus tendue depuis que Dante ne cache plus les sentiments que lui inspirent Colomba, surtout que cette dernière est un vrai porc-epic dès que l’on aborde ce sujet.
    Bizarrement, malgré son caractère de cochon, j’ai bien aimé le carabinier Lupo. Il a l’air d’un bouseux arriéré du fin fond de sa campagne italienne, mais il ne manque pas de flair, même s’il pourrait faire des efforts de diplomatie.
    Encore plus bizarrement, malgré tout ce qu’il a pu faire, j’ai conservé une affection particulière pour Léo (oui, je sais, honte sur moi).
    En tout cas, malgré les nombreuses ramifications de toute cette histoire, l’auteur a une parfaite maîtrise de son récit et ne nous perd jamais dans ses explications.
    La fin est assez ouverte, certaines questions (relativement peu) restent sans réponses, mais je ne sais pas si j’aurais vraiment envie de savoir la vérité sur ces sujets-là.
    J’ai vraiment adoré cette trilogie dont chaque tome a été un coup de cœur et j’ai été vraiment inspirée d’attendre la sortie du tome 3 pour lire les deux dernier tomes peu de temps l’un après l’autre parce que je crois bien que je n’aurais pas supporté le final du tome 2 si j’avais eu à attendre deux ans pour découvrir cette fin littéralement explosive.

     

    Un extrait : Dante est réveillé mais il ne commet pas l'erreur d'ouvrir les yeux tout de suite. Il essaye d'abord de sentir son corps, de le reconstituer malgré les vagues de douleur qui le submergent quand il tente de bouger. Il comprend qu'il est étendu sur le dos et que quelque chose lui entrave les poignets et les chevilles. Il a un morceau de cuir dans la bouche, quelque chose de souple autour de la taille. À part cela, il est nu. Est-ce qu'ils l'ont intubé ? Il se rappelle le bruit d'un moteur diesel qui lui vrillait le crâne. C'était celui d'un bateau. Peut-être qu'ils l'ont emmené à l'hôpital en bateau.

    Il essaye de bouger les mains et la douleur devient plus vive. Elles sont attachées avec quelque chose qui s'incruste dans sa chair à chaque mouvement.

    Des attaches en plastique.

    Les colliers de serrage en plastique sont les menottes les plus économiques du marché, mais elles ne sont pas courantes dans les hôpitaux. Il n'a donc pas été hospitalisé. Il est dans un autre endroit.

    Prisonnier.

    L'horreur le ramène au cinéma de sa mémoire. Le film reprend : la femme en vert poursuit sa chute et Dante peut maintenant voir ce qui se trouve derrière elle. Il y a des cloisons de verre en morceaux, des meubles de plastique aux couleurs criardes, de la poussière, des gravats. Et des corps qui jonchent le sol. Des hommes en smoking, des femmes en robe du soir. Couverts de sang. Dans cet état second, Dante se rend pourtant compte que, cette explosion, il l'a vue. Il était là. Il ne sait pas combien de temps s'est écoulé depuis la déflagration. Et il sait aussi que tout cela s'est passé à Venise.

    Il relève les paupières, de nouveau dans le présent, et il se concentre sur le point lumineux au-dessus de lui, il le regarde du coin de l'œil, il le perçoit mieux maintenant. En tournant la tête, il le voit se déplacer, disparaître et réapparaître. Il y a quelque chose entre lui et le reflet : il ne regarde pas directement le plafond d'une pièce sombre. Quelque chose, il le réalise seulement, qui se trouve très près de son visage. Une grille de bois.

    Ce sont des trous pour laisser passer l'air.

    Il est enfermé dans une caisse.

     

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  • [Livre] La prisonnière du temps

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    Lecture terminée le : 23 août 2019

     

    Résumé : À l'été 1862, un groupe de jeunes peintres proches des Préraphaélites, menés par le talentueux Edward Radcliffe, s'installe au Birchwood Manor, sur les rives de la Tamise. Là, inspiré par sa muse, la sulfureuse Lily avec qui il vit une passion ravageuse, Edward peint des toiles qui marqueront l'histoire de l'art. Mais à la fin de sa retraite, une femme a été tuée, une autre a disparu, un inestimable diamant a été dérobé, et la vie d'Edward Radcliffe est brisée. Plus d'un siècle plus tard, Elodie Winslow, jeune archiviste à Londres fiancée à un golden-boy qui l'ennuie, découvre dans une vieille sacoche deux objets sans lien apparent : le portrait sépia d'une femme à la beauté saisissante en tenue victorienne, et un cahier de croquis contenant le dessin d'une demeure au bord de l'eau. Pourquoi le Birchwood Manor semble-t-il si familier à Elodie ? L'inconnue de la photo pourra-t-elle enfin livrer tous ses secrets ? Et si, en l'entraînant sur les traces d'une passion d'un autre siècle, son enquête l'aidait à percer le mystère de ses propres origines et à enfin mener la vie qu'elle désire ?


    Auteur : Kate Morton

     

    Edition : Presse de la cité

     

    Genre : Historique

     

    Date de parution : 04 avril 2019

     

    Prix moyen : 22€

     

    Mon avis : J’ai retrouvé dans ce livre tout ce que j’avais adoré dans le 1er livre que j’ai lu de l’auteur, « L’enfant du lac », à savoir le mélange des époques et des personnes. J’ai adoré ces histoires qui semblent n’avoir aucun lien entre elles si ce n’est cette maison, Birchwood manor.
    Et puis, au fil des pages, les destins s’entrecroisent, mais jamais franchement. Les liens entre les personnages sont parfois furtifs, comme un simple échange entre une femme adulte et un enfant.
    Tout début en 2017 avec une jeune archiviste passionnée, Elodie, qui découvre un carnet de croquis d’un artiste, dans un porte document d’un autre homme, le tout dans une sacoche au nom de l’artiste. La jeune femme travaillant pour une sorte de musée/archives consacrés à l’autre homme, elle cherche à savoir si la photo découverte avec le carnet appartenait à l’artiste ou à l’autre homme.
    Sa recherche de l’identité de la jeune femme la lance sur les traces de ce peintre et d’un diamant disparu.
    Birchwood manor est un personnage à part entière, elle qui fut tour à tour maison de particulier, pensionnat de jeune fille, refuse pour artiste ayant accueillis une famille chassée de Londres par les bombardements de la seconde guerre mondiale et enfin musée consacré au peintre dont on parle tout au long du livre, Edward Radcliffe.
    Un personnage, parmi tous ceux que l’on va rencontrer, traverse les époques. Un esprit, prisonnier de la maison, une femme qui y est morte et ne l’a jamais quitté.
    Qui est cette femme ? Comment est-elle morte ? Cela, on le découvrira par bribes pour n’avoir le fin mot… ben qu’à la fin de l’histoire, justement.
    Chacune des histoires a sa part d’émotions. J’ai particulièrement aimé celle de Juliet, qui s’installe à Birchwood manor avec ses trois enfants après que les bombes aient détruit leur maison londonienne.
    Ce livre n’est pas un livre que l’on peut lire rapidement, en pensant à moitié à autre chose. On a besoin de toute sa concentration pour suivre toutes les ramifications qui se révèlent au fil de l’histoire.
    Avec un minimum de concentration, les liens qui apparaissent sont assez clairs, on pourrait facilement en tracer un schéma.
    En résumant beaucoup, on pourrait dire que deux questions essentielles se posent : Qu’est-il arrivé à la jeune femme qui hante le manoir ? Où est passé le diamant, le fameux «Radcliffe blue » ?
    Et bien, je dois dire que si j’ai pu répondre à la première question (bon, ok, trois pages avant que ce soit écrit noir sur blanc, mais quand même), je n’avais vraiment, mais alors vraiment rien vu venir pour le diamant. J’en suis restée toute bête.
    J’ai vraiment beaucoup aimé ce roman, et si je n’avais pas été si fatiguée, le soir après le boulot, je l’aurais certainement dévoré en deux jours.
    Je n’ai plus qu’une envie, choisir le prochain livre de Kate Morton dans lequel je vais me plonger.

     

    Un extrait : Si nous nous sommes retrouvés à Birchwood Manor, c’est que les lieux, disait Edward, étaient hantés. Ce n’était pas le cas – pas encore –, mais il faut être bien revêche pour s’abstenir de raconter une bonne histoire sous prétexte qu’elle est fausse. Edward était tout sauf revêche. Sa passion, sa foi aveugle en ce qu’il défendait, même les idées les plus absurdes, constituaient deux des raisons pour lesquelles j’étais tombée amoureuse de lui. Il avait la ferveur du prêcheur : dans sa bouche, n’importe quelle opinion revêtait la puissance d’une parole d’évangile. Il avait aussi le don d’attirer à lui des hommes et des femmes et d’allumer en eux des enthousiasmes incendiaires – brasiers devant lesquels tout pâlissait, hormis Edward et ses convictions.

    Mais Edward n’était pas un prêcheur.

    Je me souviens de lui. Je n’ai rien oublié.

    L’atelier dans le jardin de sa mère, à Londres, avec son toit de verre, l’odeur des couleurs qu’il venait de mélanger, le crissement des soies du pinceau sur la toile, tandis que son regard frôlait ma peau. Ce jour-là, j’avais les nerfs à vif. J’étais si désireuse de l’impressionner, de lui donner à voir une jeune femme que je n’étais pas, pendant qu’il me jaugeait et que l’injonction de Mme Mack me trottait dans la tête. « Ta mère était une vraie dame, ta famille des plus honorables : ne va pas l’oublier, ça, hein ! Si tu joues les bonnes cartes, nous recueillerons le fruit de nos efforts. »

    Alors je m’étais redressée sur la chaise en bois de rose, ce jour-là, dans l’atelier aux murs passés à la chaux, sous le buisson de pois de senteur aux rougeurs subtiles.

    Lorsque j’avais eu faim, la plus jeune de ses sœurs m’avait servi du thé et des gâteaux. Puis sa mère avait descendu l’étroite allée pour le regarder peindre. Elle adorait son fils. Elle voyait en lui s’accomplir les espoirs de la famille. Membre distingué de la Royal Academy, il était fiancé à une demoiselle généreusement dotée avec laquelle il engendrerait bien vite une portée d’héritiers aux yeux bruns.

    Une fille comme moi n’était pas faite pour lui.

    Sa mère par la suite s’est reproché le cours des événements. Mais il lui aurait été plus facile d’empêcher la lune de se lever que de nous séparer. J’étais, disait Edward, sa muse, son destin. Il l’avait su, compris, à la seconde où il m’avait vue sous la lumière trouble des becs de gaz, dans le vestibule du théâtre de Drury Lane.

    J’étais sa muse et son destin. Et lui, il était mien.

    C’était il y a si longtemps. Et c’était hier.

    Oh, je me souviens de l’amour.

     

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  • [Livre] Grace and Fury

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    Lecture terminée le : 18 août 2019

     

    Résumé : « À Viridia, les femmes n'ont pas le droit de lire. Pas non plus le droit de choisir leur mari, leur métier, leur avenir. Ni d'avoir des idées. »
    Depuis toujours, Serina a été formée pour devenir une Grâce et satisfaire le prince héritier, s'il la choisit. Sa sœur Nomi, elle, a été entraînée pour servir Serina et l'aider à séduire le prince.
    Quand le jour de la sélection des Grâces arrive enfin, rien ne se passe comme prévu. Nomi est retenue à la place de sa sœur, et Serina envoyée en prison pour un crime qu'elle n'a pas commis.
    Aucune n'est prête à accepter ce destin qu'on leur impose.

    Pour survivre, les deux sœurs vont devoir s'adapter.

    Pour se retrouver, elles prendront tous les risques.

    La révolte ne fait que commencer...


    Auteur : Tracy Banghart

     

    Edition : Hachette

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 26 septembre 2018

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : J’ai beaucoup aimé ma lecture mais j’ai eu de telles impressions de déjà-vu que je me suis demandée si l’auteur avait eu ne serait-ce qu’une idée par elle-même.
    Le début m’a fait penser à La sélection. Nomi, comme America, n’a aucune envie de se trouver là et d’ailleurs elle n’est même pas là en tant que candidate. C’est sa sœur, Serina, qui est destiné à cette tâche.

    Quand sa petite sœur, Nomi, est choisi pour être une des Grâce de l’héritier du royaume, c’est un choc pour Serina.
    Après tout, c’est elle qui s’est entrainée toute sa vie pour tenir ce rôle.
    Le lendemain de ce choix improbable de l’héritier, Serina est surprise avec un livre dans les mains. Or les femmes n’ont pas le droit de lire.
    Un pays où les femmes n’ont aucun droit, pas même celui de lire ? Oui, oui, on est en plein La servante écarlate.
    Serina va être envoyée sur une île-prison et rien dans son éducation ne l’a préparée à ce qui l’attend.
    Les chapitres alternent entre Nomi, au palais, et Serina, sur l’ile.
    du côté de Serine, on se retrouve plus ou moins dans Hunger games et je n’en dirai pas plus.
    Du côté de Nomi, la jeune fille doit contrôler son comportement explosif pour s’adapter à la vie au palais. Elle se lie d’amitié avec Asa, le frère cadet de l’héritier sans lequel elle aurait bien du mal à supporter sa vie de Grâce.
    Et là, on a peu ou prou le scénario de Red Queen.
    J’ai vraiment eu l’impression que l’auteur avait pris ses 4 livres préférés, en avait sorti les meilleurs éléments, et avait bricolé un univers autour de ces points pour donner l’impression d’avoir eu une idée originale.
    Après, comme ces quatre livres sont des livres que j’ai beaucoup aimés, je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé ma lecture.
    Normal, vu que tous les éléments qui ont fait que Hunger games, la servante écarlate, Red Queen et La sélection m’ont plus sont réunis ici !

    J’ai beaucoup aimé les deux sœurs, Serina et Nomi, même si Nomi m’est apparu vraiment très naïve. Son désir de voir les femmes être libérées de l’oppression masculine est puissant et totalement légitime, mais elle semble croire qu’elle va changer des siècles d’oppression en boudant et en tapant du pied.

    En revanche, j’ai vraiment aimé l’évolution de Serina qui est vraiment spectaculaire. De soumise et effacée, elle jette aux orties son éducation en un temps record pour s’élever contre le système et avec beaucoup plus de réalisme que sa sœur.

    Il y a trois autres personnages que j’ai beaucoup aimés :

    D’abord, Renzo, le frère des deux sœurs, qu’on voit peu mais qui semble trouver anormal le sort des femmes dans son pays. J’espère qu’on le verra un peu plus dans les prochains tomes.

    Ensuite, il y a Maris, une autre Grâce de l’héritier qui, comme Nomi, n’est pas ravie de se trouver là, mais pour d’autres raisons que la jeune fille.
    Et enfin Val, l’un des gardiens de l’ile-prison, qui, lui aussi, trouve le sort des femmes inacceptable.
    Malgré la prévisibilité de la fin, qui colle un peu trop à celle d’une autre roman, j’ai quand même très envie de voir ce que l’auteur va faire de la suite et si elle va s’affranchir des autres romans du genre pour suivre sa propre voie.

     

    Un extrait : Serina Tessaro se trouvait sur les marches de la fontaine au centre de la grand-place de Lanos, parmi neuf autres jeunes filles de son âge toutes vêtues de leur plus belle robe. Son sourire éclatant semblait inaltérable, alors même que le crépuscule étouffant, accompagné d’une brume charbonneuse, pesait sur elle.

    Signor Pietro jaugea chacune des candidates, les yeux mi-clos. Il les connaissait toutes depuis leur naissance, les observait, les évaluait, jugeait leur potentiel. Sa moustache poivre et sel frémit lorsqu’il pinça les lèvres.

    La silhouette sombre et imposante des montagnes dominait la ville couverte de suie, ne laissant passer que les ultimes lueurs du jour. La famille de Serina se tenait un peu en retrait de la foule, dans l’ombre. Seules les joues rougies de Nomi étaient visibles. Même à cette distance, Serina percevait la fureur dans le regard de sa sœur. Leur frère, Renzo, laissait une main sur le bras de celle-ci, comme pour la retenir. Serina ne pouvait pas déchiffrer son expression, cependant elle était convaincue qu’il ne partageait pas l’excitation qu’affichaient leurs parents.

    Signor Pietro se détourna des jeunes filles sur les marches de la fontaine pour s’adresser à l’assemblée réunie pour l’occasion. Il allait rendre son verdict. Serina sentait son cœur battre dans sa gorge, mais elle dissimulait son impatience derrière une apparente sérénité. Sa mère lui avait appris l’importance des masques.

    — Cette année, pour la première fois, l’Héritier reprendra la tradition et se choisira trois Grâces. Chaque province est autorisée à envoyer une concurrente dans l’espoir d’accéder à cet honneur. En tant que gouverneur de Lanos, il m’incombe de choisir celle de nos filles qui entreprendra le voyage jusqu’à Bellaqua.

    Peut-être marqua-t-il un silence. Peut-être chercha-t-il à faire durer le suspense. Et pourtant, contrairement à ce que Serina s’était imaginé, le temps ne ralentit pas. Le gouverneur continuait à égrener les mots de sa voix égale et dépassionnée, et ces mots étaient :

    — J’ai choisi Serina Tessaro.

    La foule applaudit. Une lueur d’espoir éclaira le regard de Mamma Tessaro. Nomi se décomposa.

    Hébétée, Serina fit un pas en avant puis exécuta une révérence. Elle n’en revenait pas. Elle irait à Bellaqua. Elle quitterait la ville sale et étouffante de Lanos.

    Elle en avait si souvent rêvé. Elle prendrait le train pour la première fois et traverserait les paysages luxuriants de Viridia. Elle découvrirait la ville du Supérieur, avec ses canaux et son immense palais de marbre. Elle rencontrerait l’Héritier. Il serait aussi beau qu’un prince de conte de fées.



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  • [Livre] Dix millions d'étoiles

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    Lecture terminée le
    : 16 août 2019

     

    Résumé : Adam est hyperactif : il a des tas d'amis et ne s'arrête jamais de courir. Quand on lui demande de prendre sous son aile un petit nouveau très introverti, il accepte sans hésiter. Très vite, il comprend que ce garçon n'est autre que Julian, un orphelin qui a vécu chez lui autrefois et dont il avait perdu toute trace. Adam est heureux de ces retrouvailles, alors que Julian est l'ombre de lui-même. Déterminé à l'aider et à comprendre ce qui s'est passé, Adam va découvrir des secrets qui pourraient coûter cher aux deux garçons...


    Auteur : Robin Roe

     

    Edition : PKJ

     

    Genre : Roman Contemporain

     

    Date de parution : 2018

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Je ne lis jamais un livre sans avoir lu le 4ème de couverture car c’est cette lecture qui me décide à acheter ou non un livre.
    Mais là, je l’ai depuis un bail et j’ai décidé de me lancer sans le relire.
    Dès le début de ma lecture, j’ai ressenti un malaise concernant Julian.
    Julian a 14 ans mais il a le comportement d’un enfant de 10 ans. Très vite, on apprend que ses parents sont morts et en fait on dirait qu’il a cessé d’évoluer depuis ce moment.

    Mais au-delà de ses problèmes d’expression orale, de timidité, etc…, Julian semble avoir de bien plus gros problèmes.
    On sait assez vite ce qu’il en est de manière générale, mais jamais je n’aurais pu soupçonner l’ampleur de ce qu’il va se passer.
    Adam, lui, a presque 18 ans. Bon élève, apprécié de tous ses profs passés et présents, il est, depuis sa petite enfance, atteint d’hyperactivité et, même s’il me fatiguait à sauter partout, il a l’air de plutôt bien gérer son problème.

    Adam a rencontré Julian quand lui-même était en CM2 et avait participé avec sa classe à une sorte de tutorat de lecture d’élèves plus jeune.
    Puis, après la mort des parents de Julian, celui-ci avait été placé chez Adam et sa mère, jusqu’à ce que son oncle n’en réclame la garde.
    Russel, l’oncle en question, impose des règles qui semblent assez simples au premier abord mais qui se révèlent de plus en plus étouffantes, strictes et absurdes au fil des pages.
    Mais l’auteur ne se contente pas de suggérer ce que subi Julian, non, elle ne nous épargne aucun détails et j’ai eu à plusieurs reprise envie de pouvoir entrer dans le livre pour sortir Julian de là.
    J’ai beaucoup aimé la mère d’Adam. C’est une mère attentive sans être étouffante et elle devient un vrai tigre à dents de sabre quand on s’en prend à son fils.
    Du côté des amis d’Adam, les filles deviennent très vite très protectrices envers Julian, mais le plus intéressant de tous est Charlie. Il a un sale caractère, il est explosif, susceptible… Il n’y a guère que sa petite amie « en pointillé », Allison, pour le calmer et Adam qui lui, a pour technique de l’exaspérer.
    On pourrait croire que Charlie déteste tout le monde, et en particulier Julian, mais il est bien plus complexe qu’il n’y parait.
    Même si on la voit très peu, j’ai beaucoup aimé Dolores, l’assistante sociale.
    J’aurais vraiment aimé qu’on la voit davantage avec ses explosions de couleur bienveillantes.
    Ce livre est un coup de cœur mais bon sang qu’est-ce que certains passages ont été durs à lire ! J’aurais aussi aimé en savoir plus sur la psychologie de Russel. J4ai trouvé qu’il aurait pu être plus approfondi.

    Malgré le fait qu’Adam ne prenne pas toujours les bonnes décisions, il reste la meilleure chance de Julian, un vrai roc, un véritable ami.

     

    Un extrait : Lorsque la dernière sonnerie de la journée retentit, on dirait que quelqu’un a donné un coup de pied dans une fourmilière. Ça grouille de partout et ça s’agite dans tous les sens. Soudain, il y a une explosion sonore – des gens qui parlent, des téléphones portables qui bipent. Mais moi, je reste pétrifié en haut des marches devant le lycée.

    Mon père est appuyé contre un grand arbre de l’autre côté de la rue.

    Quand j’étais petit, c’était généralement ma mère qui passait me chercher après l’école, mais de temps à autre, mon père terminait plus tôt et me faisait la surprise de m’attendre à la sortie. Au lieu de se joindre à la file des voitures, il venait à pied. Ses mains étaient toujours tachées d’encre, comme celles d’un enfant qui a peint avec ses doigts, et il me disait : Comment ne pas marcher par une si belle journée ? Il me disait pareil même lorsqu’il pleuvait.

    Bien sûr, l’homme de l’autre côté de la rue n’est pas mon père. Ce n’est qu’une illusion produite par la lumière du soleil filtrant à travers les branches sur un joggeur qui s’est arrêté pour reprendre son souffle.

    Je reste planté là et je me sens lourd.

    Tellement lourd que les grandes marches me font l’effet d’une montagne qu’il faut que je descende. Tellement lourd que je ne parviens pas tout de suite à rassembler l’énergie nécessaire pour entamer le long trajet à pied jusqu’à chez moi.

    Alors que je suis à un peu moins d’un kilomètre du lycée, je me mets à frissonner. L’automne est là, mais trop tôt, j’ai l’impression. Un peu comme si je n’avais pas vu passer les trois derniers mois parce que certaines choses sont censées arriver chaque été.

    Je suis censé aller à la plage avec mes parents. Nous sommes censés voir des feux d’artifice, acheter des cierges magiques et chercher des coquillages. Je suis censé me coucher tard, manger des glaces à l’eau assis sous le porche à l’avant de la maison pendant que ma mère joue de la guitare et que mon père dessine. Et puis, alors qu’il me borde dans mon lit, papa est censé me demander : Combien d’étoiles ?

    Les très bons jours, je suis censé dire neuf ou dix, mais quand j’ai passé une journée extraordinaire, la meilleure de ma vie, je suis censé tricher et dire genre dix mille étoiles.

    Sauf que nous n’avons pas pu voir de feux d’artifice, ni manger de glaces à l’eau, ni faire aucune des activités de l’été, et j’ai cette douleur en moi, comme si je ne m’étais pas réveillé le matin de Noël.

     

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  • [Livre] Bride stories - T07

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    Lecture terminée le : 16 août 2019

     

    Résumé : Smith et son guide s'offrent une petite pause chez un riche Persan. Pendant que ce dernier leur fait les honneurs de la ville, sa femme Anis mène une vie paisible empreinte de solitude. Elle décide alors de bouleverser son quotidien en allant au hammam des femmes, où elle fait la connaissance de Shirin, qui accepte de devenir sa soeur conjointe !


    Auteur : Kaoru Mori

     

    Edition : Ki-oon

     

    Genre : Manga

     

    Date de parution :

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Après un tome 6 plein d’action et de castagne, on s’éloigne d’Amir et Karluk, pour retrouver Smith et son guide qui sont accueillis par un ami d’une connaissance de Smith.
    Smith est maintenant en Perse et il apprend que là-bas, les femmes ne peuvent montrer leur visage qu’aux hommes de leurs familles.

    Ils ne rencontrent donc pas Anis, la jeune épouse de leur hôte.
    Anis est une toute jeune épouse, très éprise de son mari. Elle a un fils en bas-âge confié aux bons soins d’une nourrice qui semble très attachée à sa maîtresse.
    Anis est très mince, androgyne même, ce qui n’est pas une habitude dans les pays persans. D’ailleurs, lorsqu’Anis se rend au hammam sur les conseils de la nourrice, afin de rompre sa solitude, les autres femmes ont toutes des formes plus pulpeuses.
    Toujours sur les conseils de sa servante, anis se cherche une « sœur-conjointe » pour rompre sa solitude, c’est-à-dire une amie proche qui présente une vie similaire à la sienne (âge similaire, mariée, avec un enfant en bas-âge).
    La relation de sœurs conjointes est comme un mariage platonique qui me fait penser à la relation d’âme sœur, de Laotong, qui existe au japon entre deux fillettes que leurs parents « unissent » par contrat.
    Le mari d’Anis semble aussi amoureux de sa femme qu’elle l’est de lui.
    Malgré son aisance financière, il n’a pas pris d’autre épouse (la loi l’autorise à en avoir quatre), essentiellement pour ne pas faire de la peine à Anis.
    Il donne l’impression de ne jamais refuser quoi que ce soit à sa femme et de beaucoup s’inquiéter pour elle.
    Quand un malheur frappe Shirin, la sœur conjointe d’Anis, j’ai immédiatement deviné ce qu’Anis allait faire.
    J’aurais sans doute fait pareil dans les mêmes circonstances.
    Dans la postface, l’auteur avoue s’être un peu emballée sur cette histoire, et du coup, elle nous prévient que le 1er chapitre du prochain tome leur sera consacré, ce qui laisse entendre que nous pourrions retrouver Amir et Karluk dans le reste du tome 8.
    Mais du coup, dans ce tome, on voit très peu Smith, même s’il y a une scène très drôle dans laquelle Smith se prête à un massage pour le moins énergique au hammam des hommes.

    Du jardin d’Anis au hammam des femmes en passant par sa splendide demeure, ce tome est une oasis de douceur avant de replonger dans la vie mouvementée de Karluk et Amir.

     

    Un extrait :

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  • [Livre] Le mari de mon frère

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    Lecture terminée le : 15 août 2019

     

    Résumé : Yaichi élève seul sa fille. Mais un jour, son quotidien va être perturbé… Perturbé par l'arrivée de Mike Flanagan dans sa vie. Ce Canadien n'est autre que le mari de son frère jumeau… Suite au décès de ce dernier, Mike est venu au Japon, pour réaliser un voyage identitaire dans la patrie de l'homme qu'il aimait. Yaichi n'a pas alors d'autre choix que d'accueillir chez lui ce beau-frère homosexuel, vis-à-vis de qui il ne sait pas comment il doit se comporter. Mais ne dit-on pas que la vérité sort de la bouche des enfants ? Peut-être que Kana, avec son regard de petite fille, saura lui donner les bonnes réponses…


    Auteur : Gengoroh Tagame

     

    Edition : Akata

     

    Genre : Manga

     

    Date de parution : 2016 - 2017

     

    Prix moyen : 8€ pièce

     

    Mon avis : Pour une fois, voici un manga dans lequel je n’ai pas confondu les personnages.

    Comme c’est une petite série en 4 tomes, je me suis lancée sans trop d’appréhension et j’ai adoré.
    Au début, on peut penser que Yaichi, le personnage principal, est homophobe, mais il apparait très vite comme plus ouvert d’esprit qu’on pouvait le croire. Son attitude un brin hostile semble plus due au fait qu’il a beaucoup de regrets concernant son frère.
    Ce géant canadien, expansif et poilu comme un ours, est un vrai choc culturel pour ce japonais discret qui élève seul sa fillette.
    La fillette, elle, ne se pose pas tellement de questions. Elle adopte immédiatement ce nouveau tonton et pour elle, le mariage entre personnes de même sexe coule de source car quand on s’aime, on se marie voilà tout (certains adultes devraient vraiment prendre exemple sur les jeunes enfants).
    Au fur et à mesure qu’il apprend à connaitre Mike, son beau-frère, Yaichi se pose des questions sur le rapport des japonais à l’homosexualité.
    Il est choqué d’apprendre que des parents jettent leurs enfants à la rue sous prétexte qu’ils sont homosexuels et ne se rappelle pas avoir entendu qu’une chose pareille se soit produite au Japon.
    Cela veut-il dire que les japonais sont plus ouverts d’esprit ?
    Ou que les réactions violentes sont tenues plus secrètes, le fait de jeter dehors étant une action trop publique ? Ou encore que les jeunes homosexuels japonais osent moins qu’ailleurs faire leur coming out ?
    La réaction de la maman d’une amie de sa fille, celle de son professeur principal… Autant de réactions qui interpellent Yaichi et qui font pencher pour les deux dernières explications plutôt que pour la première.
    J’ai bien aimé que Yaichi soit choqué par l’ensemble de ces réactions, qu’il en soit témoin direct ou qu’il en entende juste parler.
    Yaichi est un homme qui garde beaucoup ses sentiments pour lui, il évite de dire le fond de sa pensée (que l’on peut voir dans des cases montrant ce qu’il aimerait dire) et c’est pour ça que j’ai tellement aimé le voir agir avec le prof de sa fille. Certes, il ne lui assène pas ce qui lui est venu en tête en premier lieu, mais je crois que ce qu’il lui dit fait encore plus d’effets.
    Au fil des chapitre, un point de « culture gay » est régulièrement apporté.. On y parle du triangle rose, de son origine funeste et de comment les homosexuels s’en sont emparés pour en faire un symbole positif, on parle également des différents drapeaux, des différentes marches et parades, de la différence entre coming out et outing…
    C’était des petits points très instructifs disséminés dans une histoire pleine de douceur et d’amour.

     

    Un extrait :

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  • [Livre] Bride stories - T06

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    Lecture terminée le : 15 août 2019

     

    Résumé : Tandis que Smith reprend la route, la vie poursuit son cours tranquille pour Amir et Karluk, au gré de petites tâches du quotidien.
    Mais cette existence paisible est sur le point de voler en éclats... Les terres fertiles des villageois ont fait des envieux, et certains semblent déterminés à s'en emparer !


    Auteur : Kaoru Mori

     

    Edition : Ki-oon

     

    Genre : Manga

     

    Date de parution : 20 Mars 2014

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Dans ce tome, on oublie un Smith pour revenir du côté de Karluk et Amir.
    Amir se montre réticente à fabriquer à son mari des vêtements dépourvus  des broderies traditionnelles de protection mais Karluk est bien déterminé à ne plus être traité en enfant.
    Amir va devoir se faire violence pour ne plus montrer son inquiétude démesurée pour son jeune époux.
    Mais la famille de la jeune femme ne va pas laisser le couple en paix.

    Après la mort des deux sœurs ou cousines d’Amir, et l’échec de la récupération de la jeune fille pour la marier à la place des défuntes, ce clan a rompu son alliance avec la famille d’Amir qui se retrouve donc démunie.

    Ils s’allient donc avec un clan qui pactise avec les russes.
    Le frère d’Amir semble se méfier de ces nouveaux alliés, mais hélas, il n’a pas voix au chapitre.
    Dans ce tome, dans lequel il y a beaucoup d’action, on s’attache surtout à l’aspect politique de la région avec les alliances entre clans qui se font et se défont, la présence des russes et son impact sur la vie des clans.
    Le frère d’Amir est un personnage très intéressant et j’espère qu’on va un peu plus le voir.
    J’ai été un peu perdue à un moment car je pensais que le père de Karluk était le chef de son clan, mais un autre homme semble en fait l’être.
    De même, au début, les cousins d’Amir disent du frère de la jeune fille qu’il va succéder à son oncle à la tête du clan, mais c’est son père qui donne ensuite tous les ordres et mène les négociations (à moins que ce soit une erreur d’impression et qu’ils disent : Il doit succéder à « notre » oncle et non à « son » oncle).
    Dans le prochain tome, je me demande si nous allons rester en compagnie d’Amir et Karluk, si on va s’intéresser un peu au sort de Pariya, l’amie d’Amir ou si on va retrouver Smith et son guide.
    Vu que le tome 7 est posé sur ma table de nuit, je vais vite le savoir.

     

    Un extrait :

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  • [Livre] Dry

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    Lecture terminée le : 15 août 2019

     

    Résumé : Avez-vous déjà eu vraiment soif ?

    La sécheresse s'éternise en Californie et le quotidien de chacun s'est transformé en une longue liste d'interdictions : ne pas arroser la pelouse, ne pas remplir sa piscine, limiter les douches...

    Jusqu'à ce que les robinets se tarissent pour de bon. La paisible banlieue où vivent Alyssa et sa famille vire alors à la zone de guerre.

    Soif et désespoir font se dresser les voisins les uns contre les autres. Le jour où ses parents ne donnent plus signe de vie et où son existence et celle de son petit frère sont menacées, Alyssa va devoir faire de terribles choix pour survivre au moins un jour de plus.


    Auteur : Neal & Jarod Shusterman

     

    Edition : Robert Laffont (R)

     

    Genre : Science-Fiction

     

    Date de parution : 22 Novembre 2018

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : J’ai la faucheuse depuis sa sortie, mais c’est finalement avec Dry que je découvre la plume de Neal Shusterman.

    Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce roman a un côté flippant non négligeable, sans doute parce que la réaction des uns et des autres face à une catastrophe de ce type est totalement crédible.

    Le côté « loi martiale » est également crédible quand on voit la tendance des USA à faire intervenir l’armée à tout bout de champs.
    Après le début et la fin m’ont paru un peu rapide. J’aurais aimé plus d’explication, plus de développement sur ces moments-là.
    J’ai beau savoir qu’on peut mourir après seulement 3 jours sans boire, j’ai trouvé que la situation dégénérait à grande échelle vraiment très vite et qu’à contrario, le gouvernement prenait vraiment beaucoup de temps pour intervenir.
    Quant au retour à la normale, je l’ai trouvé un peu abrupt.
    J’ai beaucoup aimé les personnages principaux (Alyssa, Garrett et Kelton) parce qu’ils ne sont pas des « guerriers » qui ont réponse à tout et qui ne sont pas « badass » comme on dit.
    Non, parce qu’il faut arrêter de déconner, les ados de 16 ans sont plus comme Alyssa que comme Tris dans Divergente ou Katniss dans Hunger Games, n’en déplaise aux dits ados.
    Alors oui, ils commettent des erreurs, et des belles, ils se découragent, ils se fourrent dans des situations pas possibles, et c’est tout à fait normal car ce ne sont que des enfants qui ont eu des vies plutôt protégées, même Kelton, malgré son survivaliste de père.
    Jacqui est un peu plus débrouillarde car plus âgée et surtout ayant vécu une vie nettement moins protégée. Pour autant, elle n’a pas autant de ressources qu’elle le prétend et elle exagère beaucoup ses capacités criminelles.

    Le roman porte beaucoup sur la consommation d’eau et l’avenir de la planète. Il est évidement que le réchauffement climatique est un problème sérieux qui pourrait bien conduire à ce genre de pénurie, mais dans ce cas précis, j’ai trouvé que le plus gros problème venait de l’attitude des gens face à la crise.
    Dans une moindre mesure cela me fait penser aux pénuries d’essence lors des grèves de routiers. Si les gens ne s’étaient pas rué sur les stations-services, parfois pour faire l’équivalent de plusieurs pleins grâce à des bidons, le réapprovisionnement, tout ralentit qu’il soit, aurait été suffisant. Là c’est la même chose. Les gens se ruent sur les magasins et raflent le plus de bouteilles d’eau possible, boivent sans précaution (quand ils ne se lavent pas avec), parfois plus qu’ils ne boivent en temps normal… si tout le monde avait gardé son calme, acheté le strict nécessaire et s’étaient rationnés un minimum, il y aurait sans doute eu moins de victimes.
    Bien entendu, si la pénurie est généralisée au niveau mondial, là, je suis bien d’accord, on est foutu !

    Ce roman était addictif, au point que je l’ai lu en seulement quelques heures.
    Mais j’avoue qu’il m’a donné très soif !

     

    Un extrait : Maman s’est déplacée. Elle se tient maintenant sur le seuil du salon, immobile, la gamelle du chien dans la main gauche. Un frisson me parcourt, et je ne saurais dire pourquoi.

    — Qu’est-ce qu’il y a de si important pour que tu me déranges en pleine séance de…

    — Chut ! l’interrompt maman.

    Ça lui arrive rarement de dire à papa de se taire. À Garrett et moi, oui, toute la journée. Mais mes parents ne font jamais ça entre eux. C’est une règle tacite.

    Elle regarde la télé, où la présentatrice du journal télévisé évoque la « crise de l’eau ». C’est ainsi que les médias en parlent depuis que les gens en ont eu assez d’entendre rabâcher le mot « sécheresse ». Un peu comme le « réchauffement climatique » devenu le « changement climatique », et le terme « guerre » remplacé par le mot « conflit ». Maintenant, ils ont trouvé une nouvelle formule. Une nouvelle étape dans le drame qui touche nos ressources en eau. On parle désormais de « Tap-Out », pour faire référence à l’eau qui ne coule plus des robinets.

    Oncle Basil émerge de son nuage de vapeur un instant.

    — Qu’est-ce qui se passe ?

    — L’Arizona et le Nevada viennent de se retirer de l’accord sur l’approvisionnement en eau, lui apprend maman. Ils ont fermé tous les barrages sous prétexte qu’ils ont eux-mêmes besoin de l’eau.

    Autrement dit, le fleuve Colorado n’atteindra plus la Californie.

    Oncle Basil s’imprègne de la nouvelle.

    — Ils ferment le fleuve comme s’il s’agissait d’un vulgaire robinet ! Ils ont le droit ?

    Mon père hausse un sourcil.

    — Ils viennent de le faire.

     

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  • [Livre] Tu tueras l'ange

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    Lecture terminée le : 08 août 2019

     

    Résumé : La mort rôde, aussi belle que fatale. Serez-vous sa prochaine victime ? Lorsque le TGV Milan-Rome arrive à quai, la police fait une macabre découverte : tous les passagers de la classe affaires sont retrouvés morts. Si les premiers indices orientent l'enquête vers un attentat, la commissaire adjointe Colomba Caselli, muscles d'acier et âme fragile, est persuadée du contraire. Pour elle, seul Dante Torre, l'« Homme du silo », est capable d'y voir clair dans ce brouillard de mensonges et de fausses pistes. Très vite, ils découvrent que ce massacre n'est que l'énième épisode d'une longue série de carnages, sur laquelle plane l'ombre d'une mystérieuse figure féminine. Elle ne laisse aucune trace, juste un nom : Giltiné, l'ange lituanien des morts.


    Auteur : Sandrone Dazieri

     

    Edition : Robert Laffont (La bête noire)

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 18 mai 2017

     

    Prix moyen : 22€

     

    Mon avis :Tu tueras le père avait été un coup de cœur, Tu tueras l’ange se hisse sans difficulté à sa hauteur.
    On retrouve l’enquêtrice Colomba Caselli qui, depuis les évènements du 1er tome, est regardée de travers aussi bien par ses chefs que par ses collègues.

    Dans cette nouvelle enquête, Colomba est confronté à la mort de tout un wagon de 1ère classe. Pour ses supérieurs, l’affaire est limpide : l’attentat a été revendiqué par deux hommes masqués, au nom de Daesh, on cherche donc deux arabes à buter et emballé c’est pesé, on est à la maison pour le diner.
    Sauf que Colomba a des doutes et va solliciter Dante Torre, qu’elle n’a pas revu depuis la fin de l’histoire du Père, pour qu’il lui donne son avis, lequel ne tarde pas à tomber : Les deux jeunes qui « revendiquent » l’attentat ne sont absolument pas des terroristes et semblent avoir été manipulés pour revendiquer un acte qu’ils n’ont pas commis et qui a lui-même autant de rapports avec Daesh que des lardons avec un couscous.
    Colomba et Dante sont un peu seuls contre tous, la hiérarchie de l’enquêtrice refuse d’envisager une autre théorie que celle déjà établie. Mais Colomba, même si elle a parfois du mal à accepter les théories de Dante, n’a pas l’intention d’en rester là. Elle ne veut pas UN coupable, elle veut LE coupable.
    Et les indices sont minces. Ils arrivent vraiment au compte-goutte et on ressent la même frustration que Colomba.
    Dante n’est pas en grande forme, ses TOC sont de plus en plus présents, sa consommation de café et de drogues a augmentée et pourtant, il est sans doute le plus lucide de tous.
    L’enquête officieuse de Colomba et Dante va les amener d’Italie en Allemagne, puis retour en Italie après un passage par la Suisse.
    J’ai compris les objectifs du coupable mais sa manière de l’atteindre est particulièrement ignoble.
    Comme pour le 1er, je l’ai lu en un temps record et, si j’ai un reproche, c’est que Colomba ne parle jamais du Père. Alors que, vu sa véritable identité, on pourrait penser que ça ait marqué la brigade, mais non, pas un mot, comme si le père avait été un criminel comme les autres.

    C’est un peu déroutant.
    Pour en revenir à Tu tueras l’ange, il y a trois éléments que je n’avais vraiment pas vu venir : Un en rapport avec le coupable, un concernant l’équipe de Colomba et enfin, la toute fin.
    Mais cette fin ! J’ai, pendant un instant, profondément détesté Sandrone Dazieri. Non mais c’est vrai : comment a-t-il pu oser nous faire un coup pareil ?
    Pour une fois, je suis bien contente d’avoir énormément de retard dans mes lectures, car au moins je n’aurais pas à attendre deux ans pour connaitre la suite, vu que j’ai acheté les deux derniers tomes en même temps.
    D’ici quelques semaines, je vais donc pouvoir découvrir la suite et fin de l’histoire de Dante et Colomba.
    Et s’il est aussi bien que les deux premiers, ça promet d’être explosif !

     

    Un extrait : Colomba avertit la centrale par radio qu'elle continuait l'inspection s'il lui donnait son feu vert, puis, tenant la torche allumée dans la main gauche et gardant la droite près de son holster, elle monta les trois marches métalliques de la voiture et s'arrêta près du corps du chef de train. Comme l'homme avant elle, elle tâta des doigts le cou de la victime et, comme l'homme avant elle, elle ne perçut aucune pulsation : la peau était visqueuse et froide. Soucieuse de ne rien déplacer, elle l'examina pour déterminer s'il avait été blessé, mais le sang semblait provenir uniquement de sa bouche et le corps ne présentait ni lésions ni contusions visibles. Si elle avait dû parier sur les causes du décès, elle aurait avancé que c'était une mort naturelle, mais c'était le médecin légiste qui trancherait. Pendant qu'elle demandait à la centrale où en étaient le médecin légiste et le magistrat de garde, Colomba perçut un étrange fond sonore. Retenant son souffle, elle comprit qu'il s'agissait d'une bonne demi-douzaine de portables qui se déclenchaient tous ensemble, dans une cacophonie de sonneries et de vibrations. Le bruit provenait de derrière la porte du compartiment de luxe, celui équipé de fauteuils en cuir véritable et où l'on servait des repas précuits signés par un chef médiatique.

    À travers le verre laiteux, Colomba aperçut les reflets verdâtres des écrans de portable qui clignotaient. Elle resta quelques instants à les observer, interdite. Il était tout bonnement impossible que tous ces téléphones aient été oubliés par leurs propriétaires, mais la seule explication qui lui venait à l'esprit était trop monstrueuse pour qu'elle puisse imaginer qu'elle soit vraie.

    Et pourtant elle l'était. Colomba le comprit en faisant coulisser la porte du compartiment : elle fut assaillie par l'odeur nauséabonde du sang et de la merde.

    Les passagers de la classe affaires étaient tous morts.

     

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  • [Livre] J'irai revivre sous d'autres étoiles

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    Lecture terminée le : 04 août 2019

     

    Résumé : A 40 ans, la vie de Mathilde vole en éclats : elle découvre que son mari est infidèle et décide de le quitter. Mais comment se reconstruire ? Pour trouver des réponses, elle décide de réaliser un rêve : partir pour un long périple dans le désert.
    Au cœur de cette nature sauvage et grandiose, Mathilde rencontre des êtres qui, comme elle, ont été cabossés par la vie et sont à la croisée des chemins. Entre fous-rires et larmes, chacun se livre et retrouve un certain goût de vivre.
    Loin de ruminer sa peine au fin fond d’une contrée sauvage, Mathilde se rend compte qu’à quarante ans, son avenir lui appartient toujours. Et qu’il n’est jamais trop tard pour tout recommencer.
    Vivre ses rêves, enfin.


    Auteur : Francia Place

     

    Edition : France loisirs

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 2019

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Quand Mathilde découvre que son mari la trompe, sa petite vie bien rangée vole en éclat. Le mari volage en rajoute une couche en rejetant la faute sur elle par cette faute : « Pense à la jeune fille que tu étais et regarde la femme que tu es devenue ».
    Tiens donc, ben qu’à cela ne tienne : depuis 20 ans, Mathilde part chaque année en vacances au même endroit parce que son crétin de mari refuse de découvrir quelque autre lieu que ce soit.
    Et bien là, c’est fini ! Voilà Mathilde qui assouvit un rêve de jeunesse en réservant un trek dans le désert marocain. Que son imbécile de mari se débrouille avec la maison et leur ado de fils, elle, elle prend le large !
    Durant son voyage, elle va rencontrer 4 personnes qui sont, elle aussi, venu essayer d’oublier leurs problèmes dans le désert.
    Aline a passé 15 ans à lutter pour élever ses enfants, pour joindre les deux bouts après la disparition de son mari. Et voilà-t-il pas que le bonhomme est revenu comme une fleur, des explications oiseuses plein la bouche.
    Frédérique, elle, est venue dans le désert pour tenter de se débarrasser de ses peurs. Et les peurs, ce n’est pas ce qui manque, chez Frédérique.
    Patrick, lui, souffre de dépression mais les origines de son mal être sont complexes.
    Enfin, Henry, qui ne dit pas pourquoi il fait ce voyage. Mais au vu de son attitude hautaine, méprisante et agressive, on se dit que ça doit être du lourd. Et en effet, c’est du très lourd !
    Au fil de leur voyage, ils se découvrent, voient au-delà de la raison qu’ils ont invoquée lors de leurs présentations.
    Chacun va apporter aux autres et apprendre des autres, non seulement de leurs compagnons de voyages mais aussi des autochtones qu’ils vont croiser.
    Dans le désert, Mathilde va réfléchir à sa vie à ce qu’elle veut en faire à présent. Elle revient sur les rêves qu’elle a abandonnés pour se consacrer à sa famille.
    Le moins qu’on puisse dire, c’est que le voyage va être profitable à Mathilde.
    La fin ne nous dit pas ce qu’elle va décider concernant son mari, mais j’espère qu’elle va le virer à coup de pompes bien placés !

    J’ai beaucoup aimé ce petit livre qui perle de sujets difficiles sans jamais tomber dans le mélodrame et sur un ton résolument optimiste.
    Pas un coup de cœur, mais presque !

     

    Un extrait : Le briquet, à ce moment-là, ne sait pas à quel point il va être utile. Et changer la vie de la personne qui le triturait compulsivement. Le briquet, si pratique et si banal, atterrit sur le clavier de l’ordinateur de Vincent, rallume l’écran auparavant en veille.
    De nouveau, un diaporama des images de l’Afrique qui défile : des hommes, des paysages, le soleil, un désert. Mathilde tique sur la dernière photo. Celle du désert. La photo d’un rêve enfoui, oublié, écrasé par des années de routine et de certitudes. D’abnégation de soi aussi.
    Elle regarde l’écran, son amie, de nouveau l’écran. Une idée germe en elle, comme une corde lancée par l’univers pour la raccrocher à la réalité. A l’espoir.
    L’état provoqué par la consommation de cannabis s’envole instantanément. Jamais elle ne s’est sentie aussi lucide. Et aussi sûre d’elle.

    - Je vais partir ! s’écrit-elle, Léa, je vais aller dans le désert.

    - Quoi ?

    - Oui, je vais partir dans le désert ! De toute façon, je ne peux pas rester là et croiser Antoine tous les jours, ce n’est pas possible. Soit je m’en prends à lui, soit je me fais du mal.

    - Ah non, Mathilde, t’es pas sérieuse, tu ne vas pas faire une connerie, quand même ! Hé !

    - Mais non, rassure-toi ! fait Mathilde en balayant les craintes de son amie d’un geste de la main. Je ne parlais pas de ça. Mais ça va me bouffer, de rester là, je ne peux pas.

    Léa hausse les sourcils, les yeux interrogateurs.

    - T’es sérieuse ? Tu ne devrais pas plutôt réfléchir ? T’es pas vraiment dans ton état normal, là.

    Mathilde se redresse, comme illuminée. Cette idée improbable qui vient de lui traverser l’esprit, qui vient de lui apparaître comme la meilleure des solutions possibles, lui donne une énergie incroyable, la remplit d’une force nouvelle, terriblement tentante.

    - Mais oui, bien sûr que je suis sérieuse ! Je vais partir dans le désert ! J’en rêve depuis que je suis adolescente. Antoine n’a jamais voulu y aller. Je vais réaliser mon rêve, Léa, je vais aller dans le désert !

     

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