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[Livre] Les veuves de Malabar Hill

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Lecture terminée le : 17 juin 2021

 

Résumé : Perveen Mistry travaille dans le cabinet d’avocats de son père, devenant la toute première femme avocate en Inde. Un statut qui ne manque pas de faire débat, alors que seuls les hommes sont autorisés à plaider au tribunal… Mais quand un meurtre est commis dans une riche maison musulmane pratiquant la purdah (séparation stricte des femmes et des hommes), elle est la seule à pouvoir mener l’enquête.


Auteur : Sujata Massey  

 

Edition : Charleston (Poche)

 

Genre : historique

 

Date de parution : 14 Avril 2021

 

Prix moyen : 9,5€

 

Mon avis : J'ai lu ce livre en LC avec le groupe de lecture #wingardiumlibriosa.

Quand j'ai commencé ce livre, j'étais en pleine panne de lecture comme j'en ai beaucoup ces derniers mois et j'avais peur de ne pas réussir à entrer dans l'histoire. Mais j'ai immédiat adhéré au personnage de Perveen.

La jeune femme est la première avocate en Inde, grâce grâce un père aux idées résolument modernes, mais elle na pas Le droit de plaider dans un tribunal, qui reste l'apanage des hommes. Cela reste quand même une sacré évolution pour la société indienne.

Sa position d'avocate va vite être utile quand le cabinet de son père doit régler la succession d'un riche client musulman dont les épouses pratiquent la purdah. Du fait de cette stricte séparation des hommes et des femmes, seule Perveen peut aller s'entretenir avec les épouses. Et quand un meurtre est commis dans la maison, elle est la seule à pouvoir faire le lien entre les veuves et les autorités.

Au travers de l'enquête sur le meurtre et de la vie privée de Perveen, on découvre la condition des femmes dans l'Inde des années 20 (encore sous domination britannique).

Le personnage de Perveen s'inspire de la vraie première avocate d'Inde, Cornélia Sorabji, et montre un début d'émancipation des femmes dans la société tout en montrant les règles archaïques que certaines étaient encore tenue de suivre (comme l'isolement pendant les règles).

J'ai vraiment beaucoup apprécié Perveen ainsi que son père, qui, même s'il reste un homme dans une société strictement patriarcale, semble vouloir un véritable avenir pour sa fille. Une vie bien remplie et indépendante er pas seulement un rôle d'épouse effacée et soumise.

Il y a beaucoup de personnages plus ou moins secondaires et j'en ai apprécié la plupart.

Il y a beaucoup de termes dans des dialectes locaux ce qui peut être un peu perturbant au début mais j'ai trouvé qu'on s'y faisait vite. Les mots sont expliqués en notes de fin de chapitres et un glossaire est présent à la fin du livre, mais j'ai trouvé qu'on s'y retrouve assez bien grâce au contexte au cours de la lecture (on comprend qu'on parle de nourriture, de vêtement, ou d'expressions) même sans avoir la traduction exacte des mots.

Je n'ai pas vraiment cherché à résoudre l'enquête et je me suis laissée porter, mais j'ai quand même été assez surprise par sa résolution.

Il y a un tome 2 qui vient de sortir, qui va à priori encore confronter Perveen à un cas de meurtre avec la pratique de la purdah. Je suis aussi très curieuse de savoir comment évolue la vie privée de Perveen.

Je ne vais sans doute pas lire ce tome 2 trop vite, le résumé me semble un peu trop semblable à celui du tome 1 et je veux donc laisser passer un peu de temps, mais il est certain que je finirai par le lire.

 

Un extrait : Après déjeuner, Jamshedji alla faire un tour au Ripon Club. Perveen savait qu’il allait retrouver un de ces fauteuils inclinables en teck aux longs accoudoirs du club parsi dans lesquels certains avocats étaient notoirement connus pour s’allonger et ronfler. Il aspirait sans doute à quelques félicitations amicales, un verre de porto, puis une longue sieste.

Perveen remonta à l’étage et se dirigea vers le classeur où les dossiers des clients étaient rangés. Elle l’ouvrit, inspira l’odeur écœurante du camphre et parcourut du regard les piles de chemises en tissu, cuir et carton.

Au bout de quelques minutes, elle localisa un fin dossier d’articles de presse. Bien qu’Omar Farid soit mort à l’âge de quarante-cinq ans, la couverture médiatique le concernant ne couvrait que les cinq dernières années de sa vie. Un article de 1915 sur les Tissus Farid et la création d’une nouvelle section de fabriques pour tisser du coutil de coton utilisé dans la confection des uniformes de l’armée indienne. Un autre, daté de 1917, qui listait les dons de Mr Farid aux œuvres caritatives à destination des blessés militaires. Enfin, Perveen relut la nécrologie de décembre 1920 qui incluait la mention des fabriques et de ses contributions caritatives. La dernière ligne disait : Mr Farid laisse une famille dont un fils.

Aucune mention des épouses ni des filles. N’appa­raissaient-elles pas dans la nécrologie parce qu’elles étaient considérées sans importance… ou parce que le rédacteur du Times pensait que les détails de sa polygynie jetteraient une ombre sur le philanthrope indien ?

 

Beaucoup aimé 4 étoiles.jpg

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