Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

[Livre] La prisonnière du temps

La prisonnière du temps.jpg

Lecture terminée le : 23 août 2019

 

Résumé : À l'été 1862, un groupe de jeunes peintres proches des Préraphaélites, menés par le talentueux Edward Radcliffe, s'installe au Birchwood Manor, sur les rives de la Tamise. Là, inspiré par sa muse, la sulfureuse Lily avec qui il vit une passion ravageuse, Edward peint des toiles qui marqueront l'histoire de l'art. Mais à la fin de sa retraite, une femme a été tuée, une autre a disparu, un inestimable diamant a été dérobé, et la vie d'Edward Radcliffe est brisée. Plus d'un siècle plus tard, Elodie Winslow, jeune archiviste à Londres fiancée à un golden-boy qui l'ennuie, découvre dans une vieille sacoche deux objets sans lien apparent : le portrait sépia d'une femme à la beauté saisissante en tenue victorienne, et un cahier de croquis contenant le dessin d'une demeure au bord de l'eau. Pourquoi le Birchwood Manor semble-t-il si familier à Elodie ? L'inconnue de la photo pourra-t-elle enfin livrer tous ses secrets ? Et si, en l'entraînant sur les traces d'une passion d'un autre siècle, son enquête l'aidait à percer le mystère de ses propres origines et à enfin mener la vie qu'elle désire ?


Auteur : Kate Morton

 

Edition : Presse de la cité

 

Genre : Historique

 

Date de parution : 04 avril 2019

 

Prix moyen : 22€

 

Mon avis : J’ai retrouvé dans ce livre tout ce que j’avais adoré dans le 1er livre que j’ai lu de l’auteur, « L’enfant du lac », à savoir le mélange des époques et des personnes. J’ai adoré ces histoires qui semblent n’avoir aucun lien entre elles si ce n’est cette maison, Birchwood manor.
Et puis, au fil des pages, les destins s’entrecroisent, mais jamais franchement. Les liens entre les personnages sont parfois furtifs, comme un simple échange entre une femme adulte et un enfant.
Tout début en 2017 avec une jeune archiviste passionnée, Elodie, qui découvre un carnet de croquis d’un artiste, dans un porte document d’un autre homme, le tout dans une sacoche au nom de l’artiste. La jeune femme travaillant pour une sorte de musée/archives consacrés à l’autre homme, elle cherche à savoir si la photo découverte avec le carnet appartenait à l’artiste ou à l’autre homme.
Sa recherche de l’identité de la jeune femme la lance sur les traces de ce peintre et d’un diamant disparu.
Birchwood manor est un personnage à part entière, elle qui fut tour à tour maison de particulier, pensionnat de jeune fille, refuse pour artiste ayant accueillis une famille chassée de Londres par les bombardements de la seconde guerre mondiale et enfin musée consacré au peintre dont on parle tout au long du livre, Edward Radcliffe.
Un personnage, parmi tous ceux que l’on va rencontrer, traverse les époques. Un esprit, prisonnier de la maison, une femme qui y est morte et ne l’a jamais quitté.
Qui est cette femme ? Comment est-elle morte ? Cela, on le découvrira par bribes pour n’avoir le fin mot… ben qu’à la fin de l’histoire, justement.
Chacune des histoires a sa part d’émotions. J’ai particulièrement aimé celle de Juliet, qui s’installe à Birchwood manor avec ses trois enfants après que les bombes aient détruit leur maison londonienne.
Ce livre n’est pas un livre que l’on peut lire rapidement, en pensant à moitié à autre chose. On a besoin de toute sa concentration pour suivre toutes les ramifications qui se révèlent au fil de l’histoire.
Avec un minimum de concentration, les liens qui apparaissent sont assez clairs, on pourrait facilement en tracer un schéma.
En résumant beaucoup, on pourrait dire que deux questions essentielles se posent : Qu’est-il arrivé à la jeune femme qui hante le manoir ? Où est passé le diamant, le fameux «Radcliffe blue » ?
Et bien, je dois dire que si j’ai pu répondre à la première question (bon, ok, trois pages avant que ce soit écrit noir sur blanc, mais quand même), je n’avais vraiment, mais alors vraiment rien vu venir pour le diamant. J’en suis restée toute bête.
J’ai vraiment beaucoup aimé ce roman, et si je n’avais pas été si fatiguée, le soir après le boulot, je l’aurais certainement dévoré en deux jours.
Je n’ai plus qu’une envie, choisir le prochain livre de Kate Morton dans lequel je vais me plonger.

 

Un extrait : Si nous nous sommes retrouvés à Birchwood Manor, c’est que les lieux, disait Edward, étaient hantés. Ce n’était pas le cas – pas encore –, mais il faut être bien revêche pour s’abstenir de raconter une bonne histoire sous prétexte qu’elle est fausse. Edward était tout sauf revêche. Sa passion, sa foi aveugle en ce qu’il défendait, même les idées les plus absurdes, constituaient deux des raisons pour lesquelles j’étais tombée amoureuse de lui. Il avait la ferveur du prêcheur : dans sa bouche, n’importe quelle opinion revêtait la puissance d’une parole d’évangile. Il avait aussi le don d’attirer à lui des hommes et des femmes et d’allumer en eux des enthousiasmes incendiaires – brasiers devant lesquels tout pâlissait, hormis Edward et ses convictions.

Mais Edward n’était pas un prêcheur.

Je me souviens de lui. Je n’ai rien oublié.

L’atelier dans le jardin de sa mère, à Londres, avec son toit de verre, l’odeur des couleurs qu’il venait de mélanger, le crissement des soies du pinceau sur la toile, tandis que son regard frôlait ma peau. Ce jour-là, j’avais les nerfs à vif. J’étais si désireuse de l’impressionner, de lui donner à voir une jeune femme que je n’étais pas, pendant qu’il me jaugeait et que l’injonction de Mme Mack me trottait dans la tête. « Ta mère était une vraie dame, ta famille des plus honorables : ne va pas l’oublier, ça, hein ! Si tu joues les bonnes cartes, nous recueillerons le fruit de nos efforts. »

Alors je m’étais redressée sur la chaise en bois de rose, ce jour-là, dans l’atelier aux murs passés à la chaux, sous le buisson de pois de senteur aux rougeurs subtiles.

Lorsque j’avais eu faim, la plus jeune de ses sœurs m’avait servi du thé et des gâteaux. Puis sa mère avait descendu l’étroite allée pour le regarder peindre. Elle adorait son fils. Elle voyait en lui s’accomplir les espoirs de la famille. Membre distingué de la Royal Academy, il était fiancé à une demoiselle généreusement dotée avec laquelle il engendrerait bien vite une portée d’héritiers aux yeux bruns.

Une fille comme moi n’était pas faite pour lui.

Sa mère par la suite s’est reproché le cours des événements. Mais il lui aurait été plus facile d’empêcher la lune de se lever que de nous séparer. J’étais, disait Edward, sa muse, son destin. Il l’avait su, compris, à la seconde où il m’avait vue sous la lumière trouble des becs de gaz, dans le vestibule du théâtre de Drury Lane.

J’étais sa muse et son destin. Et lui, il était mien.

C’était il y a si longtemps. Et c’était hier.

Oh, je me souviens de l’amour.

 

Beaucoup aimé 4 étoiles.jpg

Écrire un commentaire

Optionnel