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[Livre] Engrenages et sortilèges

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Résumé
 : Grise et Cyrus sont élèves à la prestigieuse Académie des Sciences Occultes et Mécaniques de Celumbre. Une nuit, l’apprentie mécanicienne et le jeune mage échappent de justesse à un enlèvement. Alors qu’ils se détestent, ils doivent fuir ensemble et chercher refuge dans les Rets, sinistre quartier aux mains des voleurs et des assassins. S’ils veulent survivre, les deux adolescents n’ont d’autre choix que de faire alliance…


Auteur : Adrien Thomas

 

Edition : Rageot

 

Genre : Fantasy

 

Date de parution : 23 Janvier 2019

 

Prix moyen : 17€

 

Mon avis : Puisque mai est le mois de la fantasy, le club de lecture de Vibration littéraire a voté pour Engrenages et Sortilèges (et comme je n’avais pas voté pour lui, j’ai pu le coller dans la catégorie « un roman choisi par quelqu’un d’autre »).
Magie et mécanique, voilà autour de quoi tourne cet univers.

Les mécaniciens et les magiciens se méprisent souverainement les uns les autres.

Grise, mécanicienne, et Cyrus, magicien, se déteste cordialement mais le règlement de leur école interdit aux mécaniciens de riposter aux piques des magiciens, leur estime de soi étant essentielle à la pratique de la magie.
Pourtant quand les deux jeunes gens sont victime d’une tentative d’enlèvement au sein même de leur école, ils sont bien obligés de mettre leurs différents de côté.
L’école, avec sa réputation de lieu le plus sécurisé du pays m’a fait penser à Poudlard et au début où on le rencontre, le primarque Ioséphir fait indéniablement penser à Dumbledore. Mais les ressemblances s’arrêtent là et le roman trouve son propre univers.
Cyrus étant un magicien, il dispose d’un familier, un réceptacle d’énergie magique, ici un chat nommé Quint, doté d’un sacré sens de l’humour et d’une fidélité à toute épreuve.
C’est Quint qui fait tampon entre les deux ados quand ils se crêpent le chignon. De toute évidence, le félin, si reste très attaché à son maitre, a eu un vrai coup de cœur pour Grise.
Si Grise est attachante d’emblée, j’ai trouvé que Cyrus l’était tout autant dès lors qu’on sait lire entre les lignes. Son arrogance n’est qu’un vernis destiné à le protéger.
On se rend très vite compte qu’il y a un complot (il aurait été compliqué de ne pas le voir) mais on n’en découvre l’ampleur qu’au fil de la lecture.
Les aspects politiques sont très actuels avec une classe dirigeante qui écrase les plus pauvres et déclare des guerres pour s’approprier des ressources sans avoir à les payer.
On peut également voir des luttes pour le pouvoir au sein même du gouvernement.
A travers leur aventure qui les pousse à se réfugier auprès de la lie de la société (voleurs, espions…), Grise et Cyrus vont remettre en question les lois de la nation comme l’interdiction de la nécromancie ou de donner une personnalité indépendante à un robot.
Si on comprend vite les grandes lignes (complot, politique), pour ce qui est des détails (quel est le but de chaque personnage, leur position dans l’histoire…), c’est plus compliqué. L’auteur nous mène en bateau sans scrupules, nous entraîne sur des chemins qui s’avèrent plus tortueux qu’ils n’y paraissaient au premier abord.
Si j’ai rapidement découvert la vérité sur l’arachnide ainsi que le degré d’implication d’un des personnages, en revanche, je ne m’attendais pas du tout à la manière dont Grise et Cyrus allait gérer les choses.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que ces deux-là savent mettre l’ambiance !

L’histoire présente autant d’action que de réflexion avec de nombreux retournement de situation.
Si l’histoire tourne beaucoup autour de Grise, Cyrus et Quint, les personnages secondaires ne sont pas en reste et sont tous parfaitement décrits, même quand leur rôle est minime.
J’ai particulièrement apprécié le chevalier Albrecht de Mongre.
Vu l’avancée du livre, j’avais peur que la fin soit bâclée, expédiée en quelques pages, mais non, l’auteur à parfaitement maîtrisé l’intensification de l’action pour nous offrir un final excellent, suivi d’un épilogue qui répond aux quelques questions qui demeuraient encore.
S’il y a une vraie fin, permettant d’avoir une one-shot, si jamais l’auteur voulait écrire un jour une suite, il a laissé tout juste ce qu’il fallait d’ouverture pour que ce soit possible.
Qui sait, peut-être reverra-t-on Grise et Cyrus un de ces jours ?

 

Un extrait : Grise essuya d’un revers de manche la sueur qui lui dégoulinait sur le front, ce qui eut pour principal effet d’y ajouter une grosse trace d’huile de moteur. Elle ne s’en aperçut pas et plongea la tête la première dans l’ouverture béante de la machine. Si seulement elle pouvait réussir à placer sa clef correctement sur cet écrou…

À peine une semaine que les cours avaient repris, et déjà maître Agathan lui avait confié – à elle seule ! – l’entretien d’une machine de précision, apparemment très importante pour les recherches de certains professeurs d’ésotérisme.

Elle se contorsionna comme une anguille, tenta mille et une positions et manqua se déboîter le coude, mais rien n’y fit : le joint défectueux était inaccessible de ce côté. Poussant un soupir funèbre, elle s’extirpa des entrailles de la machine et se laissa tomber sur le sol pavé. Cette fois, c’était certain : elle avait démonté la mauvaise partie de l’engin. Il y avait trois autres capots sur ce satané bidule, et il avait fallu qu’elle déboulonne le seul qui ne lui permettait pas d’atteindre la source du problème.

Elle s’était pourtant sentie si fière quand, deux heures plus tôt, elle avait identifié l’origine de la panne simplement en posant son oreille contre le ventre de métal de la machine. Le craquement de l’oscillateur latéral, pourtant à peine audible, lui avait sauté aux tympans. Mais le mécanisme était recouvert d’une coque deux fois trop grande pour lui, et l’écho l’avait induite en erreur.

Beaucoup aimé 4 étoiles.jpg

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