Lecture terminée le : 19 juin 2019
Résumé : A L’Association, on n’aime pas beaucoup le terme d’intégrale, alors on ne va pas en plus l’écrire sur le livre (certains n’hésitent pas). On préfère parler de monovolume (on ne l’écrira pas dessus non plus). Bref, ce livre rassemble les quatre volumes du Persepolis de Marjane Satrapi. On ne fera pas non plus le visuel de la couverture avec l’affiche du film, comme cela se pratique dans ces cas-là. Car il y a bel et bien un long-métrage d’animation de Persepolis qui sortira sur les écrans au moment du festival de Cannes, que Marjane a réalisé elle-même avec Winshluss, et qui sera aussi un événement. Que l’édition de Persepolis en un volume soit prête à cette occasion était la moindre des choses.
Auteur : Marjane Satrapi
Edition : L’association
Genre : Bande dessinée
Date de parution : 20 Octobre 2017
Prix moyen : 36€
Mon avis : Je n’ai pas (encore) vu l’adaptation animé mais les deux courts extraits que j’ai vus m’ont donné très envie de lire la BD.
Avec cette intégrale (désolée à ces messieurs dames de l’association, mais moi je continue à utiliser le mot. Déjà qu’il y en a de plus en plus qui inventent des mots, si on commence à ne plus utiliser ceux qui existent, on ne va pas s’en sortir), j’ai pu lire les 4 tomes sans interruption.
Ce qui m’a le plus frappé dans cette histoire, c’est l’hypocrisie.
Hypocrisie du père de Marjane qui manifeste pour la liberté mais qui est offusqué que sa servante ose vouloir épouser quelqu’un qui n’est pas de sa classe sociale et qui explique plus ou moins à Marjane qu’elle doit rester à sa place ; hypocrisie des filles soi-disant libérées qui sont les 1ère à traiter Marjane de pute parce qu’elle a eu des rapports sexuels en Europe ; hypocrisie des religieuses catholiques qui véhiculent des messages bien peu chrétien (mensonges et préjugés) ; des potes « anarchistes » mais partant au ski aux frais de papa maman ; sans parler bien sûr des « religieux » iraniens dont Marjane ne cesse de pointer du doigt les incohérences… Bref, de l’hypocrisie à quasiment toutes les pages.
A travers les yeux de Marjane, qui n’a que 10 ans au moment de la révolution islamique, on voit l’évolution de la prise de pouvoir des religieux.
Marjane ne comprend pas toujours ce qu’il se passe et les explications que lui apportent ses parents permettent au lecteur de comprendre l’évolution du pays.
On voit à quel point il est difficile d’avoir des informations fiables tant les média mentent tous : les média occidentaux diabolisent les orientaux et exagèrent les victoires irakiennes et les média iraniens diabolisent les occidentaux et minimisent leurs défaites dans la guerre qui les opposent à l’Irak.
A l’adolescence, Marjane est envoyée en Europe pour sa sécurité et on constate que malgré la liberté qu’elle y trouve, l’intégration y est difficile et le mal du pays, intolérable.
Malgré le climat politique instable et extrêmement hostile aux femmes, Marjane ne le quittera avec réticence. Après ses études en Autriche, elle va revenir en Iran, puis, plus tard, à l’âge adulte, elle va partir pour la France, laissant sa famille derrière elle.
Si elle entretient l’espoir de voir son pays sortir un jour de l’obscurantisme, elle doit pour l’instant vivre séparée des siens car, comme elle dit « la liberté a un prix ».
Il ne me reste plus maintenant qu’à découvrir l’adaptation !
Un extrait :