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[Livre] Le Dieu-Oiseau

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Résumé : Une île. Dix clans. Tous les dix ans, une compétition détermine quel clan va dominer l'île pour la décennie à venir. Les perdants subiront la tradition du « banquet » : une journée d'orgie où les vainqueurs peuvent réduire en esclavage, tuer, violer, et même dévorer leurs adversaires. Il y a dix ans, Faolan, fils du chef de clan déchu, a assisté au massacre de sa famille. Sauvé par le fils du chef victorieux, Torok, il est depuis lors son esclave et doit subir ses fantaisies perverses. Sa seule perspective d'avenir est de participer à la compétition de « l'homme-oiseau », afin de renverser l'équilibre des pouvoirs en place et de se venger. Qui du maître ou de l'esclave va remporter la bataille ? Quel enjeu pour les habitants de l'île ? Quel est le prix à payer pour la victoire ?


Auteur : Aurélie Wellenstein

 

Edition : Scrineo

 

Genre : Fantasy

 

Date de parution : 15 mars 2018

 

Prix moyen : 17€

 

Mon avis : L’univers qui entoure Faolan, le héros de cette histoire, est d’une violence incroyable.
Toute l’existence des dix clans composant l’île tourne autour de la compétition du Dieu-Oiseau qui va déterminer le chef pour les dix années à venir.
A l’issue de la compétition, le vainqueur mène le traditionnel banquet : pendant une nuit d’horreur il peut tout infliger aux vaincus = les violer, les torturer, les tuer ou même les dévorer.
Car le cannibalisme est au cœur des traditions et croyances de l’île et revient sur le tapis à plusieurs occasions.
Il y a dix ans, Faolan, après avoir vu les siens être massacrés, a été réduit en esclavage et offert au fils du chef.
Ce dernier, Torok, est vu comme le favori de son clan pour les prochaines sélections et fait preuve d’un sadisme incroyable envers Faolan.
Alors que la loi est très claire quant au fait que n’importe qui, qu’il soit maître ou esclave, a le droit de se présenter aux sélections, Torok fait tout pour empêcher Faolan de se présenter.
A se demander si ce jeune homme ne craint pas secrètement d’affronter l’esclave qu’il torture depuis dix ans à la loyale.
Avant même que la quête pour le pouvoir ne commence, les sélections qui désignent un champion par clan, sont dangereuses et mortelles.

Au fil de l’histoire, Faolan semble sombre dans la folie, à moins qu’il ne fasse une sorte de dissociation de personnalité pour supporter les épreuves qu’il a à traverser (ce qui, à mon sens, reste du domaine de la folie).
Il est difficile de s’attacher aux personnages quand on connait leurs intentions.
Bien sûr, on s’attache à Faolan, le contraire serait étonnant quand on assiste à toutes les horreurs qu’il subit.
L’esclave Kiara pourrait être attachante mais la voit si peu qu’elle ne nous touche que fugacement.

Enfin, parmi les concurrents, il n’y a qu’Izel à laquelle on peut raisonnablement s’attacher, malgré son désir de vengeance.

L’auteur ne nous épargne aucun détail des souffrances de Faolan, de ses souvenirs du banquet ou encore des épreuves et des traditions qui les entourent.

Mieux vaut avoir le cœur bien accroché.

On voit également toute l’hypocrisie des « officiels » : chef, juges, etc… qui tiennent à ce que les traditions les plus violentes aient bien lieu, mais freinent des quatre fers quand il s’agit à donner sa chance à un esclave, un « inférieur » qui pourrait, à l’issue des épreuves, devenir leur maitre.

Le rythme ne faiblit pas, il n’y a quasiment aucun temps mort et on ne sait absolument pas comment les choses vont évoluer.

D’ailleurs j’avais pensé à des tas de fins possibles, mais franchement, celle-là, je ne l’avais pas vu venir !

Même si c’était une bonne fin, je crois que c’est à cause d’elle que le Dieu-Oiseau est une très bonne lecture mais n’a pas atteint le coup de cœur.

 

Un extrait : Resté sur la plage, Faolan avait la tête pleine du grondement des vagues. Le vent sifflait contre ses oreilles, jouait dans ses cheveux noirs emmêlés. Sous ses pieds nus, le sable volcanique se dérobait en glissant, aspiré par le ressac, avant de rouler avec les algues et les coquillages dans l’écume. Le fracas des rouleaux dominait tout, même le piaillement des mouettes. À sentir l’électricité flotter dans l’air, un gros orage se préparait.

Faolan ne quittait pas Torok des yeux. Sans s’en rendre compte, il avait calqué son souffle sur la respiration profonde et rauque de la mer.

Torok s’était élancé un instant plus tôt et déjà, sa silhouette s’amenuisait, devenait toute petite et blanche dans ce déchaînement liquide. Une seconde, il disparut dans le creux d’une vague, avant de remonter le flanc de la suivante en un crawl énergique.

Si seulement les profondeurs pouvaient t’aspirer, songea Faolan avec rancœur.

L’eau froide lui mordit les chevilles. Le jeune esclave recula avec un frisson. Il était vêtu trop légèrement ; la chair de poule hérissait sa peau. Le vent qui gonflait les pans de sa tunique sans manches dévoilait par moments son ventre creusé par la famine, ainsi que les boursouflures rosées d’anciennes cicatrices sur ses reins.

Tout en surveillant la lutte de Torok contre les vagues, Faolan se mit à marcher le long de la grève. Leurs montures, deux grands bouquetins laissés libres au pied de la falaise, le regardaient avec curiosité. Ils avaient pourtant l’habitude : quand Torok allait nager, Faolan en profitait pour s’exercer à la course. Il n’allait jamais loin, car il fallait qu’il soit à son poste dès l’instant où Torok ferait mine de rejoindre la plage, mais le peu de distance qu’il couvrait était déjà une victoire en soi.

Le jeune homme partit à petites foulées sur le sable noir. Malgré les mauvais traitements, son corps soutenait l’effort. Il était certes maigre, mais de grande taille et ses enjambées avalaient l’espace.

Il parcourut cent mètres dans un sens, jeta un œil vers la mer pour vérifier que Torok était toujours occupé, et pivota pour revenir en courant sur ses pas.

Dans ces moments, loin de son maître, le garçon pouvait presque s’imaginer libre. Il n’avait pas toujours été esclave. Dix ans auparavant, il n’était encore qu’un enfant, avec une sœur, un père, une mère. Une famille et un clan.

N’y pense pas !

Penser à ces années était trop dur. Pire, c’était dangereux. Il faisait donc comme s’il était né lors du banquet, alors que les hommes mangeaient d’autres hommes, et que le jeune Torok, onze ans à cette époque, l’avait pointé du doigt en disant : « Je veux celui-là, avec ses yeux bizarres. »

adoré 5 étoiles.jpg

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