Lecture terminée le : 17 décembre 2019
Résumé :
En déchirant par mégarde un vieux livre d'images, Kat est téléportée dans le monde de Cendrillon, où elle incarne Katriona, l'une des hideuses belles-sœurs ! En tant que jeune fille de noble lignage, sa vie change du tout au tout et elle doit apprendre à survivre aux lois de ce nouvel environnement, à commencer l'épreuve de passer les portes avec une robe à arceaux... Pour revenir chez elle, elle va devoir compléter l'histoire, jusqu'à ce qu'ils soient heureux et aient beaucoup d'enfants. Mais les obstacles sont de taille : l'autre belle soeur est belle à s'en damner, la marraine la bonne fée est aux abonnées absentes et le prince - carrément canon, soit dit en passant - déteste les bals.
Dans de telles conditions, arrivera-t-elle seulement à rentrer chez elle... ?
La princesse d’Athelia : Cette petite nouvelle nous dévoilent les quelques mois qui précédent la fin du tome 1 et qui ont fait l’objet d’une ellipse temporelle dans le roman.
Auteur : Aya Ling
Edition : Infinity
Genre : Fantasy
Date de parution : 23 Août 2017
Prix moyen : 20€
Mon avis : Un autre regard sur Cendrillon.
Ce que j’ai le plus apprécié dans ce roman, c’est le regard moderne que pose Kat sur ce monde d’un autre siècle.
Si au début elle est bien décidée à se fondre dans la masse et à ne pas relever ce qui la choque mais qui était la norme à cette époque, très vite, à chaque fois qu’elle assiste à une injustice envers les femmes ou une injustice sociale, elle ne résiste pas à dire haut et fort ce qu’elle pense et à essayer de faire changer les choses.
Le conte de Cendrillon se voit quelque peu modifié et Kat, qui doit faire en sorte de l’amener jusqu’à son happy end pour être délivrée de la malédiction qui l’a emprisonnée dans ce conte, est aussi perdue que nous.
Elle l’est d’autant plus que les obstacles ne manquent pas et que chaque acte de Kat visant à se rapprocher du dénouement connu du conte de Cendrillon semble l’en éloigner un peu plus.
Très vite, Kat s’attache, se fait des amis, et un dilemme se pose à elle : Obtenir le fameux happy end et quitter ce monde qu’elle aime de plus en plus ? Ou laisser tomber et risquer de ne jamais revoir sa mère et sa petite sœur ?
Dans sa mission, elle est accompagnée par un petit gobelin insupportable qu’elle est la seule à voir et qui est un sujet du roi gobelin à l’origine de la malédiction.
Parfois, il est utile, mais la plupart du temps, il est juste exaspérant.
Autre chose que j’ai beaucoup aimé : le fait que le prince ne soit pas qu’un figurant comme dans la plupart des contes, tout comme les personnages secondaires d’ailleurs.
Ici, ces personnages-là sont de vrais personnages, avec une psychologie approfondie et une histoire bien à eux.
Et moi, j’adore ça, voir des personnages secondaires qui ont un peu d’étoffe.
Je ne peux pas en dire plus, au risque de trop en dire, aussi je me contenterai de vous recommander chaleureusement cette réécriture de contes.
Un petit mot sur la nouvelle la princesse d’Athelia, à lire APRES le tome 1 :
La nouvelle étant trop courte pour en faire une chronique indépendante, je me contenterai de dire qu’elle est un ajout très sympathique à ce tome 1. En effet, à la fin du tome 1, il y a une ellipse temporelle de quelques mois et cette nouvelle va entrer dans le détail de ces quelques mois.
Etre le tome 1 et ce petit bonus, je suis très impatiente de voir ce que nous réserve le tome 2 !
Un extrait : Je me réveille avec la tête qui me lance, les bras douloureux et le dos en compote. J’ouvre les yeux et cligne des paupières. Je suis allongée dans un lit king size avec un gigantesque baldaquin. Bon sang, ça doit être un rêve incroyable, un rêve où on roule sur l’or.
— Mademoiselle Katriona ! crie une voix féminine.
Je cligne de nouveau des paupières, et peu à peu, je discerne la pièce. Je n’arrive pas en croire mes yeux. Le baldaquin n’est pas un fragment de mon imagination. Il est suspendu au-dessus du lit, attaché à des piliers en bois par des rubans de velours. Une petite table près du lit accueille un candélabre, avec trois bougies allumées ! Et il y a une commode dans un coin, avec un pichet en céramique. La dernière fois que j’ai vu un pichet comme celui-là, c’était dans un musée du centre-ville. D’accord, c’est l’heure de me réveiller. Je me pince le bras. Fort.
— Aïe !
— Où avez-vous mal, mademoiselle Katriona ?
C’est encore la voix de cette femme. Je la vois désormais, une femme d’âge mûr avec un bonnet blanc, un tablier et une robe en coton noir.
Je laisse échapper un cri.
— Qui… qui êtes-vous ? Où est Paige ? Qu’est-ce que vous faites là ?
Elle me lance un regard étrange.
— Vous vous êtes vraiment cogné la tête, n’est-ce pas ? Je suis Martha, mademoiselle. Je changeais vos couches quand vous rampiez encore dans cette maison.
C’est mon tour de lui lancer un regard étrange.
— Comment est-ce que vous venez de m’appeler ?
— Mademoiselle ?
— Je voulais dire quand vous m’avez appelée Katriona. Je m’appelle Katherine.
Elle en reste bouche bée.
— Juste ciel, mademoiselle Katriona ! Nous ferions mieux de vous trouver un docteur, vous dites n’importe quoi !
Que se passe-t-il, bon sang ? Je me redresse et repousse la couverture. Je remarque alors que je porte une chemise de nuit d’un blanc crémeux, faite entièrement de soie. Une douzaine de petits nœuds rose et bleu sont cousus dessus.
Je jaillis du lit comme s’il était en feu et me précipite vers le miroir. Dieu soit loué, j’ai toujours la même tête. Je suis peut-être un peu plus mince, mais mes cheveux sont toujours roux, mes yeux toujours gris. Puis je remarque que mes taches de rousseur se sont multipliées – elles recouvrent mes joues en plus de mon nez. Bon sang. La nuisette est affreusement démodée… de longues manches, un col haut, et elle me couvre les chevilles. Je porte même un bonnet de nuit ridicule attaché sous mon menton.