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Livres - Page 18

  • [Livre] Echange fatal

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    Lecture terminée le : 18 septembre 2019

     

    Résumé : De part et d’autre de l’océan, un simple échange de maisons tourne au drame… Pour les vacances de la Toussaint, Kate et Hazel décident d’échanger leur domicile. La première est irlandaise et pense que des vacances feront le plus grand bien à sa famille qui vit des moments difficiles. La seconde vit à New York mais rêve de retourner sur la terre de son enfance irlandaise, avec son mari et ses deux enfants, pour tourner la page après l’agression dont elle a été victime. Mais on est loin des vacances idylliques… Le mari de Kate se montre étrangement distant et Hazel a la désagréable impression d’être observée. Bientôt l’une des deux est retrouvée morte… Mais laquelle était visée ?


    Auteur : Siobhan MacDonald

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 2016

     

    Prix moyen : 18,50€

     

    Mon avis : Deux femmes qui semblent traverser une période difficile décident d’échanger leurs maisons pour partir en vacances à moindres frais. Au cours de leur séjour, l’une d’elle va mourir.
    En fait, on sait très vite laquelle des deux femmes va mourir. Dès les premiers chapitres, même. Dès lors, la vraie question n’est pas qui va mourir, mais pourquoi est-elle morte ?
    Hazel, qui vit à New York avec son mari Oscar et ses deux enfants, est enseignante dans un lycée difficile.
    Elle semble être blessée et son mari parait être un type dur, qui régente sa famille et surveille sa femme et ses enfants comme du lait sur le feu. On ne peut pas vraiment dire qu’il soit sympathique.
    Kate, l’irlandaise, vit avec son mari Mannix et ses deux enfants. Kate est un peu rigide, son mari vient de retrouver du travail après deux ans de chômage et leurs relations sont plus que tendues. On dirait qu’elle ne lui pardonne pas la perte de son emploi et qu’elle lui fait payer sans cesse leurs difficultés financières. Mannix n’est pas heureux dans son nouveau travail, sa femme contrôle la moindre de ses dépenses, le moindre de ses déplacements et leur fils est particulièrement difficile à vivre.
    Je ne sais pas s’il souffre d’une forme d’autisme, de TOC, ou d’une autre maladie, mais puisque ce n’est pas précisé, la seule chose qu’on voit, c’est un mioche qui mène son monde à la baguette à force de crises d’hystérie, qui est le centre de l’attention et qui se montre insupportable. J’ai eu plus d’une fois envie que Kate, au lieu de traquer les moindres soupirs de son mari, s’occupe un peu de recadrer son fils et cesse de faire ses quatre volontés.
    Je n’ai pas trouvé les personnages sympathiques.
    Mannix est du genre à toujours chercher la facilité, Kate et Oscar sont psychorigides et les enfants…bah ce sont des enfants… mais j’ai préféré ceux de Oscar et Hazel à ceux de Kate et Mannix.
    Le récit est tour à tour du point de vue de chacun des adultes et certaines de nos certitudes volent en éclats d’un chapitre sur l’autre.

    L’histoire ne souffre d’aucun temps mort et les difficultés de chaque couple sont assez nombreuses et variées pour que les théories sur la mort de la victime soient diversifiées.
    Le tout est cohérent et on n’a pas vraiment besoin d’apprécier les personnages pour apprécier l’histoire, même si l’un d’entre eux m’a finalement touché quand on apprend les faits qui l’on poussé d’être comme il est. En plus, il n’a pas l’air irrécupérable !

    J’ai vraiment plongé dans cette histoire avec grand plaisir.
    Alors oui, il est possible de découvrir l’identité du coupable bien avant la fin, mais franchement ça ne m’a pas dérangée, notamment parce que le thriller ne se termine pas sur cette révélation.
    J’aime bien ça, quand l’identité du coupable n’est pas une fin en soi en mode : « Ah c’est lui ! », il se fait butter et tout est bien qui finit bien.
     Non parce que parfois, la police trouve le nom du coupable, mais le coupable qui lui, a fichu le camp. Et encore faut-il l’attraper !
    J’ai bien aimé le style de l’auteur. Je crois qu’il s’agit d’un premier roman et j’espère qu’on en aura bientôt un autre parce que j’ai vraiment envie de retrouver sa plume !

     

    Un extrait : Kate sentit son moral flancher. Cela faisait déjà deux fois cette semaine. En réalité, King Kong avait envahi leur écran de télévision plus de fois ce trimestre qu’au cours de toute l’année précédente. Les épaules voûtées, elle se dirigea vers l’entrée. Elle pendit son blouson mauve et son cartable débordant de propositions de projets, qui semblaient désormais vouées à ne pas être lues de toute la soirée.

    Elle revint dans la cuisine et enlaça Izzy, qu’elle serra fort dans ses bras. Ça n’était pas bien juste envers sa fille, tout ça. Kate devait sans arrêt se répéter et répéter aux autres qu’Izzy n’avait que onze ans. Lorsque l’argent était venu à leur manquer, Izzy n’avait jamais posé la moindre question ni contesté quoi que ce soit : elle avait accueilli chaque nouvelle restriction, chaque nouvelle mesure d’économie, avec stoïcisme. Adieu les cours de musique. Adieu les cours de danse. Seuls les scouts avaient été sauvés.

    Izzy faisait de son mieux. « T’inquiète pas, maman, je garderai Fergus quand tu retourneras au travail » ; « J’irai chercher Fergus à l’école » ; « J’aiderai Fergus à faire ses devoirs ». Pour peu qu’on pût aider Fergus, Izzy s’y employait. Elle y mettait tout son cœur.

    — Papa rentre pour dîner ? Il m’a promis de m’emmener chez les scouts ce soir.

    Izzy défit son tablier et le tendit à sa mère.

    — Il doit être en route.

    Kate répondit avec une conviction exagérée. Le comportement de Mannix était imprévisible depuis quelques mois, mais il était très préoccupé par son nouveau travail, ce qui valait toujours mieux que ces nombreux mois de chômage qu’il avait connus.

     

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  • [Livre] Four dead queens

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    Lecture terminée le : 20 juin 2020

     

    Résumé : Keralie, la plus habile voleuse des quatre royaumes, vole un jour ce qu’elle n’aurait jamais dû voler. En touchant l’objet dérobé, elle voit ce qu’elle n’aurait pas dû voir : les quatre reines de Quadara ont été assassinées. Mais la jeune fille compte bien tirer profit des informations qu’elle possède en les échangeant contre une récompense au Palais…

    À condition d’y parvenir. De tromper Varin, le ténébreux (et séduisant) jeune Éonien auquel appartient l’objet volé. De semer Mackiel, le malfrat qui lui a tout appris avant de se retourner contre elle. Et surtout, d’arrêter le meurtrier.

    Une course contre la mort commence pour Keralie.


    Auteur : Astrid Scholte

     

    Edition : Casterman

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 03 Juin 2020

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : Quadara est un royaume séparé en quatre quadrants, chacun dirigé par une reine. Des règles très strictes, les « lois des reines », encadrent la manière dont est dirigé Quadara et ce pour éviter que le royaume de replonge dans la guerre civile.
    Certaines de ces lois des reines m’ont parue injustes, inutiles et même cruelles. Sentiments que semblent partager certaines des reines, d’ailleurs.
    Loin, très loin du palais, on fait la connaissance de Keralie, une jeune voleuse issue d’une famille de pêcheurs assez pauvre.
    Contrairement à beaucoup d’héroïne de livres, Keralie est voleuse par choix, parce qu’elle refusait de vivre la même vie que ses parents.
    Mais le vol de la cargaison d’un messager, Varin, vol qui semblait anodin, va la projeter au cœur d’une véritable intrigue policière.
    La quatrième de couverture ne nous prépare absolument pas au sac de nœuds dans lequel vont être expédiés les personnages.
    La construction de ce roman n’est pas vraiment linéaire. La temporalité est un peu floue et le roman est à multiples voix dont chacune semble avoir son propre rythme.
    Pour autant, il n’y a pas de difficulté pour suivre l’histoire (bon, je ne dis pas qu’on ne se pose pas quelques questions de temps en temps…)
    Mais surtout, rien, absolument rien, ne pouvait me préparer au retournement de situation qu’offre ce livre.
    Je m’attendais bien à un retournement de situation mais j’étais partie dans une toute autre direction (mais ça aurait pu ! Ce n’était pas complétement tiré par les cheveux !).
    Mais bon, clairement, je me suis faite totalement balader et je n’aurais pas pu être plus à côté de la plaque que ça.
    La lecture va très vite et le rythme ne retombe jamais. Même dans les moments moins intenses, on apprend tout un tas d’informations utiles (et pour moi, les infos, c’est du rythme).
    Je me suis méfiée de beaucoup de monde (de vraiment beaucoup de monde) et, comme pour le retournement de situation, j’étais complètement et totalement à côté de la plaque.
    J’ai vraiment adoré ce roman. C’est un vrai coup de cœur. Il n’y a rien qui m’ait déplu ou qui m’ait déçue dans ce livre. Dès que j’ai commencé, je n’ai plus pu le lâcher et arrivée vers la fin, j’ai carrément fait une quasi-nuit blanche pour le terminer.
    Et en plus, pour ne rien gâcher, il s’agit d’un one shot. C’est un détail que j’ai beaucoup apprécié car d’une part, je n’ai pas toujours envie de m’embarquer pour plusieurs tomes, et d’autre part, j’ai parfois l’impression que les auteurs ne sont plus capables de construire une histoire complète en plus ou moins 700 pages.
    J’ai donc été ravie que ce soit le cas ici !

     

    Un extrait : Inconfortablement installée sur son trône, Iris changea de position pour réarranger ses épais jupons. Coulant à flots à travers le plafond bombé, le soleil de midi illuminait le cadran doré placé juste en contrebas. Il était orné des armoiries de la nation de Quadara, avec des arêtes épaisses pour matérialiser les murs qui divisaient le pays. Au centre, un globe d’ambre réfléchissait la lumière, éclairant ainsi les inscriptions gravées dans le marbre de la salle des trônes. Elles rappelaient à chacune des reines, ainsi qu’à celles et ceux qui assistaient à une audience royale, les relations autorisées entre les quadrants, ainsi que les règles strictes auxquelles les reines devaient se conformer : les Lois des Reines. Alors que le territoire de Quadara demeurait divisé, les reines, elles, régnaient au sein de la même cour, leurs quatre trônes formant un cercle autour du cadran. Ensemble, mais séparées. Chacune d’entre elles faisait face à la section correspondant à son territoire. Le visiteur suivant d’Iris quitta le paravent qui isolait les reines du public. La souveraine jeta un coup d’œil à Marguerite, l’une de ses sœurs de règne, qui était assise à côté d’elle. Celle-ci haussa un sourcil, amusée, quand l’homme fit la révérence en s’inclinant si bas qu’il effleura presque le marbre poli à ses pieds. Il se tenait sur les armoiries d’Archia : une île à dominante agricole bordée de feuillages et de fleurs, avec un cerf au sommet d’une montagne, le tout cerclé par d’énergiques tourbillons dorés. Aujourd’hui âgée de trente ans, Iris n’avait pas revu Archia depuis douze ans. Mais aussi longtemps qu’elle vivrait, jamais elle n’oublierait l’air vif, les forêts profondes et les collines ondoyantes de sa terre natale. Même quand il se redressa, l’homme n’osa pas croiser le regard de la reine. Cela était dommage pour lui, parce qu’elle avait de très jolis yeux. — Ma Reine, commença-t-il d’une voix tremblante. Parfait, pensa Iris. Elle mettait un point d’honneur à ce qu’on la craigne – une quête chronophage, mais qui en valait la peine. Elle savait que son quadrant, Archia, pouvait être considéré comme le moins redoutable des quatre. Ses habitants, méfiants envers ce qui relevait des avancées technologiques, restaient en général dans leur coin, traversant rarement le détroit qui les séparait du continent. Les Archiens se concentraient sur le travail physique et sur un seul objectif : mener une existence qui, bien que modeste, pouvait être considérée comme une bonne vie.

     

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  • [Livre] Les arcanes d’Hemera – T01

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    Lecture terminée le : 15 septembre 2019

     

    Résumé : « Croyez-vous en une vie après la mort, mademoiselle Rivière ? »

    C’est un discours pour le moins intrigant que tient le directeur adjoint de l’Organisation à Allyn, après lui avoir fortement conseillé de le suivre dans un lieu mystérieux.

    D’après lui, Allyn possèderait le même don qu’Axel, son frère défunt, à savoir celui de circuler dans un monde parallèle… mais dans quel but ?

    Tout cela la laisse perplexe. Même si depuis deux mois elle vit une situation pour le moins surprenante, ce n’est pas pour autant qu’elle va croire en ce genre de choses.

    Et pourtant…

    Entraînée par le flot de révélations et le désir d’en apprendre plus sur son frère, elle doit se rendre à l’évidence, l’Organisation et la mission qui lui est confiée semblent bien réelles ! Et presque tous comptent sur elle pour reprendre le poste qu’Axel a laissé vacant.

    Allyn va donc se retrouver confrontée à un univers dont elle ignorait l’existence, et devoir supporter un coéquipier lunatique qui refuse de travailler avec elle pour une raison encore obscure…


    Auteur : Elyna E.C.

     

    Edition : Inceptio

     

    Genre : Fantastique

     

    Date de parution : 12 septembre 2018

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Alerte coup de cœur !

    J’ai ce livre depuis début janvier 2019 et Dieu seul sait pourquoi il m’a fallu 9 mois pour le sortir de ma PAL (qui as dit « en même temps, t’as vu la taille de ta PAL ? »)

    Le début m’a agacée. J’avais envie de foutre des baffes à ce crétin de Fortin, le directeur adjoint de l’Organisation (oui, bon, ok, ce point précis n’a guère changé au fil de ma lecture).
    Et puis… et puis Allyn, notre héroïne têtue comme une bourrique, plonge dans un livre… et là, c’en était fini de moi ! J’étais accro !
    Alors vous pensez bien que quand on plonge dans les Affres, ce monde où l’Organisation fait ses missions, rien ni personne n’aurait plus pu me sortir de ce livre (sauf l’épuisement, lui, il a réussi quelques heures. Mais là, c’est de la prise en traître !).
    Le fait qu’Allyn ne connaisse rien de ce monde-là nous permet de le découvrir avec elle et donc de ne pas être perdu (enfin pas plus que le personnage principal, en tout cas).
    Les circonstances qui entourent la mort des parents d’Allyn, tout comme celles qui entourent la mort de son frère, Axel, sont assez nébuleuses et ne se révèlent que petit à petit.
    Ce dernier drame semble d’ailleurs être le point d’apparition, du moins aux yeux d’Allyn, de Maël, son « fantôme de compagnie ». Si au début il semble être un fantôme normal (si j’ose dire), très vite, j’ai eu l’impression qu’il cachait pas mal de choses. Je l’aime bien cela dit, même si ses crises de jalousie sont un peu pénibles.

    Allyn présente quelques capacités qui la distinguent des autres mais, comme elle ne semble pas les maîtriser du tout, on ne peut pas vraiment dire qu’elles lui permettent de s’élever au-dessus du lot.

    Et sinon, on en parle de Lucas ? Ancien équipier d’Axel, qui devient l’équipier d’Allyn, de toute évidence à contrecœur, j’ai eu très sérieusement envie de lui taper la tête contre un mur (crépis de préférence) jusqu’à ce qu’il nous crache enfin ce qu’il a sur le cœur ! Non vraiment, faut qu’il se détende ce garçon ! Parce que souffler le chaud et le froid comme ça, c’est usant pour les nerfs ! Surtout les nôtres !

    Si je ne savais pas qu’il s’agit là d’un premier roman, je ne l’aurais jamais deviné tant il est dépourvu des défauts qu’on rencontre généralement dans ces ouvrages.
    Il est vraiment abouti, et si je ne sais pas quel est le travail éditorial fait dessus, je remarque néanmoins que beaucoup de grosses maisons d’édition (qui en plus vendent leurs livres plus chers) n’atteignent pas cette qualité.
    Pour en revenir au livre, j’ai vraiment tout aimé, que ce soit l’histoire ou les personnages.
    D’ailleurs l’auteur se laisse aller à de très nets penchants sadiques avec eux. Elle ne leur épargne rien (non mais des clowns quoi !).
    Quant à la fin… la fin !!
    Bon sang ! Même si j’ai engueulé l’auteur (qui s’est honteusement déchargé sur sa maison d’édition à ce sujet), j’ai bien aimé cette fin. Surtout parce que j’ai déjà le tome 2 et que je ne vais donc pas attendre longtemps pour connaitre la suite !

     

    Un extrait : - Allo la Terre, tu es parmi nous ?

    Bien qu’il sût pertinemment qu’Anna détestait qu’on la dérange dans ce genre d’occasion, Axel ne put résister à la tentation de la bousculer pour lui faire rompre le contact avec la pierre froide.

    - Axel ! Espèce d’idiot ! tu m’as fait peur.

    - Et toi aussi tu fais flipper, tu décroches de là parfois ?

    - Pour faire quoi ?

    A cette question pleine de bon sens, Axel fut incapable d’apporter une réponse.

    - Ca tombe bien que tu sois là, ajouta-t-elle en baissant les yeux vers la pelouse verdoyante, j’ai quelque chose à te montrer.

    - Dois-je me méfier ?

    - Ca risque de ne pas te plaire.

    Axel réprima un grognement.

    - Je te vois venir… Anna, si c’est encore pour plaider la cause d’Aldrik, laisse tomber, ça n’en vaut pas la peine. Tu sais bien que je ne…

    - Je ne te ferais pas cet affront, Axel, le coupa-t-elle. Et je suis très sérieuse, viens voir ça.

    Le front plissé, Axel étudia l’expression figée de son amie lorsqu’elle pivota face au dolmen afin d’y reposer sa paume. Il n’était pas, pour sa part, très familier avec cet instrument. Ce dernier exigeait une sacrée maîtrise, non pas physique, mais mentale ; car il était toujours difficile de se confronter au monde des vivants tout en en étant soi-même privé pour l’éternité.

    - Anna… Je sais que tu adores ce truc, mais sérieusement, ce sera sans moi.

    - Reste !

    Le cri qu’elle laissa échapper attisa sa curiosité. On pouvait qualifier Anna de bien des façons, mais l’hystérie n’en faisait pas partie.

    - Ils cherchent à te remplacer, Axel, articula-t-elle avec difficulté. Je crois que tu devrais voir ça.

     

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  • [Livre] La gitane aux yeux bleus

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    Lecture terminée le : 16 juin 2020

     

    Résumé : Atticus Craftsman, un trentenaire anglais venu à Madrid afin de fermer l’unique librairie de l’entreprise de son père qui n’est pas rentable, a disparu. Cette librairie a une particularité : elle n’est gérée que par des femmes et celles-ci, Berta, Soleá, María, Asunción et Gaby, possèdent un plan pour empêcher la fermeture. Il semblerait qu’elles aient donc à voir avec la mystérieuse disparition d’Atticus, survenue quelques temps après son arrivée. L’inspecteur Manchego, chargé de l’enquête, va tant bien que mal essayer de comprendre ce qu’il s’est passé.


    Auteur : Mamen Sánchez

     

    Edition : Gallimard

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 04 Juin 2020

     

    Prix moyen : 22€

     

    Mon avis : Malgré ce que le résumé pourrait laisser croire, ce roman tient plus du roman contemporain que du policier.
    Certes, il y a bien un policier dans l’histoire mais, sans aller jusqu’à dire qu’il ne sert à rien, il est plus un prétexte à rire qu’à voir appréhender des criminels.
    Malgré des sujets parfois graves, parfois émouvant, l’auteur a une plume qui passe sans transition et sans difficulté de l’émotion à la quasi-absurdité.
    On a donc des anglais en Espagne… et attention, des anglais très…anglais, vraiment très très anglais. Et puis pourvus de ces noms à coucher dehors (Marlow, Atticus…).
    Quasiment tous les moments drôles et/ou absurdes ont lieu en présence de cette famille bizarre comme tout et se pensant le summum de la distinction et du bon goût.
    En revanche toute l’émotion est ressenti en présence de l’une (ou plusieurs) des cinq femmes s’occupant de la version espagnole de la revue littéraire appartement à la famille anglaise.
    Berta, Asunción, Maria, Gaby et Solea sont exceptionnelles. Chacune a son histoire, chacune ses problèmes, elles sont d’âges divers, ont des vies familiales différentes, mais sont soudées comme les doigts de la main.
    Je ne saurais dire quel personnage j’ai préféré tant ils sont tous sympathiques (à part 1, mais il est là pour qu’on le déteste. Quant aux parents d’Atticus, s’ils ne sont pas à proprement parlé sympathiques, ils sont si involontairement drôles qu’ils entrent sans problèmes dans la catégorie « personnages appréciés »).
    Dans les personnages secondaires, j’ai adoré plus que tout la grand-mère de Soléa, Remedios. Elle est vraiment géniale (comme tout le reste de sa famille, d’ailleurs).
    J’ai vraiment beaucoup aimé ma lecture.
    Quelqu’un a dit dans son avis que ce roman serait vraiment parfait pour être adapté au théâtre.
    Je suis tout à fait d’accord, une pièce adaptée de ce roman serait surement géniale.

     

    Un extrait : Berta Quiñones, la pauvre, n’avait pas fermé l’œil de la nuit. Debout depuis six heures du matin, elle tuait le temps en attendant de pouvoir appeler les filles, réfléchissant à la manière dont elle leur annoncerait la mauvaise nouvelle, tout en lançant une machine, astiquant le sol de la cuisine, arrosant les plantes et passant l’aspirateur.
    Ce n’était pas son programme habituel du dimanche. Berta était l’exact inverse d’une maniaque du ménage. Les jours de congé, elle oubliait tout et tout le monde pour trainer au lit jusqu’à pas d’heure, comme une fillette solitaire et heureuse. Puis elle se préparait un café au lait, sortait sur le balcon et adressait son plus beau bâillement à sa rue déserte avant de passer le reste de la matinée à lire.
    La concernant, la solitude avait été un choix délibéré et avisé. Bien entendu, comme toutes les célibataires de la littérature, elle avait vécu dans sa jeunesse sa propre histoire d’amour non partagée. Et pas qu’un peu. En vérité, et Berta avait un peu honte de se l’avouer, le garçon de ses rêves n’avait même jamais soupçonné l’amour qu’elle lui portait. Jamais ils n’avaient échangé un seul mot. Ils ne se voyaient que de loin, et l’on peut penser qu’après les cinq années que dure leur « histoire » - au cours desquelles il ne leva qu’une fois la tête pour la regarder -, il n’eut pas la moindre pensée pour la fillette à lunettes, aux longues nattes, qu’il aperçut un matin en train de l’observer depuis le balcon de sa maison, la première du village, face au bureau du télégraphe.

     

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  • [Livre] Maîtresse de tous les maux

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    Lecture terminée le : 16 septembre 2019

     

    Résumé : Nous connaissons tous cette histoire : une belle jeune fille rencontre un beau prince. Mais la demoiselle apprend qu'elle a été maudite par une Fée noire, la condamnant à sombrer dans un sommeil éternel. Malgré la protection de trois bonnes fées, la malédiction se réalise. Mais le bien triomphe du mal : le prince défait le dragon cracheur de feu, et réveille la princesse grâce à son baiser d'amour véritable.
    Pourtant, ce n'est que la moitié de l'histoire : qu'en est-il de la Fée noire, Maléfique ? Pourquoi maudit-elle cette princesse innocente ? Bien des récits ont tenté d'expliquer ses motivations. Voici l'une de ces histoires, un conte ancestral où l'amour et la trahison côtoient la magie et les rêves.
    Voici l'histoire de la Maîtresse de tous les maux.


    Auteur : Serena Valentino

     

    Edition : Hachette

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 09 mai 2019

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Maléfique est l’un de mes personnages préféré, j’attendais donc avec impatience de lire son histoire.
    Le fil conducteur reste les trois sœurs qui sont de plus en plus présentes au fil des tomes (D’ailleurs, le tome 6 leur sera apparemment entièrement consacré), mais Maléfique n’est pas laissée de côté pour autant.
    Les chapitres alternent entre le présent (dans lequel on retrouve quelques personnages comme Blanche-Neige et sa Belle-mère) et l’histoire de Maléfique depuis son enfance.
    Toute cette partie dans le passé a vraiment été ma préférée. Les fées en prennent pour leur grade (et moi, à part Clochette, les fées ont tendance à profondément m’énerver).
    Dans la partie présente, j’ai beaucoup aimé l’histoire autour d’Aurore, mais j’ai trouvé qu’il y avait quelques incohérence ou en tout cas que l’auteur s’était dispensée d’expliquer certaines choses qui étaient, à mon sens, indispensables (Et là, je ne peux vraiment pas en dire plus dans spoiler à mort).
    Maléfique a un côté féministe qui dénote dans un conte de fée. Elle fait un discourt génial sur le fait qu’il y en a marre que l’on demande aux princesses d’être des cruches qui ont besoin d’attendre après des hommes pour être sauvées au lieu de se sauver toutes seules.
    J’aime toujours autant les réécritures de Serena Valentino qui sont des réécritures de Disney, plutôt que des réécritures de contes.
    En effet, dans ses réécritures, elle intègre toujours des scènes des films d’animation, ce qui rend l’histoire encore plus cohérente.
    C’est difficile d’en dire plus sans en révéler trop, alors je dirai simplement foncez, mais lisez les tomes dans l’ordre, sinon l’histoire des sœurs vous perdra vite et elle est quand même assez présente pour que ce soit essentiel de la suivre. Et ces trois furies sont assez difficiles à suivre comme ça !

     

    Un extrait : Elle avait plus que jamais besoin des trois sorcières et elle avait bien peur de les avoir perdues. Elle se dirigea vers le miroir magique suspendu au mur, celui que les sœurs lui avaient donné des années auparavant.

    - Montre-moi Lucinda ! Montre-moi Ruby ! Montre-moi Martha ! ordonna-t-elle.

    La surface du miroir s’éclaira d’un éclat violet. La fée noire n’avait jamais maîtrisé la magie des miroirs aussi bien que les étranges sœurs et elle utilisait rarement leur présent ; cependant, des images troubles des sorcières apparurent après quelques instants. Elles erraient sans but dans une grande salle pleine de miroirs et semblaient répéter un nom à l’infini, que Maléfique n’arrivait pas à distinguer.

    - Lucinda ! Vous m’entendez ? J’ai besoin de vous, cria Maléfique

    L’espace d’un instant, elle crut qu’elles l’avaient entendue car elles s’arrêtèrent brutalement.

    - Mes sœurs, où êtes-vous ? J’ai besoin de votre aide pour aurore, hurla Maléfique.

    Soudain, l’image de Lucinda se fit plus nette. Son visage vacilla dans la brume violette et elle transmit frénétiquement ses instructions à la fée noire.

    - Tu dois entrer dans ce château, Maléfique. Va par le feu, la fumée et les rimes, va par tous les moyens ! Crée toi-même l’instrument de son destin s’il le faut et envoie-la dans la terre des rêves. Nous l’attendrons. Mais tu dois faire en sorte qu’elle ne se réveille jamais. Nos pouvoirs ne sont pas les mêmes ici ! Tout dépend de toi. Va, maintenant !

     

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  • [Livre] Le parfum de Katsu

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    Lecture terminée le : 13 septembre 2019

     

    Résumé : À quelques jours des noces qui doivent l’unir à Akeko Kawa, l’héritière du clan ennemi de son peuple, l’honorable seigneur de guerre Toru Okami croise la route de Katsu, modeste paysanne mariée à un homme violent qui se plaît à l’humilier chaque jour. Toru est troublé par la beauté sauvage et le parfum envoûtant de la jeune femme. Quand celle-ci sauve d’une chute le père gravement malade de Toru, le seigneur l’invite à rejoindre le château pour devenir la suivante de sa future épouse…


    Auteur : Claire Volanges

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Romance historique

     

    Date de parution : 28 avril 2019

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : En général, dans la collection Nouvelle Plume, je prends des thrillers. Alors pourquoi ai-je choisi le parfum de Katsu ? Bonne question.
    En vérité, j’ai dû le voir sur une des chaînes booktube que je suis (généralement les suggestions de vibration littéraires qui ne me déçoivent jamais).
    Le parfum de Katsu a frôlé le coup de cœur. Mais vraiment frôlé. A vrai dire, je ne saurais pas dire pourquoi je n’ai pas atteint le coup de cœur parce que j’ai très vite complétement happée par cette histoire.
    L’histoire d’amour entre Katsu et Toru semble impossible : elle est mariée, il est sur le point de conclure un mariage politique.
    Leur les sentiments ne s’expriment pas physiquement, mais à travers des regards et les mots.
    La vie maritale de Katsu est toxique mais dans le japon féodal, une femme valait moins qu’un cheval et on se doute bien que la jeune femme n’a aucun recours contre sa brute de mari.
    Pour autant, si Katsu se soumet à son mari, contrainte et forcée, dans sa tête elle ne capitule pas. Son mari possède peut être son corps, mais il ne peut l’empêcher de s’élever intellectuellement au-dessus de lui.
    Akeko, la future épouse de Toru n’est guère mieux lotie. Alors, oui, elle ne subit pas de violence physique mais elle souffre aussi, même si elle cache sa souffrance derrière son attitude insupportable.
    Je ne vais pas dire que je l’ai appréciée mais on ne peut pas dire non plus qu’elle n’a aucune raison d’être amère.
    A part Akeko, Rintinto (le mari de Katsu), et quelques autres personnages qu’on croise ou qui sont juste cités, j’ai apprécié tous les autres personnages. Oui, même le frère cadet de Toru qui se conduit comme un vrai con, mais peut-être parce qu’il ne supporte pas l’idée de ne pas être maître de son destin.
    Le côté historique semble particulièrement bien documenté.
    A chaque terme japonais, une note de bas de page nous en explique le sens.
    Encore mieux, ces termes et leur explication sont récapitulés dans un glossaire à la fin du livre.
    C’est quelque chose de particulièrement apprécié car il n’y a rien qui m’énerve plus que de devoir aller sans cesse à la fin du livre à chaque fois que je tombe sur un terme inconnu, tout comme je déteste avoir à re-feuilleter un bouquin pour retrouver un terme en particuliers.

    A la fin du livre, il y a également un rappel des diverses légendes qui sont évoqués dans le roman.
    D’habitude, j’ai horreur de tomber sur un « à suivre » sans avoir été prévenue que le livre n’est finalement pas un one shot.
    Mais là, non, au contraire, j’ai été contente de savoir que j’allais pouvoir retrouver cet univers sans pour autant que la fin m’ait collée en PLS.

     

    Un extrait : Le village était endormi. On entendait à peine le chuchotement du vent dans les arbres. Même la pluie tombait avec la nonchalance d’une berceuse. Personne ne s’éveillait à une heure aussi précoce. Personne à part une jeune femme qui venait d’enfiler un pantalon et une chemise élimés pour prendre l’air.
    Anxieuse, elle jeta un regard à son mari qui cuvait son alcool de riz sur leur natte commune. Debout dans la pièce principale où ses beaux-parents dormaient, Katsu fit quelques pas sur les nattes posées à même la terre battue avant de pousser l’écran qui la séparait de l’extérieur.
    Comme à son habitude, elle prit les deux seaux en bois posés devant l’entrée pour aller chercher de l’eau. Elle aurait pu le faire à n’importe quelle heure de la journée, mais l’aube lui permettait de gagner quelques minutes de liberté.
    La rue était déserte. Le sol trempé de pluie brillait sous les faibles rayons de la lune. Le jour ne se lèverait pas avant une bonne heure, et Katsu se réjouissait par avance de ce petit moment de tranquillité. Aussi fugaces et éphémères soient-elles, elle savait que ces minutes lui appartenaient et que personne ne pourrait les lui ravir.
    Bientôt, elle pourrait savourer les premiers rayons du soleil. Cette promesse l’emplissait chaque matin de gratitude et lui permettait de rester debout.

     

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  • [Livre] Les loups ne se mangent pas entre eux

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    Lecture terminée le : 04 septembre 2019

     

    Résumé : Sloan vit avec son père à Rusic, un bled paumé au fin fond de l'Alaska. Dans cette immensité sauvage, la nature dicte ses lois. Et depuis quelque temps, les loups se rapprochent des habitations. Quand un blizzard s'abat sur la région, le village se retrouve coupé du monde. Plutôt que d'attendre d'improbables secours, Sloan décide de rejoindre la ville. Mais pour cela, elle va devoir traverser la forêt...


    Auteur : Victoria Scott

     

    Edition : Bayard

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 27 mars 2019

     

    Prix moyen : 14€

     

    Mon avis : Les loups ne se mangent pas entre eux…effectivement. Parce que si c’était le cas, Sloan aurait vu plus de la moitié de ses problèmes réglés.
    Sauf que non, les loups ne sont pas cannibales. Et que les habitants de Rusic, Alaska, ont trouvé très intelligent de modifier volontairement leur territoire de chasse par le biais de barrières et de défrichement, conduisant dans un premier temps à la prolifération de petit gibier et donc des loups.
    Mais arrive le blizzard, qui vient changer la donne en faisant disparaitre le gibier. Et les loups sont nombreux. Et ils ont faim.
    Pour moi, il n’est pas question ici de « méchants » loups, mais seulement d’animaux affamés luttant pour leur survie.
    Sloan est une jeune fille de 12 ans, traumatisée après s’être perdue 5 jours dans la forêt environnante, sans que personne ne s’organise pour mettre en place de vraies recherches. Sympa les voisins !

    Depuis elle a peur de rester seule. Et quelle est la réaction de son génie de père ? Partir à la ville la plus proche, avec le reste du village, sans sa fille, qu’il laisse donc seule dans maison, et sans la prévenir qui plus est.
    A 12 ans !! Sérieux, ce type mérite la prison pour négligences.

    Sloan se rend vite compte qu’elle n’est pas vraiment seule. Elton, 10 ans (encore mieux !) ; Pilot, 14 ans, Mr Foster, l’instituteur du village, Nash, le père alcoolique et violent de Pilot et enfin Mme Wade sont resté eux aussi.
    Mme Wade est gravement blessée au ventre suite à une chute et le blizzard risque de tenir éloigné plus longtemps que prévu les habitants.
    Et voilà, en une vingtaine de pages, les bases de l’histoire sont posées.

    Et là, ça part sérieusement en cacahouète pour nos héros !
    Pour diverse raisons, notamment la gravité de la blessure de la vieille femme, le petit groupe est obligé de quitter le village pour tenter de rejoindre la ville.
    Pour atteindre la rivière, le groupe doit traverser la forêt. Et la forêt, c’est un peu le domaine des loups. Qui ont toujours aussi faim et, qui n’ayant jamais été chassés, n’ont jamais vus les humains comme un danger.
    Et de voisins, pas dangereux, à proies potentielles, il n’y a qu’un pas.

    Vous pariez sur qui vous ? Les hommes ou les grands (méchants) loups ?

    Je ne peux pas dire que j’ai eu peur à la lecture de ce livre, mais certaines scènes sont assez intenses et j’ai tremblée plus d’une fois pour les personnages (Bon ok, mon chat a grogné dans son sommeil et j’ai bondis au plafond)

    D’instinct, je dirais que 12 ans (âge à partir duquel le livre est conseillé) est un peu jeune pour lire cette histoire somme toute assez sanglante et sans filtre, et d’un autre côté quand je vois les séries qu’ils regardent… Y’a plus de jeunesse ! Il suffit de voir les films accessibles à 12 ans (ça, mama, anabelle…) pour se dire que ce livre passera comme une lettre à la poste, alors qu’à leur âge, il m’aurait sûrement traumatisée.

    En tout cas, pour moi, ça a été une excellente lecture, avec juste ce qu’il fallait de petits frissons.

     

    Un extrait : La peur explose dans mon ventre alors que je fouille notre cabane, cherchant mon père et ma sœur dans les endroits les plus ridicules. Je ne sens plus ni mes doigts ni mes orteils et ma respiration s’accélère, jusqu’à ce que les murs de notre maison se referment sur moi. Même si mes poumons continuent à fonctionner, je suffoque.

    - Papa ?

    Ma voix tremble.
    Des larmes me brûlent les yeux et ma démarche s’emballe.

    - Maren ?

    J’aimerais la faire apparaître juste en disant son nom.

    - Papa !

    Dès que j’entends un bruit, je me précipite vers l’entrée et saisis la poignée froide. Un air glacial s’engouffre à l’intérieur, me fouette le visage, me rougit les joues. Mon cerveau bourdonne tandis que je scrute les alentours.
    La neige tombe, des flocons virevoltent, recouvrant tout devant moi. Mais je ne vois pas papa.
    Je claque la porte. Une nouvelle vague d’angoisse me foudroie, mon cœur tambourine dans ma poitrine. Il n’aurait pas pu partir sans moi. Ça suffit, ma mère l’a déjà fait. Et tout le village aussi, pendant cinq jours.
    « Tu sais où on stocke la réserve de munitions ? »
    J’enfouis la tête dans mes mains et prends trois inspirations haletantes. Je rejoue dans mon esprit le froncement de sourcil de ma sœur, mon père expliquant qu’il doit faire son sac. Il, pas nous.

     

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  • [Livre] Les nocturnes

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    Lecture terminée le : 04 septembre 2019

     

    Résumé : Un nom, un bloc, une couleur d'uniforme : Rouge ou Vert. Ce sont les seules informations dont disposent les deux-cent-cinquante pensionnaires de la Croix d'If, entrés dans l'institut sans le moindre souvenir et sans opportunité de sortir.
    Natt Käfig est un Rouge du bloc 3A. Il est le dernier à avoir vu Laura, une Verte, avant sa mystérieuse disparition. Il se fait approcher par un groupe d'élèves... Qui sont ces " Nocturnes " qui ont besoin de son aide et qui pensent que Laura avait découvert les raisons de leur présence dans l'institut ? Rouges et Verts vont devoir collaborer pour percer le secret de la Croix d'If et échapper à l'administration. Y parviendront-ils en apprenant qu'ils sont prisonniers pour des motifs différents ?


    Auteur : Tess Corsac

     

    Edition : Lynks

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 18 avril 2019

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Dès la première fois où j’ai entendu parler de ce roman, j’ai eu envie de le lire.
    La couverture est superbe, et, même si ce n’est pas essentiel, c’est quand même appréciable.

    L’histoire prend place dans un institut situé quelque part en France. 250 pensionnaires sont équitablement répartis entre les Rouges et les Verts. Ils n’ont aucun souvenir de leur passé, ne savent pas ce qu’ils font là et on leur fait miroiter une « réinsertion » qui ne semble jamais arriver.
    Les lieux ressemblent à une école (avec des cours, des niveaux) mais présentent des éléments qui font penser à un milieu carcéral : détecteur de métaux entre les pièces, présence de gardien, enceinte autour du site, couvre-feu…
    Mais les pensionnaires sont bien nourris, et la qualité de la nourriture fait plus penser à un pensionnat privé qu’à une prison.
    On suit Natt, un Rouge présent à l’institut depuis 4 ans, témoin de la tentative de fuite d’une camarade Verte.

    Quand la jeune fille est retrouvée morte, quelques élèves approchent Natt pour savoir ce qu’il a vu, ne croyant pas à la thèse de l’accident.
    Ce groupe, c’est les nocturnes, quelques élèves, de tout âge et venant des deux couleurs, bien décidés à découvrir la vérité sur leur présence en ces lieux.
    Même si j’ai compris relativement tôt de quelle nature était la distinction entre Rouge et Vert, j’ai suivi avec beaucoup d’intérêt le déroulé de l’histoire car cette distinction n’est que le déclencheur des événements.
    La découverte de la raison de leur présence à l’institut va avoir des conséquences imprévisibles sur les pensionnaires.
    Certains vont très bien supporter les révélations qui leur sont faites, d’autres vont être bouleversés, et d’autres, enfin, vont réagir avec une incroyable violence.
    Et ce n’est pas ceux auxquels on pourrait penser qui vont réagir de la pire des façons.
    J’avoue que je n’ai pas ressentie d’empathie pour ces personnes-là qui, je trouve, se servent de leur histoire comme d’une excuse pour justifier leur attitude inqualifiable.
    Il n’y a aucun temps mort et on se sent presque submergés par les « adversaires » de Natt qui doit affronter à la fois la vérité et le système.
    Le côté psychologique est super bien mené et d’autant plus flippant qu’il ne serait pas impossible qu’un tel lieu existe.
    L’auteur semble avoir une idée très précise sur comment un tel institut pourrait fonctionner et on a vraiment l’impression d’y être.
    J’ai beaucoup aimé découvrir le passé de certains des personnages que l’on découvre au fil des pages sous le format de dossiers.
    La fin est frustrante mais attendue, les personnages eux-mêmes ayant perdue cette fin.
    Mais ça reste profondément énervant. Mais logique. Et crédible (Et énervant, je n’en démordrais pas).
    C’était une excellente lecture qui, une fois n’est pas coutume, tient en un seul tome.
    Mais si l’auteur publie un autre livre, il est certain que je me pencherai dessus. Sans hésitation.

     

    Un extrait : J’entends comme un chuintement venu de l’extérieur. Le bruit de la poudreuse écrasée par des bottes. Un battement régulier et étouffé. Je vois filer une silhouette juste sous mon nez et je ne discerne rien d’autre qu’un corps mince sous une parka épaisse et un visage angoissé retranché derrière une capuche.
    C’est une jeune femme. Je veux l'interpeller, mais mon cri reste bloqué dans ma gorge, je la vois s’éloigner dans une course effrénée, pliée en deux et mains serrées sur son abdomen. Elle a quelque chose de coincé dans le creux de son coude, on dirait une liasse de papiers. Elle disparaît vite dans les fourrés.
    A cet instant, j’hésite. Le couvre-feu n’est pas encore levé, on ne peut pas sortir des blocs sans autorisation expresse d’un gardien ou d’un professeur.
    Dois-je prévenir le gardien de notre groupe pour lui signaler une fugitive ? Dois-je feindre de n’avoir rien vu pour éviter tout émoi dans les dortoirs ? Je n’ai pas à me questionner longtemps. Deux minutes plus tard, une lumière tombe sur mes épaules : le faisceau jaune d’une puissante lampe de poche.

    - Tu as vu Laura ? m’aboie-t-on.

    C’est le gardien d’un bloc voisin qui s’adresse à moi par la fenêtre ouverte. Il a des traits creusés noyés dans une écharpe noire et il porte une chapka kaki. Deux hommes sont sur ses talons. On se presse à la rambarde.

    - Laura, je répète, dubitatif. C’était Laura ?

    C’est une élève de la classe supérieure, elle ne partage pas mon dortoir ni mes salles de cours, mais je la croise de temps en temps aux séances de sport mixtes. C’est une Verte. Que fait une Verte de ce côté du domaine ?, Méfiant, j’évite de m’avancer :

    - Elle vient de passer sur l’allée principale… Je ne sais pas où elle a filé, je l’ai à peine entendue depuis les sanitaires…

    Je préfère rester évasif. Je ne suis pas sûr de vouloir les aiguiller.

     

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  • [Livre] Horizons – T02 – Déroute et des ruines

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    Lecture terminée le : 03 septembre 2019

     

    Résumé : Du sang et des larmes. C'est tout ce que Xalyah aura obtenu sur la Grand-Place d'Orléans, en plus d'une balle dans le ventre. Alors que la mort aurait dû la faucher, Khenzo en a décidé autrement, veillant sur elle sans relâche. Anéantie par la terrible désillusion qui l'a frappé, la jeune femme va devoir s'accrocher à un ultime espoir pour survivre; celui de retrouver la personne qui manque à l'appel. Panser ses plaies, se relever et repartir ne lui aura jamais paru si difficile. La différence étant qu'aujourd'hui, elle n'est plus seule. Xalyah est néanmoins loin d'être arrivée au bout de ses surprises, tandis que, dans l'ombre, se prépare l'avenir de la France.


    Auteur : Lysiah Maro

     

    Edition : Inceptio

     

    Genre : Science-Fiction

     

    Date de parution : 11 février 2019

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : Le tome 2 reprend très exactement où se termine le tome 1, au point que cet opus commence au chapitre 15.
    Bon j’avoue, je me suis lancée dans cette lecture avec tant d’enthousiasme que je ne me suis pas rendue compte que l’histoire commençait au chapitre 15 (c’est Manon, de la chaine vibration littéraire, qui me l’a fait remarquer).
    Après ce qui est arrivé à sa famille, Xalyah n’a plus d’objectif à suivre (enfin, d’objectif raisonnable, pas d’idée complétement folle et suicidaire). Et pourtant, elle évoque un « il » qui semble avoir peut être échappé au massacre.

    Elle est toujours aussi obstinée et plus sa carapace se craquelle, ce qui n’est guère étonnant vu ce qu’elle a subi, plus elle repousse les autres, de peur de s’attacher.
    Au fil des rencontres, on se rend compte que ceux qui s’estiment légitime pour diriger le pays sont tout fait du même bois.

    J’ai trouvé que ceux qui organisent la résistance sont aussi méprisables que les sbires de Macrélois ou que l’autre organisation qui lui dispute le contrôle du territoire.

    J’adore Xalyah. Contrairement à d’autres héroïnes de romans du même genre, elle ne fait pas de compromis quand ils ne lui conviennent pas. Quitte à en prendre plein la tête, elle reste fidèle à ses convictions.

    Plusieurs personnages m’ont vraiment énervée et en tête de liste Xavier et le général qui commande la résistance (auto-proclamé chef de la résistance, d’ailleurs).
    Dans ce tome, on en apprend aussi plus sur le passé de Xalyah et notamment sur ce qu’il lui est arrivé quand elle a été séparée de sa famille.
    Même si on les voit peu de temps, j’ai beaucoup aimé Lisa et Henri. La petite communauté dans laquelle ils vivent est la seule à ne pas imposer de règles absurdes dans le seul but de se donner de l’importance (Genre Madeline et Yessen).
    Pour Khenzo, je suis toujours mitigée. Il est très serviable ce garçon, mais il veut modeler Xalyah pour qu’elle soit conforme à ce qu’il juge bien et j’ai eu plus d’une fois envie de lui péter les dents.

    Je n’irais pas jusqu’à dire que j’avais vu venir la fin, mais entre le caractère de Xalyah et ce qu’elle se prend dans la tête, ça parait quand même logique.
    Par contre, je n’ai pas, mais alors absolument pas confiance en la personne à qui elle s’en remet pour l’aider dans son projet.

    Xalyah a pris un risque en se fiant à cette personne et j’ai peur que ça lui revienne dans la tête façon boomerang.

    Heureusement, je n’aurais pas trop à attendre pour le savoir car j’ai lu ce tome peu de temps avant la sortie du tome 3 qui est dûment précommandé !

    Je serais donc vite fixée !

     

    Un extrait : L’aube vient de se lever et Khenzo m’attend, assis en travers de la porte d’entrée, à l’abri du vent. Surprise de voir qu’il ne m’a pas abandonnée comme il aurait été en droit de le faire après la façon dont je me suis comportée avec lui, je reste immobile. Tout en le dévisageant en silence, je plaque une main sur mon flanc pour endiguer la douleur qui irradie toujours de ma plaie par balle. Si seulement il n’y avait que cette douleur qui me fasse souffrir…

    - tu as pris ta décision à ce que je vois, déclare-t-il d’une voic qui ne laisse transparaître aucune émotion.

    - Excuse-moi, murmuré-je, penaude.

    - C’est déjà fait.

    Il se relève et s’avance vers moi en me tendant une pomme :

    - Mange.

    Un peu décontenancée, je continue à le scruter. Il n’était pas obligé de me repêcher dans ce fleuve. Il n’était pas obligé de me retirer cette putain de balle et de me recoudre pour que je ne me vide pas de mon sang. Il était encore moins obligé de veiller sur moi plusieurs jours. Mais il l’a fait, et je ne lui ai même pas dit merci. Non, je ne suis pas foutue de lui dire ce simple mort qu’il mérite pourtant amplement. Pour reprendre contenance, j’attrape le fruit juteux qu’il me tend et me concentre dessus.

    - Où as-tu trouvé ça ?

    - On s’en fout, répond-il un peu brusquement. Mange-la, c’est tout.

     

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  • [Livre] Gregory: La machination familiale

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    Lecture terminée le : 26 août 2019

     

    Résumé : Fait divers le plus retentissant de la seconde moitié du xxe siècle, le meurtre de Grégory Villemin, 4 ans, le 16 octobre 1984 dans les Vosges, restait un cold case, une énigme non résolue que l'on croyait embourbée à jamais dans les eaux vaseuses de la Vologne.

    Quand soudain, le 14 juin 2017, l'histoire rebondit avec les arrestations de membres de la famille Jacob, grand-oncle et grande-tante de Grégory Villemin. Cette affaire criminelle, où s'entrechoquent chaos judiciaire, délires médiatiques et secrets de famille, ressurgit de façon spectaculaire plus de trente-deux ans après les faits. Révoltée par le monstrueux gâchis humain qu'elle a généré, Patricia Tourancheau s'est replongée dans les archives, elle a rencontré certains des protagonistes encore vivants, dévoilé les derniers interrogatoires, pour raconter cette affaire comme un feuilleton.

    La journaliste s'est reportée plus de 315 000 heures en arrière, aux origines d'une haine souterraine, fossilisée dans les fondations d'une famille. Quels longs détours ont donc emprunté les magistrats et les enquêteurs pour revenir ainsi au point de départ ? C'est la course contre le temps gâché qui traverse cet ouvrage, le plus complet jamais publié sur le meurtre de Grégory.


    Auteur : Patricia Tourancheau

     

    Edition : Seuil

     

    Genre : Documentaire

     

    Date de parution : 11 janvier 2018

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : L’affaire du « petit Gregory » semble avoir marqué un tournant. Avant, quand un enfant disparaissait, on pensait avant tout à un enfant qui se serait égaré. Après, la piste criminelle était d’emblée envisagée.
    N’ayant que 3 ans au moment des faits, je n’ai pas suivi le battage médiatique qu’il y a eu autour de l’affaire, mais j’ai toujours entendu parler du « petit Gregory ». Sans avoir besoin de précision, tout le monde savait qui il était.
    Avec les derniers rebondissements de l’affaire en 2017, l’auteur a voulu faire un long récapitulatif de cette douloureuse affaire.
    Aussi bien l’environnement familial que les différentes étapes des différentes procédures, en passant par l’acharnement médiatique, Patricia Tourancheau décortique tout.
    Plusieurs choses sont extrêmement choquantes dans cette affaire, même si on met de côté le meurtre lui-même qui est au-delà de toute description.
    Les deux choses qui m’ont le plus choquée sont d’une part l’attitude du juge Lambert et le fait qu’il n’ait pas reçu la moindre sanction malgré ses nombreux manquements et d’autre part, la coalition entre le commissaire de la SRPJ Corazzi et le journaliste Bezzima qui, sans la moindre preuve, décide de la culpabilité de la mère et vont tout faire pour que les faits se plient à leur conviction.
    Et que dire du texte délirant, et dénué du moindre fondement, de Marguerite Duras présentant la mère comme infanticide ? Aucune excuse ne sera bien sur faite par cette folle pour l’enfer que va vivre Christine Villemin en étant ainsi crucifiée par un texte de cet acabit. « Tous ces gens qui me parlent de ce qu'on doit écrire ou pas, quel ennui, quelle erreur. » Voilà tout ce qu’elle a su dire à ce sujet : quel ennui, effectivement, de devoir réfléchir aux conséquences de ses actes !
    En revanche, que les personnes impliquées dans ce crime gardent le silence, cela ne m’étonne pas. Quand on est assez lâche pour s’en prendre à un enfant de 4 ans au prétexte qu’on est dévoré de jalousie, d’envie et de rancœur face à la réussite professionnelle de son père, il n’y a pas de raison que l’on assume ses actes.
    Cela fait maintenant 35 ans que les parents de Gregory attendent de connaitre celui ou ceux qui leur ont arraché leur petit garçon.
    A titre personnel, je pense que la piste la plus souvent revenu sur le tapis est la bonne. Que Gregory a été enlevé par le cousin de son père avec la complicité passive de la belle-sœur dudit cousin, lequel a remis l’enfant à d’autres personnes, sans doute les Jacob, sans forcément savoir le sort qui l’attendait, lesquels ont ainsi assouvie leur soi-disant vengeance.
    35 ans plus tard, avec une première enquête bâclée, seul des aveux pourront nous donner le fin mot de l’histoire.
    Et des aveux, de la part de lâches, il ne faut pas trop y compter.

     

    Un extrait : Fait divers le plus retentissant de la seconde moitié du XXème siècle, le meurtre de Gregory Villemin, 4 ans, le 16 octobre 1984, dans les Vosges, restait un cold case, une énigme non résolue que l’on croyait embourbée à jamais dans les eaux vaseuses de la Vologne. La dernière apparition publique des parents de l’enfant, Christine et Jean-Marie Villemin, au printemps 1994, dans l’émission La marche du siècle, n’était plus qu’un lointain souvenir. Et les vaines tentatives de la justice de relancer l’affaire grâce aux progrès scientifiques de la génétique dataient des années 2000. Depuis, plus rien. Enfin le croyait-on.
    Quand soudain, le 14 juin 2017, l’histoire rebondit avec les arrestations de membres de la famille Jacob, des personnes âgées de plus de soixante-dix ans. Ce crime sur un enfant où s’entrechoquent chaos judiciaire, délire médiatique et secrets de famille, ressurgit de façon spectaculaire plus de trente-deux ans après les faits. Passionnée par ce fait divers survenu pendant mes études de journaliste, je ne l’avais pas couvert à l’époque, mais je dévorais les articles de presse à ce sujet. En stage à Libération pendant l’été 1985, j’avais suivi au sein de la rédaction l’élaboration du « reportage » de l’écrivain Marguerite Duras, titré « Sublime, forcément sublime » qui désignait sans précaution Christine Villemin, tout juste inculpée pour infanticide, comme la coupable, forcément coupable… L’attitude de certains chefs et intellectuels qui accablaient « la mère » mais la trouvait « absolument géniale », m’avait laissé perplexe.
    Et puis dans les années 2000, j’ai eu l’occasion d’écrire sur les expertises en ADN de pièces à conviction qui n’ont rien donné.
    Mais ces actes scientifiques m’ont permis de mesurer à quel point Christine Villemin avait été victime d’une erreur judiciaire. La parution, en 2006, du livre de l’ex-capitaine de gendarmerie d’Epinal, Etienne Sesmat, chef d’enquête à ses tout débuts, que j’ai alors interviewé, a achevé de me convaincre du monstrueux gâchis humain généré par cette affaire. Aussi, lorsqu’elle revient dans l’actualité en 2017, je cherche à comprendre comment les enquêteurs ont remonté le temps pour en arriver là, par quel miracle ce dossier qui relève de l’archéologie judiciaire a pu en ressortir. Je me replonge dans les archives de Grégory et je pars en quête des procès-verbaux récents, pour le raconter comme un feuilleton pour le site d’information Les Jours.

     

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