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Livres - Page 23

  • [Livre] Rouille

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    Résumé : Paris, 1897. Les plus grandes puissances européennes se sont lancées à l’assaut de la Lune et de nouveaux matériaux découverts sur le satellite envahissent peu à peu la Terre. Ces grandes avancées scientifiques révolutionnent l’industrie et la médecine, mais pas pour tout le monde. Et dans les faubourgs, loin de l’hyper-centre protégé par le dôme sous lequel vivent les puissants, le petit peuple de Paris survit tant bien que mal. Violante est une prostituée sans mémoire, ignorant jusqu’à son âge réel. Dans un monde où son désir de vérité passe après celui de ses clients et de ses patrons, la jeune fille tente de retrouver la trace de ses origines perdues. Alors qu’une vague de meurtres particulièrement horribles ensanglante la capitale, Satine, son amie et seul soutien, disparait dans d’étranges circonstances. Violante, elle, se voit offrir une porte de sortie à ce demi-monde violent qui la retient prisonnière, mais décide malgré tout de prendre part aux investigations.


    Auteur : Floriane Soulas

     

    Edition : Scrineo

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 16 mai 2018

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Après avoir entendu parler de ce roman sur booktube (et avoir craqué sur sa couverture), j’ai décidé de tenter le coup.
    Je suis souvent partagée à l’idée de lire un tout premier roman.
    D’un côté, j’ai envie de découvrir un nouvel auteur, et de l’autre, j’ai toujours peur de lire un texte approximatif, maladroit (comme on dit, chat échaudé craint l’eau froide !).
    Pour Rouille, j’ai bien fait de tenter le coup, parce que j’ai adoré ma lecture.
    Même si le livre est qualifié de roman de science-fiction, on a en fait un mélange de Steampumk et de thriller qui tient bien la route.

    A part un ou deux d’entre eux, qui sont réellement malfaisants, il est difficile de ne pas apprécier, ne serait-ce qu’un peu, les personnages.
    Par exemple, Madeleine parait froide et odieuse, mais elle ne fait que chercher à survivre ; Léon est certes un proxénète, mais il a à cœur de garantir la sécurité des filles qui bossent pour lui.

    Violante, sans surprise, est le personnage le plus sympathique de l’histoire. Amnésique, prostituée très demandée, elle cherche sans relâche des indices sur son identité, quitte à violer les lois pour ce faire.

    Plusieurs affaires convergeant les unes avec les autres nous sont présentées : Les recherches de Violante sur son identité, des meurtres effroyables qui secouent les bas-fonds de la capitale, et l’émergence d’une nouvelle drogue, la Rouille, aux effets secondaires dévastateurs.
    J’ai beaucoup aimé la justesse avec laquelle l’auteur parle du monde de la prostitution à la Belle époque : Les visites médicales, les interdictions de sortie, l’encartage, les jetons, la dette des prostituées… beaucoup d’auteur ne se seraient pas donné la peine de coller à la réalité historique dans un roman à dominante SF.
    La description des bas-fonds de Paris, ainsi que la description des victimes des meurtres fait de Rouille un roman très sombre, avec des passages carrément glauque. Cela ne m’a pas empêché d’adorer le roman.
    Après une conversation entre deux personnages j’ai commencé à avoir un doute sur l’identité de Violante et je ne m’étais pas trompée.
    Pour autant, je n’ai pas été déçue d’avoir deviné et j’étais impatiente de voir si mon hypothèse allait se confirmer.
    Même en ayant compris une partie de l’histoire, j’ai quand même été assez surprise par la fin.
    A présent, je n’ai plus qu’une envie : lire le second roman de l’auteur dont le résumé m’interpelle. J’aurais aimé découvrir sa chaîne youtube, mais elle semble l’avoir abandonnée depuis qu’elle a été publiée. Dommage.

     

    Un extrait : Violante observait son reflet, éclaté dans les dizaines de miroirs qui tapissaient les murs et le plafond de la chambre. Elle aimait cet instant après les passes où, tant que personne ne parlait, il était encore possible d’oublier qu’elle venait d’ouvrir les cuisses pour une heure de plaisir à prix d’or. Elle savoura ce répit et le silence qui régnait dans la petite chambre, inspira lentement les odeurs de sueur et de parfum bon marché. Ses cheveux châtains dénoués lui chatouillaient le creux de la gorge. Des jetons cliquetèrent en tombant dans un petit bol en fer forgé posé près de la porte d’entrée, et le temps reprit sa course. La jeune fille poussa un soupir discret pour contenir sa frustration. Elle ramena le drap sur sa poitrine menue et frissonnante.

    – Y’a pas à dire, t’es vraiment la meilleure putain de toute cette foutue ville, rigola l’homme en reboutonnant son pantalon.

    – Je suis également la plus chère.

    – Tu vaux bien ton prix.

    L’homme s’avança vers la prostituée et lui saisit la nuque à pleine main pour mieux l’attirer à lui. Violante retint sa respiration quand l’haleine avinée de son client lui fouetta le visage. Elle posa un bras sur son torse tandis qu’il écrasait sa bouche contre la sienne et lui arrachait un gémissement de douleur. La jeune fille sortit les dents et mordit la langue qui fouillait sa bouche avant de se rejeter en arrière, rompant l’étreinte.

    – Hé ! je ne suis pas une de tes souris de trottoir, Angus ! s’exclama-t-elle en massant sa nuque douloureuse. Tu rajouteras un jeton pour ça.

    – Et dangereuse avec ça, marmonna l’homme en essuyant d’un revers de main le mince filet de sang à la commissure de ses lèvres.

    – Tu sais ce qu’on dit, chaton : « Quand tombe la nuit, choisis bien ta souris. »

     

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  • [Livre] Il court, il court, le furet

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    Résumé : Southampton, quartier rouge. Le corps d'un homme est découvert. Atrocement mutilé, le coeur arraché. Peu de temps après, un colis est déposé au domicile de la victime. Sur un écrin de journaux, repose... son coeur. Bientôt, un autre corps est retrouvé. Même mise en scène macabre. La peur s'empare de la ville.

    Pain bénit pour les tabloïds, le tueur en série est bientôt comparé à Jack l'Éventreur. Pourtant, ce ne sont pas les prostituées qui sont visées mais leurs clients. Les victimes, des hommes en apparence bien sous tout rapport, fréquentaient tous en secret les bas-fonds de la ville.

    Le commandant Helen Grace est chargée de l'enquête. Le tueur est déchaîné. À elle de l'arrêter avant qu'il ne frappe à nouveau.


    Auteur : M. J. Arlidge

     

    Edition : 10/18

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 02 Mars 2017

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Ce roman est le second des enquêtes d’Helen Grace et il faut absolument les lire dans l’ordre car, si les enquêtes sont indépendantes les unes des autres, les relations entre les personnages, leur évolution ne peuvent être comprises qu’en ayant lu le 1er tome.
    Très rapidement, dans l’histoire, et même avant les enquêteurs, on sait que le tueur est une femme.
    Du coup, ça a été un micro bémol pour moi, car je me demande si Helen Grace va systématiquement être confrontée à des tueuses et jamais à des tueurs.
    Il parait peu crédible qu’un commandant de police ne soit confrontée qu’à des meurtrières, surtout quand on sait que les tueuses en série sont bien moins fréquente que les tueurs.
    J’espère que les assassins seront plus variés dans les prochains livres.
    Un nouveau commissaire, Ceri Harwood, a remplacé le commissaire précédent et on ne peut pas dire que les choses se passent bien entre Helen et elle.
    Au début, Helen semble être la seule responsable de leur animosité car elle se montre extrêmement hostile, ne semblant pas supporter de devoir rendre des comptes à qui que ce soit. Mais au fil de la lecture, on se rend compte que Ceri n’est franchement pas un cadeau. Cependant, on se demande quand même si un supérieur hiérarchique trouvera un jour grâce aux yeux d’Helen.

    J’avoue que j’ai du mal à apprécier Helen. Je lui préfère nettement Charlie et j’espère que cette dernière ne va pas céder à l’odieux chantage affectif qu’elle subit dans sa vie privée.
    On retrouve également cette garce de journaliste, Emilia Garanita, qui dépasse toutes les bornes. J’attends avec impatience le moment où cette punaise va recevoir ce qu’elle mérite et ainsi réaliser qu’avoir été victime d’une agression dans sa jeunesse, aussi odieuse soit-elle, ne lui donne pas tous les droits.

    Comme dans « Am Stram Gram », l’auteur nous accroche rapidement avec ses chapitres très courts, alternant entre différents points de vue et évidemment, se terminant toujours de telle manière qu’il ne serait pas bon pour notre santé mentale d’interrompre la lecture.
    L’auteur utilise un vocabulaire percutant et un style concis : s’il peut décrire une scène en dix mots, il ne le fera pas en onze. Pour le coup, c’est efficace car on imagine très bien ce qu’il se passe sans être noyés dans des descriptions sans fin.
    Le petit côté psychologique est aussi appréciable. Comme dans Am, Stram, Gram, on n’a pas une personne qui s’est levée un matin en se disant : « tient, aujourd’hui, je m’en vais massacrer des gens ». Non. Il y a tout un engrenage qui a conduit à cette réaction, un engrenage que l’on va découvrir en même temps que les enquêteurs.
    La fin de l’enquête est bien menée, mais j’ai regretté que certaines personnes tirent leur épingle du jeu alors qu’elles ne le méritaient clairement pas.

     

    Un extrait : — Je ne veux pas d’elle.

    — On a déjà eu cette discussion, Helen. La décision est prise.

    — Il n’y a plus qu’à revenir dessus. Je ne veux pas la voir réintégrer le service, c’est facile à comprendre.

    Helen s’était exprimée sur un ton sans appel. D’ordinaire elle ne se montrait pas aussi agressive envers sa supérieure directe, mais elle prenait cette histoire trop à cœur pour céder.

    — Il y a quantité de bons lieutenants, choisissez-en un autre. Je disposerai ainsi d’une équipe au complet, et Charlie pourra aller à Portsmouth, à Bornemouth, n’importe où. Ça lui fera sans doute du bien de changer d’air.

    — Je comprends que vous ayez du mal à l’accepter, mais Charlie a autant le droit que vous d’être affectée ici. Collaborez avec elle, c’est un bon flic.

    Helen tiqua mais réussit à se dominer – il fallait bien reconnaître que Charlie n’avait pas vécu ses plus belles heures quand Marianne l’avait enlevée –, puis se demanda ce qu’elle allait faire. Ceri Harwood avait remplacé Whittaker, qui s’était grillé, et déjà elle prenait ses marques. C’était un autre genre de commissaire que son prédécesseur ; alors que celui-ci avait un côté agressif et irascible, tout en se montrant souvent jovial, elle ne faisait pas de vagues, était une communicante hors pair, même si elle n’avait guère le sens de l’humour. Cette grande et belle femme élégante avait la réputation d’être fiable et d’avoir réalisé un excellent boulot partout où elle avait été affectée. Si elle donnait l’impression d’être appréciée par ses collègues, Helen avait du mal à la cerner ; car non seulement elles avaient peu de points communs – Harwood était mariée et mère de famille –, mais surtout elles n’avaient aucune histoire commune. Whittaker était resté longtemps en poste à Southampton, et il avait toujours pris Helen sous son aile, l’aidant notamment à monter en grade. Harwood ne risquait pas de se montrer aussi généreuse.

     

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  • [Livre] Horizons – T01 – Sombre balade

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    Résumé : 2107. Deux ans plus tôt, le monde est dévasté de façon brutale et soudaine. Aujourd’hui, il n’en reste que des ruines, de la poussière et des cadavres. Les rares rescapés tentent de subsister, tiraillés entre les milices locales et les grandes organisations qui se disputent les territoires épargnés tels des vautours. C’est à travers une France hostile et ravagée par la folie des Hommes que Xalyah, une jeune femme solitaire et endurcie, brave tous les dangers pour accomplir son seul et unique objectif : retrouver les siens. Le reste n’a pas d’importance, les autres non plus. Sauf qu’elle réalisera bientôt que pour parvenir à ses fins et survivre, il lui faudra accepter de baisser la garde et faire les bons choix...


    Auteur : Lysiah Maro

     

    Edition : Inceptio

     

    Genre : Science-Fiction

     

    Date de parution : 22 novembre 2018

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : J’ai toujours aimé les romans post apocalyptique (mais je ne suis pas une grande fan des zombies), alors, pour une fois que l’un d’eux se passe en France, je n’allais certainement pas le laisser passer.
    J’ai beaucoup aimé Xalyah. Si elle a des capacités étonnantes chez une personne si jeune, probablement dues à un entrainement intensif, cela ne l’empêche pas de commettre des erreurs : erreurs d’appréciation, erreurs dues à son impulsivité, parfois à sa méfiance envers les autres.
    Je partage son exaspération envers les gens qui s'entre-tuent pour une boite de conserve plutôt que de s’unir face aux organisations qui ont (et continuent d’ailleurs) détruit le pays.
    L’univers est expliqué de manière assez succincte et on a plus de questions que de réponses. Mais les raisons qui ont conduit le pays, et le monde, ainsi que leurs conséquences, se dévoilent peu à peu, et je ne doute pas que l’on finira par avoir les réponses à toutes nos questions.
    De la même manière, le passé des personnages n’est dévoilé que très progressivement.
    Au niveau de l’écriture, on ne croirait pas avoir affaire à un premier roman. Je n’ai repéré que deux coquilles (un inversion de prénom page 165 et « dur à cuir » au lieu de « dur à cuire » page 211), ce qui est exceptionnellement peu.
    Le rythme est entrainant et ne faiblit pas, le ton et le vocabulaire sont parfaitement adaptés au style de l’histoire. C’est un vrai plaisir à lire.
    L’auteur nous offre un univers violent, où le simple fait de trouver de l’eau peut vous conduire à la mort.
    Si le scénario semble banal à première vue (très schématiquement, il s’agit pour Xalyah de rejoindre sa famille), le trajet que fait Xalyah ne va pas être un long fleuve tranquille, mais plutôt une descente de rafting en étant cernés par des crocodiles sous amphétamines.
    Les rebondissements succèdent aux coups tordus et on sent bien que l’auteur n’a pas le cœur tendre avec ses personnages et qu’elle n’a pas l’intention de les épargner (une sadique sans cœur capable de tout ! Vous ne pourrez pas dire que je ne vous ai pas prévenus !).
    Cette impression a été renforcée par la fin de ce tome.
    Dire que c’est une fin à laquelle je ne m’attendais pas est un euphémisme. Je ne pouvais pas imaginer une fin pareille et j’en ai beaucoup voulu à l’auteur d’infliger ça à ses personnages.
    Bon, pas au point de bouder et de ne pas lire la suite parce que je meurs d’envie de découvrir ce qui attend encore Xalyah !
    Heureusement pour moi, le tome 2 est déjà sorti et si j’ai bien compris, le tome 3 ne devrait pas tarder non plus !

     

    Un extrait : Je me souviens du 15 juillet 2105 comme si c’était hier.

    Cette journée s’annonçait aussi chaude que les précédentes et rien ne laissait présager qu’elle resterait gravée dans l’histoire de l’Humanité comme la plus sanglante de toutes. Et pourtant…

    Au petit matin, les médias relayèrent une terrible information. L’Hexagone, touché de plein fouet dans sa plus haute fonction, venait de perdre son Président. Assassiné. Voilà ce qu’ils disaient. Et ce n’était que le début. En quelques heures, des communiqués officiels similaires nous parvinrent de l’ensemble des pays du G50.

    Commença alors notre descente aux enfers. Qui ? Comment ? Pourquoi ? Autant de questions qui ne trouvaient aucune réponse auprès des administrations dépassées par les évènements. Cette situation sans précédent plongea la civilisation dans la confusion la plus totale. Le monde s’embrasa, la folie et le chaos se propagèrent, mais ce n’était qu’un avant-goût de ce qui nous attendait.

    Au crépuscule, l’impensable arriva. Ce que nous avions pris pour un violent orage au départ se révéla être notre pire cauchemar : La Rupture.

    Le lendemain, le soleil caressa la Terre rouge sang, ravagée par des crevasses pleines de cadavres.

    Le monde tel que nous le connaissions jusqu’ici n’existait plus.

     

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  • [Livre] Sorceline – T02 – La fille qui aimait les animonstres

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    Résumé : Les élèves poursuivent leur stage de fantasticologie chez le professeur Archibald Balzar. Mais Sorceline est rongée par la culpabilité. En effet, comme elle pense être responsable des disparitions de ses camarades, elle peine à se concentrer en classe et perd toutes ses capacités. Il lui est alors de plus en plus difficile de cacher ses états d’âme surtout face à Alcide qui est un peu trop prévenant, Willa, trop curieuse, ou Mérode... décidément très étrange. Pourtant Sorceline n’est pas la seule à faire des cachotteries. Et d’ailleurs quand sonnera l’heure des révélations, personne ne sera épargné par la stupéfaction !


    Auteur : Sylvia Douyé et Paola Antista

     

    Edition : Vent d’ouest

     

    Genre : Bande dessinée

     

    Date de parution : 24 Avril 2019

     

    Prix moyen : 11€

     

    Mon avis : Dans ce second tome, on en découvre un peu plus sur le métier qui intéresse tant Sorceline.
    On avance aussi dans l’intrigue du 1er tome puisqu’on va enfin découvrir le coupable. Comme je le soupçonnais, si Sorceline a bien quelque chose à voir là-dedans, c’est bien malgré elle.
    La meilleure amie de notre héroïne m’a vraiment gonflée. Elle est puérile, agressive et sans gêne. Mais son attitude, si elle est extrêmement agaçante, permet néanmoins de faire avancer le schmilblick.
    Mérope est toujours aussi étrange et il en devient même plutôt pénible.
    Du côté des origines de Sorceline, on en est au point mort, si ce n’est un message de sa mère évoquant un père qu’elle n’a jamais connu, ce qui ne manquera pas de renforcer la curiosité de la jeune fille.
    Les dessins de Paola Antista sont toujours aussi beaux et nous plongent dans cet univers fantastique.
    Et quand une intrigue se ferme, une autre s’ouvre, puisque les dernières images nous révèlent une autre particularité de Sorceline qu’il va sans doute être passionnant d’explorer.

     

    Un extrait :

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  • [Livre] Sadie

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    Résumé : Sadie, 19 ans, s'est volatilisée. Pour West McCray, journaliste à New York, il s'agit d'une banale disparition. Mais quand il découvre que sa petite soeur, Mattie, a été tuée un an auparavant et que sa mère a elle aussi disparu, sa curiosité est éveillée. West se lance alors à la recherche de Sadie et les témoignages qu'il recueille vont alimenter sa série de podcasts...

    Sadie, elle, n'a jamais pensé que son histoire deviendrait le sujet d'une chronique à succès. Elle ne désire qu'une chose : trouver l'homme qui a tué sa soeur.

    Qui est réellement cet homme ? Comment est-il entré dans la vie de Mattie ? Tandis que Sadie remonte la piste du tueur, West remonte celle de Sadie. Et se dessine, progressivement, la figure d'un homme – d'un monstre ! – qui pourrait bien frapper à nouveau...

    West retrouvera-t-il Sadie à temps ?


    Auteur : Courtney Summers

     

    Edition : La Martinière

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 02 mai 2019

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Sadie est un roman que j'ai vraiment beaucoup aimé. Sa construction est assez particulière et cela a grandement contribué à mon sentiment général sur ce livre.

    En effet, il alterne entre des chapitres classiques, qui suivent Sadie dans sa quête, et des chapitres plus originaux, qui sont les transcriptions d'un podcast.

    Il faut un petit moment pour s'habituer aux transcriptions du podcast. Si on a l'habitude, quand on les écoute, d'entendre des conversations téléphoniques entrecoupés de commentaires, voire de fichiers audio d'archives, à l'écrit, c'est un peu déroutant.

    Mais une fois habituée, j'ai trouvé le format génial.

    La partie podcast s'étend sur une durée beaucoup plus longue que la partie Sadie.

    Dans chacune des parties, on apprend des choses qu'on ignore dans l'autre, ce qui permet au lecteur d'en savoir plus que chacun des personnages.

    Comme les découvertes de West, le journaliste qui présente le podcast, ont forcément lieu après les actions de Sadie, on a toujours un petit temps d'avance sur lui. Mais comme on ne peut connaître les réactions de l'entourage de Sadie, ainsi que son passé, et notamment tout ce qui entoure la mort de sa petite sœur, qu'à travers le programme de West, les deux parties s'équilibre.

    J'ai beaucoup aimé Sadie, qui est déterminée à venger la mort de sa sœur. Toutefois certaines de ses réactions m'ont parues puériles, comme le fait de répéter sans cesse « je suis dangereuse » dans son for antérieur ou encore de décréter que si elle ne peut pas avoir quelque chose, elle veut que ce soit détruit.

    La mère des filles, Claire, qu'on voit finalement peu, m'a fait de la peine. Même si elle a été une mère désastreuse, elle se bat contre les démons de l'alcoolisme et de la toxicomanie et j'ai eu l'impression qu'elle n'était pas aidée par Maybeth qui a l'air de se poser en parangon de vertu.

    Le dévouement de la vieille dame envers Sadie et sa sœur est certain, mais j'ai eu l'impression qu'elle n'a jamais laissé à Claire la chance de se comporter en mère avec Sadie, et que le rejet que cela a provoqué chez la fillette a conditionné les rapports De Claire à la maternité. Elle a l'air de s'être servie de Maddie, la plus jeune, comme d'un bouclier et une revanche sur la vieille dame.

    Le roman soulève des thèmes aussi durs que variés avec la toxicomanie, l'alcoolisme, la pédophilie, le viol, le meurtre, l'abandon de famille…

    Pendant tout le livre, on a le même sentiment d'urgence que West, l'impression qu'il faut à tout prix qu'il retrouve Sadie avant qu'il ne soit trop tard.

    Pour autant, si la fin du livre nous apporte certaines réponses, dont quelques-unes particulièrement satisfaisantes à mes yeux, d'autres restent irrésolues.

    Cela peut être frustrant, mais c'est surtout très réaliste et à chacun de se faire son idée sur ce qu'il en est.

    Pour ma part, j'ai fait mon choix.

     

    Un extrait : J’ai trouvé la voiture à Craiglist.
    La marque est sans importance, d’après moi, mais si vous tenez à le savoir elle est noire, avec lignes plutôt carrées. Le genre qui passe inaperçu. La banquette arrière est assez grande pour qu’on puisse y dormir. Il s’agit d’une annonce rédigée à la hâte parmi des tas d’autres annonces rédigées à la hâte, mais celle-ci fourmille de fautes d’orthographe qui traduisent un désespoir particulier. « Faire une ofre svp ». C’est ce qui m’a décidée. Ça signifie « j’ai besoin d’argent tout de suite », autrement dit, que le vendeur a des ennuis, ou qu’il a faim, ou qu’il ressent un quelconque manque chimique. Ça veut dire que j’ai l’avantage, alors pourquoi ne pas en profiter ?
    Il ne me vient pas à l’esprit que rencontrer un inconnu sur une route secondaire en vue d’acheter une voiture pour le montant d’argent que je suis prête à payer n’est sans doute pas très prudent, mais c’est seulement parce que ce que je vais faire quand j’aurai cette voiture est encore plus dangereux.

    - Tu pourrais mourir, dis-je pour voir si le poids de ces mots sur ma langue me frappera assez pour que je prenne conscience de leur réalité.

    Il n’en est rien.
    Je pourrai mourir.
    J’attrape mon sac à dos en toile verte, j’y enfile les bras d’une torsion des épaules et je passe mon doigt sur ma lèvre inférieure.
    May Beth m’a donné des myrtilles hier soir et je les ai mangées au petit déjeuner. Je me demande si elles ont tâché ma bouche ; j’ai déjà assez de mal à faire bonne impression.
    La porte moustiquaire rouillée de la caravane lance un gémissement dans Ce-Trou-Perdu, mais s’il vous faut un indice visuel, imaginez un lieu très inférieur à la banlieue, puis imaginez-moi encore plus bas sur cette échelle, dans une caravane louée depuis ma naissance à May Beth la Donneuse-de-Myrtilles. Je vis dans un endroit qui n’est bon qu’à quitter, il n’y a rien d’autre à en dire, et je refuse de regarder en arrière. Peu importe que j’en aie envie ou pas, c’est mieux comme ça.

     

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  • [Livre] Cendrillon et moi

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    Résumé : C’est la marâtre la plus détestée de l’Histoire, celle dont on parle pour faire peur aux enfants désobéissants. Mais qui savait que la belle-mère de Cendrillon s’appelle en réalité Agnès, qu’elle a passé sa jeunesse à trimer comme bonne à tout faire, qu’elle a dû se battre comme une lionne pour accéder à un monde qui n’est pas le sien, que son époux est alcoolique et que sa belle-fille, petite princesse aux petons si délicats, est en réalité fort capricieuse? Agnès n’en peut plus des sornettes autour des pantoufles, des princes charmants et des citrouilles. Elle est bien décidée à rétablir la vérité, quitte à égratigner quelque peu la version officielle.


    Auteur : Danielle Teller

     

    Edition : Denoël

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 11 Avril 2019

     

    Prix moyen : 23€

     

    Mon avis : Même si ce roman est classé dans fantasy, surement parce que c’est une réécriture de conte, il est ancré strictement dans le monde réel.
    La belle-mère de Cendrillon, Agnès, va nous raconter comment elle en est arrivée à ce point-là : Belle-mère la plus détestée au monde.
    Fille de serf, rien ne la destinait à approcher la noblesse autrement que pour la servir. Mais c’était sans compter sa capacité hors du commun à survivre.
    Toute sa vie, Agnès a été dépossédée de ce qu’elle avait pu obtenir, de ses espoirs également. Et force est de constater que c’est bien souvent à cause de l’abbesse Elfida, marraine de Cendrillon, qu’Agnès est malmenée.
    J’ai vraiment eu du mal à supporter l’abbesse. Sous ses dehors sages, éthérés, doux ou encore bienveillant, elle se révèle sèche, arrogante, avide de pouvoir et dépourvue de toute charité chrétienne. Elle entend bien que chacun reste à sa place, que les domestiques ne cherchent surtout pas à avoir une vie meilleure et se sert de sa position pour contraindre tous ceux qu’elle peut atteindre à se plier à ses ordres.
    Agnès, elle, n’est pas du genre à se laisser faire. Elle a osé court-circuiter son supérieur pour être envoyée comme domestique à l’abbaye, et là, a profité de quelques leçons de la mère de l’abbesse Elfida, qui ne ressemble guère à sa fille. De ses leçons elle a tiré le maximum de bénéfices puis a su tirer son épingle du jeu quand elle se retrouve dans une situation embarrassante.
    Elle apprend à lire quasiment toute seule et connait une évolution qui est impensable à l’époque : d’assistante lingère à servante, puis tavernière et enfin nourrice, ce qui va finalement la conduire à assumer les fonctions d’intendantes puis d’épouse.
    Cendrillon est la fille de Emont, un fils cadet à qui l’abbesse a confié la gestion du manoir d’Aviceford et de ses terres, et de lady alba, la propre sœur de l’abbesse, réputée folle.
    La fillette, prénommée Elfida comme sa marraine, est plus couramment appelée Ella.
    Agnès, en tant que nourrice, a une certaine autorité sur la fillette, autorité qu’elle va quasiment perdre en épousant Emont après la mort d’Alba.
    Depuis aussi longtemps qu’elle le connait, Emont est un alcoolique qui dédaigne les affaires et la gestion du manoir, qu’il laisse à des intendants plus ou moins compétents et fiables. Agnès va finir par prendre peu à peu les rênes du manoir, ce qui va « autoriser » Emont à se désintéresser encore plus de ses obligations qu’il sait à présent entre de bonnes mains.
    Ella est une fillette difficile, capricieuse, bien trop gâtée par son père qui lui passe absolument tout et souffrant probablement de la même pathologie que sa mère que je soupçonne d’avoir été maniaco-dépressive.
    Au fil de l’histoire, on peut voir que ce qui est reproché à la belle-mère de Cendrillon (l’avoir reléguée au grenier, l’avoir obligée à effectuer les tâches ménagères, lui avoir fait porter des haillons, lui avoir interdit d’aller au bal…) n’est pas complétement faux, mais a été amplifié jusqu’à devenir un comportement cruel alors qu’il ne s’agissait que de sanctions bien méritée qui n’ont pas eu la dureté ou la durée qu’on leur prête, ou encore tout simplement de bon sens.

    Les relations entre Ella et Agnès sont parfois conflictuelles, mais cela ne dépasse pas ce qu’il est habituel de voir entre une mère et sa fille en pleine crise d’adolescence.
    Au travers de la réécriture du conte, l’auteur nous dépeint une réalité historique révoltante où, quand on n’était pas « bien né », on n’avait aucune chance de sortir de sa condition car les portes étaient tout simplement fermées.

    Le destin d’Agnès fait figure d’exception et a sûrement contribué aux rumeurs, comme si celles-ci était une façon de la remettre à sa juste place : au pied de l’échelle.
    L’histoire est finalement celles de simples humains : pas de belle-mère diaboliques, pas de jeune fille à la perfection absolue.
    Juste une mère et sa fille qui ont eu du mal à se comprendre.

     

    Un extrait : La princesse Elfida tient sa grande popularité de sa beauté saisissante, mais il y a autre chose, dans sa nature même, qui fascine les masses. Son mutisme habituel et une douce hésitation quand quelques mots s’échappent de ses lèvres lui donnent l’air pudique, tout comme sa façon de baisser la tête et de vous regarder par en dessous, derrière ses longs cils. Si l’on exclut sa collection de babioles et ses chiens, elle semble n’avoir ni passion ni vice, et lorsqu’elle prend part aux réceptions royales, son regard s’égare vers des spectacles invisibles qu’elle est la seule à voir. Son caractère insaisissable offre un parchemin vierge à n’importe quelle histoire, et toutes les filles rêvant de devenir un jour princesses peuvent s’imaginer à la place de la célèbre Elfida.

    J’en sais plus sur sa vie que quiconque sur cette terre, et la véritable histoire n’est pas aussi fantasque que celle chantée par les troubadours. Personne ne veut entendre parler d’une jeune noble de chair et de sang qui, comme toute enfant ordinaire, a mouillé son lit, cru mourir d’ennui, fait la fine bouche devant des légumes verts et s’est querellée avec sa famille. Par ailleurs, loin de moi l’idée de porter atteinte à l’adulation entourant la princesse, qui fait son bonheur et celui de ses admirateurs.

    L’histoire que je m’apprête à écrire n’est pas celle de la princesse, mais la mienne, la seule que je sois en droit de raconter. Ma plume ressuscitera peut-être des fantômes qui me tiendront compagnie durant les longues journées au palais, et si elle échoue, mon esprit tout du moins sera à autre chose. Quant aux fables sur le bien et le mal et aux chansons sur les pantoufles de vair, je les laisse aux ménestrels. Libre à eux de donner leurs propres versions de l’histoire de Cendrillon.

     

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  • [Livre] Le Dieu-Oiseau

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    Résumé : Une île. Dix clans. Tous les dix ans, une compétition détermine quel clan va dominer l'île pour la décennie à venir. Les perdants subiront la tradition du « banquet » : une journée d'orgie où les vainqueurs peuvent réduire en esclavage, tuer, violer, et même dévorer leurs adversaires. Il y a dix ans, Faolan, fils du chef de clan déchu, a assisté au massacre de sa famille. Sauvé par le fils du chef victorieux, Torok, il est depuis lors son esclave et doit subir ses fantaisies perverses. Sa seule perspective d'avenir est de participer à la compétition de « l'homme-oiseau », afin de renverser l'équilibre des pouvoirs en place et de se venger. Qui du maître ou de l'esclave va remporter la bataille ? Quel enjeu pour les habitants de l'île ? Quel est le prix à payer pour la victoire ?


    Auteur : Aurélie Wellenstein

     

    Edition : Scrineo

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 15 mars 2018

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : L’univers qui entoure Faolan, le héros de cette histoire, est d’une violence incroyable.
    Toute l’existence des dix clans composant l’île tourne autour de la compétition du Dieu-Oiseau qui va déterminer le chef pour les dix années à venir.
    A l’issue de la compétition, le vainqueur mène le traditionnel banquet : pendant une nuit d’horreur il peut tout infliger aux vaincus = les violer, les torturer, les tuer ou même les dévorer.
    Car le cannibalisme est au cœur des traditions et croyances de l’île et revient sur le tapis à plusieurs occasions.
    Il y a dix ans, Faolan, après avoir vu les siens être massacrés, a été réduit en esclavage et offert au fils du chef.
    Ce dernier, Torok, est vu comme le favori de son clan pour les prochaines sélections et fait preuve d’un sadisme incroyable envers Faolan.
    Alors que la loi est très claire quant au fait que n’importe qui, qu’il soit maître ou esclave, a le droit de se présenter aux sélections, Torok fait tout pour empêcher Faolan de se présenter.
    A se demander si ce jeune homme ne craint pas secrètement d’affronter l’esclave qu’il torture depuis dix ans à la loyale.
    Avant même que la quête pour le pouvoir ne commence, les sélections qui désignent un champion par clan, sont dangereuses et mortelles.

    Au fil de l’histoire, Faolan semble sombre dans la folie, à moins qu’il ne fasse une sorte de dissociation de personnalité pour supporter les épreuves qu’il a à traverser (ce qui, à mon sens, reste du domaine de la folie).
    Il est difficile de s’attacher aux personnages quand on connait leurs intentions.
    Bien sûr, on s’attache à Faolan, le contraire serait étonnant quand on assiste à toutes les horreurs qu’il subit.
    L’esclave Kiara pourrait être attachante mais la voit si peu qu’elle ne nous touche que fugacement.

    Enfin, parmi les concurrents, il n’y a qu’Izel à laquelle on peut raisonnablement s’attacher, malgré son désir de vengeance.

    L’auteur ne nous épargne aucun détail des souffrances de Faolan, de ses souvenirs du banquet ou encore des épreuves et des traditions qui les entourent.

    Mieux vaut avoir le cœur bien accroché.

    On voit également toute l’hypocrisie des « officiels » : chef, juges, etc… qui tiennent à ce que les traditions les plus violentes aient bien lieu, mais freinent des quatre fers quand il s’agit à donner sa chance à un esclave, un « inférieur » qui pourrait, à l’issue des épreuves, devenir leur maitre.

    Le rythme ne faiblit pas, il n’y a quasiment aucun temps mort et on ne sait absolument pas comment les choses vont évoluer.

    D’ailleurs j’avais pensé à des tas de fins possibles, mais franchement, celle-là, je ne l’avais pas vu venir !

    Même si c’était une bonne fin, je crois que c’est à cause d’elle que le Dieu-Oiseau est une très bonne lecture mais n’a pas atteint le coup de cœur.

     

    Un extrait : Resté sur la plage, Faolan avait la tête pleine du grondement des vagues. Le vent sifflait contre ses oreilles, jouait dans ses cheveux noirs emmêlés. Sous ses pieds nus, le sable volcanique se dérobait en glissant, aspiré par le ressac, avant de rouler avec les algues et les coquillages dans l’écume. Le fracas des rouleaux dominait tout, même le piaillement des mouettes. À sentir l’électricité flotter dans l’air, un gros orage se préparait.

    Faolan ne quittait pas Torok des yeux. Sans s’en rendre compte, il avait calqué son souffle sur la respiration profonde et rauque de la mer.

    Torok s’était élancé un instant plus tôt et déjà, sa silhouette s’amenuisait, devenait toute petite et blanche dans ce déchaînement liquide. Une seconde, il disparut dans le creux d’une vague, avant de remonter le flanc de la suivante en un crawl énergique.

    Si seulement les profondeurs pouvaient t’aspirer, songea Faolan avec rancœur.

    L’eau froide lui mordit les chevilles. Le jeune esclave recula avec un frisson. Il était vêtu trop légèrement ; la chair de poule hérissait sa peau. Le vent qui gonflait les pans de sa tunique sans manches dévoilait par moments son ventre creusé par la famine, ainsi que les boursouflures rosées d’anciennes cicatrices sur ses reins.

    Tout en surveillant la lutte de Torok contre les vagues, Faolan se mit à marcher le long de la grève. Leurs montures, deux grands bouquetins laissés libres au pied de la falaise, le regardaient avec curiosité. Ils avaient pourtant l’habitude : quand Torok allait nager, Faolan en profitait pour s’exercer à la course. Il n’allait jamais loin, car il fallait qu’il soit à son poste dès l’instant où Torok ferait mine de rejoindre la plage, mais le peu de distance qu’il couvrait était déjà une victoire en soi.

    Le jeune homme partit à petites foulées sur le sable noir. Malgré les mauvais traitements, son corps soutenait l’effort. Il était certes maigre, mais de grande taille et ses enjambées avalaient l’espace.

    Il parcourut cent mètres dans un sens, jeta un œil vers la mer pour vérifier que Torok était toujours occupé, et pivota pour revenir en courant sur ses pas.

    Dans ces moments, loin de son maître, le garçon pouvait presque s’imaginer libre. Il n’avait pas toujours été esclave. Dix ans auparavant, il n’était encore qu’un enfant, avec une sœur, un père, une mère. Une famille et un clan.

    N’y pense pas !

    Penser à ces années était trop dur. Pire, c’était dangereux. Il faisait donc comme s’il était né lors du banquet, alors que les hommes mangeaient d’autres hommes, et que le jeune Torok, onze ans à cette époque, l’avait pointé du doigt en disant : « Je veux celui-là, avec ses yeux bizarres. »

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  • [Livre] Engrenages et sortilèges

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    Résumé
     : Grise et Cyrus sont élèves à la prestigieuse Académie des Sciences Occultes et Mécaniques de Celumbre. Une nuit, l’apprentie mécanicienne et le jeune mage échappent de justesse à un enlèvement. Alors qu’ils se détestent, ils doivent fuir ensemble et chercher refuge dans les Rets, sinistre quartier aux mains des voleurs et des assassins. S’ils veulent survivre, les deux adolescents n’ont d’autre choix que de faire alliance…


    Auteur : Adrien Thomas

     

    Edition : Rageot

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 23 Janvier 2019

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Puisque mai est le mois de la fantasy, le club de lecture de Vibration littéraire a voté pour Engrenages et Sortilèges (et comme je n’avais pas voté pour lui, j’ai pu le coller dans la catégorie « un roman choisi par quelqu’un d’autre »).
    Magie et mécanique, voilà autour de quoi tourne cet univers.

    Les mécaniciens et les magiciens se méprisent souverainement les uns les autres.

    Grise, mécanicienne, et Cyrus, magicien, se déteste cordialement mais le règlement de leur école interdit aux mécaniciens de riposter aux piques des magiciens, leur estime de soi étant essentielle à la pratique de la magie.
    Pourtant quand les deux jeunes gens sont victime d’une tentative d’enlèvement au sein même de leur école, ils sont bien obligés de mettre leurs différents de côté.
    L’école, avec sa réputation de lieu le plus sécurisé du pays m’a fait penser à Poudlard et au début où on le rencontre, le primarque Ioséphir fait indéniablement penser à Dumbledore. Mais les ressemblances s’arrêtent là et le roman trouve son propre univers.
    Cyrus étant un magicien, il dispose d’un familier, un réceptacle d’énergie magique, ici un chat nommé Quint, doté d’un sacré sens de l’humour et d’une fidélité à toute épreuve.
    C’est Quint qui fait tampon entre les deux ados quand ils se crêpent le chignon. De toute évidence, le félin, si reste très attaché à son maitre, a eu un vrai coup de cœur pour Grise.
    Si Grise est attachante d’emblée, j’ai trouvé que Cyrus l’était tout autant dès lors qu’on sait lire entre les lignes. Son arrogance n’est qu’un vernis destiné à le protéger.
    On se rend très vite compte qu’il y a un complot (il aurait été compliqué de ne pas le voir) mais on n’en découvre l’ampleur qu’au fil de la lecture.
    Les aspects politiques sont très actuels avec une classe dirigeante qui écrase les plus pauvres et déclare des guerres pour s’approprier des ressources sans avoir à les payer.
    On peut également voir des luttes pour le pouvoir au sein même du gouvernement.
    A travers leur aventure qui les pousse à se réfugier auprès de la lie de la société (voleurs, espions…), Grise et Cyrus vont remettre en question les lois de la nation comme l’interdiction de la nécromancie ou de donner une personnalité indépendante à un robot.
    Si on comprend vite les grandes lignes (complot, politique), pour ce qui est des détails (quel est le but de chaque personnage, leur position dans l’histoire…), c’est plus compliqué. L’auteur nous mène en bateau sans scrupules, nous entraîne sur des chemins qui s’avèrent plus tortueux qu’ils n’y paraissaient au premier abord.
    Si j’ai rapidement découvert la vérité sur l’arachnide ainsi que le degré d’implication d’un des personnages, en revanche, je ne m’attendais pas du tout à la manière dont Grise et Cyrus allait gérer les choses.
    Le moins qu’on puisse dire, c’est que ces deux-là savent mettre l’ambiance !

    L’histoire présente autant d’action que de réflexion avec de nombreux retournement de situation.
    Si l’histoire tourne beaucoup autour de Grise, Cyrus et Quint, les personnages secondaires ne sont pas en reste et sont tous parfaitement décrits, même quand leur rôle est minime.
    J’ai particulièrement apprécié le chevalier Albrecht de Mongre.
    Vu l’avancée du livre, j’avais peur que la fin soit bâclée, expédiée en quelques pages, mais non, l’auteur à parfaitement maîtrisé l’intensification de l’action pour nous offrir un final excellent, suivi d’un épilogue qui répond aux quelques questions qui demeuraient encore.
    S’il y a une vraie fin, permettant d’avoir une one-shot, si jamais l’auteur voulait écrire un jour une suite, il a laissé tout juste ce qu’il fallait d’ouverture pour que ce soit possible.
    Qui sait, peut-être reverra-t-on Grise et Cyrus un de ces jours ?

     

    Un extrait : Grise essuya d’un revers de manche la sueur qui lui dégoulinait sur le front, ce qui eut pour principal effet d’y ajouter une grosse trace d’huile de moteur. Elle ne s’en aperçut pas et plongea la tête la première dans l’ouverture béante de la machine. Si seulement elle pouvait réussir à placer sa clef correctement sur cet écrou…

    À peine une semaine que les cours avaient repris, et déjà maître Agathan lui avait confié – à elle seule ! – l’entretien d’une machine de précision, apparemment très importante pour les recherches de certains professeurs d’ésotérisme.

    Elle se contorsionna comme une anguille, tenta mille et une positions et manqua se déboîter le coude, mais rien n’y fit : le joint défectueux était inaccessible de ce côté. Poussant un soupir funèbre, elle s’extirpa des entrailles de la machine et se laissa tomber sur le sol pavé. Cette fois, c’était certain : elle avait démonté la mauvaise partie de l’engin. Il y avait trois autres capots sur ce satané bidule, et il avait fallu qu’elle déboulonne le seul qui ne lui permettait pas d’atteindre la source du problème.

    Elle s’était pourtant sentie si fière quand, deux heures plus tôt, elle avait identifié l’origine de la panne simplement en posant son oreille contre le ventre de métal de la machine. Le craquement de l’oscillateur latéral, pourtant à peine audible, lui avait sauté aux tympans. Mais le mécanisme était recouvert d’une coque deux fois trop grande pour lui, et l’écho l’avait induite en erreur.

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  • [Livre] Le bois sans songe

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    Résumé : Comment survivre quand on est la seule personne éveillée parmi des êtres en proie à des cauchemars éternels ?
    Princesse héritière de Modighjem, Liv se retrouve isolée, prisonnière de son pays désormais morne, séparée du reste du monde par un bois infranchissable, né le soir de la malédiction. Jusqu’au jour où son destin erratique croise celui de ce personnage entouré de ténèbres, avec son parapluie pagode et ses airs de prince maudit…

    Pourquoi continuer à vivre quand les personnes qui nous étaient chères ont été massacrées, quand une principauté entière a sombré face à la rage des hommes et que l’on est seul, le dernier représentant de son peuple ?
    Lennart Leifsen a choisi la vengeance comme raison d’exister. Retranché dans son lugubre manoir, penché sur son rouet, il tisse chaque soir, à partir de ses larmes, le sort qui maintient les Modigs sous le joug de ses tourments. Jusqu’à ce que survienne cette jeune fille dépenaillée, aussi agaçante qu’inconsciente, et que les larmes providentielles se refusent à lui…


    Auteur : Laetitia Arnould

     

    Edition : Magic Mirror

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 22 Octobre 2018

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Après une réécriture de Blanche-rose et Rose-Rouge, Laetitia Arnould revient avec cette fois une réécriture de la Belle au bois dormant.
    Une belle histoire, pleine de potentiel, mais qui présente des défauts qui font que je ressors de ma lecture assez mitigée.
    D’abord, j’ai eu énormément de mal à entrer dans l’histoire à cause d’une écriture trop souvent pompeuse, au point d’en être parfois indigeste.
    On a souvent l’impression que l’auteur veut montrer l’étendue de son vocabulaire au détriment de la clarté du récit. De plus, paradoxalement, elle semble incapable d’utiliser correctement les expressions les plus simples ou d’utiliser le présent du subjonctif lorsque cela s’avère nécessaire.
    La compréhension est desservie par des phrases à rallonge là où des phrases simples et courtes auraient été plus percutantes.

    Si un terme peut-être dit avec un mot alambiqué et un mot simple, vous pouvez être sûr que c’est le premier qui sera utilisé et que l’auteur préférera toujours parler de Feliw silvestris catus plutôt que de chat.
    J’ai cependant trouvé la réécriture plutôt bonne même si j’ai regretté que trop de choses soient révélées trop tôt.
    Ça m’a un peu gâché le plaisir de la découverte qu’une partie soit déjà dévoilée par le 4ème de couverture et que l’autre le soit par l’auteur dans des inter chapitres.
    J’ai trouvé qu’il y avait trop de longueurs et pas assez de développement des personnages.
    Liv est exaspérante, elle change d’avis comme de chemise et semble prête à taper du pied par terre à la moindre contrariété.
    J’ai bien apprécié les clins d’œil à la seconde partie du conte, après le réveil de la princesse Aurore, partie qui est trop souvent mise de côté.
    Je crois que ce qui m’a le plus dérangée, c’est que j’ai eu l’impression que l’auteur essayait de copier le style des contes d’autrefois sans toutefois y parvenir.
    Pour moi, une réécriture ne doit pas forcément coller au style original mais peut explorer d’autres styles, d’autres époques. Pour faire référence à un autre appel à texte de la maison d’édition, intervertir le sexe des personnages principaux ou mélanger plusieurs contes ne suffit pas à faire une bonne réécriture.

    Il m’a clairement manqué quelque chose, pas tant au niveau de l’histoire mais au niveau de l’écriture.
    C’est la seconde fois que je suis déçue par une publication de cette maison d’édition. Il me reste un titre à lire en ma possession mais si je ne suis pas plus transportée par son histoire, je cesserais de les suivre.
    Il y a bien trop de livres à lire !

     

    Un extrait : Liv sortit sur le balcon pour prendre l’air. Tout en inspirant profondément, elle offrit un visage pâle à la légèreté automnale de la brise qui souleva sa chevelure couleur de terre et de cuivre. La jeune héritière du trône de Modighjem était la dernière à se trouver jolie, pourtant le contraste entre la blancheur de sa peau, sa chevelure sombre et ses nombreuses taches de son, était saisissant. D’ailleurs, sa mère, la grande-duchesse Anna, lui murmurait toujours à l’oreille qu’elle était aussi mystérieuse et pleine de charmes qu’une aurore boréale.
    Avec une lenteur volontaire, Liv prit le temps de promener son regard au-dessus de l’horizon, quelque part entre les nuages endormis et des bandeaux de lumière vespérale. La jeune fille aimait ces rubans chaleureux que le ciel et les arbres déploient si souvent à l’automne. Aussi se concentra-t-elle sur cette vision, lointaine et apaisante.
    Pendant plusieurs minutes, elle demeura ainsi, presque immobile. Elle soupira, consciente que les maniaques de l’étiquette n’allaient pas tarder à la rappeler à l’ordre, pour qu’elle vienne honorer les festivités de sa présence.
    A la cour comme dans tout le royaume, entre les danses, les chats, les rires et les festins qui s’offraient sur des tables exubérantes comme une orgie de mets divers, on célébrait la mort du peuple de Skovhjem et la fin de la guerre. Pour l’occasion, on avait sorti les plus beaux services en or, versé le meilleur vin, convié les meilleurs musiciens.
    Néanmoins, Liv ne se sentait pas disposée à retrouver la compagnie des nobles de la cour et des officiers rescapés, si élégants soient-ils dans leurs beaux uniformes de parade. Elle n’avait aucune envie de replonger dans cette ambiance de liesse qu’elle jugeait irrespectueuse, presque indécente.
    Liv expulsa un soupir plus profond encore.
    Elle n’était revenue à Modighjem que le matin même, en réponse au billet que son souverain de père avait fait porter par un petit télégraphiste en uniforme de serge bleu et marron. Le grand-duc confirmait la victoire dont Liv avait eu vent en entendant les vibrations musicales des cromornes, sept jours plus tôt.

     

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  • [Livre] Bride stories T04

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    Résumé : Obligé de renoncer à la belle Talas, Smith, qui a enfin trouvé un guide, repart pour Ankara en passant par la Perse. Mais sa route est semée d’embûches... Voilà notre chercheur contraint de faire une nouvelle halte non loin de la mer d’Aral ! De son côté, la famille de Pariya s’apprête à recevoir le père du jeune homme rencontré à Kalaza. Un futur époux en perspective ?


    Auteur : Kaoru Mori

     

    Edition : Ki-oon

     

    Genre : Manga

     

    Date de parution : 2012

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Avant de rejoindre Smith pour découvrir de nouveaux peuples, on va faire un petit tour du côté d’Amir et Karluk.

    La famille d’Amir se retrouve dans une situation délicate après avoir échoués à récupérer la jeune femme, ce qui plonge cette dernière dans l’inquiétude.
    Son amie Pariya, quant à elle, va recevoir dans sa famille la visite du jeune homme rencontré en ville dans le tome précédent. Celui-ci se présentant avec son père, une demande en mariage pourrait être envisagée, aussi, les parents de la jeune fille lui enjoignent-ils de se tenir tranquille, silencieuse et souriante. Mais Les visiteurs semblent pourtant avoir été avant tout attirés par le caractère explosif de la jeune fille.

    De son côté, Mr Smith a un petit accident qui le précipite dans la rivière. C’est là qu’il va faire la connaissance de Layla et Leyli, deux sacrés numéros, obsédées par l’idée d’épouser deux frères (afin de ne pas être séparées), riches (sans doute pour vivre dans le luxe et l’oisiveté) et bien entendu, qui cèdent à tous leurs caprices.

    Les deux gamines s’arrangent toujours pour n’en faire qu’à leur tête et éviter les corvées, malgré les cris de leur père et de leur mère et les ruses de leur grand-mère pour les mettre à l’ouvrage.
    Dans ce village, les filles et femmes semblent avoir plus de liberté que dans les villages précédents. Leur tenue vestimentaire est moins stricte et les femmes ont souvent les cheveux détachés.

    Les combines des filles pour tenter de mettre le grappin sur de riches maris sont à mourir de rire. Elles tirent des plans sur la comète qui sont toujours supposés finir par un riche marchant leur offrant ses fils en mariage avec reconnaissance.

    Bien évidemment, rien ne se déroule jamais comme prévu.
    Smith reste très en marge de l’histoire. Comme il a remis l’épaule démise du grand-père, le village entier le harcèle, le considérant comme un grand docteur.
    On est donc entièrement focalisé sur les deux petites pestes.
    Bien sûr, les partis que leur père va finir par leur trouver ne correspondent pas tout à fait à ce qu’elles avaient imaginé mais il se pourrait bien qu’il soit plus sage et plus fine mouche que ses filles sur ce coup-là.
    Smith est pressé par son guide de lever le camp (pour une raison parfaitement ridicule). Pourra-t-il assister au mariage qui ne devrait pas tarder à avoir lieu ?
    J’ai trouvé que les personnages, hormis les jumelles, pour des raisons évidentes, étaient plus facilement distinguables les uns des autres.
    A moins que ce ne soit moi qui commence à m’habituer au dessin.

    En tout cas, j’ai d’ores et déjà commandé le tome 5.

     

    Un extrait :

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