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Livres - Page 24

  • [Livre] Piège conjugal

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    Résumé : Le jour de leur mariage, Alice et Jake reçoivent un cadeau hors normes : une adhésion au Pacte. Le rôle de ce club étant de veiller au bon fonctionnement de l'union à travers le respect de règles précises, le couple accepte avec plaisir. Mais lorsque l'un des deux contrevient au règlement, le rêve vire au cauchemar.


    Auteur : Michelle Richmond

     

    Edition : Presse de la cité

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 03 Mai 2018

     

    Prix moyen : 21€

     

    Mon avis : J’ai rarement lu un livre qui m’ait autant mis en colère.
    Alice et Jake se voient offrir un cadeau étrange par un client d’Alice lors de leur mariage : Le Pacte.

    Le Pacte est un contrat censé garantir un mariage heureux.
    Il énonce certaines règles telles que se faire des cadeaux chaque mois, organiser un week-end chaque trimestre.
    Au début, tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes : suivre les indications du Pacte leur permet de se montrer plus attentionnés.
    Puis Alice est « signalée » parce qu’elle passe trop de temps au travail. Et une première sanction tombe.
    A partir de là, c’est une véritable descente aux enfers qui attend Jack et Alice.
    Car le Pacte est omniscient, intrusif, les centaines de règles qu’il édicte contrôle jusqu’à la moindre parcelle de la vie de ses membres.
    Et les enfreindre a des conséquences de plus en plus cruelles.
    Le Pacte n’est rien de moins qu’une secte. Une secte dont le but n’est pas de l’argent mais le pouvoir.
    Jack et Alice découvrent très vite qu’il est impossible de quitter le pacte.
    Ils sont surveillés constamment, espionnés, certains, certains membres ne sont rien d’autre que des mercenaires qui ne reculent devant rien pour mener leur mission à leur terme.
    Au fur et à mesure de l’avancée du roman, la tension monte, le danger se fait plus présent, et la colère que j’ai ressentie envers les membres du pacte augmente proportionnellement à cette tension.
    La dernière partie m’a un peu plus déçue. Par dans  tous ses aspects, mais essentiellement sur 2 points.
    D’abord, quelqu’un, dans le but de montrer à Jake l’étendue de la puissance du pacte, révèle le nombre de membres qu’il compte dans le monde entier. Et le chiffre est ridicule !

    Avec un tel nombre, il est totalement impossible que le Pacte soit aussi puissant que l’auteur la présente, puissant au point qu’il est inutile d’espérer un quelconque secours des autorités. Je ne sais pas si ça a été mal traduit, ou si l’auteur n’a pas conscience du nombre de personnes qu’il faudrait pour que ça tienne la route, mais la crédibilité de son histoire en prend un coup.
    J’ai aussi trouvé dommage que la fin soit aussi…simple.

    C’était comme si, à la fin de Taken, on avait eu une poignée de main avec un « Bon ok, on fait la paix, sans rancune mec ? »

    On est un peu comme une flamme de bougie qu’on éteint. On s’attend à de l’explosif et on a un peu un pétard mouillé.

    Je ne dis pas que la fin est mauvaise, ou que je m’y attendais, mais il y a une telle tension au fil des pages que je ne peux pas être pleinement satisfaite d’une fin qui est si peu développée et tellement pas dans la lignée de ce que nous a offert l’auteur.
    Avec une fin plus intense, ce livre aurait sans nul doute été un coup de cœur, tel quel, il reste néanmoins une très bonne lecture.

     

    Un extrait : J’ai placé le cadeau sur la table. Une boîte à la fois massive et élégante.

    L’inscription gravée, cependant, ne cadrait pas avec ma théorie.

    LE PACTE.

    Pas vraiment un nom de whisky irlandais.

    Je l’ai ouverte. À l’intérieur se trouvait un second coffret posé sur une doublure de velours bleu, encadré de deux stylos coûteux nichés dans les replis du tissu : de l’argent, de l’or blanc, voire du platine. J’en ai soupesé un, admiratif. Un présent comme on en offre à ceux qui ont déjà tout, ce qui était un peu bizarre. Nous travaillions dur, Alice et moi, et nous nous débrouillions pas mal, mais nous étions loin d’avoir tout ! Lorsqu’elle avait obtenu son diplôme, en fait, je lui avais offert un stylo. Un bel objet que j’avais acheté à un artisan en Suisse, après des mois de recherches dans le secteur étonnamment florissant du stylo de luxe. C’était comme si j’avais poussé une porte, m’attendant à trouver un petit placard, et que je découvrais tout un univers. J’avais dû déployer des ruses de Sioux pour le payer sans qu’elle se doute de son prix exorbitant. Si elle devait le perdre un jour, je ne voulais pas que la valeur de l’objet ajoute à ses regrets.

    J’ai tracé quelques cercles sur le papier cadeau avant d’écrire : Merci, Liam Finnegan ! Le débit d’encre était régulier et la pointe glissait toute seule sur le papier.

    C’est alors que j’ai remarqué l’inscription gravée sur le stylo.

    Les caractères étaient si petits qu’ils étaient illisibles, mais je me suis souvenu d’une loupe qui faisait partie d’un jeu de société qu’Alice m’avait offert à Noël. J’ai fouillé dans le placard du couloir. Derrière le Risk, le Monopoly et le Boggle, j’ai trouvé la boîte que je cherchais, la loupe toujours dans sa Cellophane. J’ai levé le stylo à la lumière pour l’examiner.

    ALICE & JACK, suivi de la date du mariage, et simplement DUNCAN MILLS, CALIFORNIE. Je l’avoue, j’étais un peu déçu. J’attendais mieux de l’un des plus grands chanteurs de folk vivants. Si l’inscription avait recelé le sens de la vie, je n’aurais pas été autrement surpris.

    J’ai pris le second stylo et je l’ai posé sur la table. Puis j’ai soulevé le coffret. Même bois recyclé, même style, même nom que la grande boîte : LE PACTE. Il était étonnamment lourd.

    Lorsque j’ai tenté de l’ouvrir, j’ai constaté qu’il était verrouillé. J’ai cherché une clé dans la boîte, mais je n’ai trouvé qu’un billet manuscrit.

    Alice et Jack, sachez-le : Le Pacte ne vous abandonnera jamais.

     

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  • [Livre] Frozen - T01

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    Résumé : La couverture de Nat est grillée. Bientôt, tout le monde saura qu’elle fait partie des « marqués ». Le casino, où elle officie comme croupière, va découvrir qu’elle a volé des jetons… Sans aucun scrupule, elle fait accuser quelqu’un d’autre à sa place : un dénommé Wes qui a beau être joli garçon, n’en demeure pas moins arrogant. Nat, elle, a déjà détourné le regard : elle a assez d’argent pour quitter cet infâme New Vegas plongé dans l’ère glaciaire, et rejoindre le Bleu, là où l’air est pur et la mer azure. Là où des renégats comme elle peuvent vivre en paix. Il suffit juste de payer grassement un mercenaire. Mais le passeur, ô surprise, n’est autre que Wes… Après tout, se dit Wes, un voyage dangereux en compagnie d’une jolie fille ne se refuse pas.


    Auteur : Melissa de la Cruz et Michael Johnston

     

    Edition : Albin Michel

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 02 Janvier 2015

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : Frozen est un roman d’anticipation qui postule que la Terre est entrée dans une sorte de nouvelle ère glaciaire après avoir été dévastée par l’Homme.
    L’auteur nous dépeint un monde dévasté, couvert de neige et de glace, des villes entières ont disparues sous la montée des eaux provoquées par la fonte des glaces.
    Les océans sont si pollués que rien n’y vit, on croise d’immense trashberg (iceberg composés d’ordures) et les libertés individuelles sont réduites à zéro (il faut un permis pour avoir des relations sexuelle et une licence pour avoir un enfant).
    Le début du roman est assez abrupt : Nat s’échappe d’une sorte de prison où on la détient parce qu’elle est « marquée ». Ce que sont les marqués, d’où ils viennent, qu’elles sont leurs capacités, on ne l’apprend qu’au compte-goutte car on découvre les choses au même rythme que la jeune fille. Tout au plus sait-on que ces personnes sont traquées, accusées d’être maléfique, voire de transmettre une affreuse maladie.
    Nat rêve de s’échapper de New Vegas, où elle réside, pour rejoindre « le bleu » : un endroit qui serait épargné par le froid et la pollution. Une simple légende selon certains, un nouveau territoire à soumettre (et probablement à détruire) selon l’armée.
    Trouver le bleu n’a rien d’une promenade de santé : Il faut d’abord réussir à fuir la ville, puis, une fois sur l’océan, échapper à des dangers aussi divers que la faim, les trashbergs, les milices, les trafiquants d’esclaves ou encore les choses sinistres qui rôdent sous la surface.
    C’est un monde où la compassion peut-être fatale.
    Nat cherche ce qu’elle est, à qui appartient la voix qu’elle entend parfois au fond d’elle.
    Plus pragmatique, Wes, le jeune passeur que Nat a engagé, cherche avant tout de quoi payer le prochain repas.
    Pourtant, chacun des deux jeunes gens, aussi différents qu’ils puissent apparaître au premier abord, cache un secret qui lui pèse. Si pour Nat, on sait d’emblée que c’est la marque, pour Wes, il faut bien plus de temps pour qu’il nous livre sa face cachée. Et encore le fait-il au compte-goutte.
    Les deux personnages principaux sont attachants et on oublie facilement qu’ils n’ont que 16 ans. Mais l’espérance de vie est si réduite dans ce monde, que tout arrive plus tôt et notamment l’âge adulte. Ainsi, à 16 ans, Wes a déjà été militaire, mercenaire et passeur.
    Plus on avance dans l’histoire et plus la fantasy s’ajoute à la dystopie. Les deux se complètent parfaitement, sans doute parce que la fantasy est intégrée petit à petit.
    J’ai aussi apprécié que la romance n’arrive pas trop vite et qu’elle ne facilite pas les choses.
    Le chemin est très dangereux et ce n’est pas parce que nos personnages tombent amoureux qu’il en devient plus facile.
    Il y a beaucoup d’action, entrecoupé de pages plus calmes, comme pour nous laisser souffler.
    La fin est un vrai ascenseur émotionnel. On apprend enfin quelles sont les capacités de Nat (ainsi que pleins d’autres choses sur elle), ce qu’on a attendu pendant tout le livre. Et juste après, on a cette fin qui nous arrache un « non ! ».
    Mais bon, étant donné qu’il s’agit d’une trilogie, un happy end dès le 1er tome aurait été plus que bizarre.
    Vu la fin du 1er tome, les tomes 2 et 3 promettent d’être explosifs !
    Et je suis impatiente de les découvrir.

     

    Un extrait : C’était le coup d’envoi du week-end, le soir des amateurs ; autour de sa table se pressaient des hommes d’affaires venus pour des congrès, des gosses de riches brandissant des jetons en platine, un couple de soldats en permission – garçon et fille, jeunes mariés, qui se bécotaient entre deux verres –, des débutants nerveux posant leur mise avec des doigts tremblants. Nat battit les cartes et distribua. Le nom qu’elle se donnait lui était venu dans un rêve confus, oublié depuis, mais apparemment il lui allait bien. Désormais, elle était Nat. Habituée aux chiffres et aux cartes, elle avait facilement décroché un emploi de croupière au Loss. Il y avait des jours où elle pouvait presque se persuader n’être que cela, une rêveuse de Vegas parmi d’autres, tâchant de joindre les deux bouts, espérant toucher un jour le jackpot.

    Elle pouvait presque se convaincre qu’elle n’avait jamais fui, qu’elle n’avait jamais sauté de cette fenêtre. Elle n’était pas tombée, non : elle avait plané, filé dans les airs comme si elle avait eu des ailes. Puis atterri brutalement dans une congère, après quoi elle avait désarmé les gardes du périmètre qui l’avaient aussitôt cernée, et volé un gilet thermique pour se tenir chaud. Elle avait suivi les lumières du Strip et, une fois arrivée en ville, n’avait eu aucun mal à échanger le gilet contre des lentilles pour dissimuler ses iris – condition sine qua non pour trouver un emploi dans le casino le plus proche.

    New Vegas ne décevait pas ses espoirs. Alors que le reste du pays ployait sous le joug de la loi martiale, la cité du Grand Ouest était demeurée fidèle à elle-même : c’était bien l’endroit où les règles étaient faites pour être enfreintes, et où le monde venait se divertir. Rien ne pouvait décourager les foules : ni la menace de violence constante, ni la crainte des Marqués, ni même les rumeurs de sorcellerie noire supposément à l’œuvre dans les recoins obscurs.

    Depuis qu’elle s’était enfuie, la voix dans sa tête exultait, et ses rêves se faisaient de plus en plus sombres. Presque chaque jour elle s’éveillait dans une odeur de fumée et dans un vacarme hurlant. Parfois, ses visions étaient si prégnantes qu’elle ignorait si elle dormait ou non. Des rêves de feu et de ruines, de décombres fumants, de fumée épaisse, de sang sur les murs…

    Le bruit de ces cris…

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  • [Livre] Au bonheur des filles

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    Résumé : Du haut de ses 19 ans, Vivian sait déjà qu’elle ne veut pas du destin tout tracé par ses parents. Mais de sa bulle protégée, elle est loin de s’imaginer le tourbillon incroyable qu’est New York au début des années 1940. Alors, quand après un énième échec scolaire elle est envoyée chez sa tante Peg qui possède un théâtre en plein Times Square, Vivian n’en croit pas ses yeux. Entre la ville qui vibre sans cesse et la troupe d’artistes et de danseuses qui cohabitent joyeusement dans le théâtre, Vivian découvre l’exubérance, la fête et la liberté. Surtout auprès de sa nouvelle amie Celia, une sublime showgirl très émancipée pour l’époque… Mais un faux pas lors d’une virée nocturne fera hélas chavirer le nouveau monde de Vivian et la renverra à la case départ.

    Quand on a goûté au bonheur d’être une fille libre, peut-on y renoncer ?


    Auteur : Elizabeth Gilbert

     

    Edition : Calmann-Lévy

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 05 Février 2020

     

    Prix moyen : 22€

     

    Mon avis : Vivian fait le désespoir de ses parents.
    Ceux-ci sont des petits bourgeois conservateurs, un peu snob et contre l’entrée en guerre des USA, ne supportant pas de voir Vivian, leur fille de 19 ans ne pas suivre à la lettre le chemin qu’ils ont tracé pour elle.
    Excédés, et malgré l’antipathie que son père ressent pour sa sœur, ils prennent la décision de l’expédier chez sa tante Peg, à New York.
    Peg, en bonne artiste un peu bohème, un peu alcoolique, beaucoup fauchée, qui tient un petit théâtre minable des bas quartiers de la ville, ne songe pas une seconde à imposer des limites à cette nièce qui lui tombe sur les bras, laquelle nièce ne tarde pas à s’accoquiner avec une showgirl d’à peu près son âge qui a bien l’intention de la dégourdir un peu.
    Et là, on plonge dans le tourbillon du New York des années 40 et de toutes les bêtises que peuvent faire deux filles de 20 ans immatures dans une ville où l’alcool coule à flot et où les hommes se jettent aux pieds des jeunes femmes pourvus qu’elles soient un minimum jolies.

    Toute cette histoire, Vivian, vieille dame, la raconte à Angela, une jeune dont on ne sait pas qui elle est sinon que Vivian a fait sa robe de mariée dans les années 70 et que, maintenant que ses deux parents sont morts, elle a une question à poser à Vivian.
    C’est pour y répondre que la vieille dame remonte à ses 19 ans et raconte toute son histoire.
    Et son histoire, c’est avant tout l’histoire d’une jeune fille de bonne famille qui s’émancipe en s’appropriant son corps.
    Alors, certes, elle ne prend pas que des décisions très heureuses, ni très intelligentes, mais ce sont ses décisions et elle ne veut laisser ni son père, ni son frère, ni un hypothétique mari s’arroger le droit de contrôler son corps à sa place et décider pour elle de son destin.
    Quant à l’évènement qui la réexpédie chez ses parents, comme dit dans le résumé, s’il est vrai que Vivian  a un peu « déconné », j’ai trouvé que cela prenait des proportions incroyables.
    A l’époque des faits, la jeune fille s’est effondrée et a accepté sans broncher, et même en les trouvant justifiés (un effet de son éducation) tous les reproches qui lui sont faits. Des décennies plus tard, elle s’insurge que seules les femmes aient eu à assumer les conséquences de cet évènement.
    Pour ma part, j’ai trouvé qu’on avait affaire-là à une belle bande d’hypocrites. Que ce soit la tante Peg qui se plie aux quatre volontés de son amie (impliquée indirectement) ou l’amie en question qui réécrit l’histoire et massacre littéralement Vivian psychologiquement plutôt que de s’interroger sur son propre entourage et ses propres actions, je les ai trouvées profondément injustes et à la limite du ridicule dans leur propos tant ils ne reflètent pas la vérité des faits.
    Quant au frère de Vivian, pour qui se prend exactement ce petit con moralisateur ?
    Et au milieu de toute cette bande d’hurluberlus tous plus indigne de confiance les uns que les autres, il y a Olive. Sérieuse et inébranlable Olive. Elle parait être une affreuse rabat-joie, mais sans elle la bande ne survivrait pas une semaine.
    On peut dire qu’elle est la seule adulte dans cette histoire et, si elle désapprouve l’attitude de Vivian, elle ne lui tourne pas le dos pour autant.
    A travers son récit, Vivian passe sans transition de l’insouciance aux restrictions et aux horreurs de la guerre.
    Vivian va murir dans cette seconde partie de sa vie à New York et prendre son destin en main.
    Je ne m’attendais pas à ce que la réponse à la question d’Angela nous entraîne dans cette direction mais j’ai beaucoup apprécié le tournant qu’a pris la vie de Vivian (ou plutôt le tournant qu’elle lui a fait prendre).
    Je n’ai pas lu Mange, prie, aime, le titre le plus connu de l’auteur mais j’ai vraiment aimé sa plume dans ce roman –ci et l’ambiance qu’on y trouve.
    J’ai mis un peu de temps pour le lire mais je ne regrette absolument pas de m’être lancée dans ce roman, bien au contraire, car j’ai passé un super moment et je le recommande sans réserve.

     

    Un extrait : Franchement, je ne comprenais pas ce que je faisais à la fac, hormis sacrifier à une destinée dont personne ne s’était donné la peine de m’expliquer le but. On me serinait depuis ma plus tendre enfance qu’un jour j’étudierais à Vassar, mais pour quoi faire ? Quel bénéfice était-je censée en retirer, exactement ? Pourquoi devais-je cohabiter dans cette petite chambre malodorante avec une sincère future réformatrice sociale ?

    A ce moment-là, de toute façon, je n’en avais déjà que trop soupé des études. L’enseignement que m’avait dispensé pendant toutes ces années l’Emma Willard School for Girls et ses brillantes diplômées de l’une ou l’autre des Sept Sœurs ne suffisait donc pas ? J’étais pensionnaire depuis l’âge de douze ans ; peut-être avais-je le sentiment d’avoir purgé ma peine. Combien de livres faut-il lire pour prouver qu’on est capable d’en lire un ? Je sais déjà qui est charlemagne, alors fichez moi la paix, telle était ma vision des choses.

    De surcroît, peu après la rentrée de ma funeste première année universitaire, j’avais découvert un bar, à Poughkeepsie, qui servait jusque tard dans la nuit de la bière bon marché au son d’un orchestre de jazz. Comme j’avais mis au point un plan astucieux pour m’évader discrètement du campus, qui impliquait de laisser une fenêtre ouverte, et de cacher une bicyclette à proximité (j’étais le cauchemar de la surveillante du dortoir), je fréquentais assidûment ce lieu. J’avais par conséquent un peu de mal à assimiler les conjugaisons latines au sait du lit puisque le matin, en général, j’avais la gueule de bois.

    Ce n’était cependant pas le seul obstacle.

    Il me fallait bien trouver le temps de fumer toutes ces cigarettes, par exemple.

    En deux mots, j’étais très occupée.

     

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  • [Livre] Pour le pire

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    Résumé : Le couple que forment Paul et Rebecca ne reposerait-il que sur des illusions ? Lorsque deux policiers sonnent à leur porte un matin, à la recherche d'une femme disparue, Rebecca est loin de se douter que ce sera l'événement le moins dramatique de sa journée. Car son mari cache quelque chose. Et plus elle creuse, pire semble être l'objectif de celui qui partage sa vie depuis vingt ans. Alors que les mensonges de Paul se multiplient, confiance et fidélité semblent ne plus être que de lointains souvenirs et sa femme sombre dans la paranoïa.

    Progressivement, le couple se retrouve piégé dans une spirale infernale... au risque de tout détruire.


    Auteur : E. G. Scott

     

    Edition : Pygmalion

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 01 Février 2020

     

    Prix moyen : 22€

     

    Mon avis : Paul et Rebecca, on ne peut pas dire que je les ai vraiment appréciés.
    D’un côté, il y a Paul, qui semble avoir constamment besoin de se prouver qu’il peut séduire. Dès qu’il a une femme dans sa vie, il semble chercher avec qui la tromper.
    Et Rebecca, accro aux médicaments qu’elle détourne allégrement de son travail de représentante en produit pharmaceutique, qui ne cache pas son mépris pour son mari pour la seule raison que sa société a fait faillite et qu’il se retrouve donc au chômage.
    Quel genre d’amour unit ces deux-là ?
    Ils ne semblent motivés que par la compétition de savoir qui de lui ou de elle mettra le plus d’argent sur leur compte commun.
    Le roman présente plusieurs narrateurs.
    Rebecca et Paul se partagent l’essentiel des chapitres mais on peut voir aussi les points de vue d’autres personnages tels que les deux policiers qui enquêtent sur la disparition de deux femmes de l’entourage du couple : Sheila, la maitresse de Paul et Sasha, l’épouse du patron de Rebecca.
    Depuis que la police est passée pour son enquête, Rebecca semble perdre les pédales en même temps qu’elle augmente sensiblement ses prises de médicaments.
    Le rythme ne faibli jamais et, même si je n’ai pas pu m’attacher à Rebecca, j’avais envie qu’elle retrouve un semblant de normalité.
    Mais les deux auteurs sont diaboliquement efficaces et rien ne filtre avant plus de la moitié du livre où là, on commence à en savoir plus que les personnages car, contrairement à eux, on a une vraie vue d’ensemble.
    Jusqu’à ce que les auteurs nous en dévoilent assez pour que l’on comprenne ce qu’il se passe, j’étais complètement perdue et totalement prise au piège de la toile d’araignée tissée par les deux auteurs.
    Je ne savais ni qui, ni quoi croire.
    J’ai également beaucoup aimé l’écriture, le rythme, l’alternance des personnages et leurs tourments intérieurs respectifs.
    J’ai plongé, tête baissée dans cette histoire, je me suis laissée embarquée dans ses nombreuses ramifications jusqu’à la fin, aussi sombre qu’inattendue.
    Car si je me suis laissée aller à échafauder divers scénarios pour cette fin, celle que nous offrent les auteurs, je ne l’avais même pas envisagée.
    Bluffant ! C’est le moins qu’on puisse dire !

     

    Un extrait : Duff nous prévient de leur présence avant que la sonnette retentisse.
    Paul quitte brusquement l’embrouillamini de nous deux corps nus pour enfiler un short de gym et un t-shirt ; je reste sous les draps frais, dos à lui. Malgré notre déception et notre insatisfaction communes, il me pique un baiser rapide avant de descendre accueillir les intrus qui interrompent nos ébats malheureux.
    Le cœur qui cogne, j’enfile une robe de chambre puis j’attends que les visiteurs se dirigent vers la cuisine, suivis pas Duff, notre terre-neuve tout excité, les griffes cliquetant sur le parquet puis sur le carrelage, pour me rendre sur le palier en haut de l’escalier. Invisible du rez-de-chaussée, j’entends les questions des nouveaux venus et les réponses calmes de Paul.
    J’attends le signal pour le rejoindre, puis me répète un mantra à chaque marche : On ne nous surprendra pas. On ne nous surprendra pas. On ne nous surprendra pas. Nous nous en tirerons.
    Mais j’ignore que l’arrivée de deux inspecteurs de police sera l’épisode le moins dramatique de la journée.

     

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  • [Livre] Les gardiens des anges – T01 – Les ailes perdues

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    Résumé : « Je m’appelle Lily, j’ai 17 ans et je fais partie de ces humains dotés de pouvoirs qu’on nomme les potentiels.

    Dit comme ça, c’est plutôt cool, non ?

    Ça le serait si les potentiels n’étaient pas au cœur d’une guerre sanglante entre les anges et les démons. Heureusement, je peux compter sur Matthew, un ange mystérieux, pour veiller sur moi et me guider dans ce nouveau monde. Sauf que lui aussi a ses problèmes à surmonter, une histoire de mémoire et d’ailes perdues.

    S’il n’y avait que ça, on pourrait s’en sortir. Mais c’était sans compter sur l’apparition d’une force sombre et puissante qui ne reculera devant rien pour m’atteindre, y compris s’en prendre aux gens que j’aime.

    Je m’appelle Lily, et je suis une potentielle. »


    Auteur : Michèle Beck

     

    Edition : Autoédité

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 29 Novembre 2019

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : L’univers dans lequel nous plonge Michelle Beck est extrêmement intéressant.
    Dès le prologue, j’ai été captivée (même si j’attends toujours des explications) et, sans surprise, je n’ai pas pu blairer les anges (J’ai toujours eu du mal avec ces emplumés qui se croient au-dessus de tout le monde. A mon sens, ils ne valent pas mieux que les démons… mais c’est un sentiment personnel !)
    Lily est une adolescente qui a déjà sa part de problèmes : sa mère vient de mourir, elle n’a jamais connu de son père qu’une photo, et la voilà forcée de vivre avec une tante qu’elle connait à peine.
    Elle n’avait donc pas besoin de se retrouver catapultée dans une guerre ancestrale entre anges et démons.
    Et pourtant… c’est bien ce qui lui tombe sur le coin du museau.
    Bon ok, la mauvaise nouvelle s’accompagne d’un ange tourmenté mais super sexy (oui j’ai dit que j’aimais pas les anges, mais lui ça passe…).
    J’ai vraiment beaucoup aimé Lily.
    Elle fait face à tout ce qu’il lui arrive avec beaucoup de courage (ou alors elle est en état de choc, faut voir) mais ne devient pas une super héroïne pour autant.
    Et surtout, et cela je l’ai d’autant plus apprécié que c’est une chose qui m’exaspère dans beaucoup de roman, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds.
    Dans beaucoup de romans, quand l’héroïne apprend l’existence de ses dons, son mentor, père, tuteur ou autre, veut toujours lui imposer certaines choses, sans la moindre explication, au motif que « lui il sait ». Et après quelques maigres protestations, l’héroïne capitule et c’est tout juste si elle ne s’excuse pas d’avoir osé avoir une personnalité.
    Mais pas Lily ! Quand Lily n’est pas contente, non seulement elle le fait savoir, mais elle ne lâche pas le morceau, à moins qu’on lui donne des explications convaincantes.
    Enfin une fille qui a du caractère et qui ne s’écrase pas en laissant tomber ses convictions juste parce qu’on lui a dit de le faire !
    Côté anges, même si j’ai trouvé Matthew très touchant, et ça serait compliqué de ne pas l’apprécier avec tout ce qu’il se prend dans la tronche, j’ai quand même trouvé qu’il devrait prendre un peu plus exemple sur son pote Léo et se détendre un peu.
    Léo sait s’amuser sans pour autant être irresponsable.
    L’histoire ne manque pas d’action et Lily a tout juste le temps d’assimiler les infos qu’on lui donne (et nous avec du coup) qu’une autre tuile lui tombe dessus.
    Du coup, ça donne une histoire qui se lit très vite grâce à son rythme soutenu.
    L’écriture est fluide, il n’y a pas de répétitions, de lourdeurs ou de longueurs.
    Les dialogues sont réalistes en ce sens qu’ils sont naturels et ne donnent pas l’impression de tomber comme un cheveu sur la soupe. Ça n’a l’air de rien, mais un dialogue mal construit peut plomber une histoire.
    Bon, j’avoue que j’ai eu une furieuse envie d’insulter l’auteur pour la fin qu’elle a osé nous infliger, mais je me suis héroïquement abstenue.
    Mais je vous le dis, elle a intérêt à se faire pardonner dans le tome 2 ! Que je lirai avec joie !

     

    Un extrait : Une sonnerie me tire du sommeil. Sur le moment, tout me paraît normal, jusqu’à ce que je me souvienne où je suis, et pour quelle raison. Et j’ai de nouveau l’impression de tomber.

    Pour ne pas y penser, je me concentre sur ce qui m’entoure. La nature a repris ses droits sur le mausolée abandonné. Les branches de grands arbres dissimulent les colonnes abîmées et du lierre habille les restes d’une voûte.

    Je récupère mon portable dans mon sac. J’ai manqué plusieurs appels de ma meilleure amie et un de ma tante. Il est temps que je rentre.

    Après plusieurs minutes de marche, un frisson me parcourt le dos. Le genre de frisson qui vous donne la sensation désagréable d’être observé. Mais j’ai beau sonder la forêt, je ne vois rien. D’ailleurs, j’ai du mal à reconnaître les lieux. Je ne me souviens même pas d’avoir couru si loin !

    La nuit s’installe, et avec elle tombe un épais brouillard, rendant tout plus inquiétant. Les arbres projettent vers moi leurs bras tortueux, des monstres sanguinaires se dissimulent derrière chaque buisson, prêts à se jeter sur moi. Bien sûr, ce n’est que mon imagination, même si mon cœur, lui, ne semble pas le comprendre et s’emballe pour un rien.

    Tout à coup, un grognement retentit, et deux points rouges émergent de l’obscurité. Pétrifiée, je reste plantée au milieu du chemin, incapable de me détourner de l’apparition, jusqu’à ce qu’elle disparaisse.

    Je me frotte les yeux du revers de la main, imputant cette vision sur le compte de la fatigue. Après tout, que peut-il bien y avoir comme animal sauvage à Lyon ? À part des lapins ?

    Je me mets à rire nerveusement puis reprends la route en me moquant de ma réaction, lorsqu’un hurlement éclate dans la forêt, une plainte qui se répercute en moi, me coupe la respiration et me fait trébucher. Une douleur me plaque au sol. On m’arrache les os du dos un à un, on m’écorche ! Je crie, en écho au hurlement qui résonne en moi. Submergée par la souffrance, je sombre dans les ténèbres.

     

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  • [Livre] Juliette à New York

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    Résumé : En compagnie de sa mère journaliste, Juliette, 13 ans, voyage aussitôt qu'un congé scolaire se présente. Pour cette première aventure, elle s'envole vers la Grosse Pomme quelques jours avant Pâques. La voilà partie pour une semaine dans la cité de ses rêves ! Dès son arrivée, elle est séduite par les 1001 attraits de la ville qui ne dort jamais. Entre deux repas au restaurant, une visite au musée et quelques séances de magasinage intensif, Juliette ne tarde pas à se faire de nouveaux amis avec qui elle vivra évidemment des aventures à couper le souffle !


    Auteur : Rose-Lyne Brasset

     

    Edition : Kennes

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 03 juin 2015

     

    Prix moyen : 13€

     

    Mon avis : Juliette à New York est le 1er livre de la série, mais le 3ème que je lis après Juliette à Barcelone (Tome 2) et Juliette à Quebec (Tome 6).

    J’ai vraiment l’impression que les tomes peuvent se lire dans n’importe quel ordre, parce que Juliette semble avoir toujours 13 ans et ne pas gagner en maturité au fil des tomes.
    Dans ce premier tome, d’ailleurs, on n’assiste pas au changement de carrière de sa mère. Juliette semble déjà bien habituée à voyager pendant toute ses vacances. Du coup, rien ne distingue vraiment ce premier tome des suivants, excepté la destination évidement.

    Si cela peut sembler une vie fantastique, Juliette, elle, est nettement moins enthousiaste. Ce qui l’intéresse, à l’étranger, c’est de faire les boutiques, pas de visiter des tas de monuments qui ne l’intéressent pas. Elle préférerait quand même passer ses vacances avec ses amis (des boutiques, il y en a à Québec !).
    On peut la comprendre, 13 ans c’est un peu jeune pour pleinement apprécier l’architecture de la grande bibliothèque de New York.

    Comme dans les deux autres tomes que j’ai lu, en plus de la visite de la ville, certains événements vont venir pimenter la visite de Juliette et sa mère à New York.
    Ces évènements montrent les dangers que courent les étudiants, et surtout les étudiantes, mal accompagnés et qui cherchent à se loger dans une ville où les seuls logements abordables sont soit insalubres, soit dans des quartiers dangereux, soit les deux.
    Au travers des péripéties de Juliette, on découvre la ville avec ses vendeurs de rue, ses quartiers typiques comme Chinatown ou le Queens…

    A la fin du livre, comme dans les autres tomes, on trouve la présentation des lieux les plus marquants : Empire State Building, La bibliothèque de New York, Chinatown, Elis Island, Macy’s, Time Square et bien d’autres…
    Le mini guide informe aussi sur les aéroports, la monnaie, les moyens de transport…
    Enfin, après un mini lexique français anglais, on a un petit historique de la ville suivi d’un petit QCM.
    Bref, tout ce qu’il faut pour que votre ado prépare parfaitement sa visite de the Big Apple !

     

    Un extrait : Je m’appelle Juliette, j’ai treize ans et je déteste mon prénom. Mes amis m’appellent d’ailleurs Jules et non pas Juliette, qui sonne comme «clarinette», «sonnette» ou «trompette», tiens! En particulier quand ma mère le hurle à tue-tête à 6 h 45, le matin.

    Je presse mon oreiller sur ma tête en maugréant. Pitiééé! Ce n’est pas humain de se lever si tôt! Encore deux petites minutes…

    — Julieeettte!

    ARRRHHH! Je hurle à mon tour:

    — OK, je ne suis pas sourde! Je viens de dire que je me lève, là.

    La porte de ma chambre s’ouvre brusquement et ma mère apparaît dans l’embrasure.

    — Il faut que je te parle, Juliette, lève-toi!

    — Je n’ai pas le temps, là, maman. Ça ne peut pas attendre ce soir?

    — Non, justement, j’ai préparé cette lettre que tu dois remettre au secrétariat de ton école.

    Elle me tend une feuille de papier pliée en trois.

    — Qu’est-ce que c’est?

    Je n’ai pas tout à fait les yeux ouverts et j’ai sur­tout l’esprit encore embrumé. Je sors péniblement une jambe de sous les draps, puis une deuxième, avant de m’asseoir au bord du lit et d’étirer le bras en direction du papier que me tend maman.

    — C’est le billet que tu dois remettre au secrétariat de l’école pour justifier ton absence la semaine prochaine. Nous partons à New York ce soir!

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  • [Livre] Ni mariée, ni enterrée – T03 – Grandir (sans doute)

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    Résumé : « Après avoir affronté les insectes thaïlandais et le chaos indien, Georgia ne pensait vraiment pas qu’elle ferait la plus terrifiante des découvertes dans le confortable appartement du centre de Manchester qu’elle partage avec Ben, le nouvel homme de sa vie. Une découverte qui prend l’apparence innocente d’une bague – ou plutôt d’un sublime solitaire que Georgia trouve par hasard, bien caché au milieu d’une pile de vêtements. Après un premier échec, est-elle prête à sauter le pas une nouvelle fois ? Georgia n’a pas le temps de se poser la question : Ben et elle s’apprêtent à décoller pour deux semaines de soleil, de tourisme et d’aventure au Chili… un cadre de rêve pour une demande en mariage.


    Auteur : Katy Colins

     

    Edition : Harlequin

     

    Genre : Chick Lit

     

    Date de parution : 2017

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : Georgia et Ben filent enfin le parfait amour et ont emménagé ensemble. L’agence marche bien et Ben souhaite s’agrandir en ouvrant un bureau à Londres mais Georgia pense qu’il est encore trop tôt.
    Ben m’a encore énervée dans ce tome. Il ne cesse de prendre des décisions sans en parler à Georgia mais il se montre toujours aussi peu consciencieux que ce soit dans l’achat d’une table dont il prend mal les mesures, dans la signature d’un contrat ou encore dans la lecture d’une carte.

    Georgia est un peu déstabilisée, à la fois par la découverte d’une bague de fiançailles cachée dans les affaires de Ben et par le départ de son amie Shelley qui a décidé de retourner en Australie.

    Afin d’apprendre à mieux connaître Ben avant un hypothétique mariage, Georgia souhaite partir en vacances avec lui et saute donc sur l’occasion qui leur est donné de participer à une téléréalité se déroulant au Chili.

    Cette pauvre Georgia attire vraiment les ennuis. Dès le départ de l’aventure, elle se met la présentatrice à dos, perd sa valise, et fait une fausse manipulation dans des toilettes automatiques qui provoque l’ouverture de la porte pendant qu’elle les utilise.
    Et pourtant, malgré tout, Georgia arrive toujours à tirer son épingle du jeu.

    Dans ce tome, on en apprend plus sur Ben, son passé et sa famille. Si cela explique certaines de ses décisions, cela ne les excuse en rien et je comprends la colère que va ressentir Georgia à son égard.
    J’ai trouvé que plus elle faisait preuve de maturité, plus Ben, lui, se comportait comme un gamin capricieux.

    J’ai bien aimé cette histoire, mais je pense que la saga doit s’arrêter là.
    J’ai vu que l’auteur avait l’intention d’écrire encore au moins 2 tomes, mais j’ai bien peur que ça ne soit les tomes de trop. On ne peut pas surfer sans cesse sur la même vague au risque de finir par plonger.

    Une bonne lecture mais une saga qui fait le tout de la question à mon avis.

     

    Un extrait : Malgré le long grognement que venait de pousser Ben, je savais qu’il avait apprécié notre petite expédition. Le magasin était immense. Rien que l’entrepôt à lui tout seul aurait été assez vaste pour contenir tout un pays.

    De mon côté, j’avais bêtement redouté notre première virée Ikea à deux. Après tout, y acheter des meubles lambda était un rite de passage pour n’importe quel couple, non ? La dernière fois que j’étais venue ici avec Alex, mon ex, dans « cet enfer suédois », comme il l’avait appelé, notre bilan avait été une bibliothèque « Billy » — et une violente dispute. Nous ne nous étions pas adressé la parole pendant deux heures après notre retour de courses. J’avais imaginé cette expédition comme la construction exaltante de notre foyer, et non comme un cauchemar stressant entrecoupé de chamailleries. Et c’était avant même d’aborder l’étape délicate du montage de ces fichus meubles…

    Rien de comparable cette fois-ci. Pour notre première visite officielle, Ben et moi nous étions promenés dans ce magasin gigantesque. Nous n’avions pas ergoté sur qui de nous deux préparait le plus souvent le repas en passant dans la zone d’expo cuisines, ni pressé le pas d’un air gêné pour traverser l’espace des enfants. En fait, nous nous étions bien amusés. Voilà ce que j’avais imaginé avant mon expérience désastreuse avec Alex.

    Mais à présent, deux heures après notre arrivée, je sentais malgré tout que Ben avait atteint son seuil de tolérance. Le seul créneau que nous avions trouvé pour venir ici ensemble était un samedi et, apparemment, tout Manchester avait eu la même idée. Nous avancions d’un pas traînant derrière des bricoleurs stressés, des enfants hystériques et des couples en train de se disputer à voix basse à propos des motifs de rideaux. Tout ce petit monde suivait consciencieusement les flèches du parcours labyrinthique vers la sortie.

     

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  • [Livre] La terre qui penche

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    Résumé : Blanche est morte en 1361 à l’âge de douze ans, mais elle a tant vieilli par-delà la mort! La vieille âme qu’elle est devenue aurait tout oublié de sa courte existence si la petite fille qu’elle a été ne la hantait pas. Vieille âme et petite fille partagent la même tombe et leurs récits alternent.
    L’enfance se raconte au présent et la vieillesse s’émerveille, s’étonne, se revoit vêtue des plus beaux habits qui soient et conduite par son père dans la forêt sans savoir ce qui l’y attend.
    Veut-on l’offrir au diable filou pour que les temps de misère cessent, que les récoltes ne pourrissent plus et que le mal noir qui a emporté sa mère en même temps que la moitié du monde ne revienne jamais?
    Par la force d’une écriture cruelle, sensuelle et poétique à la fois, Carole Martinez laisse Blanche tisser les orties de son enfance et recoudre son destin.


    Auteur : Carole Martinez

     

    Edition : France loisirs

     

    Genre : Drame

     

    Date de parution : 2016

     

    Prix moyen : 17,50€

     

    Mon avis : La terre qui penche est un roman à deux voix. Blanche, fillette de douze ans, raconte son histoire, tandis que la vieille âme de l’enfant, qui a continué à vieillir après sa disparition, se souvient avec la lucidité que donne le recul.
    L’enfance de Blanche n’est pas heureuse. Son père est un homme que la mort en couche de sa femme a rendu amer, violent et cruel. Il tient à sa fille des propos très crus et culbute les servantes sous ses yeux tout en lui soutenant que c’est dans le corps des filles que le Diable trouve refuge.
    Il la maintient dans la peur de ce Diable au point que, lorsqu’il l’emmène en voyage, elle est persuadée qu’il s’en va la sacrifier pour apaiser le malin.
    Et pourtant, ce voyage va changer la vie de Blanche.
    Promise au seul fils du seigneur de Hautepierre, elle va se retrouver dans un lieu où elle va enfin être bien traitée, habillée confortablement et où on va lui apprendre à lire et écrire, chose que son père lui a toujours refusé, dédaignant l’éducation des filles.
    Mais ce n’est pas l’avis de son futur beau-père qui a tenu à ce que Blanche vienne deux ans plus tôt pour l’éduquer correctement.
    Blanche s’installe donc au bord de la Loue, au château de Hautepierre. Son futur mari, Aymond, est un simple d’esprit d’une grande gentillesse. Si Blanche n’est pas enchanté au départ, elle va se prendre d’affection pour le jeune garçon.
    La vieille âme revient donc sur l’histoire de Blanche, son histoire, avec un recul de plusieurs siècles. Elle est blasée, un peu dégoutée par le monde qui l’entoure.
    Elle redécouvre cette histoire à chaque fois qu’elle l’entend, comme si on la lui racontait pour la première fois.

    L’histoire se déroulant au Moyen-Age, la croyance en Dieu côtoie les croyances païennes et la rivière est vue comme une créature vivante, parfois joueuse, souvent malveillante.

    L’écriture réussit le tour de force d’être à la fois poétique et vulgaire.
    Il faut dire qu’au Moyen-Age, on ne prenait pas de gant et on appelait un chat, un chat… Pas de métaphore, pas d’euphémisme…

    Les relations entre les personnages sont magnifiquement bien décrites. Elles sont complexes et les personnages sont faillibles, ont des comportements contradictoires, bref, sont pleinement humains.

    En filigrane de l’histoire de Blanche, la mort est omniprésente : la peste (pestilence), les accidents, les meurtres (dont certains commis par un pédophile), les exécutions sommaires… Malgré son jeune âge, Blanche a depuis toujours été confrontée à la mort.
    Dire que la fin m’a surprise est un euphémisme. Je ne m’attendais vraiment pas à ça, mais j’ai vraiment apprécié cette fin.

     

    Un extrait : À tes côtés, je m’émerveille.

    Blottie dans mon ombre, tu partages ma couche.

    Tu dors, ô mon enfance,

    Et, pour l’éternité, dans la tombe, je veille.

    Tout aurait dû crever quand tu as gagné ton trou, gamine,

    Au lieu de quoi la vie a dominé, sans joie.

    Seule la rivière a tenté quelque chose pour marquer ton départ, ma lumineuse.

    Dans la brume du petit matin, elle a soudain figé ses eaux vertes tout du long, si bien qu’en amont de la Furieuse, les aubes des moulins se sont arrêtées de tourner, comme engluées dans du métal fondu. Dès que l’haleine humide et claire qui la nappait de vapeurs nocturnes est remontée à flanc de coteaux jusqu’à se dissoudre tout à fait dans la chaleur du jour, dès que la rivière est apparue, nue, débarrassée de ses longs voiles laiteux, les meuniers de la vallée ont découvert que la Loue enchanteresse s’était changée en miroir : plus rien ne bougeait dans son lit que le reflet du monde des berges et celui des nuages épars de mai. Alors, à mesure que le jour s’est déplié sur cette terre qui penche, la vie du dehors s’est laissé prendre au piège de sa propre image, étonnée de se voir des contours si nets à la surface des eaux mortes et inquiétantes qu’aucune ondulation ne venait plus troubler. La Loue faisait silence et, jusqu’à ce que les cloches aient sonné sexte, on n’a plus entendu le moindre clapotis contre les pierres. Chut ! Chut ! Même dans les pentes raides des gorges, qui, jamais jusque-là, ni de nuit, ni de jour, n’avaient cessé leurs papotages, les langues d’eau, saisies en pleine course, s’étaient tues. Chut ! Chut !

    Rien ne semblait pouvoir briser le sortilège qui avait pétrifié la rivière. Car c’était bien de cela qu’il s’agissait, de quelque enchantement !

    Ce matin qui a suivi la fin de notre histoire, mon éclatante, le vent lui-même a renoncé à remuer la surface plombée de la Loue. Aucune de ses caresses ne pouvait froisser l’enveloppe, lisse à pleurer, de la belle serpente. Nul sillage ne ridait cette étrange peau de métal qu’elle s’était forgée en une nuit. Ni frisson sous les ongles des araignées d’eau, ni tressaillement aux frôlements bleus d’une libellule, ni efflorescence sous les branches basses. La Loue ne prenait plus plaisir à lécher ses berges, plus de va-et-vient sur le sable ou la pierre, plus d’ondoiements dans sa chevelure d’algues, plus de soupirs, plus un souffle. Rien ne scintillait à sa surface. Le soleil, qui se faufilait entre les arbres pour la rejoindre, se glaçait à son contact. L’astre était réduit à un cercle blanc, sans feux.

     

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  • [Livre] Love story à l'iranienne

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    Résumé : Les jeunes Iraniens rêvent-ils encore d’en finir avec le régime ? Comment se rencontrer dans cette société qui ne le permet jamais ? Comment flirter ? Comment choisir sa femme ou son mari ? Malgré la tradition, malgré le régime. Des journalistes ont interviewé clandestinement de jeunes Iraniens pour donner un éclairage politique et social. Comment échapper à la police pour vivre sa love story ?


    Auteur : Jane Deuxard

     

    Edition : Delcourt

     

    Genre : Bande dessinée

     

    Date de parution : 13 janvier 2016

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Sous le pseudonyme de Jane Deuxard se cache un couple de journalistes qui parcourt anonymement l’Iran pour y recueillir des témoignages.
    On se doute du danger qu’ils courent ainsi tous les jours dans un pays qui tolère de moins en moins les journalistes étrangers.
    Les iraniens qui se confient à eux risquent aussi beaucoup. On sait que le régime a l’habitude des arrestations arbitraires de ceux n’entrent pas parfaitement dans le moule.
    Pour la protection des uns comme des autres, une seule règle : ne se rencontrer qu’une seule fois, le jour du témoignage.
    Le fait de ne pas se revoir limite grandement le risque de dénonciation, qui est la plus grande cause des arrestations.
    Dans cette BD, comme l’indique le titre, il est question avant tout des relations amoureuses des jeunes d’aujourd’hui.
    La première chose qui ressort des témoignages est que, malgré l’élection du candidat réformateur, les répressions de la police des mœurs sont toujours aussi vives. Ce n’est pas tellement étonnant quand on sait que ledit « réformateur » est un mollah.
    Les jeunes qui témoignent parlent de la tradition des mariages arrangés, de l’impossibilité pour les jeunes de se rencontrer de manière naturelle, d’apprendre à se connaître avant le mariage…
    Et même quand les fiancés sont amoureux et complices, ils doivent se cacher pour ne serait-ce que s’embrasser et, ils ne peuvent pas faire l’amour car la famille du fiancé est en droit d’exiger un certificat de virginité.
    Au cours de leurs investigations, les journalistes ont pu constater tout l’arsenal répressif sur lequel s’appuie le régime : caméra, patrouille de police, dénonciations, milices en civil, contrôles intempestifs dans les établissements publics…
    On parle aussi de la désillusion de ceux qui ont fait la révolution culturelle en 1979 et ont vu ce régime se mettre en place, ainsi que la colère de la génération suivante qui accuse leurs aînés d’avoir fait une révolution désastreuses par caprice.
    C’est sans doute cette incompréhension entre les générations qui empêche le peuple iranien de faire front contre le régime.
    tout comme « Paroles d’honneur » de Leila Slimani, « Love story à l’iranienne » nous permet d’entrer dans l’intimité d’un peuple dont la voix est trop souvent étouffée.

     

    Un extrait :

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  • [Livre] Assassins: Les psychopathes célèbres

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    Résumé : Les plus grands meurtriers de l'Histoire (Manson, Hitler, Petiot, Jack l'Éventreur...) présentés par M. et Mme tout le monde. En deux mots : Ils ont tué dix personnes, cinquante ou dix-sept millions... Ils sont mégalomaniaques, asociaux, narcissiques, manipulateurs, pervers... Ces psychopathes célèbres racontés par Brigitte la psy, Gaspard l'intermittent ou encore Patrick le numérologue, vont vous rappeler, tout au long de cette lecture, à quel point vous êtes quelqu'un de bien. Même si vous avez déjà eu envie de tuer quelqu'un, entendons-nous bien. Les histoires relateront les vies de Charles Manson, Jack l'Éventreur, Docteur Petiot, Mary Bell, La Comtesse Sanglante, Hitler...


    Auteur : Jeff Pourquié

     

    Edition : Fluide Glacial

     

    Genre : Bande dessinée

     

    Date de parution : 21 Août 2019

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Dans cette BD, un narrateur, différent à chaque portrait, nous expose les actes de plusieurs psychopathes célèbres tels que Jack l’éventreur, Belle Gunnes, Charles Manson ou encore le docteur Petiot.
    L’idée de faire présenter le portrait de chaque tueur par une personne lambda (un numérologue, une psy, un assureur, un prêtre, des lycéens, un député-maire…) était une excellente idée. Malheureusement, j’ai trouvé que, malgré la fiche récapitulative placée après chaque présentation, tout était beaucoup trop survolé au point parfois de frôler l’inexactitude.
    De plus, certains des « présentateurs » sont vraiment limites. Franchement, certains, comme le député-maire, sont vraiment vulgaire, sans que cela n’apporte quoi que ce soit à la BD.

    Je sais bien que Fluide glacial n’est pas réputé pour son bon goût, mais je pensais qu’ils s’étaient un peu améliorés avec le temps.
    Disons que cette BD est un bon résumé des actes des célèbres criminels, mais un peu comme un quatrième de couverture résumerait un roman de 900 pages.

    Alors un conseil, si un de ces hommes ou femmes vous intrigue, lisez un ouvrage qui leur est destiné et ne vous contentez surtout pas de cette BD !

     

    Un extrait :

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