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[Livre] Ce sera moi

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Lecture terminée le : 04 décembre 2020

 

Résumé : Skye Shin a tout entendu. Les filles grosses ne devraient pas danser. Elles ne devraient pas porter des couleurs vives. Elles ne devraient pas attirer l’attention sur elles. Mais Skye rêve de rejoindre le monde pailleté de la K-Pop, et pour cela elle est prête à briser toutes les règles que la société, les médias et même sa propre mère ont établies pour les filles comme elle.
Skye se présente à un concours télévisé, avec à la clé un poste d’apprentie star de la K-Pop. Elle est prête à tout pour gagner, prête à affronter la fatigue des répétitions, les difficultés de la compétition, les drames de la télé-réalité. Mais rien ne l’avait préparée à la grossophobie des membres du jury, aux haters sur les réseaux sociaux… et encore moins à un rapprochement avec un de ses concurrents, Henry Cho. Pour autant, Skye n’oublie pas son objectif : devenir la première star grande taille de la K-Pop au monde. Ce qui signifie remporter la compétition… sans se perdre elle-même.


Auteur : Lyla Lee

 

Edition : Hachette

 

Genre : Roman contemporain

 

Date de parution : 26 Août 2020

 

Prix moyen : 17€

 

Mon avis : J'avais beaucoup entendu parler de ce roman qui parle de différence, notamment de grossophobie.
Si j'ai bien aimé ma lecture, j'ai quelques reproches à lui faire.
D'abord, même si c'est un détail sur lequel on passe rapidement, la multiplication des "Grrr" dans les dialogues quand Skye est irritée est tout simplement de trop. Ça casse le dialogue tant ce n'est pas naturel.

Le second point que je reproche au bouquin est un petit peu plus important car il a été source d'une réelle déception.

On a un livre qui parle de différence. Et c'est vrai que sur le sujet de la grossophobie, l'histoire est bien tournée (on y reviendra dans les points positifs, car oui, ne vous en faites pas, il y en a). Mais il y a un point qui, à mon avis, est de trop: c'est la bisexualité de Skye. En effet, dès les premières pages, on voit venir gros comme un camion la romance entre Skye et Henry, La jeune star coréenne.
Il est dit à plusieurs reprises que leurs parents respectifs sont traditionalistes.
Et donc, ils finissent chacun avec une personne coréenne, du sexe opposé. Donc exactement ce qu'attendent d’eux leurs parents.
En fait, on aurait dit que la bisexualité de Skye n'est mentionnée que pour dire : « Vous avez vu ? Diversité ! »
Parmi les participants à la compétition, il y a une jeune fille noire. Là oui, si on avait eu une histoire entre Skye et elle, les mentions à la sexualité et au traditionalisme des parents auraient eu un intérêt. Car dans l'état actuel des choses, j'ai l'impression qu'on m'a fait : « Pssst ! Viens voir ! », avant de me claquer la porte au nez.
Pour autant, on ne peut pas dire que ce roman n'est pas une bonne lecture.
Skye est une adolescente bien dans sa peau qui ne voit pas pourquoi elle devrait faire des régimes alors qu'elle est active et que le médecin lui assure qu'elle est en bonne santé.
Sa relation avec sa mère est très tendue. Cette dernière ne lui apporte aucun soutien, bien au contraire, elle passe son temps à rabaisser et dénigrer sa fille. Alors ok, il y a une part de différence de culture, mais, si le père de Skye est capable d'ouverture d'esprit, pourquoi pas sa mère ? J'ai eu du mal à lui trouver des excuses et à comprendre son comportement.
J'ai bien aimé le fait que Skye sache tenir tête à ceux qui la critiquent et/ou la harcèlent, mais qu'elle ne soit pas un rock insensible.
Une fille de 16 ans inébranlable quoi qu'il arrive, ça n'aurait pas été crédible. Mais Skye a des moments de doute et de fragilité qui équilibrent son personnage.

Skye n'est pas le seul personnage à être attachante.

Henry montre les revers de la célébrité et est loin d'être aussi superficiel qu'on peut l'imaginer après sa première apparition.

J'ai également beaucoup aimé les copines de Skye, la manager et de garde du corps de Henry, ainsi que le couple de jeunes filles qui participnt aussi à la compétition.

Tous les personnages ne sont pas bienveillants, loin de là, mais Skye, en plus de son caractère, est quand même bien entourée.

Même si j'ai ressenti une pointe de déception devant le côté trop prévisible et conventionnel, ce roman était quand même une bonne lecture portée par une plume agréable, à défaut d'être exceptionnelle, et, même si je ne suis pas du tout une adepte de la K-pop, je ne me suis pas senti perdue.
L’attitude de Skye face au harcèlement est vraiment un exemple à suivre et ce livre à mettre entre les mains de tous ceux qui vivent ce genre de situation pour leur mettre un peu de baume au cœur.

 

Un extrait : Les grosses ne savent pas danser.

C’est ce que ma mère m’a dit quand j’étais petite, après un de mes spectacles de danse classique. Je ne me sentais déjà pas à ma place. Nous n’étions que cinq, mais les autres avaient perdu leur graisse de bébé, elles étaient minces et gracieuses alors que j’étais ronde comme un chérubin et qu’on voyait mes bourrelets ballotter depuis les sièges du balcon.

Une gamine ordinaire aurait sans doute pleuré. Ou se serait découragée. Ou aurait même arrêté le ballet. Mais ma réaction a été tout autre : j’ai tapé du pied avec toute la force de mes cinq ans et j’ai crié à ma mère :

— AH OUI ? Tu te trompes ! Tu verras !

J’ai continué la danse classique pendant plusieurs années. Puis, quand j’en ai eu marre des filles snobs aux airs de diva, je me suis mise au hip-hop et à la danse moderne.

Cette anecdote est assez représentative de ma relation avec ma mère. C’est pour cette raison que j’ai préféré ne pas lui parler de You’re My Shining Star, le concours survival de K-pop organisé à Los Angeles. C’est pour ça que je sèche les cours aujourd’hui et que j’ai pris le train pour aller passer l’audition.

Heureusement, mon père m’a accompagnée au casting la semaine dernière. Il a fait la queue avec moi et a signé tous les formulaires d’autorisation parentale, ce que ma mère n’aurait jamais fait.

 

bonne lecture 3 étoiles.jpg

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