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Livres - Page 22

  • [Livre] Persepolis

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    Lecture terminée le : 19 juin 2019

     

    Résumé : A L’Association, on n’aime pas beaucoup le terme d’intégrale, alors on ne va pas en plus l’écrire sur le livre (certains n’hésitent pas). On préfère parler de monovolume (on ne l’écrira pas dessus non plus). Bref, ce livre rassemble les quatre volumes du Persepolis de Marjane Satrapi. On ne fera pas non plus le visuel de la couverture avec l’affiche du film, comme cela se pratique dans ces cas-là. Car il y a bel et bien un long-métrage d’animation de Persepolis qui sortira sur les écrans au moment du festival de Cannes, que Marjane a réalisé elle-même avec Winshluss, et qui sera aussi un événement. Que l’édition de Persepolis en un volume soit prête à cette occasion était la moindre des choses.


    Auteur : Marjane Satrapi

     

    Edition : L’association

     

    Genre : Bande dessinée

     

    Date de parution : 20 Octobre 2017

     

    Prix moyen : 36€

     

    Mon avis : Je n’ai pas (encore) vu l’adaptation animé mais les deux courts extraits que j’ai vus m’ont donné très envie de lire la BD.
    Avec cette intégrale (désolée à ces messieurs dames de l’association, mais moi je continue à utiliser le mot. Déjà qu’il y en a de plus en plus qui inventent des mots, si on commence à ne plus utiliser ceux qui existent, on ne va pas s’en sortir), j’ai pu lire les 4 tomes sans interruption.
    Ce qui m’a le plus frappé dans cette histoire, c’est l’hypocrisie.
    Hypocrisie du père de Marjane qui manifeste pour la liberté mais qui est offusqué que sa servante ose vouloir épouser quelqu’un qui n’est pas de sa classe sociale et qui explique plus ou moins à Marjane qu’elle doit rester à sa place ; hypocrisie des filles soi-disant libérées qui sont les 1ère à traiter Marjane de pute parce qu’elle a eu des rapports sexuels en Europe ; hypocrisie des religieuses catholiques qui véhiculent des messages bien peu chrétien (mensonges et préjugés) ; des potes « anarchistes » mais partant au ski aux frais de papa maman ; sans parler bien sûr des « religieux » iraniens dont Marjane ne cesse de pointer du doigt les incohérences… Bref, de l’hypocrisie à quasiment toutes les pages.
    A travers les yeux de Marjane, qui n’a que 10 ans au moment de la révolution islamique, on voit l’évolution de la prise de pouvoir des religieux.

    Marjane ne comprend pas toujours ce qu’il se passe et les explications que lui apportent ses parents permettent au lecteur de comprendre l’évolution du pays.

    On voit à quel point il est difficile d’avoir des informations fiables tant les média mentent tous : les média occidentaux diabolisent les orientaux et exagèrent les victoires irakiennes et les média iraniens diabolisent les occidentaux et minimisent leurs défaites dans la guerre qui les opposent à l’Irak.
    A l’adolescence, Marjane est envoyée en Europe pour sa sécurité et on constate que malgré la liberté qu’elle y trouve, l’intégration y est difficile et le mal du pays, intolérable.
    Malgré le climat politique instable et extrêmement hostile aux femmes, Marjane ne le quittera avec réticence. Après ses études en Autriche, elle va revenir en Iran, puis, plus tard, à l’âge adulte, elle va partir pour la France, laissant sa famille derrière elle.

    Si elle entretient l’espoir de voir son pays sortir un jour de l’obscurantisme, elle doit pour l’instant vivre séparée des siens car, comme elle dit « la liberté a un prix ».
    Il ne me reste plus maintenant qu’à découvrir l’adaptation !

     

    Un extrait :

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  • [Livre] Pretty dead girls

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    Lecture terminée le : 17 juin 2019

     

    Résumé : Les filles les plus populaires du campus sont tuées les unes après les autres et la reine de la promotion, Penelope Malone, présidente du club qui les réunit, est terrifiée à l'idée d'être la prochaine sur la liste. La seule issue, pour elle ? Fouiner un peu, chercher qui peut bien être ce tueur en série qui menace la tranquillité de cette petite ville côtière de Californie, un havre de paix habité par certaines des plus grandes fortunes du pays. Ses soupçons se portent d'abord sur Cass Vicenti, d'autant qu'il était étrangement proche de certaines des victimes malgré son statut de nerd de service. Mais échapper au tueur va demander à la jeune fille de se faire beaucoup, beaucoup plus maligne qu'elle ne le pensait...


    Auteur : Monica Murphy

     

    Edition : Lumen

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 14 juin 2018

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Quand ses copines/rivales se font assassiner, Penny Malone, présidente du club élitiste Les cygnes blancs, est morte de peur à l’idée d’être la prochaine.
    Devant l’attitude des inspecteurs chargés de l’affaire, à la fois agressifs et incompétents, Penny commence à fouiner.
    L’histoire est bien menée et les pensées du coupable, qui sont intercalées dans le récit, si elle donne un bon aperçu de sa psychologie, ne révèlent pas son identité. D’ailleurs, dans la version VO, ces pensées ne nous révèlent même pas le sexe du coupable. En revanche, en français, on a cette information quasiment dès le début, mais ça ne nous aide pas beaucoup ! D’ailleurs, je n’ai trouvé son identité que quelques pages avant que Penny ne le découvre elle-même.
    Du côté des personnages, j’ai beaucoup aimé Cass, stigmatisé pour son passé comme pour l’histoire de ses parents dans laquelle il n’a pourtant aucune responsabilité.
    Il est intelligent, mature, gentil et patient. Très patient ! La preuve, il supporte Penny !
    Penny n’est pas affreuse, elle se conduit parfois en peste mais ce n’est jamais avec la volonté de nuire, comme on peut le voir parfois chez certaines cheerleader reine du lycée. Elle a bon fond et est ouverte aux autres.
    Mais mon Dieu qu’elle est puérile ! Entre ses jugements à l’emporte-pièce sous prétexte qu’elle n’apprécie pas une personne, ne supportant pas que son entourage n’adhère pas à ses théories, et ses crises d’hystéries dès qu’elle réalise que Cass a connu d’autres filles avant elle, elle est ridicule. Alors qu’un tueur rode, elle se préoccupe plus du fait que son nouveau petit ami ait osé avoir une vie avant de la connaître que du danger qu’elle court.
    Franchement, Cass a du mérite.

    Même si le roman laisse une grande place au thriller, il reste avant tout un young adult avec une part de romance. Autant dire que si vous avez envie de flipper, même si ce roman a du potentiel, si vous avez plus de 20 ans et que vous avez l’habitude de lire des thrillers, il ne vous fera pas dresser les poils sur la tête ! (Quoi que pour l’âge, quand on voit les séries que regardent les ados aujourd’hui, ça peut être bien avant 20 ans !)
    J’ai un peu regretté le côté caricatural des flics : agressifs et totalement à côté de la plaque. C’était un peu trop et le coup des deux ados de 17 ans plus perspicaces que des enquêteurs chevronnés, ça devient vite un peu ridicule et peu crédible.
    Heureusement, les scènes avec ces deux policiers sont relativement peu nombreuses, juste assez fréquentes pour rappeler leur présence.

    J’ai aimé le fait que les personnages aient des failles : le passé de Cass, le côté puéril de Penny, la manière dont Dany court après un garçon qui se fiche ouvertement d’elle, l’addiction aux médicaments de Courtney…
    Pretty dead girls est un bon petit thriller aux allures de « scream » avec une fin un peu rapide mais qui répond à mes questions. Et malgré la puérilité de l’héroïne, j’ai beaucoup aimé ce roman.

     

    Un extrait : Tu es au courant ? chuchote Dani. Un… un corps a été retrouvé ce matin. Une fille de notre âge, il paraît.

    Prise de court, je referme brutalement mon casier pour la dévisager.

    — C’est une blague ? D’où est-ce que tu sors ça ?

    Mercredi, fin de matinée : les couloirs du lycée fourmillent d’une cohue d’élèves pressés de se rendre en cours. Malgré les coups d’épaule, j’essaie de déposer quelques bouquins à l’abri, histoire de m’épargner de les porter toute la journée. Notre uniforme est déjà assez moche comme ça, autant éviter que mon sac à dos déforme le gilet bleu marine immonde que je suis obligée de porter tous les jours.

    — Je te jure que c’est vrai. J’ai mes sources…

    Danielle, ma meilleure amie, parle si bas que c’est à peine si je l’entends. Mais après tout, si ça lui chante ! Ce n’est pas comme s’il y avait la moindre parcelle de vérité dans ce bruit de couloir improbable. Je vois déjà les gros titres : « Nouvelle preuve des ravages de la drogue chez les jeunes : Danielle Sanchez, élève de terminale du très exclusif lycée privé de Cape Bonita, invente de toutes pièces une histoire de meurtre ! » Non parce qu’un authentique cadavre, retrouvé aux aurores, entre deux villas de fortunes de la nouvelle économie, dans notre charmante petite ville de bord de mer dorée par le soleil californien, je ne sais pas vous, mais moi je dis…

    Même pas en rêve !

    Je me mords les lèvres, peine perdue : un petit rire m’échappe.

    — « Tes sources » ? Tu t’es crue dans un film policier ? Et arrête de chuchoter, tu vois bien que personne ne t’écoute !

    Ah, Dani ! Je la connais depuis la maternelle, et elle n’a jamais changé d’un iota : très crédule, elle répète la moindre rumeur qui lui revient aux oreilles, depuis les inepties que lui sert le premier sportif sans cervelle venu (elle a un petit faible pour les athlètes) jusqu’aux ragots la plupart du temps infondés qui se répandent comme une traînée de poudre à la pause-déjeuner. Et elle marche à fond à chaque fois.

     

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  • [Livre] J'aime tout ce qui me rappelle que je suis pas la seule à souffrir sur cette Terre

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    Lecture terminée le : 15 juin 2019

     

    Résumé : Loveday travaille dans une librairie d'occasion et préfère la compagnie des livres à celle de ses semblables. Elle reçoit un jour trois mystérieuses livraisons de livres qui la plongent dans les souvenirs de son enfance difficile. Quelqu’un connaît le secret de sa vie. Est-ce Archie, son patron marginal et paternel ? Rob, l’amoureux éconduit qui ne cesse de la harceler ? Nathan, le poète-magicien qu’elle vient de rencontrer, celui qui pourrait l’aider à trouver les mots pour raconter son histoire ? Le moment semble venu pour elle d’affronter son passé et d’enfin tourner la page.


    Auteur : Stephanie Butland

     

    Edition : Milady

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 17 octobre 2018

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Tout l’univers de Loveday, jeune femme de 25 ans, tourne autour de la petite librairie d’occasion où elle travaille dans la petite ville de York.
    Loveday est solitaire, elle se décrit elle-même comme une misanthrope et n’a pas vraiment l’intention de faire le moindre effort pour s’ouvrir aux autres, à part Archie, son patron.
    Elle a eu un petit ami, Rob, mais depuis qu’elle a rompu (et à juste titre), il la harcèle littéralement ce qui l’a conforté dans l’idée qu’elle se fait du genre humain.
    Loveday a eu une enfance difficile qu’elle s’efforce de cacher jusqu’à l’obsession.
    Le récit alterne entre trois périodes : le présent, en 2016 ; 2013 qui est la période où Loveday est sortie avec Rob et enfin 1999, qui est la période où son enfance à basculée.
    Sans vous dévoiler le secret de Loveday, je peux vous dire que j’ai trouvé son attitude à propos de tout cela très puérile. Qu’elle ait eu ce type de réaction au moment où tout est arrivé, c’est normal, qu’elle ait continué à avoir une réaction épidermique à ce sujet à l’adolescence, c’est également compréhensible, qu’à l’âge adulte, elle ait encore de la rancœur, je peux le concevoir, mais qu’elle continue à nier les faits 17 ans après, des faits dont elle avait déjà connaissance enfant, juste parce que la vérité lui déplait, là c’est un peu trop. A un moment il faut grandir, surtout quand son attitude rejailli sur d’autres personnes.
    Heureusement, il y a Nathan. Nathan, magicien confirmé et poète amateur, qui est bien décidé à tout faire pour faire sortir Loveday de sa coquille.
    Parallèlement à cette nouvelle rencontre, Loveday, en triant les cartons de livres déposés quotidiennement devant la boutique, tombe sur des livres issus directement de son passé, comme si quelqu’un voulait la forcer à y faire enfin face.
    J’ai eu un vrai coup de cœur pour Archie, le patron de la librairie, qui semble avoir vécu 1000 vies en une, et qui veille sur Loveday comme si c’était sa fille d’aussi près qu’elle veut bien le laisser approcher.
    Je crois que j’avais craqué sur ce livre dès le titre. C’est plus fort que moi, j’adore les titres à rallonge. Je les trouve tellement plus intéressants que les titres courts qui se veulent percutants. Bien sûr ça ne fonctionne pas avec tous les genres mais c’est parfait avec les romans contemporains.
    Sans mon agacement pour Loveday, ce livre aurait pu être un coup de cœur.
    Il reste quand même une excellente lecture.

     

    Un extrait : Un livre, c’est cet instant suspendu entre le craquement de l’allumette et le jaillissement de la flamme.
    Archie dit que les livres sont nos meilleurs amants et nos amis les plus exigeants. Il a raison. Mais j’ajoute aussi qu’ils peuvent blesser.
    Je croyais le savoir le jour où j’ai trouvé le Brian Patten, mais il est apparu que j’avais encore beaucoup à apprendre.
    Je termine toujours à pied le trajet jusqu’à la librairie où je travaille, en poussant mon vélo. C’est plus simple. Elle est située au cœur du vieux quartier de York, dans une rue pavée qui rétrécit à partir de l’arrêt de bus. Ce matin de février, je marchais donc à côté de mon vélo quand je failli heurter une de ces femmes qui se croient tout permis sous prétexte qu’elles circulent avec une poussette. Son engin à cheval entre la chaussée et le trottoir, elle attendait pour traverser, me barrant le passage.
    Je m’apprêtais à la contourner, quand mes yeux tombèrent sur un livre abandonné par terre à côté d’une benne à ordures, comme si quelqu’un l’avait lancé vers la poubelle en passant, sans vraiment viser. Bien entendu, je m’arrêtai net : on ne laisse pas un livre sur un trottoir.

     

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  • [Livre] Bride Stories - Tome 5

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    Lecture terminée le : 12 juin 2019

     

    Résumé : Le mariage de Layla et de Leyli approche à grands pas et les préparatifs vont bon train ! Négociations entre familles, organisation des réjouissances, préparation des mariés… Tout le monde s’affaire, même Smith, qui parvient à convaincre son guide de rester jusqu’aux festivités.


    Auteur : Kaoru Mori

     

    Edition : Ki-oon

     

    Genre : Manga

     

    Date de parution : 2013

     

    Prix moyen : 7,65€

     

    Mon avis : Ce 5ème tome oublie l’action pour se consacrer à la culture de ces peuples que rencontre Smith.
    Le double mariage de Layla et Leyli et cela se révèle une épreuve pour les jumelles, si remuantes, qui doivent rester immobiles, cachées sous un voile opaque, sous la surveillance vigilante de leur mère.
    Mais leur futurs époux, complices involontaires, elles sont bien décidées à échapper à la lourdeur de la tradition.
    Les jumelles sont toujours aussi pétillantes, du moins jusqu’à ce qu’elles réalisent qu’elles doivent quitter la maison familiale.

    Le désespoir qui les envahit est incompréhensible aux yeux de leurs époux puisque les deux familles ne vivent qu’à 30 mètres l’une de l’autre.
    Au milieu de ce tome, on laisse définitivement Layla et Leyli à leur félicité conjugale tandis que Smith reprend la route et que nous, lecteurs, allons jeter un œil du côté de Karluk et Amir.
    Si j’ai été contente de revoir le jeune couple, il faut reconnaitre que vois les tâches quotidienne d’Amir, quasiment sans dialogues, n’est pas des plus passionnants.
    On sent cependant les deux amoureux pressés que Karluk grandisse afin d’avoir une vraie vie conjugale.
    J’ai l’impression que l’on va un peu plus voir ce jeune couple mais je suis aussi curieuse de voir où son périple va conduire Smith !

    Un extrait :

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  • [Livre] Mission nouvelle Terre - T01 - Glow

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    Lecture terminée le : 12 juin 2019

    Résumé : Alors qu'elle vient de fêter son 15ème anniversaire, Waverly n'a connu qu'un seul foyer, l'Empyrée, une navette spatiale à destination de la Nouvelle Terre.

    Sa mission : mettre au monde les enfants qui peupleront la planète. Tous la destinent à Kieran, son ami d'enfance et le futur capitaine du vaisseau. Pourtant Waverly aspire à une autre vie et les silences de son ami Seth l'attirent davantage que les exploits de Kieran.

    Lorsque le navire jumeau de l'expédition attaque l'Empyrée pour enlever toutes les jeunes filles, plus le temps de s'interroger. Waverly et ses amies doivent survivre dans un milieu hostile aux pratiques très différentes des leurs.


    Auteur : Amy Kathleen Ryan

     

    Edition : le Masque

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 10 octobre 2012

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Pour un défi lecture, je devais lire une histoire qui ne se déroulait pas sur Terre. Et figurez-vous que depuis quelques temps (comprenez depuis la sortie du tome 3, soit depuis 2014), j’ai cette petite trilogie qui se passe au fin fond de l’espace et qui attend le bon moment pour avoir la vedette.
    L’auteur ne perd pas de temps pour entrer dans le feu de l’action. Dès les premières pages, Kieran, adolescent destiné à prendre le commandement un jour, se rend compte que le capitaine est préoccupé par la proximité d’un vaisseau spatial identique au leur, mais qui, étant parti un an plus tôt, devrait être bien plus avancé dans son voyage vers leur nouvelle planète habitable.
    On découvre progressivement la mission de l’Empyrée et les raison qui ont motivés le départ de la Terre vers une nouvelle planète.
    Le second vaisseau « le nouvel horizon », est inexplicablement hostile (enfin inexplicablement, ça dépend pour qui), au point d’attaquer l’Empyrée pour enlever toutes les filles. Et parmi elles, Waverly, la fiancée de Kieran.
    Vu la violence de l’attaque et la teneur du résumé, je m’attendais à un vaisseau rempli de machos jugeant que les filles sont un dû et se les attribuant comme des cartes pokémon.
    Alors, imaginez ma surprise quand j’ai découvert que le responsable de cette attaque était une femme !

    Autant je peux comprendre sa colère face à certains agissements du capitaine de l’Empyrée (présent et passés), autant cela n’excuse en rien son comportement manipulateur et fanatique.
    Waverly est bien décidée à ne pas se laisser faire et la voit devenir une femme forte et déterminée qui n’a aucune intention de capituler.
    Le récit alterne entre le point de vue de Wavely, prisonnière du nouvel horizon et celui de Kieran resté sur un Empyrée en sale état et dépouillé de tous ses adultes, morts durant l’attaque, gravement blessés ou tout bonnement portés disparus.

    Et Kieran n’est pas au bout de ses peines ! Les autres garçons cherchent un responsable, le vaisseau est endommagé et Seth, l’un des seuls autres adolescents de son âge et qui en pince pour Waverly, cherche à s’emparer du pouvoir.
    Difficile de choisir entre les deux.
    Kieran est de bonne volonté, mais on lui a tellement répété qu’il était l’héritier du capitaine qu’il prend le commandement un peu comme un dû. De plus il voudrait que rien ne change, mais n’a jamais pris assez de recul pour avoir conscience du réel comportement de ses idoles, surtout envers les femmes. Il se tourne de plus en plus vers la religion et ne semble pas admettre les critiques et la contestation.
    Seth, lui, au contraire, est parfaitement conscient des dérives comportementales présent sur le vaisseau et il veut y mettre un terme. Mais plutôt que de parler à cœur ouvert avec Kieran, il use de violence, tel un dictateur, pour imposer sa vision des choses par la terreur et la violence.
    Franchement, je n’ai apprécié aucun d’entre eux et je me demande comment Waverly va s’en sortir entre ces deux zigotos, surtout que clairement, elle est la seule à avoir l’âme d’un chef.
    La fin laisse présager de nombreux problèmes, plus dûs à l’orgueil des différents dirigeants qu’aux difficultés de coloniser une nouvelle Terre.
    Je pressens une lutte de pouvoir sanglante et puisque j’ai les trois tomes dans ma PAL, je ne pense pas attendre bien longtemps pour découvrir la suite.

     

    Un extrait : L’autre vaisseau était suspendu dans le ciel comme une pendeloque, luisant d’un éclat argenté à la lumière de la nébuleuse. Waverly et Kieran, allongés sur des meules de foin, l'observaient à tour de rôle dans la longue-vue. Ils savaient que cet astronef était la réplique parfaite du leur, pourtant dans l’immensité de l’espace, sans échelle de référence, il aurait pu être aussi minuscule qu’un scaphandre spatial ou aussi gigantesque qu’un astre.

    — Nos vaisseaux sont si laids, soupira Waverly. J’ai déjà vu des photos, mais en vrai...

    — Je sais, rétorqua Kieran en lui prenant la longue-vue des mains. On dirait qu’il a un cancer ou une maladie dans le genre.

    Le Nouvel Horizon était tout aussi biscornu que l’Empyrée, à bord duquel ils se trouvaient. De forme ovoïde, il était couvert de dômes qui accueillaient les différentes unités et rappelaient les bosses d’un topinambour, de ceux que Mme

    Stillwell donnait à Kieran et ses parents au moment de la récolte. Le vaisseau projetait une lueur bleue qui éclairait les particules de la nébuleuse et provoquait des explosions occasionnelles lorsque la chaleur des réacteurs enflammait une poche d’hydrogène.

    Naturellement, grâce à sa puissance d’accélération, il ne subissait jamais aucun dommage.

    — Tu crois qu’ils sont comme nous? demanda Waverly.

    — Bien sûr. Ils ont reçu les mêmes instructions, répondit Kieran tout en jouant avec les boucles brunes de sa compagne.

    — S’ils sont là, c’est qu’ils ont besoin de quelque chose, non ? insista-t-elle.

    — Que pourraient-ils vouloir ? la rassura-t-il. Nous n’avons rien qu’ils ne possèdent déjà.

    En son for intérieur, Kieran s’étonnait pourtant de la proximité du vaisseau.

    Selon toute logique, le Nouvel Horizon aurait dû devancer l’Empyrée de plusieurs billions de kilomètres, ayant été lancé avec une année d’avance sur celui-ci, quarante-trois ans plus tôt.

     

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  • [Livre] Bien dormir ça s'apprend

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    Résumé : Et si on réapprenait à dormir? Une bonne nuit de sommeil sans somnifères : cela vous semble un rêve inaccessible ? Un souvenir lointain ? Réjouissez-vous ! Ce livre va vous permettre de retrouver des nuits sereines et réparatrices. Votre cerveau a simplement perdu le chemin qui permet de s'endormir naturellement. Vous allez lui réapprendre les bons automatismes, étape après étape, grâce à l'hypnose, à la méditation, aux TCC et à d'autres méthodes d'une efficacité redoutable comme l'ASMR et l'EMDR. Et le tout de façon naturelle... Un accompagnement complet pour reprogrammer votre sommeil en 8 semaines. Des exercices concrets, des mp3 et des vidéos à suivre pas à pas. 30 séances d'hypnose, méditation, relaxation, cohérence cardiaque...Plus efficace que les tisanes et sans effets secondaires contrairement aux médicaments, vous tenez entre vos mains un ouvrage pratique, ludique et d'une efficacité renversante : préparez-vous à dire adieu à vos insomnies ! Benjamin Lubszynski est praticien en psychothérapies brèves, hypnothérapeute et coach. Sa chaîne Youtube d'hypnose fait déjà dormir des centaines de milliers de personnes.


    Auteur : Benjamin Lubszynski

     

    Edition : Les éditions du Rocher

     

    Genre : Pratique

     

    Date de parution : 15 janvier 2020

     

    Prix moyen : 17,90

     

    Mon avis : Comme ce livre est un programme à suivre sur 2 mois et que l’on n’a que 30 jours pour publier notre chronique, j’ai décidé de le lire d’un bout à l’autre dans un 1er temps et de tenter le programme ultérieurement.
    Du coup, je vais pouvoir parler du livre mais pas donner d’avis sur les résultats du programme.

    Et ce n’est peut-être pas plus mal, car après tout, ce qui marche pour moi ,e marchera pas forcément pour quelqu’un d’autre, et inversement, et je pense qu’il vaut mieux tenter cette méthode sans être influencé.
    Ce programme tourne autour de notions et de pratiques telle que l’hypnose, la méditation ou encore la sophrologie.
    Alors, clairement, il faut avoir l’esprit ouvert. Si vous partez du principe que ça ne marchera pas, il est presque sûr que ça ne marchera effectivement pas.
    Par exemple, pour ma part, je n’ai jamais accroché à la sophrologie, ça a même tendance à me mettre sur les nerfs. Mais en y réfléchissant, je me suis rendue compte que je n’avais toujours suivi que des séances de sophrologie dont l’accompagnateur était une femme. Or peut être que la voix d’un homme, plus grave en général, passera mieux.
    L’auteur a essayé de laïciser au maximum les techniques, notamment de méditation, mais il ne peut pas complètement les détacher de la philosophie bouddhiste dont elles sont issues.
    Alors, ok, nombre de sectes se sont appropriées ces pratiques pour attirer des fidèles, mais penser que ces techniques sont par essence des pratiques sectaires revient à dire qu’il ne faut plus être catholique parce qu’une bande de salopards (désolée, je ne trouve pas de mots plus appropriés) ont un jour créé l’inquisition et décidé de perpétrer des horreurs au nom de Dieu. Il ne faut pas tout mélanger et avoir un minimum de bon sens !

    Dernière chose avant de se pencher sur le contenu du programme : Le CD fourni ne contient que les séances MP3. Pour les vidéos, il faudra aller sur le site de l’auteur, indiqué au début de l’ouvrage.

    Nous voilà donc au début d’un programme de 8 semaines. 8 semaines pour réapprendre à dormir, à se détendre, à se couper des choses diverses et variées qui nous apportent du stress. Chaque nouvelle semaine donne de nouvelles techniques qui viennent s’ajouter à celles des semaines précédentes (en adaptant, bien sur le temps consacré à chacune pour ne pas que la séance dure 2h à la fin des 8 semaines).
    La semaine 1 est sans doute la plus importante puisqu’elle amorce le processus. L’auteur nous explique que l’hypnose est un état qui est très proche de celui, naturel, qui précède l’endormissement. Il met un bon coup de balai aux idées reçues sur l’hypnose, et nous expose que le but est de se défaire du stress qui est souvent à la source des insomnies.
    Sans en diaboliser l’usage, il met en garde contre les somnifères, tout en précisant que si l’insomnie dure trop longtemps, cela devient une maladie qu’il convient de faire soigner par un médecin.
    Dans la semaine 2, on travaille toujours sur le stress avec deux techniques de relaxation (y compris dans la journée).
    La semaine 3 me parait être la plus compliquée à suivre pour moi car j’ai peu d’autonomie dans mon travail et du coup je n’ai pas la possibilité de mettre en place les conseils de l’auteur (mais tout dépend de votre travail, évidemment, ou de votre patron). Par contre je vais tout miser sur les conseils pour la soirée. Beaucoup des conseils donnés relèvent du bon sens et sans doute sont connus de tous ou presque mais, honnêtement, qui les respectent (moi la première !)
    Je retiens l’idée du simulateur d’aube, au moins pour l’hiver !
    En semaine 4, on fait la chasse aux idées négatives (astuces, solutions, techniques anti-cauchemars) et en semaine 5, on va essayer d’appliquer tout cela en autonomie en s’essayant à l’auto-hypnose, le but étant de pouvoir se passer des pistes MP3 et de se détendre tout seul (4 méthodes sont proposées).
    En semaine 6, on passe à la détente du corps maintenant qu’on devrait avoir plus ou moins fait la paix avec notre cerveau. Sur les deux techniques, une m’attire bien plus que l’autre.
    Ce n’est qu’en semaine 7 que l’on aborde la méditation. Pourquoi si tard ? Parce que l’auteur pense que si on est trop stresser, la méditation demande beaucoup trop d’efforts.
    Enfin la semaine 8 fait une sorte de récapitulatif.
    L’auteur rappelle que, comme dans le cadre d’un régime, on peut être renvoyé à la case départ en cas de stress plus important.
    Dans ce cas, pas de panique, il ne faut pas hésiter à refaire le programme puisqu’il est réutilisable à l’infini.
    Et c’est en proposant différente routines pour s’apaiser avant de dormir que l’auteur nous laisse en nous souhaitant de bonnes nuits.

     

    Un extrait : On se moque toujours de ceux, âgés ou non, qui dans un mouvement un peu, dit-on, « réac », disent « C’était mieux avant ! » et pourtant, de temps en temps, c’est vrai. Pour le sommeil, notamment. Aujourd’hui, deux tiers des gens ont moins de huit heures de sommeil par nuit (huit heures, c’est la durée que préconise l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé). Ce n’était pas le cas il y a seulement cinquante ans.

    Quand on sait les conséquences dramatiques du manque de sommeil, cela a de quoi inquiéter. Voici ce que les médecins prédisent avec une forte certitude aux 66 % de la population concernés :

    • Vous tomberez plus souvent malades. Vous aurez jusqu’à deux fois plus de cancers. Vous aurez plus de chance de développer un diabète, la maladie d’Alzheimer, des maladies cardiovasculaires.
    • Vous serez moins heureux, car vous souffrirez davantage du stress, de la dépression et même, parfois, hélas, vous aurez plus volontiers des tendances suicidaires.
    • Vous allez grossir car vous aurez plus de mal à être rassasiés.
    • Vous serez les plus gros responsables d’accidents de voiture.
    • Vous réussirez moins bien vos études et, ensuite, vous travaillerez moins bien car vos capacités cognitives (c’est-à-dire vos capacités à vous concentrer, mémoriser, à être rationnel) seront altérées.

    Bref, pour résumer ce tableau effrayant mais malheureusement réaliste : si vous manquez de sommeil, vous serez beaucoup moins bien dans votre peau, vous coûterez plus cher à la Sécu et vous n’apporterez pas à la société toutes les richesses qui sont en vous !

    À mon sens, c’est un véritable manifeste du sommeil qui doit être aujourd’hui défendu :

    1.Chaque citoyen a le droit à huit heures de sommeil par nuit.

    2.Chaque citoyen doit pouvoir faire une courte sieste dans son entreprise ou son administration.

    3.Les enfants doivent pouvoir commencer une heure plus tard les cours.

    4.Les médecins doivent présenter à leurs patients, en plus de leurs prescriptions, les solutions non médicamenteuses qui existent.

    Ainsi mis sur le papier, tout cela ne me semble pas si difficile et coûteux à mettre en place, mais il faudra certainement attendre une lente prise de conscience.

     

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  • [Livre] Les loups chantants

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    Résumé : Yuri appartient à un clan d’éleveurs de rennes. Il vit dans un village entouré par un perpétuel blizzard. Il y a un an, son amour, Asya, a disparu dans la tempête, attirée par les hurlements hypnotiques des loups chantants. Bien que tout le monde la croie morte, le garçon espère qu’elle soit toujours en vie, quelque part, de l’autre côté du blizzard. Un jour, la sœur de Yuri, Kira, contracte un mal étrange ; son corps se couvre de glace. Pour le chaman du clan, la jeune fille est maudite par le dieu de l’hiver ; elle est bannie, et condamnée à s’enfoncer seule dans le blizzard. Mais une amie, Anastasia, rejette farouchement ce verdict surnaturel. Selon elle, il s’agit d’une maladie soignable à la capitale, par la chirurgie. Déterminés à tout tenter pour sauver Kira, Yuri et Anastasia prennent leurs traîneaux à chiens pour emmener la jeune malade à la capitale. Mais aussitôt partis à travers le blizzard, les loups les prennent en chasse.


    Auteur : Aurélie Wellenstein

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 08 mars 2018

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : J’adore les livres d’Aurélie Wellenstein. Le fait qu’il y ait toujours une part de frustration (du moins pour moi) à la fin de ses romans, contribue bizarrement à la quasi-vénération que je voue à cet auteur depuis que j’ai lu « le roi des fauves ».
    Et « Les loups chantants » ne fait pas exception à la règle.
    Ce roman mêle parfaitement réalisme et fantasy, au point que, pendant un moment, je me suis demandé si les éléments de fantasy ne relevaient pas simplement de l’imagination des personnages, exacerbée par les superstitions de leur peuple.
    Dès les premières pages, nous sommes plongés dans la neige, le froid et le blizzard. Le peuple Yuri, Kira et Anastasia, les trois principaux protagonistes de l’histoire, a un rapport compliqué avec le blizzard.
    D’un côté, ils le redoutent mais d’un autre, ils semblent le considérer comme une protection indispensable contre ce qu’ils appellent les monstres de l’hiver.
    Kira fait partie des gardiens, qui utilisent la magie pour protéger le village du blizzard et de ce qu’il contient. La plus grosse des menaces est la présence des loups psychiques : des loups qui traquent leurs proies en s’infiltrant dans leurs pensées, les attirants à eux par le biais de rêves et de promesses.
    Quand Kira est bannie, accusée d’être maudite, Anastasia, une amie qui fait des études à la capitale et qui rejette en partie les croyances ancestrales de son peuple, et Yuri, le frère de Kira qui pleure la mort de sa promise, tombée entre les griffes des loups chantants, décident de se lancer dans la périlleuse traversée du blizzard pour tenter de la sauver.
    Le voyage regorge de rencontres avec les monstres de l’hiver, tous plus terrifiant que les précédents, ainsi qu’avec des humains qui n’ont rien à leur envier.
    On ne sait pas trop dire si les loups chantants sont une menace, des alliés, des prédateurs, des démons, des esprits…
    Ils sont vraiment très difficiles à cerner.
    Mais le pire ennemi du trio reste le froid implacable de cet hiver sibérien. Un frois si intense que les larmes gèlent sur le visage à peine versées, un froid si cruel qui s’arrêter de bouger peut conduire à la mort.
    Le roman se lit vite, le rythme est effréné et la tension nous pousse à toujours vouloir savoir ce qu’il se passe à la page suivante.
    Pour un roman aussi court, les croyances du peuple de Yuri et Kira sont parfaitement détaillés pour nous attirer au cœur de cet univers magnifique et dangereux.
    Et comme toujours à la fin d’un roman d’Aurélie Wellenstein, la fin m’a apportée la satisfaction… assortie d’une pointe de frustration.

     

    Un extrait : Yuri reprit les mains de sa sœur entre les siennes.

    – N’y touche pas ! glapit-elle en se rejetant en arrière.

    – Pourquoi ? Dis-moi à quoi tu penses. De quoi as-tu si peur ? Je t’en prie. Je veux pouvoir faire quelque chose.

    Il se sentait plus calme. Dehors, les chiens cessèrent de hurler.

    – Tu ne pourras pas, répliqua Kira avec lassitude. Je crois... que c’est une manifestation de Korochun, débita-t-elle tout à coup.

    – Le dieu de l’Hiver ? releva Yuri, perplexe. Mais pourquoi s’en prendrait-il à toi ?

    La jeune fille ne répondit pas tout de suite. Elle avala sa salive, ferma les yeux pendant quelques secondes, puis rouvrit les paupières et fixa son frère avec une intensité douloureuse.

    – Yuri, dit-elle d’une voix tremblante. Je passe mes journées à lutter contre le Blizzard. Et si j’avais provoqué la colère du dieu de l’Hiver en m’opposant à sa loi ? Et s’il m’avait maudite ?

    – Ne dis pas n’importe quoi. Pourquoi toi et pas les autres Gardiens dans ce cas ?

    – Je ne sais pas. Pourquoi pas moi ? le contra-t-elle, fataliste.

    Yuri réfléchit.

    – Quand as-tu remarqué la première écaille de glace ?

    – Tout à l’heure, commença-t-elle.

    Ses yeux gris cillèrent. Elle baissa brièvement la tête avant d’affronter de nouveau son regard avec détermination.

    – Non, hier, révéla-t-elle. Et ça s’étend. Il y en a de plus en plus.

    Un long frisson glaça l’échine de l’adolescent. Dehors, un chien poussa un glapissement bref. Yuri tenta de reprendre le contrôle de ses émotions.

    – Il faut que nous fassions quelque chose, asséna-t-il. Si cette chose continue de te grignoter...

    Il hésita, chercha ses mots puis trancha simplement :

    – Nous devons agir.

    – Comment veux-tu ? Yuri, si c’est la volonté de Korochun... Un dieu.

    – En as-tu parlé à quelqu’un d’autre ? À Anastasia ?

    – Avant toi ? Bien sûr que non !

    – Même pas au chaman ?

    Elle secoua la tête.

    – Je redoute son jugement.

    – Pourtant, on ne peut pas attendre que tu ailles encore plus mal. Si c’est Korochun, le chaman nous dira quoi faire. N’aie pas peur, je vais venir avec toi. Je suis là.

    Il l’embrassa sur le front. Sa sœur l’observa à travers le rideau de ses cheveux.

    – D’accord, souffla-t-elle. Allons lui parler.

    Yuri attrapa sa main pour l’aider à se relever. Kira grimaça alors que leurs peaux entraient en contact, mais son frère ne la lâcha pas. Il tira et elle se retrouva sur ses pieds, vacillante.

    – Tout va bien se passer, lui promit Yuri avec assurance. On va trouver une solution.

    Pourtant, il était bien placé pour savoir que parfois, le pire arrivait. Parfois, même les jeunes filles perdaient la vie. Même en bonne santé. Même à seize ans. L’Hiver les taillait en pièces.

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  • [Livre] L'échange

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    Résumé : « PERSONNE NE VIT AINSI…À MOINS D’AVOIR QUELQUE CHOSE À CACHER. »Quand Caroline et Francis reçoivent une offre pour échanger leur appartement de Leeds contre une maison en banlieue londonienne, ils sautent sur l’occasion de passer une semaine loin de chez eux, déterminés à recoller les morceaux de leur mariage. Mais une fois sur place, la maison leur paraît étonnamment vide et sinistre. Difficile d’imaginer que quelqu’un puisse y habiter.Peu à peu, Caroline remarque des signes de vie, ou plutôt des signes de savie. Les fleurs dans la salle de bains, la musique dans le lecteur CD, tout cela peut paraître innocent aux yeux de son mari, mais pas aux siens. Manifestement, la personne chez qui ils logent connaît bien Caroline, ainsi que les secrets qu’elle aurait préféré garder enfouis.Et à présent, cette personne se trouve chez elle…


    Auteur : Rebecca Fleet

     

    Edition : Robert Laffont

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 07 juin 2018

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Les échanges de maisons, afin de prendre des vacances à moindre coût, sont assez courant et de nombreux sites permettent d’organiser ces trocs temporaires. Pas de quoi s’inquiéter donc.
    C’est en tout cas ce que pensais Caroline qui a bien besoin de vacances pour renouer avec son mari après quelques années difficiles.
    L’histoire alterne entre trois points de vues : Caroline, son mari Francis et le mystérieux occupant de leur maison, ainsi qu’entre deux périodes : le passé en 2013 et le présent en 2015.
    En 2013, Caroline doit composer avec un bébé de deux ans, un mari toxicomane et l’attirance irrésistible qu’elle ressent pour l’un de ses collègues.
    En 2015, Caroline et Francis semblent repartir sur de nouvelles bases, mais on sent que la confiance n’est pas complètement rétablie et que de nombreux non-dits existent encore entre eux.
    J’ai eu beaucoup de mal à supporter Francis. Certes la toxicomanie est une maladie et, s’il n’y avait eu que cela, l’attitude impatiente et exaspérée de Caroline à son égard me l’aurait rendu plutôt sympathique. Cependant, Francis garde tout de même beaucoup de sa lucidité et chacun des mots qu’il adresse à sa femme est destiné à l’humilier ou la faire souffrir.
    De plus, j’ai trouvé extrêmement déplacé de sa part de reprocher son incartade à sa femme quand on considère ce qu’il lui a fait subir.
    Caroline, elle, est méfiance. De toute évidence, elle ne croit pas à 100% à la guérison de son mari. Celui-ci lui a sans doute fait trop de promesses du même acabit qui n’ont pas été tenues, ou pire qui n’ont été faites que pour endormir sa vigilance, pour qu’elle se laisse aller sans réserve.
    Les informations sur le passé de Caroline, ainsi que sur le présent, nous sont distillés au compte-goutte, provoquant une tension grandissante pour le lecteur.
    Plus on en apprend et plus on a envie de savoir ce qu’il se passe.
    Et quand on croit avoir tous les éléments… bam !... une nouvelle révélation remet tout en question.
    J’ai vraiment adoré l’atmosphère de ce roman. Si la tension est présente dans le récit situé en 2015, elle l’est tout autant en 2013, quoique pour d’autres raisons.
    J’ai cependant été un peu déçue par la fin.
    Après toute cette tension, cette angoisse qui est montée en moi en même temps qu’elle montait chez Caroline, je m’attendais à une fin un peu plus explosive. J’ai eu l’impression d’un soufflé sorti trop tôt du four.
    Ce n’est pas en soi une mauvaise fin. C’est même une fin plutôt logique. Mais je voulais plus que cela.
    Malgré cette petite déception, j’ai vraiment aimé ma lecture pour toute cette tension psychologique qui s’en dégage.

     

    Un extrait : La clé glisse dans la serrure et tourne avec aisance. La nuit dernière, dans mon lit, tandis que je contemplais les ombres des branches caressant la fenêtre, je me suis imaginé cet instant. Et j'étais loin de penser que ce serait si simple. J'ai cru que le métal accrocherait, que la serrure résisterait. Après tout ce que j'ai fait pour en arriver là, j'ai l'impression que ce devrait être plus compliqué, pourtant c'est un vrai jeu d'enfant. Quelle déception !

    La porte s'ouvre et le parquet astiqué du vestibule m'apparaît. Juste à l'entrée, un bouquet de branches ornementales jaillit d'un vase. Dans le miroir, le reflet d'une série de photos encadrées, alignées sur le mur opposé. Je franchis le seuil, referme doucement la porte derrière moi, et me dépêche de traverser l'entrée en tournant le dos au mur. Ces images, je ne veux pas les regarder, pas encore. Bientôt...

    Une cuisine rustique, improbable dans cet appartement de ville situé au troisième étage ; une batterie de casseroles en cuivre et quelques bouquets garnis sont suspendus aux murs tilleul. Sur la table en chêne, un morceau de papier griffonné : Bienvenue ! Les notices pour les appareils ménagers sont réunies dans le dossier vert, dans le salon. Il y a du pain, lait, etc. dans le frigo – servez-vous. Si jamais vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à nous appeler. Bon séjour et faites comme chez vous ! Caroline. Je fixe son prénom pendant un long moment. L'oblique du C dénote une certaine assurance, le point sur le i a bavé. J'effleure l'éclaboussure d'encre du pouce, m'attendant à ce qu'elle déteigne sur ma peau. Mais elle a séché depuis longtemps, bien entendu.

    Je finis par me lever pour me faire un café. J'ai bien l'intention de suivre le conseil de Caroline. Je vais me mettre à l'aise. Face à la table, je sirote ma tasse tout en songeant aux pièces qu'il me reste à explorer. Aux secrets qu'elles recèlent peut-être, enfouis dans les effets personnels, prêts à être déterrés. Je me rappelle le renard que j'ai croisé ce matin en voiture, tapi au bord de la chaussée, occupé à déchiqueter la dépouille d'un animal – je revois ses griffes ensanglantées tandis qu'il arrache à sa proie ce qu'il désire... Ce sera pareil. Sale, désagréable. C'est ainsi que ça doit se passer, car telle est ma volonté. La seule manière de provoquer une réaction.

     

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  • [Livre] Nos vies en mille morceaux

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    Résumé : Comment reprendre goût à la vie quand on a tout perdu? Le cheminement de deux frères renversant, chaleureux et tout en finesse Le monde de Griff et Dylan, 13 et 15 ans s'écroule à la fin de l'été, quand un accident de voiture les laisse orphelins. Installés à New-York depuis peu ils sont d'abord recueillis par Blessing, collègue bienveillante de leurs parents. Puis à l'autre bout du monde, dans une petite ville du pays de Galles, chez un oncle et une tante qu'ils ne connaissent pas. Dylan veille sur son petit frère comme sur la prunelle de ses yeux, tandis que Griff sort de son isolement grâce à l'affection de son entourage et aux amitiés qu'il commence à nouer. Dylan, de son côté, trouvera-t-il le paix intérieure?


    Auteur : Hayley Long

     

    Edition : Gallimard

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : Août 2018

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : Emotive comme je suis, comment ai-je pu imaginer sortir indemne de cette histoire ?
    Dès le quatrième de couverture, j’aurais dû me méfier, mais je me suis dit que ça ne pouvait pas être aussi terrible. Et bien si ! Sachez-le, j’ai plus dépensé en kleenex que pour acheter le livre.
    Toute l’histoire est racontée du point de vue de Dylan, dont le seul objectif est d’aider son petit frère, Griff, à faire son deuil.
    Pour soulager son propre chagrin, il se replonge dans ses souvenirs et du coup, on alterne entre présent et passé.

    Les parents de Dylan et Griff étaient des globe-trotters, des professeurs d’anglais qui ne restaient jamais en place.
    Je n’ai pas eu l’impression que cette vie ait vraiment convenue à leurs fils. Griff laisse entendre qu’il n’a jamais fait l’effort d’apprendre la langue de ses différents pays d’accueil et Dylan, lui, exprime le regret de vivre sans aucun possession, pas même un vélo, la difficulté d’être toujours « le nouveau » et de ne se sentir chez eux nulle part.
    Après le décès des parents, Griff se demande pourquoi il ne peut pas rester aux états-unis puisque c’est là qu’ils habitaient, mais on lui explique qu’il est citoyen britannique et qu’il ne peut donc pas résider aux USA. Or les garçons, s’ils sont nés en Angleterre, n’y ont quasiment jamais vécu puisqu’ils étaient toujours par monts et par vaux. Les voyages c’est important, mais avoir des racines, un endroit qu’on peut qualifier de « chez soi » est indispensable. J’ai trouvé que les parents étaient égoïstes et vivaient leur rêve sans se préoccuper des effets sur leurs fils.
    Cette situation rajoute à la difficulté du travail de deuil.
    Une des choses qui revient constamment est que le temps passe et qu’avec lui le chagrin s’atténue. Même si c’est une vérité qui dérange et révolte quand on est en pleine affliction, c’est pourtant bien le cas : le temps est notre meilleur allié dans le deuil.
    Et on voit en effet les garçons sortir la tête de l’eau et Griff reprendre goût à la vie.
    Par contre, en ce qui nous concerne, nous, lecteurs, ça ne va pas être aussi simple. Parce que le dernier tiers du livre nous réserve une surprise de taille.
    L’auteur a pourtant disséminé pleins de petits indices qui mènent à cette révélation mais, bien sûr, cela ne m’a sauté aux yeux que quelques pages avant la révélation (mais il faut dire qu’à ce moment-là, l’auteur nous donne un indice aussi gros et voyant qu’un 33 tonnes sur une route de campagne).
    Avec le recul, cela m’a semblé évident, mais, j’étais tellement aux prises avec mes émotions au cours de ma lecture que je n’ai rien vu venir.
    Ce roman était une lecture souvent triste mais pleine d’amour et d’espoir.

     

    Un extrait : Mon frère Griff et moi, on a longtemps vécu avec notre maison sur le dos.

    On est nés à Londres, on était au jardin d’enfants à Munich, on est entrés à l’école à Shanghai et dans l’adolescence à Barcelone. Quand on est partis vivre à Brooklyn, on s’imaginait être les Anglais les plus cool du quartier. Et on l’était. Surtout parce qu’il n’y avait pas d’autres Anglais.

    Dans ces endroits, on s’est fait des amis du nom de Matilda, Maxim, Ibrahim, Li, Emilio et Lester, qui sont dispersés dans le monde, telles les miettes de notre passé.

    On avait des passeports remplis de tampons, et des canettes de Coca remplies de pièces de monnaie étrangères.

    On savait dire bonjour en plein de langues, et surtout au revoir dans ces mêmes langues.

    Car nos parents, des gens géniaux, avaient sans cesse la bougeotte. Ils étaient profs, et ils partaient enseigner comme ça leur chantait à travers le monde. Ils nous ont emmenés partout avec eux. Ce qui nous allait très bien.

    Jusqu’au jour où tout a changé.

     

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  • [Livre] Les filles sauvages

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    Résumé : Joan vient d'emménager avec sa famille près de San Francisco, à la lisière d'un bois. Là, elle rencontre une fille étrange qui prétend s'appeler Renarde et vit seule avec son père dans une maison délabrée, au cœur de la forêt. Les deux filles deviennent amies et participent ensemble à un concours de nouvelles. Elles remportent le premier prix et sont invitées à suivre un stage d'écriture pendant l'été. La porte d'un nouveau monde s'ouvre alors pour Joan : un monde merveilleux, plein d'ombres et de contradictions, mais aussi de lumières et de possibles.


    Auteur : Pat Murphy

     

    Edition : Bayard

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 20 Février 2014

     

    Prix moyen : 13€

     

    Mon avis : J’ai choisi ce livre après en avoir entendu parler sur la chaîne de Margaud Liseuse.
    L’histoire se passe en 1972 mais franchement, elle aurait pu se passer à n’importe quel moment car il n’u a pas tellement de repères temporels.
    Joan et sa famille ont dû quitter le Connecticut pour la banlieue de San Francisco.
    Joan est furieuse de ce déménagement et si elle ne dit rien à ce sujet, sa mère semble plutôt mécontente de la situation. Joan est une adolescente plutôt équilibrée, sérieuse et réfléchie. Elle a avec sa mère la relation typique d’une adolescente de son âge : entre amour et rejet.
    Le père de Joan est odieux. Il passe son temps à hurler et à dénigrer tout et tout le monde. Il n’est pas étonnant que sa famille ne le supporte plus. J’ai eu l’impression d’un éternel insatisfait, probablement malheureux, qui pense ne pas être reconnu à sa juste valeur.
    En explorant les environs, Joan rencontre Sarah qui se présente comme La Renarde.
    Renarde est pétrie de contradictions. Vive, spontanée et directive dans la clairière jouxtant sa maison, elle se révèle timide, réservée et effacée en public.
    Elle a construit toute une légende de renarde enchantée pour supporter la disparition de sa mère.
    Quand les deux filles sont choisies pour intégrer un cours d’écriture, les questions que leur professeur leur demande de poser et de se poser va leur permettre de mieux comprendre leur entourage et peut-être même de se découvrir elles-même.
    J’ai vraiment apprécié le père de Renarde. Écrivain bourru aux allures de motard, il sait laisser de l’espace à sa fille tout en l’assurant de sa présence, et sait entrer dans les bonnes grâces de Joan comme de sa mère.
    A plusieurs reprises, je me suis dit que le père de Renarde et la mère de Joan auraient fait une très joli couple, stable et respectueux l’un de l’autre. Et les enfants n’auraient certainement pas eu à s’en plaindre.
    Ce roman a été un vrai coup de cœur, entre histoire d’amitié et conte initiatique.
    Il y a beaucoup de questionnement, de doutes et d’émotions et, quand on referme le livre, tout n’est pas résolu car, comme le dit Joan, ce livre ne « raconte pas une histoire, il raconte la vie.
    Et la vie continue. » Même au-delà du mot « fin ».

     

    Un extrait : Quand je redescendis, mon père était en train de râler après ma mère, parce que la réparation de la climatisation avait coûté trop cher. Mon frère était de nouveau devant la télé. Je mis la table et on dîna.
    Mes parents ne s’aimaient pas tellement. Il n’y avait guère qu’au dîner qu’ils étaient réunis. A table, il régnait toujours une certaine tension, entretenue par mon père. Il était éternellement en colère, pour tout et n’importe quoi. Il s’en défendait, pourtant. Il plaisantait constamment, sauf que ses plaisanteries n’étaient pas très drôles.
    « Tu pratiques la politique de la viande brûlée, maintenant ? » lança-t-il à ma mère, ce soir-là. Le rôti était bien cuit, pas du tout brûlé. « C’est intéressant, comme concept. »
    Ignorant son ton cassant, ma mère réagit par un petit rire. Il jeta un coup d’œil dans ma direction. « Ta mère croit que le charbon facilite la digestion », fit-il.
    Je ne répondis pas. Avec mon père, j’avais ma propre stratégie qui consistait à faire profil bas. J’essayais de ne pas attirer l’attention sur moi. J’en disais le moins possible.
    Il se tourna vers mon frère. « Alors, qu'est-ce que tu as vu comme émission éducative, aujourd’hui ? Je suis convaincu qu’on apprend énormément de choses avec le juste prix.
    - Je n’ai pas passé la journée devant la télé, répliqua mon frère, avec mauvaise humeur.
    - C’est vrai, intervint ma mère. Mark est allé faire un grand tour dans les environs, ce matin.
    - Je vois… tu as préféré traîner dans le quartier et chercher la bagarre que de t’ouvrir l’esprit en regardant la télévision. C’est bien, continue comme ça. »

     

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