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[Livre] Full contact

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Lecture terminée le : 09 Mai 2021

 

Résumé : Après des années de prison, Tony revient à Owl City pour trouver le pardon auprès de sa famille et des habitants de la ville. Des années plus tôt, il a tué accidentellement un homme lors d'une bagarre. Malgré ses cicatrices et ses airs de bad boy, Tony dissimule pourtant un cœur tendre.
Dans l'immeuble où il habite désormais, le jeune homme rencontre Kara, mystérieuse voisine qui cherche à fuir son passé et espère trouver une seconde chance à Owl City. Elle vit sous une fausse identité pour échapper à son frère violent.
La connexion est immédiate entre ces deux êtres blessés par la vie et rongés par les secrets.
Mais quand leur passé se rappelle violemment à eux, c'est tout leur avenir et leur passion qui sont dangereusement menacés...


Auteur : Michèle Beck

 

Edition : Editions City (Eden)

 

Genre : Romance

 

Date de parution : 29 Mai 2019

 

Prix moyen : 18€

 

Mon avis : Apres un mois et demi à ne lire que de la science-fiction pour un challenge, j'ai fini par me déclencher une panne de lecture.

Alors que je regardais les SP disponibles sur le site Simplement pro, histoire de voir si quelque chose était susceptible de me sortir de ma panne, je suis tombée sur la présentation de Full contact.

Je ne lis pas beaucoup de romances car le côté "on se connait depuis 5 minutes, on passe notre temps en s'engueuler, mais on s'envoie en l'air comme des lapins et en vous décrivant tout dans le détail au cas où vous ne sauriez pas bien comment ça marche" m'a toujours prodigieusement gonflée surtout quand ces scènes se multiplient et ne servent que d'excuses à bâcler le reste de l'histoire.

Mais là, l'auteur le dit d'emblée : "garanti sans scènes érotiques".

Honnêtement entre l'auteur, qui a écrit les gardiens des anges que j'ai adoré, et cette précision, je n'ai même pas pris la peine de lire le résumé avant de le charger dans ma liseuse.

Et comme il m'a clairement sorti de ma panne de lecture (je l'ai lu dans la journée), je dirai que j'ai bien fait de me jeter à l'eau.

Si l'auteur tient sa promesse, cela n'empêche pas sa romance d'être complète. Mais au lieu de balancer des scènes pornos au milieu de son histoire, Michèle Beck a préféré jouer sur la description des sentiments et la suggestion des moments intimes.

Une chose est sûre, j'ai adoré ses personnages.

Que ce soit Kara ou Tony, ils ressentent énormément de culpabilité et luttent pour laisser leur passé derrière eux.

Si Tony a quelques raisons de se sentir coupable, quoi que pas autant qu'il ne semble le penser, Kara, elle, n'a rien d'autre à se reprocher que d'avoir été sous la coupe de son frère, un homme violent.

Si on sait très vite quels problèmes ces deux-là ont rencontrés, respectivement la prison et l'homme violent, on n'apprend les détails qu'au fur et à mesure de la lecture.

Les personnages secondaires sont pour la plupart tout aussi attachants que les deux personnages principaux (Sauf ceux qui sont insupportables, bien sûr, et il y en a un certain nombre).

Je ne peux pas en dire beaucoup sur ce livre, au risque de spoiler, car il y a de nombreux rebondissements dans la vie de Kara et Tony.

Mais une chose est sûre, j'ai adoré la relation qui nait entre ces deux-là. La manière dont ils s'apprivoisent l'un l'autre est tellement naturelle. Toute leur romance est vraiment crédible, ça ne va ni trop vite ni trop lentement, et malgré quelques malentendus, il y a toujours beaucoup de communication entre ces deux-là. Mais Michèle Beck joue avec nos nerfs car les personnages ne sont pas sur un long fleuve tranquille.

En plus de la rencontre entre les deux jeunes gens, full contact nous emmène dans une petite ville où tout le monde se connaît plus ou moins. Ça peut être très sympa comme ambiance mais le revers de la médaille c'est qu'on ne peut pas faire un geste sans que toute la ville soit au courant et que, du coup, ladite ville passe son temps à cancaner. Et ça peut être très pénible. Surtout quand comme Tony on essaie de reprendre une vie normale ou quand comme Kara on vit sur le qui-vive en permanence.
Si la romance tient une grande place, elle ne fait pas tout et, à certains moments, on se serait cru dans un thriller (Tout pour me plaire, donc).

J'ai aimé l'accent mis sur l'espoir d'une seconde chance, que ce soit après un mauvais départ dans la vie, comme pour Kara, ou après des choix malavisés, comme pour Tony.

L'auteur va bientôt sortir un autre roman, la suite de Full contact, dans laquelle des personnages secondaires passeront au premier plan. Qui, comment, pourquoi? Ça sera à découvrir le 22 juillet.

Et je peux vous assurer que j'ai vraiment hâte de retourner à Owl City et d'y retrouver ses habitants.

 

Un extrait : J’observe une dernière fois les briques rouges de Bridgeport. Je pense à tout ce que j’ai vécu de l’autre côté de ces grilles et à l’adolescent que je laisse derrière moi. C’est ici que je suis devenu un homme, dans la souffrance et le sang.

Un coup de klaxon m’indique que je suis attendu sur le parking. Je range dans la poche de mon vieux jean la dernière lettre de ma sœur, celle dans laquelle elle me supplie de la laisser venir me récupérer à ma sortie. Je ne suis pas encore prêt à me retrouver face à elle ou à n’importe qui d’autre dans cette putain de ville. Heureusement pour moi, Patti est la femme la plus indulgente du monde, même si je soupçonne, derrière cette bienveillance sans bornes envers moi, de la culpabilité. Elle m’a dit comprendre mon besoin de changer d’air, de voir autre chose que cette prison et Owl City qui, à sa manière, en était déjà une.

Owl City n’est pas une ville comme les autres, on ne peut pas se contenter d’y vivre en croyant naïvement se fondre dans le paysage. Elle vous possède, s’imprègne en vous, et vous détruit si vous ne suivez pas sa ligne de conduite. Finalement, Bridgeport n’a pas été bien différente. J’ai parfois l’impression d’avoir vécu derrière des barreaux toute ma vie. Qu’est-ce qu’un mec comme moi pourrait bien faire là-bas, maintenant ?

Un autre coup de klaxon. Ce bon vieux Jay est resté aussi impatient. Je me dirige vers sa bagnole, qui a l’air d’avoir connu des jours meilleurs.

— Jay, tu l’as trouvé où, ce tas de ferraille ? Tu es sûr que ça roule ?

— La ferme ou je te laisse là, lance-t-il à travers la portière sans vitre.

Cependant, le visage souriant qu’il m’offre dément ses propos. Il sort de la voiture et me rejoint en deux enjambées.

— C’est bon de te voir, dit-il en me serrant dans ses bras.

— Je ne pensais pas que je te manquerais autant. Ça fait quoi ? À peine trois mois. Tu serais quand même pas devenu sentimental ?

Il rit d’un air gêné et passe une main couverte de bagues dans ses cheveux décolorés.

— Ouais, c’est… commence-t-il en jetant un coup d’œil à la prison derrière moi. Enfin, tu vois.

Sans Jay, je ne serais pas sorti de ce bâtiment sur mes pieds. Il m’a sauvé la vie plus de fois que je ne peux les compter.

La taule, c’est comme l’armée, vos compagnons deviennent votre famille, sauf que l’ennemi réside également parmi eux. Jay et moi, on s’est bien trouvés. Il a désespérément besoin de ce que je m’interdis.

Je serre les poings et contemple un instant les cicatrices qui parsèment ma peau. Elles sont un rappel permanent de ce que j’ai fait, de toutes ces vies brisées par ma faute. Elles sont là parce que je ne voulais surtout pas oublier. J’ai été derrière les barreaux pendant quatre ans pour répondre de mes actes, j’ai payé ma dette à la société, comme on dit, mais qu’en est-il de ma dette envers tous ceux que j’ai blessés ?

— Hé ! Tony ?

Jay me saisit doucement le bras. Il a l’habitude de gérer ça, il a souvent été témoin de ma descente aux enfers.

— Allez, viens, partons d’ici, dit-il

 

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