Lecture terminée le : 02 mai 2021
Résumé : À la naissance de son fils, le duc de Hastings jubilait. Hélas, l'enfant bégaie ! Affront insupportable pour le duc, qui l'a renié sans pitié. Le jeune Simon a donc grandi, solitaire et assoiffé de revanche. Après de brillantes études, il a bourlingué de par le monde jusqu'à la mort de son père, et c'est désormais porteur d'un titre prestigieux qu'il revient en Angleterre où il est assailli par une horde de mères prêtes à tout pour marier leurs filles.
Mais Simon ne s'intéresse pas aux débutantes. Sauf peut-être à Daphné Bridgerton, qu'il a rencontrée dans des circonstances cocasses. Comme Simon, elle voudrait qu'on la laisse en paix. Une idée machiavélique naît alors dans l'esprit du duc...
Les Bridgerton sont stupéfaits : le vicomte Anthony veut se ranger ! Et il sait ce qu'il veut : une femme dont il ne risque pas de tomber amoureux, car l'amour est subalterne dans le couple. Edwina Sheffield est la reine de la saison, c'est donc elle qu'il épousera, et l'affaire sera réglée. Sauf que la demoiselle a une soeur dont l'influence est primordiale. Or, Kate Sheffield oppose son veto : un débauché comme Anthony n'est pas un parti convenable pour Edwina. Ce dernier est offensé. Lui, le célibataire le plus convoité de Londres, indésirable ? Pour qui donc se prend cette péronnelle, qui ne connaît rien à la vie, pour oser le critiquer ? Il va lui prouver qu'il est irrésistible !
Auteur : Julia Quinn
Edition : J'ai Lu
Genre : Romance historique
Date de parution : 06 Janvier 2021
Prix moyen : 15€
Mon avis : Après avoir vu la première saison de la série des Bridgerton, et ayant grincé des dents devant certaines choix scénaristiques qui ne s'accordent absolument pas avec la réalité historique, j'ai décidé de me lancer dans la lecture de la saga avec ce premier ouvrage qui comprend les tomes 1 et 2.
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, d'autant que j'avais vu passer plusieurs avis se plaignant de la lenteur du premier tome ou disant carrément que si on avait vu la série on pouvait directement commencer la lecture par le second.
Et bien je peux vous dire que je suis ravie de ne pas avoir suivi ces conseils-là.
Car si, effectivement, la série suit plutôt bien la trame du premier tome des chroniques des Bridgerton, la ressemblance s'arrête vraiment à la trame principale.
Le livre est bourré d'humour. La personnalité de Daphné, qui se révèle plutôt fade dans la série, est ici pétillante, malicieuse, avec un sacré sens de la répartie.
Si sur certains aspects de la vie la jeune fille se montre particulièrement naïve, et cela n'est guère étonnant puisque les demoiselles étaient volontairement tenues dans la plus stricte ignorance, elle se montre particulièrement perspicace sur beaucoup d'autres choses.
Et une chose est certaine, elle ne se laisse marcher sur les pieds ni par ses frères, ni par le duc de Hastings.
Mais mon coup de cœur dans ce premier tome va à Violet, la matriarche du clan Bridgerton. Elle mène son petit monde à la baguette, ce qui donne lieu à des scènes des plus cocasses quand il lui prend l'envie de manipuler ses fils.
Pour ceux qui ont vu la série, dites-vous que oui effectivement vous connaissez déjà le gros de l'histoire, mais il serait vraiment dommage de se priver de la plume de Julia Quinn et de découvrir l'histoire de Daphné et de Simon à travers ses mots.
Le second tome, centré sur Anthony, le frère aîné de Daphné, est à la hauteur du premier. En plus de mettre en scène Kate, une jeune femme bien résolue à protéger sa petite sœur de tous les hommes qui ne l'a mériteraient pas, il fait une grande part à la psychologie des personnages, que ce soit celle d'Anthony ou celle de Kate, tous deux habités par des peurs irrationnelles trouvant leur origine dans le passé des deux protagonistes.
Là encore, l'humour est bien présent que ce soit dans les échanges entre Anthony et Kate, dans les interventions du clan Bridgerton ou dans les mésaventures de Newton, le chien le plus terrifiant du monde.
Je pense que je ne tarderais pas trop à découvrir ce qu'il va advenir de Benedict et Colin, les deux prochains enfants Bridgerton à être passés sous le crible de la plume, non de Lady Whistledown, mais de Julia Quinn.
Un extrait : Les Bridgerton sont de loin la famille la plus prolifique parmi les échelons supérieurs de la société. Un tel déploiement d’énergie de la part du vicomte et de la vicomtesse forcerait l’admiration, n’était la banalité du choix des prénoms de leurs héritiers. Anthony, Benedict, Colin, Daphné, Éloïse, Francesca, Gregory et Hyacinthe. Le sens de l’ordre est certes souhaitable en toute chose, mais on pourrait attendre de géniteurs intelligents qu’ils sachent garder leurs enfants dans le droit chemin sans les classer obligatoirement dans l’ordre alphabétique.
En outre, le spectacle de la vicomtesse et de ses huit rejetons réunis dans une seule pièce suffit à vous faire croire que vous voyez double, ou triple, ou pire. Jamais votre dévouée chroniqueuse n’a vu fratrie dotée d’une pareille ressemblance physique ! Nous ne saurions dire ce qu’il en est de leurs yeux, n’ayant pas pris le temps de les examiner de près, mais tous les huit possèdent les mêmes traits et la même épaisse chevelure châtaine aux reflets acajou. On ne peut que plaindre la vicomtesse, en quête d’unions avantageuses pour sa progéniture, de ne pas avoir mis au monde un seul enfant pourvu d’une nuance capillaire plus élégante. Au demeurant, il y a des avantages à une telle constance dans l’apparence physique des membres d’un clan : nul ne peut mettre en doute leur légitimité.
De vous à moi, ami lecteur, votre dévouée chroniqueuse aimerait qu’il en aille de même dans toutes les grandes familles…
LA CHRONIQUE MONDAINE DE LADY WHISTLEDOWN, 26 avril 1813
— Oooh ! s’écria Violet Bridgerton.
D’un geste rageur, elle froissa la feuille entre ses mains et la projeta à travers l’élégant salon. Sa fille Daphné, évitant prudemment tout commentaire, feignit d’être absorbée par sa broderie.
— Avez-vous lu ce qu’elle écrit ? demanda Violet. L’avez-vous lu ?
Daphné regarda la boule de papier, qui avait roulé sous une table basse en acajou.
— Je n’en ai pas eu le temps avant que vous l’ayez… achevée, maman.